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      Salah Abdeslam remis à la Belgique avant son procès en octobre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 13 July, 2022 - 09:02 · 4 minutes

    Salah Abdeslam, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible au procès français des attentats du 13-Novembre, a été extrait de sa cellule en vue d'être remis à la Belgique où il doit de nouveau être jugé en octobre. Salah Abdeslam, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible au procès français des attentats du 13-Novembre, a été extrait de sa cellule en vue d'être remis à la Belgique où il doit de nouveau être jugé en octobre.

    TERRORISME - Deux semaines après sa condamnation à l a perpétuité incompressible au procès du 13-Novembre , le Français Salah Abdeslam a été extrait de la prison de Fleury-Merogis, dans l’Essonne, ce mercredi 13 juillet au matin pour être transféré vers la Belgique . Là il doit de nouveau être jugé à partir d’octobre pour les attentats de Bruxelles de mars 2016

    Il a été extrait de la maison d’arrêt entre 8 heures et 8h30 par des membres du Groupement d’intervention de la gendarmerie (GIGN), puis conduit vers l’aéroport de Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines, où un avion devait décoller pour la Belgique, ont précisé des sources proches du dossier.

    Il sera ensuite incarcéré dans une prison belge, avant d’entamer un nouveau marathon judiciaire à partir du 10 octobre, avec le procès des attentats qui ont fait 32 morts à Bruxelles le 22 mars 2016, organisés par la même cellule jihadiste du groupe terroriste État islamique que les attentats du 13-Novembre.

    “Coateur” des attentats du 13-Novembre

    Ces débats pourraient durer entre “six et huit mois” jusqu’à l’été 2023, selon le parquet fédéral belge. Une audience préliminaire est prévue le 12 septembre.

    Le 29 juin, au terme de près de dix mois d’un procès “historique”, Salah Abdeslam a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible par la cour d’assises spéciale de Paris pour son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Il est devenu le cinquième homme en France condamné à la perpétuité incompressible , la plus haute sanction du code pénal, qui rend infime toute possibilité de remise en liberté. Il n’a pas fait appel, rendant sa condamnation définitive.

    La cour a reconnu le Français de 32 ans coupable d’être le “coauteur” d’une “scène unique de crime”: le Stade de France, les terrasses parisiennes mitraillées et le Bataclan.

    Pendant le procès, le seul membre encore en vie des commandos jihadistes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis, a affirmé avoir “renoncé” à déclencher sa ceinture explosive dans un bar parisien le soir des attentats, par “humanité”.

    Il retrouvera plusieurs co-accusés en Belgique

    Ses 19 co-accusés (six d’entre eux, dont cinq présumés morts, étaient jugés en leur absence) ont été condamnés à des peines allant de deux ans d’emprisonnement à la perpétuité incompressible. Aucun d’entre eux n’a non plus fait appel.

    Au procès des attentats de Bruxelles, Salah Abdeslam sera jugé aux côtés de cinq de ses coaccusés de Paris, dont un absent: Mohamed Abrini, l’“homme au chapeau” qui avait abandonné son chariot d’explosifs à l’aéroport de Zaventem avant de prendre la fuite, le Suédois Osama Krayem, le Tunisien Sofien Ayari et le Belgo-Marocain Ali El Haddad Asufi. Oussama Atar, commanditaire présumé des attentats du 13-Novembre, sera jugé à Bruxelles également par défaut, car présumé mort en Syrie.

    Les autres doivent être transférés vers la Belgique. Mohamed Abrini y est lui arrivé mardi et a été incarcéré dans une prison du pays, ont indiqué à l’AFP deux autres sources proches du dossier et l’un de ses avocats, Stanislas Eskenazi.

    Des retards concernant la prison belge

    Dans la perspective du procès, la justice belge souhaite réunir les accusés dans la nouvelle prison de Haren, près de Bruxelles, selon une source proche du dossier. Mais l’établissement, toujours en cours d’aménagement, n’a pas encore été livré à l’Administration pénitentiaire qui compte sur un accueil possible de ces détenus “normalement en septembre”, a ajouté cette source.

    En attendant la mise à disposition des cellules de Haren, les prisonniers seront incarcérés dans différentes prisons belges.

    Salah Abdeslam avait été arrêté en Belgique le 18 mars 2016, après plusieurs mois de cavale. Il a été définitivement remis à la France en vertu d’un mandat d’arrêt européen un mois plus tard. Il reviendra effectuer sa peine en France, après le procès belge.

    Une fois toutes ses condamnation définitives, il lui sera juridiquement possible de demander à effectuer sa peine en Belgique, où il a grandi et où toute sa famille réside.

    À voir également sur le HuffPost : Après le verdict du 13-Novembre, les parties civiles saluent une “juste peine”

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      Ce que le procès du 13 novembre ne jugeait pas

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 13 July, 2022 - 08:27 · 5 minutes

    Dessin de presse réalisé le 29 juin, lors du verdict au procès des attentats du 13 novembre. Les accusés, parmi lesquels, Salah Abdeslam, ont été condamnés à des peines de prison allant de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité incompressible Dessin de presse réalisé le 29 juin, lors du verdict au procès des attentats du 13 novembre. Les accusés, parmi lesquels, Salah Abdeslam, ont été condamnés à des peines de prison allant de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité incompressible

    TRIBUNE - Ce que ce procès ne jugeait pas même s’il en a souvent été question, c’est la motivation des accusés. Ils combattaient pour un gouvernement théocratique, ce qui signifie que le pouvoir politique appartenait aux religieux. Les attentats du 13 novembre 2015 ont été commis au nom d’une croyance religieuse.

    Notre rapport au fait religieux est fatigué, il s’émousse. Faute d’adversité à partir des années 1960, jusqu’au manque de vigilance aujourd’hui, la France a reculé sur le front de la laïcité. Peut-être parce que l’enseignement de l’histoire s’est dramatiquement affaibli.

    Les religieux ont toujours été contre-révolutionnaires, ils voulaient même empêcher la Terre de tourner. Leur vision de la réalité politique ne se fait qu’au prisme d’un dogme éternel, venu de l’histoire, ou de légendes. La nécessaire adaptation du politique à la réalité, déterminée par l’évolution économique, technologique, sociétale, ne leur convient pas. La réalité ne doit pas sortir du dogme.

    L’affaiblissement de la connaissance de l’histoire commune empêche de savoir. Et comme il faut bien des réponses à certaines questions: on croît. On croit que la Terre est plate et que les enfants naissent dans les choux, que le monde est dominé par des pédo-satanistes et qu’Elvis Presley est vivant.

    Notre rapport au fait religieux est fatigué, il s’émousse. Faute d’adversité à partir des années 1960, jusqu’au manque de vigilance aujourd’hui, la France a reculé sur le front de la laïcité. Éric Ouzounian, journaliste, père de la plus jeune victime du Bataclan

    On ne sait plus. On croit. Qu’il s’agisse de QAnon et des États-Unis de Trump, d’une minorité d’activistes extrémistes musulmans ou de fondamentalistes juifs, hindouistes, ou autres, on constate que l’opinion citoyenne se fait par la croyance et non plus par la raison. Et ce d’autant plus facilement qu’un grand nombre de médias appartiennent à de grandes fortunes et que les faits peuvent être tordus.

    Mais ce retour du religieux, aussi bien dans les pays musulmans qu’à la Cour suprême des États-Unis amène maintenant une réponse des laïques. La France entretient un rapport complexe et particulier avec la religion, et la réponse laïque que la République y a apporté entre 1848 et les années 1930 fût efficace: séparation de l’église et de l’État et la création de l’école publique et laïque.

    La question religieuse a été un combat en Europe et particulièrement en France. Les guerres de religion ont été longues et sauvages et l’Église catholique a lutté avec acharnement pour préserver ses avantages, notamment en matière d’enseignement où il fallut tout le courage et l’abnégation des instituteurs, que l’on appela les Hussards Noirs de la République, pour imposer l’école laïque.

    La brutalité et la cruauté dont fit preuve l’Église catholique se manifestèrent lors de la création de l’inquisition au 13e siècle. Ce tribunal fut notamment responsable du massacre des Cathares et des Templiers, et la qualification d’hérésie fut par la suite constamment élargie.

    À l’avènement du culte protestant, les guerres de religion émaillèrent la seconde partie du 16e siècle et les affrontements culminèrent le 24 août 1572, lors de la Saint-Barthélemy où le peuple de Paris, majoritairement catholique, massacra littéralement les protestants.

    En 1880, l’enseignement est quasi retiré aux religieux et l’école devient laïque, gratuite et obligatoire. Cela amène progressivement à la séparation de l’église et de l’État en 1905.

    Si les dirigeants français avaient œuvré à construire une société plus encline à partager qu’à exclure, à construire des écoles plutôt que des prisons, le désespoir n’aurait pas conduit des jeunes vers la radicalisation Éric Ouzounian, journaliste, père de la plus jeune victime du Bataclan

    Mais si les catholiques sont progressivement devenus relativement inoffensifs après les années 1960, la montée d’un Islam intolérant et revendiqué est malheureusement avérée. Elle était prévisible, s’est nourrie de chômage, de racisme et de misère, de la même manière que l’extrême droite.

    Les militants beurs souvent proches de la gauche ou de l’extrême gauche n’empêchent pas longtemps les religieux d’occuper le terrain, laissé vacant par les communistes. En mars 2004, la loi, en application du principe de laïcité, encadre le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, appelée parfois “loi sur le voile islamique”. En vingt ans, la laïcité est devenue une valeur érigée en symbole de la République par une population majoritairement athée; elle est également aussi instrumentalisée par l’extrême droite, qui la dénature en islamophobie.

    Mais si le fondement pseudo-religieux élaboré en Syrie et en Irak est une réalité, la manière dont les jeunes français ont pu se radicaliser relève de la responsabilité de la France et de ses dirigeants de l’époque. Si ces derniers avaient œuvré à construire une société plus encline à partager qu’à exclure, à construire des écoles plutôt que des prisons, le désespoir n’aurait pas conduit des jeunes vers la radicalisation ou l’extrémisme religieux, du trafic de drogue au djihad.

    À voir également sur Le HuffPost: Après le verdict du 13 novembre, les parties civiles saluent une “juste peine”

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      13-Novembre: Aucun appel, il n'y aura pas de nouveau procès

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 12 July, 2022 - 07:05 · 2 minutes

    Après le verdict du procès du 13-Novembre, aucun des accusés n'a fait appel, ce qui rend les condamnations définitives, en particulier pour Salah Abdeslam (dessin d'audience du 29 juin). Après le verdict du procès du 13-Novembre, aucun des accusés n'a fait appel, ce qui rend les condamnations définitives, en particulier pour Salah Abdeslam (dessin d'audience du 29 juin).

    TERRORISME - Le verdict est désormais définitif. Salah Abdeslam, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015 , n’a pas fait appel de sa condamnation, a annoncé à l’AFP le procureur général de Paris, Rémy Heitz, ce mardi 12 juillet.

    “Aucun des vingt accusés n’a interjeté appel”, a déclaré Rémy Heitz. “Le procureur national anti-terroriste et le procureur général près la cour d’appel de Paris n’ont pas non plus fait appel de cette décision”, a-t-il précisé dans un communiqué.

    La décision de la cour d’assises spéciale de Paris “a donc acquis aujourd’hui un caractère définitif et il n’y aura donc pas de procès en appel”. Le délai d’appel, de dix jours, expirait lundi à minuit.

    “Coauteur” des attentats du 13-Novembre

    Le 29 juin, et au terme de près de dix mois d’un procès “historique” , Salah Abdeslam était devenu le cinquième homme en France condamné à la perpétuité incompressible , la plus haute sanction du code pénal qui rend infime toute possibilité de remise en liberté.

    Ses 19 coaccusés -six dont cinq présumés morts étaient jugés en leur absence- ont eux été condamnés à des peines allant de deux ans d’emprisonnement à la perpétuité.

    Au cours du procès, le seul membre encore en vie des commandos jihadistes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis a affirmé avoir “renoncé” à déclencher sa ceinture dans un bar parisien le soir des attentats, par “humanité”. Le gilet explosif dont Salah Abdeslam était porteur “n’était pas fonctionnel”, remettant “sérieusement en cause” ses déclarations sur son “renoncement”, a répliqué la cour dans son délibéré.

    Elle a reconnu le Français de 32 ans coupable d’être le “coauteur” d’une “scène unique de crime”: le Stade de France, les terrasses parisiennes mitraillées et le Bataclan.

    La défense du principal accusé avait vainement plaidé contre une “peine de mort lente” visant à “neutraliser définitivement un ennemi” et non un homme ayant ”évolué” au cours de l’audience.

    Contactés par l’AFP, les avocats de Salah Abdeslam n’avaient pas encore réagi mardi matin.

    À voir également sur le HuffPost : Après le verdict du 13 novembre, les parties civiles saluent une “juste peine”

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      13-Novembre: Le logeur de Salah Abdeslam condamné en Belgique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 15:23 · 2 minutes

    En mars 2016, après plusieurs mois de cavale, Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos ayant perpétré les attentats de novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, était arrêté en Belgique. Plus de six ans après, son logeur vient d'être condamné par la justice belge. En mars 2016, après plusieurs mois de cavale, Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos ayant perpétré les attentats de novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, était arrêté en Belgique. Plus de six ans après, son logeur vient d'être condamné par la justice belge.

    ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE - En Belgique aussi, c’est l’heure du verdict. Une peine de trois ans de prison avec sursis a été prononcée ce jeudi 30 juin à Bruxelles contre Abid Aberkane qui avait hébergé Salah Abdeslam au domicile de sa mère en mars 2016 dans la capitale belge, à la fin de la cavale du seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre .

    Le tribunal correctionnel de Bruxelles jugeait au total 14 personnes accusées d’avoir apporté une aide plus ou moins importante à certains auteurs des attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts).

    Parmi ces prévenus, quatre ont été acquittés, un a écopé d’une peine de travail, et trois ont bénéficié d’une suspension du prononcé de leur condamnation, dans un jugement très nuancé, balayant en partie les arguments de l’accusation. Deux autres accusés, présumés morts en zone irako-syrienne et jugés par défaut, avaient déjà été condamnés pour terrorisme en Belgique et n’ont pas reçu de peine complémentaire à ce procès.

    Différents niveaux d’implication

    Abid Aberkane, cousin de Salah Abdeslam, compte parmi les deux prévenus visés par une peine de prison avec sursis. Abdoullah Courkzine, impliqué dans l’exfiltration d’Abdelhamid Abaaoud à Saint-Denis près de Paris après les attentats, a écopé de 30 mois avec sursis.

    Enfin une peine de 18 mois ferme a été prononcée contre Soufiane Al Aroub, ami et soutien logistique d’Ahmed Dahmani (condamné à 30 ans de réclusion dans le procès parisien, détenu en Turquie), et 35 jours ferme contre Lazez Abraïmi pour trafic d’armes.

    Ce jugement tombait au lendemain du verdict de la cour d’assises spéciale de Paris qui, après dix mois d’audience, a condamné mercredi soir au total 20 hommes (dont six jugés par défaut) impliqués dans les pires attentats jamais commis en France. Parmi eux, Salah Abdeslam a notamment été condamné à une peine de prison à perpétuité incompressible.

    Ces attaques perpétrées à Paris et dans la ville voisine de Saint-Denis, revendiquées par le groupe terroriste État islamique (EI), ont fait 130 morts, dont 90 assassinés lors d’un concert dans la salle de spectacle parisienne du Bataclan.

    À voir également sur le HuffPost : Après le verdict du 13 novembre, les parties civiles saluent une “juste peine”

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      Procès du 13-Novembre: Le djihadisme "reste la principale menace, mais elle n'est plus seule"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 09:11 · 3 minutes

    Le procureur national antiterroriste, ici en 2019. Le procureur national antiterroriste, ici en 2019.

    JUSTICE - La menace terroriste qui pèse sur la France est moins importante qu’au moment des attentats de novembre 2015 , mais il est néanmoins “extrêmement difficile d’avoir une vision totalement optimiste” quant au risque d’une action d’envergure organisée depuis l’étranger.

    Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, est revenu ce jeudi 30 juin sur le risque terroriste en France dans un entretien accordé à franceinfo au lendemain de la condamnation de Salah Abdeslam et plusieurs complices des attentats du Paris et Saint-Denis,

    “Des actions projetées” -à l’image des attentats du 13 novembre 2015 ou de l’attaque avortée dans un Thalys, toutes deux coordonnées par l’État islamique depuis la Syrie- “ne sont plus vraiment à l’ordre du jour”. Mais “nous ne pouvons pas écarter totalement” ce risque, estime le magistrat.

    “L’État islamique n’est pas du tout totalement défait. Un certain nombre de groupes continuent à exister dans le Nord-Ouest syrien, et ces gens-là peuvent exporter des activistes [...] pour perpétrer de nouvelles actions. Je ne dis pas que cela va se passer demain, mais il faut garder une vigilance absolument accrue”, insiste Jean-François Ricard.

    La menace de l’ultradroite

    Si le djihadisme “reste la menace numéro 1” en matière de terrorisme en France, “elle n’est plus seule”, développe Jean-François Ricard. “Un certain nombre de groupes d’ultradroite se sont manifestés au cours des dernières années”. Depuis sa création en 2019, le Pnat (parquet national antiterroriste) a ouvert “un peu moins d’une dizaine de dossiers, deux d’entre eux ont déjà été jugés”.

    La mouvance terroriste d’ultradroite “vise de multiples cibles: institutionnelles, de la communauté juive ou d’autres communautés, et elle peut viser aussi des actions de masse et ça fait partie des inquiétudes que nous avons.”

    Près de 40 attentats déjoués

    Treize attentats terroristes ont eu lieu depuis 2017 en France et “on estime que 39 actions ont été déjouées”, souligne Jean-François Ricard. “Il y a encore peu de temps, nous avons réussi à éviter une action terroriste, notamment par des très jeunes, parfois mineurs ou tout juste majeurs”, soupçonnés de vouloir agir “avec des moyens rudimentaires mais totalement acquis à l’idéologie djihadiste”.

    “C’est souvent une action qui commence à être mûrie à partir des réseaux sociaux, poursuit le procureur antiterroriste. C’est l’un des vecteurs les plus importants et les services de renseignement sont très actifs, ils ont développé leurs compétences en la matière pour déjouer ce genre d’actions.”

    Rapatriement des enfants en Syrie

    Interrogé sur le rapatriement des enfants de djihadistes français actuellement détenus dans des camps gérés par des Kurdes de Syrie, Jean-François Ricard souligne qu’environ 200 d’entre eux sont déjà rentrés dans l’Hexagone. “Ils font aujourd’hui, en France, l’objet d’un suivi éducatif dans l’intérêt supérieur de l’enfant, et d’un suivi pluridisciplinaire qui fonctionne.”

    Pour les quelque 200 mineurs toujours retenus en Syrie, “c’est une situation très compliquée parce qu’il faut que les mères acceptent qu’ils rentrent, ou alors qu’elles rentrent avec eux”, risquant alors des poursuites par la justice française.

    De plus, les camps sont situés dans des zones qui ne sont pas gérées par le pouvoir syrien, avec lequel la France n’a par ailleurs “pas de relations diplomatiques”. “On imagine les problèmes juridiques qui peuvent se poser lorsque les mères ne veulent pas que les enfants rentrent.” Et si la centaine de mères françaises actuellement en Syrie devait être rapatriée, “nous aurons les moyens de les juger”, assure Jean-François Ricard.

    À voir également sur Le HuffPost: Après le verdict du 13 novembre, les parties civiles saluent une “juste peine”

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      Après le verdict du procès du 13-Novembre, l'émotion des rescapés

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 21:29 · 2 minutes

    ATTENTATS - Jamais la salle d’audience construite pour l’occasion n’avait connu une telle affluence. Les parties civiles étaient venues en masse ce mercredi 29 juin pour la dernière soirée d’un procès historique des attentats du 13-Novembre . Mais seuls des murmures ont accueilli la condamnation de Salah Abdeslam à la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible, une peine extrêmement rare .

    À l’issue du verdict prononcé par le président Périès , de nombreux rescapés et proches des victimes qui s’étaient serrées sur les bancs de bois clair, se sont étreints. D’autres avaient les larmes aux yeux après ses 148 jours d’audience très durs, mais indispensables.

    “On a la sensation après le verdict qu’on tourne une page. On a eu un long procès, ouvert toutes les portes. (Les juges) ont pris une décision qui était très motivée. Les peines prononcées ne sont pas excessives. On est à un moment satisfaisant pour tout le monde, en tous cas pour la justice”, a souligné Me Gérard Chemla, avocat de plus d’une centaine de parties civiles.

    Quelque chose a fonctionné dans ce procès. La justice est venue réparer ce qui n’aurait jamais dû se passer." Arthur Dénouveaux, président de l’association Life for Paris

    Président de l’association Life for Paris, Arthur Dénouveaux se réjouissait d’un verdict “juste” et se dit, dans la vidéo que vous pouvez voir ci-dessous , prêt ”à faire autre chose”. “Je me suis surpris à me dire que j’étais contente que les trois accusés qui comparaissaient libres repartent libres. C’est que quelque chose a fonctionné dans ce procès. La justice est venue réparer ce qui n’aurait jamais dû se passer”, a-t-il résumé.

    Avant de se projeter dans l’après et de reconstruire une vie marquée par ce soir de novembre 2013 , certains ont accepté de faire part de leur émotion. “Il faut accepter de pleurer, car la douleur et la souffrance sont là, malgré le verdict”, a témoigné Bilal Mokono, blessé au Stade de France et qui a perdu un cousin tué, sur l’une des terrasses parisiennes. “Ce procès est une étape”, a-t-il ajouté comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article .

    À voir également sur Le HuffPost: “Novembre” à Cannes: les avis divergent sur le timing de ce film sur les attentats du 13-Novembre

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      Au procès du 13-Novembre, l'ensemble des condamnations

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 20:27 · 4 minutes

    Les vingt accusés au procès du 13-Novembre ont été condamnés, ce mercredi 29 juin, par la cour d’assises spéciale de Paris à des peines allant de 2 ans d’emprisonnement à la perpétuité. Les vingt accusés au procès du 13-Novembre ont été condamnés, ce mercredi 29 juin, par la cour d’assises spéciale de Paris à des peines allant de 2 ans d’emprisonnement à la perpétuité.

    TERRORISME - À l’issue des dix mois d’audience du procès des attentats du 13 novembre 2015 , les vingt accusés ont été condamnés par la cour d’assises spéciale de Paris à des peines allant de 2 ans d’emprisonnement à la perpétuité, ce mercredi 29 juin. Salah Abdeslam , le seul membre du commando des attentats de Paris et Saint-Denis encore en vie, a été condamné à une peine de prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible.

    Six ans après une nuit de terreur qui a traumatisé la France et après un procès-fleuve marqué par les récits glaçants des rescapés ou proches à la barre - sur plus de 2600 parties civiles - la cour a globalement suivi les demandes du ministère public contre 14 hommes présents à l’audience. Six autres, dont cinq hauts cadres de l’État islamique présumés morts en Syrie, étaient jugés par défaut.

    Les 3 accusés qui comparaissaient libres et ressortiront libres affichaient sourires et soulagement. Ils étaient très entourés par des parties civiles, comme pendant une bonne partie du procès.

    • Salah Abdeslam

    Les cinq magistrats professionnels ont suivi les réquisitions du ministère public, qui avait demandé cette sanction rarissime à l’encontre du seul accusé du box jugé comme co-auteur des attaques de Paris et Saint-Denis qui ont ”épouvanté et fait 130 morts. Il écope de la prison à perpétuité avec une période de sûreté incompressible . C’est la peine la plus lourde prévue par le Code pénal en France; elle n’avait été prononcée qu’à quatre reprises jusqu’à présent.

    • Mohammed Abrini

    L’“homme au chapeau” des attaques de Bruxelles, qui était également “prévu” dans les commandos du 13-Novembre, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans. Il était jugé pour être allé chercher le “survivant” des commandos dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015.

    • Mohammed Amri

    Condamné à 8 ans de prison, ce “copain” de Salah Abdeslam était notamment jugé pour être allé chercher Salah Abdeslam dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015.

    • Yassine Atar

    Frère de l’homme accusé d’être le commanditaire des attentats du 13 novembre 2015, Yassine Atar est condamné à huit ans d’emprisonnement avec une période de sûreté des deux tiers.

    • Muhammad Usman et Adel Haddadi

    Surnommés “les deux Autrichiens”, Muhammad Usman et Adel Haddadi étaient soupçonnés d’avoir été missionnés par le groupe État islamique pour participer aux attentats du 13 novembre 2015. Ils sont condamnés à 18 ans de réclusion avec peine de sureté des deux tiers.

    • Osama Krayem et Sofien Ayari

    Les deux hommes, dont l’accusation avait affiché la “certitude” qu’ils devaient commettre un attentat à l’aéroport d’Amsterdam le 13 novembre 2015, ont été condamnés à trente ans de réclusion criminelle dans deux tiers de sûreté.

    • Mohamed Bakkali

    Considéré par le parquet national antiterroriste comme l’“homme de confiance” des logisticiens de la cellule, Mohamed Bakkali a lui aussi écopé de trente ans de réclusion, dont deux tiers de sûreté.

    • Hamza Attou

    Jugé pour être allé chercher Salah Abdeslam avec Mohammed Amri, Hamza Attou est condamné à 4 ans d’emprisonnement, dont 2 ans avec sursis, et une interdiction du territoire français pendant 10 ans.

    • Abdellah Chouaa

    Abdellah Chouaa, qui comparaissait libre, est condamné à 4 ans d’emprisonnement, dont 3 ans de sursis, avec interdiction du territoire français pendant 10 ans. Les enquêteurs le soupçonnaient d’avoir servi de “véhicule ouvreur”  vers la planque de Charleroi à une voiture dans laquelle se trouvaient Mohamed Bakkali, Osama Krayem et Sofien Ayari.

    • Ali El Haddad Asufi

    Accusé d’avoir cherché à se procurer des armes, il est condamné à 10 ans de prison, avec une période de sûreté fixée aux deux tiers de la peine.

    • Ali Oulkadi

    Ce proche de Brahim Abdeslam, qui comparaissait libre, est condamné à 5 ans d’emprisonnement, dont 3 ans de sursis. Meilleur ami de Brahim Abdeslam, l’un des kamikazes des terrasses, Ali Oulkadi était poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et de recel de terroriste. Il était accusé d’avoir convoyer Salah Abdeslam dans Bruxelles après les attentats.

    • Farid Kharkhach

    L’homme, soupçonné d’avoir fourni de fausses cartes d’identité aux terroristes, est condamné à 2 ans d’emprisonnement. Il comparaissait libre. Il était accusé d’avoir aidé Salah Abdeslam dans sa cavale.

    • Ahmed Dahmani

    Incarcéré en Turquie, Ahmed Dahmani est condamné à 30 ans de réclusion criminelle avec période de sûreté des deux tiers, interdiction définitive du territoire français. Il était soupçonné de s’être procuré le produit chimique nécessaire à la fabrication des explosifs.

    • Les 5 accusés présumés morts

    Oussama Atar, accusé d’être le commanditaire des attentats, Aref Dibo, Omar Darif (Ahmad Alkhald) et les frères Clain sont condamnés à la perpétuité incompressible avec interdiction définitive du territoire français.

    À voir également sur Le HuffPost: Au procès du 13 novembre, le dernier mot aux accusés avant le verdict

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      Procès du 13-Novembre: Salah Abdeslam reconnu coupable

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 18:43 · 2 minutes

    Salah Abdeslam, principal accusé dans le procès des attentats du 13 novembre 2015, ici en avril 2022 dans la salle d'audience Salah Abdeslam, principal accusé dans le procès des attentats du 13 novembre 2015, ici en avril 2022 dans la salle d'audience

    JUSTICE - Un verdict pour l’histoire. Dix mois après l’ouverture des débats et au termes de 148 journées d’audience , la cour d’assises spécialement composée, compétente pour les affaires criminelles terroristes, a rendu son verdict, ce mercredi 29 juin, dans le procès des attentats qui ont causé la mort de 130 personnes au Bataclan, sur les terrasses parisiennes et à Saint-Denis le 13 novembre 2015. Le tout dans un document de 120 pages dont le président Jean-Louis Périès a épargné la lecture complète à l’assistance venue extrêmement nombreuse.

    Après plus de deux jours de délibération dans une caserne de la région parisienne, les cinq magistrats professionnels et leurs quatre suppléants ont reconnu coupable de tous les chefs d’accusation, dix-neuf des vingt accusés.

    C’est ainsi que Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos , a été reconnu comme “co-auteur” des attentats, la cour estimant -comme les avocats généraux- que les attentats pouvaient être pris comme “une scène de crime unique ”. Il est donc reconnu coupable de “participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle” et de “meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste”.

    L’ARTICLE EST MIS À JOUR AU FIL DE L’AUDIENCE

    La peine maximale a été requise

    Dans ses réquisitions , le parquet national antiterroriste (Pnat) avait réclamé à son encontre la peine la plus sévère prévue par le droit français, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible , qui rend infime la possibilité d’une libération. Des réquisitions “démesurées” et une “peine de mort sociale”, avait répondu l’avocate de Salah Abdeslam dans sa plaidoirie.

    Au cours du procès, Me Olivia Ronen et l’accusé ont insisté sur le fait que Salah Abdeslam n’avait “pas tué”, mais au contraire “renoncé” au dernier moment, en refusant “par humanité” d’actionner sa ceinture explosive. “La ceinture explosive n’était pas fonctionnelle ce qui remet en question ses déclarations concernant le renoncement”, a estimé le président de la cour d’assises.

    Lundi 27 juin, Salah Abdeslam avait renouvelé ses excuses et reconnu des “erreurs”. “Mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur [...]. Si vous me condamniez pour assassinat, vous commettriez une injustice.”

    À voir également sur Le HuffPost: Au procès du 13 novembre, le dernier mot aux accusés avant le verdict

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      Procès du 13-Novembre: l'appréhension des victimes sur "l'après" verdict

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 13:08 · 6 minutes

    Avec la fin du procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, les victimes et leurs proches vont devoir faire face à l'après, avec parfois beaucoup d'appréhension (dessin d'audience réalisé en octobre 2021 et montrant Arthur Dénouveaux, le président de l'association Life for Paris). Avec la fin du procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, les victimes et leurs proches vont devoir faire face à l'après, avec parfois beaucoup d'appréhension (dessin d'audience réalisé en octobre 2021 et montrant Arthur Dénouveaux, le président de l'association Life for Paris).

    TERRORISME - Une page qui se tourne, entre peur, appréhension et soulagement. Six ans et sept mois après les attentats du 13 novembre 2015 , et après dix mois de procès, la cour d’assises spéciale de Paris rend son verdict ce mercredi 29 juin , point d’orgue de l’audience criminelle la plus longue de l’histoire judiciaire française d’après-guerre.

    Le procès “historique”, “hors norme”, qui s’est ouvert le 8 septembre dernier n’aura sans doute pas apporté toutes les réponses aux questions posées par les quelque 2500 parties civiles constituées après les attentats les plus meurtriers ayant frappé la France. Mais, si des zones d’ombre persistent, il aura permis aux rescapés et endeuillés de faire entendre leur voix et ressentir leur douleur bien au-delà de la salle d’audience d’un palais de justice transformée en forteresse pendant près de dix mois.

    Et pour elles aussi, la fin de ce procès signe une nouvelle étape dans leur vie, un lourd chapitre qui doit laisser place à “l’après”, la reconstruction. Plusieurs victimes ont témoigné auprès du HuffPost sur la façon dont elles appréhendent la suite alors que ce grand combat touche à sa fin.

    “La fin d’un deuil collectif”

    Évidemment, cette perspective d’après procès n’est pas perçue de la même manière par tous. Pour Stéphane Sarrade qui a perdu son fils Hugo, 23 ans, au Bataclan , le verdict “ne changera rien” à sa peine, mais il va tout de même “marquer la fin d’un deuil nécessaire”. Un deuil individuel, mais aussi collectif, “qui va bien au-delà des victimes”. “C’est un deuil de toute la France, pour toute une génération, pour les terrasses, la musique, le foot...”, confie-t-il.

    Un point final qu’il appréhende également, car “c’est aussi la dernière fois que les médias vont mettre l’emphase sur tout cela ”. Ce sera alors le “début de l’après” où persistera le “deuil individuel” avec lequel il faudra vivre.

    Vivre seul avec son deuil. Un combat de tous les jours qui jusque-là était animé par la volonté d’obtenir justice. “Mais après?” s’interroge Patricia Correira, vice-présidente de l’association 13Onze15, qui a perdu sa fille et le compagnon de cette dernière au Bataclan. “C’est peut-être la colère qui m’a fait tenir jusqu’à présent, mais il y a des parents qui sont morts, qui ont développé des cancers, une maladie d’Alzheimer...”.

    “Un vide qu’il va falloir meubler et remplacer”

    Psychologiquement, l’impact peut-être très violent chez les victimes rescapées et leurs familles. Ce procès a rythmé leur vie pendant des mois , leur a permis de tenir face à la douleur dévorante de la perte. Sur France Bleu , Gérard Chemla, avocat de nombreuses victimes des attentats du 13 novembre, explique qu’un certain nombre d’entre elles craignent une “peur du vide”.

    “On rentre dans un tunnel: au mois de septembre dernier, la vie s’arrête autour de nous et tous les jours, on est sur le procès. Quand on n’y est pas, on y pense, on en parle, on en rêve. Tout d’un coup, on sait que ça va s’arrêter, qu’on ne va plus revoir les gens et il est évident qu’il va y avoir une sensation de dépression. Un vide qu’il va falloir meubler et remplacer.”

    "J’en viens à me demander ce qu’il restera de ma vie après les dix mois David Fritz-Goeppinger, rescapé du Bataclan, sur Franceinfo

    C’est également ce que décrit sur Franceinfo David Fritz-Goeppinger, l’un des survivants du Bataclan, évoquant un quotidien “qui ne veut plus rien dire”, “complètement dénaturé et déstructuré après dix mois”. Dans son esprit, l’audience se présente comme “une colonne vertébrale d’un quotidien qui ne demande plus qu’elle disparaisse”.

    “J’en viens à me demander ce qu’il restera de ma vie après les dix mois, ce qu’il restera de tout ça”, témoigne-t-il, confiant avoir “hâte que cela prenne fin, hâte de revenir au mois d’août dernier, enfin, au moins en apparence”.

    Auprès du Parisien , des victimes évoquent une “peur de quitter la communauté” avec laquelle “des liens forts se sont tissés”. “Aujourd’hui, c’est notre vie. On est attirés par ce tribunal parce que l’on s’y retrouve avec plaisir”, confie Bruno. Pour Cédric, pouvoir observer la manière de réagir des autres victimes “permet de comprendre une part de nous-mêmes. Que nos réactions sont normales face à un événement anormal”. “Moi, ça m’a fait du bien”, explique-t-il.

    Tenter une transition vers l’après en douceur

    Pour éviter une rupture trop brusque, certaines associations se mobilisent pour une transition en douceur. 13Onze15 Fraternité et Vérité réfléchit ainsi à la mise en place de groupes de parole avec le soutien de Paris Aide aux victimes, selon son président Philippe Duperron qui anticipe un “gros trou d’air” à la fin du procès. Ou encore la “béance de l’après-procès”, comme l’a qualifiée un avocat lors de sa plaidoirie.

    Life for Paris, prévoit, elle, d’organiser “plusieurs grands événements pour rassembler tout le monde” et “atténuer le choc”. “On va s’éloigner de la souffrance des victimes. Cela sera pour nous un sas vers la sortie de cette bulle traversée par les émotions les plus violentes”, glisse au Parisien des avocats de victimes.

    Mais pour d’autres encore la fin du procès ne marque pas encore la fin du combat. Paul-Henri Baure travaillait à la sécurité du Stade de France le soir des attentats. Il a été grièvement blessé aux jambes après l’explosion d’un kamikaze, entraînant deux ans et demi d’ITT. Selon lui, le procès est “loin d’être fini”, explique-t-il, car il y aura “sûrement les appels” qui suivront le verdict.

    Mais au-delà de ça, plus personnellement, Paul-Henri combat sur un autre front, un autre procès: celui des attentats de Nice . En effet, sa compagne, qu’il a rencontrée lors d’un congrès international des victimes du terrorisme, a perdu son mari sur la promenade des Anglais le 14 juillet 2016 , percuté par le camion de l’assaillant. “On va donc continuer avec ce procès-là”, nous confie-t-il.

    Le Procès de l’attentat de Nice, qui avait fait 86 morts et plus de 400 blessés se tiendra du 5 septembre au 16 décembre prochain.

    À voir également sur le HuffPost : Un rescapé du Bataclan revient sur le premier jour d’audience au procès du 13-Novembre