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      40 ans du premier français dans l'espace: quelle différence avec Thomas Pesquet?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 24 June, 2022 - 05:00 · 2 minutes

    ESPACE - À jamais le premier. Le 24 juin 1982, le spationaute français Jean-Loup Chrétien décollait de Baïkonour à bord d’une fusée Soyouz pour rejoindre une station spatiale soviétique, aux côtés de deux cosmonautes russes. C’était la première fois qu’un Français s’aventurait dans l’espace, pavant la voie pour plusieurs générations, jusqu’à Thomas Pesquet aujourd’hui.

    Comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article , l’envol de Jean-Loup Chrétien rappelle à la fois les progrès accomplis en matière de conquête spatiale ...et un certain surplace apparent, comme l’a confié le Français au HuffPost : “Depuis cinquante ans, on reste en orbite basse, et on arrive aujourd’hui au bout d’une longue traversée du désert [...] on a investi dans des stations orbitales, mais ça n’a pas vraiment changé.”

    La station spatiale internationale n’est ainsi que l’arrière-petite-fille de Saliout 7, le petit module orbital sur lequel Jean-Loup Chrétien et son équipe ont, pendant une semaine, réalisé des expériences scientifiques. Certes, elle est loin d’avoir la taille de l’ISS, mais à l’image de Soyouz , qui envoie toujours des cosmonautes à 400 kilomètres au-dessus de la surface de notre Terre, il n’y a pas eu de chamboulement apparent. Est-ce à dire que Thomas Pesquet vit exactement la même expérience que son glorieux aîné?

    Le vrai changement est à l’intérieur

    “Le vécu dans l’espace est le même au niveau des systèmes qui nous permettent de voguer en orbite [...] à l’intérieur, les systèmes sont bien différents. “Communication avec la Terre, guidage de la capsule, équipement des stations...c’est là, souvent loin des regards du grand public, que les choses ont évolué en profondeur. Même chez la doyenne, la plus rustique des capsules, Soyouz justement.

    Au début des années 2010, une nouvelle version de cette dernière a été mise en action: dénommée “digital Soyouz”, elle incluait pour la première fois, entre autres modernisations, un ordinateur central. Cela permet depuis à un seul astronaute, au lieu de deux jusqu’ici, de manœuvrer la capsule en cas de besoin. Ce genre de progrès a permis d’en arriver à SpaceX , et ses plans ambitieux pour l’espace de demain.

    “Je vous donne un exemple”, reprend l’astronaute français, “celui du véhicule d’Elon Musk [Crew Dragon]. L’année dernière, il a envoyé quatre touristes en orbite, qui n’avaient aucune formation, dans un engin contrôlé entièrement du sol.” C’est là le fruit de décennies de progrès vers plus d’automatisation.

    Si ce n’est pas forcément une révolution, c’est pour Jean-Loup Chrétien la suite logique de l’aventure spatiale: “Il faut que l’ascenseur qui nous amène là-haut soit le plus simple possible”, résume-t-il, pour obliger le moins possible les candidats à l’espace à passer du temps à répéter des protocoles complexes. Et s’il n’y a pas eu de grand bouleversement dans les lanceurs eux-mêmes, la technologie embarquée n’a cessé, elle, de progresser dans cette voie depuis 40 ans.

    À voir également sur Le HuffPost: Les trous noirs au centre des théories les plus folles

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      Viser la Lune? Ça ne fait pas peur à Thomas Pesquet

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 06:02 · 4 minutes

    Après plusieurs passages dans l'ISS, Thomas Pesquet, ici en 2017, a le regard tourné vers la Lune. Après plusieurs passages dans l'ISS, Thomas Pesquet, ici en 2017, a le regard tourné vers la Lune.

    ESPACE - “Il est temps d’aller plus loin.” Six mois après son retour sur Terre, l’ astronaute français Thomas Pesquet a le regard tourné vers l’avenir de l’exploration spatiale européenne, qui sera marqué par les missions sur la Lune à l’horizon 2025-2030.

    “Dans l’orbite basse, autour de la Terre -aux alentours de 500 km- cela fait 20 ans qu’on a une présence humaine continue avec la station spatiale internationale” (ISS), rappelle à l’AFP jeudi 25 mai l’astronaute de 44 ans à Rome, en marge d’une conférence à l’ambassade de France en Italie.

    “Aujourd’hui il est temps pour nous, les astronautes institutionnels de l’Europe, nos partenaires internationaux, d’aller plus loin”, ajoute-t-il, disant espérer “que s’engouffre derrière nous le secteur privé”. “On défriche ce territoire pour qu’il soit utile à la société européenne”, dit-il.

    Mission lunaire Artemis

    Revenu en novembre de sa deuxième mission dans l’espace, lors de laquelle il est devenu le premier Français aux commandes de l’ISS , Thomas Pesquet pourrait participer aux missions lunaires dans le cadre de l’ambitieux programme de la Nasa baptisé Artemis -sœur jumelle d’Apollon en référence à la mission historique de 1969- associant le Canada, le Japon et l’Europe.

    “On a l’air d’être en bonne configuration: on a un lanceur, une capsule, une destination, tout se met en place”, relève-t-il. Le premier vol d’essai sans équipage est prévu dès l’été 2022, avant un premier vol habité mi-2024, sans alunissage, afin de “préparer les trajectoires”.

    “À partir de là, un vol tous les ans, pour l’instant sur le calendrier 2025-2026-2027, avec des vols sur la Lune. Là, les Européens pourraient avoir voix au chapitre”, avance l’astronaute qui rappelle la difficulté technique d’aller dans l’espace, “une série de petits miracles”.

    La guerre en Ukraine a des conséquences sur les projets spatiaux

    Conséquence directe de la guerre en Ukraine, la mission russo-européenne ExoMars a, elle, été suspendue en mars par l’agence spatiale européenne (ESA). Elle prévoyait le lancement d’un rover à destination de la planète rouge à l’aide du lanceur russe Soyouz.

    Interrogé pendant sa conférence sur les conséquences du conflit, Thomas Pesquet insiste sur “l’intelligence collective” et “la grande solidarité” des astronautes à bord de l’ISS. “Ca n’a pas changé beaucoup de choses au sein des équipages (...) “On a des amis au delà des frontières, on se connaît, on est à bord du même bateau”.

    Toutefois, “au niveau politique, entre les agences, c’est plus difficile”, nuance-t-il. “Aujourd’hui, on voit qu’on honore les accords pris il y a quelques années mais on ne prend pas de décisions pour le futur.”

    Signe d’une volonté de plus grande indépendance, les astronautes européens ont appelé en février à la mise en place d’un programme européen de vols habités, “un sujet qui a aujourd’hui beaucoup d’importance”, reconnaît Pesquet. “On s’est rendu compte que compter sur les autres pour accéder à l’espace n’était pas toujours facile (...) Aujourd’hui on y réfléchit beaucoup”.

    “La passion de l’espace en commun”

    Parmi ses nombreuses activités, le spationaute est associé à la sélection de la prochaine promotion d’astronautes européens. Plus de 22.000 candidats ont postulé pour seulement quatre à six places de titulaires dans la prochaine promotion, qui sera dévoilée en novembre.

    “Se retrouver de l’autre côté me fait réfléchir à la chance que j’ai eue; quand on voit tout ce qui peut être éliminatoire dans une sélection comme ça, c’est quand même incroyable d’arriver jusqu’à la ligne d’arrivée”, fait-il valoir, précisant que les critères “n’ont pas vraiment changé” depuis sa sélection en 2009.

    “C’est très enthousiasmant de voir tout ce que l’Europe a de talent, tous ces gens qui arrivent d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne, de France, des pays nordiques, de partout avec des parcours très riches”, se réjouit-il.

    “Ils ont tous cette chose en commun qui est la passion pour l’espace et l’identité européenne, ils parlent tous plusieurs langues de l’Europe, c’est la génération Erasmus, ils ont ça chevillé au corps donc ça me donne confiance pour le futur.”

    À voir également aussi sur le Huffpost: Thomas Pesquet nous fait faire le tour de la Terre depuis l’ISS et c’est magnifique