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      La Croatie rejoindra Schengen en 2023, pas la Bulgarie et la Roumanie

      Alex Korbel · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 10 December, 2022 - 11:39 · 6 minutes

    La Croatie rejoindra la zone européenne de libre circulation de Schengen le 1er janvier 2023. La Roumanie et la Bulgarie, quant à elles, devront attendre. Le Conseil de l’UE, qui représente les pays de l’Union, a rendu publique cette décision jeudi après-midi.

    L’annonce est intervenue alors que les ministres de la Justice et de l’Intérieur se réunissaient à Bruxelles pour discuter d’un projet d’extension de la zone Schengen, qui permet une circulation sans frontières entre 26 pays, pour la plupart membres de l’UE, et qui compte aujourd’hui 420 millions de personnes.

    La Croatie a rejoint l’UE en 2013 ; la Roumanie et la Bulgarie étaient devenues des États membres six ans plus tôt.

    Le plan initial prévoyait d’admettre ensemble la Croatie ainsi que la Roumanie et la Bulgarie. Mais ce projet a capoté lorsque l’Autriche a décidé de mettre son veto à l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, arguant que ces pays ne parvenaient pas à gérer l’afflux de migrants dans l’ UE .

    Outre l’Autriche, les Pays-Bas ont déjà exprimé leur opposition à l’admission de la Bulgarie mais ont approuvé l’accession de la Roumanie à la zone.

    La Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, a déjà approuvé l’adhésion de ces trois pays. Mais les décisions relatives à l’élargissement de l’espace Schengen requièrent le soutien unanime des 27 pays membres de l’UE.

    Pour la Croatie, cette décision représente la deuxième étape majeure franchie cette année sur la voie de l’intégration européenne. En juillet, elle avait déjà reçu le feu vert pour adhérer à la monnaie unique européenne en 2023.

    Pourquoi l’Autriche et les Pays-Bas ont mis leur veto

    L’Autriche et les Pays-Bas ont voté contre l’admission de la Roumanie et de la Bulgarie, craignant que ces deux pays ne soient laxistes en matière d’immigration clandestine. L’opposition la plus véhémente est venue de l’Autriche.

    La principale raison invoquée par le gouvernement de Vienne pour maintenir la Roumanie et la Bulgarie en dehors de l’espace Schengen était l’augmentation rapide du nombre de migrants entrant illégalement en Autriche par la route des Balkans occidentaux.

    Toutefois, les dirigeants politiques roumains et bulgares affirment que relativement peu de personnes traversent leur territoire et que leur demande d’adhésion à Schengen a été rejetée pour des raisons politiques. Ils affirment que les gouvernements autrichien et néerlandais cherchent à attirer le vote anti-immigrés.

    Que disent les données disponibles sur l’immigration clandestine en Bulgarie et en Roumanie ?

    L’agence européenne pour la gestion des frontières Frontex a signalé 128 000 « entrées irrégulières » dans l’UE en provenance des Balkans occidentaux depuis le début de l’année, soit une augmentation de 77 % par rapport à 2021, dont 22 300 pour le seul mois d’octobre. Ces chiffres incluent les tentatives multiples de mêmes personnes.

    Le gouvernement autrichien affirme que 75 000 migrants irréguliers se trouvent actuellement dans le pays. Quelque 40 % d’entre eux seraient originaires d’Inde et de Tunisie, après être entrés légalement en Serbie, pays non membre de l’UE, dans le cadre d’un programme d’exemption de visa; 40 % supplémentaires seraient originaires de pays tels que l’Afghanistan, le Pakistan et la Syrie.

    Ces chiffres de 2022 sont corroborés par des données antérieures.

    Selon un rapport de 2019 du Réseau européen des migrations, la Roumanie et la Bulgarie ont connu une augmentation significative de l’immigration illégale en provenance de pays extérieurs à l’Union européenne depuis 2007. Entre 2007 et 2018, le nombre d’immigrants illégaux en Roumanie a plus que doublé, passant d’une estimation de 12 000 à 28 000, tandis que le nombre d’immigrants illégaux en Bulgarie a été multiplié par quatre, passant d’environ 4000 à plus de 17 000.

    La plus grande source d’immigration clandestine en Roumanie et en Bulgarie provenait de pays africains tels que le Nigeria et le Ghana, tandis qu’une part importante est également attribuée à des personnes originaires d’Inde, du Pakistan et du Bangladesh. En 2018, le nombre d’immigrants illégaux en provenance de pays africains a été estimé à environ 8000 en Roumanie, et 6000 en Bulgarie.

    Économiquement, Schengen est-il une mauvaise ou une bonne chose ?

    Créé en 1985, l’espace Schengen permet aux personnes et aux marchandises de circuler librement, généralement sans présenter de documents de voyage ou de douane. Il comprend 22 des 27 États membres de l’UE, ainsi que la Norvège, la Suisse, l’Islande et le Liechtenstein.

    Depuis la création de l’espace Schengen, l’impact économique de l’accord a été largement positif. L’absence de contrôles des passeports et de l’immigration entre les 26 pays participants a facilité les voyages, les études, le travail et les affaires dans la région. Cela a entraîné une augmentation significative du commerce et des investissements, ce qui a donné un coup de fouet à l’économie européenne.

    L’espace Schengen a également contribué à promouvoir la libre circulation des personnes et de la main-d’œuvre, ce qui a permis de créer un marché du travail plus vaste et plus efficace. Cela a permis une répartition plus efficace des ressources et la possibilité d’accéder à un plus grand réservoir de main-d’œuvre qualifiée. En conséquence, les entreprises ont pu accroître leur productivité et réduire leurs coûts, ce qui a permis de rendre l’économie plus compétitive et d’améliorer la croissance économique.

    À la fin de 2010, plus de 13 millions de citoyens de l’UE vivaient dans un pays autre que le leur depuis un an ou plus. Environ 1,7 million de personnes vivent dans un pays de l’espace Schengen mais travaillent dans un autre, traversant quotidiennement ce qui était auparavant une frontière nationale pour se rendre au travail.

    Enfin, l’espace Schengen a également contribué à la croissance de l’industrie du tourisme en Europe. La libre circulation des personnes a permis à un plus grand nombre de touristes de visiter la région, ce qui a entraîné une augmentation des revenus des entreprises et des emplois dans le secteur du tourisme sur tout le continent.

    En tout et pour tout, on estime que les avantages économiques de l’accord représentent entre 110 et 140 milliards d’euros par an. Cela inclut une augmentation du commerce intra-européen de plus de 30 milliards d’euros, une expansion du tourisme de plus de 30 milliards d’euros et une croissance des investissements directs étrangers de plus de 50 milliards d’euros. L’accord de Schengen a également permis de créer jusqu’à 1,25 million d’emplois et de réduire jusqu’à 10 % les prix des biens et services importés.

    Conclusion

    Il n’y a pas si longtemps, dans le cadre des mesures d’urgence prises en raison du coronavirus et de sa progression vers des proportions pandémiques, les gouvernements de toute l’Europe ont mis en place des contrôles aux frontières intérieures et extérieures et introduit des restrictions de voyage tant pour les personnes voyageant à l’intérieur de l’espace Schengen que pour celles qui y entrent depuis l’extérieur.

    La liberté de circulation au sein de l’UE, dont nous bénéficions depuis des décennies, a été temporairement restreinte et toutes les frontières extérieures de l’espace Schengen ont été presque entièrement fermées pour la première fois de son histoire.

    La décision rendue par le Conseil de l’UE montre que même en des temps plus calmes, Schengen continue de mettre évidence la tension entre les objectifs de l’intégration européenne et le principe fondamental de la souveraineté des États.

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      Céréales bloquées en Ukraine: Macron propose de passer par la Roumanie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 16 June, 2022 - 20:51 · 2 minutes

    Emmanuel Macron en interview à la télévision sur TF1, depuis Kiev en Ukraine, le 16 juin 2022. Emmanuel Macron en interview à la télévision sur TF1, depuis Kiev en Ukraine, le 16 juin 2022.

    GUERRE EN UKRAINE - Emmanuel Macron a indiqué ce jeudi 16 juin que la France aidait la Roumanie pour y faire transiter les grandes quantités de céréales bloquées en Ukraine en l’absence d’un “cadre” permettant de les faire sortir par la mer Noire à cause du blocus russe.

    “Nous continuerons l’épreuve de force diplomatique à l’égard de la Russie, avec le secrétaire général des Nations unies”, pour utiliser le port d’Odessa comme porte de sortie maritime pour les graines (maïs, blé...) “qui sont bloquées”, a expliqué le président français sur la chaîne de télévision privée TF1, interrogé à Kiev .

    Mais “parce que la Russie refuse”, “nous sommes en train de travailler à une autre voie, qui est de passer par la Roumanie”, Odessa n’étant qu’”à quelques dizaines de kilomètres” de la frontière ukraino-roumaine. Car “cela permettrait “de pouvoir accéder en particulier au Danube et aux chemins de fer” afin d’acheminer ces céréales vers les marchés internationaux, selon lui.

    Toujours pas d’accord trouvé par l’ONU

    La Roumanie, où Emmanuel Macron a effectué une visite mardi et mercredi avant de se rendre à Kiev, est “en train de faire les investissements” pour “constituer une espèce de point de liaison”, à partir duquel “nous pourrons beaucoup plus fortement rapidement et massivement qu’on ne le fait aujourd’hui exporter ces céréales”. La France “va l’y aider avec nos experts, nos militaires, nos entreprises”, a ajouté Emmanuel Macron.

    Sans parvenir à un accord jusqu’à présent, l’ONU négocie depuis plusieurs semaines avec Moscou, Kiev et Ankara, caution militaire d’une utilisation de la mer Noire pour des navires civils, un accord qui permettrait aux céréales de sortir d’Ukraine en sécurité et aux engrais produits par la Russie de revenir sur le marché international.

    Si un accord était trouvé, il ferait baisser les prix des denrées et atténuerait la crise alimentaire dans le monde, qui s’aggrave du fait de l’invasion russe.

    Sur TF1, Emmanuel Macron a souligné que son déplacement à Kiev, critiqué par l’opposition à trois jours du second tour des législatives , visait ainsi ”à protéger notre pays”, car “les prix de l’essence, du gaz et des courses qui augmentent, c’est lié à ce conflit, à des choix qui sont faits chaque jour par la Russie de jouer avec les matières premières dont elle dispose pour les faire monter et nous mettre la pression”.

    À voir également sur Le HuffPost : Guerre en Ukraine: Macron explique pourquoi il est à Kiev

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      Macron à Kiev? Le président confirme seulement de nouvelles discussions

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 15 June, 2022 - 09:16 · 2 minutes

    Emmanuel Macron en Roumanie réaffirme son soutien à l'Ukraine mais ne dit pas s'il s'y rendra, le 15 juin 2022. Emmanuel Macron en Roumanie réaffirme son soutien à l'Ukraine mais ne dit pas s'il s'y rendra, le 15 juin 2022.

    UKRAINE - Emmanuel Macron se rendra-t-il à Kiev? Les médias européens spéculent sur cette possibilité depuis plusieurs jours, mais interrogé à ce sujet ce mercredi 15 juin, le chef de l’État a contourner la question et seulement évoqué les nécessaires discussions avec l’Ukraine .

    “Je considère que nous sommes en train de converger pour aujourd’hui avoir des discussion d’une nature nouvelle avec l’Ukraine”, a répondu Emmanuel Macron aux journalistes lors d’une conférence de presse organisée sur une base de l’Otan en Roumanie dans le cadre d’un déplacement en Europe de l’Est.

    Aux côtés du président roumain Klaus Iohannis, Emmanuel Macron a évoqué dans un premier temps “l’effort financier qui doit prendre une nouvelle teneur”. Dans un deuxième temps, il a fait référence aux blocages des ports ukrainiens par la Russie et rappelé l’importance des discussions “pour pouvoir sortir les céréales du sol ukrainien ”. Les importations sont à l’arrêt faisant craindre une grave crise alimentaire.

    En Roumanie avant une visite en Moldavie

    “Enfin et surtout nous sommes à un moment où avons besoin d‘envoyer des signaux politiques forts et clairs, nous Européens, à l’égard de l’Ukraine”, a-t-il ajouté. “Aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite, donc oui, pour toutes ces raisons, le contexte politique et les décisions que l’Union européenne et plusieurs nations devront prendre, se justifient de nouvelles discussions en profondeur et de nouvelles avancées”, a déclaré Emmanuel Macron.

    Arrivé mardi soir, Emmanuel Macron a dîné avec des soldats français sur cette base située non loin de la stratégique mer Noire, avant de décider de  rester dormir sur place sous une tente, et non à l’hôtel selon l’Élysée. Mercredi matin, il a fait un jogging avant de prendre le petit déjeuner avec les soldats et de retrouver le président Iohannis, avec lequel il s’est entretenu pendant plus d’une heure.

    Accompagné par la nouvelle ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, M. Macron devait ensuite s’envoler pour la Moldavie voisine, où il sera reçu dans la capitale Chisinau par la présidente pro-européenne Maia Sandu, avec laquelle il a développé “une relation de confiance”. Il l’a reçue à trois reprises depuis février 2021.

    Premier président français à visiter ce pays depuis Jacques Chirac en 1998, il exprimera le “soutien (de la France) de la manière la plus directe possible” à cette ancienne République soviétique, particulièrement affectée par l’invasion russe de l’Ukraine, avec qui elle dispose d’une frontière commune.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Face à un risque de crise alimentaire mondiale, Zelensky demande la fin du blocus russe des ports ukrainiens

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      En Roumanie, Macron soutient les 500 soldats français aux portes de l'Ukraine

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 14 June, 2022 - 22:23 · 4 minutes

    Emmanuel Macron, ici s'adressant à des soldats français à la base aérienne de Mihail Kogalniceanu, près de la ville de Constanta en Roumanie, le 14 juin 2022. Emmanuel Macron, ici s'adressant à des soldats français à la base aérienne de Mihail Kogalniceanu, près de la ville de Constanta en Roumanie, le 14 juin 2022.

    ROUMANIE - Emmanuel Macron a salué ce mardi 14 juin “l’engagement” des 500 soldats français déployés en Roumanie pour “protéger” les pays de l’est de l’Europe menacés par la guerre en Ukraine , avant une visite de soutien à la Moldavie mercredi et un possible déplacement délicat à Kiev .

    “C’est la fierté de la France d’être aux avant-postes”, a déclaré le président français en s’adressant à quelque 200 soldats rassemblés sur la base de l’Otan de Mihail Kogalniceanu, où il a atterri en début de soirée.

    Incarnant “la solidarité et la sécurité européennes”, ces militaires y ont été déployés dans l’urgence fin février, quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Un engagement “fondamental”, a insisté le chef d’État, pour “prévenir toute tentative de déstabilisation et d’agression contre l’Europe”.

    Quatre mois plus tard, “nul ne sait dire” comment évoluera le conflit dans “les prochaines semaines, les prochains mois”, mais “nous aurons besoin de nous protéger” et de “dissuader sur la durée”, a prévenu Emmanuel Macron , en confirmant l’implantation durable de l’armée française sur cette base située près de Constanta, grand port roumain sur la mer Noire.

    Ce déplacement est son premier dans le sud-est de l’Europe depuis le début, le 24 février, du conflit déclenché par Moscou, qui “sème partout le désordre géopolitique” et ”économique” selon lui.

    Très attendue, sa visite en Ukraine pourrait se dérouler plus tard dans la semaine en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre italien Mario Draghi selon des médias à Berlin et Rome. Une information non confirmée par l’Élysée, qui précise que “rien n’est acté” à ce stade.

    Accompagné par Colonna et Lecornu

    Accompagné par les nouveaux ministres des Affaires étrangères Catherine Colonna et de la Défense Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron a partagé au dîner des mets roumains -sarmale (petits choux farcis), polenta et papanasi (choux à la crème et framboise)- avec des soldats français.

    Il avait auparavant rencontré des militaires des autres nations présentes sur la base, dont environ 2000 Américains, 300 Belges et des Italiens, aux côtés de Roumains.

    Le président s’est particulièrement félicité de la “formidable efficacité” de la collaboration entre les Français et leurs “frères d’armes belges”, qui opèrent ensemble dans la mission Aigle, dont la France est nation cadre sous commandement de l’Otan. Les Belges seront remplacés par des Néerlandais dans les prochains mois.

    Depuis fin février, “nous avons réussi à devenir très rapidement une force opérationnelle”, s’est félicité le commandant du bataillon, le colonel Vincent Minguet.

    En expliquant que la mission Aigle allait progressivement monter en puissance: après avoir déployé un système de défense sol-air de dernière génération, elle comptera 1000 militaires au total et sera renforcée par des chars Leclerc d’ici la fin de l’année.

    Soutien à la Moldavie

    Après un entretien avec le président roumain Klaus Iohannis mercredi matin sur la base, Emmanuel Macron s’envolera pour la Moldavie voisine, où il sera reçu à Chisinau par la présidente Maia Sandu, avec laquelle il a développé “une relation de confiance”. Il l’a reçue à trois reprises depuis février 2021, selon l’Élysée.

    Premier président français à visiter ce pays depuis Jacques Chirac en 1998, Emmanuel Macron, avec Catherine Colonna, exprimera le “soutien (de la France) de la manière la plus directe possible” à cette ancienne République soviétique, particulièrement affectée par l’invasion russe de l’Ukraine, avec qui elle dispose d’une frontière commune.

    Pour cela, la France aide financièrement et matériellement la Moldavie, qui fait preuve d’une “solidarité exceptionnelle” dans l’accueil des réfugiés ukrainiens: plus de 480.000 s’y sont rendus et 80.000 y sont toujours.

    Peuplé de 2,6 millions d’habitants, ce pays, l’un des plus pauvres d’Europe, a déposé début mars sa candidature pour intégrer l’Union européenne, tout comme l’Ukraine et la Géorgie. Des demandes sur lesquelles se prononcera la Commission européenne d’ici la fin de la semaine avant d’être discutées au sommet européen des 23 et 24 juin à Bruxelles.

    Lors de sa visite à Paris en mai, la présidente Sandu avait publiquement salué “l’initiative” lancée par Emmanuel Macron de créer une communauté politique européenne, qui permettra selon elle à son pays d’“accélérer” son entrée dans l’UE.

    À voir également sur Le HuffPost : Législatives: Macron agite le risque de “désordre” et réclame un “sursaut républicain”

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      Six pays de l'Eurovision 2022 accusés de tricherie après des "schémas de vote irréguliers"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 20 May, 2022 - 07:18 · 2 minutes

    Kalush Orchestra, les Ukrainiens vainqueurs de l'Eurovision 2022. Kalush Orchestra, les Ukrainiens vainqueurs de l'Eurovision 2022.

    EUROVISION - Une tricherie “d’une ampleur inédite”. Dans un communiqué publié jeudi 19 mai, l’ Union européenne de radiotélévision (UER), qui s’occupe de l’ Eurovision , a dévoilé que six pays auraient tenté de manipuler les résultats de l’édition 2022 du concours.

    Les jurys professionnels de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie, du Monténégro, de la Pologne, de la Roumanie et de Saint-Marin se seraient mutuellement accordé le plus de points possibles lors de la seconde demi-finale. “Il a été observé que quatre des six pays ont placé les cinq autres dans leur top 5 (en prenant en compte le fait qu’un jury ne peut pas voter pour son pays)”, est-il détaillé dans le communiqué pour expliquer la fraude.

    “Un pays a placé ces mêmes cinq pays dans son top 6, et le dernier des six jurys en a placé quatre dans son top 4, le 5e pays étant dans le top 7”, poursuit l’UER, qui continue sa démonstration en pointant que “quatre des pays ont reçu au moins une fois 12 points, le maximum qui peut être donné”.

    Pas une coïncidence, mais bien une tricherie

    Mais pourquoi l’UER est-elle persuadée de la tricherie? Parce que “cinq de ces six pays ont été classés au-delà du top 7 par les jurys des 15 autres pays qui votaient lors de le même demi-finale”. De plus, ajoute-t-elle, “quatre des six pays ont été classés dans les six derniers des classements établis par les quinze autres jurys”. Ce n’est donc pas pour leur talent mais par leurs manigances que les pays incriminés ont reçu plus de points, en déduit l’UER.

    Après s’être rendu compte de la supercherie, les organisateurs ont remplacé les votes de ces six pays par un algorithme lors de cette demi-finale, puis lors de la grande finale du samedi 14 mai.

    Ce qui n’a d’ailleurs pas plu à certains de ces pays, qui se sont plaints au lendemain du show. “Nous avons été désagréablement surpris de constater que le vote n’a pas été pris en compte dans le classement final, les organisateurs attribuant une autre série de notes aux concurrents de la finale”, avait écrit la télévision publique roumaine TVR dans un communiqué. Les douze points de ce pays sont allés non pas à la Moldavie mais à l’Ukraine, qui a remporté la compétition.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Eurovision 2022: derrière “Fulenn”, d’Alvan & Ahez, la légende de Katell Gollet

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      Les mensonges qui nous ont conduit à la guerre.

      eyome · Saturday, 19 March, 2022 - 14:00

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      Relocalisations en Europe : les pays de l’Est grands gagnants ?

      The Conversation · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 4 March, 2021 - 04:00 · 6 minutes

    relocalisations

    Par Nassima Ouhab-Alathamneh 1 .
    Un article de The Conversation

    Mis à l’épreuve de la pénurie de certaines productions à la suite de la crise sanitaire ayant frappé le monde depuis janvier 2020, un grand nombre de pays européens songent à relocaliser leurs entreprises stratégiques.

    Cette stratégie économique viserait à relancer la production de certaines industries, notamment médicales, afin d’anéantir les effets de dépendance vis-à-vis des entreprises opérant en dehors de l’Union européenne.

    En France, malgré les contraintes financières et logistiques de la relocalisation, l’État tente tant bien que mal de convaincre les dirigeants des sociétés à haute valeur industrielle de réimplanter leurs activités dans l’Hexagone.

    Pour cela, le gouvernement a multiplié les communications autour des nouvelles politiques économiques plus avantageuses et à propos du plan de relance de 100 milliards d’euros, dont un milliard seront utilisés pour inciter les entreprises à relocaliser à travers les « appels à projets de (re)localisation ».

    Ceci dit, la réorientation des activités vers l’Europe ne signifie pas nécessairement un retour au pays d’origine. En effet, les impôts et taxes afférentes pourraient aigrir la santé financière, particulièrement celle des moyennes entreprises. Il s’agit donc, pour les firmes, d’évaluer les risques financiers d’une éventuelle relocalisation dans le pays d’origine en fonction du coût du travail et de la pression fiscale.

    L’attractivité des PECO

    Plusieurs entreprises ont ainsi délocalisé leurs activités dans les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) en raison de leur proximité géographique et leurs coûts salariaux moins conséquents qu’en Europe occidentale.

    Selon la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, entre 2014 et 2018, il y a eu 253 cas de relocalisations dans les pays européens (à voir également le projet « The future of manufacturing in Europe » d’Eurofound de 2019).

    Le mouvement de relocalisation dans les PECO a débuté avant la crise de la Covid-19 et tend à s’activer après celle-ci. Le rapport de la Fondation pour l’innovation politique intitulé « Relocaliser en France avec l’Europe », paru en septembre 2020, nous donne l’exemple des entreprises le Coq Sportif, Lunii et Harry’s.

    Désormais, selon un rapport de mai 2020 de l’Institut polonais de l’économie, les PECO pourraient dégager un bénéfice de 22 milliards de dollars par an à la suite de la relocalisation de productions en provenance de la Chine. Ces entreprises tireraient d’importants profits en termes d’avantages comparatifs, de coûts de transports (chaînes d’approvisionnement et de distribution) et de salaires eu égard à la proximité des différents pays de la zone et aux disparités salariales.

    En comparant le coût horaire du travail entre l’Europe occidentale et les PECO, on constate d’importantes disparités allant de 5,30 euros en Roumanie à 44,70 euros au Danemark (cf. Figure 1).

    relocalisations Figure 1 : Coût horaire moyen du travail dans l’Union européenne en 2018. Statista , CC BY-SA

    Il en est de même pour la pression fiscale. Selon les statistiques de 2020 de l’Institut économique Molinari, les charges et les impôts supportés par l’employeur représentent plus de la moitié du salaire en France (54,68 %) contre 10 % pour la Bulgarie par exemple.

    Les coûts d’investissement quant à eux pourraient être amortis en améliorant la qualité et l’authenticité des produits, d’autant plus que la base industrielle rapportée au PIB est plus grande dans ces pays.

    En effet, d’après le dernier rapport de 2020 de la Fondation pour l’innovation politique, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée au sein des PECO est plus importante que dans les autres pays de l’Europe occidentale, hormis l’Allemagne (25,4 %) et l’Autriche (22,1 %). Elle s’élève à 29,7 % en République tchèque et 25 % en Pologne, contre seulement 13,6 % en France et entre 15 % et 19 % en Espagne, aux Pays-Bas et en Italie.

    Accélération de la relocalisation depuis la crise

    Plusieurs entreprises européennes, comme le fabricant allemand d’électroménager Bosch, sont aujourd’hui implantées en Pologne en raison des avantages concurrentiels et financiers que ce pays offre aux investisseurs. Une relocalisation qui remonte à avant la crise sanitaire, mais qui s’accélère depuis le début de celle-ci, notamment la partie logistique (centres d’appel, « click and collect », etc).

    En 2019, les investissements directs étrangers (IDE) représentaient 40 % du PIB polonais . Ces derniers provenaient majoritairement de l’Allemagne (19 %), de la France et des États-Unis (près de 11 % chacun).

    De même pour la Roumanie où maintes entreprises européennes se partagent le marché. Parmi elles figure le fabricant italien d’appareils électroménagers De’Longhi qui a rapatrié en 2020 sa production de Chine en créant une deuxième usine , après avoir racheté l’usine Nokia de la ville de Jucu en 2012. De’Longhi a ainsi créé plus de 1000 emplois locaux et a investi 30 millions d’euros.

    La Pologne suscite également l’intérêt d’entreprises américaines souhaitant s’implanter en Europe. C’est notamment le cas des géants de l’informatique Google et Microsoft. En juin dernier, Google a annoncé qu’il investirait jusqu’à deux milliards de dollars dans un centre de données dans le pays afin de traiter les services dans le cloud , suivant ainsi Microsoft qui a communiqué un mois plus tôt sa volonté d’investir un milliard de dollars pour un centre de données à très grande échelle, dans le but de développer et de transformer les compétences numériques en Europe.

    Le frein des enjeux technologiques

    Toutefois, des enjeux technologiques pourraient freiner ce mouvement de relocalisation vers les PECO. En effet, le savoir-faire et la flexibilité de la main-d’œuvre étrangère sont plus prégnants en Asie qu’en Europe de l’Est.

    Beaucoup de technologies de pointe, en électronique notamment, restent peu maîtrisées en Europe, à l’instar du hardware (matériel) informatique. L’essentiel du matériel disponible sur le Vieux Continent est aujourd’hui soit importé, soit fabriqué à l’étranger par une entreprise européenne.

    De ce fait, certains secteurs d’activité sont difficilement relocalisables, à cause du manque de main-d’œuvre qualifiée – malgré la présence d’un capital humain non négligeable – et l’automatisation des processus et de la production par les entreprises relocalisées qui demeurent insuffisants.

    Cet écart montre que, dans les PECO, les autorités publiques doivent encore repenser leur modèle économique en améliorant notamment les formations qualifiantes de la main-d’œuvre locale et en investissant davantage dans la recherche et le développement (R&D).

    À ce propos, selon le rapport du World Economic Forum (WEF) sur la compétitivité mondiale de 2018, les dépenses en R&D sont relativement faibles dans les PECO (1 %) par rapport aux pays de l’Europe occidentale (2,3 % en moyenne), comme la France (2,9 %), l’Allemagne ou l’Autriche (3,1 % chacun).

    Le basculement du travail en distanciel dans de nombreux domaines comme la finance, la vente et l’informatique pourrait recentrer les avantages comparatifs au profit de l’Europe occidentale. C’est à ce prix d’ailleurs que cette zone pourrait tirer profit de l’accélération du mouvement de relocalisation.

    Sur le web The Conversation

    1. Enseignante en économie, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières.