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      Industrie, énergie, agriculture : la décadence française

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 7 March, 2023 - 04:00 · 6 minutes

    Rien ne va plus dans notre pays qui s’installe dans une perte de savoir-faire dans pratiquement tous les domaines économiques.

    Après avoir assisté à la décomposition de notre système productif industriel qui, je le rappelle, est passé en 20 ans de 24 % du PIB à moins de 10 % à ce jour, c’est également notre développement énergétique qui bat de l’aile. Et, c’est inadmissible, notre agriculture qui suit la même pente.

    La France n’est plus autosuffisante en agriculture

    En moins de dix ans, notre balance commerciale agricole européenne est passée d’un excédent de 6 milliards d’euros à un déficit de 300 millions en 2022.

    En 20 ans, la France est passée du deuxième au cinquième rang des exportateurs mondiaux.

    Le pays importe 70 % des fruits consommés.

    En 40 ans, le nombre de paysans est passé de 1,6 million à 400 000 aujourd’hui et va certainement passer à 200 000 en 2030.

    Cet effondrement n’est pas dû uniquement à l’environnement fiscal mais également à une spécificité française qu’est la surinterprétation des normes européennes, avec pour conséquence une seconde pénalisation des agriculteurs sur le marché mondial mais surtout européen.

    Gestion absurde de l’indépendance énergétique

    Suite au premier choc pétrolier de 1973, Pierre Messmer, Premier ministre de Georges Pompidou, décide d’axer la production d’électricité sur le nucléaire, démarrant ainsi la construction de 19 centrales, en activité avant la fermeture de Fessenheim .

    Nos écolos irresponsables, aidés en cela par un François Hollande soucieux uniquement de son élection à la présidence, ont décidé idéologiquement la mort du nucléaire, n’hésitant pas pour cela à mentir et surtout à trahir. Dominique Voynet, ministre du gouvernement Jospin, n’a même pas honte de s’en vanter dans une vidéo ou elle avoue un deal fomenté avec son collègue britannique pour casser la filière nucléaire européenne, faisant fi des consignes de son Premier ministre de tutelle ; et au grand bonheur des Allemands qui n’en demandaient pas tant.

    Puis c’est au tour de Nicolas Hulot, ministre démissionnaire sous Macron, parti en laissant un dossier explosif qui consistait à sortir coûte que coûte du nucléaire sans aucune autre solution pour prendre le relais ; et malgré un rapport de 2018, qu’il avait lui-même commandé avec Bruno Le Maire.

    Classé « secret défense », ce rapport annonçait ce que nous constatons à ce jour, c’est-à-dire une insuffisance énergétique, et prônait l’urgence absolue de démarrer rapidement la construction de 6 nouveaux EPR : comme par hasard M. Hulot, auditionné dernièrement par l’Assemblée nationale , semble frappé d’amnésie et ne souvient plus de ce rapport.

    Le résultat est catastrophique, tant du point de vue financier qu’écologique, un comble pour ceux sensés en être les défenseurs.

    L’ardoise est sévère : outre l’abandon de Superphénix (Jospin) et Astrid (Macron) qui auraient résolu le problème des déchets nucléaires et auraient garanti une indépendance d’au moins un siècle à un coût extrêmement bas, selon Les Échos , le coût des délires écolos se chiffre à 29 milliards de dollars pour l’année 2022.

    Tout confondu, ce seront des centaines de milliards gaspillés dans les années à venir et ceci sans qu’aucun coupable ne soit sanctionné !

    La désindustrialisation à l’origine de cette débâcle

    Une industrie à la dérive à laquelle on ajoute un prix de l’énergie qui s’envole suite à une gestion désastreuse, entraîne le pays dans une spirale autodestructrice qui ne pourra donc pas mettre fin à sa désindustrialisation malgré les incantations du ministre des Finances.

    Largement dénoncé dans mes précédents articles, c’est la surreprésentation administrative et son coût pharaonique amplifiée par une overdose de contraintes aussi inutiles qu’inefficaces qui ont conduit à surimposer et surtaxer les entreprises les rendant de ce fait non concurrentielles.

    La solution de facilité adoptée d’acheter à l’étranger ce qui n’est plus produit à des prix raisonnables sur le sol français a comme résultat un déficit extravagant de la balance commerciale de 164 milliards en 2022 battant tous les records, sans compter le coût de la dépendance à des pays producteurs pas toujours fréquentables.

    Entre autres preuves du déclassement industriel : la fabrication du matériel de défense du pays. Nos gouvernants qui se targuent à raison d’être le seul pays européen à pouvoir intervenir sur les lieux de conflits, achètent des fusils en Allemagne alors que, comme aux États-Unis, l’industrie militaire pourrait rapporter des devises. Notre voisin l’a bien compris car malgré sa faiblesse militaire il est capable de produire 4000 chars Léopard tandis que la France n’a même pas produit 1000 chars Leclerc.

    Industrialisés convenablement leur coût unitaire baisserait fortement permettrait d’augmenter notre parc sans dépenser plus et les exporter de façon compétitive.

    La boucle est bouclée. Faute de politique industrielle réaliste celle-ci se désagrège irrémédiablement, entraînant toute l’économie française dans sa chute. Le remède est connu. Il ne faudra pas se contenter de mesurettes mais immédiatement libérer les entreprises et tout le reste suivra.

    Résultat : une finance à la dérive

    Cette incompétence notoire ne pouvait que nous amener à la compenser par un cache-misère qui s’appelle la dette.

    Avec l’augmentation des taux d’emprunts, la charge de la dette est passée de 35 milliards d’euros en 2021 à 50 milliards d’euros en 2022 et va certainement atteindre 100 milliards avant la fin du quinquennat, devenant ainsi le premier budget de l’État !

    Avec une dépense correspondant à 59 % du PIB, mais 135 % si on le rapporte au budget de l’État (déduction faite des dépenses sociales financées séparément) l’État n’a pas d’autre solution que de se réformer urgemment et drastiquement. Le FMI le rappelle régulièrement et ne saurait tarder à mettre le pays sous tutelle.

    Ce délitement de l’économie française se traduit dans la vie courante par un système de santé qui part à la dérive , un système éducatif qui s’enfonce dans les fins fonds du classement PISA, une justice qui porte très mal son nom et une administration qui survole cette agonie comme si elle n’était pas concernée.

    Comment en sommes-nous arrivés là ?

    La France, a été la première puissance économique à la fin du XVIII e siècle ; la troisième en 1961 ; la quatrième en 1971 ; cinquième en 1997 ; sixième en 2005 et septième depuis 2017 (alors que l’Allemagne n’a perdu qu’une place).

    Imputer la faute aux autres est trop facile.

    Il y a du gaz de schiste sur notre territoire et pour plus de 100 ans, mais nous préférons l’acheter aux États-Unis et avons choisi la dépendance aux Russes ou maintenant aux Américains. L’entreprise la plus en pointe au monde pour l’extraction du gaz de schiste est TotalEnergie, une entreprise française mais on lui interdit toute recherche sur notre territoire.

    Nous savons produire du matériel militaire de bonne qualité : avions, chars, missiles d’attaque ou de défense, porte-avions etc. Ils ont fait la preuve de leur grande qualité mais si nous préférons dépenser à outrance pour le social c’est notre problème, pas celui des Américains.

    La gestion des finances et le gaspillage d’argent public, c’est encore notre problème, si nous préférons jeter l’argent par les fenêtres afin de ne pas décevoir nos syndicalistes qui ne représentent qu’eux-mêmes au détriment des forces vives de notre pays. C’est un choix qu’il faut assumer.

    Si nous voulons nous affranchir de la valeur travail et si sur toute une vie active, notre souhait est de travailler 30 % de moins que nos voisins allemands, c’est notre décision. Mais il faut admettre un niveau de vie 30 % inférieur et un État qui fonctionne moins bien.

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      L’épicerie fine Thomas Malthus

      Auteur invité · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 17 November, 2022 - 03:30 · 12 minutes

    Par Ludger Weß.

    En compagnie de membres écologistes et de gauche du Parlement européen ainsi que de représentantes d’ONG anti-OGM, le ministère a tenté de faire comprendre au seul représentant de la Commission européenne invité, le Dr Klaus Berend (chef d’unité à la direction générale de la Santé et de la Sécurité Alimentaire de la Commission), les conséquences dangereuses du point de vue des Verts et de la gauche des méthodes modernes de sélection végétale. Si la Commission ose ne pas soumettre les plantes issues de l’édition du génome à une législation stricte en matière de génie génétique, ce n’est rien de moins que le déclin de l’Occident qui se profile.

    Les partisans d’une dérégulation des nouvelles technologies de sélection n’étaient bien entendu pas invités, pas plus que les experts en amélioration des plantes. Et pour éviter tout débat les objections critiques du public ont été élégamment écartées.

    Platitudes de haut niveau

    Les interventions des opposants aux méthodes modernes de sélection étaient, comme d’habitude, d’une ignorance stupéfiante et d’une simplicité séduisante. On a eu l’occasion d’entendre à nouveau les platitudes des années 1990, une époque où l’on s’opposait encore au génie génétique en médecine : il n’y a pas de succès, personne n’en veut, cela ne profite qu’aux multinationales, il existe des alternatives. Nous avons des sondages !

    Il serait trop long de reprendre ici toutes les absurdités populistes (« les agriculteurs sont aujourd’hui dirigés par des multinationales » ), mais quelques points méritent d’être mentionnés, car ils caractérisent le niveau de cette manifestation « de haut niveau ».

    Le député européen des Verts Martin Häusling, qui a qualifié à plusieurs reprises les partisans du génie génétique d’« irradiés » lors de la discussion, s’est distingué en affirmant que le génie génétique vert n’était pas récupérable (cher Martin Häusling, même une résistance à un virus introduite dans une plante par sélection conventionnelle n’est pas récupérable, car la manière dont le gène a été introduit dans la plante cultivée n’a aucune importance pour le spectre de la « dissémination croisée ») – alors que d’éventuels effets nocifs, par exemple d’un vaccin, d’un médicament ou d’une thérapie génique, poursuit Häusling, pourraient être éliminés du jour au lendemain par un rappel de produit (« Et hop, on met le couvercle, c’est fait ! »). Les victimes de la thalidomide sont probablement d’un autre avis, mais il n’y en avait pas dans le public.

    Par ailleurs, contrairement à la vérité et sans être contredit, Häusling a affirmé qu’au cours des 13 dernières années, 650 millions d’euros ont été investis par la Commission dans la recherche sur le génie génétique, « mais pas un seul euro dans la recherche sur les risques, pas un seul euro dans « comment puis-je en fait distinguer le nouveau génie génétique de l’ancien » – rien, mais seulement la promotion de la recherche ».

    Pourtant, tant la Commission que les différents États membres de l’UE ont étudié les risques des plantes génétiquement modifiées pendant des décennies, en dépensant des millions. La Commission a financé à elle seule au moins 50 études sur la sécurité des plantes génétiquement modifiées, auxquelles ont participé 400 groupes de recherche européens indépendants . Les nouvelles techniques de sélection ont également été étudiées grâce à des fonds européens . Elles n’ont toutefois pas abouti au résultat souhaité par les Verts et le SPD car les recherches sérieuses n’ont malheureusement pas pu confirmer les scénarios catastrophes des scientifiques alternatifs selon lesquels le génie génétique vert provoquerait le cancer, la malnutrition et l’autisme.

    L’épicerie fine du monde

    La manifestation a pris un accent particulier avec une déclaration de l’eurodéputée SPD Maria Noichl, entre autres membre de la Commission de l’agriculture et du développement rural et membre suppléant de la Commission du développement.

    Elle a déclaré au sujet de la durabilité (dans la vidéo à partir de 1:54:10 ) :

    « Pour moi, la chose la plus durable pour nous tous serait que l’Europe continue à être l’épicerie fine du monde. Nous avons la possibilité de rester l’épicerie fine du monde grâce à nos surfaces ».

    Selon Noichl, cette durabilité implique un mode d’exploitation aussi peu productif que possible, avec des exploitations qui renoncent en grande partie aux méthodes de production modernes afin de produire pour les gourmets fortunés de cette planète des produits haut de gamme issus d’une nature en grande partie intacte :

    « Quand on entend parfois maintenant que des surfaces ukrainiennes sont particulièrement nécessaires pour fournir du fourrage à l’agriculture biologique, on se rend compte à quel point il est important d’avoir des surfaces vraiment – j’ai presque envie de dire une nature intacte, mais c’est maintenant un peu exagéré – mais en tout cas libres de modifications génétiques. Ce serait la durabilité à l’échelle mondiale ».

    La politicienne social-démocrate ne se soucie manifestement pas de savoir de quoi le reste du monde se nourrit et comment il parvient à se procurer ses calories.

    Le Sri Lanka comme modèle

    Mais soudain, la politique agricole européenne, souvent considérée comme erratique, apparaît sous un jour nouveau. Le Green Deal , qui prévoit notamment une réduction de 50 % de l’utilisation de pesticides d’ici 2030, tout comme la limitation de l’utilisation d’engrais déjà en cours depuis quelques années, est une tentative de rendre l’Europe apte à la production de produits de luxe.

    Les surfaces fertiles dont l’Europe dispose grâce à sa situation et à sa zone climatique sans être menacée par les criquets ou les légionnaires d’automne ne devraient même pas contribuer à l’alimentation mondiale. L’UE souhaite se détacher de cette responsabilité. Dans l’épicerie fine européenne, on trouvera alors de la viande slow food de bœuf de Kobe européen massé quotidiennement, de la saucisse de sanglier chassé par les loups, de l’huile d’olive extraite par gravité naturelle des fruits d’arbres millénaires, les bonnes vieilles variétés de fruits qui montrent déjà les premières taches brunes un jour après leur cueillette et qui doivent donc être transportées par avion vers les restaurants cinq étoiles de New York, de Singapour et du Qatar, du blé tamisé à la main et du riz sauvage de luxe de Camargue. Pour en savoir plus, il suffit de consulter le dernier catalogue Manufactum ou le site Slow Food .

    Lors de la manifestation, il n’a pas été question de la sécheresse qui sévit depuis des années dans la Corne de l’Afrique, de l’invasion de criquets qui se poursuit en Afrique et au Proche-Orient, du légionnaire d’automne qui dévore les champs de l’Afrique de l’Est à l’Asie Orientale, de la maladie de Panama TR4 ou de la maladie de la striure brune qui menacent les aliments de base comme les bananes plantains et le manioc. Au lieu de cela, on s’inquiète en Europe parce qu’après des mois de fonctionnement, on a trouvé dans un filtre à air sur le Brocken des traces à peine détectables d’un produit phytosanitaire autorisé et on déblatère sur une contamination à grande échelle.

    Malthus vous salue bien !

    Selon les idées de la Commission européenne et du Parlement, l’approvisionnement des riches de ce monde en produits fins serait donc l’avenir de l’agriculture européenne.

    Faut-il y voir de l’inconscience, un manque d’empathie ou même un calcul rationnel ? Les politiciens européens du Green Deal sont-ils secrètement parvenus à la conclusion que le nombre d’habitants de la planète compte également dans la surcharge diagnostiquée ?

    Comment expliquer autrement que l’UE s’oppose à l’installation d’usines d’engrais en Afrique malgré la crise de la faim dans le monde qui se développe justement en raison de la sécheresse persistante et de la politique de blocage de Poutine ? Au lieu de cela, la Commission souhaite se référer à des « alternatives aux engrais », une expérience qui a échoué de manière catastrophique au Sri Lanka : au lieu de la « richesse et du bien-être pour tous », il y a eu la faim et la pauvreté pour tous.

    Ce serait une politique démographique à la Thomas Malthus , qui enseignait qu’une population dont la croissance dépasse celle de la productivité agricole est nécessairement décimée par la guerre ou la famine jusqu’à ce qu’elle atteigne un équilibre tolérable. Comment expliquer autrement que des groupes de pression verts veuillent refuser au Sud mondial des pesticides dont l’utilisation n’est pas nécessaire en Europe (raison pour laquelle ils sont interdits chez nous, comme tous les autres dont l’utilisation n’est pas expressément autorisée) ? L’interdiction d’exportation demandée priverait ces pays d’armes importantes, y compris contre les vecteurs de maladies mortelles ou les invasions de criquets (ou les livrerait à la Chine, dont l’industrie ne connaît aucun scrupule).

    Les politiciens agricoles de la gauche verte, dont les revendications ont entretemps été reprises par la social-démocratie et une grande partie des partis conservateurs européens, rejettent bien sûr en bloc l’idée d’une pensée mathusienne.

    Leur réponse est stéréotypée : le monde produit déjà de la nourriture en abondance pour tous, il suffit de mieux répartir les aliments et de mettre fin au gaspillage alimentaire (saviez-vous d’ailleurs que les peaux de bananes jetées, le marc de café et les feuilles de thé sont également comptés comme des aliments détruits ?) En outre, on pourrait tout simplement utiliser les terres qui servent actuellement à la production d’aliments pour animaux pour produire des légumes ou des céréales destinés à la consommation humaine. Et une fois que le monde aura renoncé à manger de la viande , le paradis sur terre, où personne ne souffrira plus de la faim, sera à portée de main.

    Des innovations ? Non merci !

    C’est pourquoi il n’y a pas besoin d’innovations dans l’agriculture : ni nouveaux produits phytosanitaires, ni agriculture de précision, ni nouveaux systèmes d’irrigation, ni génie génétique, ni édition du génome, ni variétés hybrides, ni sélection de précision.

    En France, les critiques de « l’agriculture industrielle » demandent même la suppression des machines agricoles et en Allemagne aussi, des « activistes » vantent déjà les mérites du désherbage manuel. Les mots magiques sont permaculture, agriculture à petite échelle (qui, dans le Sud, s’accompagne en général du travail des enfants et de l’absence de protection du travailleur et de sécurité sociale), huiles essentielles contre les parasites, variétés-populations et sélection participative, c’est-à-dire que les profanes doivent sélectionner des plantes en utilisant de préférence des méthodes de « sélection écologique », dans lesquelles les semences et les jeunes plants sont traités par des gestes eurythmiques, des sons de bols chantants et des préparations subtiles et hautement potentialisées. Ce n’est malheureusement pas une blague : de tels projets ont entretemps trouvé leur place dans des universités européennes et bénéficient d’un soutien public.

    On ne sait pas non plus d’où viendra la main-d’œuvre pour ce type d’agriculture ni comment les États-Unis, l’Amérique du Sud, la Chine et l’Afrique passeront au mode de vie végétalien dans les années à venir, ni comment les criquets, les maladies virales et autres fléaux pourront être combattus sans produits phytosanitaires efficaces. On se contente d’exiger – comme le font actuellement certains grands penseurs – que l’on cesse de livrer des armes à l’Ukraine et que l’on mette fin à la guerre en Ukraine par des négociations immédiates.

    L’Europe pourra se permettre cette folie tant qu’il y aura encore des acheteurs pour ses produits de luxe et tant qu’il y aura encore assez d’argent pour en injecter dans les pays touchés par la famine afin qu’ils puissent acheter des céréales sur le marché mondial ; mais uniquement des céréales non génétiquement modifiées !

    Nous continuerons à importer les céréales pour le pain quotidien et les pâtes des Européens, la viande bon marché pour les saucisses grillées occasionnelles et les avocats, les graines de chia, le quinoa, l’amarante, les baies de goji indispensables à l’alimentation urbaine moderne, de pays où il n’y a ni réglementation sur les engrais, ni normes minimales de protection des animaux, ni réglementation sur les lieux de travail, ni programme de réduction des pesticides, ni obligation de toilettes mobiles au bord des champs – exactement comme nous supprimons les centrales nucléaires mais importons de l’électricité nucléaire de France et, plus récemment, d’Ukraine, comme nous interdisons la fracturation hydraulique mais importons du gaz de schiste des États-Unis, comme nous interdisons l’abattage des poussins et importons à la place des poussins sélectionnés (pour l’élevage de poulets) ou tués (pour les parcs animaliers et la nourriture pour animaux) de l’étranger, comme nous interdisons la culture de plantes génétiquement modifiées et importons à la place plus de 20 millions de tonnes de soja génétiquement modifié par an de Chine, d’Amérique du Sud et des États-Unis.

    On ne peut qu’espérer que la communauté internationale ramènera à temps les Européens à la raison. Car en Europe, il n’y a plus de forces sérieuses pour corriger ce déni de réalité.

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    Ludger Weß écrit depuis les années 1980 sur la science, principalement la génétique et la biotechnologie. Auparavant, il a fait de la recherche en tant que biologiste moléculaire à l’Université de Brême. En 2006, il a fait partie des fondateurs d’ akampion , qui conseille les entreprises innovantes dans leur communication. En 2017, ses thrillers scientifiques Oligo et Vironymous ont été publiés chez Piper Fahrenheit , et en 2020, l’ouvrage spécialisé Winzig, zäh und zahlreich – ein Bakterienatlas a été publié chez Matthes & Seitz . Ludger Weß commente ici en privé.

    Lien vers l’article original : Feinkostladen Thomas Malthus – Salonkolumnisten