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      Un client mail abordable qui protège votre vie privée : ça existe (et c’est suisse) [Sponso]

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 7 December - 13:37

    Cet article a été réalisé en collaboration avec Infomaniak

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    Il s’agit d’un contenu créé par des rédacteurs indépendants au sein de l’entité Humanoid xp. L’équipe éditoriale de Numerama n’a pas participé à sa création. Nous nous engageons auprès de nos lecteurs pour que ces contenus soient intéressants, qualitatifs et correspondent à leurs intérêts.

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      Cette présentatrice météo n’existe pas

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 20 April, 2023 - 11:15

    La chaîne télé suisse M Le Média utilise une présentatrice générée par intelligence artificielle pour présenter le bulletin météo matinal depuis le début du mois. Ce n'est pas la première fois que des médias font appel à ce genre de technologie, mais la pratique soulève toujours autant de questions. [Lire la suite]

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      Et Dieu créa la Montbéliarde…

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 13 January, 2023 - 03:40 · 5 minutes

    En 1710, une décision politico-religieuse locale prise par Leurs Excellences de Berne, en Suisse, a contribué à créer une race de vache, la Montbéliarde qui allait ébranler la vie des paysans en Franche-Comté, puis de proche en proche, au fil des siècles dans le Jura, l’Auvergne, les Alpes, les Flandres, ainsi que le Maroc, l’Argentine, l’Australie et la Mongolie.

    Les vaches des anabaptistes

    Cette année-là (1710), environ 50 mennonites sont expulsés du canton de Berne. Il s’agit de membres parmi les plus radicaux du mouvement anabaptiste issu de la Réforme et dont un autre mouvement dissident, les fameux Amish, a été fondé en 1693 par Jakob Amman, en divergence théologique avec la branche suisse des mennonites.

    Cet évènement initial passé inaperçu dans les soubresauts de l’Histoire a pourtant involontairement contribué à améliorer le niveau de vie des éleveurs, le développement économique de la France et la santé d’une partie de l’humanité.

    Après avoir songé à les envoyer en Amérique, ces mennonites sont finalement accueillis en Franche-Comté, dans la région de Montbéliard, avec leurs vaches Simmental. Le seigneur des lieux, Léopold-Eberhard de Wurtemberg, leur attribue des terres autour de la localité d’Héricourt (Haute-Saône) à quelques kilomètres de Montbéliard. Ils s’y installèrent et fondèrent des fermes, notamment à Essouavre sur la commune de Saulnot (70400). Ce lieu-dit semble être le point de départ de la lente sélection qui allait aboutir à la Montbéliarde, descendante de l’Auroch qui vivait dans l’arc jurassien il y a… 6000 ans.

    Pourquoi fuir à Montbéliard ?

    Au XVI e siècle, Montbéliard avait adhéré à la Réforme protestante, de même que la République de Mulhouse et quelques cités suisses.

    Jusqu’en 1793, date à laquelle Montbéliard fut annexée par la France, la ville faisait partie du Saint-Empire romain germanique. Elle formait le cœur du comté fondé par l’empereur Henri III en 1042 et qui devint ensuite la principauté de Montbéliard (« Grafschaft Mömpelgard » ).

    L’Alsace étant devenue française en 1648, un édit de Louis XIV obligea les protestants et notamment les anabaptistes à fuir pour s’installer en Lorraine, et… au pays de Montbéliard. Ces terres ne dépendaient pas alors de la couronne de France.

    Actuellement, on retrouve les mennonites français principalement dans ces régions.

    Durant son règne, Léopold-Eberhard, un « triste sire » méprisé de ses sujets pour ses injustices et sa vie licencieuse, s’attacha à augmenter ses biens par des méthodes frauduleuses. En 1713, il envoya dans chaque localité des agents chargés de saisir en son nom les biens immobiliers dont les possesseurs étaient hors d’état de produire les titres de propriété. Cette mesure entraina de nombreuses expropriations. Le prince plaça alors ses fermiers, dont des mennonites, dans de grands domaines, notamment à Etobon (près d’Héricourt) où à cette époque chèvres et moutons fournissaient alors principalement le lait nécessaire à la fabrication du fromage.

    La naissance de la Montbéliarde

    Dans les campagnes, les paysans se sont longtemps désintéressés de la sélection du bétail. Seule la reproduction comptait. Le taureau du village servait seulement au troupeau de la commune. L’obsession céréalière était un frein à l’extension des surfaces herbeuses car les paysans avaient peur de manquer de pain.

    Les mennonites introduisirent de bonnes pratiques dans le pays pour la culture des terres et l’élevage et exercèrent une influence sur les populations locales qui renoncèrent peu à peu à leur routine. Ils « créèrent » ainsi ce qui deviendra la vache Comtoise. Cette nouvelle race appartient au rameau « pie rouge » des montagnes. C’est une cousine de la Simmental suisse croisée avec des races locales, notamment la Taurache et la Fémeline.

    Elle sera nommée « la Montbéliarde » pour la première fois en 1872 à la foire agricole de Langres, par un éleveur anabaptiste de Couthenans (prés de Montbéliard).

    En effet, jusqu’à cette date, cette vache « comtoise » était appelée « l’Alsacienne ». Mais après la perte de l’Alsace par la France en 1871, les éleveurs du pays de Montbéliard considérèrent que leurs vaches ne pouvaient plus porter le nom d’une province perdue. Les mennonites se rappelèrent alors que leurs ancêtres avaient été bien accueillis par le prince Léopold-Eberhard de Wurtemberg, et ils donnèrent à leurs bêtes le nom de « Montbéliarde » qui fut reconnue en tant que race en 1889.

    Comme souvent, les changements d’habitudes seront longs à se mettre en place. L’économie laitière ne débutera que vers 1850. La lente adoption de la Montbéliarde va alors révolutionner le cheptel comtois en devenant un pilier de la filière laitière. Mais cela ne se fera pas sans heurts, sans réunions houleuses et même sans affrontements jusque dans les années 1980.

    Ainsi, en 1964, un ingénieur agronome jurassien « frondeur » (Emile Richème) dû s’exiler en Haute-Saône parce que son programme novateur d’élevage et de sélection heurtait de front les vieilles habitudes.

    En 1980, des batailles rangées eurent encore lieu entre « richémistes » et leurs adversaires « légalistes » nécessitant l’intervention de CRS et d’hélicoptères !

    L’essor mondial de la Montbéliarde

    La commune des Fins dans le Val de Morteau a été un des hauts lieux de l’essor de la race Montbéliarde grâce à l’action de lignées d’éleveurs, notamment les Mamet.

    Le cheptel français compte aujourd’hui environ 700 000 bêtes qui consomment chacune 100 kg d’herbe chaque jour et qui fournissent de 6000 à 7000 litres de lait par an pour fabriquer, entre autres produits, des fromages comme le Comté, le Cantal, le Reblochon ou le Beaufort.

    Aujourd’hui, la Montbéliarde est une race appréciée pour sa fertilité, sa longévité, sa résistance aux maladies. Bonne marcheuse, elle supporte bien la vie au grand air et à la montagne. Elle est devenue un marqueur identitaire de la Franche-Comté autant, sinon plus, que le lion comtois.

    En septembre 2013, 155 Montbéliardes se sont envolées par avion pour la Mongolie.

    Dorénavant, des paillettes congelées de semence de la Montbéliarde voyagent par avion partout dans le monde.

    Et « Dieu créa la Montbéliarde », vache fabuleuse qui vole maintenant… de ses propres ailes !

    Pensez-y lorsque vous croiserez le doux regard de cette bête indolente dans son pré…

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      Hypothèse auprès des Suisses d'une adhésion de la Suisse à l'Union européenne d'ici 10 à 15 ans

      eyome · Friday, 2 December, 2022 - 22:27

    Bè pourquoi ? 😢

    Viendez ! On a plein de trucs à financer partout dans le Monde !

    Viendez les p'tits Suisses !

    #France, #Politique, #fr, #UE, #Suisse, ##LEuropeCestLaPaix, #LEuropeCestLaProspérité

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      La réindustrialisation de la France est bien mal partie

      Claude Sicard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 24 November, 2022 - 03:50 · 5 minutes

    Beaucoup de temps a été perdu du fait que nos autorités se sont fondées sur la loi dite des trois secteurs de l’économie qui voudrait qu’une société moderne soit une société « postindustrielle ».

    Comme nous l’avons montré dans d’autres articles , les travaux de Jean Fourastié sur l’évolution des sociétés ont été mal interprétés. Dans Le grand espoir du XX e siècle paru en 1949, un ouvrage au succès considérable, cet économiste avait mis en évidence les évolutions en termes d’emplois, et non pas de valeur ajoutée. Nos dirigeants ont trop vite conclu qu’une société moderne est une société sans industrie. Fourastié avait pourtant bien pris comme critères de classification des activités la vitesse à laquelle évolue le progrès technique. Une société moderne a des effectifs industriels effectivement limités mais la valeur ajoutée par personne est devenue très importante de sorte que le secteur secondaire continue à figurer en bonne place dans le PIB des sociétés avancées.

    Cette erreur impardonnable a conduit l’économie française à la ruine : le secteur industriel ne contribue plus que pour 10 % à la formation du PIB alors que ce ratio devrait normalement avoisiner 18% à 20 % du PIB. La France est à présent le pays le plus désindustrialisé de tous les pays européens, la Grèce mise à part. Il s’agit donc maintenant de remonter la pente en réindustrialisant au plus vite le pays. Mais l’environnement n’est guère favorable à la réussite de ce pari. D’une part la fiscalité qui pèse sur les entreprises est trop lourde et la compétitivité des entreprises industrielles s’en ressent fortement. D’autre part, le droit du travail alourdit considérablement la gestion des entreprises et les empêche d’être flexibles en les paralysant.

    Comparé, par exemple, au droit du travail de la Suisse, le notre paraît aberrant : il est dissuasif pour les candidats voulant se lancer dans une aventure industrielle. Malgré un coût du travail extrêmement élevé, la production industrielle par personne de la Suisse est la plus élevée d’Europe et sa balance commerciale est chaque année largement positive, ses exportations étant régulièrement supérieures à ses importations.

    Du fait de la guerre en Ukraine vient s’ajouter un obstacle supplémentaire : le coût de l’énergie est subitement multiplié par trois ou par quatre.

    Le JDD du 20 novembre dernier publie un article très intéressant intitulé « Délocalisations énergétiques : le nouveau péril ».

    La journaliste Emmanuelle Soufi cite différentes entreprises qui délocalisent de ce fait leur production.

    Par exemple, cette PME de 100 personnes délocalise en Espagne sa production de pizzas pour les rapatrier ensuite par camions frigorifiques.

    Toshiba reporte sur les États-Unis sa fabrication d’encre pour photocopieuses.

    La firme Safran retarde l’ouverture d’un nouveau site à Feyzin, où elle voulait produire des freins d’avion, une fabrication où le gaz représente 40 % du prix de revient : en attendant, la production de ces freins est basculée sur des usines aux États-Unis ou en Malaisie.

    Un dirigeant d’entreprise explique : « La France avait deux avantages : les compétences de sa main- d’œuvre et les prix de l’énergie. Les premières sont devenues une denrée rare et les seconds se sont envolés ».

    Pour le seul secteur industriel, les charges nouvelles liées à l’augmentation soudaine du coût de l’énergie s’élèvent à 6 milliards d’euros.

    Le plan France 2030 d’Emmanuel Macron va-t-il permettre de relever le défi auquel le pays doit faire face ? Lancé en octobre 2021, il est trop tôt pour se prononcer mais on peut craindre qu’il soit très insuffisant.

    Une note du ministère de l’Économie et des Finances du 18 novembre 2022 énonce :

    « Le Président de la République Emmanuel Macron dévoilait il y a un an le plan d’investissement France 2030. Avec 54 milliards d’euros, ce plan doit permettre de rattraper le retard industriel français, d’investir massivement dans les technologies innovantes ou encore de soutenir la transition écologique. Il vise en particulier la création de nouvelles filières industrielles et technologiques ».

    Initialement, il s’agissait de seulement 30 milliards d’euros étalés sur 5 ans pour « relever des défis accablants », sans que l’on sache exactement sous quelle forme allait être fourni l’appui de l’État à des entreprises. Le frein essentiel est en fait le climat social du pays, un droit du travail paralysant et des syndicats qui persévèrent dans leur stratégie de lutte permanente contre le patronat, un comportement hérité de la charte d’Amiens qui date de 1906.

    On est très loin du climat dans lequel fonctionne la Suisse dont l’économie est extrêmement performante : jamais de grèves, les conflits se réglant obligatoirement par le dialogue du fait d’un accord entre le patronat et les syndicats remontant à 1937, un Code du travail se limitant à une trentaine de pages et des semaines de travail pouvant aller jusqu’à 45 heures voire 50 heures. L’âge de départ à la retraite est fixé à 65 ans depuis 1948. Les syndicats et le patronat se comportent comme des partenaires sociaux ayant décidé par la convention Paix sociale signée le 19 janvier 1937 de régler les conflits par le dialogue. Les licenciements se font selon des règles très simples : préavis de un mois la première année puis deux mois de la seconde à la neuvième année de présence, ensuite trois mois au-delà ; il n’y a pas nécessairement obligation d’en indiquer le motif ni d’accorder des indemnités particulières. La fiscalité des entreprises est plus légère qu’en France et les cotisations – tant patronales que salariales – sont bien inférieures aux nôtres.

    Notre pays est très loin d’être en mesure de s’acheminer sur cette voie. Par conséquent il est à craindre que le pari de réindustrialiser notre pays dans des délais raisonnables ne puisse être tenu. Les syndicats continuent à se cantonner dans des luttes stériles contre le patronat et les partis d’opposition luttent contre le capitalisme, comme on l’a vu encore tout récemment avec le projet de taxation des « super-profits ».

    On ne peut que s’interroger : pourquoi notre pays est-il incapable de s’inspirer de l’expérience des pays qui ont une économie qui fonctionne bien ? Il y a pourtant autour de nous des économies prospères et dynamiques !

    La Suisse, tout spécialement, en est un : elle a un PIB per capita de 93 457 dollars, alors que la France en est à un PIB par tête de seulement 43 518 dollars. De tels chiffres mériteraient d’être connus des Français, mais aucun média ne s’aventure à jeter le pavé dans la mare. On ne peut que se demander pourquoi.

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      Les trois fonctions de la monnaie et leur sabotage

      Jan Krepelka · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 7 November, 2022 - 03:30 · 7 minutes

    Par Jan Krepelka.

    argent arme credits dominik meissner (licence creative commons)

    Qu’est-ce que la monnaie ?

    La monnaie est un outil formidable de civilisation qui nous a permis de sortir du troc, d’épargner et de nous  coordonner par le marché. Elle rend possible à grande échelle la spécialisation du travail, les avantages comparatifs, les gains à l’échange, le calcul économique… Sans monnaie, pas de civilisation moderne, donc.

    Traditionnellement, on attribue trois fonctions à la monnaie.

    Les trois fonctions de la monnaie

    Unité de compte

    La monnaie permet de mesurer la valeur relative des biens et de faire des choix en conséquence. Elle rend ainsi possible le calcul économique, c’est-à-dire l’allocation des ressources là où elles sont utiles, selon leur usage optimal. Elle évite ainsi les pénuries et plus généralement elle rend possible une société prospère en permettant la coordination des décisions de millions d’individus sur le marché.

    Sans monnaie en tant qu’unité de compte, pas de mécanisme des prix, pas de calcul économique , pas de prospérité, pas de civilisation.

    Réserve de valeur

    La monnaie permet l’épargne, c’est-à-dire l’accumulation de capital. Autrement dit, l’investissement, la création d’entreprises importantes. L’épargne permet donc le développement, la croissance de long terme, la civilisation.

    Mais il faut pour cela que la monnaie soit stable, c’est-à-dire qu’il soit possible d’épargner sans craindre que l’argent physique ou le montant déposé à la banque perdra en valeur, voire pire, qu’il perdra en valeur à un degré imprévisible.

    Intermédiaire des échanges

    La monnaie rend possibles des échanges qui seraient beaucoup trop complexes et donc impossibles avec le simple troc. Elle rend ainsi possible toute division du travail au-delà du niveau de simple survie, donc la civilisation.

    Quel est le rôle d’une banque émettrice de monnaie ? Garantir la préservation de ces trois fonctions.

    On peut imaginer plusieurs moyens pour arriver à cette fin :

    • Des banques libres en concurrence ;
    • Une garantie mathématique (bitcoin) ;
    • La convertibilité obligatoire en or ;
    • Des règles constitutionnelles, comme par exemple, au hasard, un ratio minimal de réserves en or.

    Il existe d’autres moyens qui ne sont guère que des pis-aller, et se sont révélés historiquement des échecs cuisants :

    Proclamer la stabilité des prix (et non leur baisse) comme objectif, par opposition à l’inflation ou l’hyper-inflation, sans offrir de garantie réelle. Historiquement et actuellement, le résultat a été une inflation continue dans le meilleur des cas et au pire de l’hyper-inflation.

    Proclamer l’indépendance de la banque centrale (et non sa dépendance d’une règle indépendante), par opposition à un contrôle direct du gouvernement, prier pour que la banque centrale en fasse bon usage et que ses dirigeants ne s’en servent pas pour poursuivre leurs objectifs personnels.

    … et leur sabotage actuel

    Unité de compte

    La nationalisation des entreprises empêche le calcul économique en sortant une partie de l’économie du mécanisme des prix : c’est l’appauvrissement, les pénuries, les files d’attente et les inefficacités absurdes causées par le socialisme.

    Mais il y a une autre façon de saboter ce premier rôle de la monnaie : créer la confusion des prix relatifs en manipulant les taux de change, générant ainsi les cycles économiques et les crises .

    Réserve de valeur

    La création monétaire implique une taxe inflationniste, une perte de pouvoir d’achat. L’ augmentation de la masse monétaire (inflation stricto sensu) s’accompagne d’une hausse des prix (conséquence de l’inflation de la masse monétaire). Au contraire, dans une économie saine, avec une quantité de monnaie stable la situation naturelle de croissance est la baisse constante des prix : votre argent vaut plus demain qu’aujourd’hui car le progrès technologique et commercial rend meilleur marché les mêmes produits tout en en amenant d’autres. C’est d’ailleurs bien ce qu’on observe dans certains domaines comme l’informatique dont la croissance est telle qu’elle reste spectaculaire même amputée de l’inflation.

    Mais dans l’économie en général, la taxe inflationniste implique une perte colossale visible pour tous les utilisateurs de la monnaie. Même le franc suisse, avec toute sa force, a perdu plus de 90 % de sa valeur en un siècle .

    Intermédiaire des échanges

    Ce rôle-là de la monnaie est principalement saboté par la fiscalité en général, qui pousse parfois à un retour au troc en pénalisant les échanges monétaires, plutôt que par les banques centrales en particulier.

    Mais l’instabilité monétaire due à l’irresponsabilité des banques centrales fait que là aussi, utiliser de la monnaie pour les échanges devient périlleux. Cependant, le vrai sabotage commis par les banques centrales à ce niveau se retrouve dans le fait que plutôt que garantir la possibilité des échanges, elles se mettent à en faire elles-mêmes, devenant acteur sur le marché financier. La banque centrale n’est alors plus une banque émettrice de monnaie digne de ce nom, mais un fonds souverain, un hedge fund , prenant des risques démesurés avec l’épargne des Suisses en investissant dans des obligations d’États endettés et instables, dont les obligations ne sont pas sans risque. Risque qu’elle fait prendre à une population qui n’a pas nécessairement vocation à faire de la spéculation, et à laquelle on n’a d’ailleurs pas demandé son avis avant de le faire. Et ce n’est pas son rôle non plus que de se transformer en boutique de bradage d’or, ni de faire ainsi des « bénéfices » redistribués aux cantons ou à la Confédération.

    Comment les rétablir ?

    fonctions de la monnaie rené le honzec La situation actuelle d’une banque centrale indépendante sans contrainte constitutionnelle, mathématique ou matérielle, implique surtout qu’elle détient tout le loisir de saboter, à sa discrétion, les fonctions de la monnaie des Suisses.

    Elle aura ainsi dilapidé les réserves d’or qui permettaient de les préserver, nous aura tous appauvris par une perte de valeur massive du franc suisse, nous aura confrontés aux crises et à un risque systémique élevé en nous rendant dépendants des politiques de l’Union européenne (sous des prétextes grotesques relevant de l’illettrisme économique tels que le soutien aux exportations, comme si d’ailleurs cela pouvait faire partie du cahier des charges d’une Banque prétendument indépendante).

    Le but de la BNS devrait être de faire en sorte que le franc suisse vaille encore quelque chose dans 10 ou 100 ans, c’est-à-dire qu’il puisse continuer à remplir les trois rôles de la monnaie. Il ne devrait pas être de soutenir les exportations (indépendance des intérêts à court terme d’un lobby donné), ni de générer des profits en prenant des risques et achetant des obligations (indépendance des intérêts à court terme des cantons et de la Confédération), ni d’aligner sa politique sur celle de l’Union européenne (indépendance de la volonté du Conseil fédéral d’adhésion subreptice à l’Union européenne).

    Il est plus que temps de rappeler à l’ordre une banque centrale qui a oublié ses véritables missions.

    En exiger un taux de réserves en or de 20 % au minimum n’est dès lors sans doute pas la panacée mais relève plutôt de la moindre des choses , du strict minimum pour se prémunir un tant soit peu du risque de catastrophes. L’initiative sur l’or n’offre pas une garantie absolue contre ces trois dérives, mais elle contribue grandement à nous en protéger. En tous les cas, bien mieux que l’actuelle prétendue indépendance de la BNS, qui consiste surtout à la rendre indépendante de toute réalité et de toute responsabilité, indépendante des intérêts à long terme des détenteurs de monnaie, mais dépendante des intérêts à court terme des politiques, et dépendante des mauvaises politiques de l’Union européenne. Le métal jaune n’a rien de magique mais il offre bien plus de garanties que le papier imprimé.

    Sur le web

    Article initialement publié le 19 décembre 2014.

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      Réindustrialisation : les leçons à tirer de la Suisse

      Claude Sicard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 3 November, 2022 - 03:50 · 12 minutes

    Depuis des années, l’économie française est dans une situation très difficile : tous les indicateurs sont  au rouge et le pays recourt chaque année à la dette pour faire tourner la machine économique. Il semblerait bien que nos gouvernants ne sachent pas comment s’y prendre pour redresser la situation. Curieusement, ce problème n’a pas été abordé par les candidats lors de la dernière campagne présidentielle.

    Et voilà qu’à présent, nous entrons dans une période très trouble du fait des bouleversements amenés par la guerre en Ukraine : les prix de l’énergie ont été multipliés par trois ou par quatre, et l’inflation fait à nouveau son apparition mettant nos gouvernants dans le plus grand embarras. Emmanuel Macron dresse des boucliers tarifaires et distribue des chèques pour protéger la population et les entreprises. Le budget présenté à l’Assemblée nationale pour 2023 se soldera à nouveau par un très important déficit.

    Le problème est de savoir comment redresser la barre.

    De vaines recherches d’explication

    Il faut bien voir que la France est à la traine, comme le montrent les comparaisons avec les autres pays de l’Union européenne : le pays se situe maintenant en onzième position seulement en matière de PIB par tête, un seuil 30 % inférieur à celui de la Suède, et inférieur à la moitié de celui de la Suisse.

    Graphique PIB/capita

    Diminuer la pression fiscale

    Les libéraux disent qu’il faut baisser les impôts. Effectivement, la France est le pays où la pression fiscale est extrêmement élevée, comme le montre le relevé ci-dessous :

    Les prélèvements obligatoires en pourcentage du PIB (Source : INSEE 2020)

    • Danemark…………… 48,0 %
    • France………………… 47,5 %
    • Allemagne…………… 41,5 %
    • UE (27)……………….. 41,3 %
    • Pays Bas ……………… 40,0 %
    • Espagne ………………. 37,5 %

    Mais la pression fiscale n’explique pas tout : le Danemark dont la pression fiscale est pratiquement égale à la nôtre n’est pas dans la même situation au plan économique.

    Augmenter le temps de travail

    La France est le pays où les personnes travaillent le moins, comme l’a montré  l’OCDE qui a pris le soin de ramener le nombre total des heures travaillées au nombre des habitants.

    On a ainsi le tableau suivant :

    Moyenne annuelle du nombre d’heures travaillées par personne (Source OCDE)

    • France………………….. 630
    • Espagne……………….. 697
    • Allemagne……….……. 722
    • Grande Bretagne…… 808
    • Suisse…………………… 943
    • Corée …………………… 1000

    L’OCDE, qui s’inquiète de la situation française, note que sur chaque actif repose le revenu d’un jeune et d’un senior.

    Rexecode donne le nombre d’heures travaillées chaque année par les salariés à temps plein en Europe : en 2020 1680 heures pour la France contre une moyenne européenne de 1846 heures, et plus de 2000 heures dans les pays de l’est de l’UE. Aussi, avant la crise sanitaire Emmanuel Macron avait-il fait de la nécessité d’augmenter le temps de travail des Français l’un des axes de ses réformes. Mais il revient constamment sur ce projet.

    Le taux d’emploi de la population est très faible.

    Taux d’emploi en 2018 (Source : OCDE)

    • Suède………..…. 82,6 %
    • Suisse…………… 82,5 %
    • Allemagne…….. 79,9 %
    • Pays Bas……….. 79,2 %
    • France………….. 71,8 %
    • Italie…………….. 63,0 %

    En France une trop grande partie de la population est en dehors de la vie professionnelle, ce qui ressort également du tableau précédent.

    Curieusement, nos gouvernants n’ont pas cherché à comprendre comment des pays ayant des niveaux de PIB/habitant bien supérieurs au nôtre sont parvenus à ce résultat. Et de leur côté, les économistes n’ont pas non plus beaucoup contribué à les aider dans cette recherche.

    Examinons à grands traits le cas de la Suisse qui est, en Europe, le pays disposant du plus haut niveau de PIB par habitant, le Luxembourg mis à part. La Suisse est un pays dont l’économie est libérale et qui n’a pas voulu s’intégrer dans ce qui est aujourd’hui l’Union européenne afin de conserver toute sa liberté d’action. Elle a sa propre monnaie : le franc suisse.

    L’économie suisse

    Nous nous bornerons à quelques éléments essentiels, tout d’abord en rappelant qu’à la différence de notre pays, la Suisse est un pays à économie libérale où il est pratiqué un système de démocratie directe. Dans ce pays l’initiative populaire est un droit : les Suisses ont été appelés aux urnes 321 fois depuis 1848. Les citoyens proposent des mesures qui sont soumises au vote de la population, ce que les Suisses appellent des « votations populaires ».

    Que constate-t-on ? La monnaie suisse est très forte, sa balance commerciale est constamment excédentaire, le pays est très peu endetté, et le taux de chômage est le plus faible d’Europe :

    Taux de chômage (janvier 2022)

    • Italie…………… 8,8 %
    • France………… 7,0 %
    • Pays Bas……… 3,6 %
    • Allemagne…… 3,1 %
    • Tchéquie…….. 2,2 %
    • Suisse…………. 2,0 %

    La Suisse manque de main-d’œuvre, et chaque jour des milliers de travailleurs frontaliers se précipitent pour y travailler.

    À quoi donc sont dues ces excellentes performances ?

    Le premier constat que l’on peut faire, et c’est l’Institut des Libertés qui a eu le mérite de mettre en évidence le phénomène, c’est que dans ce pays il existe un parallèle très étroit entre l’évolution de la production industrielle et celle du PIB, comme le montre le graphique ci-dessous :

    Ce constat conduit à examiner la corrélation pouvant exister, dans différents pays, entre leur production industrielle et leur PIB per capita . Comme le montre le graphique précédent, l’industrie joue un rôle clé dans la création de richesse. Ce phénomène est finalement aisé à mettre en évidence en examinant l’importance de la production industrielle dans différents pays, une importance qui est très variable.

    C’est ce que montre le graphique ci-dessous où il est pris, en abscisses, pour variable explicative, la production industrielle des pays calculée par habitant (et non pas, comme le font habituellement les économistes, en pourcentage des PIB) et en ordonnées, les PIB/capita de ces pays. Les données sur la production industrielle sont fournies par la BIRD qui inclut la construction dans l’industrie, les productions industrielles étant mesurées, ici, en valeur ajoutée selon les données des comptabilités nationales.

    Graphique corrélation production industrielle/habitant et PIB/capita

    Avec une production industrielle faible de 6432 dollars par habitant la France a un PIB/capita de seulement 39 030 dollars ; avec un ratio bien meilleur de 12 279 dollars le PIB/capita de l’Allemagne s’élève à 46 208 dollars ; avec un chiffre record de 22 209 dollars, la Suisse dispose d’un PIB/capita de 87 097 dollars, le plus fort d’Europe.

    Il est aisé de comprendre d’où proviennent les difficultés de notre économie.

    Les effectifs du secteur industriel français ont fondu : de 6,5 millions de personnes à la fin des Trente glorieuses à seulement 2,7 millions aujourd’hui. La contribution du secteur industriel à la formation du PIB n’est plus que de 10 %, alors que dans les pays où l’économie est prospère et bien équilibrée, comme c’est le cas de l’Allemagne ou de la Suisse, les ratios se situent entre 23 % ou 24 %. La France est le pays le plus désindustrialisé d’Europe , la Grèce mise à part. C’est un pays sinistré, mais qui ne le sait pas.

    Du fait du recul de la production industrielle dans la formation du PIB, le pays s’est appauvri. L’État  s’est donc trouvé obligé d’augmenter chaque année ses dépenses sociales, d’où une augmentation régulière des dépenses publiques. Et cela a conduit inévitablement à des prélèvements obligatoires de plus en plus élevés. Ceux-ci n’étant jamais suffisants, le recours régulier à l’endettement a généré une dette extérieure du pays supérieure au PIB. Le pays est enfermé dans une spirale déclinante et  s’endette un peu plus chaque année.

    C’est avec la crise du covid que les dirigeants ont pris la mesure des graves inconvénients de la très forte désindustrialisation du pays, mais seulement sous l’angle de la sécurité des approvisionnements, en omettant celui de l’appauvrissement du pays. Aussi, pour tenter de réindustrialiser le pays, Emmanuel Macron vient de lancer le plan France 2030 destiné à faire naître de nouveaux champions  industriels. La tâche va être particulièrement longue et ardue, bien plus que nos dirigeants ne l’imaginent. Le président fait de gros efforts pour attirer des investissements étrangers et a lancé le programme Choose France pour les convaincre.

    Le climat social en Suisse

    Il est excellent. En Suisse, et il n’y a jamais de grève.

    Jours de grève par an pour 1000 salariés dans le secteur privé (Source : Fondation Hans-Böckler)

    • France ………………….. 114
    • Belgique………………… 91
    • Espagne………………… 54
    • Grande Bretagne……. 19
    • Allemagne……………….  6
    • Suisse……………………..  1

    Cette paix sociale est très précieuse pour le bon fonctionnement de l’économie. Elle est le résultat d’une convention passée en 1937 entre les syndicats et le patronat qui ont convenu de régler leurs conflits par des négociations et non pas par des grèves. Cet accord est devenu un élément de l’identité suisse. On est donc très loin de la situation française où la Charte d’Amiens a, jusqu’à une période récente, constitué l’ADN du syndicalisme français révolutionnaire qui prône la lutte des classes et qui a pour arme la grève générale.

    Le droit du travail suisse

    Le droit du travail en Suisse est extrêmement libéral : le Code du travail suisse ne contient qu’une trentaine de pages. L’État ne fixe que quelques règles qui constituent un cadre général, alors qu’en France l’État s’immisce dans le dialogue social, un dialogue à trois, ce qui n’est pas le cas en Suisse.

    Ainsi un employé peut être licencié sans motif, ce qui autorise beaucoup de souplesse dans la gestion des entreprises. La loi prévoit simplement des délais de préavis : un mois la première année, deux mois pour des anciennetés de 2 à 9 ans, et trois mois ensuite. Et il n’y a pas généralement d’indemnités de licenciement. La loi du travail indique que les durées de travail peuvent aller de 45 à 50 heures par semaine. Elle fixe une obligation de quatre semaines de vacances annuelles pour les salariés. Il existe d’assez nombreuses conventions collectives qui régissent les conditions de travail selon le secteur d’activité et accordent des avantages supérieurs aux dispositions légales.

    En dehors de ces conventions collectives ce sont les lois normales du travail qui s’appliquent, en respectant des règles fixées par le Code des obligations.

    La fiscalité suisse

    La Suisse figure parmi les pays où la fiscalité des entreprises sur le plan international est la plus basse : les règles sont assez complexes et PwC indique que les impôts sur les sociétés varient entre 12 % et 24%, la moyenne se situant à 14,9 %.

    Il y a trois niveaux : communal, cantonal et national.

    Le coût du travail

    Compte tenu du niveau des salaires, le coût du travail en Suisse est extrêmement élevé.

    En 2018, l’Office fédéral des statistiques indiquait comme coût horaire le chiffre de 69,90 francs suisses, ce qui en fait l’un des plus chers d’Europe. Les entreprises industrielles doivent donc se positionner sur des activités à très forte valeur ajoutée : industrie pharmaceutique nourrie constamment par des innovations, électronique de pointe, mécanique fine, horlogerie de luxe, etc.

    Une étude comparative avec la France, disponible sur le Blog de David Talerman , indique les chiffres suivants relatifs aux cotisations salariales :

    Charges patronales :

    • France…… 42,0 %
    • Suisse……. 28,9 %

    Charges salariales :

    • France……. 22,0 %
    • Suisse…….. 14,7 %

    Que retenir de l’expérience suisse ?

    La France n’est certes pas la Suisse : sa sociologie n’est pas la même, leurs histoires respectives sont très différentes. On peut néanmoins tirer de l’expérience suisse plusieurs pistes utiles.

    La place de l’industrie dans l’économie

    La production industrielle par habitant est le triple de la nôtre.

    Il faut donc reconstituer rapidement un secteur industriel de haut niveau et compétitif. La Suisse montre que le coût du travail n’est pas nécessairement un élément rédhibitoire. Il faudrait qu’en matière de production industrielle par habitant la France se situe au niveau de l’Allemagne, c’est-à-dire le double de la valeur actuelle.

    Le droit du travail

    Il est constitué de quelques règles très simples.

    Les entreprises ne sont donc pas étouffées par une réglementation paralysante et coûteuse. La France est-elle capable de procéder à une profonde réforme de sa législation du travail ? Déjà, en 2004, le Medef demandait que le Code du travail ne constitue plus une entrave à l’embauche.

    La durée du travail

    Les durées du travail s’étend jusqu’à 50 heures hebdomadaires.

    Depuis 1948 l’âge de départ à la retraite est fixé à 65 ans . Le temps de travail moyen annuel est de 943 heures et de seulement 630 heures en France.

    Le climat social

    Il est évidemment difficile de changer l’état d’esprit des syndicats mais il faudrait obtenir qu’ils cessent de lancer des grèves dans le secteur industriel tant que celui-ci ne sera pas reconstitué.

    Le coût des systèmes de santé et de retraites

    En Suisse les entreprises ne sont pas impliquées dans leur financement, ce qui allège leurs charges. Il conviendrait donc d’aller vers des systèmes d’assurances privées et de financement par capitalisation.

    Dans un article du 30 mars 2021 intitulé « La Suisse : modèle libéral et efficace aux portes de la France » l’IREF évoque « une population éduquée et d’une industrie de pointe ».

    La dette fédérale ne représente que 25,8 % du PIB. Le pays vient en tête dans les comparaisons internationales pour sa qualité de vie : numéro un dans le classement de la base de données Numbeo ,  et numéro deux pour la société d’assurance Aesio-Mutuelle ; la France est au 29e rang dans le premier cas et entre le 20e et le 30e rang dans l’autre, selon les critères.

    Rappelons ce qu’avait déclaré le président de la confédération, Didier Burkhalter, lors d’une manifestation publique organisée par le district de Zurich, le 17 janvier 2014 :

    « La Suisse est une puissance économique à forte capacité d’innovation. Elle constitue la septième économie d’Europe, ce qui est proprement incroyable pour un pays de huit millions d’habitants. La Suisse est un modèle de réussite dont nous pouvons être fiers » .

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      2023, coupures énergétiques : Les Suisses annoncent la couleur

      eyome · Tuesday, 16 August, 2022 - 22:12

    4h de fournitures, suivies de 4 h de coupures au minimum, soit 12h/ jour sans chauffage, eau chaude, four, cuisinière...A minima.

    Devinez quoi ? La télé et la radio pas concernées.

    #France, #Politique, #fr, #Suisse, #Ukraine, #Russie, #OTAN, #LePrixDeNosValeurs.

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      Un refuge italien passe en Suisse à cause du réchauffement climatique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 26 July, 2022 - 08:29 · 4 minutes

    Le mont Cervin, situé à la frontière des Alpes françaises et italienne. Le mont Cervin, situé à la frontière des Alpes françaises et italienne.

    ENVIRONNEMENT - Là-haut sur la montagne était un refuge construit en Italie. Les aléas du changement climatique ont déplacé la frontière sur le glacier et les deux tiers de la cabane perchée à 3.480 mètres d’altitude se trouvent désormais en Suisse .

    Le refuge des Guides du Cervin, qui offre le gîte et le couvert dans ce coin des Alpes parmi les plus prisés des adeptes de la glisse, a fait l’objet d’intenses négociations diplomatiques pendant plus de trois ans, jusqu’à un compromis trouvé l’année dernière, dont les détails restent secrets.

    La position stratégique de la bâtisse attise les convoitises: elle est située à la jonction de Zermatt-Cervinia, une des plus grandes stations de ski au monde, au cœur d’un projet pharaonique de modernisation.

    “On a partagé un peu la poire en deux”, explique à l’AFP le responsable de la frontière nationale suisse Alain Wicht, qui a pris part aux négociations où chacun a fait des concessions pour trouver “une solution pour que les deux se sentent sinon gagnants, au moins pas perdants.”

    Le glacier Théodule a fondu

    Sur les glaciers alpins, la frontière italo-suisse suit la ligne de séparation des eaux dont l’écoulement vers le nord marque le territoire suisse, et celui vers le sud, l’Italie. Celle-ci a été modifiée par la fonte du glacier du Théodule qui, perdant près d’un quart de sa masse entre 1973 et 2010, a laissé place à la roche, forçant les deux voisins à redessiner quelques dizaines de mètres de leur frontière.

    Selon M. Wicht, si ces ajustements sont fréquents, ils se règlent généralement en comparant les relevés réalisés par les équipes des deux pays, sans intervention politique. “Il faut savoir qu’on se bat avec des terrains de moindre valeur”, note-t-il. Ses collègues italiens déclinent de leur côté toute demande d’interview ”à cause de la situation internationale complexe”.

    Le mystérieux contenu de l’accord négocié à Florence en novembre 2021 ne sera dévoilé qu’après son approbation par les autorités - côté suisse, le sujet ne pourra être présenté au Conseil Fédéral qu’en 2023, au plus tôt.

    Ancien chef de la délégation suisse, Jean-Philippe Amstein est plus loquace, expliquant que ces différends se résolvent par un échange de territoires de surface et de valeur similaires. “La Suisse n’est pas intéressée à obtenir un bout de glacier”, éclaire-t-il, et “les Italiens n’arrivent pas à compenser la perte de surface suisse”.

    Le refuge reste italien

    Le gardien du refuge, Lucio Trucco, 51 ans, a été informé qu’il resterait sur le sol italien. “Le refuge reste italien parce qu’on a toujours été italien”, indique-t-il : “le menu est italien, le vin est italien, et les taxes sont italiennes”.

    Ces années de négociation ont retardé la rénovation du refuge, aucun des villages des deux côtés de la frontière n’étant en mesure de délivrer le permis de construire. Les travaux ne seront pas terminés pour l’ouverture d’un nouveau téléphérique, qui permettra d’accéder au Petit Cervin, un des plus hauts sommets skiables d’Europe (3.883 m) depuis l’Italie fin 2023, assurant une traversée des Alpes “avec les pieds au sec” pour un coût estimé à 45 millions de francs (45.8 millions d’euros).

    La zone n’était accessible que depuis Zermatt, que le ski d’été sur les 21 kilomètres de pistes du glacier a aidé à devenir une des stations les plus prospères de Suisse. Alors que certaines stations de moyenne montagne se préparent à la fin du ski alpin à cause du réchauffement climatique, Zermatt-Cervinia fait durer le plaisir, même si ces activités contribuent à la fonte du glacier.

    D’ailleurs sur le Mont Cervin, les guides de haute montagne ont interrompu fin juillet leurs excursions en raison de la chaleur qui compromet la sécurité des randonneurs, notamment avec les chutes de pierres. Preuve du réchauffement: zéro degré a été enregistré à 5184 mètres d’altitude. Le précédent record était de zéro degré à 5117 mètres, mesuré en 1995.

    “Il faut bien valoriser la zone ici parce que ça sera sûrement la dernière à mourir”, défend malgré tout M. Trucco. “On skie avec le soleil, au chaud, sans avoir froid aux pieds, et quand même dans une neige qui est bonne”, dit-il. Pour l’heure, sur les cartes suisses, la frontière entourant le refuge reste en pointillés.

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