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      Avec les soldes d'été, la radinerie a de beaux jours devant elle - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 22 June, 2022 - 08:08 · 3 minutes

    La culture du La culture du " bon plan " ne s’est jamais aussi mieux portée.

    PSYCHO - En ce jour officiel d’ouverture des soldes, il me semble opportun de s’arrêter sur un phénomène actuel: la radinerie décomplexée. Avec la hausse des prix , la pingrerie n’est plus ce qu’elle était.

    Autrefois, la société capitaliste encourageait allègrement à la dépense à tous crins. Avait réussi celui qui jouissait le plus. Indiscutablement. La personne économe, qui n’en finissait pas de rogner sur ses factures et de cacher son porte-monnaie, n’avait pas bonne presse.

    Le fameux mythe du « self made man » à l’américaine, plein aux as et désireux de le montrer, l’emportait sur tous les autres archétypes. D’ailleurs, le communisme ayant fait pschitt, les justiciers sociaux eux-mêmes saluaient tous les éclatantes réussites « à la Dallas ». Combien de soixante-huitards sont ainsi devenus magnats de la finance, rentrant, la queue basse, dans le système qu’ils conspuaient autrefois, « lorsqu’ils étaient jeunes »?

    Le radin est populaire

    Mais aujourd’hui, à l’heure du réchauffement climatique, des solastologues et des gilets jaunes, la radinerie a gagné en popularité.

    Selon un sondage IFOP, 70% des économes assument parfaitement le fait de l’être alors qu’ils n’étaient que 53% il y a 20 ans. En 2019, 8 français sur 10 se déclaraient « à la recherche de bonnes affaires » et juraient ne s’intéresser qu’aux bas prix pour ne pas faire de dépenses exorbitantes.

    La culture du « bon plan » ne s’est jamais aussi mieux portée. Le Bon Coin, Billetreduc ou Groupon sont précisément nés de ces envies de dépenser moins. Même les classes supérieures guettent la « réduc ».

    Avec la hausse des prix, la pingrerie n’est plus ce qu’elle était.

    Intéressons-nous plus précisément aux bénéfices secondaires de l’action de faire des économies. Elle est parfois tout à fait reliée au manque de moyens… Mais pas toujours ! En effet, se cache parfois derrière ces comportements de restriction et d’autosurveillance, un curieux plaisir de contrôle. Celui-ci naît de ce que nous appelons, dans le jargon psychologique, le trait obsessionnel. Nous en possédons tous, plus ou moins, selon notre vécu, la place à laquelle nous avons été dans notre famille, notre développement psychoaffectif…

    Un trait obsessionnel

    Pour certains d’entre nous, cette obsession de maîtriser leurs actes et leurs pensées est prédominante dans l’ensemble de leur vie. Ils ne peuvent s’empêcher que tout soit bien en ordre, bien « d’équerre », à commencer par leur compte en banque, quitte à moins jouir des plaisirs de l’existence. C’est ce que Freud appelait justement l’« au-delà du principe de plaisir », cette tendance que nous avons à nous faire du bien en nous faisant du mal, en nous privant, en nous limitant.

    La névrose obsessionnelle peut nous faire tomber dans les affres de l’excès en la matière. Celui qui en est atteint compte au centime près, recommence à la moindre coquille, ressasse chaque instant de sa vie sans la possibilité intérieure de lâcher prise et de « kiffer », comme le disent les Africains du Nord pour désigner l’acte de profiter pleinement sans trop se poser de questions existentielles (le kif est initialement un mélange de tabac et de hashish, ce qui en dit long sur l’extension de ce terme).

    Aux antipodes du kiffeur, le névrosé obsessionnel rumine, épluche ses tickets de remboursement, écrit aux services facturation d’Amazon et d’Orange pour supplier une réduction comme si celle-ci était l’alpha et l’oméga de sa place dans le cosmos. Heureusement, avec une psychothérapie, il peut parvenir à vivre sa condition humaine avec un peu plus de souplesse, en visant moins la perfection mathématique, en savourant davantage l’abstraction, l’inachevé, le constat que la vie n’est jamais noire ou blanche, qu’une personne n’est pas une équation à résoudre.

    Mais pour beaucoup, la route est longue car il s’agit de se délivrer de multiples conditionnements déjà si bien installés… et alimentés par la société. La radinerie décomplexée a de beaux jours devant elle. Pourvu cependant qu’elle ne mène pas à la pauvreté spirituelle.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Ne pas faire les soldes en soutien aux Ouïghours? Pas si facile pour ces consommatrices

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      Les soldes d'été, victimes ou bénéficiaires de l'inflation?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 22 June, 2022 - 05:59 · 3 minutes

    Les soldes d'été débutent ce mercredi 22 juin et dureront jusqu'au 19 juillet dans l'Hexagone, sauf dans les Alpes-Maritimes. Les soldes d'été débutent ce mercredi 22 juin et dureront jusqu'au 19 juillet dans l'Hexagone, sauf dans les Alpes-Maritimes.

    SOLDES - Top départ pour les soldes d’été ce mercredi 22 juin presque partout en France . Les ristournes dans les magasins et sur Internet dureront jusqu’au 19 juillet, dans un contexte incertain marqué par une inflation galopante. Les commerçants espèrent une relance du secteur, qui a connu une embellie “fragile” en mai.

    “Il y aura de bonnes affaires à faire dès le début des soldes” ce mercredi, assure à l’AFP Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce (commerces d’habillement, de chaussures et de centre-ville). Toutefois, “il est difficile de savoir comment les clients vont réagir” et d’anticiper la fréquentation des commerces dans les prochains jours, selon lui, notamment en raison du contexte d’inflation inédit depuis 30 ans.

    L’inflation est vue comme “une période risquée” pour le secteur de la mode et de l’habillement, ajoute-t-il. “Quand les clients doivent faire des arbitrages sur leur consommation, c’est souvent défavorable au secteur”. Les soldes restent cependant compatibles avec “la recherche du bon prix, note Yohann Petiot, ce qui, (il) l’espère, redonnera du pouvoir d’achat aux clients”.

    Les ventes en recul dans les magasins

    Les commerçants espèrent aussi renflouer leur trésorerie, alors que les ventes en magasin accusent toujours un recul “de -7%” au cumul, depuis le début de l’année 2022 par rapport à 2019, selon l’Alliance du commerce, malgré “une embellie fragile” en mai. Après ce petit rebond des ventes en mai, le début du mois de juin ”était à nouveau en recul”.

    S’ajoute la hausse des coûts de production, d’exploitation ou de transport, qui a touché tout le secteur. Les vendeurs doivent “pouvoir préserver leurs marges, assumer l’augmentation des coûts”, explique Yohann Petiot. Le remboursement des Prêts garantis par l’État a également débuté en avril.

    Les vendeurs s’inquiètent aussi du surplus de produits. D’après les indépendants de la Fédération nationale de l’habillement (FNH) cités par BFMTV , il y aurait 20 à 30% de surplus de stocks. La faute au télétravail , qui n’incite pas le changement de garde-robes, au développement de la seconde mais et à l’inflation, explique la chaîne d’information.

    Le moral des ménages en berne

    Le moral des ménages, qui joue sur l’envie de consommer, a été durement éprouvé depuis le début de l’année, qui a commencé avec le variant Omicron, rappelait lundi à l’AFP Gildas Minvielle, directeur de l’observatoire économique de l’Institut Français de la Mode (IFM).

    S’y sont ajoutés le conflit en Ukraine et la hausse de l’inflation sur de nombreux postes de dépenses, l’énergie, les transports puis l’alimentation. Les préoccupations environnementales des consommateurs peuvent aussi avoir un impact négatif sur la fréquentation des commerces, alors que le marché de la seconde main s’est largement démocratisé.

    En Bourse, les poids lourds de la “fast fashion”, comme Boohoo, Asos, Zalando, ou même le géant espagnol Inditex, malgré les résultats financiers insolents de ce dernier, font grise mine depuis le début de l’année.

    À noter que les soldes auront lieu du 6 juillet au 2 août dans les Alpes-Maritimes et du 13 juillet au 9 août en Corse. Des dates spécifiques s’appliquent également dans les Outre-mer.

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