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      Australie: Anthony Albanese, futur Premier ministre et miraculé

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 21 May, 2022 - 15:15 · 4 minutes

    Après pratiquement une décennie sans gouvernement travailliste en Australie, Anthony Albanese, Italo-Australien ayant survécu à un terrible accident de voiture, a mené le Après pratiquement une décennie sans gouvernement travailliste en Australie, Anthony Albanese, Italo-Australien ayant survécu à un terrible accident de voiture, a mené le "Labour" à la victoire face au sortant Scott Morrison.

    AUSTRALIE - Cela faisait pratiquement dix ans que les libéraux étaient au pouvoir en Australie, notamment avec Scott Morrison , l’homme de l’affaire des sous-marins décommandés à la France . Mais ce samedi 21 mai, c’est bel et bien le camp travailliste qui l’a emporté lors des élections législatives, portant au pouvoir un miraculé: Anthony Albanese.

    Le prochain Premier ministre de l’Australie est en effet un homme du peuple et un dirigeant politique qui a survécu à un accident de la route en plus d’avoir su redresser le Parti travailliste jusqu’à le mener à une victoire sur le fil. “J’ai pensé que c’était la fin”, a récemment raconté Anthony Albanese en décrivant son hospitalisation dans un état critique l’an dernier, après une collision entre sa voiture et un véhicule tout-terrain conduit par un adolescent.

    À l’époque, les travaillistes étaient à la traîne dans les sondages, loin derrière les conservateurs du Premier ministre Scott Morrison. Mais celui qui est surnommé “Albo” par ses partisans a expliqué qu’avoir frôlé la mort lui a donné l’énergie nécessaire pour tout changer.

    Des origines modestes et éduqué par une mère seule

    À 59 ans, il peut aujourd’hui se vanter d’un rétablissement sur tous les fronts. Il a retrouvé la santé, consolidé son autorité à la tête de son parti, et perdu 18 kilos. Ses costumes sont devenus plus chics, et il a troqué ses lunettes métalliques de bouquiniste pour des montures noires à la “Mad Men”.

    Surtout, il ramène au pouvoir les travaillistes après une course en tête depuis plus d’un an dans les sondages, grâce à des attaques ciblées contre la gestion gouvernementale de la pandémie de Covid et des incendies catastrophiques pendant l’été austral 2020.

    L’apogée d’un long parcours politique. Car avant cela, Anthony Albanese avait été élu au parlement pour la première fois en 1996. À l’époque, il avait dédié son premier discours à sa mère, Maryanne Ellery, qui l’avait élevé seule dans un logement social de Sydney “dans des circonstances économiques très difficiles”.

    Militant travailliste depuis le lycée, premier membre de sa famille à étudier à l’université, il affirme que ses origines ouvrières ont façonné sa vision du monde. “Cela en dit long sur ce pays”, a-t-il déclaré en votant samedi, la voix fendue par l’émotion, “que quelqu’un avec mes origines puisse se tenir devant vous aujourd’hui, en espérant être élu Premier ministre de ce pays”.

    Retrouvailles avec un père absent

    Anthony Albanese a raconté que sa mère, catholique, avait décidé de lui donner le nom de son père, même s’ils ne s’étaient jamais mariés et n’avaient jamais vécu ensemble. “J’ai été élevé en croyant qu’il était mort”, a-t-il expliqué. “Cela en dit long sur la pression qui était exercée sur les femmes”.

    Après la naissance en 2000 de son fils unique, Nathan, “Albo” s’était lancé à la recherche de son propre père, Carlo Albanese, avec une vieille photographie pour seul indice. Il l’avait finalement retrouvé dans sa ville d’origine, Barletta, en Italie, et s’était réconcilié avec lui avant sa mort en 2014. “La dernière conversation que nous avons eue, c’était pour se dire qu’on était contents de s’être retrouvés”, a-t-il confié.

    Anthony Albanese sera d’ailleurs le premier chef du gouvernement australien à porter un nom de famille autre qu’anglo-saxon ou celtique.

    Quant à son parcours politique, après avoir gravi les rangs du Parti travailliste, “Albo” était devenu ministre des Transports en 2007 lors de l’arrivée au pouvoir de Kevin Rudd, conservant ce portefeuille sous la Première ministre suivante, Julia Gillard. Il était finalement devenu leader de l’opposition après la déroute des travaillistes aux élections de 2019.

    Quid de son programme en matière d’écologie?

    Dans l’impossibilité de parcourir le pays pendant la pandémie, Anthony Albanese a néanmoins réussi à se faire connaître des électeurs. Pendant sa campagne, il a séché devant des journalistes qui l’avaient piégé en lui demandant quel était le taux de chômage en Australie et le taux directeur de la banque centrale. Mais il a relativisé ce faux pas. “Tout le monde se trompe dans la vie. La question est de savoir si l’on peut en tirer les leçons. Ce gouvernement ne cesse de répéter les mêmes erreurs”, avait-il dit.

    Il a promis de mettre en place un puissant organisme anticorruption, d’augmenter le salaire minimum au gré de l’inflation et de réduire de 43% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Dans son discours de victoire, il a aussi promis de transformer l’Australie en “super-puissance” des énergies renouvelables.

    Il s’est, jusqu’à présent, abstenu de dire s’il comptait renoncer au charbon ou interdire l’ouverture de nouvelles mines, un secteur dont dépend encore lourdement l’économie du pays.

    À voir également sur le HuffPost : Réchauffement climatique: aux pôles, l’autre catastrophe qui passe inaperçue

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      Australie: Le Drian ironise sur la défaite du Premier ministre de l'affaire des sous-marins

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 21 May, 2022 - 14:39 · 3 minutes

    Lors de la passation de pouvoir avec sa successeure Catherine Colonna, Jean-Yves Le Drian n'a pas retenu ses coups à l'égard de Scott Morrisson, Premier ministre australien battu ce samedi 21 mai aux législatives. Lors de la passation de pouvoir avec sa successeure Catherine Colonna, Jean-Yves Le Drian n'a pas retenu ses coups à l'égard de Scott Morrisson, Premier ministre australien battu ce samedi 21 mai aux législatives.

    AUSTRALIE - Le Premier ministre conservateur Scott Morrison a été chassé du pouvoir lors des législatives, ce samedi 21 mai en Australie , dont les résultats ont traduit un rejet cinglant des électeurs à l’égard de son inaction contre le changement climatique.

    Selon des projections publiées par la chaîne ABC après dépouillement de la moitié des suffrages, le Parti travailliste d’Anthony Albanese emporte le plus grand nombre de députés à la Chambre des représentants. Ce dernier a proclamé sa victoire et promis de transformer l’Australie en “super-puissance” des énergies renouvelables.

    Jean-Yves Le Drian règle ses comptes

    “Le peuple australien a voté pour le changement”, s’est félicité le nouveau Premier ministre dans son discours de victoire. De quoi satisfaire le désormais ex-ministre des Affaires étrangères françaises, qui procédait ce samedi à la passation de pouvoirs avec la nouvelle ministre Catherine Colonna . “La défaite du Premier ministre Morrison me convient très bien”, a ironisé Jean-Yves Le Drian , très blagueur lors de cette dernière prise de parole après 10 ans de service au gouvernement, à la Défense puis au Quai d’Orsay.

    “Les actes posés à l’égard de la France, au moment où ils ont été posés, étaient d’une brutalité, d’un cynisme et je serais même tenté de dire d’une incompétence notoire, et ça me fait plaisir de vous le dire ce soir”, a-t-il ajouté devant l’assemblée présente au ministère des Affaires étrangères.

    “J espère que nous pourrons renouer avec Australie un dialogue franc et constructif dans l’avenir”. Une référence à peine voilée au “contrat du siècle” impliquant les sous-marins commandés par l’Australie et finalement annulé en fin d’année dernière. Une situation qui avait alors provoqué une crise diplomatique majeure entre Paris et Canberra.

    Les candidats verts publicités

    En Australie, quelque 17,2 millions d’électeurs étaient appelés à choisir les 151 sièges de la Chambre des représentants pour un mandat de trois ans. Quarante des 76 sièges du Sénat étaient également renouvelés pour six ans. Après trois années marquées par des catastrophes naturelles majeures et par la pandémie, les Australiens ont plébiscité un nombre inhabituel de “petits” candidats pro-environnement qui pourraient détenir les clés du pouvoir.

    Le Parti vert et les candidats indépendants surnommés “teals” (les “sarcelles”) - pour la plupart des femmes hautement qualifiées prônant la défense de l’environnement, l’égalité des sexes et la lutte contre la corruption - étaient en passe de conquérir une série de circonscriptions urbaines traditionnellement dévolues aux conservateurs. Après cette victoire, Anthony Albanese pourrait maintenant, pour gouverner, devoir conclure des accords avec ces candidats.

    Il a en tout cas reçu les félicitations de son collègue britannique Boris Johnson: “Félicitations à Anthony Albanese pour votre élection au poste de Premier ministre d’Australie”, a déclaré le dirigeant conservateur britannique dans un communiqué. Le Premier ministre britannique s’est dit “impatient de travailler avec le Premier ministre Albanese dans les semaines, les mois et les années à venir alors que, ensemble, nous relevons des défis communs et démontrons l’importance de nos valeurs communes”.

    À voir également sur Le HuffPost: Parly copieusement huée au Sénat en s’expliquant sur la crise des sous-marins