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      Les femmes trans qui tentent de fuir l'Ukraine face à un parcours infernal

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 05:30 · 6 minutes

    Un check-point en Transnistrie, République autoproclamée à la frontière ukraino-moldave. Un check-point en Transnistrie, République autoproclamée à la frontière ukraino-moldave.

    UKRAINE - “Si votre passeport est au genre masculin, ils ne vous laisseront pas aller à l’étranger, ils ne vous laisseront pas passer.” Zi Faámelu est une femme trans de 31 ans, originaire de Kiev. Si elle a finalement réussi à fuir son pays, elle a d’abord été confrontée à ce qu’elle nomme “une guerre dans la guerre”: la transphobie en plein conflit armé.

    En avril, on estimait que 5 millions d’Ukrainiens avaient fui leur pays . Et pour les personnes trans, cette décision de quitter leur foyer présente une difficulté supplémentaire. “Au cours de ma récente visite en Ukraine, j’ai également été informée du fait que certaines personnes transgenres rencontrent des difficultés pour quitter le pays”, expliquait le 17 mai Dunja Mijatović, Commissaire aux droits de l’homme au Conseil de l’Europe.

    Alors que ce samedi 25 juin se déroule la Marche des Fiertés de Paris, Le HuffPost fait le point sur les femmes trans, dont les difficultés sont très documentées.

    Insécurité, vulnérabilité

    Si l’Ukraine a fait ces dernières années des progrès en termes de droits LGBT+, le pays est loin d’être un leader sur le sujet. Selon l’Association internationale lesbienne et gay, ou International Lesbian and Gay Association (ILGA), l’Ukraine se situe à la 39ème position parmi 49 pays européens quant à son traitement des personnes LGBT+. Comme le rappelle le Guardian , le mariage entre personnes de même genre n’est pas autorisé, il n’existe aucune loi les protégeant des discriminations, et l’Église orthodoxe considère l’homosexualité comme un péché.

    De fait, les femmes trans qui se sont confiées à la presse depuis le début du conflit témoignent de l’insécurité et de la vulnérabilité qu’elles ressentent. C’est le cas de Zi Faámelu qui, avant de réussir à quitter le pays, osait à peine sortir de chez elle. “En tant que personne transgenre, il est déjà très dangereux de vivre en Ukraine en temps normal. Alors maintenant, c’est impossible. De nombreux homosexuels sont bien intégrés dans le reste de la société ukrainienne, mais pour les personnes transgenres, c’est une autre histoire. Il y a tellement de traits physiques pour lesquels nous sommes attaqués -un grand menton, de larges épaules. On nous tabasse, on nous tue. Il faudrait qu’on s’en aille, mais on ne peut même pas quitter nos appartements”, racontait-elle fin mars à Vice .

    “La plupart des personnes trans à qui j’ai parlé en Ukraine ont peur de la Russie”, note pour le Guardian Bernard Vaernes,de l’association Safebow, qui aide les personnes vulnérables à évacuer. “Ces actes (meurtres, enlèvements, disparitions, détentions injustes et usage de la torture) cibleraient ceux qui s’opposent aux actions russes, parmi lesquelles des populations comme des minorités religieuses, éthiques, et les personnes LGBT+”, ajoute Bathsheba Nell Crocker, ambassadrice américaine auprès des Nations Unies.

    Impossibilité de fuir le pays

    La Commissaire aux droits de l’homme au Conseil de l’Europe fait elle aussi ce constat de la vulnérabilité de ces personnes et de la nécessité de les “protéger contre la discrimination les préjugés et la violence fondés sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, qui existaient avant la guerre”. Elle ajoute par ailleurs le manque d’accès aux “soins de santé spécifiques pour les personnes transgenres et intersexes dans des pays où ces médicaments sont déjà en quantité insuffisante ou dont l’accès est soumis à des exigences lourdes”.

    Quand les femmes trans ukrainiennes tentent de fuir le pays, la situation se corse encore un peu plus. Selon la loi martiale en cours dans le pays, les hommes âgés de 18 ans à 60 ans sont tenus de rester en Ukraine pour se battre. Or, sans papiers d’identité correctement genrés, ces femmes restent aux yeux de la loi des hommes.

    “J’ai eu un problème parce qu’on m’a dit qu’un certificat de naissance n’était pas suffisant pour passer la frontière. Il fallait une pièce d’identité et je n’en ai pas. J’ai eu peur qu’on ne me laisse pas passer”, craignait Joanne, auprès d’ Euronews . Elle a finalement réussi à quitter le pays. Comme elle, les femmes trans qui arrivent à la frontière sans papiers d’identité ou avec une carte d’identité affichant toujours un genre masculin se voient au mieux essuyer un refus de partir, au pire peuvent être poursuivies.

    Dans un article de Rolling Stone , Zi Faámelu raconte en détail son escapade. “Passe, mais sache... qu’on n’aime pas les gens comme toi”, lui lance un premier garde-frontière. Plus tard, aidée d’un chauffeur, elle se retrouve dans un bureau d’exécution militaire à la frontière roumaine, où on lui annonce qu’elle devra combattre auprès des hommes. Le chauffeur qui l’accompagnait lui suggère alors dans la nuit: “Tu sais nager? C’est la seule option, tu nages pour passer la frontière de Sighetu (une ville du nord-ouest de la Roumanie, ndlr), à travers le Danube, illégalement. Ainsi, tu seras une réfugiée, mais tu auras enfreint la loi”. Acceptant cette idée, elle manque de se noyer, mais atteint son but. Elle est aujourd’hui réfugiée en Allemagne.

    Examens aux frontières

    Certaines femmes trans sont mêmes fouillées et examinées physiquement. “Il y avait trois officiers dans la pièce. Ils nous ont dit d’enlever nos vestes. Ils ont regardé nos mains, nos bras, observé ma nuque pour voir si j’avais une pomme d’Adam. Ils ont touché ma poitrine. Après nous avoir examinées, les gardes-frontières nous ont dit que nous étions des hommes. Nous avons essayé d’expliquer notre situation mais ils s’en fichaient”, explique au Guardian Alice, 24 ans, de Brovary, à proximité de Kiev.

    Certains conseillent aux personnes trans de ne surtout pas perdre leurs papiers d’identité, quand d’autres recommandent de faire semblant de les ”égarer”. C’est le cas du militant LGBT+ Rain Dove, qui a lancé un fonds pour aider les personnes LGBT+ en Ukraine. “Si vous êtes une femme trans avec un ‘H’ sur votre passeport, ou si vous êtes non conforme au genre ‘H’, nous vous recommandons d’‘égarer’ votre passeport avant de vous adresser aux fonctionnaires ukrainiens. Cachez votre carte d’identité dans une bouteille d’eau ou sous la semelle de votre chaussure. Si vous êtes arrêtée, vous pouvez simplement dire que vous n’êtes pas d’ici, que vous êtes étudiante en Ukraine ou que vous êtes de passage. Sans pièce d’identité, vous serez envoyée dans une longue file d’attente de ressortissants étrangers, mais vous parlerez alors à des fonctionnaires des pays frontaliers et vous pourrez présenter votre pièce d’identité sans problème. Cela a fonctionné dans 100% des cas”, rapporte-t-il.

    Femmes trans comme hommes trans mais aussi, plus généralement, toutes les minorités de genre, font face à une violence supplémentaire à celle de la guerre. C’est pourquoi Dunja Mijatović appelait en mai tous les États membres à prêter attention à leur situation.

    À voir également sur Le HuffPost: Guerre en Ukraine: Macron explique pourquoi il est à Kiev

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      Elliot Page se confie sur les années qui ont précédé sa transition

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 3 June, 2022 - 11:29 · 4 minutes

    Dépression intense, anxiété, attaques de panique... Elliot Page sur les années qui ont précédé sa transition Dépression intense, anxiété, attaques de panique... Elliot Page sur les années qui ont précédé sa transition

    TRANSITION - “Je me battais avec la nourriture. Dépression intense, anxiété, crises de panique sévères. Je ne pouvais pas fonctionner.” Dans une longue interview accordée au magazine américain Esquire , Elliot Page est revenu sur les années -et les difficultés- ayant précédé sa transition, entamée publiquement en 2020.

    Né au Canada en 1987, il témoigne notamment du harcèlement dont il a été victime enfant. Lors de ses années collège, il change d’établissement scolaire chaque année, mais rien ne change pour autant.

    “Le harcèlement vous met dans une situation où, plus tard, vous avez tellement de choses à désapprendre, souligne-t-il. Si l’on se moque de vous, que l’on vous traite de tous les noms au quotidien, il est impossible que cela ne pénètre pas en vous, surtout si vous ressentez déjà beaucoup de honte. Il suffit que quelqu’un ouvre la bouche pour que vous la ressentiez déjà.”

    “Je ressemblais aux autres garçons, ce que j’étais”

    Il joue au foot avec ses camarades de classe. Jusqu’au jour où les groupes sont séparés en fonction du genre. Et qu’il se retrouve du côté des filles. “J’étais si désemparé, si démesurément désemparé. J’ai crié à ma mère: “S’il te plaît, encore une année, encore une année!” (...) Je ressemblais aux autres garçons, ce que j’étais.” Elliot Page continuera à jouer au football pendant des années, mais “l’amour pour le sport [n’est] plus là.”

    Des années plus tard, si en public sa carrière s’envole, avec le succès mondial du film Juno , en 2007, en coulisses l’acteur ne va “pas bien”. “J’aimerais que les gens comprennent que cette merde a littéralement failli me tuer”, affirme-t-il.

    A l’époque, l’acteur ne sait pas vers qui se tourner pour parler de son mal-être. “Au début de ma vingtaine, je ne savais pas comment dire aux gens à quel point j’étais malade, se souvient-il. Je pense à des moments où les gens m’ont dit: “Non, tu dois porter une robe” à des moments très, très, très importants.” Comme lors de la Première de Juno au Festival international du film de Toronto, à laquelle il souhaitait porter un costume.

    “Je ne pouvais pas fonctionner”

    Au fil des années, son mal-être grandit. Sur le tournage du film “Inception” (2010), il ne parvient pratiquement pas à quitter l’hôtel dans lequel il se trouve. “Je me battais avec la nourriture. Dépression intense, anxiété, crises de panique sévères. Je ne pouvais pas fonctionner”, témoigne encore Elliot Page.

    “Certains jours, je n’avais qu’une seule réunion, je quittais ma maison pour m’y rendre et je devais faire demi-tour, admet-il. J’étais incapable de lire un scénario -je ne pouvais pas. Lire est l’une des choses que je préfère faire. Je ne pouvais pas lire, je ne pouvais pas aller au bout d’un paragraphe.”

    À certaines périodes de sa vie, il perd beaucoup de poids, subit des crises d’angoisse et s’effondre plusieurs fois. “Toutes ces choses qui pourraient très facilement conduire à la mort et qui le font statistiquement, reconnaît-il. Tout cela est une manifestation de ce traumatisme et de ce malaise qui est un problème disproportionné pour les personnes transgenres.”

    En 2014, Elliot Page fait son coming-out gay, et en 2020, son coming-out trans . Il ne s’attendait pas alors à ce que les réactions soient si fortes. “J’ai reçu de l’amour et du soutien de la part de nombreuses personnes et de la haine, de la cruauté et du vitriol de la part de tant d’autres, se confie-t-il. La transphobie est juste tellement, tellement, tellement extrême. La haine et la cruauté sont tellement plus incessantes.”

    “Qu’est-ce que j’ai appris de ma transition? Je n’exagère pas le fait que la plus grande joie, c’est vraiment de se voir soi-même. Je sais que j’ai l’air différent des autres, mais pour moi, je commence tout juste à me ressembler.”

    Elliot Page travaille en ce moment sur ses mémoires qui devraient sortir en 2023 sous le titre de “Pageboy”.

    À voir également sur Le HuffPost : Avant Miss France 2022, Miss Trans France appelle à plus de modernité

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      Guerre en Ukraine: ces soldats LGBT arborent une licorne en blason, et c'est plus qu'un symbole

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 31 May, 2022 - 18:40 · 3 minutes

    Antonina Romanova, 37 ans, membre de la Défense territoriale, montre un insigne de licorne sur son uniforme symbolisant la communauté LGBT+, le jour de son départ vers la ligne de front, alors que l'attaque de la Russie contre l'Ukraine se poursuit, chez elle à Kiev, en Ukraine, le 25 mai 2022. Antonina Romanova, 37 ans, membre de la Défense territoriale, montre un insigne de licorne sur son uniforme symbolisant la communauté LGBT+, le jour de son départ vers la ligne de front, alors que l'attaque de la Russie contre l'Ukraine se poursuit, chez elle à Kiev, en Ukraine, le 25 mai 2022.

    GUERRE EN UKRAINE - Une licorne à la forte portée symbolique. La guerre en Ukraine est aussi l’occasion de répondre aux positions particulièrement rétrogrades et homophobes de la Russie et de ses dirigeants au sujet de la communauté LGBT+ .

    Dans un article publié par Reuters ce mardi 31 mai, deux militaires se livrent sur le combat qu’elles mènent au milieu de la guerre pour représenter fièrement leur communauté. Sur leur veste militaire, en dessous du drapeau jaune et bleu, elles arborent ainsi un blason vu nul par ailleurs. Celui d’ une licorne , animal mythique souvent associé à la communauté LGBT+.

    Pour Oleksandr Zhuhan et Antonina Romanova, deux combattantes qui se définissent comme des personnes non-binaires et qui utilisent le pronom elle, cet emblème permet d’afficher leur statut de couple LGBT+.

    Elles, comme d’autres membres de la communauté LGBT+ en Ukraine arborent la licorne sur leur tenue militaire depuis 2014 et l’annexion de la Crimée par la Russie. Comme l’explique Oleksandr à l’époque, il était courant de dire qu’“il n’y avait pas d’homosexuels dans l’armée”.

    En réponse, la licorne s’est donc répandue sur les treillis de l’armée ukrainienne comme symbole de l’existence de ces combattants et combattantes au sein des forces armées de leur pays.

    “Ils veulent détruire notre culture”

    Avant de s’engager dans l’armée, Oleksandr et Antonina n’avaient aucune formation militaire. “Je me souviens qu’à un certain moment, il est devenu évident que nous n’avions que trois options: soit nous cacher dans un abri anti-aérien, soit nous enfuir et nous échapper, soit rejoindre la Défense territoriale (faite de volontaires). Nous avons choisi la troisième option”, explique Antonina.

    Au-delà de la défense de leur pays, envahi par l’armée russe depuis le 24 février, leur sensibilité à la cause LGBT+ donne un second souffle à leur engagement militaire, comme l’explique dans cet article Zhuhan.

    “Parce que ce que fait la Russie, c’est qu’ils ne se contentent pas de prendre nos territoires et de tuer notre peuple. Ils veulent détruire notre culture et… Nous ne pouvons pas permettre que cela se produise”. Le régime de Vladimir Poutine a adopté au fil des ans des lois réduisant les droits des minorités LGBT+, dont celle de 2013 interdisant la “propagande des relations sexuelles non traditionnelles”.

    Sur le front à Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine, Oleksandr et Antonina affirment avoir été acceptées par les autres combattants, malgré un peu d’incompréhension au départ. “Il n’y avait pas d’agressivité, pas d’intimidation... C’était un peu inhabituel pour les autres. Mais, au fil du temps, les gens ont commencé à m’appeler Antonina, certains ont même utilisé mon pronom ‘elle’”, affirme Antonina.

    Un témoignage qui ne doit pas faire oublier non plus les difficultés accrues auxquelles font face les personnes LGBT+ depuis le début de l’invasion russe. ”Les discriminations, les violations des droits et les crimes haineux ont augmenté en Ukraine depuis le début de la guerre (...) Aucune réglementation ou mesure spécifique n’a été mise en place (...) Les personnes LGBTI n’ont pas de filet de sécurité depuis le début de la guerre”, rappelait Olena Shevchenko, membre de l’International Lesbian and Gay Association ( ILGA ), le 17 mai, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie.

    À voir également sur Le HuffPost: À Cannes, une activiste dénonce les viols russes en Ukraine sur le tapis rouge

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      Barbie lance une poupée à l'effigie de l'actrice transgenre Laverne Cox

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 30 May, 2022 - 10:31 · 2 minutes

    Jeudi 26 mai 2022, l'actrice Laverne Cox a célébré le lancement de la Barbie à son effigie en même temps que son anniversaire. Jeudi 26 mai 2022, l'actrice Laverne Cox a célébré le lancement de la Barbie à son effigie en même temps que son anniversaire.

    LGBT+ - “Je suis si honorée et enthousiaste de vous annoncer qu’il y a maintenant une poupée Barbie Laverne Cox ”, a exulté l’actrice phare de la série Netflix Orange is the New Black , invitée de l’émission américaine “3rd Hour of Today”, samedi 28 mai 2022.

    L’entreprise Mattel a en effet annoncé la commercialisation d’un modèle Barbie à l’effigie de Laverne Cox , faisant de celui-ci le premier modèle représentant une personne transgenre de la marque. La nouvelle a été célébrée lors d’une fête par l’actrice américaine jeudi 26 mai.

    “C’est incroyablement significatif pour moi d’avoir ma poupée Barbie, pour tellement de raisons [...]. J’espère que les enfants de toutes les identités de genre peuvent regarder cette Barbie et rêver”, a déclaré l’actrice, comme le rapporte BBC News .

    Un “espace de possibilités”

    Sur son compte Instagram , l’actrice a souhaité que “tous les enfants qui se sentent stigmatisés” puissent “voir cette Barbie et que ça leur donnera de l’espoir et un espace de possibilités”, évoquant plusieurs lois anti-LGBT+ votées dans différents États des États-Unis depuis le début de l’année.

    “L’espace de jeu, jouer avec des poupées, l’espace de création de mondes avec des poupées est un espace de rêve”, ajoute-t-elle auprès de BBC News . “Et maintenant, les enfants peuvent rêver avec une Barbie Laverne Cox, la première Barbie transgenre”.

    Militante des droits LGBT+, Laverne Cox participe à la représentation des personnes trans depuis plusieurs années. En 2018, elle était devenue la première femme trans à faire la couverture du magazine Cosmopolitan .

    Un rêve d’enfant

    “Quand j’étais enfant, je voulais tellement avoir une poupée Barbie et ma mère ne m’a pas autorisé à en avoir une. Ça a été douloureux”, a également confié l’actrice sur Instagram. C’est quelques années après, une fois adulte, qu’elle s’en est acheté une. “J’ai joué avec elle, je l’ai habillée et c’était un moyen pour moi de guérir mon enfant intérieur”, raconte-t-elle, ajoutant que sa mère lui a ensuite envoyé une Barbie pour Noël.

    Mise en vente au prix de 40 dollars aux États-Unis, la poupée rejoint les nouveaux modèles Barbie , destinés à mieux représenter la réalité. L’entreprise Mattel a, ses dernières années, notamment ajouté une Barbie astronaute, une Barbie sans cheveux et une Barbie voilée à sa collection.

    Plus récemment, c’est la reine Elizabeth II qui s’est vue offrir une Barbie à son effigie, à l’occasion de ses 70 ans de règne.

    À voir également sur Le HuffPost: “Barbie en apesanteur, pour inciter les femmes à la suivre dans l’espace”

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      Les femmes trans qui tentent de fuir l'Ukraine face à un parcours infernal

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 21 May, 2022 - 15:45 · 6 minutes

    Un check-point en Transnistrie, République autoproclamée à la frontière ukraino-moldave.  Un check-point en Transnistrie, République autoproclamée à la frontière ukraino-moldave.

    UKRAINE - “Si votre passeport est au genre masculin, ils ne vous laisseront pas aller à l’étranger, ils ne vous laisseront pas passer.” Zi Faámelu est une femme trans de 31 ans, originaire de Kiev. Si elle a finalement réussi à fuir son pays, elle a d’abord été confrontée à ce qu’elle nomme “une guerre dans la guerre”: la transphobie en plein conflit armé.

    En avril, on estimait que 5 millions d’Ukrainiens avaient fui leur pays . Et pour les personnes trans, cette décision de quitter leur foyer présente une difficulté supplémentaire. “Au cours de ma récente visite en Ukraine, j’ai également été informée du fait que certaines personnes transgenres rencontrent des difficultés pour quitter le pays”, expliquait le 17 mai Dunja Mijatović, Commissaire aux droits de l’homme au Conseil de l’Europe.

    Alors que mardi 24 mai, cela fera précisément trois mois que Vladimir Poutine a déclenché la première offensive sur l’Ukraine, Le HuffPost fait le point sur les femmes trans, dont les difficultés sont très documentées.

    Insécurité, vulnérabilité

    Si l’Ukraine a fait ces dernières années des progrès en termes de droits LGBT+, le pays est loin d’être un leader sur le sujet. Selon l’Association internationale lesbienne et gay, ou International Lesbian and Gay Association (ILGA), l’Ukraine se situe à la 39ème position parmi 49 pays européens quant à son traitement des personnes LGBT+. Comme le rappelle le Guardian , le mariage entre personnes de même genre n’est pas autorisé, il n’existe aucune loi les protégeant des discriminations, et l’Église orthodoxe considère l’homosexualité comme un péché.

    De fait, les femmes trans qui se sont confiées à la presse depuis le début du conflit témoignent de l’insécurité et de la vulnérabilité qu’elles ressentent. C’est le cas de Zi Faámelu qui, avant de réussir à quitter le pays, osait à peine sortir de chez elle. “En tant que personne transgenre, il est déjà très dangereux de vivre en Ukraine en temps normal. Alors maintenant, c’est impossible. De nombreux homosexuels sont bien intégrés dans le reste de la société ukrainienne, mais pour les personnes transgenres, c’est une autre histoire. Il y a tellement de traits physiques pour lesquels nous sommes attaqués -un grand menton, de larges épaules. On nous tabasse, on nous tue. Il faudrait qu’on s’en aille, mais on ne peut même pas quitter nos appartements”, racontait-elle fin mars à Vice .

    “La plupart des personnes trans à qui j’ai parlé en Ukraine ont peur de la Russie”, note pour le Guardian Bernard Vaernes,de l’association Safebow, qui aide les personnes vulnérables à évacuer. “Ces actes (meurtres, enlèvements, disparitions, détentions injustes et usage de la torture) cibleraient ceux qui s’opposent aux actions russes, parmi lesquelles des populations comme des minorités religieuses, éthiques, et les personnes LGBT+”, ajoute Bathsheba Nell Crocker, ambassadrice américaine auprès des Nations Unies.

    Impossibilité de fuir le pays

    La Commissaire aux droits de l’homme au Conseil de l’Europe fait elle aussi ce constat de la vulnérabilité de ces personnes et de la nécessité de les “protéger contre la discrimination les préjugés et la violence fondés sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, qui existaient avant la guerre”. Elle ajoute par ailleurs le manque d’accès aux “soins de santé spécifiques pour les personnes transgenres et intersexes dans des pays où ces médicaments sont déjà en quantité insuffisante ou dont l’accès est soumis à des exigences lourdes”.

    Quand les femmes trans ukrainiennes tentent de fuir le pays, la situation se corse encore un peu plus. Selon la loi martiale en cours dans le pays, les hommes âgés de 18 ans à 60 ans sont tenus de rester en Ukraine pour se battre. Or, sans papiers d’identité correctement genrés, ces femmes restent aux yeux de la loi des hommes.

    “J’ai eu un problème parce qu’on m’a dit qu’un certificat de naissance n’était pas suffisant pour passer la frontière. Il fallait une pièce d’identité et je n’en ai pas. J’ai eu peur qu’on ne me laisse pas passer”, craignait Joanne, auprès d’ Euronews . Elle a finalement réussi à quitter le pays. Comme elle, les femmes trans qui arrivent à la frontière sans papiers d’identité ou avec une carte d’identité affichant toujours un genre masculin se voient au mieux essuyer un refus de partir, au pire peuvent être poursuivies.

    Dans un article de Rolling Stone , Zi Faámelu raconte en détail son escapade. “Passe, mais sache... qu’on n’aime pas les gens comme toi”, lui lance un premier garde-frontière. Plus tard, aidée d’un chauffeur, elle se retrouve dans un bureau d’exécution militaire à la frontière roumaine, où on lui annonce qu’elle devra combattre auprès des hommes. Le chauffeur qui l’accompagnait lui suggère alors dans la nuit: “Tu sais nager? C’est la seule option, tu nages pour passer la frontière de Sighetu (une ville du nord-ouest de la Roumanie, ndlr), à travers le Danube, illégalement. Ainsi, tu seras une réfugiée, mais tu auras enfreint la loi”. Acceptant cette idée, elle manque de se noyer, mais atteint son but. Elle est aujourd’hui réfugiée en Allemagne.

    Examens aux frontières

    Certaines femmes trans sont mêmes fouillées et examinées physiquement. “Il y avait trois officiers dans la pièce. Ils nous ont dit d’enlever nos vestes. Ils ont regardé nos mains, nos bras, observé ma nuque pour voir si j’avais une pomme d’Adam. Ils ont touché ma poitrine. Après nous avoir examinées, les gardes-frontières nous ont dit que nous étions des hommes. Nous avons essayé d’expliquer notre situation mais ils s’en fichaient”, explique au Guardian Alice, 24 ans, de Brovary, à proximité de Kiev.

    Certains conseillent aux personnes trans de ne surtout pas perdre leurs papiers d’identité, quand d’autres recommandent de faire semblant de les ”égarer”. C’est le cas du militant LGBT+ Rain Dove, qui a lancé un fonds pour aider les personnes LGBT+ en Ukraine. “ Si vous êtes une femme trans avec un ‘H’ sur votre passeport, ou si vous êtes non conforme au genre ‘H’, nous vous recommandons d’‘égarer’ votre passeport avant de vous adresser aux fonctionnaires ukrainiens. Cachez votre carte d’identité dans une bouteille d’eau ou sous la semelle de votre chaussure. Si vous êtes arrêtée, vous pouvez simplement dire que vous n’êtes pas d’ici, que vous êtes étudiante en Ukraine ou que vous êtes de passage. Sans pièce d’identité, vous serez envoyée dans une longue file d’attente de ressortissants étrangers, mais vous parlerez alors à des fonctionnaires des pays frontaliers et vous pourrez présenter votre pièce d’identité sans problème. Cela a fonctionné dans 100% des cas”, rapporte-t-il.

    Femmes trans comme hommes trans mais aussi, plus généralement, toutes les minorités de genre, font face à une violence supplémentaire à celle de la guerre. C’est pourquoi Dunja Mijatović appelait cette semaine tous les États membres à prêter attention à leur situation.

    À voir également sur Le HuffPost: À Marioupol, l’aciérie d’Azovstal frappée par une “pluie de feu” russe

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      Rapport SOS Homophobie 2022: Pourquoi les cas de transphobie continuent d'augmenter

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 05:30 · 3 minutes

    Les témoignages recueillis par SOS Homophobie traduisent une diminution des actes LGBTIphobes, à l'exception des faits transphobes Les témoignages recueillis par SOS Homophobie traduisent une diminution des actes LGBTIphobes, à l'exception des faits transphobes

    TRANSPHOBIE - 179, c’est le nombre de cas de transphobie comptabilisés par SOS homophobie, qui diffuse ce mardi 17 mai son rapport annuel 2022, à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie , la transphobie et la biphobie . Contrairement aux autres faits de LGBTIphobies pour lesquels l’association a été contactée, ce sont les seuls signalements qui sont en augmentation par rapport à l’an passé.

    En effet, l’association a reçu 1515 témoignages, contre 1815 en 2021. Une baisse qui s’expliquait déjà, l’an dernier, par la situation sanitaire et qui se poursuit, mais qui s’explique aussi par l’ajout, sur le site de SOS homophobie , d’une plateforme d’aide en ligne permettant aux utilisateurs d’avoir accès à des informations juridiques et de contacter des associations spécialisées.

    Mais ce recul des signalements ne s’applique pas aux situations de violence envers les personnes trans et non binaires. Sur les 179 cas relevés par l’association, 16% concernent même des moins de 18 ans. Ces actes transphobes se traduisent majoritairement par du rejet (79% des cas), par des insultes (27%), du harcèlement (20%) ou de la discrimination (17%).

    Quant au contexte dans lequel ils ont lieu, il s’agit avant tout de la famille, dans 16% des cas, de haine en ligne (16% également) ou des commerces et services (15%). 22% des agresseurs décrits dans ces témoignages sont des hommes seuls et 7% des groupes d’hommes. Les femmes ou groupes de femmes représentent 10% des agresseurs, le reste étant des inconnus ou aucun agresseur (35%) ou des groupes mixtes (26%).

    Le “revers” de la visibilité des personnes trans

    Plusieurs raisons sont avancées par l’association pour expliquer ces chiffres et cette augmentation (que l’on constatait déjà en 2017 mais qui n’était pas telle). Parmi celles-ci, “les revers de la plus grande visibilité des personnes trans”. “La visibilité des personnes transgenres est enfin là. C’est un phénomène dont l’ampleur et les enjeux politiques ne peuvent plus être ignorés. Cette évolution positive a aussi comme effet d’attirer l’attention d’acteurices peu bienveillant·es”, peut-on lire dans le rapport, qui mentionne les propos d’Élisabeth Roudinesco affirmant sur le plateau de Quotidien qu’il y a “un peu une épidémie de transgenres” ou encore la Une de Valeurs Actuelles intitulée “Le délire transgenre” .

    Autre élément d’explication: le fossé entre les manifestations des transidentités et l’évolution lente de la société, notamment en termes juridiques, avec des changements de genre à l’état civil qui prennent encore du temps.

    Enfin, SOS homophobie met en avant le fait que la jeunesse se retrouve de moins en moins dans la binarité et soit, en parallèle, plus stigmatisée. “Grâce à la diversité des ressources qui leur sont maintenant disponibles, de plus en plus de mineur‧es se découvrent trans. Iels sont particulièrement vulnérables à la transphobie en famille et à l’école. Dans le cercle familial, cela va du simple refus de l’identité à la tentative de thérapie de conversion”, décrit l’association.

    Comme chaque année, SOS homophobie recueille des témoignages via ses dispositifs d’écoute et publie une synthèse des discriminations LGBTphobes en France. L’association rappelle que, si 2021 a été marquée par des moments difficiles, comme la libération de la parole autour des violences intracommunautaires avec #MetooGay , elle a aussi été ponctuée d’avancées positives comme l’accès à la PMA pour les couples de femmes et femmes seules ou encore la loi prohibant les thérapies de conversion .

    À voir également sur Le HuffPost: Les conseils de Lexie, militante trans, pour s’adresser correctement à une personne trans