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      Frostpunk 2 dévoile sa date de sortie avec une bande-annonce glaçante

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Tuesday, 13 June, 2023 - 07:30

    fp22-158x105.jpg L'image promotionnelle de Frostpunk 2

    La suite d'un des meilleurs jeux de gestion de ces dernières années arrive dès l'année prochaine, pour le plus grand plaisir des fans de dystopies par moins quarante degrés.

    Frostpunk 2 dévoile sa date de sortie avec une bande-annonce glaçante

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      chapitre 17 À quoi sert l'école ? extrait 96

      Angélique Andthehord · Wednesday, 1 February, 2023 - 06:30 · 1 minute

    - Non, ce n'est pas mon cas et je ne suis pas la seule. D'un côté, oui, c'est vrai que c'est un détail vestimentaire qui séduit les snobs mais, d'un autre côté, Anne-Marie ne l'est pas, la soutenir ne l'est pas non plus. Puis, surtout, c'est une cause qu'on peut gagner parce qu'elle se joue au niveau local. Les grandes lignes du règlement scolaire, elles sont nationales. Nous, à notre niveau, on ne peut pas espérer y changer quelque chose. Par contre, l'uniforme et le port du tablier, c'est spécifique à Voisenon, à notre établissement, financé par nos propres parents. Alors, le dialogue est beaucoup plus facile. Si on arrive à faire entendre notre refus pour cet uniforme, on aura réussi à faire entendre notre refus pour quelque chose qui est à l'intérieur du règlement scolaire qu'on nous a forcé à signer. Ce sera la preuve qu'on n'était pas d'accord avec ce règlement et que notre signature nous a été volée. Mais, pour gagner, il faut qu'on soit toutes unies. Toutes les filles de la classe ont enlevé leur tablier. On n'attend plus que toi. »

    Je partis sans répondre. Carole avait tort, c'était forcé, puisque nulle ne pouvait être plus intelligente que moi, surtout pas Carole ! mais, dans l'immédiat, je n'avais pas en tête les arguments pour le lui prouver.


    extrait de : Non au règlement scolaire !


    #école #classe #obligation #copine #tablier #uniforme #persuasion #explication #règlement #snobisme #importance #stratégie #union #unanimité #solidarité #rébellion #mouvement

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      36 stratagèmes avant l’orage

      Gilles Martin · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 27 October, 2022 - 02:30 · 6 minutes

    J’avais déjà évoqué la différence entre l’approche occidentale de la stratégie, comme l’action d’une volonté qui met en œuvre les moyens pour son exécution, et l’approche chinoise dont parle François Jullien dans son « traité de l’efficacité » . Cette approche chinoise, puisée dans les anciens traités chinois du IVe siècle, consiste à comprendre le « potentiel » d’une situation pour l’exploiter avec persévérance au travers des circonstances rencontrées, et ainsi réussir à « vaincre sans combattre » , formule que l’on trouve déjà dans L’art de la guerre de Sun Tsu.

    Deux voies sont proposées par Sun Tzu :

    • Limiter les exigences de votre adversaire en recourant à des négociations diplomatiques,
    • Réduire la force de votre adversaire en recourant à la stratégie et l’affaiblissant de l’intérieur.

    Ainsi la stratégie est ce qui permet d’agir sans recourir à la force. En d’autres termes, il s’agit de vaincre avec sa tête plutôt qu’en usant de la force.

    Ces textes qui s’appliquent aux stratégies de guerre sont devenues, grâce aux auteurs contemporains qui les ont exhumés et commentés, des boussoles pour les stratégies concurrentielles des entreprises, et même des guides pour nous aider à traverser les étapes de la vie.

    C’est pourquoi il est toujours utile de les évoquer pour faire réfléchir les Comités de Direction en recherche de stratégies et de mouvements, et qui voudraient utiliser leurs têtes plutôt que la force.

    Le livre des 36 stratagèmes

    Un autre texte référent dans ce registre est le fameux Livre des 36 stratagèmes que l’on peut ouvrir régulièrement lorsque l’on s’interroge sur les meilleures stratégies à suivre pour une entreprise ou une start-up qui veut bousculer le jeu concurrentiel d’un secteur.

    L’ouvrage écrit par un anonyme est un véritable traité de stratégie, écrit au cours de la dynastie Ming (1366 à 1610).

    Cette conception de la stratégie consiste à perturber l’entendement de « l’ennemi » et à altérer sa vision. C’est cette action de « tromper les autres » qui s’appelle stratégie. Les 36 stratagèmes sont en fait des modèles de ruses qui permettent de gagner.

    Il ne s’agit pas de choisir un stratagème et de s’y tenir, ni de piocher au hasard. L’ouvrage considère le monde comme un champ d’énergie dynamique, au mouvement et au flux continus, dans lequel les circonstances peuvent appeler une stratégie à un moment donné, puis une autre après, en fonction des changements dans l’environnement. Sachant qu’une stratégie peut elle-même entraîner des changements dans les stratégies des autres, et donc inspirer une nouvelle stratégie.

    Les 36 stratagèmes sont répartis en 6 fois 6 dans six stratégies génériques :

    • Stratégies de victoire au combat : même si l’on possède une puissance supérieure vous ne devez pas vous persuader que les chances de victoire ne sont que de votre côté. Un moment de négligence peut entraîner une défaite irrévocable.
    • Stratégies d’engagement contre l’ennemi : lorsque vous vous engagez dans des hostilités contre l’ennemi, vous ne devez montrer aucune faiblesse. Il s’agit de tirer avantage de la faiblesse de l’ennemi, et de planifier l’extension de votre base.
    • Stratégies d’attaque : dans une situation où la bataille implique de faire face à un adversaire supérieur en nombre, vous devez éviter de vous lancer tête baissée dans le combat. Ce sont les ruses qui font gagner. Excellent chapitre pour les start-up.
    • Stratégies des situations ambiguës : lorsqu’attaque et défense s’enchaînent au rythme d’un pas en avant, un pas en arrière, et que l’issue de la guerre devient incertaine, vous devez élaborer une nouvelle stratégie ou tactique pour vous assurer de la victoire. C’est la souplesse qui permet de gagner sur la fermeté.
    • Stratégies des batailles unifiées : lorsque des pays alliés s’unissent pour combattre, il ne faudrait pas s’en remettre exagérément à ces nouveaux partenaires sous prétexte qu’ils sont des alliés. Vous devez user de fermeté pour conserver votre position de leader et commander d’une main de fer. Voilà six stratagèmes pour bien gérer ses alliances et partenariats, constituer des équipes et des groupements.
    • Stratégies d’une défaite annoncée : même lorsque vous vous retrouvez dans une situation désespérée, il n’est pas conseillé de vous résigner à combattre jusqu’à la mort. Partout où il y a une volonté, il y a une solution. Dans les situations désespérées il vaut mieux fuir : une retraite judicieuse aujourd’hui peut amener la victoire demain.

    Toutes ces stratégies, on le comprend, sont faites de prudence et d’anticipation. Avec toujours un balancement entre le Yin et le Yang du livre du Yi King .

    L’édition des Éditions Budo comprend les analyses et les exemples d’application, y compris dans le monde moderne, de Hiroshi Moriya, Japonais spécialiste de la culture et de la philosophie chinoises. Cela ajoute à la compréhension des 36 stratagèmes.

    Ainsi le stratagème 27 (dans la série des stratégies des batailles unifiées) est-il une bonne façon d’aborder les négociations de toutes sortes :

    « Feignez la stupidité, ne soyez pas inconséquent : feignez un manque de connaissance et abstenez-vous d’agir, plutôt que de vous dissimuler derrière un savoir de façade et d’agir à tort et à travers. Restez tranquille et ne révélez pas votre intention. Les nuages et le tonnerre annoncent la naissance (ou la difficulté du commencement) ».

    Dans cet énoncé du stratagème, la fermeté (Yang) et la souplesse (Yin) sont entrelacées à la naissance (appelée aussi la difficulté du commencement) comme quand on aborde une confrontation d’idées ou d’arguments. C’est ce moment où les nuages et le tonnerre accumulent leur énergie en attendant le moment propice pour déclencher l’orage.

    Stupidité signifie ici « bêtise », alors que « se montrer inconséquent » signifie être fou, et donc « ne pas être inconséquent » signifie faire preuve de bon sens.

    C’est donc en faisant preuve de bon sens, et en exerçant tout son talent en se parant des attributs de la bêtise, que ce stratagème est mis en œuvre.

    Comme le commente Hiroshi Moriya :

    « La clé du succès réside dans la qualité de la performance de la personne qui feint la stupidité » .

    On peut aussi trouver dans ce stratagème un art d’écouter sans jugement les paroles et arguments de notre interlocuteur, pour être capable de répondre et de poursuivre la conversation sans agression, pour se donner l’énergie nécessaire, et non « agir à tort et à travers » . Une bonne façon d’utiliser nos oreilles de girafe .

    Preuve supplémentaire que les 36 stratagèmes, c’est aussi du travail pour préparer l’énergie des nuages et du tonnerre avant de déclencher l’orage.

    Au travail.

    Sur le web

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      UE : amateurisme dans la stratégie d’achat du vaccin

      Pierre Allemand · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 18 February, 2021 - 04:30 · 11 minutes

    la stratégie

    Par Pierre Allemand.

    Au cours de ma carrière, j’ai eu de très nombreuses discussions commerciales internationales parce que c’était mon job de Business manager, d’abord dans une grande société chimique française un temps nationalisée, puis dans deux entreprises américaines successives. Après de nombreuses années de pratique, j’y ai acquis une certaine expérience dans ce domaine. J’ai donc, nécessité oblige, assimilé la stratégie de nombreux acheteurs internationaux.

    Ceux-ci n’ont pas pour mission, comme on le croit trop souvent, d’obtenir le prix le plus bas de la part de leurs fournisseurs, en utilisant la puissance de leur organisation. Ou, plus exactement, ce n’est pas leur première mission. Leur première mission est d’assurer la sécurité de l’approvisionnement de leur entreprise. Et la sécurité d’approvisionnement consiste à être approvisionné même, et même surtout en cas de pénurie.

    Pour cela, le bon acheteur accepte souvent de payer un prix qui peut être élevé, et même bien plus élevé que son concurrent et voisin. Le temps prouve que c’est une stratégie payante.

    En effet, dans le domaine des intermédiaires de synthèse, et a fortiori dans le domaine de la santé, les pénuries se manifestent périodiquement, en raison d’évènements extérieurs divers. Et c’est dans la pénurie que l’on peut distinguer les bonnes stratégies des mauvaises.

    La stratégie européenne d’achat des vaccins

    Grace à l’ imprudence d’une secrétaire d’État belge (Eva de Bleeker), on connait avec précision les prix acceptés par madame Ursula Von der Leyen , la présidente actuelle de la Commission européenne. On connait aussi quelques prix payés par d’autres clients : les États-Unis et Israël par exemple. C’est grâce au niveau de ces prix que l’on peut se faire une idée précise de la stratégie d’achat de madame Von der Leyen.

    Celle-ci semble tenir en peu de mots : « dépenser le moins possible pour les vaccins », une stratégie qui, en ces périodes de dépenses tous azimuts avec de l’ argent magique , a probablement recueilli l’aval de l’ensemble des chefs d’États membres de la Commission européenne.

    Madame Von der Leyen possède, entre autres, une formation de médecin, ce qui est certainement une formation appréciée pour s’occuper de vaccins. Sa thèse de docteur a malheureusement été contestée par certains pour cause de plagiat . Cependant, la faculté de Hanovre n’a pas décidé de lui retirer son titre.

    Elle a également fréquenté, du moins d’après ses affirmations , l’université de Stanford. Certains disent cependant que pendant son séjour en Californie, elle était plutôt mère au foyer . Pour tenir compte des deux points de vue, on peut penser qu’elle a effectivement suivi quelques cours, mais qu’elle ne suivait pas ceux d’économie lorsque le professeur a parlé des stratégies d’achat et de vente…

    Elle n’est pas très populaire en Allemagne, où on l’accuse par exemple d’avoir fait preuve de mauvaise gestion du budget de la Défense lorsqu’elle avait en charge ce ministère.

    À part ces petites imperfections (tout le monde ne peut pas être parfait), elle a parfaitement exécuté le plan d’achat qu’elle avait développé devant la Commission européenne. Était-il le meilleur possible ? That is the question auraient dit nos amis Britanniques s’ils étaient encore membres de la Communauté européenne.

    Les prix payés par unité par quelques pays sont les suivants si on en croit la presse, ( source , source , source ).

    En Europe : 1,78 euro chez AstraZeneca ; 6,93 euros chez Johnson & Johnson ; 7,56 euros chez Sanofi/GSK ; 10 euros chez Curevac ; 12 euros chez Pfizer-BioNTech ; 14,68 euros chez Moderna.

    Les États-Unis paieraient 19,50 dollars, tandis qu’Israël aurait payé 22,70 dollars la dose.

    Tous ces prix résultent d’une négociation commerciale entre les représentants des fabricants de vaccins et madame Von der Leyen certainement secondée dans ses discussions par quelques petites mains. Mais parmi ces dernières, il n’y avait probablement pas de spécialiste de la fabrication des vaccins. C’est regrettable, car de ce fait, la discussion a surtout porté sur les prix et probablement pas assez sur les délais et les conditions de livraison.

    La stratégie de vente des producteurs de vaccins

    Les choses auraient roulé certainement facilement si les seuls intervenants dans l’affaire avaient été les fabricants de vaccins d’une part, et un seul acheteur, l’Europe d’autre part.

    Malheureusement, il y avait aussi les autres pays acheteurs potentiels, qui souhaitaient, eux aussi, protéger leur population quel qu’en soit le prix . Et lorsque le patron de Pfizer (par exemple) a réalisé la demande des autres pays, et surtout les conditions qu’ils y mettaient et que j’ai mises en italique, il a probablement pris son téléphone et a remonté les bretelles des négociateurs européens de Pfizer qui avaient concédé un prix ridicule à madame Von der Leyen. (Je sais ce qu’il s’est dit comme si j’avais assisté à la conversation, car j’ai moi-même été négociateur en Europe sous les ordres d’un patron américain).

    Bert (prénom du patron américain de Pfizer Albert Bourla ) : « Retirez n doses de vaccins sur les m doses prévues pour l’Europe, et envoyez-les aux USA et en Israël ! »

    Négociateur : « Mais, Bert, nous avons un contrat avec les Européens ! »

    Bert : « Inventez une histoire. Dites par exemple que vous modernisez l’usine afin d’augmenter (pour plus tard) la production. N’importe quoi de crédible et qui soit en accord avec le contrat qui a été (très bien d’ailleurs) rédigé par nos avocats. Enfin, faites ce qu’il faut, do your job ! »

    Négociateur : « Bien compris Bert… »

    Et voila pourquoi l’Europe manque de vaccins par rapport à Israël ou aux États-Unis.

    Les résultats par pays

    Vous voulez des preuves de ce que j’affirme ? Les voici.

    Il est très intéressant de comparer entre eux les pays au moyen d’un chiffre qui s’affranchit de leur nombre d’habitants. Pour cela, il suffit de prendre le nombre de vaccinations effectuées par pays et de le rapporter au nombre total d’habitants de ce pays. On obtient ainsi des pourcentages indépendants de la population de chaque pays, pouvant être comparés entre eux.

    On peut par exemple comparer ainsi le nombre de vaccinations cumulées entre la France et l’Allemagne. Voici les graphiques correspondants :

    la stratégie

    La courbe bleue représente l’évolution dans le temps du pourcentage de personnes ayant reçu la première vaccination en Allemagne, et la courbe orange représente l’évolution dans le temps du pourcentage de personnes ayant reçu les deux injections.

    La courbe bleue est presque droite, ce qui indique que dès le début des vaccinations le nombre quotidien de vaccination est constant.

    Après une certaine hésitation, la courbe orange devient presque parallèle à la courbe bleue.

    Voici maintenant les mêmes courbes pour la France :

    la stratégie

    La courbe bleue de la France (première vaccination) présente deux caractéristiques remarquables :

    • La forme générale est plutôt parabolique : la pente s’accentue dans le temps (du moins au début), montrant par là qu’à la différence de l’Allemagne, le démarrage des vaccinations a été plutôt poussif, ce que tout le monde avait remarqué, puis les choses se sont arrangées progressivement.
    • On remarque aussi de charmantes marches d’escalier dont la longueur est constante (deux jours) pendant lesquelles le pourcentage de vaccination n’augmente pas. Si on consulte un calendrier, il apparait que ces marches correspondent aux week-end. On ne vaccine ni le samedi, ni le dimanche en France, à la différence de la plupart des autres pays européens ou mondiaux. Saturday and Sunday closed. Pendant ces périodes, le virus est administrativement enjoint de ne pas tuer les gens et de se répandre.

    Le cas de l’Espagne est intéressant :

    Les premières vaccinations démarrent tambour battant, mais s’essoufflent ensuite rapidement… Les secondes injections ne semblent cependant pas souffrir de la même façon que les premières. La somme des deux opérations (courbe pointillée verte) nous donne la clé de ces variations étranges : il apparaît que c’est le manque de vaccins, d’opérateurs (ou de locaux, ou de seringues) qui limite le nombre des vaccinations. En effet, la courbe des sommes prolonge presque exactement la courbe des premières vaccinations. Sa pente représente le régime maximum et le régime des deux vaccinations dépend l’un de l’autre puisque l’évolution de la somme des deux apparaît de pente constante.

    Remarquons que l’égalité entre pays en Europe semble parfaitement respectée : chaque pays reçoit la même fraction de vaccins : la pénurie est partagée, personne ne peut réclamer.

    Regardons maintenant les courbes comparées des USA, d’Israël et de l’Europe représentée par la courbe de l’Allemagne, car toutes les courbes des pays européens se ressemblent.

    On constate qu’Israël avait vacciné (première injection) environ 40 % de sa population au début du mois de février . À la même époque, les États-Unis avaient fait de même pour environ 10 % de leur population, tandis que l’Allemagne, bien représentative de la moyenne européenne se traîne en-dessous de 3 % de sa population à la même date.

    J’ai calculé le prix moyen payé par l’Europe pour les vaccins Pfizer et Zeneca et converti celui-ci en dollars. Les prix payés par les trois pays figurent sur les trois courbes, et on constate qu’il y a une corrélation certaine entre le prix payé par chaque pays pour le vaccin et la vitesse avec laquelle ces pays le reçoivent.

    On comprend mieux pourquoi l’Europe a des difficultés pour être approvisionnée …

    Conclusion

    Persuadée de la puissance de sa masse de commandes, l’Europe a un peu trop forcé les prix du vaccin vers le bas sans réaliser que la sécurité d’approvisionnement devait elle aussi être rémunérée et justifiait un prix à payer plus élevé.

    Selon ces chiffres, on pourrait d’ailleurs calculer le prix de la vie humaine estimé par madame Van der Leyen. C’est le montant des économies réalisées entre le prix payé par l’Europe et le prix payé par, disons, les USA divisé par le nombre de morts supplémentaires en Europe du fait du retard dans les vaccinations.

    On s’apercevrait aussi, je pense, que les économies réalisées sur l’achat des vaccins du fait de la pression exercée pour faire baisser les prix sont parfaitement dérisoires en comparaison des centaines de milliards mis sur la table à l’occasion de la pandémie. L’exercice de la politique est parfois terrible…

    Certains intermédiaires de synthèse ou matières actives connaissent des cycles qui passent périodiquement par un état de pénurie. Ces cycles ont été très bien étudiés 1

    J’ai connu à travers le monde des acheteurs qui acceptaient un prix substantiellement plus élevé que le prix dit de marché contre la garantie d’une livraison en cas de pénurie. Les acheteurs qui pratiquent cette méthode font souvent gagner beaucoup d’argent à leur entreprise. Ils en font aussi gagner à leur fournisseurs, selon le système gagnant-gagnant, puisqu’ils acceptent des prix plus élevés. Mais dans ce cas, les acheteurs sont des professionnels rompus à l’exercice de leur métier…

    Les données chiffrées concernant les vaccinations dans les différents pays ont été tirées du site suivant.

    1. Dans un marché de matières actives pharmaceutiques ou d’intermédiaires de synthèse en croissance, les capacités mondiales de production sont naturellement dépassées au bout d’un certain temps. Le produit devient difficile à trouver et son prix est maximum. Plusieurs producteurs investissent alors, attirés par le prix de marché élevé consécutif à la pénurie. Mais, comme il s’écoule un certain temps entre la décision d’investir et la mise en route de la production, la capacité mondiale de production finit par dépasser (souvent largement) la demande.

      Les prix de marché s’écroulent alors. L’oxyde de titane a été un bon exemple de ce mécanisme, souvent cité dans les cours de business . Pour un producteur, la bonne gestion consiste à avoir la bonne capacité au bon moment, ce qui reste néanmoins un bon principe mais surtout théorique. En effet, quelquefois, une nouveauté non anticipée (nouveau marché, nouveau procédé, nouvelle loi) vient complètement changer la donne. Et les patrons loués pour leur intuition créatrice ont souvent simplement eu beaucoup de chance.

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      Mathias Poujol-Rost ✅ · Sunday, 8 March, 2020 - 06:57

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