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      Évincée de la Fédération des sports de glace, Péchalat dénonce une "honte intersidérale"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 17:01 · 5 minutes

    Nommée à la tête de la fédération des sports de glace en 2020, Nathalie Péchalat accuse sa successeure d'avoir demandé conseille Didier Gailhaguet, ancien patron de la fédération évincé pour avoir couvert un entraîneur mis en cause pour viols et agressions sexuelles. Nommée à la tête de la fédération des sports de glace en 2020, Nathalie Péchalat accuse sa successeure d'avoir demandé conseille Didier Gailhaguet, ancien patron de la fédération évincé pour avoir couvert un entraîneur mis en cause pour viols et agressions sexuelles.

    SPORT - Situation tendue autour de la nomination du nouveau patron de la fédérations des sports de glace. La candidate sortante, Nathalie Péchalat, a qualifié ce samedi 25 juin de “honte intersidérale” l’élection à la tête de la Fédération française des sports de glace (FFSG) de son adversaire Gwenaëlle Noury.

    À la mi-journée, au siège du Comité national olympique sportif français (CNOSF), le résultat tombe: 52,3% pour Gwenaëlle Noury, présidente du club de Lorient et inconnue dans le milieu. Une quarantaine de voix (452 contre 412) séparent les deux femmes sur les 161 clubs qui ont voté.

    Nathalie Péchalat, dont le discours avait été pourtant bien plus applaudi que sa rivale, sort de la salle les yeux embués avant de revenir peu de temps après. Devant les micros, Nathalie Péchalat reproche alors sa successeur d’être téléguidée par l’ex-président de la FFSG Didier Gailhaguet, accusé d’avoir couvert un entraîneur mis en cause pour viols et agressions sexuelles .

    “C’est la honte intersidérale pour l’ensemble des sports de glace, on revient à un autre système de valeurs, à un autre fonctionnement, à d’autres méthodes qui ne sont pas les miennes”, a réagi Nathalie Péchalat, émue, auprès de quelques journalistes.

    Une demi-heure plus tard, la nouvelle présidente Gwenaëlle Noury, qui ne s’était pas exprimée publiquement pendant la campagne et avait refusé les interviews, s’avance avec à ses côtés, Patrice Martin, l’actuel président de la Fédération française de ski nautique, qu’elle a choisi comme secrétaire général de la FFSG. “Ce qui est important pour nous c’est de pouvoir représenter tous les clubs et de faire en sorte que les clubs soient au centre de cette fédération”, a-t-elle expliqué.

    “Plein succès à la nouvelle présidente”

    Pour Nathalie Péchalat, double championne d’Europe de danse sur glace , ce résultat est “une humiliation pour le travail mené depuis deux ans et dieu sait que cela a été compliqué et intense, en termes d’énergie et de temps”, a-t-elle confié.

    Interrogée sur le fait de savoir si elle craignait le retour de Didier Gailhaguet qui a dirigé la FFSG de 1998 à 2004 puis de 2007 à 2020, elle a répondu: “Oui je le crains, mais cela ne me regarde plus”. Selon Nathalie Péchalat qui avait succédé à Didier Gailhaguet en 2020, celui-ci a “conduit le programme et la campagne” de Gwenaëlle Noury.

    “Je sais depuis plusieurs semaines que ça allait être serré, j’étais confiante dans la nature humaine, le bon sens, le discernement de chacun des votants”, a-t-elle ajouté. À la question de savoir si elle restera licenciée à la FFSG, elle a répondu qu’elle “n’a pas eu le temps de réfléchir”.

    Dans un tweet, la nouvelle ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a toutefois souhaité “plein succès à la nouvelle présidente”, avant d’ajouter: “Le combat pour la libération de la parole des victimes et la lutte contre les violences sexuelles, impulsés par Nathalie Péchalat, devront être poursuivis”.

    “Tous les soutiens de Noury sont des soutiens de Gailhaguet!”

    Élue il y a deux ans après le scandale des violences sexuelles secouant la fédération à la suite des révélations de Sarah Abitbol , violée adolescente par son entraîneur, la double championne d’Europe de danse sur glace pensait avoir remis la FFSG “sur les rails”. En 2020, c’est à l’issue d’un violent bras de fer avec le gouvernement que Didier Gailhaguet avait jeté l’éponge .

    Mais Didier Gailhaguet est-il réellement derrière sa candidature, comme l’affirme Nathalie Péchalat? “On n’était pas partis seuls, forcément ma démarche naturelle ça a été de consulter un maximum de gens”, répond-elle. “Didier Gailhaguet a été consulté, je ne le cache pas parce que pour moi ça reste un passionné des sports de glace, ça reste quelqu’un qui connaît les rouages de cette fédération”, a-t-elle expliqué.

    “Je tiens à m’entourer de gens compétents qui connaissent cette machine fédérale et Didier en fait partie. Maintenant, il est un consultant comme tous les autres”, s’est-elle contenté de dire, en voulant éviter “la polémique”.

    Dans la presse, Didier Gailhaguet s’était récemment défendu de vouloir peser sur l’élection. “Je n’ai rien à dire, je suis sorti de la vie fédérale (...) Je ne suis candidat à rien”, avait-il ainsi affirmé au JDD .

    L’ancien patineur Gwendal Peizerat, interrogé par l’AFP au téléphone, estime que “c’est cousu de fil blanc”, et accuse de “naïveté” ceux qui ne voient pas que Didier Gailhaguet fomente son retour. Et s’ils le savent “alors honte à eux!”.

    “Tous les soutiens de Gwenaëlle Noury sont des soutiens de Gailhaguet!”, assure-t-il. Le champion olympique 2002 de danse sur glace ne fait pas partie de l’équipe de campagne de Nathalie Péchalat mais se revendique “soutien de fait” quand “il a vu les risques encourus” dans cette élection.

    À voir également sur Le HuffPost: “La solution, c’est la prévention”: cet ancien rugbyman abusé lutte contre la pédophilie dans le sport

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      Patinage artistique: l'âge minimum relevé à 17 ans après le scandale Valieva

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 7 June, 2022 - 13:53 · 4 minutes

    L'âge minimal au patinage artistique relevé à 17 ans après le scandale Valieva (Kamila Valieva le 17 février 2022 lors des JO d'hiver de Pékin par Robert Deutsch-USA TODAY Sports) L'âge minimal au patinage artistique relevé à 17 ans après le scandale Valieva (Kamila Valieva le 17 février 2022 lors des JO d'hiver de Pékin par Robert Deutsch-USA TODAY Sports)

    PATINAGE ARTISTIQUE - Un changement majeur: quatre mois après la retentissante affaire Valieva qui avait éclaboussé les JO de Pékin, la Fédération internationale de patinage (ISU) a relevé ce mardi 7 juin l’âge minimum des patineurs et patineuses artistiques à 17 ans pour participer aux compétitions seniors.

    Le débat sur le très jeune âge des patineurs -et surtout des patineuses- avait resurgi lors des Jeux olympiques dans le sillage de la Russe Kamila Valieva . Grande favorite pour le titre olympique à 15 ans seulement, la jeune patineuse avait craqué sous la pression après s’être retrouvée au centre d’un scandale de dopage .

    Une “décision historique”

    La réforme, approuvée par les délégués de 100 pays lors du Congrès de l’ISU à Phuket, en Thaïlande, s’appliquera en deux phases. L’âge minimum passera d’abord à 16 ans lors de la saison 2023-2024, puis à 17 ans dès 2024-2025.

    Objectif: éviter la casse physique et mentale des patineuses dont la carrière sportive au haut niveau est souvent très courte.

    “C’est une décision historique”, a salué le président de l’ISU Jan Dijkema, alors que le directeur général de l’instance Fredi Schmid avait qualifié le vote de “moment de vérité” avant l’ouverture du Congrès.

    “La crédibilité de l’ISU sera testée”, avait-il ajouté. “Les médias et le public nous surveilleront de très près.”

    Un devoir de préserver la santé des jeunes sportives

    L’ISU a souligné que le relèvement de la limite d’âge était à son ordre du jour bien avant l’affaire Valieva et a reconnu qu’il était de son devoir de préserver la santé des jeunes sportives. La réforme avait auparavant reçu l’aval de la commission médicale de la Fédération internationale.

    “Il est de votre obligation morale et de votre devoir de fournir aux jeunes patineurs l’opportunité et le temps de développer les compétences dont ils ont besoin pour réussir au niveau senior”, a expliqué le docteur Jane Moran, qui dirige la commission médicale. “Ils ont le droit de se développer en tant que personnes pendant leur adolescence. Ils n’ont pas besoin que nous les forcions à concourir.”

    Selon une enquête menée par la commission des athlètes de l’ISU auprès de 1000 patineurs et entraîneurs, 86% d’entre eux s’étaient prononcés en faveur du relèvement de l’âge minimum.

    Le patinage artistique est en effet un sport éprouvant, où des jeunes filles enchaînent des heures d’entraînements répétitifs, de sauts et de pirouettes, à un âge où leurs corps sont encore en développement.

    Pour réussir des triples, voire des quadruples sauts, une silhouette filiforme est en outre un avantage certain et passée la puberté, lorsque le gabarit s’épaissit, les sauts deviennent plus difficiles à maîtriser. Les patineuses se retrouvent alors sur la touche, remplacées par d’autres encore plus jeunes.

    “Tout le monde est contre nous maintenant”

    Lors de l’affaire Valieva, la Russie, nation phare de la discipline qui produit sans cesse de nouvelles championnes, avait particulièrement été pointée du doigt. Dans le pays, les réactions au vote de l’ISU ont été immédiates. “Si l’âge est levé, il est levé. Nous gagnerons de toute façon ”, a ainsi estimé l’ancienne coach devenue consultante Tatiana Tarassova à l’agence russe TASS.

    “La décision est surtout dirigée contre nous”, a fustigé pour sa part l’ex-star de la discipline Alexander Zhulin, médaillé olympique en danse sur glace en 1994 et devenu coach. “Il est évident pour tout le monde qu’à 15-16 ans, nos filles ne peuvent pas être battues. Tout le monde est contre nous maintenant, donc cette décision n’était pas surprenante”.

    Pour le champion olympique 2014 Maxim Trankov, “dans l’ensemble, la mesure n’est ni la plus correcte, ni la plus efficace”: “ seules les filles russes peuvent faire des quadruples sauts de toute façon, à n’importe quel âge”, a-t-il déclaré à l’agence Ria Novosti.

    De la “poudre aux yeux”

    De son côté, l’Allemand Norbert Schramm, ancien champion d’Europe, a estimé insuffisante cette décision et l’a qualifié de “poudre aux yeux”.

    “C’est un premier pas, mais je ne pense pas que cela puisse faire quoi que ce soit de positif pour le sport. Ce n’est tout simplement pas suffisant. Les jeunes de 17 ans n’ont pas leur place dans le sport professionnel”, a-t-il déclaré à l’agence sportive SID.

    Il souhaiterait que l’âge minimum soit relevé à “au moins 18 ans, mieux encore 21 ans”: “au niveau physique, mental, et aussi du dopage. Les jeunes sportifs sont beaucoup trop dépendants de leur environnement”, a-t-il estimé.

    Lors des débats, certains représentants de petits pays ont également fait valoir que ces changements auraient un impact négatif sur leur réservoir de talents.

    Mais d’autres petites nations du patinage, comme l’Islande et l’Irlande, ont souligné que la priorité devait être la protection des sportifs. “Nous devons nous rappeler que ce sont d’abord des enfants, et ensuite des athlètes”, a déclaré le représentant de l’Irlande à Phuket.

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