• chevron_right

      La télé et la radio publiques perturbées par une grève contre la suppression de la redevance

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 28 June, 2022 - 07:26 · 3 minutes

    France télévisions, Radio France ou encore Arte étaient en grève ce 28 juin pour protester contre la suppression de la redevance audiovisuelle que souhaite Emmanuel Macron. France télévisions, Radio France ou encore Arte étaient en grève ce 28 juin pour protester contre la suppression de la redevance audiovisuelle que souhaite Emmanuel Macron.

    GRÈVE - De la musique sur les chaînes de radio, des rediffusions sur France 2... Les antennes de radio et chaînes de télé du service public étaient perturbées ce mardi 28 juin au matin par un mouvement de grève contre la suppression de la redevance audiovisuelle voulue par le gouvernement dès cet automne.

    Les salariés de France Télévisions et Radio France, mais aussi de France Médias Monde (France 24, RFI, MCD), Arte et l’Ina étaient appelés à cesser le travail par une intersyndicale CGT-CFDT-FO-SNJ-SUD-UNSA-CGC-CFTC. Un rassemblement est également prévu à midi à Montparnasse à Paris, pour un défilé en direction de l’Assemblée nationale.

    Sur les réseaux sociaux , la Société des journalistes (SDJ) et de nombreux journalistes du service public ont partagé une vidéo montrant en images l’utilité de la redevance. Pour 11,50 euros par mois, soit 138 euros par an, les téléspectateurs, auditeurs et lecteurs ont accès à de nombreux contenus variés et gratuits. La redevance, c’est le prix de l’indépendance, clament-ils.

    Une promesse de Macron décriée par les syndicats

    À l’origine du mouvement, la défense de l’audiovisuel public par son financement et son l’indépendance, menacés par la suppression annoncée de la redevance au profit d’un budget courant sur plusieurs années, selon les grévistes. Cette mesure a été proposée pendant la campagne présidentielle par le président Emmanuel Macron , au titre du pouvoir d’achat. La loi doit être présentée le 6 juillet au conseil des ministres.

    “Cette décision de supprimer la redevance au moment où l’on prétend revivifier le dialogue citoyen illustre bien la verticalisation du pouvoir sous le règne d’Emmanuel Macron, sa conception très singulière du dialogue social et de la négociation, la brutalité de sa gouvernance” explique dans un communiqué l’intersyndicale de France Télévisions (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD).

    “Supprimer la redevance, ressource affectée, c’est précariser et paupériser l’audiovisuel public en le basculant sur le budget général de l’Etat” et le rendre sensible “aux arbitrages et aux pressions politiques incessantes”, ajoutent-ils;

    D’un montant de 138 euros en métropole et 88 euros Outre-mer, elle ne concerne que les foyers qui détiennent un téléviseur. Les autres ne la payent pas, même s’ils regardent des programmes sur ordinateur, tablette ou smartphone.

    Un manque de 3 milliards d’euros

    Cette ressource est devenue d’autant plus stratégique depuis la suppression de la publicité en soirée puis dans les programmes pour enfants, sur les chaînes du service public. Sa suppression entraînera un manque à gagner de plus de 3 milliards d’euros que l’État promet de compenser auprès des diffuseurs publics.

    Mais les contestataires jugent que le budget de l’audiovisuel public “ne peut être décidé par le gouvernement et soumis aux aléas du vote des lois de finances annuelles”. “Il doit disposer d’une ressource affectée, garantissant au mieux son indépendance économique et politique tant en termes d’information que de diversité culturelle”, selon un tract syndical.

    Raoul Advocat, secrétaire national du Syndicat National des Journaliste (SNJ), explique à France 3 que le montant de l’aide publique accordée par le Parlement pourrait être modifié chaque année, empêchant “la visibilité sur le long terme”. Un problème pour financer les émissions, les documentaires, et proposer des contenus gratuits.

    La patronne de Radio France Sybile Veil a aussi alerté: “Si le débat public conduit à de nouvelles économies, nous ne pourrions désormais plus le faire sans suppression d’offres et de missions de service public.” À plus long terme, le service public craint une fusion de l’audiovisuel , proposé par un rapport sénatorial. France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’Ina pourraient se retrouver dans une société publique unique baptisée France Médias.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Dans “Fort Boyard”, les tigres en 3D ressembleront à ça

    • chevron_right

      Fusionner France Télévisions, Radio France et l'Ina? La proposition choc de sénateurs

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 9 June, 2022 - 09:02 · 3 minutes

    Photo le 26 mars 2019 montrant les 5 logos des chaines de France Télévisions, Photo le 26 mars 2019 montrant les 5 logos des chaines de France Télévisions, "France 2", "France 3", "France 4", " France 5" and "France Ô".

    AUDIOVISUEL - Fusionner France Télévisions , Radio France, France Médias Monde (RFI et France 24) et l’Ina à partir de 2025: c’est la proposition-choc d’un rapport sénatorial sur l’audiovisuel public présenté ce mercredi 8 juin.

    Pour le secteur spécifique de l’information, le rapport préconise de créer “une structure commune réunissant l’ensemble des journalistes de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde”. La nouvelle société unique serait lors baptisée France Médias. Seules Arte France et TV5 Monde resteraient à part puisqu’elles sont régies par des traités internationaux.

    Par ailleurs, sa création s’accompagnerait de celle d’une filiale consacrée à “l’offre locale”. Baptisée “France Médias Régions”, elle rassemblerait la télévision France 3 et les radios de France Bleu pour “développer un grand média public territorial”.

    Mettre fin à “un audiovisuel dispersé”

    “Le temps est venu de mettre un terme à une exception française”, celle “d’un audiovisuel dispersé”, a plaidé l’un des rapporteurs, le sénateur LR Jean-Raymond Hugonet, lors d’une conférence de presse.

    Adopté par la commission des finances et la commission de la culture et de la communication du Sénat dans la matinée de ce mercredi 8 juin, ce rapport a été réalisé suite à la suppression prochaine de la redevance, annoncée par Emmanuel Macron avant sa réélection.

    Mais aborder l’avenir de l’audiovisuel public par le seul prisme du financement serait une erreur, jugent les auteurs du rapport. “Quels moyens pour quelle mission, c’est la vraie question”, a estimé le sénateur. “Ce rapport va permettre d’avoir une discussion de fond sur ce qu’on attend de l’audiovisuel public”, a espéré le président de la commission de la culture et de la communication du Sénat Laurent Lafon (Union centriste).

    Face aux regroupements dans le privé ( TF1 et M6 , Canal+ et Europe 1), “le risque de la marginalisation ne peut plus être exclu pour le service public s’il demeure divisé”, prévient le rapport.

    Une nouvelle autorité indépendante

    L’objectif serait en particulier “de repenser intégralement l’offre numérique des sociétés de l’audiovisuel public en fonction d’objectifs communs”, alors que la France accuse un retard en la matière, selon le texte.

    Du point de vue du financement, le rapport recommande de créer une autorité indépendante, l’Autorité supérieure de l’audiovisuel public (ASAP), pour évaluer les besoins et suivre les financements.

    Enfin, le rapport propose d’obliger les fabricants de téléviseurs et les opérateurs télécoms à créer une touche sur les télécommandes permettant d’accéder directement aux programmes du service public.

    Tout en soulignant les limites du mécanisme de redevance, l’autre rapporteur, le sénateur LR Roger Karoutchi, a regretté que sa suppression ait été annoncée “sans concertation ni contrepartie” par Emmanuel Macron. Prenant effet dès cette année, elle “oblige l’État à trouver 3,14 milliards d’euros”, en plus des 560 millions qu’il versait déjà pour compenser le non-paiement de la redevance par les ménages aux revenus les plus faibles, rappelle le rapport. Cette suppression a suscité des craintes sur l’avenir de l’audiovisuel public. Les syndicats CGT, CFDT, FO et SNJ ont appelé les salariés de France Télévisions à faire grève et manifester à Paris le mardi 28 juin.

    En 2015, une précédente mission sénatoriale avait déjà proposé de créer une holding unique chapeautant France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’Ina. Enclenchée en 2019, cette réforme n’était jamais allée à son terme.

    À voir également sur Le HuffPost: Pour le VI Nations, ce test de métavers par France TV n’a pas convaincu