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      Il y a 32 millions de PS5 en circulation : la pénurie semble vraiment finie

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 2 February, 2023 - 13:08

    Les 7,1 millions de PlayStation 5 vendues par Sony durant les trois derniers mois de 2022 sont un record. S'il continue à ce rythme, le constructeur Japonais devrait rapidement rattraper le retard accumulé ces dernières années. [Lire la suite]

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      L’audition édifiante de l’ancien président d’EDF Henri Proglio

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 20 December, 2022 - 04:15 · 18 minutes

    Comment en sommes-nous arrivés là ?…

    Deux acteurs principaux, l’Europe et le gouvernement français, ont conduit la France dans la désastreuse situation énergétique actuelle.

    Extraits de l’audition (deux heures) d’Henri Proglio le 13 décembre 2022 devant la Commission d’enquête de l’ Assemblée nationale visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France.

    EDF : une formidable aventure

    […]

    En 2009, j’ai été très fier d’arriver à la tête d’une formidable entreprise (EDF) avec un chiffre d’affaires d’un petit 90 milliards, connue dans le monde entier pour sa pertinence et son efficacité, avec des caractéristiques financières très satisfaisantes.

    EDF est le premier opérateur européen et probablement mondial si on excepte la Chine .

    EDF a été le résultat d’une formidable aventure, d’une vision, et d’une volonté, celle d’un gouvernement qui en 1946 a considéré que l’énergie, et donc l’électricité, était un élément essentiel de la vie économique, et qu’il était donc important de la considérer comme stratégique.

    […]

    Le gouvernement de l’époque s’est lancé trois défis majeurs :

    1. Le défi de l’indépendance énergétique,
    2. Le défi de la compétitivité du territoire,
    3. Le défi du service public de l’électricité accessible à tous, avec la même qualité et au même prix.

    C’était un défi incroyablement exigeant adossé à un choix technologique clair : l’hydraulique et le nucléaire.

    Il y a eu une vision à long terme et une volonté claire d’aboutir et c’est ça qui a donné naissance à cette aventure industrielle.

    […]

    La destruction : pourquoi ? Comment ?

    EDF était un architecte ensemblier et l’opérateur du service public de l’électricité. C’était un système intégré, cohérent et optimisé comprenant la production, le transport et la distribution.

    Au début du XXI e siècle, EDF est exportateur d’énergie, avec une électricité la moins chère d’Europe (deux fois et demi moins cher que l’Allemagne), un contrat de service public qui fait référence dans le monde et elle donne à la France un atout formidable en matière de gaz à effet de serre.

    Les paris ont été relevés, il n’y avait plus qu’à tout détruire… C’est chose faite !

    Pourquoi ? Comment ?

    Puisqu’on était arrivé à l’asymptote, comment en sommes-nous arrivés à la situation actuelle ? Je vois deux acteurs principaux : l’Europe et le gouvernement français.

    Le premier acteur : l’Europe

    Toute la réglementation européenne depuis 10 ans ne vise que la désintégration de l’entreprise EDF.

    Cette Europe qui a pris comme axe idéologique quasi-unique la concurrence qui bien sûr, « fait le bonheur des peuples »… On voit ce que ça donne en matière d’énergie.

    Cela s’est traduit concrètement pour EDF :

    Par la mise en concurrence des barrages. Formidable idée, un barrage étant essentiellement un outil d’optimisation du système électrique puisque c’est le seul moyen de stockage intelligent et efficace qu’on ait aujourd’hui. Un barrage sert d’abord à stocker beaucoup plus qu’à produire. La mise en concurrence consistait à supprimer le stockage. C’est génial. Les barrages appartiennent à l’État et sont gérés par EDF. L’État avait envisagé d’obéir à la doctrine européenne et de mettre en concurrence les barrages. Rien n’a encore été conclu, mais rien n’est réglé. On reste en lévitation… On sera sanctionné sans doute.

    La deuxième loi géniale, c’est la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité) qui consiste à imposer à EDF la vente à prix cassé, puisque inférieur au coût de revient, de 25 % de sa production électronucléaire à ses propres concurrents pour qu’ils puissent vendre leur énergie aux clients d’EDF. Ça a très bien fonctionné, ils sont devenus riches. C’est d’une pertinence absolue et je l’ai dénoncé pendant des années avec l’efficacité que vous voyez.

    Pour couronner le tout, il fallait définir un prix de marché qui a été indexé sur le prix du gaz.

    Pourquoi, alors qu’on n’en utilise pas ?

    Parce que les Allemands utilisent le gaz et que toute la démarche est allemande et que la réglementation européenne est allemande.

    L’Allemagne a choisi l’industrie comme axe majeur de son économie et l’ Ostpolitik pour son développement. C’est clair et cohérent pour l’Allemagne. Ils ont tenté leur Energiewende (la transition allemande) qui s’est transformée en catastrophe absolue puisqu’elle s’est traduite par un affaiblissement des opérateurs allemands quasi en ruines.

    Comment voulez-vous que ce pays qui a fondé sa richesse, son efficacité, sa crédibilité sur son industrie accepte que la France dispose d’un outil compétitif aussi puissant qu’EDF à sa porte ?

    L’obsession des Allemands depuis 30 ans, c’est la désintégration d’EDF. Ils ont réussi !

    Tout ça va dans le sens de la désoptimisation du système auquel nous avons droit aujourd’hui.

    Le deuxième acteur : le gouvernement

    Le deuxième acteur est la politique nationale française. Là, on a assisté à la recherche pathétique d’un accord électoral avec un parti antinucléaire. On en voit les prémisses dès 1997-1998 avec l’abandon de la filière des réacteurs à neutrons rapides qui remettait en cause la logique du système nucléaire français.

    Ensuite, il y a eu la formidable campagne de communication de Fukushima avec les 20 000 morts qui n’ont jamais existé puisqu’on a confondu le tsunami et l’accident.

    Et puis l’apogée avec la campagne (présidentielle) de 2012 avec son cortège de joyeusetés. La fermeture annoncée de 28 réacteurs nucléaires, rien que ça, qui s’est transformée par l’engagement de fermeture de Fessenheim , et l’abaissement à 50 % de la part du nucléaire dans le mix électrique.

    J’ai assisté à la mise au point d’une théorie absurde qui m’a été imposée avec beaucoup d’insistance par les pouvoirs publics : la théorie de la décroissance électrique. Il fallait considérer que la demande électrique allait baisser en France et que par conséquent il fallait diminuer la puissance du nucléaire surpuissant.

    Conséquences : baisse des efforts de recherche, le désalignement des stratégies des entreprises dépendant de l’État, AREVA, CEA et EDF mus par des courants divergents, avec comme corollaire l’affaiblissement global du système et les difficultés de recrutement qu’on a connu dans ce paysage où le nucléaire était considéré comme infâme et sans avenir.

    Comment voulez-vous recruter des gens compétents dans ces conditions où en plus les salaires sont moins élevés que dans la finance ou dans le privé ?

    Voilà la situation. Rien n’est jamais désespéré mais les choses ont été très abimées.

    Le constat s’impose à nous alors qu’on le voyait depuis des années et que je l’ai dénoncé depuis très longtemps.

    Que faire pour redresser la situation ?

    Il faut se consacrer à des sujets et actions prioritaires. La réflexion est faite, c’est l’action qui doit aujourd’hui être menée.

    Donnez la priorité au développement de l’hydraulique. Il y a encore des opportunités d’accélérer dans l’hydraulique en France.

    Faisons ce qu’il faut pour sécuriser la durée de vie du parc nucléaire existant.

    Si on faisait l’un et l’autre on pourrait progressivement redresser la barre et se donner le temps de relancer le nucléaire parce qu’il faudra 10 à 15 ans.

    Voilà quelques explications sur ce que j’ai vécu.

    Extraits des questions des députés et des réponses d’Henri Proglio

    Je me suis battu sans relâche pour obtenir l’ ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) à 42 euros alors que mes interlocuteurs proposaient 39 euros voire 36 euros. Aucune évolution n’a évidemment été prise en compte depuis.

    Dans mon combat en 2012 contre les administrations réputées compétentes, j’ai laissé filer la réglementation thermique 2012 tant le combat sur l’ARENH était compliqué. Je me suis dit, tant pis je sacrifie ce combat-là qui conduit aujourd’hui à une catastrophe qui favorise totalement le gaz.

    Ce prix (42 euros) a été fixé par voie autoritaire au bout d’un combat très inégal puisque j’ai essayé de défendre le bon sens, donc j’étais dans le mauvais camp. Le principe même de ce prix de cession était absurde. Le principe pour un industriel d’accepter de céder sa propre production à ses concurrents virtuels qui n’ont aucune obligation de production eux-mêmes. C’est quand même surréaliste. On a fait la fortune de traders , pas d’industriels.

    On n’a pas de concurrents ou si peu. Quelques éoliennes dispersées aux quatre vents et quelques champs photovoltaïques, vous voyez l’aspect risible du sujet.

    Et vous voyez des campagnes de communications de ces traders qui prétendent vendre de l’énergie verte. On a assisté à ça pendant des années avant que le client qui s’est laissé abuser finisse par se rendre compte du fait qu’il n’avait plus de garantie.

    Où est le service public de l’électricité qui nous a tant et tant récompensé ?

    Pourquoi l’avoir abattu ?

    Pourquoi est-ce à l’État aujourd’hui de faire les compensations nécessaires pour que les gens à faible revenu puissent accéder à l’électricité ?

    Tout ça était prévu !

    […]

    J’ai vécu tous les chantages. Le seul chantage qui m’obsède est l’intérêt de la France.

    Pourquoi prendre la France en otage sur ce genre de réglementation absurde ?

    Comment expliquer cette réglementation ?

    Je voudrais qu’on réponde simplement à cette question : pour qui et à quoi servent ces réglementations ? Quel est le but ?

    On me répondait : « on fait le bonheur du peuple ! La libre concurrence ! »

    Mais il y a un seul producteur, camarade !

    Il était clair que ça allait se traduire par un désastre. On y assiste aujourd’hui.

    […]

    Question : Prévisions de la décroissance. Avez-vous le sentiment que RTE a contribué à abonder cette théorie avec des études supposées techniques ?

    Réponse : Les extrapolations des technocrates étaient d’un manque de réalisme total. Ils sont nombreux, il faut qu’ils s’occupent à faire des extrapolations. Mais comment voulez-vous l’expliquer à quelqu’un de bon sens ?

    Si on avait mis un artisan boulanger à la tête de la direction générale de l’énergie, il n’aurait probablement pas réagi comme ça.

    […]

    Le chiffre de 50 % de nucléaire dans le mix énergétique s’est construit totalement au doigt mouillé en disant on va baisser la part du nucléaire de 75 % à 50 %. Personne ne l’a jamais estimé autrement que comme ça ! On en a déduit qu’il fallait réduire le nombre de réacteurs…

    Par contre, personne n’a jamais su d’où venaient les autres 50 %…

    Il y a bien l’hydraulique qui est une très belle énergie renouvelable stable. Le reste du renouvelable, c’est l’expérience allemande. Ils ont investi 500 milliards d’euros dans le renouvelable. 500 milliards d’euros ! On en voit l’efficacité…

    […]

    EDF était le chef de file du nucléaire français. Le nouveau gouvernement de l’époque a dit « pas du tout, c’est le Premier ministre » (Jean-Marc Ayrault). Il organisait des réunions à Matignon de répartition des rôles du nucléaire à l’international. Ubu roi…

    J’ai assisté à des réunions hautes en couleurs…

    […]

    La dérive d’ AREVA vient de la vanité. AREVA avait sa mission : chaudronnier et gérer des centres de retraitement. Concevoir et vendre des réacteurs, ce n’était pas son métier. On a vu les conséquences de cela dans la conception de l’EPR et dans la réussite phénoménale d’Olkiluoto qui a cloué le cercueil d’AREVA.

    […]

    On oublie de mentionner qu’EDF a financé tout le programme nucléaire français et l’endettement d’EDF était parfaitement acceptable.

    […]

    2014, c’est 78 milliards de chiffres d’affaires, 17,5 milliards d’EBITDA, 3,75 milliards de résultat net après impôts. C’est le meilleur résultat d’EDF dans toute sa vie.

    EDF était en pleine forme malgré toutes les vicissitudes venant à la fois de la réglementation française et européenne, des lois NOME et compagnies. Évidemment, ça abime durablement les performances de l’entreprise et on en a vu les conséquences.

    […]

    Une préoccupation de fond qui était le sujet du renouvellement des cadres du nucléaire auquel on n’a pas réussi à apporter une vraie réponse. Le désamour du nucléaire dans l’opinion publique et dans les médias, et le fait de respecter une norme de rémunération exigeante.

    […]

    J’ai alerté sur les dangers de l’ARENH suite au rapport Champsaur et j’ai eu une réponse politique : « je comprends, je comprends,… ». Il arrive un moment où la décision l’emporte sur la réflexion.

    Cette mesure (l’ARENH) était inique et était destinée à casser une entreprise comme EDF. Je déplore qu’elle ait été acceptée par le gouvernement français sous la pression bruxello-allemande.

    J’ai alerté le politique pendant toute ma période de responsabilité.

    […]

    J’ai négocié avec les pouvoirs publics au plus haut niveau une pente tarifaire pour avoir une visibilité sur les augmentations successives. C’est mieux pour tout le monde.

    […]

    J’ai obtenu une pente tarifaire de mon interlocuteur mais quelques mois plus tard elle a été cassée par la nouvelle ministre.

    C’est un métier où on gère le temps long. Les investissements sont amortis économiquement sur 40, 50, 60 ans et même 100 ans pour les barrages. Avoir des ministres dont la durée de vie ne dépasse pas neuf mois est difficile à gérer. Chaque ministre est demandeur de communication et d’attacher son nom à quelque chose qui soit populaire. Refuser d’augmenter l’électricité est effectivement populaire à court terme. J’ai eu droit à ça aussi.

    […]

    Question : Selon le rapport Foltz, l’EPR de Flamanville est estimé en mai 2006 à 3 milliards d’euros avec une mise en service prévue en juin 2012, puis le coût passe à 5 milliards d’euros en juillet 2010 avec un couplage prévu au réseau en 2014 et, en novembre 2014, on est à 9 milliards d’euros et un démarrage prévu en 2017. Pouvez-vous expliquer ce qui s’est passé ?

    Réponse : Malheureusement oui. L’EPR est un engin beaucoup trop compliqué, quasi-inconstructible. La dérive d’organisation du système nucléaire et la prédominance d’AREVA dans ce dispositif pour des raisons non techniques et absurdes font que c’était le seul outil disponible dans notre univers.

    […]

    Il y a un vrai problème de l’EPR. J’ai changé les équipes, je n’ai pas réussi à changer l’EPR.

    Il y a la conjonction de deux phénomènes : la complexité du design de l’EPR qui est totalement à revoir et la filière nucléaire française qui n’a plus construit de réacteur depuis 20 ans.

    Il fallait refaire un nouveau design qui allait nous prendre 10 à 12 ans de mise au point.

    Il se construit 10 réacteurs par an en Chine et les Russes ont environ 40 réacteurs en commande, et je pensais que, en attendant un nouveau réacteur, nos entreprises pouvaient travailler avec les Russes et les Chinois. On en connait la suite.

    […]

    Il y a un déficit d’expérience des sous-traitants dans la construction. L’effet de série qui avait tellement réussi à la France, on a construit jusqu’à 5 réacteurs par an, a eu un effet extrêmement positif sur la filière. Le fait de n’en avoir pas construit depuis 15 ans a eu un impact extrêmement négatif sur la filière (BTP, industrie lourde, chaudronnerie). On voit les conséquences aujourd’hui.

    […]

    La France n’est pas un pays où le renouvelable a une place considérable à prendre.

    […]

    EDF est un ensemblier et un opérateur : 180 000 collaborateurs. L’essentiel des travaux sont sous-traités.

    L’impact de la masse salariale (11 %) sur le résultat est très faible. Si on regarde EDF société mère (production et recherche soit l’essentiel de ce qui reste aujourd’hui chez EDF), on descend à 9 %. Faire 10 % d’économie sur la masse salariale d’EDF, l’impact sur le résultat est très faible.

    […]

    Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de concurrence dans le nucléaire qu’il ne faut pas payer les gens plus qu’ils n’acceptent de l’être. Ce n’est pas comme ça qu’on les recrute non plus. J’ai essayé de corriger le tir ce qui m’a valu une remarque acerbe de la Cour des comptes : « Proglio achète la paix sociale ».

    Il faut avoir ça en tête quand on parle d’un sujet à horizon long terme. La compétence de demain c’est aujourd’hui qu’on la construit. On a perdu des gens, on continue à en perdre. Il faut savoir reconnaitre leurs mérites et leurs talents et pas uniquement en termes de concurrence. Ce n’est pas par le nombre mais par le talent qu’on construit une aventure.

    […]

    Je suis convaincu qu’on peut gagner entre 10 % et 15 % de capacité hydraulique, ce qui peut être extrêmement important pour les années à venir.

    […]

    (Diner d’Henri Proglio en 2012 en Allemagne à la foire de Hanovre avec Angela Merkel)

    Elle m’a dit : « Je suis une scientifique d’Allemagne de l’est, je crois totalement au nucléaire » mais il fallait qu’elle bâtisse un accord de coalition. Elle a donc ouvert une négociation avec les Verts conservateurs allemands. Chez les Allemands il y a des Verts conservateurs et des Verts de gauche, ce ne sont pas les mêmes. Pour boucler ces négociations, elle a lâché le nucléaire. Elle me l’a dit : « Je l’ai fait pour des raisons politiques, pas du tout techniques, ni scientifiques ».

    L’Allemagne est consciente de ses propres intérêts. Personne en Allemagne ne parle du couple franco-allemand. Il n’y a qu’en France qu’on parle du couple-franco-allemand.

    […]

    Je pense qu’on n’a rien lâché contre le sacrifice d’EDF. Je n’ai pas connaissance de contreparties.

    Je ne vois pas pourquoi la France ne prend pas l’initiative, comme l’Espagne et le Portugal, de sortir du marché européen de l’énergie.

    […]

    On ne peut pas rendre monsieur Montebourg responsable du démantèlement d’Alstom. Il a démissionné à cause de cela. On ne peut pas le rendre complice de cette action. Il était révolté contre la vente d’Alstom aux Américains. J’en ai été le témoin.

    […]

    J’ai essayé de sauver Photowatt parce que c’était la dernière entreprise européenne et française dans le domaine du photovoltaïque et j’ai considéré que c’était de mon devoir d’essayer de la sauver. Encore fallait-il obtenir que Photowatt ait une petite priorité dans l’installation des parcs de panneaux voltaïques, ce qui n’a pas été le cas ; et donc aujourd’hui tout est chinois. On s’en satisfait. Il n’y a pas eu de stratégie de filière française. Elle n’a pas existé.

    […]

    Que Suez ait obtenu dans les arbitrages ministériels de construire un EPR à Penly était psychédélique. J’ai réussi à le faire comprendre. On aurait un EPR de plus et ça aurait été encore pire fait par Suez qui n’avait aucune centrale nucléaire en dehors des Belges dont ils avaient hérité par Electrabel dans son patrimoine. On a enterré Penly avec les honneurs dus à ses promoteurs.

    Fessenheim : ne remuez pas le couteau dans la plaie… J’ai demandé à l’État 8 milliards de compensation […] EDF a obtenu 400 millions. No comment , je n’étais plus là.

    Avant mon arrivée, EDF avait un slogan : « nous vous devons plus que la lumière ». Ça m’avait marqué parce que pour une fois une entreprise disait qu’elle devait quelque chose. C’est ça le contrat de service public, on vous doit quelque chose et plus que la lumière. Je trouve que c’était un bon résumé. J’aurais dû garder ce slogan.

    […]

    Il est hors de question que la France se prive de ses barrages. La France doit dire niet à l’Europe. D’où sort cette absurdité ?

    Ça serait un gâchis épouvantable en termes industriel et économique. Il faut simplement dire non, quitte à payer des amendes. Il appartient à ce pays de faire valoir ses intérêts vitaux.

    […]

    Nous avons perdu le marché (20 milliards de dollars) d’Abu Dabi parce que la France s’est mal organisée, c’est tout. Ni plus, ni moins. C’est simplement un échec pour la France.

    […]

    La Russie : le nucléaire n’est pas sous sanction.

    On se réunit de temps en temps dans un conseil consultatif (un Espagnol, un Italien, un Japonais, un Russe et moi) pour parler des nouvelles technologies nucléaires et notamment des petits réacteurs.

    EDF et le nucléaire français continuent de travailler avec le nucléaire russe et devra encore durablement travailler avec le nucléaire russe et chinois.

    Note du rédacteur : Cette audition de 2 heures (dont les extraits les plus saillants sont reproduits dans cet article) est édifiante sur les pratiques et la courte vue de certains politiciens et technocrates français et européens pour « faire le bonheur des peuples ! »

    Le compte rendu écrit complet sera probablement publié vers fin décembre 2022 ou début janvier 2023.

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      Voilà les 5 réussites tech que l’on associera pour toujours à 2022

      news.movim.eu / Numerama · Sunday, 18 December, 2022 - 09:10

    À l'aube de 2023, Numerama vous propose une rétrospective de l'année 2022 des nouvelles technologies. Dans cet article, les succès sont à l'honneur. Un flop 5, qui met en lumière les ratés de l'année, est aussi disponible. [Lire la suite]

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      Sobriété, pénurie, délestage : où allons-nous avec notre secteur électrique ?

      Loïk Le Floch-Prigent · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 5 December, 2022 - 04:00 · 7 minutes

    D’abord un constat : tout le monde a vu que malgré les rodomontades des dirigeants actuels ou passés, il est à craindre que dès l’hiver prochain notre pays manque d’électricité.

    Devenus désormais importateurs d’électricité, les Français sont donc avertis par leur gouvernement que certains d’entre eux peuvent se retrouver « dans le noir » dans quelques semaines. C’est un changement car on leur avait dit que le pays était exportateur et qu’en conséquence il ne fallait pas trop investir dans la production largement majoritaire d’électricité d’origine nucléaire.

    Le réveil est donc difficile et c’est le retour au registre des peurs et des restrictions comme lors du covid .

    La question de savoir comment nous en sommes arrivés là est désormais dans tous les esprits à condition d’avoir pris la peine de s’y intéresser. Les responsables se défendent mollement, inutile de les accabler encore plus, d’autant que leurs propos passés passent en boucle sur les réseaux sociaux. Il est plus intéressant de savoir comment s’en sortir si nous le voulons vraiment, c’est-à-dire si l’objectif est bien d’éviter les pénuries et les drames et non de punir les Français des décisions antérieures qu’ils ont accepté par ignorance, lassitude, idéologie…

    Un pays maintient son niveau de vie s’il dispose d’une énergie abondante, bon marché et souveraine. Il est clair que ce n’est plus le cas et le fait de poursuivre l’idée que nous allons être désormais dans une situation future d’énergie restreinte, chère et dépendante de producteurs et de matériels étrangers est un abandon consternant de volonté de conserver notre prospérité. Ces propos sont donc inacceptables tout comme les égarements qui en découlent.

    Les mesures sur le court terme pour augmenter la production, réduire les prix et maintenir une indépendance ont-elles été prises ?

    La réponse est clairement non.

    Les centrales nucléaires, l’hydroélectricité, le gaz, les installations charbon/pellets n’ont pas bénéficié de toutes les mesures d’urgence que la situation actuelle pouvait faire espérer. On a simplement voulu accélérer le passage au Parlement de l’urgence des énergies renouvelables éoliennes et solaires dont nous savons tous qu’elles n’ont aucune efficacité car intermittentes et nécessitant des installations pilotables complémentaires. Cumuler ces deux exigences à échéance de quatre années est cher puisqu’elles exigent des investissements lourds en modifications majeures de réseaux.

    Le solaire et l’éolien ne peuvent pas « remplacer » les centrales pilotables dans de bonnes conditions économiques puisque leur présence nécessite leur « doublage » par des centrales pilotables pour la continuité du service de l’électricité et l’absence de délestages.

    En ce qui concerne les centrales nucléaires ont été cumulés un programme de maintenance retardé par le covid avec un avatar lié à la « corrosion sous contrainte » d’éléments du secteur secondaire dans sept centrales en les arrêtant par précaution de « contagion ». C’est une manifestation de la peur et non de la raison ! Avant de se précipiter dans ce drame de sous-production pour l’hiver 2023 il aurait fallu un examen plus approfondi et non émotif. Celui qui arrête des centrales est félicité, celui qui accepte leur poursuite d’activités est trainé dans la boue… On connaît le résultat.

    La vie industrielle est une succession de risques et celui qui n’en prend pas doit changer de métier.

    On pourrait multiplier les commentaires : sur les grèves surprises en pleine urgence à EDF, sur les attaques de l’écologie politique sur les barrages et les réserves d’eau , l’absence de déclaration d’urgence sur les travaux à entreprendre, les retards dans les appels d’offres et les financements, les économies de bouts de chandelle demandés aux uns et aux autres, et surtout les déclarations fracassantes de tous les médias sur le fait que l’hiver prochain allait être sauvé par l’éolien et le solaire !

    Il se trouve que ni le vent ni le soleil ne sont au rendez-vous de l’hiver européen et donc de la demande des consommateurs depuis plus de quinze ans et que tout le monde peut le dire et le montrer.

    Par ailleurs et toujours sur le court terme on n’a pas examiné de façon systématique comme dans tous les autres pays européens comment remettre en fonctionnement les centrales à charbon ou à fioul, par exemple Le Havre et Porcheville en ce qui concerne EDF.

    De même pour 2024 aucun examen sérieux n’a été réalisé sur la réouverture de Fessenheim , une des meilleures centrales existantes. Enfin, pour utiliser au mieux les centrales actuelles et limiter les dépenses la priorité donnée aux énergies éolienne et solaire sur les réseaux est absurde et mériterait d’être révisée. Elle n’a été donnée au secteur intermittent que pour mieux justifier des investissements inutiles et coûteux, la France s’appuyant sur 75 % d’électricité d’origine nucléaire. On n’a pas non plus demandé une ouverture en urgence de Flamanville 3 qui semble désormais au point !

    Un marché de l’électricité faussé

    Enfin le marché de l’électricité créé par idéologie pour justifier la présence de parasites entre les producteurs, transporteurs, clients et consommateurs se doit d’être supprimé pour que l’on revienne à la politique des tarifs qui a montré son efficacité depuis des dizaines d’années.

    L’Espagne et le Portugal, non connectés au reste de l’Europe, se sont écartés de ce marché piloté à Leipzig. En conséquence ces deux pays disposent d’une énergie électrique trois fois moins chère que chez nous alors que c’est notre coût de production qui est le plus bas de tous, soit environ la moitié du leur !

    Tant que l’on n’entre pas dans cette grille de lecture de l’approche de notre hiver on n’a pas le droit de faire peur à la population sur un hiver rigoureux et des restrictions y compris celle de l’ouverture des écoles . La responsabilité régalienne c’est de fournir une énergie abondante, bon marché et souveraine et donc de prendre toutes les mesures d’urgence susceptibles d’y parvenir sans mentir effrontément sur la capacité de l’éolien et du solaire pour le réaliser dès les deux hivers prochains ! On veut accélérer les programmes de ces deux sources pour éviter des pénalités européennes acceptées bien que stupides puisque dans le même temps l’Allemagne va se fournir cet hiver presqu’intégralement avec des centrales à gaz ou charbon avec les félicitations de la Commission européenne.

    Sur le moyen terme on sait qu’il va falloir accélérer les programmes de maintenance des centrales actuelles en les dopant, en leur prolongeant de dix à vingt années supplémentaires tout en se décidant d’en construire de nouvelles, non en 15 ans comme annoncé dans les journaux mais en 5 ans comme en Chine avec nos plans, nos techniciens et nos entreprises ! Il faudra commencer par celles qui sont dans les cartons mais ensuite apprécier la possibilité d’en faire des plus petites (dites SMR) ou des centrales à neutrons rapides (RNR) dont nous avons arrêté stupidement la construction et l’étude deux fois : Superphénix en 1997 et Astrid en 2019.

    La réflexion sur un outil complémentaire hydroélectrique sera sûrement utile.

    À coté de l’outil du nucléaire qui fonctionne en base continue, il faut du pilotable flexible et c’est l’hydraulique le plus performant et renouvelable, correspondant entre 11 et 15 % de la production nationale.

    La géothermie, la méthanisation et les énergies solaire et éolienne doivent continuer à assurer les productions pour circuits courts et donc être étudiées en améliorant les rendements et en utilisant les smart grids pour éviter les surcoûts de réseaux. Souvenons-nous aussi que nous importons désormais du gaz de schiste américain alors que nous pourrions en deux ans utiliser celui de notre sous-sol pour environ 15 % de notre consommation.

    Conclusion

    Les erreurs commises par le passé sont suffisamment lourdes de conséquences dramatiques pour que l’on accepte de réfléchir en gommant les positions émotionnelles et idéologiques. Il faut passer les hivers prochains et prendre les bonnes décisions.

    La sobriété c’est la pénurie, le déclin et la poursuite de la désindustrialisation, la fuite des cerveaux et l’antichambre du désespoir de l’ensemble de la population. On ne peut s’y résoudre avant même d’avoir entrepris toutes les solutions aveuglantes ici juste esquissées.

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      Prix en hausse, délais à rallonge : les constructeurs auto vont galérer longtemps avec la pénurie de semi-conducteurs

      news.movim.eu / Numerama · Monday, 19 September, 2022 - 10:44

    Les constructeurs automobiles avaient bon espoir d’assister à un retour à la normale de la production des puces électroniques pour fin 2022. Ils ont apparemment été trop optimistes ; la pénurie perdure et pourrait bien s’inviter encore un moment dans la stratégie des grands groupes. [Lire la suite]

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      Les batteries seront le maillon faible de l’Europe pour en finir avec les voitures thermiques

      news.movim.eu / Numerama · Friday, 1 July, 2022 - 07:54

    La fin de la vente des véhicules à moteur thermique est actée en Europe pour fin 2035. Les constructeurs automobiles ont préparé leurs plans stratégiques pour atteindre cet objectif, mais une crainte est soulevée par plusieurs groupes concernant les batteries. [Lire la suite]

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      La sauce Sriracha va disparaître à cause du réchauffement climatique

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Friday, 17 June, 2022 - 13:00

    template-jdg-2022-06-17t113303-323-158x105.jpg Sauce Sriracha

    La mauvaise nouvelle risque de laisser un goût amer aux amateurs de la célèbre sauce américaine.

    La sauce Sriracha va disparaître à cause du réchauffement climatique

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      Joe Biden lance un pont aérien pour importer du lait pour bébé aux États-Unis

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 19 May, 2022 - 06:54 · 3 minutes

    Joe Biden dans le jardin de la Maison Blanche à Washington, le 17 mai 2022. Joe Biden dans le jardin de la Maison Blanche à Washington, le 17 mai 2022.

    PÉNURIES DE LAIT - Un pont aérien, une aide de Nestlé et un recours à une loi datant de la guerre froide pour tenter de résoudre la crise face à des parents angoissés . Le président Joe Biden a annoncé, ce mercredi 19 mai, la mise en place d’une opération intitulée “Fly Formula” (envol du lait en poudre, en français) pour “accélérer l’importation et la distribution de lait pour bébé ” en provenance de l’étranger, en plus d’un soutien aux “fabricants qui continuent à augmenter leur production”.

    Avec 43% du lait infantile en rupture de stock en fin de semaine dernière -selon le fournisseur de données Assembly- la situation est critique. En réponse, le ministère de la Défense “utilisera ses contrats avec des compagnies aériennes commerciales de fret, comme il l’a fait pendant les premiers mois de la pandémie de Covid, pour transporter des produits provenant d’usines à l’étranger” satisfaisant les normes de sécurité américaines, a précisé la Maison Blanche dans son communiqué .

    Joe Biden a aussi fait appel au “Defense Production Act”, texte hérité de la Guerre froide, afin d’exiger des producteurs des ingrédients nécessaires à la production de lait infantile qu’ils livrent en priorité les fabricants de cette denrée indispensable aux parents de jeunes enfants.

    “Demander aux entreprises de prioriser et d’affecter (leurs ressources) à la production des ingrédients clés du lait pour bébé facilitera l’accroissement de la production et accélérera les chaînes d’approvisionnement”, souligne la Maison Blanche.

    Initialement causée par des problèmes sur ces mêmes chaînes d’approvisionnement et un manque de main-d’œuvre en raison de la pandémie, la pénurie de lait pour bébé a été aggravée par la fermeture, en février, d’une usine du fabricant Abbott dans le Michigan, après un rappel de produits soupçonnés d’avoir provoqué la mort de deux nourrissons.

    L’ agence américaine du médicament (FDA) a fini par dédouaner le lait, mais il a fallu attendre lundi pour qu’Abbott passe un accord avec la justice américaine afin de pouvoir redémarrer la production dans cette usine.

    Un problème qui plombe sa popularité

    Cette pénurie très rare de ce produit essentiel pour de nombreux parents a tourné à la crise politique pour le président démocrate, très critiqué par l’opposition républicaine. Joe Biden, soucieux de souligner son action face ce problème qui plombe encore sa cote de popularité à moins de six mois des élections parlementaires de mi-mandat, a aussi adressé une lettre mercredi à ses ministres de la Santé et de l’Agriculture.

    “Je vous demande de prendre toutes les mesures possibles et appropriées pour importer davantage de lait pour bébé”, leur écrit-il à propos de l’opération “Fly Formula”, notant au passage que les efforts de son administration pour relancer la production après l’arrêt de l’usine du Michigan ont permis de produire “plus de lait pour bébé en avril qu’avant le rappel” des lots mis en cause.

    Le ministre de l’Agriculture, Tom Vilsack, a immédiatement répondu, assurant dans un communiqué que ses services commenceraient “immédiatement” à mettre en œuvre les directives présidentielles afin de pourvoir les magasins en lait pour bébé “aussi vite que possible”.

    Pénurie mais aussi hausse des prix

    Le groupe alimentaire Nestlé, qui dispose de deux usines aux États-Unis pour la production de lait infantile, avait déjà annoncé mardi son intention d’acheminer des quantités additionnelles de ce produit par avion aux Etats-Unis, depuis la Suisse et les Pays-Bas.

    Pour beaucoup de familles, le lait maternisé est une nécessité, en particulier dans les foyers modestes où les mamans, contraintes de reprendre le travail immédiatement après l’accouchement, ne peuvent pas allaiter. A leur inquiétude s’est ajoutée la hausse des prix.

    Leur désarroi est visible sur les réseaux sociaux, où des publications partagées des centaines de milliers de fois appellent les parents à fabriquer leur propre lait pour bébé - ce qui, préviennent les pédiatres, risque de rendre les nourrissons malades.

    À voir également sur Le HuffPost: À voir également sur Le HuffPost: Au Salon de l’agriculture, on redoute déjà les effets de la guerre en Ukraine

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      Face à la pénurie, comment relever ses plats sans moutarde?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 14 May, 2022 - 09:30 · 3 minutes

    Avec une pièce de bœuf ou un plat de pommes de terre, la moutarde relève nos assiettes. Les consommateurs doivent trouver des alternatives face à sa pénurie. Avec une pièce de bœuf ou un plat de pommes de terre, la moutarde relève nos assiettes. Les consommateurs doivent trouver des alternatives face à sa pénurie.

    PÉNURIE - Selon l’institut d’études international IRI , la moutarde fait partie des cinq produits les plus touchés par l’inflation en France. Sur un an, son prix a bondi de 9,26%. Mais outre cette envolée, une autre difficulté pointe son nez pour les consommateurs. Après la pénurie d’huile de tournesol , la moutarde commence également à déserter les rayons des supermarchés.

    Avec son goût piquant, la moutarde est pourtant l’un des condiments les plus utilisés en France, et notamment pour relever les assiettes. Contrairement au traditionnel ketchup ou à la mayonnaise, “la moutarde est faible en sucre, en additifs divers et en calories”, précise par ailleurs le site Cuisineaz .

    “En ce moment, c’est le printemps , il y a vraiment beaucoup de choses pour remplacer la moutarde traditionnelle!”, souligne pourtant Laurène Barjhoux. Et ça tombe bien: la cheffe du restaurant “Fulgurances” à partir du 30 mai, passée par le restaurant 3 étoiles L’Arpège, transmet ses conseils pour que vos plats gardent ce goût caractéristique.

    Dans vos préparations

    Pour tapisser un fond de tarte salée ou préparer des feuilletés , la moutarde s’est imposée dans beaucoup de préparations pour ajouter sa touche piquante. Mais des alternatives existent.

    Premier conseil de la future cheffe: se rendre sur les marchés, où les étals des maraîchers regorgent de produits parfumés. “Il y a les mescluns par exemple, ce sont des mélanges de pousses, dont de moutarde où vous pouvez retrouver ce goût justement, ou bien les pousses de mizuna. Ces feuilles sauront donner du goût à vos tartes”, suggère Laurène Barjhoux.

    Autre possibilité: se tourner vers les cébettes ou les aillets. “La cébette est l’oignon jeune dont les tiges vertes sont hyper parfumées, c’est une bonne façon de relever un plat”, explique la cuisinière. Quant aux aillets, ces pousses d’ail frais, ils sont parfaits “pour les salades, les tartes salées, les feuilletés”. ”Ça va vraiment assaisonner!”, ajoute-t-elle.

    En accompagnement

    Pour accompagner viande ou pommes de terre, Laurène Barjhoux propose cette fois-ci de se tourner vers votre jardin. “En ce moment, il y a beaucoup de fleurs et de feuilles de capucine, c’est très poivré, et vous pouvez faire un pesto facilement, pour avoir une sauce pour vos plats”, conseille-t-elle.

    Pour la vinaigrette

    Enfin, si la moutarde est souvent présentée comme l’un des ingrédients indispensables à la réalisation d’une vinaigrette , elle peut facilement être remplacée, notamment par des huiles aromatisées. “Il suffit de mettre dans une huile neutre, comme l’huile de pépin de raisins, du thym, du laurier, du romarin. On chauffe à 60°, on laisse infuser et vous avez une huile parfumée pour faire une vinaigrette”, détaille Laurène Barjhoux.

    Il est également possible d’y ajouter du mesclun ou des pousses de mizuna à la place de la moutarde. “Pour faire une vinaigrette, on peut mettre plein d’autres choses que de la moutarde”, appuie la future cheffe. Et si on suit ses conseils, la moutarde se remplace également aisément en accompagnement ou en préparation.

    A voir également sur Le HuffPost: “Sucrer et congeler des raisins, une recette rafraîchissante pendant les fortes chaleurs”