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      Guerre en Ukraine: la Russie admet avoir frappé le port d'Odessa

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 24 July, 2022 - 12:32 · 4 minutes

    Le port d'Odessa, ici en 2016, a été visé par des frappes russes le 22 juillet 2022. Le port d'Odessa, ici en 2016, a été visé par des frappes russes le 22 juillet 2022.

    GUERRE EN UKRAINE - La Russie change de discours. Après avoir assuré qu’elle n’avait rien à voir dans les frappes ayant touché le port d’Odessa , Moscou a annoncé ce dimanche 24 juillet qu’elle avait bien détruit la veille un navire militaire ukrainien et des missiles livrés par les États-Unis .

    “Des missiles de haute précision et de longue portée lancés depuis la mer ont détruit un navire militaire ukrainien à quai et un stock de missiles antinavires Harpoon livrés par les États-Unis au régime de Kiev”, a indiqué le ministère russe de la Défense en ce jour qui marque le cinquième mois depuis le début du conflit.

    “Une usine de réparation et de modernisation de navires de l’armée ukrainienne a aussi été mise hors d’usage”, a poursuivi le ministère, dans un communiqué publié sur son compte Telegram. Plus tôt dans la journée, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait affirmé qu’une “vedette militaire” ukrainienne avait été détruite lors de cette frappe.

    L’accord sur l’exportation de blé déjà torpillé

    “Des missiles Kalibr ont détruit des infrastructures militaires du port d’Odessa, avec une frappe de haute précision”, a-t-elle écrit sur Telegram, en réponse à une déclaration du président ukrainien Volodymyr Zelensky affirmant que ces frappes avaient détruit la possibilité d’un dialogue ou d’une entente avec Moscou. Ni l’armée russe, ni Maria Zakharova, n’ont fourni d’éléments prouvant ces dires. L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer ces annonces de source indépendante.

    Après ces tirs sur Odessa, l’Ukraine a accusé Vladimir Poutine d’avoir “craché au visage” de l’ONU et de la Turquie et de compromettre l’application de l’accord signé vendredi sur la reprise des exportations des céréales bloquées par le conflit.

    Un porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne avait affirmé que “le port d’Odessa, où les céréales sont traitées en vue d’être expédiées, a été bombardé. Nous avons abattu deux missiles et deux autres missiles ont touché le territoire du port, où, évidemment, il y a des céréales”.

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie - deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé - a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, frappant durement le continent africain très dépendant de ces pays pour son approvisionnement.

    La guerre entre dans son 6e mois

    La guerre en Ukraine qui entre dans son sixième mois ne connaît pas de répit sur les fronts de Mykolaïv (sud), dans la région de Kharkiv, la deuxième plus grande ville du pays située dans le nord-est, dans la région de Kherson (sud), et dans les deux territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, selon la présidence ukrainienne.

    Situation en Ukraine au 22 juillet 2022. Situation en Ukraine au 22 juillet 2022.

    “Mykolaïv a de nouveau été bombardée” ce dimanche matin après avoir été visée samedi soir par quatre missiles de croisière de type Kalibr”, qui ont fait cinq blessés dont un adolescent et endommagé plusieurs immeubles, selon cette source.

    La présidence ukrainienne a également fait état de bombardements dans la région de Kharkiv, où “plusieurs bâtiments résidentiels ont été endommagés et des bâtiments résidentiels ont été incendiés”.

    Au moins 5.000 morts, dont 300 enfants

    En outre, Kiev fait état d’une situation préoccupante dans la région largement occupée de Kherson par les forces russes depuis leur invasion de l’Ukraine le 24 février, même si les Ukrainiens y mènent une contre-attaque. “Les habitants de presque tous les districts de la région (...) signalent de nombreux bombardements et explosions”, selon la même source.

    La guerre en Ukraine, qui a également poussé à l’exode des millions de personnes, a fait des milliers de morts.  Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit mais l’ONU a recensé près de 5.000 morts confirmés, dont plus de 300 enfants, même si leur nombre véritable est sans doute largement supérieur. Pour la seule ville de Marioupol (sud-est), les autorités ukrainiennes parlent de quelque 20.000 morts.

    Sur le plan militaire, le chef d’état-major des armées britannique, l’amiral Tony Radakin, a évalué dimanche dernier à 50.000 le nombre de soldats russes tués ou blessés. Kiev a fait état de 10.000 morts dans ses troupes. Aucune statistique indépendante n’est disponible. Selon l’ Unesco , plus de 150 sites culturels ont été par ailleurs partiellement ou totalement détruits.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Guerre en Ukraine: nouvelles frappes russes mortelles, Zelensky condamne “un acte terroriste”

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      Guerre en Ukraine: La Russie frappe le port d'Odessa, crucial pour le blé

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 23 July, 2022 - 12:59 · 5 minutes

    Le port d'Odessa, ici en 2016, a été visé par des frappes russes ce 23 juillet 2022. Le port d'Odessa, ici en 2016, a été visé par des frappes russes ce 23 juillet 2022.

    UKRAINE - Vladimir Poutine reviendrait-il déjà sur ses promesses? 24 heures à peine après la signature d’ un accord entre Moscou et Kiev permettant la reprise des exportations de blé ukrainien, Moscou a visé ce samedi 23 juillet le port d’ Odessa , pourtant crucial pour faire sortir ces céréales du pays.

    Odessa est la plus grande ville et le plus important port de toute la côte de la mer Noire. Elle est fondamentale dans le cadre de cet accord, paraphé dans deux textes identiques mais séparés, qui vise à faire sortir entre 20 et 25 millions de tonnes de blé bloqués depuis le début de la guerre et éviter une crise alimentaire mondiale .

    Principaux ports d'Ukraine. Principaux ports d'Ukraine.

    En tirant des missiles de croisière sur le port d’Odessa, le président russe a “craché au visage du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et du président turc Recep (Tayyip) Erdogan, qui ont déployé d’énormes efforts pour parvenir à cet accord”, a dénoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ukrainien Oleg Nikolenko. Kiev a également prévenu que la Russie assumerait “l’entière responsabilité” en cas d’échec de l’accord.

    “Le mépris” de la Russie dénoncé par l’UE

    Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré qu’il “condamnait sans équivoque” les attaques, ajoutant que “la mise en œuvre intégrale (de l’accord) par la Fédération de Russie, l’Ukraine et la Turquie est impérative”.

    “Frapper une cible cruciale pour l’exportation de céréales un jour après la signature des accords d’Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements”, a aussi écrit sur Twitter le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell.

    Un porte-parole de l’administration de la région d’Odessa, Serguiï Bratchouk, a précisé que deux des missiles de croisière avaient été abattus par la défense antiaérienne. Le centre de l’Ukraine n’a pas été épargné non plus avec une reprise des frappes russes qui ont tué trois personnes, après une accalmie dans les combats qui se sont concentrés sur le Donbass (est).

    Treize missiles de croisière russes lancés depuis la mer sont tombés près de la ville de Kropyvnytskyi située dans la région de Kirovograd (centre), a annoncé son gouverneur Andriy Raikovytch. Il a précisé que des infrastructures ferroviaires et un aérodrome militaire ont été ciblés près de la ville de Kropyvnytskyi. “Neuf militaires ukrainiens ont été blessés et un soldat a été tué”, selon lui.

    30% des exportations de blé

    La signature du texte âprement négocié sous les auspices des Nations unies et d’Ankara a eu lieu à Istanbul en présence notamment du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et du président Erdogan. Les conditions sont réunies pour son application “dans les prochains jours”, avait assuré peu après le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

    Un accord pour la reprise des exportations était demandé de longue date, car l’invasion de l’Ukraine par la Russie - deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé - a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, frappant durement le continent africain très dépendant de ces pays pour son approvisionnement.

    Cette hausse des cours est venue aggraver la situation de pays déjà confrontés à une crise alimentaire, notamment dans la Corne de l’Afrique (Kenya, Ethiopie, Somalie, Djibouti) qui connaît sa pire sécheresse depuis 40 ans. C’est pourquoi l’Union africaine avait “félicité”  cet accord saluant un “développement bienvenu” pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.

    Les pays les plus dépendants aux céréales russes et ukrainiennes. Les pays les plus dépendants aux céréales russes et ukrainiennes.

    La principale mesure découlant de l’accord est la mise en place de “couloirs sécurisés” afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands, que Moscou et Kiev s’engagent à “ne pas attaquer”, a expliqué un responsable des Nations unies.

    Des doutes sur les promesses de la Russie

    Il sera valable pour “120 jours”, le temps de sortir les quelque 25 millions de tonnes accumulées dans les silos d’Ukraine tandis qu’une nouvelle récolte approche. Les négociateurs ont toutefois renoncé à nettoyer la mer Noire des mines - principalement posées par les Ukrainiens pour protéger leurs côtes. L’ONU a précisé que des “pilotes ukrainiens” ouvriraient la voie aux cargos dans les eaux territoriales.

    Quant aux inspections des navires au départ et en direction de l’Ukraine, exigées par la Russie pour empêcher de les utiliser pour amener des armes, elles auront lieu dans les ports d’Istanbul.

    Toutefois, avant même la signature du texte par la Russie, la communauté internationale exprimait leurs craintes. Si les États-Unis ont salué la conclusion de l’accord, ils ont prévenu qu’ils tiendraient “la Russie pour responsable de (sa) mise en œuvre”. Même prudence pour le Conseil de sécurité des Nations unies: “Mettre fin au blocus russe dépendra bien sûr non seulement de la signature d’un accord par la Russie mais aussi de la façon dont la Russie le mettra en application.”

    L’Ukraine s’était aussi montrée circonspecte. C’est désormais “la responsabilité de l’ONU” de garantir le respect de l’accord, a dans la soirée déclaré le président Volodymyr Zelensky , disant s’attendre à “des provocations, à des tentatives de discréditer les efforts ukrainiens et internationaux”. Il ne s’est pas trompé.

    À voir également aussi sur le Huffpost: À Odessa en Ukraine, des plages minées et interdites aux touristes

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      Guerre en Ukraine: la France propose d'aider à débloquer le port d'Odessa

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 11 June, 2022 - 07:14 · 4 minutes

    GUERRE EN UKRAINE - La France souhaite la “victoire” de l’Ukraine dans le conflit avec la Russie et se dit par ailleurs prête à participer à une “opération” qui permette de lever le blocus du port d’Odessa , a annoncé ce vendredi 10 juin la présidence française.

    La France est prête à participer à une “opération” permettant de lever le blocus du port d’Odessa (sud de l’Ukraine) afin d’ exporter les céréales ukrainiennes vers les pays qui en ont besoin, en lien avec les Nations unies, a par ailleurs relevé la présidence française.

    “Nous sommes à disposition des parties pour, au fond, que se mette en place une opération qui permettrait d’accéder au port d’Odessa en toute sécurité, c’est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée ”, a déclaré un conseiller présidentiel. Il faut que “ces grains exportés d’Odessa puissent aller sur les marchés où ils sont attendus à des prix raisonnables et praticables, notamment pour les pays africains”, a-t-il souligné.

    Le président russe Vladimir Poutine a donné son “consentement” pour une telle opération lors d’un entretien avec Emmanuel Macron le 28 mai, a rappelé l’Élysée, en relevant qu’ une initiative en ce sens de la Russie et la Turquie cette semaine n’avait en revanche pas abouti.

    La France plaide pour une résolution du Conseil de sécurité. Les Russes et les Turcs ne s’y disent pas opposés, ajoute l’Élysée. “Les Nations unies doivent être au centre du jeu parce qu’elles seules peuvent assembler tous les éléments, à la fois sécuriser l’accès à Odessa, donner un mandat pour inspecter les bateaux qui vont à Odessa et puis ensuite prévoir, à travers l’initiative Farm, le rôle des agences des Nations unies etc...la distribution des grains à des conditions acceptables pour ceux qui ont en besoin”, a relevé l’Elysée.

    La France en faveur d’une “victoire de l’Ukraine”

    “Comme le président a eu l’occasion de le dire, nous souhaitons la victoire de l’Ukraine. Nous souhaitons que l’intégrité territoriale de l’Ukraine soit rétablie”, a déclaré l’Élysée, répondant aux interrogations suscitées par un appel du président Emmanuel Macron à “ne pas humilier la Russie” .

    “Nous souhaitons que ce conflit, que cette guerre de la Russie contre l’Ukraine cesse le plus vite possible et que s’engage une négociation qui permettra non seulement de rétablir l’intégrité territoriale de l’Ukraine et sa souveraineté mais aussi de prendre en compte un certain nombre d’autres éléments très importants comme la justice transitionnelle (sur les crimes de guerre commis par les Russes), comme le paiement des dommages de guerre, etc..”, a martelé l’Élysée.

    Les déclarations d’Emmanuel Macron avaient jeté une ombre sur la position de la France, soupçonnée par certains alliés d’Europe de l’Est de vouloir obtenir avant tout un cessez-le-feu dans le conflit, au risque d’accepter certaines conquêtes territoriales russes.

    “La conquête militaire de territoires étrangers ne peut être acceptée à aucune condition”, a insisté l’Elysée. “Nous disons tout simplement qu’il faut que l’Ukraine soit victorieuse dans cette affaire et que par ailleurs, nous trouvions les moyens d’une paix qui sera négociée dans le respect du droit international, de la souveraineté de l’Ukraine”, a ajouté un conseiller du président Macron.

    Zelensky réitère sa demande de levée du blocus

    Dans le même temps, Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel ce samedi 11 juin à une pression internationale pour obtenir que la Russie mette fin au blocus des ports ukrainiens de la Mer Noire.

    S’adressant, par vidéo, au forum sur la sécurité en Asie-Pacifique, le Shangri-La Dialogue, le chef d’Etat ukrainien a prévenu que, faute d’une reprise des exportations ukrainiennes, “le monde devra faire face à une sévère crise alimentaire, et même des famines, dans de nombreux pays en Asie et en Afrique”.

    L’Ukraine était, avant l’invasion russe, le plus important producteur mondial d’huile de tournesol et l’un des principaux exportateurs de blé, et des millions de tonnes de céréales sont actuellement bloquées, faute de pouvoir les exporter en raison du blocus russe.

    “La pénurie de produits alimentaires mènera inexorablement au chaos politique, ce qui risque de provoquer le renversement de nombreux gouvernements”, a-t-il déclaré aux délégués présents à Singapour pour le sommet, parmi lesquels le chef du Pentagone Lloyd Austin et le ministre chinois de la Défense.

    L’Ukraine, a précisé Zelensky, exporte actuellement deux millions de tonnes de céréales par train chaque mois, mais cela reste largement en-dessous de ce qu’elle exporte habituellement.

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