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      Livret A: les petits épargnants lésés, les grandes banques favorisées

      news.movim.eu / Mediapart · Saturday, 29 April, 2023 - 09:56


    Le sort réservé aux épargnants les plus modestes résume à lui seul la politique antisociale d’Emmanuel Macron: des milliards sont détournés au profit des banques, grâce au viol du mécanisme légal d’indexation. Un nouveau coup fourré se prépare pour l’été.
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      L’inflation, aspect clé mais oublié de la dynamique de la dette publique

      news.movim.eu / Mediapart · Friday, 21 April, 2023 - 07:20


    Dans leur présentation du nouveau plan de stabilité, les ministres de Bercy ont soigneusement évité la question de l’inflation. Pourtant, sa dynamique a un effet clair sur le poids de la dette: elle le réduit automatiquement.
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      Travail: Macron tourne à vide

      news.movim.eu / Mediapart · Tuesday, 18 April, 2023 - 14:52


    Le discours du chef de l’État, lundi 17 avril, traduit sa fuite en avant. Alors que sa politique économique est à l’origine de la crise sociale que traverse le pays, le président ne voit de salut que dans sa poursuite. Un aveuglement à haut risque.
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      L’inflation, l’oubliée du débat sur la dette publique

      news.movim.eu / Mediapart · Tuesday, 14 March, 2023 - 16:34


    La Cour des comptes a, la semaine passée, lancé une «alerte» sur la dette publique qui a permis au gouvernement d’annoncer de nouvelles coupes budgétaires. Comme si l’inflation ne jouait aucun rôle dans la dynamique de la dette, alors que c’est un élément majeur.
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      Industrie, énergie, agriculture : la décadence française

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 7 March, 2023 - 04:00 · 6 minutes

    Rien ne va plus dans notre pays qui s’installe dans une perte de savoir-faire dans pratiquement tous les domaines économiques.

    Après avoir assisté à la décomposition de notre système productif industriel qui, je le rappelle, est passé en 20 ans de 24 % du PIB à moins de 10 % à ce jour, c’est également notre développement énergétique qui bat de l’aile. Et, c’est inadmissible, notre agriculture qui suit la même pente.

    La France n’est plus autosuffisante en agriculture

    En moins de dix ans, notre balance commerciale agricole européenne est passée d’un excédent de 6 milliards d’euros à un déficit de 300 millions en 2022.

    En 20 ans, la France est passée du deuxième au cinquième rang des exportateurs mondiaux.

    Le pays importe 70 % des fruits consommés.

    En 40 ans, le nombre de paysans est passé de 1,6 million à 400 000 aujourd’hui et va certainement passer à 200 000 en 2030.

    Cet effondrement n’est pas dû uniquement à l’environnement fiscal mais également à une spécificité française qu’est la surinterprétation des normes européennes, avec pour conséquence une seconde pénalisation des agriculteurs sur le marché mondial mais surtout européen.

    Gestion absurde de l’indépendance énergétique

    Suite au premier choc pétrolier de 1973, Pierre Messmer, Premier ministre de Georges Pompidou, décide d’axer la production d’électricité sur le nucléaire, démarrant ainsi la construction de 19 centrales, en activité avant la fermeture de Fessenheim .

    Nos écolos irresponsables, aidés en cela par un François Hollande soucieux uniquement de son élection à la présidence, ont décidé idéologiquement la mort du nucléaire, n’hésitant pas pour cela à mentir et surtout à trahir. Dominique Voynet, ministre du gouvernement Jospin, n’a même pas honte de s’en vanter dans une vidéo ou elle avoue un deal fomenté avec son collègue britannique pour casser la filière nucléaire européenne, faisant fi des consignes de son Premier ministre de tutelle ; et au grand bonheur des Allemands qui n’en demandaient pas tant.

    Puis c’est au tour de Nicolas Hulot, ministre démissionnaire sous Macron, parti en laissant un dossier explosif qui consistait à sortir coûte que coûte du nucléaire sans aucune autre solution pour prendre le relais ; et malgré un rapport de 2018, qu’il avait lui-même commandé avec Bruno Le Maire.

    Classé « secret défense », ce rapport annonçait ce que nous constatons à ce jour, c’est-à-dire une insuffisance énergétique, et prônait l’urgence absolue de démarrer rapidement la construction de 6 nouveaux EPR : comme par hasard M. Hulot, auditionné dernièrement par l’Assemblée nationale , semble frappé d’amnésie et ne souvient plus de ce rapport.

    Le résultat est catastrophique, tant du point de vue financier qu’écologique, un comble pour ceux sensés en être les défenseurs.

    L’ardoise est sévère : outre l’abandon de Superphénix (Jospin) et Astrid (Macron) qui auraient résolu le problème des déchets nucléaires et auraient garanti une indépendance d’au moins un siècle à un coût extrêmement bas, selon Les Échos , le coût des délires écolos se chiffre à 29 milliards de dollars pour l’année 2022.

    Tout confondu, ce seront des centaines de milliards gaspillés dans les années à venir et ceci sans qu’aucun coupable ne soit sanctionné !

    La désindustrialisation à l’origine de cette débâcle

    Une industrie à la dérive à laquelle on ajoute un prix de l’énergie qui s’envole suite à une gestion désastreuse, entraîne le pays dans une spirale autodestructrice qui ne pourra donc pas mettre fin à sa désindustrialisation malgré les incantations du ministre des Finances.

    Largement dénoncé dans mes précédents articles, c’est la surreprésentation administrative et son coût pharaonique amplifiée par une overdose de contraintes aussi inutiles qu’inefficaces qui ont conduit à surimposer et surtaxer les entreprises les rendant de ce fait non concurrentielles.

    La solution de facilité adoptée d’acheter à l’étranger ce qui n’est plus produit à des prix raisonnables sur le sol français a comme résultat un déficit extravagant de la balance commerciale de 164 milliards en 2022 battant tous les records, sans compter le coût de la dépendance à des pays producteurs pas toujours fréquentables.

    Entre autres preuves du déclassement industriel : la fabrication du matériel de défense du pays. Nos gouvernants qui se targuent à raison d’être le seul pays européen à pouvoir intervenir sur les lieux de conflits, achètent des fusils en Allemagne alors que, comme aux États-Unis, l’industrie militaire pourrait rapporter des devises. Notre voisin l’a bien compris car malgré sa faiblesse militaire il est capable de produire 4000 chars Léopard tandis que la France n’a même pas produit 1000 chars Leclerc.

    Industrialisés convenablement leur coût unitaire baisserait fortement permettrait d’augmenter notre parc sans dépenser plus et les exporter de façon compétitive.

    La boucle est bouclée. Faute de politique industrielle réaliste celle-ci se désagrège irrémédiablement, entraînant toute l’économie française dans sa chute. Le remède est connu. Il ne faudra pas se contenter de mesurettes mais immédiatement libérer les entreprises et tout le reste suivra.

    Résultat : une finance à la dérive

    Cette incompétence notoire ne pouvait que nous amener à la compenser par un cache-misère qui s’appelle la dette.

    Avec l’augmentation des taux d’emprunts, la charge de la dette est passée de 35 milliards d’euros en 2021 à 50 milliards d’euros en 2022 et va certainement atteindre 100 milliards avant la fin du quinquennat, devenant ainsi le premier budget de l’État !

    Avec une dépense correspondant à 59 % du PIB, mais 135 % si on le rapporte au budget de l’État (déduction faite des dépenses sociales financées séparément) l’État n’a pas d’autre solution que de se réformer urgemment et drastiquement. Le FMI le rappelle régulièrement et ne saurait tarder à mettre le pays sous tutelle.

    Ce délitement de l’économie française se traduit dans la vie courante par un système de santé qui part à la dérive , un système éducatif qui s’enfonce dans les fins fonds du classement PISA, une justice qui porte très mal son nom et une administration qui survole cette agonie comme si elle n’était pas concernée.

    Comment en sommes-nous arrivés là ?

    La France, a été la première puissance économique à la fin du XVIII e siècle ; la troisième en 1961 ; la quatrième en 1971 ; cinquième en 1997 ; sixième en 2005 et septième depuis 2017 (alors que l’Allemagne n’a perdu qu’une place).

    Imputer la faute aux autres est trop facile.

    Il y a du gaz de schiste sur notre territoire et pour plus de 100 ans, mais nous préférons l’acheter aux États-Unis et avons choisi la dépendance aux Russes ou maintenant aux Américains. L’entreprise la plus en pointe au monde pour l’extraction du gaz de schiste est TotalEnergie, une entreprise française mais on lui interdit toute recherche sur notre territoire.

    Nous savons produire du matériel militaire de bonne qualité : avions, chars, missiles d’attaque ou de défense, porte-avions etc. Ils ont fait la preuve de leur grande qualité mais si nous préférons dépenser à outrance pour le social c’est notre problème, pas celui des Américains.

    La gestion des finances et le gaspillage d’argent public, c’est encore notre problème, si nous préférons jeter l’argent par les fenêtres afin de ne pas décevoir nos syndicalistes qui ne représentent qu’eux-mêmes au détriment des forces vives de notre pays. C’est un choix qu’il faut assumer.

    Si nous voulons nous affranchir de la valeur travail et si sur toute une vie active, notre souhait est de travailler 30 % de moins que nos voisins allemands, c’est notre décision. Mais il faut admettre un niveau de vie 30 % inférieur et un État qui fonctionne moins bien.

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      Comment les dépenses publiques nuisent à l’économie

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 23 February, 2023 - 03:40 · 13 minutes

    Par Murray N. Rothbard .

    Dans ce chapitre de L’homme, l’économie et l’État , Murray Rothbard explique comment les employés de l’État consomment les ressources productives tandis que les impôts et les dépenses publiques faussent l’économie.

    Depuis des années, les auteurs spécialisés dans les finances publiques sont à la recherche de « l’impôt neutre », c’est-à-dire du système d’imposition qui permettrait de maintenir intact le marché libre.

    L’objet de cette recherche est tout à fait chimérique.

    Par exemple, les économistes ont souvent cherché à uniformiser les impôts de sorte que chacun ou du moins chaque personne se situant dans la même tranche de revenus, paie le même montant d’impôt. Mais cela est intrinsèquement impossible, comme nous l’avons déjà vu avec la démonstration de Calhoun que la communauté est inévitablement divisée en contribuables et en consommateurs d’impôts, dont on ne peut évidemment pas dire qu’ils paient des impôts du tout.

    Pour reprendre la fine analyse de Calhoun  :

    « Il ne peut en être autrement, à moins que ce qui est perçu de chaque individu sous forme d’impôts ne lui soit rendu sous forme de débours, ce qui rendrait le processus inutile et absurde. »

    Pour faire court, les fonctionnaires ne paient pas d’impôts, ils en consomment le produit. Si un citoyen qui travaille dans le secteur privé gagne 10 000 dollars de revenu et paie 2000 dollars d’impôts, le fonctionnaire gagnant 10 000 dollars ne paie pas réellement 2000 dollars d’impôts ; ce n’est qu’une fiction comptable 1 . Il acquiert en fait un revenu de 8000 dollars et ne paie aucun impôt.

    Les fonctionnaires ne seront pas les seuls à être des consommateurs d’impôts, mais aussi dans une moindre mesure d’autres membres privés de la population.

    Par exemple, supposons que l’État prélève 1000 dollars auprès de particuliers qui auraient dépensé cet argent en bijoux, et qu’il utilise cette somme pour acheter du papier pour les services gouvernementaux. Cela induit un déplacement de la demande des bijoux vers le papier, une baisse du prix des bijoux et un flux de ressources en provenance de l’industrie de la bijouterie ; inversement, le prix du papier aura tendance à augmenter et les ressources afflueront vers l’industrie du papier. Les revenus diminueront dans l’industrie de la bijouterie et augmenteront dans celle du papier 2 . Par conséquent et dans une certaine mesure, l’industrie du papier sera favorisée par le budget de l’État : du processus d’imposition et de dépenses de l’État.

    Mais pas seulement l’industrie du papier.

    En effet, l’argent frais reçu par les entreprises du papier sera versé à leurs fournisseurs et aux propriétaires des usines d’origine, et ainsi de suite, au fur et à mesure que les répercussions se font sentir dans d’autres secteurs de l’économie. Par ailleurs, l’industrie de la bijouterie, privée de revenus, réduit sa demande de facteurs. Ainsi, les charges et les avantages du processus d’imposition et de dépense se diffusent dans l’ensemble de l’économie, l’impact le plus fort se situant aux points de premier contact – les bijoux et le papier 3 .

    Chaque membre de la société sera soit un contribuable net, soit un consommateur d’impôts et ce à des degrés différents, et il appartiendra aux données de chaque cas spécifique de déterminer où se situe une personne ou une industrie particulière dans ce processus de distribution. La seule certitude est que le fonctionnaire ou le politicien reçoit 100 % de son revenu du produit des impôts et n’en paie aucun en retour.

    Le processus d’imposition et de dépense déforme donc inévitablement la répartition des facteurs de production, les types de biens produits et la structure des revenus, par rapport à ce qu’ils seraient sur le marché libre. Plus le niveau d’imposition et de dépense est élevé, c’est-à-dire plus le budget de l’État est important, plus la distorsion aura tendance à être grande. En outre, plus le budget est important par rapport à l’activité du marché, plus le poids de l’État sur l’économie est élevé. Une charge plus importante signifie que de plus en plus de ressources sont siphonnées par coercition à l’encontre des producteurs vers les poches du secteur public, de ceux qui vendent à l’État et à ses favoris subventionnés. Bref, plus le niveau relatif de l’État est élevé, plus la base des producteurs est étroite, et plus la « prise » de ceux qui exproprient les producteurs est grande. Plus le niveau étatique est élevé, moins les ressources seront utilisées pour satisfaire les désirs des consommateurs ayant contribué à la production, et plus les ressources seront utilisées pour satisfaire les désirs des consommateurs non producteurs.

    La manière d’aborder l’analyse de la fiscalité a fait l’objet de nombreuses controverses parmi les économistes.

    Les marshalliens à l’ancienne insistent sur l’approche de « l’équilibre partiel « , qui consiste à ne considérer isolément qu’un type particulier de taxe puis à en analyser les effets ; les walrasiens, plus à la mode aujourd’hui (et illustrés par le regretté Antonio De Viti De Marco , expert italien en finances publiques), insistent sur le fait que les taxes ne peuvent être considérées isolément, qu’elles ne peuvent être analysées qu’en conjonction avec ce que le gouvernement fait des recettes.

    Dans tout cela, ce qui serait l’ approche dite autrichienne , si elle avait été développée, est négligée. Celle-ci soutient que les deux procédures sont légitimes et nécessaires pour analyser pleinement le processus de taxation. Le niveau des impôts et des dépenses peut être analysé et ses inévitables effets de redistribution et de distorsion discutés ; et au sein de cet agrégat d’impôts, les différents types d’impôts peuvent ensuite être analysés séparément. Ni l’approche partielle ni l’approche générale ne doivent être négligées.

    Il y a également eu beaucoup de controverses inutiles sur la question de savoir quelle activité de l’État  impose la charge au secteur privé : la fiscalité ou les dépenses publiques.

    Il est en fait inutile de les séparer car elles sont toutes deux des étapes du même processus de charge et de redistribution. Ainsi, supposons que l’État taxe l’industrie de la noix de bétel d’un million de dollars afin d’acheter du papier pour les administrations. Des ressources d’une valeur de un million de dollars sont transférées des noix de bétel vers le papier.

    Cela se fait en deux étapes, une sorte de double coup de poing au marché libre :

    1. L’industrie de la noix de bétel est appauvrie car son argent lui est retiré
    2. L’État utilise cet argent pour retirer le papier du marché pour son propre usage, extrayant ainsi des ressources dans la deuxième étape.

    Les deux parties du processus sont un fardeau. En un sens, l’industrie de la noix de bétel est obligée de payer pour sortir le papier de la société ; du moins, elle en supporte le poids immédiat. Cependant, sans même considérer le problème de « l’équilibre partiel » qui consiste à savoir comment ou si ces taxes sont « transférées » par l’industrie de la noix de bétel sur d’autres épaules, nous devons également noter qu’elle n’est pas la seule à payer ; les consommateurs de papier paient certainement en voyant les prix du papier augmentés.

    Le processus peut être vu plus clairement si l’on considère ce qui se passe lorsque les impôts et les dépenses publiques ne sont pas égaux, lorsqu’ils ne sont pas simplement les faces opposées d’une même pièce. Lorsque les impôts sont inférieurs aux dépenses publiques (et en omettant pour l’instant les emprunts auprès du public), l’État crée de la nouvelle monnaie. Il est évident ici que les dépenses publiques sont la principale charge puisque ce montant plus élevé de ressources est siphonné. En fait, comme nous le verrons plus tard en considérant l’intervention binaire de l’inflation, la création de nouvelle monnaie est de toute façon une forme de taxation.

    Mais qu’en est-il du rare cas où la taxation est supérieure aux dépenses gouvernementales ?

    Supposons que l’excédent soit thésaurisé dans la réserve d’or du gouvernement ou que la monnaie soit liquidée par la déflation (voir ci-dessous).

    Ainsi, supposons qu’un million de dollars soit prélevé sur l’industrie de la noix de bétel et que seulement 600 000 dollars soient dépensés en papier. Dans ce cas, la charge la plus importante est celle de l’impôt, qui paie non seulement pour le papier extrait mais aussi pour la monnaie thésaurisée ou détruite. Alors que l’État n’extrait que 600 000 dollars de ressources de l’économie, l’industrie de la noix de bétel perd 1 000 000 dollars de ressources potentielles, et cette perte ne doit pas être oubliée dans le calcul des charges imposées par le processus budgétaire de l’État. En résumé, lorsque les dépenses et les recettes étatiques diffèrent, le « fardeau fiscal » de la société peut être évalué très approximativement par le total le plus élevé.

    Puisque l’imposition ne peut pas vraiment être uniforme, dans son processus budgétaire de tax-and-spend , l’État prend inévitablement de manière coercitive à Pierre pour donner à Paul (« Paul », bien sûr, y compris lui-même). En plus de fausser l’allocation des ressources, le processus budgétaire redistribue donc les revenus ou, plutôt, distribue les revenus. En effet, le marché libre ne distribue pas les revenus ; ceux-ci découlent naturellement et sans heurts des processus de production et d’échange du marché.

    Ainsi, le concept même de distribution comme quelque chose de distinct de la production et de l’échange ne peut naître que de l’intervention binaire de l’État. Il est souvent reproché, par exemple, que le marché libre ne maximise pas l’utilité de tous et les satisfactions de tous les consommateurs, que « compte tenu d’une certaine répartition existante des revenus ».

    Mais ce sophisme courant est incorrect ; il n’y a pas de « distribution supposée » sur le marché libre, séparée des activités volontaires de production et d’échange de chaque individu. Le seul donné sur le marché libre est le droit de propriété de chaque Homme sur sa propre personne et sur les ressources qu’il trouve, produit ou crée, ou qu’il obtient en échange volontaire de ses produits ou comme don de leurs producteurs.

    Par contre, l’intervention binaire du budget de l’État porte atteinte à ce droit de propriété de chacun sur son propre produit et crée le processus séparé et le problème de la distribution. Le revenu et la richesse ne découlent plus uniquement du service rendu sur le marché, ils vont maintenant vers des privilèges spéciaux créés par l’État et s’éloignent de ceux qui sont spécialement chargés par l’État.

    De nombreux économistes considèrent que le marché libre n’est exempt que d’interférences triangulaires ; une interférence binaire telle que la taxation n’est pas considérée comme une intervention dans la pureté du marché libre.

    Les économistes de l’ école de Chicago – dirigés par Frank H. Knight – ont été particulièrement habiles à diviser l’activité économique de l’Homme et à confiner le marché dans un périmètre étroit. Ils peuvent ainsi favoriser le marché libre (parce qu’ils s’opposent à des interventions triangulaires telles que le contrôle des prix), tout en préconisant des interventions binaires drastiques en matière de taxes et de subventions pour « redistribuer » le revenu déterminé par ce marché.

    Le marché doit être laissé « libre » dans une sphère tout en étant soumis à un harcèlement et à un remaniement perpétuels par une coercition extérieure. Ce concept suppose que l’Homme est fragmenté, que l' »Homme du marché » n’est pas concerné par ce qui lui arrive en tant que « soumis au gouvernement ». Il s’agit certainement d’un mythe inadmissible que nous pourrions appeler l’illusion fiscale , l’idée que les gens ne tiennent pas compte de ce qu’ils gagnent après impôts mais seulement avant impôts : si A gagne 9000 dollars par an sur le marché ; B 5000 dollars et C 1000 dollars, et que le gouvernement décide de continuer à redistribuer les revenus pour que chacun gagne 5000 dollars, les individus informés de cela ne vont pas continuer à supposer bêtement qu’ils gagnent encore ce qu’ils gagnaient auparavant. Ils vont prendre en compte les taxes et les subventions.

    Ainsi, nous voyons que le processus budgétaire de l’État est un déplacement coercitif des ressources et des revenus des producteurs sur le marché vers les non-producteurs. Il est aussi une interférence coercitive avec les libres choix des individus par ceux qui constituent le gouvernement.

    Nous analyserons plus en détail ci-dessous la nature et les conséquences des dépenses publiques.

    Pour l’instant, soulignons un point important : l’État ne peut en aucun cas être une fontaine de ressources. Tout ce qu’il dépense, tout ce qu’il distribue en largesses, il doit d’abord l’acquérir en recettes, c’est-à-dire qu’il doit d’abord l’extraire du « secteur privé ».

    La grande majorité des recettes de l’État, le cœur même de son pouvoir et de son essence, est constituée par la fiscalité , que nous aborderons dans la section suivante.

    Une autre méthode est l’inflation, la création de nouvelle monnaie , dont nous parlerons plus loin.

    Une troisième méthode est l’emprunt auprès du public.

    Une quatrième méthode, les recettes provenant de la vente de biens ou de services gouvernementaux, est une forme particulière d’imposition ; à tout le moins, pour acquérir les actifs initiaux de cette « entreprise », l’imposition est nécessaire.

    Traduction Contrepoints

    Sur le web

    1. Il sera plus pratique d’utiliser des dollars plutôt que des onces d’or dans cette section ; mais nous supposons toujours une équivalence complète des dollars et du poids de l’or. Nous ne considérons pas l’intervention monétaire avant la fin de ce chapitre.
    2. Cela ne signifie pas que les ressources sortiront directement de la bijouterie pour aller vers le papier. Il est plus probable que les ressources entreront et sortiront d’industries similaires les unes aux autres sur le plan professionnel et géographique et que les ressources se réajusteront, étape par étape, d’une industrie à l’autre.
    3. Dans le long terme de l’ERE, bien sûr, toutes les entreprises de toutes les industries gagnent un rendement d’intérêt uniforme, et l’essentiel des gains ou des pertes est imputé aux facteurs spécifiques initiaux.
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      Réforme des retraites et de l’assurance-chômage: deux faces d’une même pièce

      news.movim.eu / Mediapart · Wednesday, 1 February, 2023 - 11:02


    La réforme des retraites n’est pas indépendante de celle de l’assurance-chômage, qui entre en vigueur mercredi 1er février. C’est bien plutôt son complément, visant à discipliner le monde du travail au profit d’un système productif en crise structurelle.
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      Pourquoi « L’économie en une leçon » est aussi d’actualité aujourd’hui qu’en 1946

      Foundation for Economic Education · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 1 January, 2023 - 03:50 · 7 minutes

    Par Cruz Marquis.

    L’un des premiers livres d’économie que j’ai lu était L’économie en une leçon de Henry Hazlitt et je n’aurais pu demander une meilleure introduction à la science de l’action humaine. Des générations plus tard, il n’est pas nécessaire de le mettre à jour, il est tout aussi opportun et applicable au XXI e siècle qu’il l’était au précédent.

    Publié à l’origine en 1946, Hazlitt écrivait dans un monde différent. La Seconde Guerre mondiale n’était plus qu’une année dans les livres d’histoire et les armées se démobilisaient, à l’horreur des New Dealers qui traitaient l’armée comme un programme d’emploi massif. Le socialisme a été vaincu en Allemagne, mais les États-Unis y sont parvenus en adoptant certains des mêmes contrôles tyranniques que leurs ennemis.

    Bien que proclamée haut et fort comme un slogan, la liberté était un idéal impopulaire.

    Même si les sophismes de nombreux économistes contemporains dénigraient la liberté, Hazlitt est allé à contre-courant en écrivant un livre dans le but même de démolir les erreurs les plus persistantes et les plus pernicieuses dans ce domaine. Il a eu la clairvoyance d’éviter de présenter des arguments très particuliers à l’aide des statistiques, des titres et des citations de l’époque, ce qui a peut-être déçu les lecteurs d’il y a quelques décennies mais profite à ceux d’aujourd’hui. En évitant de s’enliser dans les verbatims et les chiffres, il a élaboré des arguments fluides qui réfutent la forme générale du mensonge plutôt que des exemples spécifiques. Hercule a-t-il vaincu l’hydre en attaquant chaque tête au moment où elle se régénérait (mensonges économiques spécifiques), ou en attaquant leur source (mensonges généralisés) ?

    Son postulat est que l’économie contient tout ce qu’il faut pour anéantir les mensonges généralisés, et de là, tous les mensonges spécifiques :

    « L’art de l’économie consiste à examiner non seulement les effets immédiats, mais aussi les effets à plus long terme de tout acte ou de toute politique ; il consiste à retracer les conséquences de cette politique, non pas simplement pour un groupe, mais pour tous les groupes. »

    C’est la leçon, ni plus ni moins

    La simplicité était le but du jeu avec L’économie en une leçon . Bien qu’il ait explicitement cité Ludwig von Mises comme source d’inspiration, Hazlitt ne créait pas un traité comme Human Action. Ceci étant dit, on aurait tort de dire que la « seule leçon » est incomplète ; en effet, le livre dit tout ce qui doit être dit.

    Le présent est le demain d’hier ou en d’autres termes le jour où les mauvais économistes d’avant ont dit à leurs contemporains de ne pas s’inquiéter. Keynes a lancé la célèbre boutade « À long terme, nous sommes tous morts » , et cette attitude consistant à ignorer les conséquences à long terme au profit des résultats d’aujourd’hui a contribué à engendrer des politiques médiocres et l’économie du présent. De concert avec l’erreur du cadre temporel, il y a aussi l’avantage du groupe qui ne considère qu’un groupe et la façon dont une politique l’affecte tout en ignorant tous les autres. Ce qui semble bon pour X peut être préjudiciable pour Y et si l’on n’examine que le premier, la politique sera considérée comme universellement bénéfique parce que le groupe sous le microscope a excellé, même si le groupe juste au-delà de la lentille a été sacrifié.

    Ces sophismes interconnectés se présentent sous diverses formes. Hazlitt en a énuméré plus de vingt et leur a appliqué méthodiquement la leçon. Il s’agit, entre autres, du protectionnisme, du démantèlement de l’armée de la Seconde Guerre mondiale et des travaux publics.

    Avec le protectionnisme et les tarifs douaniers, l’État, en collusion avec des sociétés politiquement liées, prélève des droits sur les importations afin d’empêcher les producteurs américains d’être sous-évalués par leurs homologues étrangers. Le mythe selon lequel c’est économiquement bénéfique est devenu particulièrement d’actualité lorsque l’ancien président Trump a ressuscité le tarif douanier en tant que question politique datant des profondeurs du XIX e siècle.

    À une occasion, il a tweeté :

    « Des milliards de dollars affluent dans les caisses des États-Unis en raison des droits de douane imposés à la Chine et il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Si les entreprises ne veulent pas payer de droits de douane, qu’elles construisent aux États-Unis. Sinon, faisons (sic) en sorte que notre pays soit plus riche que jamais ! »

    Hazlitt s’est attaqué à ce mythe en soulignant que les tarifs douaniers ne protègent que les entreprises inefficaces qui ne peuvent pas se maintenir à flot dans un marché concurrentiel. Supposons que la Grande-Bretagne puisse produire des pulls moins chers que les États-Unis et que le tarif soit abrogé. Les protectionnistes ont raison, dit Hazlitt, en ce sens que l’industrie américaine du pull-over perdra des emplois mais les clients qui achetaient auparavant chez eux obtiendront un produit équivalent ou meilleur pour moins cher ; et avec l’argent qu’ils auront économisé ils achèteront à d’autres entreprises.

    Cet argent économisé permet de développer une autre industrie plus efficace en Amérique et les emplois perdus dans l’industrie du pull sont compensés par les gains réalisés ici. En ne voyant pas les conséquences pour le consommateur et l’industrie plus efficace et en ne s’intéressant qu’à l’industrie du pull , les protectionnistes induisent en erreur et font passer des intérêts corporatifs obscurs et étroits avant l’intérêt général.

    Lorsqu’il s’est agi de démobiliser la machine de guerre qui a vaincu Hitler, Mussolini et Tojo, Hazlitt écrit que la classe professionnelle de Washington s’est inquiétée de ce qui allait en résulter. Après tout, d’où viendra l’argent pour employer tous ces nouveaux travailleurs potentiels ? Au lieu d’un désastre, Hazlitt montre que c’était une aubaine.

    La guerre étant terminée, les États-Unis pouvaient réduire les dépenses militaires du gouvernement et diminuer les impôts de manière générale. Des impôts moins élevés signifient davantage d’investissements et de consommation personnelle, ce qui entraîne une croissance massive de l’emploi. Comme par magie, l’armée et la flotte démobilisées fournissent toute la main-d’œuvre nécessaire à la dotation en personnel des bureaux et des usines. Une fois que les nouveaux travailleurs sont employés, les gains du commerce créés par l’échange de la main-d’œuvre contre une rémunération génèrent davantage de richesse. Étant donné que les anciens combattants ne sont non seulement plus soutenus par les contribuables mais qu’ils produisent également des gains commerciaux en travaillant dans le secteur privé, il n’y a guère eu de meilleure solution que de démobiliser les forces militaires de la Seconde Guerre mondiale une fois leur mission remplie.

    Regardez aussi les travaux publics destinés à fournir des emplois plutôt qu’à produire quelque chose d’essentiel, comme un dépôt de l’armée. Hazlitt évoque un pont dont la construction coûtera un million de dollars et fera travailler 500 hommes pendant un an. Les emplois créés et le nouveau pont sont tout ce que les économistes étatistes veulent voir, ils ignorent que le coût est financé par les impôts et que l’argent utilisé pour les payer serait allé ailleurs, stimulant l’emploi dans un autre endroit que le chantier de construction du pont. Le pont n’a pas du tout créé un gain net d’emplois : « Par conséquent, pour chaque emploi public créé par le projet de pont, un emploi privé a été détruit ailleurs . »

    Ce ne sont là que trois exemples de la leçon appliquée, et on pourrait bien sûr en ajouter d’autres au-delà de ce que Hazlitt a écrit dans son livre ; il n’est guère possible d’écrire une taxinomie complète de la folie économique (et encore moins une taxinomie hypothétique).

    Dans chaque cas, indépendamment de ses particularités, les coûts liés au fait de ne pas tenir compte du long terme et d’autres groupes sont la chute des plans étatistes. La sagesse contenue dans Economics in One Lesson est toujours valable des générations plus tard. Pour preuve, le livre est toujours imprimé et un auteur peut difficilement chercher un meilleur héritage pour son travail.

    Traduction Contrepoints

    Sur le web

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      Comment la Macronie a tourné le dos à la rationalité économique

      news.movim.eu / Mediapart · Tuesday, 6 December, 2022 - 16:56


    Alors qu’en 2017, Emmanuel Macron se présentait comme le champion de «l’évaluation des réformes», il fait fi des évaluations scientifiques négatives sur sa politique économique. Désormais, sa seule boussole est sa politique en faveur du capital.