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      Le solaire est compétitif et durable, même par rapport au #nucléaire

      Mathias Poujol-Rost ✅ · Saturday, 7 May, 2022 - 11:13 edit

    Un petit groupe de #chercheuses et de chercheurs du Centre National français de la #Recherche Scientifique ( #CNRS ) et de la Fédération de Recherche Photovoltaïque ( #FedPV ) a formé un atelier pour travailler collectivement sur les questions posées par le #développement du solaire #photovoltaïque en #France.

    L’une d’entre elle : le solaire est-il compétitif en terme de #coût et de €durabilité par rapport aux autres #énergies ?

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      Détruisons l’environnement pour le protéger

      h16 · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 08:30 · 5 minutes

    Par h16.

    On apprenait il y a quelques jours que manger de la galette des rois pouvait mettre en péril la planète en plus de déstabiliser le mix énergétique français subtilement équilibré entre les énergies moralement honteuses et les belles énergies renouvelables. Aujourd’hui, découvrons comment bousiller l’environnement pour bien le protéger.

    Et pour cela, si on relançait la production d’une voiture mythique, la 4L ?

    Ce n’est pas moi qui lance cette idée, mais bien le constructeur automobile Renault qui semble ouvert au principe de construire une nouvelle mouture de la voiture sortie au début des années 1960 : rien de tel qu’un véhicule vieux de 60 ans pour bien dynamiser le marché automobile en France.

    Ah pardon, on me fait comprendre qu’il s’agit d’une nouvelle version, entièrement électrique, de ce véhicule mythique que la marque au losange avait réussi à écouler à plus de huit millions d’exemplaires. Dans cette version du XXIe siècle, il s’agirait donc de coller un moteur électrique à la place du thermique, de moderniser un peu différents aspects, par exemple avec une meilleure qualité des aciers et du châssis dont la version d’antan avait tendance à rouiller, et de vendre tout ça pour un prix modique en attendant l’avalanche de taxes et subventions compensatoires que la République du Cerfa Frétillant ne manquera pas d’infliger.

    On ne s’étonnera pas que le constructeur puise ainsi dans un catalogue vieux de 60 ans pour tenter de trouver une recette à un succès de plus en plus lointain : Renault rejoint ici un autre constructeur français, Citroën, qui, lui aussi, pense que son pot de yaourt écrasé Ami électrique va rencontrer un franc succès.

    Au passage, ces deux constructeurs représentent bien l’élite française pour laquelle l’idée d’appliquer de vieilles recettes d’un autre siècle est devenue la dernière mode du moment : il n’est qu’à voir les propositions du gouvernement (quel que soit le domaine) pour comprendre que le curseur des têtes pensantes du pays est resté bizarrement coincé au milieu des Trente Glorieuses sans que rien ne puisse l’en déloger, même pas l’âpre réalité de terrain et les résultats jusqu’à présent mitigés (pour le dire pudiquement) qu’ils ont obtenus en s’entêtant dans les voies choisies.

    Mais baste, passons et ne boudons pas notre plaisir à imaginer des milliers, que dis-je, des millions de petits véhicules électriques aux couleurs acides tournicoter dans nos centres urbains et utiliser les dernières avancées de l’intelligence artificielle pour assister le conducteur dans son évitement systématique des dos d’âne et des cassis placés par les équipes municipales endiablées, les cycloroutes à bandes multiples et brochettes d’andouilles en lycra, des piétons et autres zozos à trottinettes motorisées qui déboulent de tous les côtés sur des avenues jonchées de détritus divers que les mairies écolos semblent affectionner.

    Difficile de ne pas s’écrier « miam ! » à l’évocation vivifiante de ces voiturettes de golf glorifiées parcourant nos centres urbains sans émettre le moindre prout de dioxyde de carbone !

    Parce que voyez-vous, ces voitures étant électriques, elles ne pollueront pas lors de leur usage. Elles pollueront atrocement lors de la fabrication et de la destruction de leurs batteries, mais on s’en fiche, ce n’est pas le sujet, ahem n’est-ce pas. Et puis pour sauver l’environnement des bobos urbains, il faut bien massacrer un petit peu l’environnement des pays en voie de développement dont proviennent les matériaux de ces batteries, que voulez-vous…

    Quant à la source d’énergie, il va de soi que ce ne sera pas du nucléaire, qui pollue méchamment, ou du gaz, qui pollue violemment, ou du charbon, qui pollue salement, mais bien de l’éolien ou du solaire qui eux ne polluent pas du tout jamais jamais circulez (en voiture électrique), il n’y a rien à voir.

    Et ça tombe bien : à mesure que se développent les voiturettes de golf glorifiées solutions douces de mobilité urbaine , on voit se multiplier les projets de production d’électricité propre, comme les fermes éoliennes et les champs de panneaux photovoltaïques.

    Propre veut dire « qui ne bousille pas l’environnement ». Et pour ne pas bousiller l’environnement, quoi de mieux que motoculter vigoureusement 10 kilomètres carrés de forêt , d’aplatir tout ça pour la modique somme d’ un milliard d’euros et d’y planter une vaste quantité de panneaux solaires aux terres rares ?

    Non, ne vous inquiétez pas : pour Horizéo, ce projet au nom tout droit issu d’un brainstorming des années 1990, tout a été largement calculé et prévu. Ainsi, la production permettra d’alimenter les habitants de l’Aquitaine, même si cette région n’en a aucun besoin ; elle exporte actuellement 25 % de sa production. Dès lors, rien de tel qu’annihiler une vaste superficie de forêt pour y planter des panneaux qui ne produiront que quelques heures par jour une électricité surnuméraire venant s’ajouter à ce surplus !

    Pour compenser, Horizéo envisage de produire de l’hydrogène avec cette électricité dont on se demande ce qu’on va bien foutre tant que les hordes de voiturettes de golf n’ont pas envahi nos villes. Hydrogène qui viendra alimenter les voitures équipées d’un moteur idoine, qui n’ont pas – ce n’est vraiment pas de chance – envahi nos villes, ni actuellement ni plus tard, la rentabilité de cette forme de stockage étant encore très théorique.

    Comme on le voit, tout se goupille à merveille en République du Verdoiement Intense : une élite au taquet nous concocte des petits véhicules rigolos aux performances anémiques et au design des sixties pour parcourir des villes de plus en plus impraticables, pendant que la production d’électricité qui les alimentera est consciencieusement sabotée à coups de projets éoliens ou photovoltaïques babylonesques dont l’impact environnemental absolument catastrophique ne sera même pas compensé par les gains microscopiques en termes de pollution que ces savonnettes à piles permettront d’envisager.

    C’est absolument prodigieux, et c’est majoritairement grâce à vos impôts. Il y a vraiment de quoi se réjouir, non ?


    —-
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      Les énergies renouvelables sont toxiques pour l’éternité

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 9 November, 2020 - 04:25 · 8 minutes

    Par Michel Gay 1 .

    Les quantités de déchets provenant de l’éolien et du solaire photovoltaïque, notamment, sont beaucoup plus importantes que ceux du nucléaire pour une même quantité d’électricité produite.

    Et ces déchets « renouvelables » sont éternellement toxiques, contrairement aux déchets radioactifs dont la dangerosité décroît avec le temps.

    L’électricité nécessite des moyens de production

    L’électricité est toujours issue de moyens (éoliennes, panneaux, barrages, centrales,…) générant des déchets lors de leur construction (extraction des matières premières du sol), de leur exploitation et de leur démantèlement.

    Une partie seulement des déchets éoliens et photovoltaïques est recyclée , le reste (les déchets ultimes) est abandonné dans des décharges, brûlé ou enfoui .

    Ainsi, pour l’éolien, le béton et le ferraillage des socles ne sont pas retirés du sol, et certaines pales sont enfouies dans des décharges , ou brûlées avec émissions de molécules toxiques organochlorées ( dioxines ) .

    Les quantités de matières premières (principalement béton, acier, aluminium et cuivre) et de déchets doivent être comparées à l’aune de la production d’électricité de chaque moyen de production.

    Ainsi, pour une même puissance installée , un réacteur nucléaire, à présent prévu pour fonctionner 60 ans, produit annuellement en France environ 4 fois plus d’électricité (pilotable, elle…) qu’une éolienne dont la durée de vie est de l’ordre de 20 ans. Il faudra donc construire successivement trois éoliennes pour atteindre les 60 ans.

    Pour une même production d’électricité que le nucléaire, la consommation de matériaux de construction des éoliennes doit donc être multipliée par 12 (4 x 3), ce qui engendre autant de déchets.

    Pour les panneaux photovoltaïques, le gâchis écologique est encore pire. Leur temps de fonctionnement équivalent pleine puissance en Europe (facteur de charge) est d’environ 1000 heures, soit 7,5 fois moins que le nucléaire. Leur durée de vie étant de 30 ans, ils consomment 15 fois plus de matériaux que le nucléaire pour une même production d’électricité.

    Le nucléaire est considérablement moins gourmand en matières premières et laisse beaucoup moins de déchets que l’éolien et les panneaux photovoltaïques pour une même quantité d’électricité produite, et c’est là un avantage considérable .

    De plus, les matières premières nécessaires au développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque sont peu présentes dans le sous-sol de l’Europe qui devra donc les importer et s’inscrire dans une compétition internationale pour s’en procurer. Ce « détail » a visiblement échappé aux zélateurs des énergies renouvelables.

    Et des métaux « critiques »

    L’éolien et le solaire utilisent aussi des métaux qui leur sont spécifiques, dits critiques (terres rares), notamment dans les aimants permanents des génératrices d’électricité.

    Ainsi, les éoliennes en mer (durée de vie 20 ans) utilisent environ 200 kg de néodyme et de dysprosium par mégawatt (MW) installé, soit 600 kg sur une durée de 60 ans (10 grammes par mégawattheure (MWh) produit).

    Ces terres rares , bien que ni toxiques ni radioactives par elles-mêmes, sont séparées avec des produits chimiques agressifs de minerais contenant des éléments radioactifs (thorium, uranium et leurs descendants). Leur exploitation accumule donc des quantités importantes de déchets ultimes toxiques ou radioactifs mal gérés, à l’origine de graves problèmes sanitaires , notamment en Chine.

    Quelle consommation ?

    Si le nucléaire consomme environ 20 grammes de combustible uranium par MWh, seule une petite partie ( un gramme par Français et par an) constitue des déchets ultimes potentiellement dangereux. Ils sont définis avec précision, parfaitement confinés et gérés en France par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs ( ANDRA ).

    Mais l’opinion publique en a peur à cause des déclarations anxiogènes incessantes des médias qui soulignent complaisamment, à tort, les progrès du recyclage des déchets issus du démantèlement de l’éolien et du photovoltaïque.

    Or, l’éolien consomme 250 grammes de composites et de fibre de verre non recyclés par MWh.

    En effet, plus 20 tonnes de ces matériaux carbonés sont nécessaires pour la fabrication des pales d’une seule éolienne de 2 MW (produisant 80 000 MWh en 20 ans, soit 60 tonnes pour produire 240 000 MWh sur une période de 60 ans).

    Pour les panneaux photovoltaïques, le silicium (encore 90 % des panneaux actuels) est extrait industriellement de silice issue des rares filons de quartz très pur, et non à partir du sable des plages.

    Le tellure (un des éléments les plus rares de l’écorce terrestre) et le cadmium font partie des éléments toxiques qui sont intimement liés à leur support. Leur recyclage est donc difficile et insuffisant . La durée de vie infinie de ces déchets qui s’accumulent les rend potentiellement plus dangereux que ceux du nucléaire.

    100 % renouvelables avec du stockage ?

    Si, en plus, comme l’ADEME l’envisage , l’électricité éolienne et photovoltaïque devait être stockée avec de l’hydrogène ou du méthane « vert », alors il serait nécessaire de construire 4 fois plus d’éoliennes ou de panneaux solaires, multipliant ainsi les déchets (à ajouter à ceux de la chaîne de production de l’hydrogène ou du méthane) pour une même quantité d’électricité fournie au consommateur.

    Il y aurait donc environ 50 fois plus (4 x 12 pour l’éolien ou 4 x 15 pour le solaire) de matières premières à extraire et de déchets à traiter qu’avec des centrales nucléaires pilotables… qui ne peuvent être remplacées que par d’autres centrales également pilotables à gaz et à charbon, comme en Allemagne .

    Or, ces dernières émettent de grandes quantités de CO2, de méthane, et aussi d’uranium , de cendres, de particules fines et de polluants atmosphériques dangereux, dont une grande partie est dispersée dans l’air et restent pour toujours dans les sols jusqu’à de grandes distances des lieux d’émission !

    La désinformation de l’opinion publique sur le nucléaire par certains politiciens « verts », avec la complicité de la plupart des grands médias, souligne uniquement ses dangers potentiels (notamment ceux des déchets) et passent sous silence ceux, bien plus importants, des autres modes de production d’électricité, ainsi que leur  dépendance aux matières premières nécessaires.

    En revanche des associations écologistes semblent apprécier le gaz importé de Russie comme énergie dite de transition. Mais elles restent étonnamment discrètes sur la toxicité chimique permanente (et donc éternelle) de l’arsenic, du cadmium, du fluor, du mercure, du cuivre du cadmium, du tellure, et des polymères incrustés dans le verre… présents dans les éoliennes et les panneaux photovoltaïques, avec encore bien d’autres éléments non recyclables dangereux pour la santé.

    Or, la forte toxicité de ces éléments et de leurs composés non recyclés ne décroît pas avec le temps et s’accumulent.

    En définitive, par rapport au nucléaire, pour disposer d’une même quantité d’électricité, l’éolien et le solaire consomment beaucoup plus de matières premières et sèment beaucoup plus de déchets toxiques… pour l’éternité ! 2

    1. Article établi à partir du Chapitre 11 du document « Éolien et photovoltaïque : la trahison des clercs » de Bernard Durand et Jean-Pierre Riou.
    2. Annexe

      Les déchets nucléaires sont-ils dangereux ?

      Non, s’ils sont rigoureusement gérés comme c’est actuellement le cas .

      La radioactivité est présente depuis toujours partout dans notre environnement . Il y a des éléments radioactifs naturels dans l’atmosphère, les rivières, les sols, le béton de nos habitations, le bois de nos meubles, dans presque tous nos aliments et, bien sûr, dans les engrais potassiques épandus dans les champs.

      Il y a aussi de l’uranium 238 et du thorium 232 naturels par dizaines de kilogrammes (la teneur peut varier de 0,1 kg à 50 kgs par tonne) dans les premiers mètres du sous-sol de nos jardins, avec leurs descendants radioactifs, dont le radon 222 et le polonium 210. Le Rhône charrie environ 30 tonnes d’uranium chaque année.

      Les organismes, dont le nôtre, ont développé des mécanismes de défense cellulaire efficaces (jusqu’à une certaine dose). Notre corps contient des éléments radioactifs comme le carbone 14 et le potassium 40 (10 à 20 mg) dont la demi-vie (le temps nécessaire pour que la moitié se désintègre) est de plus d’un milliard d’années !

      L’espérance de vie des Français n’est pourtant pas diminuée , ni celle des habitants de la Bretagne, du massif-central ou des Alpes, car les doses de radioactivité reçues sont faibles et probablement bénéfiques .

      L’important n’est pas la durée de vie des déchets radioactifs (dont la radioactivité est d’autant moins intense et dangereuse qu’elle dure longtemps), mais les doses susceptibles d’être reçues.

      Or, celles provenant de la production d’électricité nucléaire et de ses déchets sont, et seront, très faibles et ponctuelles (et le plus souvent nulles) devant celles provenant de la radioactivité naturelle généralisée partout dans la nature (sols, rivières, air, mers,…).

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      Photovoltaïque : vous avez dit État stratège ?

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 19 September, 2020 - 03:40 · 7 minutes

    Photovoltaïque

    Par Nathalie MP Meyer.

    C’est cocasse. Au moment précis où le gouvernement se pare des mille vertus de la planification étatique de long terme en nommant un Haut-Commissaire au plan qui lui-même se pare des mille vertus de l’intérêt général qui supplanterait à tous les coups les intérêts particuliers, on apprend via une « source gouvernementale » citée par le quotidien économique Les Échos que Bercy 1 envisagerait de revenir sur certains tarifs de rachat que l’État avait garanti par contrat, parfois pour 20 ans, aux acteurs de la filière photovoltaïque.

    Dirigisme et reniement. Vous parlez d’un État stratège !

    Si le marché est myope, selon la formule favorite mais ignorante des planistes, force est de constater que de son côté, l’État planificateur prétendument extra-lucide sur les développements du futur est aveugle.

    Ou, pour le dire plus exactement, aveuglé par son volontarisme idéologique, ainsi que l’exemple de l’énergie solaire électrique nous en apporte une nouvelle preuve.

    Les énergies renouvelables, pour l’intérêt général

    Dans le cadre de la transition écologique qui occupe – je ne vous apprends rien – le devant de la scène politique depuis le début des années 2000, la France s’est donné le double objectif aberrant 2 de baisser ses émissions de CO2 et la part du nucléaire dans sa production d’électricité. D’où la nécessité de mettre le paquet sur les énergies renouvelables, en pratique le photovoltaïque et l’éolien, l’hydraulique étant déjà bien implanté depuis longtemps.

    Tout ceci s’inscrivait bien évidemment dans le cadre de l’intérêt général – protection de la planète, santé, climat, bonheur parfait – que nos gouvernants se flattaient et se flattent toujours de connaître et de respecter scrupuleusement à tout instant.

    Le photovoltaïque très soutenu par l’État

    À ce titre, le photovoltaïque (c’est-à-dire le solaire électrique) a bénéficié de toutes les attentions gouvernementales par le biais de mécanismes de soutien incluant abondance de subventions et prix de rachat très incitatif garanti par EDF sur longue période.

    Inutile de dire que cet eldorado construit de toutes pièces a suscité de multiples vocations. D’où surchauffe de la filière. D’où, déjà en 2010, décision de geler provisoirement les nouveaux projets qui se bousculaient aux guichets de l’État afin de revoir à la baisse les prix de rachat qui leur seraient applicables dorénavant.

    Que s’était-il passé ? C’est simple, c’est classique et cela vaut pour tous les domaines d’intervention de l’État : les aides garanties se substituent au fonctionnement concurrentiel du marché et les acteurs de la filière aidée n’ont plus à leur disposition le mécanisme des prix pour évaluer si le secteur entre dans une phase d’excédent (prix en baisse) ou une phase de pénurie (prix en hausse) et ajuster le tir en conséquence.

    Les subventions sont là, les prix garantis aussi, sans oublier ce sentiment très agréable d’investir dans un projet évidemment citoyen et solidaire… et vogue la galère !

    Il est assez amusant de constater qu’en 2010, le gouvernement Fillon proclamait « vouloir mettre fin à la création d’une véritable bulle spéculative »… qu’il avait lui-même provoquée suite au Grenelle de l’environnement de décembre 2007.

    Mais à l’époque, si l’on voit bien que l’État se trouvait déjà contraint d’avaler son chapeau de grand planificateur, il ne s’agissait que de réviser les prix qui seraient garantis aux contrats à venir. Un moindre mal si l’on peut dire, même si la filière n’avait guère apprécié les changements de pied à répétition du gouvernement.

    L’État revient sur des contrats signés avec les acteurs du photovoltaïque

    Aujourd’hui, une nouvelle étape est en passe d’être franchie car il s’agirait de revenir sur des contrats effectifs, en l’occurrence ceux qui furent signés avant 2011 et dont certains stipulaient un prix garanti pendant 20 ans.

    Il se trouve que le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance chapeauté par Bruno Le Maire est en train de plancher sur le Projet de loi de finances pour 2021. On sait que le plan de relance consiste à déverser à nouveau un « pognon de dingue » dans l’économie, mais ce ne serait pas plus mal si l’on trouvait quelques petites économies à réaliser, histoire de montrer que les finances publiques sont gérées.

    Il se trouve en outre que dans son rapport sur le soutien public aux énergies renouvelables de mars 2018, la Cour des comptes signalait (entre autres remarques peu flatteuses) une disproportion manifeste entre les aides octroyées et la production de la filière :

    « Pour le photovoltaïque par exemple, les garanties accordées avant 2011 représenteront 2 milliards d’euros par an jusqu’en 2030 (soit 38,4 milliards en cumulé) pour un volume de production équivalent à 0,7 % du mix électrique. »

    Mais la voilà, la bonne idée ! Qui pourrait reprocher au gouvernement de vouloir remédier aux petits défauts de gestion mis au jour par la Cour des comptes ?

    Les prix de rachat fixés il y a dix ans (par qui ? on se le demande…) étaient beaucoup trop élevés compte tenu de l’évolution ultérieure du secteur et ce ne serait que justice pour le contribuable que de revenir à des tarifs de rachat plus conformes au prix de marché actuel ! Après calcul, Bercy a évalué que cela pourrait représenter une économie de 600 millions d’euros par an.

    Instabilité permanente

    Comble du foutage de gueule étatique, la rupture des contrats pourrait même trouver une justification juridique au nom de l’intérêt général – exactement comme la décision initiale de subventionner lourdement la filière fut prise en son temps au nom de l’intérêt général !

    On se doute cependant que les termes des contrats ont joué dans les calculs des investisseurs privés et que toute modification revient à mettre en péril les entreprises du secteur, les emplois qui les accompagnent ainsi que les banques qui ont apporté leur concours sur la foi du soutien de l’État.

    Sans compter l’instabilité juridique permanente dans laquelle doivent naviguer les entreprises dont l’activité dépend comme on le voit du bon vouloir et des humeurs changeantes des pouvoirs publics.

    On pourrait penser à première vue que le gouvernement a parfaitement raison de vouloir remettre de l’ordre dans un dispositif beaucoup trop coûteux pour les finances publiques au regard de ce qu’il produit, mais il faut bien voir que la faute originale réside dans la décision « stratégique » de stimuler artificiellement les énergies renouvelables.

    Ce que l’exécutif envisage actuellement n’est jamais qu’une tentative de réparer ses mauvais choix au prix d’une remise en cause gravissime de sa signature.

    Mais il y a plus inquiétant encore. Car si le projet de renégocier à la baisse les prix de rachat du photovoltaïque aboutit, l’État stratège se sera renié en bonne et due forme pour dégager un peu de marge budgétaire afin de recommencer exactement la même manœuvre avec le plan de relance post-confinement dont on sait qu’il doit lui aussi être vert, vert et vert :

    « Nous avons fait le choix de relancer l’économie par l’écologie. Sur 100 milliards d’euros, 30 milliards sont destinés au financement de la transition écologique. Mais notre ambition va plus loin : chaque axe du plan de relance doit apporter une contribution à la transition écologique. » (Plan de relance, dossier de presse , page 12)

    Gageons que dans quelques années, la Cour des comptes nous informera une fois de plus du gaspillage irréfléchi qui a présidé à l’élaboration et à la mise en œuvre de ce « plan » tout bardé de volontarisme écologique.

    Autrement dit, l’État s’imagine être le seul capable de penser et d’agir à long terme, bien loin de la « dictature de l’instant » qui serait la marque indélébile d’un libéralisme forcément « impulsif » – comme disait Pierre Massé, ancien Commissaire général au Plan du temps du Général de Gaulle – mais sa parole ne l’engage à rien !

    Il peut d’autant plus facilement sautiller de plan A en plan B, se renier et se retourner au gré des nécessités politiques et/ou électorales du moment (dictature de l’instant !) qu’il dispose de l’arme de l’intérêt général, concept aimable et malléable très pratique pour faire taire les critiques, quels que soient les échecs qui jalonnent ses foucades et revirements successifs. Vous avez dit État stratège ?

    Sur le web

    1. Au moment où j’écris, le gouvernement n’a ni infirmé ni confirmé l’information des Échos , mais le procédé ressemble beaucoup à une fuite orchestrée pour imposer une future négociation.
    2. Aberrant car le nucléaire fournit une énergie décarbonée.