• chevron_right

      Avec son interview du 14 juillet, Macron n'a rien fait pour trouver des compromis

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 14:56 · 5 minutes

    Avec son interview du 14 juillet, Macron n'a rien fait pour arranger sa situation à l'Assemblée Avec son interview du 14 juillet, Macron n'a rien fait pour arranger sa situation à l'Assemblée

    POLITIQUE - Du sang et des larmes, à la sauce Macron. Le chef de l’État a véritablement lancé son deuxième quinquennat ce jeudi en renouant avec l’interview présidentielle du 14-juillet . Sa première longue intervention médiatique depuis sa réélection, sans compter son allocution aux Français à la fin juin.

    L’occasion pour lui de dresser la feuille de route de son gouvernement face à des prévisions économiques moroses et dans un contexte international éruptif. Très offensif sur certains sujets, comme la polémique sur les Uber files par exemple, ou la pénurie de main-d’œuvre qui pénalise les entreprises, Emmanuel Macron a dessiné les contours d’un été et d’un automne de réformes... quitte à lancer, rapidement, les hostilités à l’Assemblée nationale.

    Au programme, de celui qui se voit désormais en “Vulcain”, le dieu de la forge : Une réforme du travail qui contiendra plusieurs volets de l’assurance-chômage au RSA en passant par la formation. La suite, entre plan de sobriété énergétique et réforme des retraites -des sujets particulièrement impopulaires- promet également de belles batailles politiques.

    L’été sera chaud

    Emmanuel Macron n’a pas souhaité gommer sa vision du marché du travail, quitte à l’exprimer de manière un peu abrupte. Revendiquant, de lui-même, sa “petite phrase” sur le fait de traverser la rue pour trouver un emploi, dégainée à un jeune chômeur il y a quatre ans, le chef de l’État a remis le couvert: “C’est encore plus vrai aujourd’hui.”

    Dans son esprit, la préservation du pouvoir d’achat des Français passe par le “plein emploi” et, donc, une large “réforme du Travail” dès les prochaines semaines. Sans donner les détails de ce projet, Emmanuel Macron a distillé quelques indices sur sa philosophie. Relevant les difficultés de nombreux secteurs à recruter, il a par exemple expliqué “entendre” ceux qui peuvent “trouver un autre métier” mais pas ceux qui comptent avant tout sur “la solidarité”.

    “Si derrière la réponse, c’est ‘je vais bénéficier de la solidarité nationale pour réfléchir à ma vie’, j’ai du mal à l’entendre parce que cette solidarité c’est ceux qui bossent qui la paie”, a-t-il lâché, en confirmant sa volonté de conditionner le versement du RSA aux bénéficiaires à un “contrat où chacun fait sa partie” pour “leur remettre le pied à l’étrier”.

    Salaires, assurance chômage, retraites (...): son cap est clair. Sa main tendue ne nous concerne pas. Olivier Faure, député et secrétaire national du PS

    Des mots qui ne sont pas vraiment de nature à ravir grand monde dans l’opposition, comme le montrent les premières réactions au sein de la NUPES ou au Rassemblement national.

    Chiffons rouges

    “Grande prouesse d’Emmanuel Macron capable de discourir sur les difficultés de recrutement dans les métiers en tension sans dire un mot sur l’obligation d’augmentation des salaires et d’améliorer les mauvaises conditions de travail”, a par exemple ironisé Julien Bayou sur les réseaux sociaux, quand Laurent Jacobelli, député du RN, estimait sur BFMTV, qu’Emmanuel Macron “continue sa volonté de casse sociale, avec la réforme des indemnités chômage et la reforme des retraites.” “Un président de la république hors sol qui n’a rien compris”, selon ses mots.

    Pour une partie de l’opposition, à gauche en particulier, la réforme de l’assurance chômage, comme celle des retraites, prennent la forme de chiffons rouges. Et le président de la République a dégainé les deux. Il a effectivement remis sur la table son projet qui vise à “faire travailler” les Français “plus longtemps”. Le locataire de l’Élysée en a même dit davantage que sa Première ministre dans son discours de politique général en fixant l’horizon à l’été 2023 pour une première mise en application. Pour tenir ce calendrier, les concertations devront donc débuter dès la rentrée.

    Dans ce contexte, difficile d’imaginer l’alliance à gauche chercher à “bâtir ensemble”, selon la formule de l’exécutif. “Salaires, assurance chômage, retraites ubérisation du travail: son cap est clair. Sa main tendue ne nous concerne pas”, a rapidement réagi le patron du Parti socialiste Olivier Faure, quand son collègue Insoumis Alexis Corbière jugeait, au même moment, sur BFMTV, “impossible” de nouer des compromis avec une telle feuille de route. “On n’a pas été élus pour ça”, a-t-il expliqué.

    Une main tendue... sans rien dedans?

    Reste donc la droite. C’est effectivement l’une des confirmations de cet entretien: privé de majorité absolue, Emmanuel Macron regarde avant tout du côté des Républicains pour trouver des alliés de circonstances. En ce sens, chef de l’État a ponctué ses réponses d’appels à la responsabilité, sur la réforme des retraites, entre autres. “Est-ce qu’on fera les choses en plusieurs étapes? Est-ce qu’on trouvera des solutions qui ouvrent le jeu? Moi, ce qui m’importe c’est le résultat”, a-t-il lancé, en insistant sur la nécessité de trouver des “compromis responsables”.

    Mais les choses ne seront pas simples non plus avec Les Républicains. Sur le fond, la droite est rarement favorable aux mesures pouvant s’apparenter à de “l’écologie punitive”, ce que semble prévoir l’exécutif avec son “pacte de sobriété.” Sur la forme, Emmanuel Macron, dont les troupes ont subi un premier camouflet, mercredi, sur la loi sanitaire, a accusé les députés du parti gaulliste d’avoir pactisé avec le Rassemblement national et la gauche pour contrer le gouvernement. Et ce en des termes peu amène pour quelqu’un qui cherche à négocier, entre “coup de chaud nocturne” et “attelage baroque” .

    “Je ne crois pas que les députés LR se soient engagés devant leurs électeurs à voter avec la France insoumise et le Rassemblement national pour empêcher l’instauration d’un pass aux frontières”, a-t-il notamment sifflé. Une façon de prendre les sympathisants de droite à témoin... quitte à courroucer leurs députés. “Apprenez ce ‘respect de chacun’ auquel vous invitez”, lui a répondu Olivier Marleix, le chef des LR au Palais Bourbon. La voie du compromis semble longue.

    À voir également sur Le HuffPost: Après les “Uber files”, Macron assume tout et Le Maire le soutient

    • chevron_right

      Christophe Béchu est-il vraiment écologiste? Dans sa ville d'Angers, le bilan est mitigé.

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 12 July, 2022 - 17:15 · 5 minutes

    POLITIQUE - “Ministre oui! Mais alors ministre de l’Écologie, ça c’est une surprise.” C’est peu ou prou la réponse que tous les Angevins interrogés par Le HuffPost ont donnée. Promu le 4 juillet au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, maire d’ Angers et président d’Angers Loire Métropole n’a pas vraiment le profil d’un ministre vert.

    Dans la ville, dont il est maire depuis 2014, son bilan écologique est d’ailleurs loin de faire l’unanimité, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article .

    Angers est pourtant depuis plusieurs années présentée comme LA ville verte par excellence. C’est ce qu’indiquent plusieurs classements , portés notamment par l’Observatoire des villes vertes de France. Cette première position est d’ailleurs avancée comme argument par la majorité présidentielle pour expliquer la nomination de Christophe Béchu à son ministère.

    Ce classement (qui porte effectivement bien son nom) ne s’intéresse qu’à la proportion des espaces verts et à leur entretien. Or, à Angers il y a une superficie importante d’espaces inondables et de zones protégées, donc non constructibles. Christophe Béchu a également indiqué avoir planté plus de 100.000 arbres au cours de ses deux mandats.

    En 2020, Angers était élue ville la plus verte de France. En 2020, Angers était élue ville la plus verte de France.

    Au bord de la Maine, sur le grand espace vert qui recouvre le pont de la voie express, Margaux, étudiante en sciences politiques explique: “l’écologie n’est pas vraiment son domaine de prédilection. C’est un très bon maire, il accentue la présence des espaces verts, mais ça reste du niveau local”.

    Difficile de se promener dans Angers sans reconnaître à l’équipe municipale une vraie volonté de verdir l’espace urbain. Aux abords du château, un couloir arboré mène à des fontaines. À toute proximité de la mairie, au bout du jardin du mail, des arbres centenaires et malades ont été remplacés par de jeunes pousses vigoureuses, près desquelles est inscrite l’espèce de l’arbre en question.

    Un mandat pour l’économie, le deuxième pour l’écologie

    C’est ici que nous a donné rendez-vous Corinne Bouchoux, une ancienne sénatrice EELV devenue conseillère municipale aux côtés de Christophe Béchu, maire de droite proche d’Édouard Philippe. C’est pourquoi l’opposition municipale la qualifie de “prise de guerre” tant son expérience des enjeux environnementaux est précieuse.

    “On n’a pas à rougir du bilan en matière de transition écologique à Angers”, jure Corinne Bouchoux en évoquant sa rencontre avec Christophe Béchu sur les bancs du Sénat où il siégeait sous l’étiquette UMP puis LR. D’abord opposante, la sénatrice EELV se présente sur sa liste en 2020 et devient sa conseillère municipale. À Angers Loire Métropole dont Christophe Béchu est président, elle est vice-présidente en charge de la Transition écologique. Corinne Bouchoux dit avoir “senti une prise de conscience” du nouveau ministre: “son premier mandat était très axé sur le développement économique d’Angers. Son deuxième a placé la transition écologique en haut de sa liste de priorités.”

    Il lance même les Assises de la Transition Écologique en 2020. Par cette large consultation des habitants, associations et entreprises des 29 communes de la métropole, Christophe Béchu espère des mesures concrètes et surtout transpartisanes. Pour l’opposition, il se préparait déjà au ministère lié de la Transition écologique.

    La voiture, reine d’Angers

    Il y a pourtant un point noir dans le bilan de Christophe Béchu. À Angers, on peut se déplacer facilement en voiture, se garer sans trop de problèmes; une situation à rebours de celle que l’on connaît dans les autres grandes villes françaises où l’automobile est progressivement empêchée, si ce n’est bannie. La première heure de parking est gratuite dans la plupart des parkings couverts du centre-ville, incitant les angevins à se déplacer en voiture et non en transports en commun.

    Dans une étude publiée par l’INSEE, on remarque que pour se rendre au travail, la voiture est largement privilégiée au détriment des transports publics. La municipalité prévoit d’encourager les mobilités douces avec un chèque de 200 euros pour l’achat d’un vélo électrique, 50 pour un vélo classique. La construction de deux lignes supplémentaires de tramway doit aussi permettre de proposer une alternative à la voiture en ville.

    À toute proximité du centre-ville, un parking de 1000 places peut accueillir les véhicules de ceux qui souhaitent se rendre à Angers. Une fois garé, il suffit d’emprunter la passerelle piétonne (sur laquelle un tram est en construction) qui surplombe la Maine pour rejoindre l’hypercentre, le château et les boutiques. Ce parking se trouve sur la place de la Rochefoucauld, l’une des plus grandes places boisées de France.

    “Le paradoxe Béchu”

    Florence Denier-Pasquier de l’association France Nature Environnement y voit “le paradoxe Béchu”. “Il a classé une centaine d’arbres, ce qu’on demandait précisément, mais a augmenté la capacité des parkings. Il a voté contre la rocade sud mais continue d’encourager la circulation sur les voies sur berge”.

    L’association France Nature Environnement dit avoir travaillé sur de nombreux dossiers avec Christophe Béchu “en bonne intelligence” mais déplore une démarche au coup-par-coup. “Il faut une approche systémique de la mobilité en ville pour mener ensemble le combat contre le changement climatique.” Sur les voies sur berge, la circulation a été limitée à 50km/h mais elle est fréquentée par de nombreux poids lourds. “Il y a un enjeu de réappropriation de cet espace. Ces voies privent finalement les habitants des bords de la Maine”.

    Dans la plupart des centres urbains avec un accès à un cours d’eau, l’aménagement piéton des rives est désormais la règle, comme c’est le cas à Rouen par exemple. Là encore, Angers fait figure d’exception.

    A voir également sur Le HuffPost: Elle ne sera pas votée, alors à quoi sert la motion de censure déposée par la NUPES ?

    • chevron_right

      L’écologie recule, la jeunesse avec l’armée: ces détails (importants) du remaniement

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 5 July, 2022 - 17:35 · 5 minutes

    L’écologie recule, la jeunesse avec l’armée: Ces détails (importants) du remaniement L’écologie recule, la jeunesse avec l’armée: Ces détails (importants) du remaniement

    POLITIQUE - Ce sont peut-être des détails pour vous, mais pour certains ils veulent dire beaucoup. Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont dévoilé, ce lundi 4 juillet, la nouvelle équipe de ministres qui va les entourer pour ce début de mandat.

    Un remaniement sans grande surprise , entre la confirmation du carré de tête du chef de l’État depuis cinq ans, le retour de plusieurs anciens, ou encore la nomination de quelques personnalités issues de la société civile. Il n’empêche, au-delà de ce “jeu des chaises musicales”, comme aime à fustiger l’opposition , le nouveau gouvernement est marqué par plusieurs évolutions d’ordre technique aux conséquences symboliques ou concrètes.

    On peut par exemple citer les Outre-mer, qui passent sous la coupe du ministère de l’Intérieur après une décennie “d’autonomie” impulsée par François Hollande en 2012. Un “signal très particulier” selon les élus locaux, vu comme la marque d’une forme de “mépris” ou de “régression”. Et ils ne sont pas les seuls à se plaindre de ces nouveaux contours.

    L’écologie recule (dans le protocole)

    Outre le chassé-croisé des ministres ou le découpage de leurs missions, il est également intéressant de se pencher sur l’ordre protocolaire au sein du gouvernement. Le résultat, souvent, de tractations ou de luttes d’influence jusqu’à la dernière minute et le reflet des priorités affichées par l’exécutif.

    Sous Jean-Castex par exemple, Barbara Pompili était censée être la numéro 3 du gouvernement. Pour cette nouvelle mouture, Bruno Le Maire garde sa position de “dauphin”, quand Gérald Darmanin occupe toujours la place du numéro 3, comme c’est le cas depuis l’arrivée d’Elisabeth Borne à Matignon. Le principal enseignement, cette fois-ci, est la dégringolade du ministre de la Transition écologique.

    Quand Amélie de Montchalin occupait le poste, avant sa défaite aux élections législatives , elle était au cinquième rang protocolaire. Après le remaniement, son successeur Christophe Béchu -pas forcément connu pour sa fibre écologique- tombe à la dixième position. Sa collègue Bérengère Couillard, nommée secrétaire d’État à l’Écologie figure quant à elle au 41e rang... sur 42.

    De quoi illustrer le manquer d’ambition du gouvernement en la matière? Olivier Véran s’en défend, à l’heure où certains écologistes s’emparent du sujet. “Christophe Béchu est doté de cinq ministres délégués et secrétaires d’Etat”, a ainsi fait valoir le porte-parole du gouvernement ce mardi sur RTL, parlant d’une “force de frappe inégalée”. Pour lui, l’ordre protocolaire n’est que du “décorum”. Pas sûr, toutefois, que Bruno Le Maire, solidement installé dans la roue d’Élisabeth Borne, soit de cet avis.

    Le lycée professionnel avec le Travail

    Dans ce même esprit, plusieurs acteurs de l’éducation s’interrogent -voire s’indignent- du choix de placer deux ministères liés à la jeunesse sous une double tutelle. Pour la première fois, la ministre déléguée à l’Enseignement et à la Formation professionnelle, Carole Grandjean, va travailler sous l’autorité du ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye... mais également sous celle de son collègue chargé du Travail, Olivier Dussopt.

    “On craint que l’objectif soit de privilégier l’employabilité immédiate au détriment des formations équilibrées”, a par exemple réagi Sigrid Girardin, du syndicat enseignant Snuep-FSU auprès de l’AFP, inquiète à l’idée “que les lycées professionnels ne relèvent plus uniquement de l’Éducation nationale”. Pour son syndicat, le gouvernement “franchit une ligne rouge en créant cette double tutelle”.

    Rien d’inquiétant, au contraire, estime Pap Ndiaye ce mardi lors d’un déplacement dans le Val-de-Marne. Pour l’historien de formation, “il est évident que les ministères de l’Education et du Travail sont en lien sur le sujet des voies professionnelles”. Il faut ainsi, toujours selon les mots du ministre de l’Éducation, considérer “les doubles tutelles comme une manière de travailler en transversalité entre ministères”.

    Difficile, malgré tout, de ne pas voir la patte du chef de l’Etat derrière tout cela, lui qui souhaite réformer le lycée professionnel sur le modèle de ce qu’on a fait pour l’apprentissage ​, comme il l’expliquait pendant sa campagne, pour pallier une situation où trop de jeunes sortent avec un diplôme mais pas d’emploi.

    La jeunesse avec l’Armée

    Enfin, un autre secrétariat d’Etat est concerné par une double tutelle: la Jeunesse. Nommée lundi, Sarah El Haïry reprend ses fonctions mais passe sous l’autorité du ministère des Armées, en plus de celui de l’Education nationale. C’est là aussi une nouveauté qui s’explique, en grande partie, par le fait que le service national universel (SNU) fait désormais partie de l’intitulé même de son portefeuille.

    Qu’importe, pour le syndicat Sud éducation , qui dénonce une “vision autoritaire et rétrograde de la jeunesse”. “Cela montre que le SNU est bien une entreprise de militarisation de la jeunesse, et non un encouragement à l’exercice de la citoyenneté comme le présentent ses promoteurs·trices”, écrivent ces enseignants, pour qui “cette volonté de mise au pas de la jeunesse, en miroir avec le rattachement de l’Enseignement professionnel au ministère du Travail, de Pôle emploi et de l’insertion, est inacceptable.”

    Des critiques reprisent dans la sphère politique, à gauche. “Tout est dit de la vision des jeunes qu’a ce pouvoir”, a réagi le député de la NUPES Benjamin Lucas dans un tweet particulièrement relayé sur les réseaux sociaux.

    Pour Pap Ndiaye, il s’agit simplement de “travailler de manière plus efficace”, puisque “le Service national universel concerne l’Éducation nationale et la jeunesse”. D’ailleurs, et c’est sans doute une autre leçon de ce remaniement, le ministre de l’Éducation est celui qui perd le plus d’influence. Son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, avait fini par récupérer sous sa coupe les Sports, en plus de la Jeunesse et de l’Education prioritaire. Ce que son successeur a perdu pour tout ou partie.

    À voir également sur Le HuffPost : Départs, retours et nouveaux visages... Découvrez le nouveau gouvernement Borne

    • chevron_right

      La nutricologie, le meilleur allié de la transition écologique - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 3 July, 2022 - 06:15 · 7 minutes

    La sphère alimentaire, comme d’autres secteurs économiques, participe au réchauffement climatique et à l’érosion de la biodiversité, si bien que l’on ne peut plus dissocier les enjeux nutritionnels et écologiques. La sphère alimentaire , comme d’autres secteurs économiques, participe au réchauffement climatique et à l’érosion de la biodiversité, si bien que l’on ne peut plus dissocier les enjeux nutritionnels et écologiques.

    ÉCOLOGIE - Dans un océan d’incertitudes concernant les moyens de lutter contre le réchauffement climatique , de concilier les progrès sociaux et écologiques, il y a un domaine où nous pourrions avancer sûrement et nous mobiliser pour bâtir une vie plus sûre, c’est celui de la nutriécologie . La nécessité d’une planification écologique a été affichée par le gouvernement, sans que le contenu de ce projet soit bien défini. Pourtant il existe un domaine, celui de la nutriécologie, qui devrait pouvoir faire l’objet d’un consensus politique, tant il colle à l’intérêt général.

    De quoi s’agit-il?

    La nutriécologie est un néologisme signifiant que j’ai essayé de vulgariser dans un livre récent publié en 2020 aux éditions Thierry Souccar. La sphère alimentaire , comme d’autres secteurs économiques, participe au réchauffement climatique et à l’érosion de la biodiversité, si bien que l’on ne peut plus dissocier les enjeux nutritionnels et écologiques. Un large public est familiarisé avec le terme d’agroécologie qui définit les systèmes d’agriculture capables de restaurer ou d’améliorer la fertilité des sols, ou l’état des écosystèmes naturels. La nutriécologie se situe en amont puisqu’elle concerne l’adaptation de la chaîne et des comportements alimentaires humains à des fins de santé publique et d’équilibre écologique.

    Le champ de la nutriécologie est très vaste et nous invite à prendre en considération toutes les dimensions de l’alimentation humaine, du champ jusqu’à la santé humaine et au réchauffement climatique. Les pionniers de l’agriculture biologique ont fait en sorte que l’agriculture puisse se débarrasser des intrants chimiques et des pesticides qui la polluaient. L’heure n’était pas encore à la diminution des gaz à effet de serre émis par le secteur alimentaire, ni à la gestion de la santé par un mode d’alimentation préventive. C’est ainsi que l’approche sociétale en est restée à l’agriculture bio, parfois au bio industriel ou aux produits ultra-transformés estampillés bio. Quoi qu’il en soit, les fermes et les épiceries bio ont trouvé une place dans le paysage alimentaire, mais la société n’a pas encore franchi le pas de la nutriécologie, ignorant ou négligeant la nécessité de le faire.

    Un passage indispensable

    Le passage à la nutriécologie est pourtant indispensable. Il s’agit de développer une chaîne alimentaire bien adaptée à la gestion de la santé humaine, et qui participe à la préservation écologique. La finalité de la nutriécologie pourrait sembler très théorique, mais en réalité, c’est la seule voie efficace pour construire un système alimentaire durable en adoptant des modes de production écologique et en fixant les objectifs nutritionnels à atteindre. La nutriécologie vise donc à améliorer le contenu nutritionnel de notre assiette, tout en laissant la planète en meilleur état et en rémunérant correctement ceux qui nous nourrissent, en particulier nos agriculteurs. Arrêtons de croire que l’on peut résoudre les problèmes alimentaires par des solutions artificielles, de la viande de synthèse, des aliments ultra-transformés, des produits magiques pour la santé, ne cherchons pas à déposséder l’agriculture de sa vocation nourricière, exigeons cependant qu’elle exerce pleinement sa mission écologique. Jusqu’à présent, dans la sphère alimentaire, la société a été trop laxiste, en termes d’exigences nutritionnelles ou écologiques ; un étiquetage nutritionnel ou une garantie d’absence de pesticides ne suffisent pas à certifier une chaîne alimentaire vertueuse. On sait à quel point le système alimentaire occidental est intenable, au vu de la déstabilisation de l’agriculture qu’il provoque, de ses empreintes écologiques négatives, de ses conséquences néfastes sur la santé humaine par exemple en termes d’obésité.

    La nutriécologie nous indique que l’on peut résoudre tous ces problèmes simultanément en adoptant un mode alimentaire approprié. Il est donc urgent de le faire, de développer les systèmes alimentaires dont la société et notre planète ont besoin. Pour réussir une telle entreprise, il convient d’en vulgariser le fil directeur, et donc d’afficher clairement la nature du changement espéré, ce qui jusqu’à présent n’a pas été fait. Il est bon que chacun puisse se référer à la feuille de route globale portée par la nutriécologie et la désigne comme telle, mais encore faut-il en expliquer les fondements. Les voici.

    Les fondements

    Après un nombre très élevée d’enquêtes épidémiologiques, de recherches extrêmement diversifiées sur nos besoins nutritionnels, sur notre fonctionnement métabolique, sur nos spécificités digestives, sur le rôle particulier de notre microbiote intestinal, le comportement alimentaire dont la très grande majorité des populations humaines a besoin, est maintenant clairement identifié. Ce comportement est majoritairement végétarien (même chez les gros mangeurs de produits animaux, plus de 70 % des calories sont d’origine végétale). Cependant, à la fois pour la santé humaine et la réduction des gaz à effet de serre (plus de la moitié des émissions du secteur alimentaire le sont par l’élevage), nous devons aller plus loin, en réduisant de moitié la consommation actuelle de produits animaux. Mais ce n’est pas tout, nous devons augmenter la biodiversité végétale alimentaire, en fruits et légumes mais aussi en féculents et en oléagineux, donc adopter une sorte de régime méditerranéen universalisé et en même temps canaliser les appétits mercantiles industriels pour des transformations alimentaires souvent nuisibles à la santé humaine, à l’instar de bien des calories vides (sucres, gras ajoutés). Une chaîne alimentaire qui privilégie les produits végétaux et en préserve le potentiel nutritionnel serait aussi un atout remarquable pour lutter contre la faim dans le monde et combattre toutes les formes de malnutrition.

    Maintenant que nous avons un recul extraordinaire sur les modes alimentaires adaptés à l’homme et à la préservation de sa santé, il est possible d’en passer commande à l’agriculture et aux autres acteurs de la chaîne alimentaire et, très bonne surprise, d’observer que l’agrobiodiversité végétale, l’agroécologie en général, une large autonomie alimentaire des territoires, l’arrêt des transformations alimentaires dénaturantes sont nécessaires pour améliorer l’état de santé des populations et réduire les empreintes écologique négatives de la sphère alimentaire. Cet alignement des planètes dans la sphère nutritionnelle et écologique est un atout extraordinaire pour l’humanité, à condition d’en prendre conscience, et d’en tenir compte à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. Notre manière de manger n’est pas neutre et chaque citoyen devrait être appelé à respecter une éthique alimentaire. Il est temps de décentrer les hommes de leurs préoccupations nutritionnelles égocentrées. D’ailleurs un « nutrionnisme » désuet a montré son inefficacité pour résoudre les problèmes nutritionnels humains, de plus le logiciel de l’agriculture biologique étant resté trop limité, il convient maintenant de passer à la nutriécologie, sans abandonner les acquis de l’agriculture biologique. Il y a une véritable urgence à lutter contre les dégâts de l’industrialisation alimentaire provoqués par l’abus de ses aliments ultra-transformés, à diminuer notre consommation carnée, à retrouver une nourriture plus équilibrée et naturelle. Le fait qu’un même mode alimentaire puisse être bon pour la santé humaine et celle de la planète est une assurance vitale dont la société a grand besoin pour se projeter dans l’avenir.

    Comme dans bien d’autres pays, la France, n’a pas encore su s’appuyer sur une politique alimentaire cohérente. Le soutien à l’ agriculture bio sert de bonne conscience, tandis que l’industrie agroalimentaire est perçue comme notre pétrole vert qu’il serait risqué de remettre en question. Par ailleurs, nous restons attachés à une gastronomie traditionnelle devenue inadaptée et perpétuant des systèmes d’élevage industriels indéfendables. Il faudrait pourtant atterrir et se projeter sur un système alimentaire plus durable, concilier à la fois les objectifs nutritionnels et écologiques de la chaîne alimentaire, promouvoir des comportements alimentaires nouveaux, redynamiser l’agriculture de nos territoires, parvenir enfin à mieux gérer la santé par l’alimentation et à lutter contre le réchauffement climatique. Ce levier de résilience a un nom, la nutriécologie, chaque citoyen peut et doit s’y rattacher parce que manger nous engage, et les politiques pourraient enfin s’y référer pour concevoir une politique  cohérente de progrès alimentaire et de sauvegarde écologique.

    À voir également sur Le HuffPost: Ce graphique résume l’emballement du réchauffement climatique

    • chevron_right

      Comment va fonctionner la Transition écologique au gouvernement?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 23 May, 2022 - 04:30 · 4 minutes

    Pas de star mais un trio techno: Comment va fonctionner la Transition écologique sous Borne Pas de star mais un trio techno: Comment va fonctionner la Transition écologique sous Borne

    POLITIQUE - Comme une rentrée. Le Conseil des ministres se réunit pour la première fois sous l’ère Elisabeth Borne ce lundi 23 mai à l’Elysée. Tous, des poids lourds reconduits aux petits nouveaux fraîchement nommés, seront autour de la table à l’Élysée pour évoquer les premiers enjeux du deuxième quinquennat d’ Emmanuel Macron.

    Au programme: école, santé, pouvoir d’achat et, bien sûr, transition écologique. “Les priorités tracées par le président de la République”, rappelle la cheffe du gouvernement, dimanche dans le JDD . Parmi les nouveautés , c’est elle, la Première ministre qui est directement chargée, comme l’indique son intitulé, de chapeauter la “Planification écologique et énergétique”.

    C’était une des promesses du chef de l’Etat, alors candidat, annoncée à Marseille dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, au détour d’ un discours entièrement consacré à la lutte contre le dérèglement climatique . Mais concrètement, comment les choses vont-elles s’articuler? Qui va s’occuper de quoi?

    Borne distribue les rôles

    Elisabeth Borne peut compter sur deux ministres ”à ses côtés”, ainsi qu’un secrétaire général pour engager une politique à même de rendre la France neutre en carbone en 2050. C’est l’objectif.

    D’un côté, Amélie de Montchalin, déjà ministre de la Fonction Publique dans le gouvernement Castex, est chargée de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. De l’autre, Agnès Pannier-Runacher s’occupe de la Transition énergétique, après un passage à Bercy au chevet des industries. Et pour compléter le casting, Antoine Pellion s’installe à Matignon au poste de secrétaire général à la Planification écologique.

    En attendant la définition concrète de leurs attributions, Elisabeth Borne a déjà distribué les rôles dans son entretien au Journal du Dimanche . Amélie de Montchalin sera en lien avec les collectivités territoriales pour “soutenir des projets d’aménagement en évitant les consommations excessives de ressources naturelles” ou “accompagner les mobilités propres” ou “la rénovation des bâtiments”.

    Agnès Pannier-Runacher sera, comme son titre l’indique, tournée vers la production énergétique. Elle “aura pour mission de sortir la France des énergies fossiles”, détaille la Première ministre, de “mener une politique fondée sur le renouvelable et le nucléaire” et de travailler sur les économies d’énergie. Enfin, Antoine Peillon va devoir s’assurer “que chaque ministre porte dans son champ d’action l’ambition en matière de transition écologique.” Une sorte de lien entre les différents responsables gouvernementaux et leurs administrations.

    Les écologistes ne sont pas conquis

    Car c’est la volonté d’Emmanuel Macron et d’Elisabeth Borne: les enjeux écologiques doivent “irriguer” l’ensemble des politiques menées par le gouvernement. “L’écologie doit être au cœur de toutes les politiques”, expliquait déjà le chef de l’État à Marseille en prônant ce “changement de paradigme.”

    C’est chose faite, dans la structure en tout cas. Exit la nomination d’une personnalité, ou le débauchage d’un élu écologiste pour incarner la lutte contre le dérèglement climatique. Le président de la République compte désormais sur ce trio – ou ce quatuor – de responsables au profil “techno”, très peu connu du grand public, à l’exception d’Elisabeth Borne. La bonne formule pour accélérer le mouvement à l’heure où tous les indicateurs passent au rouge?

    C’est ce que pense Pascal Canfin. “Si on veut accélérer de manière concrète, pragmatique, on a besoin de gens qui ne sont pas des écolos rêveurs mais qui savent soulever le capot, parler aux industriels”, a estimé l’eurodéputé LREM, ancien cadre d’Europe-Ecologie les Verts ce dimanche sur France inter. Difficile également de ne pas se souvenir des difficultés auxquelles Nicolas Hulot, un poids lourds médiatique mais sans relais politiques, a fait face pour gagner des arbitrages et imposer sa vision.

    Il n’empêche, les associations de défense du Climat ne sont pas franchement conquises par la tournure des choses. Questions de profils, justement. “On cherche encore les écologistes au gouvernement”, a par exemple réagi le directeur de Greenpeace, Jean-François Julliard, vendredi sur franceinfo, en ajoutant, à propos du tandem Montchalin-Pannier-Runacher: “Elles sont plutôt dans le moule de ce qu’on a vu des gouvernements précédents, qui n’a pas été bon.”

    À voir également sur le HuffPost : L’annonce du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne