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      "Uber Files": Pourquoi le nouveau ministre du Numérique ne traitera pas les dossiers en lien avec l'application

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 11 July, 2022 - 13:23 · 2 minutes

    Jean-Noël Barrot à l'Élysee le 4 juillet 2022. Jean-Noël Barrot à l'Élysee le 4 juillet 2022.

    POLITIQUE - Voilà un sujet d’actualité auquel il se trouve mêlé... et dont il devra se tenir éloigné. Après la publication des “Uber Files” pointant notamment du doigt les liens étroits entre la société Uber et Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Économie, Jean-Michel Barrot a annoncé à BFMTV qu’il n’interviendrait pas sur le sujet.

    Un lien familial qui pose problème

    Comme l’a révélé La Lettre A , le nouveau ministre délégué à la Transition numérique et aux Télécommunications, est en effet le frère de Hélène Barrot,  directrice de la communication de la société de VTC. Un lien de parenté qui oblige ce proche de François Bayrou à s’écarter de tout sujet en lien avec Uber, comme il l’a d’abord indiqué à La Lettre A . Après les révélations des “Uber Files”, il a réaffirmé cette position de principe ce lundi auprès de BFMTV :

    “Je vous confirme que ma sœur Hélène Barrot occupe le poste de directrice communication Europe de l’Ouest chez Uber, explique-t-il. Je vous confirme également que dans le cadre de mes nouvelles fonctions je me déporterai de tout sujet concernant la société Uber.”

    Si les contours du portefeuille du ministre doivent encore être déterminés par décret, les sujets concernant la compagnie de VTC devraient entrer dans le giron de la Première ministre, Élisabeth Borne, selon La Lettre A .

    Ce lien familial pourrait par ailleurs ne pas être la seul épine dans le pied du ministre. L’enquête du Monde révèle que plusieurs économistes français , dont David Thesmar et Augustin Landier, ont été rémunérés par Uber pour réaliser des études visant à donner une “une caution académique” à l’entreprise, et à défendre son modèle dans les médias. Tous deux ont ainsi été les auteurs d’une étude publiée en mars 2016 et rétribuée à hauteur de 100 000 euros.

    Or, comme l’a repéré le journaliste Martin Clavey sur Twitter, le ministre connaît bien ces économistes, puisqu’ils ont encadré sa thèse de sciences de gestion en 2012, David Thermas en tant que directeur de recherche et Augustin Landier comme rapporteur de thèse.

    À voir également sur le HuffPost : Des applaudissements aux huées, une Assemblée nationale hétéroclite face à Élisabeth Borne

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      Les métiers du numérique doivent être ouverts aux apprentis - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 21 June, 2022 - 08:36 · 5 minutes

    En limitant le nombre d’années d’études nécessaires pour accéder aux métiers du numérique, c’est tout un nouveau pan de la population française qui pourrait venir alimenter le vivier de talents et résoudre les problèmes de pénurie de candidats. En limitant le nombre d’années d’études nécessaires pour accéder aux métiers du numérique, c’est tout un nouveau pan de la population française qui pourrait venir alimenter le vivier de talents et résoudre les problèmes de pénurie de candidats .

    ENSEIGNEMENT - 230.000 postes seront à pourvoir d’ici à 2025 dans les métiers du numérique. Ce chiffre synonyme d’ emploi doit réjouir. Il nous pose aussi un formidable défi face à la pénurie de talents déjà annoncée. Pour y remédier, il faut que le système français d’éducation et de formation aux métiers du numérique, qui n’a quasiment pas changé depuis 40 ans, devienne largement accessible à une plus grande diversité de profils.

    Bac+5 comme seul horizon?

    La première évolution de la filière de la formation aux métiers du numérique doit être structurelle. Elle ne propose en effet quasiment que des parcours à bac+5, répondant aux attentes de recrutement des employeurs historiques du secteur, les grands groupes et les ESN (entreprises de services numériques). Mais cela ne comble pas les besoins plus récents des entreprises et en particulier de celles de tailles souvent plus modestes, tous secteurs confondus. Il peut s’agir par exemple de métiers liés au développement Web, au Cloud ou encore au marketing digital, pour lesquels des niveaux bac+2 ou bac+3 suffisent.

    Cela permettrait également de proposer une approche plus massive et plus inclusive de la formation aux métiers du numérique. L’offre actuelle est finalement élitiste, car elle exige un engagement financier de plusieurs années pour payer les frais de scolarité, de logement et de la vie quotidienne, que de nombreuses familles des classes moyennes et populaires ne peuvent se permettre. En limitant le nombre d’années d’études nécessaires pour accéder aux métiers du numérique, c’est tout un nouveau pan de la population française qui pourrait venir alimenter le vivier de talents et résoudre les problèmes de pénurie de candidats .

    L’apprentissage fait partie de la solution

    Favoriser l’accès à l’ apprentissage est un autre moyen pour combattre la pénurie de talents dans les métiers du numérique. L’apprentissage est en effet tout aussi bénéfique aux jeunes, qui poursuivent ainsi des études rémunérées et développent leur employabilité, qu’aux entreprises, qui peuvent former cette main d’œuvre, certes non diplômée mais opérationnelle, à ses besoins spécifiques, tout en disposant d’aides financières.

    Dans les métiers du numérique, la marge de progression en la matière est énorme. Car s’ils pèsent pour 6 % des emplois salariés en France, ils comptent pour à peine plus de 2 % des entrées en apprentissage. Pourquoi des chiffres si bas ? Principalement parce que l’accès à l’apprentissage dans le secteur est aujourd’hui quasi-exclusivement réservé aux titulaires d’un bac+2, un niveau que seul un étudiant sur deux arrive à atteindre. Ici encore, une évolution structurelle de la formation aux métiers du numérique ne peut qu’être bénéfique. Cela passe par des dispositifs d’entrée en apprentissage étendus à tous les niveaux, mais aussi à toutes les tailles d’entreprises.

    Il est possible de renouveler, diversifier et enrichir les profils

    Certes, des diplômes bac+2 et bac+3 ont d’ores et déjà été créés ces dernières années pour les métiers du numérique. Dans certains domaines de spécialisation très demandés, l’alternance commence même à faire son chemin. Mais cela ne suffit pas. Voici 3 pistes à suivre pour aller plus loin:

    • Créer une préparation opérationnelle à l’apprentissage dans le numérique

    Il est impossible pour une entreprise du numérique de confier des tâches à une personne sans un bagage technique minimum. On pourrait donc imaginer la création d’un dispositif similaire aux Préparations Opérationnelles à l’Emploi (POE), mais spécifiquement destiné à l’apprentissage dans le secteur du numérique. Cette Préparation Opérationnelle à l’Apprentissage dans le numérique (POAn) offrirait aux jeunes une formation courte et intensive aux compétences numériques, soit ce bagage technique minimum leur permettant d’entrer en apprentissage;

    • Créer une forte incitation auprès des petites entreprises du numérique à recruter en apprentissage

    Les petites entreprises voient l’immense majorité des profils happés par les grandes. L’entrée en apprentissage juste après le bac, avec un dispositif de préparation opérationnelle leur permettrait de pouvoir recruter. Et cette mesure pourrait être complétée par un maintien des aides financières du plan de relance à destination des petites entreprises lors de l’embauche en apprentissage;

    • Décloisonner formation initiale et formation continue pour faciliter l’acquisition de nouvelles compétences numériques tout au long de la vie

    Face à l’évolution permanente des technologiques, la formation continue permet aux salariés et aux demandeurs d’emploi de maintenir leur employabilité, en se formant tout au long de leur vie pour monter en compétences ou se reconvertir ; et de combler par la même occasion les besoins des entreprises.

    Certes, des diplômes bac+2 et bac+3 ont d’ores et déjà été créés ces dernières années pour les métiers du numérique. Dans certains domaines de spécialisation très demandés, l’alternance commence même à faire son chemin. Mais cela ne suffit pas.

    Le numérique et ses métiers peuvent devenir accessibles à toutes et à tous, quels que soient le parcours initial et la situation personnelle. Les écoles créées pour former des personnes éloignées de l’emploi aux métiers du numérique, qui enregistrent un taux d’insertion professionnelle très satisfaisant, en sont la preuve. Pour résoudre le problème de talents dans le secteur du numérique, le système de formation doit évoluer pour prendre en compte cette opportunité et inclure un plus grand nombre de profils.

    À voir également sur Le HuffPost: Emmanuel Macron répond à Jean-Luc Mélenchon sur l’apprentissage à 12 ans