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      Ouïghours: la répression prouvée par la fuite de milliers de photos

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 24 May, 2022 - 19:38 · 3 minutes

    Des dossiers sur des milliers de Ouïghours internés ont fuité. Leur publication coïncide avec la visite en Chine de Michelle Bachelet, la Haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU. Des dossiers sur des milliers de Ouïghours internés ont fuité. Leur publication coïncide avec la visite en Chine de Michelle Bachelet, la Haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU.

    CHINE - Une preuve supplémentaire. Une fuite de fichiers attribués à la police chinoise, dont des milliers de photos de détenus parmi lesquels des femmes, des mineurs et des personnes âgées, jette une lumière crue sur la situation des musulmans ouïghours au Xinjiang .

    Ces documents sont publiés ce mardi 24 mai par un groupe de 14 médias internationaux, dont le quotidien français Le Monde , alors que la Haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet , entame une visite très attendue dans cette vaste région du Nord-Ouest de la Chine.

    Ces milliers fichiers de police datant de 2000 à 2018 ont été remis par une source anonyme au chercheur allemand Adrian Zenz, le premier à avoir accusé en 2018 le régime chinois d’avoir interné plus d’un million de Ouïghours dans des centres de rééducation politique.

    Pékin a toujours démenti ce chiffre, dénonçant “le mensonge du siècle” et affirmant que ces sites sont en fait des “centres de formation professionnelle” destinés à déradicaliser les personnes tentées par l’islamisme ou le séparatisme, après une série d’attentats qui ont ensanglanté la région.

    Mais les documents publiés mardi tendent à prouver que la présence des “stagiaires” dans ces centres n’a rien de volontaire. Ils “mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise”, a déclaré M. Zenz à la BBC.

    Pékin réfute les accusations

    Plus de 2800 photos d’identité de détenus comprennent celle de Zeytunigul Ablehet, une adolescente de 17 ans arrêtée pour avoir écouté un discours interdit, et de Bilal Qasim, 16 ans, apparemment condamné pour ses liens avec d’autres prisonniers.

    Une femme hagarde et amaigrie, du nom d’Anihan Hamit, 73 ans au moment de son arrestation, est la plus âgée de la liste. Une autre image montre des gardiens armés de matraque en train de maîtriser un prisonnier enchaîné. Les documents écrits accréditent l’idée d’une répression ordonnée depuis le sommet de l’Etat chinois. Outre les clichés, des documents décrivent l’organisation de ces camps.

    Un discours attribué au ministre de la police Zhao Kezhi en 2018 explique que le président Xi Jinping a ordonné l’agrandissement des centres de détention. Selon M. Zhao, au moins deux millions d’habitants du Sud du Xinjiang seraient “gravement influencés par l’infiltration de la pensée extrémiste”.

    La communauté internationale “consternée” demande des “explications”

    Les Ouïghours forment près de la majorité de la population du Xinjiang (26 millions d’habitants). Dans un discours de 2017, Chen Quanguo, alors patron de la région, ordonnait aux gardiens de tuer par balles ceux qui tenteraient de s’évader et de “surveiller étroitement les croyants”.

    Pékin a catégoriquement rejeté les conclusions d’Adrian Zenz. Elles ne sont que “le dernier exemple en date du dénigrement du Xinjiang effectué par les forces anti-chinoises”, a fustigé mardi Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

    La communauté internationale demande de son côté des explications à la Chine. En Allemagne, “la ministre des Affaires étrangères a évoqué les rapports choquants et les nouveaux documents sur les graves violations des droits de l’homme au Xinjiang et a exigé des éclaircissements sur ces accusations”, a indiqué le ministère. Les États-Unis se disent eux “consternés”.

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