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      Darmanin a (encore) fait une proposition qui fait plaisir à Le Pen

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 10 July, 2022 - 16:01 · 4 minutes

    Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à La Réunion, le 8 juillet 2022 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à La Réunion, le 8 juillet 2022

    POLITIQUE - Fort de son portefeuille élargi, Gérald Darmanin prend ses aises au gouvernement et entend s’“intéresser à tout”, comme il l’a confié au Journal du dimanche ce 10 juillet. La veille, dans les colonnes du Monde , le ministre de l’Intérieur faisait la leçon à LREM qu’il juge trop techno et pas assez empathique.

    Au cours de la même interview, il avance une proposition qui n’a pas encore été confirmée par sa hiérarchie: “permettre l’expulsion de tout étranger reconnu coupable d’un acte grave par la justice, quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national”.

    Aujourd’hui, la loi fixe des conditions pour empêcher l’expulsion d’étrangers, notamment une arrivée sur le territoire avant l’âge de 13 ans, une disposition que le ministre souhaite faire sauter. Cette mesure doit être intégrée à la future loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi), “présentée à la rentrée”, selon le ministre.

    Invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro le 10 juillet, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran - qui ne partage pas souvent ses positions jugées trop droitières - ne confirme pas que la proposition est à l’ordre du jour et ne donne pas son avis sur la question.

    “Oui, cent fois oui!”, réagit Marine Le Pen

    Marine Le Pen, en revanche, a quasiment sauté au plafond quand elle a entendu la suggestion de la place Beauvau. “C’est oui, cent fois oui!”, s’est-elle exclamée sur BFMTV le même jour. “Je dis clairement à Monsieur Darmanin que s’il entend expulser des étrangers qui ont commis des crimes et des délits ce sera oui, cent fois oui”, exprime la dirigeante du RN qui se dit prête à voter ce texte sur la sécurité en préparation pour la rentrée. “C’est dans notre programme depuis des années”, justifie la députée RN du Pas-de-Calais.

    À gauche, la levée de boucliers ne s’est pas fait attendre, alors qu’une grande partie de la Nupes accuse la majorité de complaisance avec l’extrême droite et a même mis en scène un faux mariage entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron devant le Parlement la semaine dernière.

    “Ou comment parler aux tripes de l’extrême droite”, a ironisé la députée LFI de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, en référence au titre de l’interview du ministre de l’Intérieur qui conseillait aux Marcheurs de “parler aux tripes des Français”.

    Dans la même veine, la sénatrice écologiste Mélanie Vogel résume ainsi la position du ministre de l’Intérieur: “Darmanin propose d’appliquer le programme de l’extrême droite. Marine Le Pen satisfaite”.

    Quant au patron du PS, Olivier Faure, il a condamné sur Twitter un lien entre “immigration et délinquance” et dénoncé un “populisme de palais”.

    Ce n’est pas la première fois que Gérald Darmanin reprend des idées chères au Rassemblement national. En 2021, au moment du projet de loi contre le séparatisme, le ministre affirmait sur France 2 face à Marine Le Pen que l’article 44 de la loi pour fermer des lieux de culte avait été écrit pour “faire en partie plaisir à des représentants du Rassemblement national”. Une petite phrase relevée par Quotidien comme vous pourrez le voir dans la vidéo ci-dessous. Cette fois, c’est pleinement réussi.

    À voir également sur Le HuffPost : Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

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      Compte personnel de formation, rénovation énergétique... les arnaques dans le viseur du gouvernement

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 18:11 · 3 minutes

    Comment le gouvernement veut Comment le gouvernement veut "traquer" et "punir" ceux qui "arnaquent" les Français

    POLITIQUE - Bruno Le Maire veut les “traquer”. Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a fait de la lutte contre les arnaqueurs une “priorité” du gouvernement, ce jeudi 7 juillet, alors qu’il présentait les grandes lignes du projet de protection du pouvoir d’achat des Français . Des dispositions qui s’ajoutent à l’enveloppe financière de 20 milliards d’euros promise par l’exécutif.

    “Nous allons traquer un certain nombre d’arnaques qui se multiplient sur internet”, a ainsi expliqué le numéro 2 du gouvernement , pour qui ces abus sont “encore plus inacceptables en cette période de vie chère”. Sont par exemple concernées les arnaques sur le compte personnel de formation (CPF) qui pullulent par SMS et par mail, la rénovation énergétique des bâtiments ou les placements financiers.

    Pour cela, le gouvernement compte sur la “mobilisation totale” de “l’ensemble des services de l’État qui disposent des informations nécessaires”, comme les douanes, le fisc, la direction générale des finances publiques ou la police judiciaire. Le but: “Traquer de manière coordonnée tous ceux qui arnaquent les Français.”

    Des peines alourdies

    “Nous avons tous ensemble, avec les différents ministres concernés, donné les instructions nécessaires pour en faire une priorité”, a-t-il encore martelé, sans entrer dans le détail des consignes, comme vous pouvez le voir ci-dessous (à partir de 23′).

    Plus concrètement, le gouvernement souhaite alourdir les sanctions prévues pour les individus qui se livrent à ces abus, désormais “conduits à grande échelle et en bande organisée”, selon le communiqué de presse qui accompagne la présentation du projet pour le pouvoir d’achat. Le texte “porte”, par exemple, ”à trois ans la peine de prison encourue en cas de commission d’une pratique commerciale trompeuse ou d’une pratique commerciale agressive, dès lors que cette pratique est suivie de la conclusion d’un contrat”.

    Une peine portée à sept ans “lorsque ces arnaques sont commises en bande organisée.” Pour l’instant, le délit est puni de deux ans de prison et 300.000 euros d’amende selon le Code de la consommation .

    Le Maire promet un bouton “résiliation”

    Dans cette même logique, de “protéger les consommateurs”, le gouvernement souhaite également les aider à résilier plus facilement leurs contrats ou abonnements “du quotidien”. Pour leur “rendre leur liberté de choix”, selon les mots du ministre des Finances.

    “Beaucoup de consommateurs sont aujourd’hui prisonniers d’un certain nombre d’abonnements dont ils n’arrivent pas à se libérer”, a-t-il expliqué, ce jeudi en sortie du Conseil des ministres. Le communiqué cite par exemple les abonnements à des magazines, au gaz, à l’électricité, à la téléphonie ou encore à internet. L’exécutif veut donc “mettre en place une procédure de résiliation simplifiée, en trois cliques, via un bouton ‘résiliation’.”

    Il sera “rendu obligatoire”, a pris soin de préciser Bruno Le Maire... si le gouvernement trouve une majorité à l’Assemblée nationale. Le texte sur le pouvoir d’achat doit passer sur le grill de la commission des Finances avant e débarquer dans l’hémicycle le 18 juillet.

    À voir également sur Le HuffPost: Il n’y a que deux chefs d’opposition que Borne n’a pas cité et ça en dit long

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      FR-Alert, le nouveau système d'alerte en cas de danger proche de chez vous

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 6 July, 2022 - 10:05 · 3 minutes

    Le système FR-Alert permet aux autorités d'envoyer une alerte sur les smartphones des personnes se trouvant à proximité d'un danger. Le système FR-Alert permet aux autorités d'envoyer une alerte sur les smartphones des personnes se trouvant à proximité d'un danger.

    SÉCURITÉ - Depuis fin juin, un nouveau genre de notification peut vous être envoyé sur votre smartphone. Pour se moderniser, la Sécurité civile a mis en place le dispositif FR-Alert afin de prévenir toute personne possédant un téléphone qu’elle se trouve dans une zone de danger.

    Pas besoin d’installer une application ou de s’inscrire, la notification sera automatiquement envoyée aux détenteurs d’un smartphone grâce à un système de localisation par antenne relais. Ce nouveau système répond à une directive européenne de 2018, qui exige la mise en place d’un dispositif pour alerter les citoyens par téléphone dans tous les États membres.

    En plus du lieu et de la nature du risque (inondation, pollution, épidémie ou encore attaque terroriste), la notification précise quel type de comportement adopter pour se protéger comme vous pouvez le voir dans cette illustration de la ville de Martigues, où une expérimentation a été menée en mai dernier.

    Pour les smartphones avec 4G, pour le moment

    Pour être sûr de ne pas la rater, elle est accompagnée d’un son. Attention toutefois, un téléphone en mode avion ou éteint ne recevra pas le message des autorités. La fin de d’alerte sera également envoyée par notification.

    “Ce sont principalement les préfets qui enverront ces alertes, qui ne seront pas à utiliser pour chaque petit problème”, indique au Huffpost la Sécurité civile. Si le dispositif est déployé sur tout le territoire et qu’il est déjà techniquement opérationnel, les préfets ne devraient pas envoyer leur première notification avant plusieurs semaines, puisqu’une circulaire détaillant son utilisation doit encore être publiée dans les prochains jours.

    Afin de rassurer les Français soucieux de leur vie privée, le ministère précise sur son site que “l’État et son système d’alerte à la population FR-Alert n’ont pas accès à la géolocalisation des téléphones mobiles puisque cette technologie repose sur l’envoi de l’alerte via les antennes relais des opérateurs de téléphonie”.

    À noter que la diffusion cellulaire (par notification) ne concerne que les smartphones fonctionnant avec de la 4G et la 5G. Cette méthode permet d’éviter la saturation du réseau qui empêcherait l’arrivée des SMS. “D’ici quelques semaines, avant la fin de l’année 2023” sera développé le système de SMS géolocalisé, qui permettra aux téléphones plus anciens de recevoir aussi les alertes, précise la Sécurité civile.

    Pas la fin des sirènes

    “Cet outil est complémentaire aux systèmes d’alerte existants: plus de 2000 sirènes raccordées à un logiciel de déclenchement à distance, l’activation des médias TV et radio pour diffusion des messages d’alerte et d’information sur leurs antennes ainsi que la mobilisation des comptes institutionnels sur les réseaux sociaux”, ajoute le ministère de l’Intérieur.

    Il remplace surtout l’application “Système d’alerte et d’information des populations” (SAIP) instaurée en 2016 à l’occasion de l’Euro de foot en réponse aux attentats du 13-Novembre. Elle avait été sous le feu des critiques après l’attentat de Nice, lors duquel l’alerte avait été envoyée... deux heures après l’attaque. Après plusieurs autres bugs, le gouvernement a définitivement abandonné l’application en 2018.

    Des dispositifs similaires à FR-Alert existent dans d’autres pays non-européens. C’est le cas du Wireless Emergency Alerts (“l’alerte d’urgence sans fil”) aux États-Unis pour les alertes météo ou les kidnappings, ainsi que le J-Alert au Japon en cas de tsunami, tremblement de terre voire lancement de missile par la Corée du Nord.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Un avion de chasse escorte un vol EasyJet après une fausse alerte à la bombe

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      Marche des fiertés: la sécurité autour des rassemblement LGBT renforcée

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 14:16 · 2 minutes

    Des participants de la marche des fiertés dansent sur la statue de la place de la République lors de la marche annuelle à Paris, le samedi 26 juin 2021. Des participants de la marche des fiertés dansent sur la statue de la place de la République lors de la marche annuelle à Paris, le samedi 26 juin 2021.

    POLITIQUE - Un nouveau drame qui laisse craindre des répercussions dans l’Hexagone. Dans le contexte de la tuerie qui a fait deux morts et une vingtaine de blessés à Oslo dans un bar et un club LGBT , la sécurité face aux actes malveillants a été renforcée en France ce samedi 25 juin.

    Cette tuerie survenue en plein Mois des fiertés (Pride Month) et la veille de la Marche des fiertés , a contraint le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à demander une augmentation du niveau de vigilance générale autour des événements organisés un peu partout en France, notamment ce samedi.

    “Dans le contexte des événements dramatiques survenus hier à Oslo et des rassemblements LGBT qui se tiennent ces jours-ci sur le territoire national, j’ai demandé aux préfets un relèvement sans délai de la vigilance générale”, indique sur Twitter Gérald Darmanin.

    Dispositif renforcé à Paris

    Gérald Darmanin demande ainsi “sans délai” aux préfets et aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie de “mobiliser l’ensemble des capteurs” pour “détecter d’éventuelles menaces susceptibles de peser” sur les différents cortèges LGBT .

    À Paris, où les autorités ont prévu une mobilisation de 25.000 à 35.000 personnes, “la dimension antiterroriste du dispositif, toujours prise en compte dans un contexte de menace pérenne, a été renforcée” et “le positionnement des forces de l’ordre a été resserré autour de la manifestation”, a indiqué à l’AFP la préfecture de police.

    Par ailleurs, “le périmètre établi autour du quartier du Marais pour les festivités de la soirée intègre également ce volet avec par exemple la mise en place de glissières en béton armé aux points d’entrée, en appui des forces de l’ordre”, a-t-elle ajouté.

    Par ailleurs, la marche des fiertés LGBT qui devait avoir lieu ce samedi après-midi à Oslo a été annulée. À la suite de recommandations “claires” de la police, “tous les événements liés à la Oslo Pride sont annulés”, ont écrit les organisateurs dans un communiqué. Cependant, en signe de solidarité, des drapeaux arc-en-ciel ont été déposés près des lieux de l’attaque.

    À voir également sur Le HuffPost: Aux États-Unis, des étudiants dénoncent la politique anti-LGBT de leur école

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      Lallement visé par Hidalgo après "la honte" du Stade de France

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 2 June, 2022 - 14:49 · 2 minutes

    La maire de Paris Anne Hidalgo charge le préfet de Paris Dider Lallement après les incidents au stade de France, lors de la finale de Ligue des champions. La maire de Paris Anne Hidalgo charge le préfet de Paris Dider Lallement après les incidents au stade de France, lors de la finale de Ligue des champions.

    POLITIQUE - La maire PS de Paris Anne Hidalgo a réclamé ce jeudi 2 juin des “changements” dans la gestion de la sécurité à Paris après la “honte” que constituent, selon elle, les incidents au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions samedi dernier.

    “J’espère que nous aurons des bonnes nouvelles parce qu’il y a des changements qui sont nécessaires et je les ai réclamés”, a déclaré l’élue socialiste en conseil municipal.

    Elle réagissait à une demande sur le besoin de formation d’agents de sécurité privés en vue des Jeux olympiques de 2024 de l’élu communiste Nicolas Bonnet-Oulaldj, qui avait réclamé mercredi la démission du préfet de police Didier Lallement et du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin après ces incidents.

    Des milliers d’Anglais sans billet, selon la préfecture

    “Ce qui s’est passé au Stade de France samedi dernier relève d’une honte pour notre pays, notre région, notre capitale qui va accueillir l’événement le plus grand, le plus reconnu et retransmis dans le monde que sont les Jeux olympiques et paralympiques”, a déclaré l’ex-candidate du PS à l’élection présidentielle, désormais tournée vers ces JO qu’elle avait obtenus en 2017.

    Le préfet est en position délicate après ces incidents et après la polémique autour du nombre de supporters anglais venus sans billets ou avec des billets falsifiés, à la suite  d’un rapport de deux pages qu’il avait transmis dimanche au ministre de l’Intérieur.

    Anne Hidalgo a rappelé que pour l’Euro 2016 une fan-zone “avec 90.000 personnes sur le Champ-de-Mars” s’était déroulée sans incident, dans le “respect des partenaires et de la coopération” en matière de sécurité.

    Changement de doctrine

    Mais “cette époque est révolue depuis que nous avons un changement dans la doctrine du maintien de l’ordre à Paris qui consiste à aller vers des logiques de nasse plutôt que de désescalade”, a déploré l’édile.

    Elle souhaite en conséquence “qu’on revienne à une situation républicaine de reconnaissance du rôle de chacun dans les questions de sécurité à Paris, chose que je n’ai pas depuis maintenant quelques mois, disons depuis 2018”.

    Cette année avait été marquée par l’émergence du mouvement des “gilets jaunes”, dont les manifestations ont engendré de nombreux épisodes violents dans la capitale. Le préfet Lallement est en poste depuis mars 2019.

    Pour le maire LR du XVe arrondissement Philippe Goujon, l’organisation défaillante et les incidents du Stade de France “font naître un doute sur notre capacité à assurer un déroulement paisible des JO”, et notamment de la cérémonie d’ouverture prévue sur la Seine, “au cœur de toutes les inquiétudes” selon lui.

    À voir également sur Le HuffPost : Liverpool-Real Madrid: Chaos au Stade de France pour la finale de la Ligue des champions

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      Pourquoi la finale de la Ligue des Champions a tourné à la grosse pagaille

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 29 May, 2022 - 15:49 · 10 minutes

    LIGUE DES CHAMPIONS - Ils étaient venus pour partager leur passion commune pour le football et soutenir leur équipe favorite, malheureusement la finale de la Ligue des Champions n’aura été que chaos et désagréments . Alors que le Stade de France Saint-Denis accueillait, ce samedi 28 mai le match Liverpool-Real Madrid, des milliers de personnes se sont retrouvées bloquées et les choses ne se sont pas passées comme prévu.

    Supporters massés devant les grilles, resquilleurs en pagaille et interventions musclées de la police... Aux abords du Stade de France, l’événement a généré des scènes de chaos, suggérant des dysfonctionnements dans l’organisation. Au lendemain du match, les questions abondent: que s’est-il passé? Comment est né un tel chaos? Qui est responsable? On fait ici le point.

    Quand les ennuis ont-ils commencé?

    Alors que l’avant-match avait été bon enfant, la tension est montée à l’approche de la rencontre, dont le coup d’envoi était initialement prévu à 21h: d’immenses files d’attente se sont formées aux abords du Stade de France, où le filtrage des supporters se faisait au compte-goutte, au point que l’UEFA a repoussé le coup d’envoi de 36 minutes, fait inédit dans l’histoire récente de l’épreuve.

    Au moins un millier de supporters se sont retrouvés bloqués, criant “open the gate” (“ouvrez le portail”). Puis des tentatives d’intrusion de la part de personnes sans billet ont mis à mal le dispositif. Des gaz lacrymogènes ont été lancés pour empêcher quelques dizaines d’individus, dont certains ne portaient les couleurs d’aucun des deux clubs, d’escalader les barrières. Les files d’attente n’ont été résorbées qu’à la mi-temps.

    Pourquoi ces engorgements?

    Près de 7000 policiers, gendarmes et pompiers étaient mobilisés samedi. Deux périmètres de sécurité étaient déployés: un préfiltrage à environ 200 mètres de l’enceinte, puis un deuxième sur le parvis du stade, avec tourniquets.

    (Photo de supporters de Liverpool gazés devant le Stade de France par les forces de l'ordre le 28 mai 2022 par REUTERS/Fernando Kallas) (Photo de supporters de Liverpool gazés devant le Stade de France par les forces de l'ordre le 28 mai 2022 par REUTERS/Fernando Kallas)

    Selon deux représentants de supporters présents au Stade de France, un problème d’aiguillage de la foule a accentué les engorgements.

    Venus de préférence par le RER D en raison de la grève affectant le RER B, les supporters de Liverpool se sont retrouvés face à seulement quatre accès de préfiltrage, alors qu’il y avait 13 accès à la sortie du RER B, rapporte l’une de ces sources. “Cela a créé un phénomène d’étouffement et d’écrasement du côté du RER D”, pointe-t-elle, déplorant un manque de stadiers pour orienter les flux.

    Les “faux billets” seulement en cause?

    Du côté des organisateurs pourtant, les effectifs étaient jugés suffisants. Selon une source ayant participé à l’organisation, “le pré-filtrage a cédé, (les supporters) sont arrivés aux portes et toute la difficulté à été de les contenir”. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a d’abord reporté la faute aux “milliers de ‘supporters’ britanniques , sans billet ou avec des faux billets” qui “ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers”.

    Une version des faits bien vite remise en cause par de nombreux témoins présents dans la cohue. Comme le souligne le journaliste sportif britannique Rob Draper, si Gérald Darmanin avait été sur place, et non “en sécurité” depuis une tribune d’observation, il aurait pu “constater l’ineptie de l’opération”. Dans un long thread sur Twitter, il explique dans la chronologie comment la situation a dérapé à cause de la mauvaise gestion du flux par les policiers qui ont créé un goulet d’étranglement pour filtrer les supporters alors que des dizaines de milliers de personnes arrivaient.

    “Et voici la preuve cruciale, le point de pression qui a causé la majorité des problèmes. La police avait, pour certaines raisons, garé des camionnettes au 3/4 en travers des sentiers, rendant une large allée soudainement étroite provoquant un goulot d’étranglement. J’ai tourné ça à 19h22 après environ 10 minutes d’attente”, écrit Rob Draper.

    Quant aux “supporters” qui auraient agressé des stadiers et participé à des échauffourées, Julien Nény, journaliste pour Francetélé, cite des Britanniques présents sur place: “C’était des jeunes du coin, pas des fans de Liverpool. Ils parlaient français. Aucun doute là-dessus.” “L’un d’eux affirme même avoir été frappé par des ‘locaux’. 53 ans, nez cassé et bras dans le plâtre. Très en colère”, tweete-t-il.

    Après leur avoir reproché d’avoir été en retard, puis indisciplinés, L’UEFA a accusé les supporters d’avoir utilisé de faux billets pour rentrer au Stade de France. Elle a dénoncé l’afflux de milliers de spectateurs munis de tickets contrefaits, qui ont encombré les tourniquets et ralenti l’accès. Une source proche du gouvernement a fait valoir dimanche qu’il s’agissait d’“un problème sportif plus que sécuritaire”, provoqué par ces “milliers de faux billets”.

    “Il y a eu énormément de faux billets”, admet une source proche de l’organisation. Il y avait des billets “blockchain” (authentifiables numériquement, NDLR) mais l’UEFA a cédé à la demande de Liverpool “qui a demandé à avoir 20.000 billets papier”, et il y a eu “des photocopies, des imitations grossières, d’autres très bien faites”. “Il y a eu des bousculades, des mouvements de foule, nous avons apporté des réponses”, a expliqué une source policière, alors que 105 personnes ont été interpellées.

    Pour Pierre Barthélemy, avocat de plusieurs groupes de supporters français, présent aux abords du stade en tant qu’observateur de l’association Football Supporters Europe (FSE), dont il est membre du conseil d’administration, l ’argument des “faux billets” n’est qu’une excuse pour masquer la mauvaise gestion du flux de supporters.

    “Le premier prétexte était celui d’une prétendue arrivée tardive des supporters de Liverpool. Mais il suffisait de regarder les réseaux sociaux pour voir qu’ils étaient déjà bloqués au pré-filtrage plusieurs heures avant le coup d’envoi. Le prétexte des faux billets semble donc un argument opportuniste”, a-t-il déclaré au Parisien .

    “Il y avait des faux billets et des fausses accréditations, on en a vus, mais de manière très marginale. En une heure, à la porte Y, on a vu une dizaine de supporters dans ce cas-là. Ils ont été aussitôt interpellés par les gendarmes. On a aussi vu quelques ‘VIP’ tenter de passer avec des fausses accréditations, mais ils ont été très vite refoulés”.

    Le défenseur de Liverpool, Andy Robertson, a par exemple rapporté après la rencontre qu’un de ses proches, à qui il avait offert un vrai billet, s’était vu répondre que son ticket était faux. “C’était très mal organisé”, a fustigé l’Écossais. Des supporters ont également fait état de vols de billet.

    Une grande réunion prévue au ministère des Sports

    En fin d’après-midi, le ministre des Sports a fini par annoncer qu’une réunion avec tous les acteurs de l’organisation sera organisée ce lundi 30 mai à 11h au ministère des Sports. “Avec le ministre de l’Intérieur, nous déplorons les incidents qui ont émaillé la soirée de la Ligue des Champions samedi soir (28 mai 2022) au Stade de France et regrettons que certains supporters munis de billets n’aient pu assister au match”, explique le communiqué.

    “La priorité est désormais de cerner très précisément les dysfonctionnements avec l’UEFA, la Fédération française de football, le Stade de France, la Préfecture de police de Paris, la Préfecture de Seine-Saint-Denis et la mairie de Saint-Denis”. Le ministère indique également vouloir “tirer toutes les leçons pour éviter que de tels incidents se reproduisent pour nos futurs grands événements sportifs internationaux”.

    Il faut habituellement plus d’un an pour préparer un tel événement planétaire. Mais après l’invasion russe de l’Ukraine, la Fédération française de football (FFF) a récupéré fin février l’organisation initialement confiée à Saint-Pétersbourg.

    Et ce temps réduit a pu peser, comme l’avait laissé entendre vendredi le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, dans un entretien à l’AFP: “J’ai dit à mes équipes: ‘Ne me dites pas que vous avez besoin d’un an ou deux, parce qu’on n’a que trois semaines’. Ce n’est pas facile”, avait-il souligné.

    Une source proche de l’exécutif a admis une insuffisante mobilité des forces de l’ordre, qui ont “surréagi” face aux événements festifs, sur fond d’“insuffisante préparation”, et de “sous-évaluation du nombre de supporters”.

    Certains fans anglais, venus en famille, se sont plaints d’avoir été pris pour cible. “Je suis enseignant, je n’ai jamais été aspergé de gaz lacrymogène avant. (...) La police m’a poussé contre la porte, ce n’était pas nécessaire. Ils se comportaient comme s’ils avaient une armée en face d’eux”, s’est plaint, en larmes, Pete Blades, professeur de français à Liverpool de 57 ans.

    Sur Twitter, le journaliste de 20 Minutes Thibaut Chevillard cite un policier présent au Stade de France: “C’est la honte un petit peu pour la France parce que ça a mal été géré. Ils nous ont mis en statique dans des endroits où ça ne bougeait pas. Et ils ont mis un temps fou à nous bouger alors qu’il y avait besoin de monde ailleurs”. “ Toujours selon ce policier, la communication entre les différentes unités sur place était “un peu compliquée”.

    ″Ça pose la question de la capacité de la France à organiser des événements de cette taille-là”, pointe de son côté Ronan Evain, directeur exécutif du réseau Football Supporters Europe (FSE), alors que le Mondial-2023 de rugby et les JO-2024 vont avoir lieu en France. “On continue de reproduire les mêmes schémas d’organisation qui ont déjà échoué dans le passé”, ajoute-t-il.

    À voir également sur Le HuffPost: Liverpool-Real Madrid- Les supporters des “Reds” ont envahi Paris