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      Le cercle vicieux du quiet quitting et du déclin de l’organisation

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 15 March, 2023 - 03:40 · 5 minutes

    Le « quiet quitting » est la nouvelle expression en vogue. Elle décrit le fait pour des employés de quitter leur entreprise discrètement, sans faire d’esclandre, sans même parfois prévenir. Un jour, ils ne sont plus là. Ce n’est pas simplement un problème de ressources humaines car il peut mettre en danger toute l’organisation et entraîner son déclin à plus ou moins court terme. Il constitue donc un enjeu stratégique.

    Pour comprendre ce qui est en jeu, on peut utiliser les travaux d’Albert Hirschman, auteur du fameux Défection et prise de parole . Hirschman étudie la loyauté des individus à une institution. Il observe qu’une personne insatisfaite a trois options : elle peut soit prendre la parole et protester, soit se taire et supporter l’insatisfaction, soit faire défection, c’est-à-dire partir sans protester.

    Prendre la parole et protester a un coût qui peut parfois être très important. Lorsque nous sommes dans un restaurant médiocre et que le chef nous demande si tout va bien, il est bien plus simple pour nous de répondre Oui avec un grand sourire que de lui dire la vérité. Nous serons partis dans quelques minutes pour ne plus jamais revenir ; à quoi bon se lancer dans un échange où il est probable que le chef prendra mal nos observations ?

    Nous n’avons pas intérêt à investir dans la relation, le coût perçu est trop élevé. Sans le savoir, le chef se prive d’un feedback précieux pour améliorer sa prestation.

    Dans d’autres contextes, la prise de parole peut être durement pénalisée. C’est évidemment le cas dans les régimes dictatoriaux et à un moindre degré dans certaines organisations. Beaucoup d’entre elles ne veulent objectivement pas de prise de parole malgré leurs affirmations. Ainsi ce consultant me racontait qu’un de ses clients menait des sondages très réguliers sur l’ambiance de ses collaborateurs, et que ces sondages étaient anonymes. Le fait que ces sondages soient anonymes, lui fis-je remarquer, ne dit-il pas tout ? Ne faut-il pas implicitement reconnaître qu’il y a un risque à parler pour garantir l’anonymat ? C’est pour cela que la défection est plus intéressante.

    La défection est plus intéressante

    Elle l’est d’autant plus que depuis quelques années, les portes de sortie se sont développées.

    Désormais, changer d’employeur n’est plus vu comme une tare. On peut également rejoindre une startup ou se lancer comme indépendant. En résumé, le grand changement de ces dernières années est que les bons éléments disposent désormais de nouvelles options à la fois faiblement risquées et potentiellement très intéressantes. Le coût de prise de parole reste élevé tandis que le risque lié à la défection diminue, et son gain potentiel augmente. Pas étonnant que le « quiet quitting » ait le vent en poupe.

    Mais on ne peut pas toujours partir facilement, comme dans un restaurant. Certains employés insatisfaits auront du mal à trouver un autre emploi. Le risque peut être d’autant plus élevé qu’ils ont par ailleurs des contraintes financières (prêt immobilier par exemple). Quand on n’est pas un « bon élément » (au sens où on trouverait facilement autre chose), on reste coincé dans une organisation non performante. On ne peut pas prendre la parole car c’est trop risqué et on ne peut pas partir car c’est également trop risqué. Pas étonnant qu’il s’en déduise une forte frustration et une aliénation vis-à-vis de l’organisation : on voit celle-ci à la fois comme la cause de sa misère et comme une bouée de sauvetage.

    Le cercle vicieux du quiet quitting et du déclin de l’organisation

    C’est ainsi que se met en place un cercle vicieux très dommageable pour l’organisation.

    À tout moment, il existe un niveau de performance acceptable pour les membres. Si ce niveau baisse, les plus performants deviennent insatisfaits. Ils ont alors deux options : prendre la parole ou partir. Si le coût de prise de parole est jugé élevé, cette option est abandonnée et ils partent. Privée de ses meilleurs éléments, l’organisation voit à nouveau son niveau de performance baisser d’un cran.

    Cette baisse de performance rend insatisfaite une nouvelle cohorte de membres, les plus performants après le départ des précédents et le cycle se répète. Il s’accélère même car rapidement ne restent que ceux qui ne peuvent pas aller ailleurs. Les meilleurs éléments sont partis depuis longtemps. La probabilité qu’il y ait prise de parole diminue avec le temps et donc la possibilité pour l’organisation de réagir aussi. Elle est prise dans une spirale de déclin, elle se vide littéralement de sa substance. Chaque cycle rend plus difficile son redressement.

    Ce qui était au début un problème de ressources humaines est devenu un problème stratégique, mais lorsque la prise de conscience de la nature stratégique du problème se produit, il est généralement trop tard.

    Briser le cercle vicieux

    Un cercle vicieux est par définition difficile à briser. Au bout d’un moment, ceux qui restent ne sont ni disposés ni capables de prendre la parole de façon constructive. Ceux qui le pouvaient sont partis.

    Pour la direction générale la seule façon pour s’en sortir est de recréer un contexte pour ce faire. Il faut agir de façon déterminée pour que la prise de parole redevienne possible et intéressante. Elle doit s’engager de façon crédible et cet engagement doit être la base du recrutement de nouveaux employés qui s’inscriront dans cette posture de vérité, et en priorité des leaders.

    « Il n’est de richesse que d’hommes » disait Jean Bodin . Les stratèges feraient bien de ne pas oublier cette leçon de sagesse.

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      Nucléaire : de 220 000 vers 300 000 emplois !

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 9 March, 2023 - 03:50 · 2 minutes

    En ce jeudi 9 mars 2023 se déroule à Blois une « journée d’affaires du nucléaire » dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire (du 6 au 10 mars) organisée sur l’ensemble du territoire national.

    Recrutements !

    Pour faire face aux futurs besoins de recrutements massifs, EDF et la Chambre de commerce et d’industrie France (CCI France) ont signé en 2018 un accord de coopération concernant la production d’énergies décarbonées (nucléaire et renouvelable) au profit du développement économique des territoires.

    Cette journée d’affaires du nucléaire permettra la rencontre entre les entreprises sous-traitantes potentielles de la filière nucléaire et les donneurs d’ordres en partenariat avec Pôle Emploi.

    Selon un représentant d’EDF (Jean-Paul Combémorel) : « Nous entrons dans une période qui, sur environ cinq années, va constituer un pic d’activité dans le cadre des travaux du grand carénage. C’est dire si nos besoins sont importants dans tous les métiers de l’industrie ».

    Les profils recherchés s’étalent de poste d’exécutant à celui d’ingénieur :

    « Ce sont tous les métiers traditionnels de l’industrie : électromécanique, électricité, soudure, chaudronnerie, nettoyage industriel […] Les perspectives sont nombreuses si l’on considère que la filière représente actuellement en France 220 000 emplois, et qu’il en faudra 300 000 à l’horizon 2035, soit 10 à 15 000 recrutements chaque année ».

    Une filière accessible aux entreprises locales

    Une idée reçue demeure sur le nucléaire dans la tête des patrons de petites et moyennes entreprises : cette filière exigeante serait difficile à intégrer.

    Or, le nucléaire est tout à fait accessible aux entreprises locales.

    Contrairement aux fausses promesses faites pour les énergies renouvelables , notamment éoliennes et solaires, les emplois dans le domaine du nucléaire sont durables et non délocalisables… en Chine.

    Une source d’énergie durable

    La richesse de la France et de l’Europe est amputée depuis plus de 20 ans par les choix énergétiques désastreux des gouvernements successifs et des élus irresponsables influencés par des écologistes antinucléaires.

    Des décisions délirantes ont conduit à limiter ou à vouloir supprimer la production électronucléaire pour développer les énergies renouvelables intermittentes (EnRI), surtout l’éolien et le photovoltaïque (PV) qui sont ruineux et fatals .

    Selon le nouveau PDG d’EDF Luc Rémond lors de son audition à l’Assemblée nationale le 28 février 2023, il est donc grand temps que la « collectivité » (citoyens, gouvernement et élus) soutienne le nucléaire sur le long terme.

    La filière représente aujourd’hui 220 000 emplois qualifiés non délocalisables et elle en représentera près de 300 000 à l’horizon 2035.

    Les bonnes volontés et les talents sont recherchés partout en France… dans le nucléaire !

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      Faut-il recruter des profils atypiques pour encourager l’innovation ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 24 February, 2023 - 03:50 · 7 minutes

    Recruter des profils atypiques pour encourager l’innovation, cela semble logique : l’homogénéité de son corps social est un danger mortel pour une organisation dans un monde qui change rapidement. Enfermée dans un modèle unique qui fonctionne comme des œillères, celle-ci est en proie aux surprises stratégiques, incapable de voir le monde qui change. Logique donc, mais ça ne marchera pas car ils se heurteront aux modèles mentaux de l’organisation. Encore une de ces fausses bonnes idées qui coûtent cher à nos organisations.

    L’un de mes amis a travaillé chez un grand constructeur automobile allemand. Il me racontait que les ingénieurs recrutés par la firme à la sortie de l’école arrivaient la tête pleine d’idées mais qu’au bout de six mois, ils étaient entrés dans le cadre. « La lumière s’est éteinte en eux. » Ils resteront certainement de bons ingénieurs et l’entreprise est très performante, mais seront bien dans le cadre et plus du tout atypiques. Car s’obstiner à rester atypique c’est perturber le fonctionnement du groupe et s’exposer tôt ou tard à un rejet du corps social. S’il veut rester dans l’organisation et y faire carrière, il a tout intérêt à se conformer. Il peut bien se dire que c’est pour mieux contribuer de façon atypique plus tard, mais c’est une illusion. Une lumière éteinte se rallume difficilement quelques années après lorsqu’on a basé sa réussite sur le conformisme.

    Le profil atypique se heurte aux modèles mentaux

    Car un nouveau recruté arrive dans une organisation qui a ses propres modèles mentaux .

    Ces modèles traduisent la façon dont elle voit le monde et dont, pour simplifier, elle définit sa façon de créer de la valeur. Plus l’organisation a connu le succès, plus ces modèles sont ancrés, invisibles et considérés comme évidents, comme l’eau pour le poisson. Le conformisme est simplement le nom péjoratif que l’on donne au respect de ces modèles qui, pourtant, explique le succès jusque-là. Logiquement, un profil atypique, autrement dit qui vient avec des modèles mentaux différents, suscitera une réaction immunitaire au sens où l’organisation va se sentir mise en danger. Il n’y a aucune chance que le nouveau venu les fasse évoluer par lui-même.

    Les deux options rationnelles pour lui sont alors soit de se conformer, soit de partir. Le premier choix a été dominant pendant très longtemps tant les avantages d’un travail dans une grande entreprise (sécurité, prestige, etc.) étaient grands. Mais le développement de nouvelles alternatives socialement prestigieuses, comme travailler dans une startup, et les évolutions de valeurs, font que de moins en moins d’employés acceptent de se conformer et préfèrent partir, voire de ne même pas postuler. Cette puissance des modèles mentaux explique pourquoi le recrutement de profils atypiques pour renouveler l’organisation et la rendre plus innovante est une fausse bonne idée. Toute stratégie de diversité basée sur cette croyance est vouée à l’échec.

    Cette difficulté à s’appuyer sur des profils atypiques concerne également les équipes. C’est en particulier vrai dans les nouveaux domaines (RSE) ou les nouvelles technologies (IA, digital) qui souvent réclament non seulement des compétences nouvelles mais des modèles mentaux différents, c’est-à-dire des croyances différentes sur des aspects fondamentaux de l’activité de l’organisation.

    Un bon exemple est celui de cette grande entreprise française qui a voulu, il y a quelques années, miser sur le big data . Prenant le train en marche assez tard, elle décide de frapper fort et recrute à prix d’or une équipe d’ingénieurs. Pour bien souligner l’importance du projet, elle installe cette équipe dans son siège social, situé dans un beau quartier de Paris. La direction générale a été claire : il s’agit de changer la culture de l’entreprise pour qu’elle soit plus « pilotée par la data » (sic). Deux ans plus tard, le projet est abandonné, l’équipe dissoute et la perte sera de plusieurs dizaines de millions d’euros. Que s’est-il passé ? Là encore, un choc de modèles mentaux et une réaction immunitaire du corps social.

    L’organisation se retrouve en effet dans une situation paradoxale : les nouveaux atypiques sont encensés par la direction générale qui leur accorde un grand prestige (meilleurs bureaux, gros budgets, salaires élevés, privilèges) pour s’assurer de la réussite du projet, tandis que les anciens sont implicitement présentés comme ringards.

    Or, et sans doute pour longtemps, ce sont eux qui font vivre l’organisation et en assurent le fonctionnement au quotidien. Ce sont eux qui financent les nouveaux. Pas étonnant que le ressentiment gagne et que la greffe ne prenne pas. Cet échec tient aussi à des situations que l’on pourra considérer comme anecdotiques, mais à tort. Imaginez la cafétéria le midi : les anciens, soignés et avec des habits de marque y croisent des jeunes en jean, cheveux longs, piercing et tatouages. Les deux tribus se regardent consternées l’une par l’autre. « Les barbares sont parmi nous », murmurent les premiers. « Les ringards n’ont honte de rien » se disent les seconds. Chacun est enfermé dans son modèle et tout le monde est perdant. C’est dans le réel que se noient les stratégies les plus sincères.

    Recruter des profils atypiques est risqué

    Le dilemme est le plus marquant au niveau du manager. La RH le presse de recruter des profils atypiques. Supposons qu’il y soit tout à fait favorable, bien conscient de la nécessité d’apporter un peu d’oxygène dans son équipe. Il a donc en face de lui un candidat atypique. Celui-ci est arrivé en retard et en jean. Il pose son téléphone sur la table au début de l’entretien. En bref, il viole d’entrée de jeu une série de codes que le manager considère pourtant comme évidents. Mais bon, celui-ci persévère. La RH l’a prévenu : ne vous laissez pas égarer par les apparences, le fond est bon. Sauf que. Le manager a une équipe à gérer. Il est responsable de son bon fonctionnement. Il va donc devoir mettre en balance, d’une part, le souhait sincère d’avoir un peu plus de profils atypiques et d’autre part, l’impératif de fonctionnement de l’équipe. Or, c’est sur ce dernier critère qu’il est évalué. Il sait que la moindre performance de son équipe sera sanctionnée collectivement. Il va donc rationnellement résister au recrutement du profil atypique. Ce qui se passe ici est que la direction générale, via la RH, a déterminé un objectif dont elle n’assume en pratique pas la responsabilité. Elle fait porter au manager le coût et le risque d’un recrutement de profil atypique. Autrement dit, elle se défausse sur lui.

    Si la direction générale estime important de diversifier le corps social avec des profils atypiques, elle doit assumer le coût et le risque associés et déterminer des dispositifs de management appropriés pour que son intention soit effectivement traduite dans les faits sur le terrain. Comme je le suggère dans mon ouvrage Petites victoires , une façon de faire serait pour elle de commencer par travailler avec quelques managers volontaires et s’engager auprès d’eux à accepter des performances moindres et à fournir un accompagnement du nouveau salarié et du manager pour s’assurer que les choses se passent bien.

    Pour innover, c’est l’organisation qui doit devenir atypique

    Si pour être plus innovant la diversification du corps social est une nécessité évidente dans un monde complexe et en changement rapide, elle ne doit pas être faite de manière naïve.

    Il ne s’agit pas tant de recruter des profils atypiques que de faire en sorte que l’organisation puisse penser et agir de manière atypique, c’est-à-dire se libérer de ses modèles mentaux. Il doit s’agir d’un effort collectif et systémique dans lequel l’engagement de la direction générale est indispensable. Se contenter de recruter des profils atypiques permettra sans doute de se donner bonne conscience mais ne mènera nulle part.

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      Travail : la grande évasion

      Pierre Robert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 6 December, 2022 - 04:30 · 7 minutes

    La notion de « fuite devant la monnaie » est familière aux économistes.

    Celle de « fuite devant le travail » pourrait bientôt s’imposer dans le champ de leur réflexion au vu de la situation de pénurie de main-d’œuvre observée dans de nombreux secteurs et de l’émergence de comportements sociaux dévalorisant l’effort.

    Cherche conducteur de tramway désespérément

    On sait que l’hôtellerie et la restauration peinent à attirer des candidats . Mais on observe aussi des difficultés aiguës de recrutement de professeurs, de soignants, de soudeurs, d’électriciens, de plombiers, de menuisiers et même de conducteurs de transport en commun que les opérateurs ont de plus en plus de mal à trouver .

    On en est arrivé au point où une compagnie comme Keolis, une filiale de la SNCF, est réduite à embaucher des étudiants et des jeunes retraités pour conduire ses tramways en Île-de-France. Dans une annonce parue sur son site le 22 novembre dernier elle propose des contrats à durée indéterminée à temps partiel pour transporter les passagers sur la ligne T9 qui relie Paris à Orly.

    Outre ses offres de primes et de treizième mois, l’entreprise s’engage formellement à trouver l’« organisation de travail la mieux adaptée (aux) contraintes personnelles » des nouvelles recrues, une promesse tout à fait en phase avec l’esprit du temps. Comme le montrent de nombreuses enquêtes internationales reprises par l’ASMP, dans leur grande majorité les salariés français attendent énormément de leur travail sans être toujours disposés à donner beaucoup en échange. C’est ce que confirment les résultats d’une enquête récente menée par la fondation Jean Jaurès.

    Génération flagada

    Publiée le 21 novembre dernier, elle s’intitule « Les jeunes et l’entreprise : quatre enseignements . »

    Selon son auteur, Jérémie Peltier, la crise sanitaire a marqué un tournant, « un moment d’interrogation sur le travail, sur la qualité de vie au travail, sur la place du travail dans la vie des individus. Il y a eu comme une relativisation de la place du travail dans la vie des jeunes. Il est moins statutaire, moins identitaire. Il y a une dimension sacrificielle qui existe beaucoup moins qu’avant ».

    Il est en effet frappant de constater que pour la majorité des 18-24 ans (certains encore étudiants, d’autres ayant un emploi), l’entreprise est avant tout « un lieu du vivre ensemble », une entité ayant pour mission de s’engager dans la défense de la planète , un outil pour faire avancer certaines causes (égalité homme/femme, lutte contre les discriminations)

    Pour 40 % d’entre eux le rôle principal d’une entreprise est de favoriser l’épanouissement de ses membres, c’est-à-dire de leur donner les moyens « d’acquérir la plénitude de leurs facultés intellectuelles et physiques » tout en leur permettant de mener une vie de famille épanouie.

    La valeur qui leur donne le plus envie de rejoindre un employeur est dans 57 % des cas « le respect ». Si leurs valeurs personnelles ne sont pas respectées, nombre d’entre eux croient dans les vertus du quiet quitting , attitude consistant à systématiquement en faire le moins possible. Manifestement les positions de David Graeber estimant que 80 % des emplois sont des bullshit jobs n’ayant aucun sens ont cheminé dans les esprits. Cela n’empêche nullement les sondés de déclarer que leur principale attente vis-à-vis de leur employeur est d’être bien payé.

    À l’évidence, il leur échappe qu’une entreprise est avant tout un lieu de production de biens et de services, que comme toute organisation elle impose des contraintes à ses membres et qu’un travail hautement productif est la condition sine qua non de la prospérité. Voyant dans l’entreprise un outil de développement personnel, il est logique qu’ils critiquent leurs ainés en estimant qu’ils ont beaucoup trop sacrifié leur vie privée à leur vie professionnelle. C’est pourtant au travail des générations passées qu’ils doivent les conditions matérielles d’une existence bien plus douce qu’autrefois.

    La France, une URSS qui aurait réussi ?

    On peut raisonnablement faire l’hypothèse que ces attitudes et ces comportements ne sont pas sans lien avec le degré très élevé de socialisation de notre économie : très faibles coûts des études universitaires, gratuité de nombreux services publics, omniprésence de l’État providence, multiplicité des aides et des revenus sociaux.

    Dans ce contexte la France se rapproche désormais dangereusement d’une situation à la soviétique où les gens ne sont plus motivés à travailler.

    Dans la défunte URSS où chacun était autoritairement affecté à un emploi, le chômage était inexistant.  Mais en l’absence de motivation au travail et d’innovation, les gains de productivité étaient très faibles et le pouvoir d’achat stagnait à un très bas niveau dans un contexte de pénurie généralisée. Ce cercle vicieux nous menace aujourd’hui, à l’heure où le rêve d’un pays sans usine tourne au cauchemar. Il y a une quarantaine d’année nos élites ont de fait enclenché une série de décisions qui nous ont conduit là où nous sommes arrivés, un pays déserté par l’industrie et peuplé de personnes allergiques au travail, un pays autrefois sûr de lui mais aujourd’hui surendetté.

    La pénurie d’électricité qui nous menace de coupures à répétition cet hiver est un symptôme de plus de cette évolution funeste. Si le parc nucléaire dont nous avons hérité du travail et des impôts des générations précédentes est dans un si lamentable état, c’est le fruit d’une politique énergétique délibérée. L’industrie nucléaire où nos entreprises ont jadis brillé a été jugée à l’aune de critères politiques et moraux biaisés : trop centralisée, trop polluante, trop dangereuse, il fallait impérativement réduire son emprise. Aujourd’hui nos centrales fonctionnent à la moitié de leur potentiel. Pour les remettre en état il faut faire appel à des soudeurs étrangers en grande partie américains car nous avons négligé de former le personnel compétent.

    En misant tout sur les services et la création d’emplois tertiaires, en accablant l’industrie de taxes trop lourdes et de normes environnementales trop contraignantes, on l’a laissé filer à l’étranger. Exit donc l’industrie qui pue, qui pollue, qui est mauvaise pour la planète, cette entité mystérieuse dont il faut aveuglément « prendre soin ».

    En revanche, la finance a prospéré enrichissant au passage tant de nos anciens hauts fonctionnaires passés avec armes, bagages et pantoufles dans le privé. Cette caste a donné un très mauvais exemple en cumulant de très hautes rémunérations, des parachutes dorés, des retraites chapeaux et autres moyens d’enrichissement rapide. Après des décennies d’économie dirigée, ce qui a émergé de cette fusion entre la haute administration et les milieux d’affaires c’est un capitalisme de connivence pas si lointain de celui qui s’est imposé en Russie dans l’ère post soviétique.

    Le grand public a retenu que le travail n’était pas le meilleur moyen d’améliorer sa condition, que l’idéal était de trouver un moyen de faire fortune très vite et très jeune et que si on n’y parvenait pas il restait le loto.

    Une apathie dangereuse

    La population active se compose aujourd’hui en majorité de personnes du tertiaire effectuant si possible en télétravail des tâches de plus en plus dématérialisées. Dans cet environnement, elles tendent à perdre le contact avec les réalités économiques de base, d’autant plus que l’enseignement d’économie qu’ils ont pu recevoir a été le plus souvent indigent . Cela les incline à croire dans les vertus de l’argent magique et dans la toute-puissance de l’État pour les protéger en dernier ressort.

    Si on se tourne vers le passé, la chute de l’ex-URSS devrait pourtant leur donner toutes les raisons d’en douter. Une économie qui ne fait pas de gains de productivité et dont la production n’est pas compétitive est vouée à s’effondrer.

    Si on se tourne vers l’avenir, le tableau n’est pas plus rassurant.

    Comme souvent, une œuvre de science-fiction permet de s’en faire une idée. Dans Zardoz , un film de 1973, John Boorman met en scène une société d’individus vivant éternellement jeunes dans un univers où ils sont protégés de tout et même de la mort grâce à une intelligence artificielle. Mais, avec le temps, ils ont fini par sombrer dans l’apathie et leur bulle est détruite par des brutes venues du monde extérieur.

    Pendant que nous nous querellons pour savoir s’il faut ou non travailler plus longtemps ou constitutionnaliser l’IVG , la Chine s’arme massivement, les États-Unis se réindustrialisent à grande vitesse en utilisant tous les leviers de leur hégémonie et la Russie post-soviétique envahit ses voisins…

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      Mon nouveau projet d'ampleur

      raspbeguy · pubsub.gugod.fr / atomtest · Saturday, 16 September, 2017 - 22:00 · 7 minutes

    Une fois n'est pas coutume, je vais exceptionnellement faire mon Korben et je vais faire de la pub à mes propres projets. Parce qu'on est jamais aussi bien servi que par soi-même. Je vous présente Clickstart. Enfin, ce qui sera Clickstart. Il s'agit d'une idée qui me trotte derrière la tête depuis p...

    Une fois n'est pas coutume, je vais exceptionnellement faire mon Korben et je vais faire de la pub à mes propres projets. Parce qu'on est jamais aussi bien servi que par soi-même.

    Je vous présente Clickstart. Enfin, ce qui sera Clickstart. Il s'agit d'une idée qui me trotte derrière la tête depuis plus d'un an maintenant. J'ai pris conscience que l'extension de domaine .ART était enfin sorti de sa période landrush et que tout le monde pouvait à présent en acheter un domaine sans être obligé d’hypothéquer un de ses reins. J'ai donc acquis le domaine, ce qui a mentalement déclenché la processus de production.

    Clickstart, c'est une plateforme visant à créer une communauté d'artistes débutant et/ou en manque de moyens de gagner de la popularité, dans laquelle chacun sera libre de partager son travail et de faire son trou comme il peut. Aucune censure n'y sera mise en place (mis à part sur le contenu prohibé par la loi, tel le contenu pédopornographique) avec création de filtres pour ne pas heurter les utilisateurs les plus sensibles. Tous les arts sont concernés, pour peu qu'il ait un support : Musique, livres, cinéma, jeux-vidéos, dessin, photo... De nouvelles catégories pourront être créées au besoin.

    Voici une liste des fonctionnalités qui seront au rendez-vous, à plus ou moins grande échéance :

    Dès le jour de sortie :

    • Pages personnelles avec description, mise en avant des travaux préférés par le publique ou par l'artiste, diverses infos, liens externe, et cætera.
    • Comptes d'utilisateurs non-artistes.
    • Groupes de travail, permettant à plusieurs artistes de collaborer et présenter leur travail sur un pied d'égalité.
    • Liens de téléchargements, dans un premier temps sur des serveurs externes.
    • Travaux classés par type d'art (catégories) et par style artistique (étiquettes).
    • Commentaires de la communauté sur les œuvres et sur la page des artistes/groupes.
    • Flux de nouvelles (RSS/Atom) propres à un artiste/groupe/catégorie/étiquettes.

    À long terme :

    • Mise à disposition d'un espace d'hébergement pour les œuvres.
    • Page entièrement personnalisable pour les artistes (possibilité de créer ses propres CSS).
    • Création automatique de fichiers torrents pour proposer une alternative au téléchargement direct.
    • Création de galeries de favoris.

    Des questions ?

    C'est quoi ton argument face aux trucs qui existent déjà genre Bandcamp, Deviantart, Soundcloud, YouTube, etc ?

    Déjà, un peu de compétitivité n'a jamais fait de mal. Ensuite, ces plates-formes ont en commun de ne présenter qu'un unique type d'art. Et ne venez pas me dire que YouTube propose plusieurs types d'art : c'est peut être vrai, mais YouTube a clairement été conçu pour de la vidéo. Les morceaux de musiques qui y sont présents ne sont que des bandes sons de vidéos, en glorieux MP3 pourri (ou autre format avec pertes, je sais plus).

    Je pense qu'il est nécessaire qu'il existe un endroit où toutes les formes d'art puissent cohabiter, sachant que souvent des œuvres sont tout bonnement inclassable. Je souhaite également que la plateforme soit très à l'écoute de ses utilisateurs : Si quelque chose est impossible, on réfléchit et on trouve une solution.

    Il faut également savoir que l'intégralité du code source du site sera mis en licence libre. Bah oui, je reste un gentil du net quand même.

    D'autre part, il faut aussi prendre en compte le public visé par cette plateforme. C'est bel et bien les artistes tout frais qui seront visés. Le site sera pensé de telle sorte qu'il soit une aubaine pour tous ces nouveaux artistes et peu avantageux pour un artiste devenu populaire.

    Tu vas interdire aux gros artistes d'utiliser ta plateforme ? Même Johnny Hallyday ?

    Interdire, bien sûr que non, soyons sérieux. Sur quel critère ? Quelle limite de popularité pourrait-on se fixer ? De toute façon, je crois bien que c'est pas vraiment autorisé de refuser l'accès à quelqu'un pour de telles raisons, et c'est en plus contre toutes mes convictions. Non, absolument rien ne sera différent dans les conditions d'utilisation pour un Gérard Lagratte, plombier de métier se sentant l'âme d'un artiste, et un Johnny Hallyday ou une Lady Gaga. Toute l'astuce étant que dans ce dernier cas de figure, l'artiste n'a aucun intérêt à utiliser la plateforme (en tant qu'artiste entendons-nous bien). Pareil pour les artistes arrivés petits, mais devenant "trop" populaires : ils vont vite se sentir à l'étroit sur Clickstart et ils partiront d'eux même vers d'autres horizons. C'est pas que je veux qu'il partent, c'est juste comme ça, on ne peut offrir que ce qu'on a dans une certaine limite.

    Est-ce que les artistes pourront vendre leur œuvres sur Clickstart ?

    Absolument pas. Ce serait bien évidemment à la fois une tonne de paperasse et de contrôle fiscaux pour moi, et en opposition avec le fil rouge du site. Sur Clickstart, on gagne de la popularité et du respect de la communauté. Pas d'argent. Il existe des plate-formes très efficaces pour ça. Donc je te coupe tout de suite sur ta prochaine question : non il n'y aura pas de DRM. Autant je n'ai rien contre gagner de l'argent avec son art, ce qui est normal, autant les DRM, j'affirme haut et fort que c'est mal.

    Tu as assez de place sur tes disques pour héberger tout le contenu artistique des utilisateurs ?

    Ta question est bête, Antoinette, mais le sujet ne l'est pas, Roberta. Bien entendu que quand le site gagnera en popularité, si tout le monde dépose du contenu comme des gros porcs, je vais vite poser la clef sous la porte. Mon plan d'attaque est d'imposer des quotas, genre pas plus de 5 Go par utilisateur dans un premier temps. Il faudra que j'y réfléchisse. Ensuite, si la demande d'espace supplémentaire est forte et/ou y a vraiment plein d'utilisateurs (ce qui est une bonne chose hein), je vais devoir proposer des plans payants. Eh oui, l'espace disque, c'est pas gratuit malheureusement, si vous me croyez pas, allez lire mon tutoriel sur le RAID. Ça ne m'a jamais dérangé de mettre un peu de ma poche pour héberger des projets, mais là, ça fait un gros paquet de poches à retourner.

    Ce sera francophone ?

    Il s'agit d'un site international. Donc dans un premier temps, le site sera uniquement en anglais. Après, rien n'empêche les artistes de publier dans un autre langues, à eux de voir.

    Bon, c'est prévu pour quand la mise en ligne ?

    Pour l'instant je suis tout seul à travailler dessus. Ça dépendra du monde que j'arriverai à embrigader, mais je planche sur fin printemps 2018. Vous trouvez le temps long ? Ben alors venez m'aider ! Ça va finir par devenir un running-gag venant de moi de demander de l'aide sans arrêt. En tout cas, vu que j'aime bien le Python, le choix de la techno s'est arrêté sur Django. En plus Motius me l'a conseillé, et vous savez l'importance que j'accorde à son opinion. Y a plein de choses à faire, du dev et du design. Parce que j'ai envie que le look du site roxe du poney. Je veux un truc de ouf.

    Comment garder un œil sur l'avancée du développement ?

    Il est vrai que le syndrome Korben ça va bien 5 minutes, et je vais très peu reparler de Clickstart sur Hashtagueule. Donc vous savez où me trouver sur IRC. En plus, un canal IRC dédié a été ouvert, il s'agit de #clickstart sur freenode, ainsi qu'un salon Discord (pas taper s'il vous plaît, faut chercher le publique là où il est). Ces deux salons sont en anglais uniquement.

    Bon, ben j'ai à peu près tout dit. N'oubliez pas que vous pouvez participer à l'aventure. J'accepte également les petits mots d'encouragement, c'est bon de savoir son travail utile et désiré.

    EDIT : J'ai ouvert un blog de développement. Y a un RSS et tout ce qu'il faut.

    À la prochaine.

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      Mon nouveau projet d'ampleur

      raspbeguy · pubsub.gugod.fr / hashtagueule · Saturday, 16 September, 2017 - 22:00 · 7 minutes

    Une fois n'est pas coutume, je vais exceptionnellement faire mon Korben et je vais faire de la pub à mes propres projets. Parce qu'on est jamais aussi bien servi que par soi-même. Je vous présente Clickstart. Enfin, ce qui sera Clickstart. Il s'agit d'une idée qui me trotte derrière la tête depuis p...

    Une fois n'est pas coutume, je vais exceptionnellement faire mon Korben et je vais faire de la pub à mes propres projets. Parce qu'on est jamais aussi bien servi que par soi-même.

    Je vous présente Clickstart. Enfin, ce qui sera Clickstart. Il s'agit d'une idée qui me trotte derrière la tête depuis plus d'un an maintenant. J'ai pris conscience que l'extension de domaine .ART était enfin sorti de sa période landrush et que tout le monde pouvait à présent en acheter un domaine sans être obligé d’hypothéquer un de ses reins. J'ai donc acquis le domaine, ce qui a mentalement déclenché la processus de production.

    Clickstart, c'est une plateforme visant à créer une communauté d'artistes débutant et/ou en manque de moyens de gagner de la popularité, dans laquelle chacun sera libre de partager son travail et de faire son trou comme il peut. Aucune censure n'y sera mise en place (mis à part sur le contenu prohibé par la loi, tel le contenu pédopornographique) avec création de filtres pour ne pas heurter les utilisateurs les plus sensibles. Tous les arts sont concernés, pour peu qu'il ait un support : Musique, livres, cinéma, jeux-vidéos, dessin, photo... De nouvelles catégories pourront être créées au besoin.

    Voici une liste des fonctionnalités qui seront au rendez-vous, à plus ou moins grande échéance :

    Dès le jour de sortie :

    • Pages personnelles avec description, mise en avant des travaux préférés par le publique ou par l'artiste, diverses infos, liens externe, et cætera.
    • Comptes d'utilisateurs non-artistes.
    • Groupes de travail, permettant à plusieurs artistes de collaborer et présenter leur travail sur un pied d'égalité.
    • Liens de téléchargements, dans un premier temps sur des serveurs externes.
    • Travaux classés par type d'art (catégories) et par style artistique (étiquettes).
    • Commentaires de la communauté sur les œuvres et sur la page des artistes/groupes.
    • Flux de nouvelles (RSS/Atom) propres à un artiste/groupe/catégorie/étiquettes.

    À long terme :

    • Mise à disposition d'un espace d'hébergement pour les œuvres.
    • Page entièrement personnalisable pour les artistes (possibilité de créer ses propres CSS).
    • Création automatique de fichiers torrents pour proposer une alternative au téléchargement direct.
    • Création de galeries de favoris.

    Des questions ?

    C'est quoi ton argument face aux trucs qui existent déjà genre Bandcamp, Deviantart, Soundcloud, YouTube, etc ?

    Déjà, un peu de compétitivité n'a jamais fait de mal. Ensuite, ces plates-formes ont en commun de ne présenter qu'un unique type d'art. Et ne venez pas me dire que YouTube propose plusieurs types d'art : c'est peut être vrai, mais YouTube a clairement été conçu pour de la vidéo. Les morceaux de musiques qui y sont présents ne sont que des bandes sons de vidéos, en glorieux MP3 pourri (ou autre format avec pertes, je sais plus).

    Je pense qu'il est nécessaire qu'il existe un endroit où toutes les formes d'art puissent cohabiter, sachant que souvent des œuvres sont tout bonnement inclassable. Je souhaite également que la plateforme soit très à l'écoute de ses utilisateurs : Si quelque chose est impossible, on réfléchit et on trouve une solution.

    Il faut également savoir que l'intégralité du code source du site sera mis en licence libre. Bah oui, je reste un gentil du net quand même.

    D'autre part, il faut aussi prendre en compte le public visé par cette plateforme. C'est bel et bien les artistes tout frais qui seront visés. Le site sera pensé de telle sorte qu'il soit une aubaine pour tous ces nouveaux artistes et peu avantageux pour un artiste devenu populaire.

    Tu vas interdire aux gros artistes d'utiliser ta plateforme ? Même Johnny Hallyday ?

    Interdire, bien sûr que non, soyons sérieux. Sur quel critère ? Quelle limite de popularité pourrait-on se fixer ? De toute façon, je crois bien que c'est pas vraiment autorisé de refuser l'accès à quelqu'un pour de telles raisons, et c'est en plus contre toutes mes convictions. Non, absolument rien ne sera différent dans les conditions d'utilisation pour un Gérard Lagratte, plombier de métier se sentant l'âme d'un artiste, et un Johnny Hallyday ou une Lady Gaga. Toute l'astuce étant que dans ce dernier cas de figure, l'artiste n'a aucun intérêt à utiliser la plateforme (en tant qu'artiste entendons-nous bien). Pareil pour les artistes arrivés petits, mais devenant "trop" populaires : ils vont vite se sentir à l'étroit sur Clickstart et ils partiront d'eux même vers d'autres horizons. C'est pas que je veux qu'il partent, c'est juste comme ça, on ne peut offrir que ce qu'on a dans une certaine limite.

    Est-ce que les artistes pourront vendre leur œuvres sur Clickstart ?

    Absolument pas. Ce serait bien évidemment à la fois une tonne de paperasse et de contrôle fiscaux pour moi, et en opposition avec le fil rouge du site. Sur Clickstart, on gagne de la popularité et du respect de la communauté. Pas d'argent. Il existe des plate-formes très efficaces pour ça. Donc je te coupe tout de suite sur ta prochaine question : non il n'y aura pas de DRM. Autant je n'ai rien contre gagner de l'argent avec son art, ce qui est normal, autant les DRM, j'affirme haut et fort que c'est mal.

    Tu as assez de place sur tes disques pour héberger tout le contenu artistique des utilisateurs ?

    Ta question est bête, Antoinette, mais le sujet ne l'est pas, Roberta. Bien entendu que quand le site gagnera en popularité, si tout le monde dépose du contenu comme des gros porcs, je vais vite poser la clef sous la porte. Mon plan d'attaque est d'imposer des quotas, genre pas plus de 5 Go par utilisateur dans un premier temps. Il faudra que j'y réfléchisse. Ensuite, si la demande d'espace supplémentaire est forte et/ou y a vraiment plein d'utilisateurs (ce qui est une bonne chose hein), je vais devoir proposer des plans payants. Eh oui, l'espace disque, c'est pas gratuit malheureusement, si vous me croyez pas, allez lire mon tutoriel sur le RAID. Ça ne m'a jamais dérangé de mettre un peu de ma poche pour héberger des projets, mais là, ça fait un gros paquet de poches à retourner.

    Ce sera francophone ?

    Il s'agit d'un site international. Donc dans un premier temps, le site sera uniquement en anglais. Après, rien n'empêche les artistes de publier dans un autre langues, à eux de voir.

    Bon, c'est prévu pour quand la mise en ligne ?

    Pour l'instant je suis tout seul à travailler dessus. Ça dépendra du monde que j'arriverai à embrigader, mais je planche sur fin printemps 2018. Vous trouvez le temps long ? Ben alors venez m'aider ! Ça va finir par devenir un running-gag venant de moi de demander de l'aide sans arrêt. En tout cas, vu que j'aime bien le Python, le choix de la techno s'est arrêté sur Django. En plus Motius me l'a conseillé, et vous savez l'importance que j'accorde à son opinion. Y a plein de choses à faire, du dev et du design. Parce que j'ai envie que le look du site roxe du poney. Je veux un truc de ouf.

    Comment garder un œil sur l'avancée du développement ?

    Il est vrai que le syndrome Korben ça va bien 5 minutes, et je vais très peu reparler de Clickstart sur Hashtagueule. Donc vous savez où me trouver sur IRC. En plus, un canal IRC dédié a été ouvert, il s'agit de #clickstart sur freenode, ainsi qu'un salon Discord (pas taper s'il vous plaît, faut chercher le publique là où il est). Ces deux salons sont en anglais uniquement.

    Bon, ben j'ai à peu près tout dit. N'oubliez pas que vous pouvez participer à l'aventure. J'accepte également les petits mots d'encouragement, c'est bon de savoir son travail utile et désiré.

    EDIT : J'ai ouvert un blog de développement. Y a un RSS et tout ce qu'il faut.

    À la prochaine.

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      Hashtagueule a deux ans (et quelques jours...)

      raspbeguy · pubsub.gugod.fr / atomtest · Friday, 18 August, 2017 - 22:00 · 2 minutes

    Ben voilà, j'ai activé le renouvellement automatique du paiement du nom de domaines chez notre registrar, résultat j'ai loupé le deuxième anniversaire du blog. Honteux je vous dis. Bon, on va passer la partie plan-plan de l'évènement. Gâteaux, confettis, tout ça. Passons d'emblée au bilan. Ah tiens,...

    Ben voilà, j'ai activé le renouvellement automatique du paiement du nom de domaines chez notre registrar, résultat j'ai loupé le deuxième anniversaire du blog. Honteux je vous dis.

    Bon, on va passer la partie plan-plan de l'évènement. Gâteaux, confettis, tout ça. Passons d'emblée au bilan.

    Ah tiens, c'est vrai qu'on avait déjà établi un plan l'année dernière, voyons si on a été bons.

    Premièrement, nous allons bien sûr continuer d’écrire.

    Bon ça, ça va. On a sûrement pas écrit autant qu'on aurait du mais bon, au moins on a tenu la barre.

    Nous aimerions également enrichir notre équipe de rédaction.

    Hum, ça coince de ce côté là. On est toujours deux à tenir le bar. Faut dire qu'avec mes piètres talents en communication, on s'est également un peu chamaillé avec d'autres personnes, tss, pour des broutilles. Enfin bon, ce qui ne vous tue pas vous rends plus fort, pas vrai ?

    On a essayé des trucs cela dit. Par exemple on est devenu partenaires avec Freemind Gentoo-nazis Alfra, un collectif qui de prime abord a un peu le même but que nous, à savoir sensibiliser les gens sur le libre, la neutralité du net et tout le toutim. Bon, ce collectif connaît à présent un petit vide d'activité en ce moment, mais bon, on lui souhaite un prompt rétablissement.

    En tout cas c'est l'occasion pour moi de renouveler mon appel à bonnes volontés, on vous offre la chance de devenir contributeur sur un projet sympa. N'hésitez pas à nous contacter.

    Nous avons aussi le projet de créer une partie dédiée au news rapides / partage de news.

    Alors ce serait quand même faux de dire qu'on a pas avancé. Disons qu'on a principalement avancé à la façon de Thomas Edison, à savoir qu'on a trouvé des manières ingénieuses de ne pas réussir un tel projet. Mais c'est pas tout, on a aussi un projet qui a l'air de tenir plus longtemps que les autres, en python, tenu par notre ami Motius à ses heures perdues. Moi j'y crois et je pense qu'il va aboutir un jour.


    Bon sinon, y a quand même des trucs qui se sont passés. Par exemple, maintenant j'ai un boulot, ce qui me permet de payer un serveur qui peut virtualiser, et donc pouvant jouir d'une administration plus flexible et agréable.

    Bon ben voilà, "Putain deux ans" comme dirait Chirac aux Guignols, avant que ça devienne une émission fade et pas drôle aux mains d'un patron un peu trop susceptible.

    Restez avec nous, restez gentils.

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      Hashtagueule a deux ans (et quelques jours...)

      raspbeguy · pubsub.gugod.fr / hashtagueule · Friday, 18 August, 2017 - 22:00 · 2 minutes

    Ben voilà, j'ai activé le renouvellement automatique du paiement du nom de domaines chez notre registrar, résultat j'ai loupé le deuxième anniversaire du blog. Honteux je vous dis. Bon, on va passer la partie plan-plan de l'évènement. Gâteaux, confettis, tout ça. Passons d'emblée au bilan. Ah tiens,...

    Ben voilà, j'ai activé le renouvellement automatique du paiement du nom de domaines chez notre registrar, résultat j'ai loupé le deuxième anniversaire du blog. Honteux je vous dis.

    Bon, on va passer la partie plan-plan de l'évènement. Gâteaux, confettis, tout ça. Passons d'emblée au bilan.

    Ah tiens, c'est vrai qu'on avait déjà établi un plan l'année dernière, voyons si on a été bons.

    Premièrement, nous allons bien sûr continuer d’écrire.

    Bon ça, ça va. On a sûrement pas écrit autant qu'on aurait du mais bon, au moins on a tenu la barre.

    Nous aimerions également enrichir notre équipe de rédaction.

    Hum, ça coince de ce côté là. On est toujours deux à tenir le bar. Faut dire qu'avec mes piètres talents en communication, on s'est également un peu chamaillé avec d'autres personnes, tss, pour des broutilles. Enfin bon, ce qui ne vous tue pas vous rends plus fort, pas vrai ?

    On a essayé des trucs cela dit. Par exemple on est devenu partenaires avec Freemind Gentoo-nazis Alfra, un collectif qui de prime abord a un peu le même but que nous, à savoir sensibiliser les gens sur le libre, la neutralité du net et tout le toutim. Bon, ce collectif connaît à présent un petit vide d'activité en ce moment, mais bon, on lui souhaite un prompt rétablissement.

    En tout cas c'est l'occasion pour moi de renouveler mon appel à bonnes volontés, on vous offre la chance de devenir contributeur sur un projet sympa. N'hésitez pas à nous contacter.

    Nous avons aussi le projet de créer une partie dédiée au news rapides / partage de news.

    Alors ce serait quand même faux de dire qu'on a pas avancé. Disons qu'on a principalement avancé à la façon de Thomas Edison, à savoir qu'on a trouvé des manières ingénieuses de ne pas réussir un tel projet. Mais c'est pas tout, on a aussi un projet qui a l'air de tenir plus longtemps que les autres, en python, tenu par notre ami Motius à ses heures perdues. Moi j'y crois et je pense qu'il va aboutir un jour.


    Bon sinon, y a quand même des trucs qui se sont passés. Par exemple, maintenant j'ai un boulot, ce qui me permet de payer un serveur qui peut virtualiser, et donc pouvant jouir d'une administration plus flexible et agréable.

    Bon ben voilà, "Putain deux ans" comme dirait Chirac aux Guignols, avant que ça devienne une émission fade et pas drôle aux mains d'un patron un peu trop susceptible.

    Restez avec nous, restez gentils.

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      Premier anniversaire d'Hashtagueule

      raspbeguy · pubsub.gugod.fr / atomtest · Friday, 5 August, 2016 - 22:00 · 3 minutes

    Comme en témoigne notre gentil registrar et son invitation à remettre la main au portefeuille pour renouveler le domaine, Hashtagueule a atteint sa première année d'existence (enfin un an plus un jour, la date étant fixée aux 6 août). Pile un an donc, ou presque, que j'ai fait cet achat compulsif et...

    Comme en témoigne notre gentil registrar et son invitation à remettre la main au portefeuille pour renouveler le domaine, Hashtagueule a atteint sa première année d'existence (enfin un an plus un jour, la date étant fixée aux 6 août). Pile un an donc, ou presque, que j'ai fait cet achat compulsif et à priori insensé de ce nom de domaine, comme hélas j'en ai désormais l'habitude...

    Un petit bilan est de bon ton en de telles occasions, je ne sais guère, c'est une première pour moi. Une année de rodage et d'échauffement je dirais. Motius et moi avons pas mal progressé, à la fois sur l'écriture, les connaissances et la technique. On a défini un flux de travail et on a aujourd'hui une machinerie qui marche à peu près.

    Nous avons également connu des difficultés, des prises de bec, ainsi que certains espoirs mis entre parenthèses, notamment concernant la constitution de l'équipe et l'ergonomie du site.

    Je pense parler au nom de l'équipe entière (bon, ça fait deux personnes) en disant que nous sommes fiers du travail accompli ainsi que du résultat et que bien sûr, nous ne regrettons rien. Bien sûr, nous sommes conscients que si nous devions tout recommencer à zéro, certaines choses auraient été faites différemment, mais dans l'ensemble, on s'en sort plutôt pas mal.

    Une petite communauté d'habitués commence à se constituer, même si elle se voit beaucoup plus sur le canal IRC que dans les commentaires par exemples. Je suis satisfait de voir que nous pouvons venir en aide à certains, et même que les gens s'entraident tout seuls. Nous nous sommes nous-même enrichis de la richesse des rencontres que nous y faisons, et c'est exactement ce que nous recherchons à travers ce projet.


    À présent, que voulons-nous pouvoir annoncer dans le bilan de l'année prochaine ? Nous avons quelques projets en magasin.

    Premièrement, nous allons bien sûr continuer d'écrire. Nous aimerions également enrichir notre équipe de rédaction, afin de diversifier les sources et les domaines, ainsi que d'apporter un flot plus dense et plus continu d'informations. Nous avons décidé de nous ouvrir plus quant au recrutement de cette équipe, qui était jusqu'à présent basé sur les relations personnelles (traduire par IRL). Donc si vous êtes tentés de donner un peu de votre temps en vous engageant en tant que Gentil du Net, n'hésitez pas à nous contacter, le moyen le plus rapide et efficace de le faire est de passer, comme d'habitude, par IRC (je crois que je vais finir par gaver tout le monde à force de parler de ça).

    Nous avons aussi le projet de créer une partie dédiée au news rapides / partage de news, qui serait à la fois utile à l'équipe pour partager des articles représentant des news pour lesquels nous n'avons pas forcément le temps de développer une vraie valeur ajoutée, mais aussi à la communauté entière, c'est à dire que n'importe qui serait en mesure de proposer du contenu dans cette rubrique (avec instauration d'une modération, bien entendu). Il faut que je compare encore les solutions existantes ou encore que je trouve quelqu'un pour nous développer ça, pourquoi pas, soyons fou. Il faut également prendre l'avis de la communauté en considération, alors dites nous votre avis.


    En résumé, comme toujours, nous avons toujours besoin de vous, chère communauté. Nous avons envie que vous nous donniez des suggestions, que vous puissiez vous impliquer dans la vie du blog, que vous parliez de nous si le concept vous plaît, en bref que vous vous sentiez chez vous et que vous nous considériez comme des amis.

    Nous sommes fiers de ce que nous faisons, notre credo n'a pas changé, même si la situation politique et sociale globale est quelque peu tendue. Ne nous arrêtons pas, gardons la tête haute et les idées claires, et plus que jamais, soyons gentils.

    P.S. : J'ai été tenté de mettre une image du gâteau de Portal en couverture, mais je me suis rappelé que c'était devenu trop cliché, et que de toute façon on ne met jamais de couverture aux éditos. Tant pis.