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      Les mini réacteurs nucléaires de Macron produiraient-ils plus de déchets radioactifs que prévu?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 1 June, 2022 - 16:52 · 4 minutes

    Les mini centrales produiraient 30 fois plus de déchets radioactifs que les centrales nucléaires classiques. Les mini centrales produiraient 30 fois plus de déchets radioactifs que les centrales nucléaires classiques.

    NUCLÉAIRE - “L’objectif numéro un, c’est de faire émerger en France, d’ici 2030, des réacteurs nucléaires de petite taille innovants, avec une meilleure gestion des déchets”, a déclaré Emmanuel Macron lors de la présentation du plan d’investissement “France 2030” en octobre 2021. Ces petits réacteurs, dits SMR, sont censés produire à terme moins de déchets radioactifs, selon les exploitants. Mais des recherches menées par Stanford et l’Université de Colombie-Britannique, publiées ce mardi 31 mai dans la revue scientifique PNAS , parviennent à la conclusion inverse.

    Moins puissants que les grosses centrales -moins de 300 mégawatts d’énergie électrique contre 900 à 1650 MW pour des réacteurs classiques- ces réacteurs miniatures sont aussi moins coûteux et ont l’avantage de pouvoir être assemblés en usine. En revanche, ils ne résolvent pas le gros point noir de l’énergie nucléaire: les déchets radioactifs.

    30 fois plus de déchets radioactifs, selon cette étude

    Pour rappel, un déchet radioactif, c’est un matériau contaminé ou contenant des noyaux radioactifs. Il existe six catégories de déchets allants des moins dangereux, dits ”à vie très courte” (ils proviennent essentiellement du secteur médical) aux plus dangereux, les déchets “haute activité”. Ils représentent 0,2 % du volume des déchets, mais contribuent à 94,9 % de la radioactivité totale, comme l’indique cet article de The Conversation . Il n’existe aucun système de stockage pour ces déchets les plus dangereux.

    Réduire le nombre de ces déchets nucléaires, notamment les plus dangereux, était la condition sine qua non donnée aux exploitants pour développer les SMR. Or cette étude montre que la plupart des petits réacteurs modulaires augmenteront en fait le volume des déchets nucléaires par des facteurs de 2 à 30.

    C’est la première fois que des travaux sont menés sur les déchets radioactifs produits par un SMR. Et pour cause: selon Emmanuelle Galichet (enseignante chercheuse en physique nucléaire au Conservatoire national des arts et métiers, CNAM), “c’est beaucoup trop tôt pour faire ce genre de comparatif” alors qu’aucun SMR dans le monde n’est sorti de terre. Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), que Le HuffPost a interrogé sur ce point, considère que “ce facteur de 30 semble beaucoup trop important”.

    Fuites de neutrons en cascade

    Une chose est sûre en revanche, à ce stade de leur conception les SMR produisent plus de déchets radioactifs que nos réacteurs actuels. Les scientifiques l’expliquent par une plus grande “fuite de neutrons”. Ce phénomène se produit lors du processus de création d’énergie nucléaire. Dans une centrale, un atome d’uranium libère deux ou trois neutrons, puis ceux-ci percutent d’autres atomes qui libèrent de nouveaux neutrons. C’est ce qu’on appelle la “réaction en chaine”. Mais il arrive que certains neutrons quittent les rangs et frappent des objets environnants en acier ou en béton. Dès lors qu’un matériel est touché par un neutron “perdu”, il devient radioactif.

    Le but du jeu est donc que le neutron ne s’échappe jamais pour ne pas “contaminer” son environnement. C’est pourquoi les “réactions en chaine” dans les centrales nucléaires sont extrêmement surveillées. Mais ce contrôle est rendu plus difficile avec des réacteurs plus petits.

    Or, plus le coeur du réacteur est petit, plus les risques de fuite de neutrons sont importants. Et ces fuites entraineront inévitablement plus de déchets radioactifs, assure Rodney Ewing, co-auteur de cette évaluation: “ces petits réacteurs modulaires génèrent au moins neuf fois plus d’acier activé par les neutrons que les centrales conventionnelles”.

    Des implications politiques importantes

    Cependant, les déchets radioactifs produits par la fuite des neutrons ne sont pas les plus dangereux. “C’est sûr qu’il y aura plus de déchets de très faible activité (TFA) mais ils ne posent pas problème, ce sont des déchets stockés assez simplement dont la durée de vie est de moins de 30 ans”, nuance Emmanuelle Galichet.

    Le problème de gestion des déchets qu’impliquent ces SMR devra être confirmé par d’autres études. Mais “si la production de déchets par les SMR est effectivement plus problématique que celle des réacteurs conventionnels, cela aurait des implications pratiques et politiques très importantes”, explique Paul Dorfman, expert en politique nucléaire au média scientifique Chemistry World .

    En d’autres termes, cela fragiliserait la stratégie de nombreux États de miser sur les SMR pour atteindre leurs objectifs climatiques. De l’autre côté de la Manche, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déjà débloqué en 2020 une enveloppe de 525 millions de livres pour développer plusieurs SMR. Américains, Russes et Chinois sont aussi sur le dossier. La France prévoit elle aussi d’investir un milliard d’euros pour un prototype de SMR d’ici 2030.

    À voir aussi sur Le HuffPost: Peut-on se passer des éoliennes comme le propose Marine Le Pen ?

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      Quel est cet "avion de l'apocalypse" que Poutine fait voler à Moscou?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 5 May, 2022 - 15:18 · 4 minutes

    L'Iliouchine II-80 Maxdom survole la banlieue de Moscou le 18 avril 2022 accompagné de deux MIG-29. Photo by Contributor/Getty Images L'Iliouchine II-80 Maxdom survole la banlieue de Moscou le 18 avril 2022 accompagné de deux MIG-29. Photo by Contributor/Getty Images

    RUSSIE - Après “Satan-2” , “l’avion de l’apocalypse”. La guerre de communication menée par la Russie bat toujours son plein en parallèle de celle qui se déroule en Ukraine . A fortiori à l’approche du 9 mai, date à laquelle le Kremlin célèbre la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945. En effet, selon les renseignements ukrainiens, Moscou prépare un défilé militaire dans le port longtemps assiégé de Marioupol pour cette date symbolique.

    Et il semblerait qu’à cette occasion, Vladimir Poutine envisage de dégainer un avion très particulier: l’Iliouchine II-80, un aéronef géant semblable à une forteresse volante. Selon Le Figaro , les Moscovites ont pu assister mercredi 4 mai au matin au passage de cet avion militaire surnommé “l’avion de l’apocalypse” ou “avion du jugement dernier”. Un vol d’entraînement dans le cadre d’une répétition de la parade de la Victoire qui aura lieu sur la Place rouge.

    On vous en dit plus sur cet engin considéré comme l’avion le plus stratégique de l’armée russe, produit en quatre exemplaires à la fin des années 1980.

    Une forteresse volante bien rodée

    Cet Iliouchine II-80 que Moscou vient de sortir de sa réserve aurait pour nom de code Maxdome, selon l’OTAN. Loin d’être récent, il est issu de la guerre froide et a pour but de servir de base de commandement et de protection aux hauts responsables du Kremlin en cas d’attaque nucléaire . À cet effet, l’aéronef, qui a pour structure de base un Iliouchine II-86 civil, a été modifié.

    Ce mastodonte de soixante mètres de long pour quarante-huit mètres de large est propulsé par quatre réacteurs. Il dispose d’un blindage spécial et ne comporte aucun hublot, hormis celui du cockpit. Un particularité destinée à protéger les passagers des conséquences d’une explosion nucléaire , notamment le flash thermique, et à conserver la fonctionnalité des systèmes radios de l’aéronef, explique le média spécialisé Futura Tech .

    L’appareil n’est doté que d’une seule porte d’embarquement et la bosse au-dessus de la carlingue renferme un équipement de communication satellite et des liaisons radio. Pour remplir sa mission, cet appareil est censé pouvoir voler plusieurs jours sans atterrir, grâce à des ravitaillements en vol. Aussi surnommé le “Kremlin volant”,  l’avion ne dispose pas d’armement. Lors du défilé, il sera escorté par deux Mig-29 et sera également suivi par des bombardiers à long rayon d’action TU-95MS et TU-160.

    La menaçante présence de l’Iliouchine II-80

    Il faut noter qu’il est très rare de voir cet engin dans les airs, puisque sa dernière sortie remonte au défilé du 9 mai 2010. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, sa présence n’augure rien de bon et est synonyme de menace de la part du Kremlin. Car c’est depuis ce monstre volant que Vladimir Poutine dirigerait les opérations en cas de conflit nucléaire. Une menace qu’il ne cesse de brandir depuis le début de l’invasion de l’Ukraine et qui prend encore plus de poids une semaine après l’essai de tir du missile RS-28 Sarmat , rebaptisé Satan-2 par l’Occident.

    En août dernier, comme le rappelle Le Figaro , le ministre russe de l’Industrie et du Commerce, Denis Mantourov, avait annoncé que la Russie avait lancé le développement d’un nouvel aéronef, appelé Zveno-3S, pour remplacer l’Iliouchine-80. Sa construction aurait déjà commencé dans les ateliers du constructeur, à Voronej, à l’Ouest de la Russie.

    États-Unis et Russie, à chacun son avion de la fin du monde

    Mais la Russie n’est pas le seul pays à s’être doté de ce type d’engin. D’ailleurs, ce titre de “l’avion de l’apocalypse” a avant tout été donné à un avion américain: le Boeing E-4B Noac “Doomsday”. Celui-ci prend ses bases sur un Boeing 747-200F et possède les mêmes caractéristiques que l’appareil russe.

    (L'E-4B américain le 22 avril 2022 par Chris Machian /Omaha World-Herald via AP) (L'E-4B américain le 22 avril 2022 par Chris Machian /Omaha World-Herald via AP)

    Les États-Unis possèdent plusieurs “avions de l’apocalypse”. Tout comme leurs équivalents russes, ils ont la capacité de résister aux impulsions électromagnétiques et les instruments de vol utilisés sont analogiques car moins sensibles aux cyberattaques.

    Américains ou russes, les informations relatives à ces bunkers volants sont classifiées et précieusement gardées afin d’éviter tout sabotage et faille dans leur fonctionnement.

    À voir également sur Le HuffPost: Poutine a célébré la Pâques orthodoxe à Moscou sans accorder de trêve à l’Ukraine