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      Affaire PPDA: pourquoi la plainte en diffamation a renforcé la parole de ses accusatrices

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 11 May, 2022 - 14:48 · 6 minutes

    La Une de Paris-Match sur PPDA, accusé de viols et d'agressions sexuelles, est injuste pour les La Une de Paris-Match sur PPDA, accusé de viols et d'agressions sexuelles, est injuste pour les "dizaines de femmes [qui] passent devant" pour Cécile Delarue.

    JUSTICE - La peine encourue pour dénonciation calomnieuse est de cinq ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende, dit l’article 226-10 du code pénal. Ce que ne dit pas la bible des juristes en revanche c’est que des plaintes en diffamation peuvent aussi générer des élans puissants. C’est peu ou prou le cas dans ce qu’il convient d’appeler désormais l’affaire PPDA.

    Alors que Patrick Poivre d’Arvor continue de démentir les accusations d’agressions sexuelles et de viol qui le visent depuis la première plainte déposée par Florence Porcel en février 2021, ce mardi 10 mai, 20 femmes ont témoigné en direct sur le plateau de Mediapart face aux journalistes Valentine Oberti et Mathieu Magnaudeix.

    > Le point sur les plaintes et enquêtes visant PPDA

    L’image de ces 20 femmes, dont deux ont parlé le dos tourné à la caméra par peur des représailles, marque une nouvelle étape après plus d’un an de révélations via des portraits puissants dans Libération ou d’annonce de nouvelles plaintes contre le journaliste. Mais depuis quelques semaines, la donne a changé avec la plainte en diffamation de PPDA contre 16 des femmes qui l’accusent.

    Le journaliste a également été invité à s’exprimer par le quotidien, mais a décliné et continue de nier. Pour le moment une première enquête concernant une bonne partie des plaintes a été classée sans suite pour prescription ou manque de preuve. Néanmoins une autre information judiciaire est en cours suite à une nouvelle plainte déposée par Florence Porcel.

    La plainte en diffamation, un électrochoc

    De son côté, contrairement à sa première plainte pour dénonciation calomnieuse qui a été déboutée, cette fois, PPDA s’est constitué partie civile contre celles qui, estime-t-il, nourrissent une “amertume qui les conduit à commettre, par vengeance tardive, le délit de dénonciation calomnieuse”.

    De quoi déclencher un électrochoc chez ses accusatrices ainsi que l’a confié Valentine Oberti au HuffPost : “Cela faisait déjà un moment que nous dialoguons avec elles pour une émission. Et cette plainte a déclenché chez elles l’envie de prendre la parole”.

    Et c’est justement ce qu’ont pointé du doigt en plateau aussi bien la journaliste Hélène Devynck sur le plateau de Mediapart , qui a évoqué “la violence de PPDA qui fait qu’on est obligé de le faire [ndlr: de parler]”, que Margot Cauquil-Gleizes, enseignante, qui témoignait, elle pour la première fois.

    “C’est la première fois que je témoigne publiquement en réponse au dépôt de plainte de monsieur Poivre d’Arvor pour dénonciation calomnieuse. Être ici, aujourd’hui, à visage découvert, c’est une façon de lui dire que je n’ai pas peur et que je maintiens mon témoignage, à savoir qu’il m’a violée quand j’étais mineure, j’avais 17 ans, et qu’il m’a agressée sexuellement dans son bureau à l’âge de 24 ans”, a-t-elle expliqué en début d’émission.

    Une envie de prendre la parole et de réagir, comme l’avait déjà provoqué en novembre 2021 l’interview donnée par PPDA sur le plateau de Quotidien. À l’époque, seule Florence Porcel avait encore parlé à visage découvert, mais déjà la rumeur d’autres récits à venir prenait de l’ampleur.

    Des dénégations du journaliste face à Yann Barthès est ensuite née l’association MeTooMédias qui lutte contre les violences dans les médias. Ce soir-là sur TMC, “le mode de défense choisi par le journaliste a choqué beaucoup de femmes, dont de nombreuses victimes de ses agissements”, relate le site de l’association qui précise qu’après cette interview, 22 femmes sont allées parler à la justice.

    Rendez-vous au tribunal

    Mais la portée de l’affaire PPDA ne se mesure pas seulement en écho médiatique. En portant plainte pour diffamation, il réunit ces femmes sur le plateau de Mediapart, mais aussi de fait bientôt au tribunal. Un rendez-vous judiciaire donc, qui ne sera pas sans risque.

    “Merci Patrick de nous offrir sur un plateau le procès qu’on n’avait pas le droit d’avoir pour cause de prescription. Il se tire une balle dans le pied”, a ainsi salué dans Le Parisien , la journaliste Emmanuelle Dancourt, qui a porté plainte en 2021 contre le journaliste pour une agression sexuelle dont elle aurait été victime en 2008. “Avec un peu de chance ce procès aura lieu, et vous nous verrez les 16 victimes bras dessus bras dessous arriver au tribunal très très déterminées. Enfin on va pouvoir lui parler les yeux dans les yeux, s’il ose venir”, ajoutait-elle.

    De quoi faire écho à l’analyse de cette psychiatre spécialisée dans les violences sexistes et sexuelles interrogée par Madmoizelle. Elle rappelait notamment que les groupes de parole des victimes de violences sexuelles sont “un véritable cocon de force construit par et pour les victimes, une nouvelle arme d’auto-défense redoutée par les auteurs de violence, qui souhaitent par-dessus tout isoler leurs victimes”.

    Le précédent Baupin

    Si la plainte en diffamation dans des affaires de violences sexuelles est aussi tancée comme une méthode de “silenciation” des victimes, le passage par le tribunal peut parfois inverser la charge. C’est ce qu’a illustré l’affaire Denis Baupin. En 2016, huit femmes, dont Sandrine Rousseau , accusent l’élu EELV de harcèlement sexuel, voire d’agression sexuelle. D’autres témoignages affluent, une enquête est ouverte par le parquet de Paris, mais finalement classée sans suite pour prescription. Le procureur reconnaît néanmoins que certains”faits dénoncés (...) sont pour certains d’entre eux susceptibles d’être qualifiés pénalement”.

    Denis Baupin décide alors de porter plainte en diffamation. Un procès au terme duquel il sera lui-même finalement condamné à des dommages et intérêts pour “abus de constitution de partie civile”. Au cours des semaines d’audiences, et au fur et à mesure que les accusatrices racontaient à la barre les violences sexuelles, la charge s’est inversée. Le procès pour diffamation est devenu celui de l a parole libérée.

    Plus récemment encore, Pierre Joxe a vu son pourvoi en cassation débouté alors qu’il contestait une décision de la cour d’appel de Paris. Cette dernière avait choisi d’infirmer la condamnation en diffamation d’Anne Fornia qui accusait l’ancien ministre d’agression sexuelle. Idem pour le pourvoi en cassation de Patrick Brion que Sandra Muller accusait de harcèlement sexuel au lancement du hashtag “balance ton porc”.

    Pour PPDA, à ce procès en diffamation contre ses accusatrices, s’ajoute celui contre Le Parisien qui aura lieu en 2023 selon Mediapart, une autre instruction en cours contre Libération . Surtout, contrairement à l’affaire Baupin, tous les faits dont est accusé le journaliste ne sont pas prescrits et plusieurs procédures sont encore en cours.

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      Affaire PPDA: le point sur les plaintes et enquêtes visant le présentateur

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 10 May, 2022 - 15:10 · 3 minutes

    Patrick Poivre d'Arvor est visé par plusieurs plaintes pour viols. Patrick Poivre d'Arvor est visé par plusieurs plaintes pour viols.

    PPDA - Pour la première fois ce mardi 10 mai, 20 femmes réunies sur un même plateau vont témoigner, à visage découvert pour 18 d’entre elles, sur le site du média d’investigation Mediapart . Toutes accusent Patrick Poivre d’Arvor de viols, violences ou de harcèlement sexuels.

    Parmi les participantes à l’émission se trouve Florence Porcel , dont la plainte déposée en février 2021 a fait éclater l’affaire PPDA. L’écrivaine de 38 ans accuse l’ancien présentateur du JT de TF1 de lui avoir imposé un rapport sexuel non consenti en 2004 et une fellation en 2009. Son témoignage a conduit le parquet de Nanterre à ouvrir une enquête préliminaire pour “viols” dans la foulée.

    Depuis, les témoignages se multiplient contre l’ancienne star de TF1. En un an, plus de 20 autres femmes se sont manifestées à la police ou dans les médias pour raconter des faits similaires de viols, agressions ou harcèlement sexuels.

    De nombreux faits sont prescrits

    Dès l’enquête préliminaire suivant la plainte de Florence Porcel, 22 autres femmes ont témoigné devant les policiers de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Plusieurs en ont profité pour porter plainte à leur tour contre le présentateur, comme la journaliste Hélène Devynck qui sera aussi présente sur le plateau de Mediapart . Mais après quatre mois d’investigation, l’enquête est classée sans suite pour manque de preuve ou prescription.

    À la suite de cette décision, Florence Porcel contre-attaque. En novembre 2021, elle se constitue partie civile afin de provoquer la saisine d’un juge pour enquêter de nouveau sur les faits de 2009, les seuls non prescrits et classés préalablement pour insuffisance de preuve. Une information judiciaire a été ouverte en décembre et l’enquête est toujours en cours.

    En décembre toujours, deux nouvelles femmes ont porté plainte contre PPDA, l’une pour un viol datant de 1985 et l’autre pour agression sexuelle en 2013. Les faits sont en théorie prescrits, mais le parquet a ouvert une enquête préliminaire dans le cadre de la plainte pour viol, car il est “important d’effectuer des vérifications sur les faits avant de déterminer s’ils sont prescrits ou pas”, a déclaré à l’AFP une source proche du dossier. C’est donc la deuxième procédure judiciaire pour viol visant PPDA.

    8 plaintes pour “viol” contre PPDA

    Le dernier rebondissement dans cette affaire remonte à la fin avril et à la diffusion de Complément d’enquête sur France 2 qui a recueilli un nouveau témoignage à charge contre l’ancienne star du 20-Heures. “Mathilde” raconte avoir été agressée dans le bureau du présentateur en 1995. La veille de la diffusion de l’émission, elle a porté plainte pour viol à Paris contre Patrick Poivre d’Arvor.

    Le 27 avril, l’association #MeTooMédias, qui vise à briser l’omerta dans ce milieu, précisait dans un communiqué que 26 victimes présumées s’étaient adressées aux autorités et 16 avaient déposé plainte, dont sept pour viol. Avec “Mathilde”, elles sont désormais une de plus.

    De son côté, PPDA nie tous les faits qui lui sont reprochés. Il a d’abord porté plainte contre Florence Porcel pour dénonciations calomnieuses. Elle a été classée. Enfin, 48h avant la diffusion du Complément d’enquête, le présentateur a annoncé une nouvelle fois porter plainte avec constitution de partie civile contre 16 femmes qui ont témoigné contre lui lors de l’enquête préliminaire. D’après lui, les accusatrices sont des femmes ”éconduites ou ignorées”, nourrissant une “amertume qui les conduit à commettre, par vengeance tardive, le délit de dénonciation calomnieuse ”.

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      "Mediapart" va diffuser les témoignages de 20 femmes accusant PPDA de violences sexuelles

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 10 May, 2022 - 04:00 · 2 minutes

    Les 20 femmes qui ont témoigné contre Patrick Poivre d'Arvor réunies sur le plateau de Les 20 femmes qui ont témoigné contre Patrick Poivre d'Arvor réunies sur le plateau de "Mediapart".

    PPDA - Patrick Poivre d’Arvor a beau être en retrait de la vie des médias, “l’affaire PPDA” bat de nouveau son plein depuis le 28 avril avec le dépôt d’ une nouvelle plainte le visant pour un viol présumé il y a 27 ans , et la diffusion d’un Complément d’enquête sur France 2 comportant plusieurs témoignages l’accablant .

    Un peu moins de deux semaines plus tard, ce mardi 10 mai, l’affaire va prendre un tournant médiatique important avec, pour la première fois, la prise de parole à visage découvert de 20 femmes qui ont témoigné dans l’enquête judiciaire contre l’ancien présentateur vedette de TF1 .

    Celles-ci ont été réunies par Mediapart et s’exprimeront sur un plateau dans la rédaction du média d’investigation. L’émission, déjà tournée, sera diffusée à partir de 19h ce mardi sur le site de Mediapart .

    “C’est un événement exceptionnel. Jamais les femmes dont vous allez entendre les récits n’avaient été réunies dans un seul et même plateau, dans une même émission. La plupart ne se connaissaient pas avant le début de l’affaire, certaines se rencontrent pour la première fois aujourd’hui”, annonce la journaliste Valentine Oberti en introduction d’ un extrait diffusé en avant-première par Mediapart ( voir la vidéo ci-dessous ), dans lequel chacune des 20 femmes se présentent et partagent un bref énoncé des faits accusant Patrick Poivre d’Arvor.

    Selon Mediapart , ces femmes ont entre 28 et 63 ans, sont “journalistes, autrices, mais aussi employées de magasin, enseignante, conseillère aux entreprises, bibliothécaire”. Parmi elles, “certaines témoignent pour la première fois à visage découvert”, pour des faits remontant aux années 1980 ou à quelques années.

    Le 26 avril, Patrick Poivre d’Arvor avait lui porté plainte pour dénonciation calomnieuse contre 16 femmes ayant porté plainte contre lui pour violences sexuelles ou encore harcèlement sexuel.

    À ses yeux, les 16 accusatrices sont des femmes ”éconduites ou ignorées”, nourrissant une “amertume qui les conduit à commettre, par vengeance tardive, le délit de dénonciation calomnieuse”.

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      "On est en direct": Gilles Bouleau réagit à l'affaire PPDA

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 1 May, 2022 - 05:00 · 2 minutes

    Gilles Bouleau, ici sur un plateau de TF1, à Boulogne-Billancourt, le 6 avril 2022. Gilles Bouleau, ici sur un plateau de TF1, à Boulogne-Billancourt, le 6 avril 2022.

    ON EST EN DIRECT - Gilles Bouleau était invité sur le plateau de On est en direct ce samedi 30 avril sur France 2.

    Si le présentateur du 20-Heures de TF1 a dévoilé des anecdotes sur sa vie, comme lorsque dans sa jeunesse il était “ mauvais batteur dans un mauvais groupe ” musical, il a aussi été questionné sur un sujet actuel beaucoup plus grave: l’affaire PDDA.

    Celle-ci bat son plein cette semaine, avec l’annonce du dépôt d’une nouvelle plainte visant Patrick Poivre d’Arvor pour un viol présumé il y a 27 ans et la diffusion d’un Complément d’enquête sur France 2 comportant plusieurs témoignages l’accablant.

    “Petit un: je pense c’était il y a très longtemps; petit deux: je pense que les protagonistes de l’époque ne sont plus là; et troisièmement, alors à titre personnel -moi pendant dix ans je n’étais pas là, j’étais là au début et je suis revenu en 2011-, je crois qu’il y a plein de gens qui étaient dans la rédaction, comme moi, qui ne savaient pas”, a répondu le journaliste, invité à donner son avis ( à écouter en vidéo ci-dessous ).

    “Je ne savais pas”, appuie-t-il, avant de préciser: “Je n’ai aucune raison de mentir ou de cacher. Je n’ai ni animosité, ni protection à apporter à PPDA: je ne savais pas”.

    Un viol présumé en février 1995

    Dans le Complément d’enquête diffusé mardi sur France 2, Mathilde (prénom modifié), à l’origine de la nouvelle plainte contre PDDA, dénonce un viol dans les locaux de TF1 à Boulogne-Billancourt en février 1995 .

    À l’époque âgée de 24 ans, journaliste tout juste diplômée, elle déclare avoir été invitée dans le bureau du présentateur de l’époque où il l’aurait “embrassée” puis “basculée sur la moquette”. “Il a enlevé mon pantalon, il a enlevé son pantalon et il m’a violée. Je n’avais plus aucun réflexe”, décrit-elle.

    Quelques jours avant la diffusion du magazine, PPDA avait lui-même déposé une plainte avec constitution de partie civile pour dénonciation calomnieuse contre 16 femmes ayant auparavant porté plainte contre lui pour violences sexuelles ou harcèlement sexuel.

    D’après des passages publiés par franceinfo, il y fustige le “lot d’excès et de dérives” du mouvement social #MeToo. Il décrit aussi “un retour du puritanisme et de la censure, habilement parés de la prétendue protection des femmes”.

    À ses yeux, les 16 accusatrices sont des femmes ”éconduites ou ignorées”, nourrissant une “amertume qui les conduit à commettre, par vengeance tardive, le délit de dénonciation calomnieuse”.

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