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      Pourquoi ce tweet de Darmanin fait tiquer le maire de Vichy

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 18 July, 2022 - 13:10 · 3 minutes

    Dans un tweet de commémoration pour les 80 ans de la Rafle du Vel d'Hiv, Gérald Darmanin a évoqué la Dans un tweet de commémoration pour les 80 ans de la Rafle du Vel d'Hiv, Gérald Darmanin a évoqué la "police de Vichy". Au grand dam de l'actuel maire divers-droite de la ville. (photo d'illustration du ministre de l'Intérieur le 4 juillet 2022)

    POLITIQUE - “Reconnaitre, ce n’est pas se repentir”. Le maire de Vichy n’a guère apprécié le message du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui, en commémorant la rafle du Vélodrome d’Hiver et les “plus de 13.000 juifs interpellés puis déportés” a évoqué la responsabilité de la “police de Vichy”.

    De fait, c’est particulièrement l’expression “police de Vichy” qui est visée par Frédéric Aguilera, actuel maire divers droit de la ville . “L’usage de l’expression ‘Vichy’ n’est qu’un moyen de refuser le processus de reconnaissance de la responsabilité de l’Eat français dans la collaboration”, répond l’élu au ministre ce lundi, exhumant par la même occasion un tweet de 2012 de Gérald Darmanin où il affirmait que “La France n’est pas responsable du Vel d’Hiv, car la France était à Londres”.

    À l’inverse, Frédéric Aguilera a salué sur Twitter le “discours parfait” de la Première ministre Élisabeth Borne qui n’a pas mentionné la ville de Vichy mais “la responsabilité de l’État français”.

    Cette sortie du maire divers-droite s’inscrit dans une lutte acharnée pour réhabiliter sa ville, comme le montre notre reportage ci-dessous , réalisé en mars 2021. Au HuffPost , Frédéric Aguilera avait confié son souhait de voir disparaitre l’expression “régime de Vichy”, qui selon lui “stigmatise” la ville et ses habitants. “Trop souvent, quand on entend la petite musique de nos dirigeants, (...) quand on entend ‘gouvernement de Vichy’ ou ‘régime de Vichy’ pour parler de cette période, il y a un coté ‘c’était Vichy donc ce n’était pas la France’”, déplorait-il à notre micro.

    Le maire proche de la droite a reçu le soutien du député et premier secrétaire du PS Olivier Faure. “Je vois aussi que Gérald Darmanin cherche à expliquer que c’est la police de Vichy, sous-entendu pas la police française, qui était à l’œuvre lors de la rafle du Vél d’Hiv. Il revient sur ce que Jacques Chirac lui-même avait admis et qui était une grande avancée dans notre devoir de mémoire”, a taclé ce lundi le socialiste sur Europe1.

    En 1995, Jacques Chirac avait marqué les esprits en reconnaissant, le premier, la pleine responsabilité de la France dans la Rafle du Vél d’Hiv, à laquelle aucun soldat allemand n’a participé. “Ces heures noires souillent à jamais notre histoire. La France ce jour-là accomplissait l’irréparable”, avait-il déclaré, suivi ensuite par ses successeurs.

    Emmanuel Macron s’est inscrit sur la même ligne lors de son discours dimanche, évoquant les atrocités de “la France de Vichy”. “C’est le devoir de la France, pour être fidèle à elle-même, de le reconnaître”, a déclaré le chef de l’Etat, depuis la gare de Pithiviers (Loiret), second lieu de déportation en France.

    À voir également sur Le HuffPost: Rafle du Vél d’Hiv : Macron et Borne appellent à “redoubler de vigilance” face à l’antisémitisme

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      Mathilde Panot maintient son tweet sur la rafle du Vél d'Hiv malgré la polémique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 18 July, 2022 - 08:13 · 5 minutes

    Mathilde Panot à l'Assemblée nationale, le 11 juillet 2022. Mathilde Panot à l'Assemblée nationale, le 11 juillet 2022.

    POLITIQUE - Après son tweet sur la rafle du Vél d’Hiv qui a fait bondir de nombreux élus ou ex-élus de la majorité, Mathilde Panot , présidente du groupe LFI à l’ Assemblée nationale maintient ses propos, mais tient à apporter des nuances sur l’interprétation de son tweet qui vise selon elle à “lancer l’alerte”.

    “Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du Vél d’Hiv. Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN”, avait posté la députée.

    Interrogée ce lundi 18 juillet sur franceinfo, Mathilde Panot n’a pas manqué de s’expliquer après le tollé suscité samedi . “Ce que j’ai voulu dire avec ce tweet, c’est que non seulement il y a 89 députés du RN à l’Assemblée et aussi qu’il n’est pas possible, pas admissible (...) de rendre hommage à Pétain. Il n’y a pas matière à lui faire un hommage. Il n’y a pas deux Pétain, il y a un seul Pétain et c’est un antisémite”, a rétorqué la présidente du groupe LFI.

    Vivement critiquée pour avoir, selon certains, comparé Emmanuel Macron à Philippe Pétain dans son tweet, la députée insoumise se défend également de toute comparaison de ce type.“Où voyez-vous dans mon tweet que je compare Emmanuel Macron et Pétain? Expliquez-moi où est-ce que j’ai fait un signe égal dans mon tweet. Bien sûr que non Emmanuel Macron n’est pas Philippe Pétain”, a-t-elle répondu.

    “Le tweet est une manière de rendre hommage à ces personnes mortes parce que juives et aussi une manière de lancer l’alerte sur le moment politique que nous vivons”, ajoute encore Mathilde Panot, qui n’a pas manqué de rappeler que l’ancien Chef d’état-major de l’Armée de terre avait été “frappé d’indignité nationale” et qu’il s’était vu “retirer tous ses titres militaires”, notamment pour sa responsabilité dans la déportation des victimes de la rafle du Vél d’Hiv .

    Sur Europe 1 ce lundi matin, le patron du PS, Olivier Faure a tenté de temporiser. S’il “regrette” que ces mots aient été prononcés ce jour-là (pour le 80e anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv)”, il remarque “qu’on s’acharne sur Mathilde Panot, qu’on oublie qu’il y a un député de la majorité relative qui a, de son côté considéré qu’il y avait deux Pétain et qu’il y avait un Pétain qu’il fallait continuer à honorer”. Mais au sein de la Nupes, les propos de la députée insoumise continue de diviser.

    La majorité ne décolère pas

    Une interprétation à laquelle ne souscrit pas le nouveau président du Crif. “Un tweet de ce type ne sert pas la mémoire de la Shoah et me paraît déplacé, a dénoncé ce lundi sur franceinfo Yonathan Arfi. Les comparaisons historiques fausses sont dangereuses”.

    Plusieurs membres du gouvernement ont également été interrogés ce lundi sur le tweet de la cheffe de file des Insoumis et la colère ne redescend pas. Selon Olivier Véran , porte-parole du gouvernement, le tweet de Mathilde Panot est “extrêmement cynique”.

    L’ancien ministre de la Santé se permet même un conseil au sujet des tweets de la députée. “Elle vous parle pas, elle vous engueule (...) Il faut éviter de franchir le point Godwin à chaque fois qu’on tweet sinon on prend un pseudonyme”, a lancé Olivier Véran, conseillant au passage d’“apaiser le débat en politique”.

    Même son de cloche pour Bruno Le Maire sur RTL. Le ministre de l’Économie reproche à Mathilde Panot de “jouer avec ce avec quoi on ne devrait jamais jouer: la douleur des mémoires”.

    Il ajoute avoir “très mal vécu ce tweet” et estime qu’en jouant de la sorte avec la rafle du Vél d’Hiv, la présidente du groupe LFI “sort du champ de la politique et de la démocratie”. Bruno Le Maire ajoute qu’il “espère que Mathilde Panot saura revenir sur ses propos”. Pour le moment il n’en est visiblement pas question, l’élue LFI a exclu de supprimer son tweet.

    À voir également sur Le HuffPost: Rafle du Vél d’Hiv : Macron et Borne appellent à “redoubler de vigilance” face à l’antisémitisme

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      Rafle du Vel d'Hiv: Macron appelle “les forces républicaines” à “redoubler de vigilance” face à l'antisémitisme

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 17 July, 2022 - 15:34 · 1 minute

    Emmanuel Macron a commémoré le 80e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv à Pithiviers, ce dimanche 17 juillet. Emmanuel Macron a commémoré le 80e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv à Pithiviers, ce dimanche 17 juillet.

    COMMÉMORATION - Emmanuel Macron a appelé ce dimanche 17 juillet “les forces républicaines” à “redoubler de vigilance” face à un antisémitisme “encore plus brûlant” et “rampant” qu’il y a vingt ans. Le président de la République commémorait le 80e anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv dans un discours à Pithiviers (Loiret) .

    “Ni Pétain, ni Laval, ni Bousquet, ni Darquier de Pellepoix, aucun de ceux-là n’a voulu sauver des Juifs. C’est une falsification de l’histoire que de le dire”, a également martelé le chef de l’Etat, critiquant en creux des déclarations d’Éric Zemmour pendant la campagne présidentielle . “Ceux qui s’adonnent à ces mensonges ont pour projet de détruire la République et l’unité de la Nation”.

    Emmanuel Macron a inauguré, en compagnie de rescapés, un nouveau lieu de mémoire dans l’ancienne gare de Pithiviers, d’où sont partis huit convois pour Auschwitz-Birkenau.

    À voir également sur Le HuffPost: Face aux antivax et à leurs étoiles jaunes, ce rescapé du Vel d’Hiv crie son indignation

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      Rafle du Vel d'Hiv: Panot lâchée par des élus de gauche après son tweet sur Pétain

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 17 July, 2022 - 14:01 · 4 minutes

    À gauche, plusieurs élus se désolidarisent de Mathilde Panot après son tweet sur Pétain (Illustration: Daniel Pier/NurPhoto Via Getty Images // Twitter) À gauche, plusieurs élus se désolidarisent de Mathilde Panot après son tweet sur Pétain (Illustration: Daniel Pier/NurPhoto Via Getty Images // Twitter)

    POLITIQUE - La polémique Panot continue d’enfler. Un tweet de la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot , reprochant notamment à Emmanuel Macron d’avoir “rendu honneur à Pétain” en 2018, suscite une volée de réactions indignées dans la majorité et au-delà, au jour des commémorations de la Rafle du Vel d’Hiv ce dimanche 17 juillet. Même à gauche, plusieurs membres de la Nupes se désolidarisent de ses propos.

    “Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du Vel d’Hiv . Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN”, a tweeté samedi Mathilde Panot. En 2018, Emmanuel Macron avait qualifié Philippe Pétain de “grand soldat” durant la Première Guerre mondiale, même s’il a ensuite “conduit des choix funestes”.

    Si, du côté de la majorité et du RN, on crie à l’indignation, le message a également du mal à passer du côté de la gauche et auprès de certains membres de la Nupes. C’est le cas du socialiste Jérôme Guedj, député socialiste de la Nupes.

    “Quand on s’offusque légitimement des équivalences hasardeuses et injurieuses, on s’abstient soi-même d’y céder. Donc de la même manière que LFI≠RN, Macron≠Pétain. Et surtout en une journée de commémoration et donc d’union nationale, produire de la polémique dessert la cause”, écrit-il sur Twitter.

    Un message qui a été approuvé et repartagé par l’un des hommes forts de la Nupes: Olivier Faure , premier secrétaire du Parti socialiste.

    Soutien de la Nupes, le sénateur socialiste de Paris David Assouline a également pris ses distances avec Mathilde Panot. “En ce jour, être digne c’est le minimum…”, a-t-il tweeté.

    Sa collègue écologiste Esther Benbassa a également mis le holà sur Twitter pour recadrer la députée, appelant à “laisser les morts en paix”, sans les “instrumentaliser”. Elle souligne aussi que “le macronisme”, bien qu’il soit leur adversaire, “n’est pas Vichy”. Et d’ajouter: “Dans votre tweet, je ne vois pas le mot ‘juifs’, c’est eux que la rafle a concernés.”

    Autre députée élue avec le soutien de la Nupes, Valérie Rabault a, à la manière d’Olivier Faure, repartagé un message très critique à l’encontre de l’insoumise. Il s’agit en l’occurrence de la réaction de Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie et opposante notoire à l’union entre son parti et La France insoumise. L’élue a ainsi déclaré avoir “mal à (sa) France (...), celle qui ne confond pas tout, ne brouille pas les destins, qui se souvient, transmet, sans instrumentaliser”.

    “Ce tweet est une honte absolue. Ça, ce n’est pas ma gauche. Ça, ce n’est pas la gauche”, s’est également indigné le maire PS de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, également opposé à la Nupes.

    “On peut avoir des désaccords politiques sans verser dans la haine, le confusionnisme et l’indignité”, a-t-il ajouté.

    À voir également sur Le HuffPost : Rafle du Vél d’Hiv’ : il y a 80 ans, “La France a perdu un peu de son âme”, rappelle Borne

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      Rafle du Vél d'Hiv' : il y a 80 ans, "la France a perdu un peu de son âme", déclare Borne

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 17 July, 2022 - 11:15 · 2 minutes

    HOMMAGE - “Le travail de mémoire, c’est de ne jamais laisser passer le moindre geste, le moindre mot.” La Première ministre Élisabeth Borne s’est rendue sur l’ancien site du Vélodrome d’hiver , dans le 15e arrondissement de Paris, ce dimanche 17 juillet. C’est là, il y a 80 ans jour pour jour, qu’ont été rassemblés des milliers de Juifs, hommes, femmes et enfants, avant d’être déportés vers des camps nazis, dont la plupart ne sont pas revenus.

    Si la Première ministre a insisté sur le devoir de mémoire des Français, elle a aussi réaffirmé la responsabilité de l’État français dans la rafle du Vel d’Hiv, “qui est allé plus loin que l’exigences des Nazis, en livrant notamment des enfants”.

    L’État français responsable

    “Ce sont bien nos lois qui ont imposé le fichage des juifs, leur mise au ban, a-t-elle martelé, devant une foule de responsables politiques, d’associations et d’enfants de rescapés. C’est bien notre police qui a cherché et arrêté des milliers de familles, sans distinction d’âge ou d’état de santé (...). Oui, ces jours de juillet, comme lors des rafles qui ont suivi, la France a perdu un peu de son âme.”

    Saluant le travail des historiens et les témoignages des rescapés au fil des années, Élisabeth Borne a rappelé l’importance des mots de Jacques Chirac, il y a trente ans, le 16 juillet 1995. Le président français reconnaissait pour la première fois la responsabilité de l’Etat dans la déportation et l’extermination de milliers de Juifs. “Ces paroles restent ancrées profondément en chacun de nous, car pour garder son honneur, notre pays devait et doit regarder son histoire en face,” a affirmé la Première ministre.

    Dimanche après-midi, c’est au tour d’Emmanuel Macron de prononcer un discours depuis l’ancienne de gare de Pithiviers, où sera inauguré un nouveau mémorial, là où des milliers de Juifs ont transité vers le camp d’Auschwitz.

    À voir également sur le HuffPost : Face aux antivax et à leurs étoiles jaunes, ce rescapé du Vel d’Hiv crie son indignation

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      Rafle du Vel d'Hiv: pourquoi la gare de Pithiviers a été choisie par Macron pour la commémoration

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 17 July, 2022 - 05:55 · 5 minutes

    Rafle du Vel d'Hiv: pourquoi la gare de Pithiviers a été choisie par Macron pour la commémoration (La gare de Pithiviers, nouveau lieu de mémoire de la Shoah. Par Geoffroy Van der Hasselt / AFP) Rafle du Vel d'Hiv: pourquoi la gare de Pithiviers a été choisie par Macron pour la commémoration (La gare de Pithiviers, nouveau lieu de mémoire de la Shoah. Par Geoffroy Van der Hasselt / AFP)

    COMMÉMORATION - “Le combat continue” contre l’antisémitisme, et Emmanuel Macron compte bien le rappeler ce dimanche 17 juillet, jour de commémoration du 80e anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv . Le président de la République doit prononcer, fait savoir l’Élysée, un “discours offensif” notamment contre le “révisionnisme historique”. Mais cette fois-ci, il ne le fera pas depuis le Vélodrome d’Hiver , à Paris.

    En effet, Emmanuel Macron le tiendra à partir de 15 heures sur le site de l’ancienne gare de Pithiviers (Loiret), second lieu de déportation en France après Drancy près de Paris, où un mémorial est inauguré ce dimanche.

    La traditionnelle cérémonie sur le site de l’ancien Vélodrome d’Hiver, un stade de Paris, aura lieu ce matin en présence de la Première ministre Élisabeth Borne.

    Le deuxième site de déportation français

    Le choix de la gare de Pithiviers n’est pas anodin. En 1942, huit convois sont partis vers les camps d’extermination , emportant avec eux 8400 déportés. “Ce qui fait que cette gare a été le deuxième site de déportation français après celui
    de Drancy”, a déclaré un conseiller de l’Élysée.

    “Cette gare, c’est le lieu où l’évènement français devient génocide européen. (...) C’est un lieu de mémoire unique en France”, rappelle Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, qui destine le lieu “principalement aux scolaires”.

    Au total, 16.000 Juifs ont été internés dans les camps voisins de Pithiviers et Beaune-la-Rolande ente 1941 et 1943. “Ce qui s’est passé ici est directement lié à la rafle du Vel d’Hiv” en juillet 1942, insiste Olivier Lalieu, le commissaire de l’exposition.

    Les gares, “angle mort de la mémoire”

    Ce dimanche le Mémorial de la Shoah inaugure donc ce nouveau lieu de mémoire. Avec ce site de 400 m2, qui appartient toujours à la SNCF, le Mémorial souhaite “renforcer le travail” du Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement du Loiret (Cercil).

    “C’est une priorité face à la montée de l’antisémitisme, du racisme et des complotismes. (...) Il y a un travail à faire avec les élèves: quelles ont été les conséquences du racisme dans l’histoire?”, affirme Jacques Fredj.

    Une salle de la gare est consacrée à un reportage photo poignant, quasiment minute par minute, de la rafle dite “du billet vert”, la première arrestation massive de Juifs en France. La police française avait convoqué et arrêté 3700 Juifs étrangers le 14 mai 1941. Ils seront ensuite envoyés dans les deux camps du Loiret, avant de constituer le premier convoi vers Auschwitz-Birkenau en mars 1942, afin de vider les lieux avant les grandes rafles de l’été.

    (Mémorial de la gare de Pithiviers par Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP) (Mémorial de la gare de Pithiviers par Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

    Une autre salle retrace “la litanie des huit convois” vers Auschwitz-Birkenau. Un par un, les trains s’affichent, avec les documents administratifs reproduits: rapports de police, de la préfecture, réquisition des gendarmes, préparation des wagons, etc. De quoi mettre en lumière le rôle des gares, “angle mort de la mémoire”.

    En face, sur des écrans géants, les photos des déportés assassinés se révèlent, train par train, détaille Olivier Lalieu, pour “ressusciter l’humain (...) derrière les chiffres”.

    Près de 13.000 juifs, en majorité des femmes et des enfants, furent arrêtés par la police française à Paris et dans sa proche banlieue les 16 et 17 juillet 1942 et internés au Vel d’Hiv dans des conditions terribles avant d’être déportés vers des camps d’extermination.

    Combattre le révisionnisme historique

    Lors de son discours, qui devrait durer une vingtaine de minutes, Emmanuel Macron va notamment s’attaquer au révisionnisme historique. “L’antisémitisme rôde encore et parfois de manière insidieuse et c’est très préoccupant”, note un conseiller du Président. “Un nouveau type de révisionnisme historique est apparu”, notamment sur le rôle du maréchal Pétain, a-t-il noté, ajoutant que le “combat” doit “de nouveau être mené”.

    Après cinquante ans de silence des autorités françaises, le président Jacques Chirac avait reconnu en 1995 la responsabilité de la France dans la Rafle du Vel d’Hiv, dans un discours resté gravé dans les mémoires. “La France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable”, avait-il lancé.

    Vingt-sept ans plus tard, “la France a changé”, a relevé l’Élysée. “Hélas, la société française n’en a pas fini avec l’antisémitisme”, a martelé le conseiller en rappelant les attentats visant des juifs et la “banalisation de débats” autour du régime de Vichy.

    (Photo prise en mai 1941 à la gare de Pithiviers où des étrangers de confession juive sont enregistrés par la police française à leur arrivée dans le camp. Ils seront ensuite déportés en Allemagne et en Europe de l'Est. AFP) (Photo prise en mai 1941 à la gare de Pithiviers où des étrangers de confession juive sont enregistrés par la police française à leur arrivée dans le camp. Ils seront ensuite déportés en Allemagne et en Europe de l'Est. AFP)

    Le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle Eric Zemmour (Reconquête!) a notamment soutenu que le maréchal Pétain avait “sauvé” des juifs français durant la Seconde Guerre mondiale.

    “Le sens de cette commémoration, c’est de se dire que le combat continue et que le président Macron continuera de suivre le chemin que le président Chirac avait tracé”, a dit le conseiller. “C’est un discours qui sera offensif sur le sujet compte tenu de ce que nous impose l’actualité depuis plusieurs années”, a-t-il dit. Le chef de l’État va “rappeler ce qui nous menace en tant que société et ce qui nous protège aussi”.

    Des rescapés de la Rafle du Vel d’Hiv seront présents. Des élus du Rassemblement national ont aussi été invités, par tradition républicaine, a détaillé l’Elysée, sans préciser s’ils seraient présents.

    À voir également sur Le HuffPost: Face aux antivax et à leurs étoiles jaunes, ce rescapé du Vel d’Hiv crie son indignation

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      Le tweet de Mathilde Panot sur la rafle du Vél' d'Hiv' électrise la majorité

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 16 July, 2022 - 21:19 · 3 minutes

    Mathilde Panot, ici à l'Assemblée nationale à Paris, le 11 juillet 2022. Mathilde Panot, ici à l'Assemblée nationale à Paris, le 11 juillet 2022.

    POLITIQUE - Ce dimanche 17 juillet marquera le 80e anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv’, ce vélodrome parisien dans lequel 8000 juifs furent enfermés avant d’être envoyés en camp de concentration durant la Seconde Guerre mondiale .

    L’occasion pour Mathilde Panot de se fendre, ce samedi 16 juillet, d’un tweet qui a fait bondir de nombreux élus ou ex-élus de la majorité, dont plusieurs ministres.

    “Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du Vél’ d’Hiv’. Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN!”, a écrit la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale.

    Ces mots ont aussitôt électrisé des membres du gouvernement, tel le ministre des Transports Clément Beaune qui demande à l’insoumise de ”[retirer] ce message et [présenter ses] excuses à la France, vite”.

    “Aucune limite dans l’indécence”, a lui réagi le ministre du Travail Olivier Dussopt, tandis que pour la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Isabelle Rome , c’est “la nausée”.

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      Pourquoi la Rafle du Vel d'Hiv est devenue le symbole de la déportation des juifs

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 16 July, 2022 - 09:39 · 3 minutes

    Pourquoi la Rafle du Vel d'Hiv, il y a 80 ans, est devenue le symbole de la déportation des juifs (Photo de la ministre de la Défense Florence Parly (2nd à droite) lors de la cérémonie d'hommage au Vélodrome d'Hiver le 21 juillet 2019 par Lionel BONAVENTURE / AFP) Pourquoi la Rafle du Vel d'Hiv, il y a 80 ans, est devenue le symbole de la déportation des juifs (Photo de la ministre de la Défense Florence Parly (2nd à droite) lors de la cérémonie d'hommage au Vélodrome d'Hiver le 21 juillet 2019 par Lionel BONAVENTURE / AFP)

    HITOIRE - La rafle du Vel d’Hiv il y a 80 ans, qui sera commémorée dimanche 17 juillet par le président Emmanuel Macron sur le site de l’ancienne gare de Pithiviers, est devenue le symbole de la déportation des Juifs sous l’Occupation en France.

    Le 16 juillet 1942 et les jours suivants, à la demande des Allemands, plus de 13.000 Juifs - dont 4115 enfants - sont arrêtés à leur domicile à Paris et en banlieue par 9000 fonctionnaires français, dont environ 5000 policiers sous les ordres de René Bousquet, chef de la police de Vichy.

    Entassées dans des autobus, 8160 personnes, y compris les vieillards et les malades, sont conduites au stade du Vélodrome d’Hiver , sur le quai de Grenelle (XVe arrondissement de Paris).

    Quelques dizaines de survivants sur 13.000 personnes

    Le 22 juillet, elles sont évacuées vers les camps de Drancy (Seine-Saint-Denis, banlieue nord), de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (Loiret, à une centaine de km au sud de Paris) puis envoyées en camps d’extermination. Quelques dizaines d’adultes seulement survivront .

    L’armistice signé en 1940 obligeait la police française à exécuter les ordonnances de la puissance occupante. La police du gouvernement de Vichy devient ainsi un bras armé des Allemands. Lors de la rafle, le nombre des personnes arrêtées a été bien inférieur aux attentes des Allemands. Des fuites dans la police ont permis à beaucoup d’y échapper.

    Cette rafle représente toutefois à elle seule plus du quart des 42.000 Juifs déportés de France à Auschwitz en 1942, dont seuls 811 reviendront chez eux après la fin de la guerre.

    Refus de reconnaître la responsabilité de l’État français

    De Gaulle, à la Libération puis lors de son retour au pouvoir de 1958 à 1969, et ses successeurs à l’Élysée, jusqu’au socialiste François Mitterrand, se refusent à reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation des juifs. Pour eux, il n’y eut, durant l’Occupation allemande, qu’une seule France légitime, celle de la France libre représentée par de Gaulle, en exil à Londres.

    Mais les travaux des historiens, la parole libérée des survivants et les procès d’Adolf Eichmann en Israël, de Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon en France, contribuent à faire progressivement évoluer l’attitude des autorités françaises.

    Le président François Mitterrand instaure en 1993 une “journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite ‘gouvernement de l’État français’ (1940-1944)”. Cette commémoration est fixée à la date anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv.

    “La vérité, c’est que ce crime fut commis en France, par la France”

    Enfin, pour la première fois au plus haut sommet de l’État, un président, Jacques Chirac, reconnaît la responsabilité de la France dans les déportations de Juifs. “Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français”, dit-il le 16 juillet 1995.

    En juillet 2012, le président François Hollande va plus loin : “la vérité, c’est que ce crime fut commis en France, par la France”. Il soulève les critiques de responsables de droite (Henri Guaino) et de gauche (Jean-Pierre Chevènement) tandis qu’au Front national, on appelle à “cesser de culpabiliser les Français”.

    En juillet 2017, Emmanuel Macron, nouvellement élu président, réaffirme, pour le 75e anniversaire de la rafle, la responsabilité de la France et prononce un plaidoyer contre l’antisémitisme et le racisme, en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

    Après avoir affirmé, en avril 2017, que la France n’était “pas responsable du Vel d’Hiv” , la patronne du Rassemblement national (ex-Front national) Marine Le Pen change radicalement de discours en juillet 2020, saluant la “mémoire” des victimes de la rafle du Vel d’Hiv et dénonçant “ les nouveaux prêcheurs de haine ” qui “s’en prennent à nos compatriotes juifs”.

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