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      Retraites : et si on quittait la tutelle étouffante de l’État ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 16 February, 2023 - 12:00 · 9 minutes

    Candidat déclaré depuis peu, Emmanuel Macron a commencé à divulguer son programme en vue d’un second mandat présidentiel. Au menu, une réforme des retraites qui passerait par le recul de l’âge légal de 62 à 65 ans. Interrogé à ce sujet dans Marianne , l’économiste atterré Henri Sterdyniak a expliqué que ce projet revenait ni plus ni moins à « faire payer le quoi qu’il en coûte aux travailleurs ».

    Disons qu’il n’a pas complètement tort.

    Oh, bien sûr, la formulation « faire payer aux travailleurs » , lourde d’indignation, renvoie immanquablement aux bons vieux réflexes de la lutte des classes. Dans les cercles très atterrés de gauche et d’extrême gauche , chez Jean-Luc Mélenchon par exemple, on préfère de beaucoup faire payer les riches. Plutôt ramener l’âge de la retraite à 60 ans, augmenter la pension minimum à 1400 euros par mois et financer le tout par un ISF de compétition, une taxation inflexible des revenus et des héritages, sans oublier une chasse aux évadés fiscaux « jusqu’en enfer . »

    Mais la remarque de M. Sterdyniak, pour datée et inopérante qu’elle soit par les solutions qu’elle suggère, nous rappelle néanmoins qu’en matière de retraite, notre système très collectivisé, très réparti et très étatisé – très solidaire, disent certains… – nous rend entièrement dépendants des décisions du gouvernement.

    En effet, les cotisations de retraite sont des prélèvements obligatoires qui entrent directement dans les recettes de nos comptes publics tandis que les prestations de retraites font partie intégrante des dépenses publiques. Parmi ces dernières, elles représentent 268 euros sur 1000 selon le document diffusé en 2019 par le gouvernement pour orienter le Grand débat national, soit environ 14 % du PIB de la France (graphe ci-dessous). Ce n’est pas peu dire, c’est même l’un des niveaux les plus élevés au monde :

    retraites

    Or qui dit recettes et dépenses dit évidemment solde – et s’agissant de la France, cela fait des années que ce solde est négatif. Bref, un déficit chronique.

    La bonne orthodoxie budgétaire de l’Union européenne voudrait que ledit déficit n’excédât pas 3 % du PIB. Mais avec le covid puis maintenant la guerre en Ukraine, on ne sait plus très bien. Mais quoi qu’il en soit, la France a toujours eu les plus grandes difficultés à se conformer à cette règle quand d’autres pays, l’Allemagne ou les Pays-Bas par exemple, semblent n’avoir eu aucun mal à accumuler les excédents jusqu’en 2019 – sans être moins prospères pour autant, bien au contraire.

    Mais il y a pire. On pourrait facilement s’imaginer que notre déficit public est purement conjoncturel, qu’il résulte d’événements extérieurs tels que la pandémie de covid et qu’il se résorbera avec la fin de l’événement en question. Or il n’en est rien. La part structurelle du déficit reste élevée et tend même à s’alourdir du fait de dépenses conjoncturelles qui perdurent et du fait de notre structuration idéologico-rigide en État providence. Dans le Projet de loi de finances pour 2022 , le gouvernement table sur un déficit public de 5 % dont 4 % en structurel.

    Et c’est là qu’on en revient au système de retraite.

    Toute variation sur l’âge légal de départ, sur le nombre de trimestres cotisés, sur le montant des pensions versées aux retraités et sur le montant des cotisations payées par les entreprises entraîne structurellement une variation des recettes et des dépenses publiques.

    Toutes choses égales par ailleurs, les autorités compétentes ont calculé que passer l’âge légal de retraite de 62 à 64 ans pourrait rapporter plus de dix milliards d’euros par an dans les caisses de l’État, c’est-à-dire environ 14 milliards du côté des prestations en moins, minorés par 4 milliards d’euros du côté des indemnités chômage, invalidité et maladie à payer en plus. À 65 ans, estime le gouvernement, on commencerait à se sentir à l’aise. Surtout quand on sait que le déficit du système actuel inchangé serait de 10 milliards d’euros par an jusqu’en 2030.

    Non pas que je prenne l’âge légal de départ en retraite pour quantité négligeable. Il est incontestablement plus bas en France que chez nos grands voisins européens et il constitue évidemment un élément à prendre en compte dans le contexte de l’allongement de l’espérance de vie que nous connaissons :

    Mais force est de constater parallèlement que le simple fait de rester intégralement et obligatoirement dans le système par répartition que nous connaissons depuis la Deuxième Guerre mondiale met les retraités à la merci totale de décisions purement politiques, qu’il s’agisse de pallier une mauvaise gestion chronique ou de financer le modèle social ultra-coûteux dont la France, pays pas comme les autres , a le secret.

    Emmanuel Macron nous en a donné un fameux exemple dans le Projet de loi de finances pour 2019. Alors qu’il s’était engagé à ne pas toucher aux pensions et notamment à ne pas les transformer en variable d’ajustement pour arranger les comptes ultra-tendus de la nation, il n’a pas hésité à les revaloriser de 0,3 % seulement en 2019 et 2020, soit bien moins que l’inflation prévue à l’époque.

    On pourrait se dire que les contraintes budgétaires imposées par l’Union européenne jouent directement contre les citoyens retraités et qu’il est temps de s’affranchir de cette tutelle infernale. Mais ce serait s’aveugler sur les raisons véritablement constitutives de cette situation toxique. D’une part parce que d’autres pays européens ne souffrent nullement de ce problème et d’autre part et surtout parce que la faute en incombe directement à cette idée fort totalitaire et fort en cours en France que c’est à l’État d’organiser nos vies dans les moindres détails – passion égalitariste oblige.

    Pourtant, la retraite, c’est très simple. Celui qui travaille a la « prévoyance » de mettre de côté un peu de son salaire chaque mois pour assurer sa subsistance durant ses vieux jours. S’il place les sommes ainsi mises de côté – et personne ne dit qu’il doive les placer en junk bonds ou en actions à très haut risque – il se retrouvera le moment voulu (choisi) avec un capital qu’il aura lui-même constitué.

    Dans le système par répartition, les sommes versées en cotisations retraite par les actifs ne sont pas vraiment mises de côté ; elles sont payées immédiatement aux retraités. L’actif qui cotise n’a encore rien assuré pour sa retraite. Les sommes qui lui reviendront n’existent pas encore et il n’a d’autre choix que de faire confiance à l’administration pour qu’elle maintienne le système en état de marche jusqu’à sa mort.

    Or ce qui fonctionnait quand l’âge de départ en retraite était de 65 ans et l’espérance de vie de 70 ans, ne fonctionne plus aujourd’hui. Entre déficits chroniques qui obligent à remettre une réforme sur la table à chaque quinquennat et décisions arbitraires des pouvoirs publics pour favoriser telle catégorie de citoyens aux dépens des autres (cas des régimes spéciaux de la SNCF ou la RATP) dans le contexte de comptes publics régis par le principe du « quoi qu’il en coûte », une telle confiance n’est pas raisonnable.

    Aussi, lorsque je parle de baisser les dépenses publiques, ce qui m’arrive assez souvent, je ne signifie nullement qu’il faudrait réduire arbitrairement les pensions – ce qu’a fait Macron. Je veux dire qu’il est temps de sortir ce domaine de la mainmise étatique et de rendre aux Français la maîtrise et la responsabilité de leur retraite en cassant le monopole de l’État providence et en permettant à chacun d’ inclure de la retraite par capitalisation dans son plan de retraite.

    On devient certes dépendant de l’activité économique et des marchés financiers, mais on a la possibilité de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et il est possible de lisser le risque à long terme. Du reste, il serait tout à fait erroné de s’imaginer que la répartition nous met à l’abri des vicissitudes économiques. Chaque ralentissement de l’activité entraînant hausse du chômage et baisse des rentrées de cotisations, l’ajustement se fait alors inéluctablement via les impôts, la dette, la baisse des prestations ou la hausse des taux de cotisations.

    Il faut croire d’ailleurs que la capitalisation n’est pas l’horreur si souvent décrite. Lors des négociations (avortées) autour de la retraite universelle à points voulue sans succès par Emmanuel Macron avant l’arrivée du covid, on a pu se rendre compte que les rares professions disposant d’un régime autonome de retraite par capitalisation ne voulaient pour rien au monde s’en passer par crainte de voir le niveau de leurs pensions s’affaisser. Les pharmaciens par exemple.

    Leur cas particulier nous donne justement une bonne idée de ce que pourrait être un système de retraite moderne et performant : au-delà d’un système de base géré par l’État, la possibilité pour tous d’accéder soit individuellement, soit par profession, soit par entreprise à des régimes complémentaires par capitalisation gérés de façon indépendante au plus près des intérêts et des choix des cotisants.

    Cette structure en plusieurs piliers combinant répartition et capitalisation est précisément celle qui prévaut dans les pays les mieux classés dans l’Index Mercer des systèmes de retraite. En 2021, le trio de tête était formé de l’Islande, des Pays-Bas et du Danemark . La France figurait au 21 ème rang sur 43 pays étudiés avec une note de 60,5/100, soit un peu moins que la moyenne. Sur les trois grands axes analysés (niveau des pensions, équilibre financier à long terme, transparence du système), ses résultats étaient corrects pour le premier et particulièrement faibles pour les deux autres :

    Autrement dit, l’existence d’un monopole public dispendieux ne garantit nullement la qualité du système. Après l’éducation et la santé, la France en apporte une nouvelle preuve dans le domaine des retraites.

    Pour finir, je vous suggère un test tout simple pour savoir si votre candidat préféré possède ou non un petit quelque chose de libéral : regardez ses propositions pour la retraite. S’il ne s’agit que de faire bouger l’âge légal et d’instaurer une pension minimum plus ou moins mirobolante, vous pouvez être certain que votre candidat ne compte nullement renoncer au pouvoir de diriger votre vie du berceau au tombeau.

    Sur le web

    Un article publié initialement le 15 mars 2022.

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      Sondage : l’extrême droite continue de progresser

      Justine Colinet · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 4 November, 2022 - 04:10 · 2 minutes

    Un sondage IFOP pour le Journal du Dimanche a interrogé des Français six mois après la réélection d’Emmanuel Macron, sur leur choix s’ils votaient aujourd’hui.

    « On refait le match » : l’extrême droite illibérale progresse

    Même si Emmanuel Macron améliore modérément son score comparé aux résultats officiels de la présidentielle d’avril (29 % d’intentions de vote contre 27,8 %), et garde toujours la préférence des seniors, il ressort que Marine Le Pen enregistre d’une forte percée (30 % des voix contre 21,3 % des suffrages exprimés).

    La situation est totalement inverse à celle connue en 2017, où Macron progressait de 4 points six mois après la présidentielle (28 % contre 24 % des suffrages exprimés). Marine Le Pen, elle stagnait.

    Les chiffres de l’extrême droite face à la popularité de Macron

    L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1126 personnes inscrites sur les listes électorales . Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 25 au 26 octobre 2022.

    La question était « Si dimanche prochain devait se dérouler le premier tour de l’élection présidentielle, pour lequel des candidats suivants y aurait il le plus de chances que vous votiez ? »

    Macron récolte donc, parmi les autres candidats et selon ce sondage, 1,2 % d’intentions de vote de plus qu’au suffrage officiel.

    Plus étonnant cependant, la montée Marine Le Pen : elle récolte 8,7 % de plus que son score des élections d’avril.

    Une seconde question a également été posée, en ne donnant le choix aux interrogés qu’entre les deux protagonistes Macron et Le Pen.

    Macron récolte ici 53 % des suffrages contre 58,5 % aux élections d’avril.

    Le Pen, quant à elle, récolterait 47 % des voix contre 41,5 % à l’élection officielle.

    On observe donc une montée assez significative de l’extrême droite dans les intentions de vote des Français, et ce seulement six mois après l’élection officielle.

    L’inquiétude des Français

    Dans un contexte économique et géopolitique bouleversé, après une crise sanitaire dont on connait l’ampleur de la gestion, les Français sont inquiets. Inquiets pour leur portefeuille, inquiets pour leurs libertés, inquiets pour leur avenir. Depuis les élections officielles, ce sont donc les formations politiques autoritaires, national-socialisantes et antilibérales qui dominent le paysage politique, comme le faisait justement remarquer Frédéric Mas dans les colonnes de Contrepoints .

    Se détourner de Macron, tant du point de vue économique que de celui des libertés, est une idée judicieuse : il a prouvé à maintes reprises qu’il n’en était pas le défenseur. Se tourner en contrepartie vers l’extrême droite, bien qu’étant une réaction connue, n’est pas une alternative. Depuis les dernières élections, ce sont donc des formations autoritaires, national-socialisantes et antilibérales qui dominent le paysage politique. À quand un retour à l’esprit du libéralisme pour redonner l’espoir aux Français ?

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      Le bilan de Emmanuel Macron vu par un entrepreneur

      Claude Goudron · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 3 March, 2022 - 04:15 · 10 minutes

    Mon parcours professionnel m’a enseigné à ne me fier qu’au concret. En effet, j’ai créé et développé une PMI durant 40 ans et j’ai pu constater le fossé existant entre les paroles et les actes de nos différents gouvernants.

    Il y a une trentaine d’années, j’ai été sollicité pour témoigner de mon expérience de créateur d’entreprise sur France bleu Belfort.

    À la question en forme de conclusion du journaliste : « Si vous aviez un conseil à donner à un jeune qui veut se lancer, quel serait-il ? » ma réponse a été spontanée, je leur ai dit de ne surtout pas croire sur parole nos gouvernants ni leur administration !

    C’est actuellement toujours le cas, entre ce que nous affirment nos hommes politiques en campagne et ce que l’ administration est censée reproduire, il y a un grand fossé.

    La révolution de Macron

    Dans son livre de campagne , il avait promis une Révolution, et nous n’avons eu droit qu’à une toute petite évolution.

    En 2014 j’ai rencontré Macron alors conseiller de Hollande lors d’une réunion organisée par le mouvement ETHIC auquel j’ai adhéré. Nous étions une centaine de chefs d’entreprise très impressionnés par le personnage qui n’était déjà plus trop en odeur de sainteté auprès du président Hollande.

    Il nous a alors confirmé son opposition aux 35 heures et aux contraintes inutiles ainsi que son attachement à la libéralisation de l’économie qui nous permettraient enfin d’être compétitifs, un discours que tout chef d’entreprise à envie d’entendre.

    Le 10 juin 2014 il quitte le cabinet de François Hollande, confirme à Sophie de Menthon qu’il est prêt à rejoindre la famille des créateurs d’entreprise. Dans Le Point du 20 août 2014 il affirme au journaliste Étienne Gernelle qu’ il n’était de toute évidence pas son état d’esprit de devenir ministre , il a exprimé ce qu’il pensait en tant qu’observateur.

    À peine une semaine plus tard, le 26 août, imposé par le Premier ministre Manuel Valls, il est nommé ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. C’est alors que son discours change complètement sur le sujet des 35 heures qui ne deviennent pas si mal que ça et ses convictions pour une économie libérale sont oubliées voire même critiquées.

    C’est à partir de ce moment que mon opinion sur le personnage a été faite : incapable d’assumer et de mettre en application ses convictions, à moins qu’il nous ait menti lors de notre première rencontre.

    Son bilan soutenu par la macronie est surestimé et je vais me faire le plus objectif possible pour l’analyser en le regroupant par degré de pertinence.

    Quelques réformes certes mais limitées

    Impôt sur la fortune

    Il s’agit d’une demi réforme puisqu’il l’a transformé en impôt sur la fortune immobilière .

    Flat tax sur les revenus du capital

    Il a enfin mis un arrêt à la folie taxatrice de Hollande à laquelle il a participé puisqu’il était son conseiller économique. Le taux unique de 30 % est une avancée indéniable, mais bien au-dessus du taux moyen pratiqué en Europe.

    Prime de licenciement

    C’est une bonne décision de limiter le niveau des primes de licenciement qui restent néanmoins au bon vouloir des juges.

    Le diable se trouve souvent dans les détails et le fait de donner une limite haute fait que celle-ci devient trop souvent la règle avec pour conséquence malheureuse l’augmentation du coût moyen d’un licenciement en France.

    Suppression de la taxe d’habitation

    On peut se réjouir de la suppression d’une taxe dans un maquis de quelques 483 taxes, impôts, contributions et cotisation .

    Malheureusement, sa suppression s’accompagne d’une augmentation de la taxe foncière actuelle et à venir. Le seul indice à retenir c’est le niveau des prélèvements obligatoires qui reste, avec 44,5 % du PIB en 2020 un des plus élevés au monde.

    Baisse du chômage en trompe-l’œil

    Le taux passe à 7,4 % de chômeurs, au plus bas depuis 2008 (7,2 %). Ce sera sans doute le thème de campagne du putatif candidat Macron, mis en avant actuellement par le ministre de l’Économie.

    Ce chiffre ne peut être satisfaisant alors que le taux de chômage se situe en dessous de 5 % pour les pays dits performants.

    Mais ce taux est tout d’abord la suite logique d’un « quoiqu’il en coûte » extravagant qui a permis aux entreprises de booster temporairement leurs marges et donc leur capacité à embaucher, les deux tiers des 700 000 emplois créés le sont avec des intérimaires… Attention au retour à la normale.

    Ne sont pas comptabilisés comme chômeurs les personnes en formation : de 517 000 en 2019 à 984 000 en 2020 (étude de la Dares) soit 467 000 de plus dont beaucoup ne retrouveront pas un emploi.

    Il y a eu une forte augmentation des créations de micro-entreprises en 2021 : 641 543 selon l’Insee, dont d’après le même organisme la moitié auront disparu au bout de 5 ans.

    N’oublions pas que nous sommes en période électorale, attendons fin 2022 pour connaître la véritable situation !

    Des engagements non tenus

    Maîtriser le déficit en dessous de 3 %

    Cet engagement a été pris lors de sa campagne de 2017 avec un objectif de 1,8 % en fin de mandat. En 2021 nous sommes à 7 %. Le covid n’explique pas tout.

    Baisse de la dépense publique

    Macron s’était engagé à une baisse de la dépense publique de 3 points de PIB pour son quinquennat, soit une baisse de 60 milliards d’euros . Elle aura finalement augmenté de 190 milliards de 2017 à 2021.

    La Cour des comptes vient d’émettre une alerte sur les comptes publics.

    Réforme des retraites

    La réforme phare du gouvernement a fait pschitt . Aucune réforme ni structurelle ni conjoncturelle, c’est donc un zéro pointé.

    Gouvernement limité à 15 ministres et une réduction massive des effectifs des cabinets

    Le 26 juillet 2020 le gouvernement Castex comptait 42 membres, soit l’effectif le plus important depuis le gouvernement Juppé en 1995.

    Si l’effectif des cabinets a bien diminué en début de mandat, celui de Castex (571 au 18 août 2021) est devenu le plus cher de la Vème République .

    Ces informations sont reprises de l’interview d’Emmanuel Macron « Mon projet économique » au journal Les Échos du 23 février 2017.

    Ses contradictions

    L’énergie nucléaire

    C’est uniquement pour mettre Nicolas Hulot à son tableau de chasse qu’Emmanuel Macron a validé la fermeture de 14 centrales nucléaires d’ici 2035, avec effet immédiat pour Fessenheim.

    Aujourd’hui il veut lancer 14 EPR dont 6 rapidement pour 2035 et augmenter la durée de vie de ceux censés être démantelés.

    Son revirement est une bonne chose, mais que de temps perdu et de milliards gaspillés.

    Baisse du nombre de fonctionnaires

    Macron candidat proposait une réduction bien timide du nombre de fonctionnaire, à hauteur de 120 000 postes… L’ effectif de la fonction publique est passée de 5,53 millions en 2017 à une prévision de 5,7 millions en 2022, soit une augmentation de 170 000.

    Start Up nation

    Ce devait être le renouveau de la France. À ce jour le pays compte 26 licornes , c’est-à-dire des nouvelles entreprises valorisées à plus de un milliard. Mais alors que la désindustrialisation de la France est devenue le problème économique numéro un, seule EXOTEC contribue à la réindustrialisation avec la fabrication de robots d’entrepôts.

    Fibre écologique pas très claire

    Selon certains experts, la maîtrise du réchauffement climatique nécessite de taxer tout ce qui émet du CO2 afin d’en réduire drastiquement les émissions. L’énergie fossile serait donc la première victime et pour cela Macron a fait une première expérience qui a entraîné la révolte des Gilets jaunes . Il a donc vite fait marche arrière. Il devrait donc être satisfait de l’augmentation du prix du carburant basée sur celui du baril. Pourtant non : d’un côté il veut réduire la consommation et d’un autre il envoie des chèques carburant aux Français.

    Ses erreurs

    Le dossier Alstom

    Après avoir poussé à la vente la filière énergie d’ Alstom à General Electric en 2014 , Emmanuel Macron ministre de l’Économie, l’a bradé, pensant ainsi échapper à la forte amende pour corruption réclamée par les États-Unis.

    General Electric n’a pas respecté son engagement de solder cette amende ni son engagement sur la création de 1000 emplois à Belfort.

    Aujourd’hui Macron Président est fier d’annoncer le rachat de cette filière à GE … Cherchez l’erreur !

    En même temps

    En même temps de gauche et de droite. Il condamne ce pognon de dingue et il explose les déficits. Il veut donner du pouvoir d’achat aux Français et annonce que la transition écologique va coûter très cher et transfère le remboursement de nos dettes sur la génération suivante qui devra rembourser nos dettes. Il souhaite maîtriser l’immigration et maintient un environnement favorable à ce phénomène. Il soutient les policiers et les traite de racistes. Il dénonce l’excès d’administration et il embauche de nouveaux fonctionnaires. Il s’entoure d’une équipe pléthorique de hauts fonctionnaires et sous-traite leur travail à des sociétés de conseil privées…

    Quand on veut tout et son contraire il ne faut pas s’étonner que rien ne marche !

    La réindustrialisation

    Le grand déclassement de la France est bien réel. Le pays régresse dans tous les domaines et le plus spectaculaire concerne le secteur industriel passé de 24 % du PIB avant 2000 à tout juste 10 % aujourd’hui. Il continue de baisser malgré les incantations d’un Bruno Le Maire qui veut nous faire croire le contraire  :  -3 % au second semestre de 2021. La cause est connue, il s’agit de la surtaxation des entreprises en général et des impôts de production à hauteur de 80 milliards pour l’industrie, presque 6 fois plus élevés qu’en Allemagne.

    Les dix milliards de diminution en 2022 sont inopérants. Ce sont au total 150 milliards qu’il conviendrait de réduire pour revenir au niveau de nos voisins ; et pas étalé sur 20 ans !

    Pour cela il faut le courage de réduire d’autant les dépenses de l’État et le coût de notre système social.

    La santé

    Encore une désillusion des Français devant le spectacle catastrophique d’un système de santé présenté comme le meilleur du monde. Ce ne sont pas les moyens alloués qui sont en cause mais la suradministration qui représente 35 % des dépenses et sclérose tout le système.

    Emmanuel Macron n’est certes pas le seul responsable mais il a laissé dériver ce système jusqu’à l’absurde.

    Quoiqu’il en coûte

    Ce système inflationniste n’a pas du tout été calibré. Comme souvent en France on veut faire plus que les autres alors qu’il aurait été possible de faire mieux pour beaucoup moins cher.

    Macron s’est inspiré du chômage partiel que les Allemands ont mis en place lors de la crise de 2010 mais eux ont limité les allocations à 60 % contre 84 % en France. Le pouvoir d’achat a augmenté de plus de 1 % en temps de crise, ce qui est merveilleux pour un salarié qui a compris que l’on peut gagner plus sans travailler. En deux années, l’épargne des Français avoisine 200 milliards .

    Nos petits-enfants devront rembourser la dette consécutive à ces décisions.

    C’est la même dérive pour les entreprises qui, en revanche, devront rembourser leurs dettes prochainement… Ou seront déclarées en faillite.

    Un  bilan peu reluisant

    Sécurité

    Les chiffres de la délinquance ont augmenté.

    Endettement

    Bientôt 120 % du PIB .

    Balance commerciale dans le rouge vif

    Le déficit commercial s’élève à 85 milliards , le plus mauvais de tous les temps et d’Europe, alors que cette dernière annonce un excédent par pays de presque 30 milliards.

    Sous le mandat Macron la France est bien devenue l’homme malade de l’Europe.