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      Dans l'affaire PPDA-Porcel, l'enquête va finalement se pencher sur les faits de 2004

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 14:03 · 3 minutes

    Dans l'affaire PPDA-Porcel, l'enquête va finalement se pencher sur les faits de 2004 Dans l'affaire PPDA-Porcel, l'enquête va finalement se pencher sur les faits de 2004

    VIOLENCES SEXUELLES - Dans l’affaire opposant Patrick Poivre d’Arvor à Florence Porcel, l’instruction va finalement porter “sur l’ensemble des faits” dénoncés par l’écrivaine. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a étendu ce mardi 28 juin les poursuites de l’information judiciaire visant PPDA à des faits apparaissant prescrits dénoncés par Florence Porcel , a indiqué mercredi une source proche du dossier à l’AFP.

    Florence Porcel, 38 ans, accuse l’ancien présentateur vedette de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009, ce qu’il conteste. Les faits de 2004, classés sans suite pour prescription lors d’une enquête préliminaire en 2021, n’étaient pas inclus jusqu’à présent dans l’information judiciaire actuellement menée par un juge d’instruction à Nanterre.

    En infirmant mardi l’ordonnance de ce juge, la cour d’appel “permet à l’instruction de poursuivre sur l’ensemble des faits” et de trancher, dans un second temps, sur leur prescription ou pas, a souligné la source proche du dossier.

    Une première enquête classée sans suite en 2021

    La défense de Patrick Poivre d’Arvor “attend de disposer des éléments plus précis avant de réagir et de commenter, le cas échéant, une décision de justice qui s’affranchirait des règles de prescription”, a déclaré à l’AFP Jacqueline Laffont, qui confirme que son client n’a pas été entendu, à ce jour, par le juge d’instruction. Les avocats de l’écrivaine n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

    L’affaire PPDA avait éclaté en février 2021 quand l’écrivaine Florence Porcel avait porté plainte pour viols. Une enquête préliminaire avait ensuite été menée pendant quatre mois par le parquet de Nanterre, au cours de laquelle 23 femmes avaient témoigné. La majorité des faits dénoncés étant prescrits, l’enquête avait été classée sans suite en juin.

    D’autres témoignages contre l’ancien journaliste étaient parus dans la presse. Patrick Poivre d’Arvor a nié toutes les accusations portées contre lui, et porté plainte en avril, avec constitution de partie civile, contre 16 de ses accusatrices qu’il accuse de dénonciation calomnieuse.

    PPDA visé par une deuxième enquête après 3 plaintes

    Pour les faits dénoncés par Florence Porcel, le classement sans suite par le parquet de Nanterre était motivé par la “prescription” des faits de 2004, mais aussi par l’“insuffisance de preuves” pour ceux de 2009. Fin novembre, Florence Porcel s’était constituée partie civile afin de provoquer la saisine d’un juge pour enquêter de nouveau.

    Cette information judiciaire avait été ouverte en décembre pour les faits de 2009 seulement, ce qui a été contesté par la défense de Florence Porcel devant la chambre de l’instruction pour “refus d’informer”. Elle doit désormais porter “sur l’ensemble des faits”, incluant ceux de 2004, selon la source proche.

    Patrick Poivre d’Arvor est également visé par une autre enquête en cours , celle-ci dirigée par des magistrats du parquet de Nanterre, suite à trois plaintes pour viols, de tentative de viol et agression sexuelle. Des faits apparaissant prescrits.

    A voir également sur Le HuffPost: “Le témoignage de la patineuse Anne-Line Rolland agressée sexuellement par son entraîneur”

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      Affaire PPDA: pourquoi la plainte en diffamation a renforcé la parole de ses accusatrices

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 11 May, 2022 - 14:48 · 6 minutes

    La Une de Paris-Match sur PPDA, accusé de viols et d'agressions sexuelles, est injuste pour les La Une de Paris-Match sur PPDA, accusé de viols et d'agressions sexuelles, est injuste pour les "dizaines de femmes [qui] passent devant" pour Cécile Delarue.

    JUSTICE - La peine encourue pour dénonciation calomnieuse est de cinq ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende, dit l’article 226-10 du code pénal. Ce que ne dit pas la bible des juristes en revanche c’est que des plaintes en diffamation peuvent aussi générer des élans puissants. C’est peu ou prou le cas dans ce qu’il convient d’appeler désormais l’affaire PPDA.

    Alors que Patrick Poivre d’Arvor continue de démentir les accusations d’agressions sexuelles et de viol qui le visent depuis la première plainte déposée par Florence Porcel en février 2021, ce mardi 10 mai, 20 femmes ont témoigné en direct sur le plateau de Mediapart face aux journalistes Valentine Oberti et Mathieu Magnaudeix.

    > Le point sur les plaintes et enquêtes visant PPDA

    L’image de ces 20 femmes, dont deux ont parlé le dos tourné à la caméra par peur des représailles, marque une nouvelle étape après plus d’un an de révélations via des portraits puissants dans Libération ou d’annonce de nouvelles plaintes contre le journaliste. Mais depuis quelques semaines, la donne a changé avec la plainte en diffamation de PPDA contre 16 des femmes qui l’accusent.

    Le journaliste a également été invité à s’exprimer par le quotidien, mais a décliné et continue de nier. Pour le moment une première enquête concernant une bonne partie des plaintes a été classée sans suite pour prescription ou manque de preuve. Néanmoins une autre information judiciaire est en cours suite à une nouvelle plainte déposée par Florence Porcel.

    La plainte en diffamation, un électrochoc

    De son côté, contrairement à sa première plainte pour dénonciation calomnieuse qui a été déboutée, cette fois, PPDA s’est constitué partie civile contre celles qui, estime-t-il, nourrissent une “amertume qui les conduit à commettre, par vengeance tardive, le délit de dénonciation calomnieuse”.

    De quoi déclencher un électrochoc chez ses accusatrices ainsi que l’a confié Valentine Oberti au HuffPost : “Cela faisait déjà un moment que nous dialoguons avec elles pour une émission. Et cette plainte a déclenché chez elles l’envie de prendre la parole”.

    Et c’est justement ce qu’ont pointé du doigt en plateau aussi bien la journaliste Hélène Devynck sur le plateau de Mediapart , qui a évoqué “la violence de PPDA qui fait qu’on est obligé de le faire [ndlr: de parler]”, que Margot Cauquil-Gleizes, enseignante, qui témoignait, elle pour la première fois.

    “C’est la première fois que je témoigne publiquement en réponse au dépôt de plainte de monsieur Poivre d’Arvor pour dénonciation calomnieuse. Être ici, aujourd’hui, à visage découvert, c’est une façon de lui dire que je n’ai pas peur et que je maintiens mon témoignage, à savoir qu’il m’a violée quand j’étais mineure, j’avais 17 ans, et qu’il m’a agressée sexuellement dans son bureau à l’âge de 24 ans”, a-t-elle expliqué en début d’émission.

    Une envie de prendre la parole et de réagir, comme l’avait déjà provoqué en novembre 2021 l’interview donnée par PPDA sur le plateau de Quotidien. À l’époque, seule Florence Porcel avait encore parlé à visage découvert, mais déjà la rumeur d’autres récits à venir prenait de l’ampleur.

    Des dénégations du journaliste face à Yann Barthès est ensuite née l’association MeTooMédias qui lutte contre les violences dans les médias. Ce soir-là sur TMC, “le mode de défense choisi par le journaliste a choqué beaucoup de femmes, dont de nombreuses victimes de ses agissements”, relate le site de l’association qui précise qu’après cette interview, 22 femmes sont allées parler à la justice.

    Rendez-vous au tribunal

    Mais la portée de l’affaire PPDA ne se mesure pas seulement en écho médiatique. En portant plainte pour diffamation, il réunit ces femmes sur le plateau de Mediapart, mais aussi de fait bientôt au tribunal. Un rendez-vous judiciaire donc, qui ne sera pas sans risque.

    “Merci Patrick de nous offrir sur un plateau le procès qu’on n’avait pas le droit d’avoir pour cause de prescription. Il se tire une balle dans le pied”, a ainsi salué dans Le Parisien , la journaliste Emmanuelle Dancourt, qui a porté plainte en 2021 contre le journaliste pour une agression sexuelle dont elle aurait été victime en 2008. “Avec un peu de chance ce procès aura lieu, et vous nous verrez les 16 victimes bras dessus bras dessous arriver au tribunal très très déterminées. Enfin on va pouvoir lui parler les yeux dans les yeux, s’il ose venir”, ajoutait-elle.

    De quoi faire écho à l’analyse de cette psychiatre spécialisée dans les violences sexistes et sexuelles interrogée par Madmoizelle. Elle rappelait notamment que les groupes de parole des victimes de violences sexuelles sont “un véritable cocon de force construit par et pour les victimes, une nouvelle arme d’auto-défense redoutée par les auteurs de violence, qui souhaitent par-dessus tout isoler leurs victimes”.

    Le précédent Baupin

    Si la plainte en diffamation dans des affaires de violences sexuelles est aussi tancée comme une méthode de “silenciation” des victimes, le passage par le tribunal peut parfois inverser la charge. C’est ce qu’a illustré l’affaire Denis Baupin. En 2016, huit femmes, dont Sandrine Rousseau , accusent l’élu EELV de harcèlement sexuel, voire d’agression sexuelle. D’autres témoignages affluent, une enquête est ouverte par le parquet de Paris, mais finalement classée sans suite pour prescription. Le procureur reconnaît néanmoins que certains”faits dénoncés (...) sont pour certains d’entre eux susceptibles d’être qualifiés pénalement”.

    Denis Baupin décide alors de porter plainte en diffamation. Un procès au terme duquel il sera lui-même finalement condamné à des dommages et intérêts pour “abus de constitution de partie civile”. Au cours des semaines d’audiences, et au fur et à mesure que les accusatrices racontaient à la barre les violences sexuelles, la charge s’est inversée. Le procès pour diffamation est devenu celui de l a parole libérée.

    Plus récemment encore, Pierre Joxe a vu son pourvoi en cassation débouté alors qu’il contestait une décision de la cour d’appel de Paris. Cette dernière avait choisi d’infirmer la condamnation en diffamation d’Anne Fornia qui accusait l’ancien ministre d’agression sexuelle. Idem pour le pourvoi en cassation de Patrick Brion que Sandra Muller accusait de harcèlement sexuel au lancement du hashtag “balance ton porc”.

    Pour PPDA, à ce procès en diffamation contre ses accusatrices, s’ajoute celui contre Le Parisien qui aura lieu en 2023 selon Mediapart, une autre instruction en cours contre Libération . Surtout, contrairement à l’affaire Baupin, tous les faits dont est accusé le journaliste ne sont pas prescrits et plusieurs procédures sont encore en cours.

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      Affaire PPDA: le point sur les plaintes et enquêtes visant le présentateur

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 10 May, 2022 - 15:10 · 3 minutes

    Patrick Poivre d'Arvor est visé par plusieurs plaintes pour viols. Patrick Poivre d'Arvor est visé par plusieurs plaintes pour viols.

    PPDA - Pour la première fois ce mardi 10 mai, 20 femmes réunies sur un même plateau vont témoigner, à visage découvert pour 18 d’entre elles, sur le site du média d’investigation Mediapart . Toutes accusent Patrick Poivre d’Arvor de viols, violences ou de harcèlement sexuels.

    Parmi les participantes à l’émission se trouve Florence Porcel , dont la plainte déposée en février 2021 a fait éclater l’affaire PPDA. L’écrivaine de 38 ans accuse l’ancien présentateur du JT de TF1 de lui avoir imposé un rapport sexuel non consenti en 2004 et une fellation en 2009. Son témoignage a conduit le parquet de Nanterre à ouvrir une enquête préliminaire pour “viols” dans la foulée.

    Depuis, les témoignages se multiplient contre l’ancienne star de TF1. En un an, plus de 20 autres femmes se sont manifestées à la police ou dans les médias pour raconter des faits similaires de viols, agressions ou harcèlement sexuels.

    De nombreux faits sont prescrits

    Dès l’enquête préliminaire suivant la plainte de Florence Porcel, 22 autres femmes ont témoigné devant les policiers de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Plusieurs en ont profité pour porter plainte à leur tour contre le présentateur, comme la journaliste Hélène Devynck qui sera aussi présente sur le plateau de Mediapart . Mais après quatre mois d’investigation, l’enquête est classée sans suite pour manque de preuve ou prescription.

    À la suite de cette décision, Florence Porcel contre-attaque. En novembre 2021, elle se constitue partie civile afin de provoquer la saisine d’un juge pour enquêter de nouveau sur les faits de 2009, les seuls non prescrits et classés préalablement pour insuffisance de preuve. Une information judiciaire a été ouverte en décembre et l’enquête est toujours en cours.

    En décembre toujours, deux nouvelles femmes ont porté plainte contre PPDA, l’une pour un viol datant de 1985 et l’autre pour agression sexuelle en 2013. Les faits sont en théorie prescrits, mais le parquet a ouvert une enquête préliminaire dans le cadre de la plainte pour viol, car il est “important d’effectuer des vérifications sur les faits avant de déterminer s’ils sont prescrits ou pas”, a déclaré à l’AFP une source proche du dossier. C’est donc la deuxième procédure judiciaire pour viol visant PPDA.

    8 plaintes pour “viol” contre PPDA

    Le dernier rebondissement dans cette affaire remonte à la fin avril et à la diffusion de Complément d’enquête sur France 2 qui a recueilli un nouveau témoignage à charge contre l’ancienne star du 20-Heures. “Mathilde” raconte avoir été agressée dans le bureau du présentateur en 1995. La veille de la diffusion de l’émission, elle a porté plainte pour viol à Paris contre Patrick Poivre d’Arvor.

    Le 27 avril, l’association #MeTooMédias, qui vise à briser l’omerta dans ce milieu, précisait dans un communiqué que 26 victimes présumées s’étaient adressées aux autorités et 16 avaient déposé plainte, dont sept pour viol. Avec “Mathilde”, elles sont désormais une de plus.

    De son côté, PPDA nie tous les faits qui lui sont reprochés. Il a d’abord porté plainte contre Florence Porcel pour dénonciations calomnieuses. Elle a été classée. Enfin, 48h avant la diffusion du Complément d’enquête, le présentateur a annoncé une nouvelle fois porter plainte avec constitution de partie civile contre 16 femmes qui ont témoigné contre lui lors de l’enquête préliminaire. D’après lui, les accusatrices sont des femmes ”éconduites ou ignorées”, nourrissant une “amertume qui les conduit à commettre, par vengeance tardive, le délit de dénonciation calomnieuse ”.

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      Affaire PPDA: comment Mediapart a convaincu les victimes présumées de témoigner

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 10 May, 2022 - 13:01 · 4 minutes

    La journaliste Valentine Oberti a travaillé avec Marie Turchi et Mathieu Magnaudeix pour organiser cette émission spéciale. La journaliste Valentine Oberti a travaillé avec Marie Turchi et Mathieu Magnaudeix pour organiser cette émission spéciale.

    MÉDIAS - Elles ne se connaissent pas, sont issues de milieux sociaux différents et se retrouvent pour la première fois sur un plateau pour prendre publiquement la parole. 20 femmes ont accepté de témoigner - dont 18 à visage découvert- afin de dénoncer des faits de harcèlement, agressions sexuelles ou de viols qu’aurait commis l’ex-vedette du 20h de TF1, Patrick Poivre d’Arvor.

    Ces victimes présumées témoignent sur la chaîne Youtube de Mediapart ce mardi à 19h dans une émission spéciale de près de 2h30. La journaliste Valentine Oberti a travaillé avec Marie Turchi, Mathieu Magnaudeix pour organiser cette émission. Elle en raconte au HuffPost les coulisses.

    Le HuffPost: Pourquoi ces 20 femmes ont décidé de témoigner à visage découvert maintenant?

    Ce qui a déclenché l’idée de cette émission, c’est l’annonce de la plainte en dénonciation calomnieuse de Patrick Poivre d’Arvor contre 16 femmes, qui est intervenue au moment de la diffusion du Complément d’Enquête de France 2 (“PPDA, la chute d’un intouchable”, diffusé le 28 avril dernier, NDLR).

    On a repris contact avec certaines d’entre elles à ce moment-là. Cela faisait déjà un moment que nous dialoguons avec elles pour une émission. Et cette plainte a déclenché chez elles l’envie de prendre la parole. Comme l’interview de PPDA à Quotidien le 3 mars 2021 avait déclenché l’envie de sortir de l’anonymat pour lui répondre dans Libération , en novembre dernier.

    Comment avez-vous convaincu ces femmes de témoigner à visage découvert?

    Dans le groupe, certaines coordonnent les discussions avec les journalistes. Nous nous sommes adressés d’abord à elles puis nous avons appelé chacune des femmes pour les pré-interviewer, comme nous le ferions pour n’importe quelle émission. Trois journalistes, Marie Turchi, Mathieu Magnaudeix et moi-même, ont été mobilisés pendant environ 15 jours pour organiser l’émission.

    Si ces femmes ont accepté de témoigner, c’est aussi parce que le travail de Mediapart sur les violences sexistes et sexuelles depuis de nombreuses années plaide en notre faveur et installe un climat de confiance. Quand on se dit victime de violences sexuelles et qu’on vient à Mediapart on sait qu’on échappera aux stéréotypes sur le sujet, aux propos sur la culture du viol et on aura en face des journalistes qui sont habitués à traiter ces sujets. Ce qui n’empêche évidemment pas de faire un travail contradictoire et journalistique en rappelant systématiquement la version de PPDA.

    Racontez-nous comment s’est déroulé le tournage de cette émission?

    Nous avons enregistré l’émission dans nos bureaux à Paris le lundi 9 mai dans les conditions du direct. Avant le tournage il y avait un niveau d’anxiété très différent entre ces femmes. Certaines sont journalistes et ont déjà parlé, d’autres non.

    L’émission dure plus de deux heures, il a fallu faire quelques pauses techniques car ça n’a pas été simple pour ces femmes de parler. Certaines sont submergées par l’émotion au moment de raconter ce qui leur est arrivé. Mais il y avait chez elles une détermination à parler. Aucune ne regrette d’être venue et toutes étaient déterminées à participer à l’émission pour afficher leur “force collective”.

    Ces témoignages ont déjà été recueillis par la justice. Pourquoi est-ce important qu’ils soient publics?

    Il y a plusieurs enquêtes judiciaires en cours, mais une grande partie des faits sont prescrits et témoigner publiquement pour faire entendre leur vérité, c’est la seule chose qui leur reste.

    C’est aussi la dureté de cette situation de violences sexuelles, ou c’est toujours aux victimes présumées qu’on en demande plus. Quand on ne parle pas, ça ne va pas. Quand on parle, on se fait traiter de menteuse. Quand on parle publiquement, c’est parce qu’on est en manque de notoriété.

    Le tournage de l'émission spéciale avec les victimes présumées de PPDA, dans les locaux de Mediapart le 9 mai à Paris. Le tournage de l'émission spéciale avec les victimes présumées de PPDA, dans les locaux de Mediapart le 9 mai à Paris.

    Comment a réagi le “clan PPDA” à l’annonce du tournage de cette émission?

    Nous avons formulé une proposition d’entretien à PPDA, dans les mêmes conditions que pour ces femmes, enregistré en plateau. Ce qu’il a décliné. Nous avons eu quelques échanges nourris avec son avocat, ce qui nous a permis de répondre à quelques questions pour préciser sa version et donner quelques détails sur sa plainte en dénonciation calomnieuse mais ça s’est arrêté là.

    Notre émission a été construite de manière contradictoire, avec les propos qu’il a tenus dans l’unique interview accordée à Quotidien en mars 2021. Nous citons les propos car Quotidien ne nous a pas permis de diffuser ces images que nous souhaitions pourtant acheter pour l’émission.

    À voir également sur Le HuffPost: #MeTooPolitique: pourquoi la parole peine à se libérer

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      "Mediapart" va diffuser les témoignages de 20 femmes accusant PPDA de violences sexuelles

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 10 May, 2022 - 04:00 · 2 minutes

    Les 20 femmes qui ont témoigné contre Patrick Poivre d'Arvor réunies sur le plateau de Les 20 femmes qui ont témoigné contre Patrick Poivre d'Arvor réunies sur le plateau de "Mediapart".

    PPDA - Patrick Poivre d’Arvor a beau être en retrait de la vie des médias, “l’affaire PPDA” bat de nouveau son plein depuis le 28 avril avec le dépôt d’ une nouvelle plainte le visant pour un viol présumé il y a 27 ans , et la diffusion d’un Complément d’enquête sur France 2 comportant plusieurs témoignages l’accablant .

    Un peu moins de deux semaines plus tard, ce mardi 10 mai, l’affaire va prendre un tournant médiatique important avec, pour la première fois, la prise de parole à visage découvert de 20 femmes qui ont témoigné dans l’enquête judiciaire contre l’ancien présentateur vedette de TF1 .

    Celles-ci ont été réunies par Mediapart et s’exprimeront sur un plateau dans la rédaction du média d’investigation. L’émission, déjà tournée, sera diffusée à partir de 19h ce mardi sur le site de Mediapart .

    “C’est un événement exceptionnel. Jamais les femmes dont vous allez entendre les récits n’avaient été réunies dans un seul et même plateau, dans une même émission. La plupart ne se connaissaient pas avant le début de l’affaire, certaines se rencontrent pour la première fois aujourd’hui”, annonce la journaliste Valentine Oberti en introduction d’ un extrait diffusé en avant-première par Mediapart ( voir la vidéo ci-dessous ), dans lequel chacune des 20 femmes se présentent et partagent un bref énoncé des faits accusant Patrick Poivre d’Arvor.

    Selon Mediapart , ces femmes ont entre 28 et 63 ans, sont “journalistes, autrices, mais aussi employées de magasin, enseignante, conseillère aux entreprises, bibliothécaire”. Parmi elles, “certaines témoignent pour la première fois à visage découvert”, pour des faits remontant aux années 1980 ou à quelques années.

    Le 26 avril, Patrick Poivre d’Arvor avait lui porté plainte pour dénonciation calomnieuse contre 16 femmes ayant porté plainte contre lui pour violences sexuelles ou encore harcèlement sexuel.

    À ses yeux, les 16 accusatrices sont des femmes ”éconduites ou ignorées”, nourrissant une “amertume qui les conduit à commettre, par vengeance tardive, le délit de dénonciation calomnieuse”.

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