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      300 scientifiques et 300 dirigeants exigent un traité de non-prolifération des énergies fossiles

      alt.movim.eu / LaReleveEtLaPeste · Monday, 13 November - 16:38

    Aujourd’hui, ces énergies fossiles menacent la paix et la prospérité mondiales, tout autant que la course à l’armement durant la guerre froide.

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      Le mécénat de compétences, ce moyen peu connu de donner un souffle nouveau à votre carrière - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 27 July, 2022 - 08:41 · 3 minutes

    Beaucoup d’actifs ressentent aujourd’hui le besoin de remettre au cœur de leur vie professionnelle des actions participant à la construction d’un environnement responsable, éthique et durable. Une forme de participation citoyenne novatrice, dans un moment où faire société ne semble plus toujours évident. Beaucoup d’actifs ressentent aujourd’hui le besoin de remettre au cœur de leur vie professionnelle des actions participant à la construction d’un environnement responsable, éthique et durable. Une forme de participation citoyenne novatrice, dans un moment où faire société ne semble plus toujours évident.

    TRAVAIL - Aujourd’hui en France, 4 cadres sur 10 ont déjà effectué une reconversion. Plus de la moitié seraient séduits par l’idée d’un changement de vie professionnelle . Un constat qui traduit une crise de conscience majeure vécue par le salariat français. Dans les raisons invoquées pour justifier cette désillusion professionnelle vient en premier lieu la question du sens . Beaucoup d’actifs ressentent aujourd’hui le besoin de remettre au cœur de leur vie professionnelle des actions participant à la construction d’un environnement responsable, éthique et durable. Une forme de participation citoyenne novatrice, dans un moment où faire société ne semble plus toujours évident.

    Faire don de ses compétences

    Un constat critique qui s’assortit d’une conjoncture économique complexe. Les prévisions quant à l’inflation attendue pour l’année 2022 atteignent en effet les 5,5%. À titre de comparaison, le choc économique post crise des subprimes en 2008 avait élevé cette dernière à 2,8%, assortie d’un lot de conséquences bien connues. Une onde de choc qui touchera d’abord l’économie sociale et solidaire, privée de bon nombre des subventions qui permettent son essor. Faire don de ses compétences devient alors vecteur citoyen d’une part, et soutien à ce volet de notre économie d’autre part.

    Parce qu’il n’est pas trop tard pour se rendre utile et replacer l’entreprise au cœur de la cité en réponse à ce contexte, le mécénat de compétences émerge et se démocratise. Cette pratique se définit comme le choix par des entreprises de laisser à leurs salariés la liberté de consacrer un temps défini à des organisations diverses, au service de l’intérêt général. Gratifié d’une indemnité fiscale à hauteur de 66% du salaire des collaborateurs engagés, le mécénat de compétences permet de les maintenir actifs dans leur domaine. Une acculturation bénéfique pour les entreprises qui, au-delà de fidéliser leurs salariés, quelle que soit leur catégorie socio-professionnelle, offrent à ces derniers une agilité et une ouverture d’esprit précieuse en période de transition, tout en y trouvant un avantage économique.

    Beaucoup d’actifs ressentent aujourd’hui le besoin de remettre au cœur de leur vie professionnelle des actions participant à la construction d’un environnement responsable, éthique et durable.

    Un puissant vecteur citoyen

    Preuve s’il en fallait de son efficacité, 37% des personnes ayant eu recours au mécénat de compétences ont eu le sentiment d’être plus motivés dans leur travail. Qu’il s’agisse de missions ponctuelles de plus ou moins longue durée ou de travail partagé, les solutions sont nombreuses et peuvent trouver à s’adapter à toutes les professions, dans toutes les structures. Le mécénat de compétences n’est désormais plus seulement plébiscité par les collaborateurs et les associations bénéficiaires. Les chefs d’entreprises, eux aussi, commencent à entrevoir les bienfaits de ce type de partition du temps de travail sur la productivité et la rentabilité de leurs équipes, et 30% d’entre eux songeraient désormais à le mettre en place au sein de leurs structures.

    Qu’elles soient humaines - à l’échelle du salarié ou de la manière dont s’appréhende plus largement le sens que doit désormais revêtir le travail - ou économiques au niveau local et national, le mécénat de compétences satisfait toutes les exigences des défis qui nous attendent. Peut-être est-il donc temps de le considérer pour ce qu’il est: un puissant vecteur citoyen également capable d’apporter des solutions économiques pour outrepasser les obstacles à venir.

    À voir également sur Le HuffPost: Pendant le ramadan 2022, il aide des inconnus à trouver du travail

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      Pourquoi est-il si difficile de débattre sereinement sur les réseaux sociaux? - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 25 July, 2022 - 08:43 · 4 minutes

    Certains prennent un malin plaisir à gangréner le débat sur les réseaux sociaux. Songeons aux trolls. Ceux-ci avancent masqués avec la ferme intention de parasiter des conversations, de polluer des fils de discussion. Certains prennent un malin plaisir à gangréner le débat sur les réseaux sociaux. Songeons aux trolls. Ceux-ci avancent masqués avec la ferme intention de parasiter des conversations, de polluer des fils de discussion.

    RÉSEAUX SOCIAUX - Débattre c’est enrichir et s’enrichir. C’est apprendre à s’ exprimer , à entendre, à convaincre. C’est un vaccin contre la crédulité, un remède contre le dogmatisme. Malheureusement, les discussions qui ont lieu sur les réseaux sociaux sont rarement à la hauteur de la noblesse du débat. Quelques-unes des causes de ce phénomène méritent que l’on s’y attarde.

    La pensée oppressée

    Dans un opuscule incisif intitulé Sur la Télévision , Bourdieu dénonçait le sort peu enviable que la télévision réserve à la pensée. Le sociologue y dressait notamment le constat suivant : la pensée présente une temporalité qui n’est pas compatible avec les exigences de l’audimat. Il faut en effet du temps pour construire un argument, du temps pour le présenter clairement. Avec les réseaux sociaux, l’immédiateté a pu asseoir son hégémonie. Nous sommes entrés dans l’ère de la « réaction ». Chaque actualité, qu’elle soit marquante ou non, suscite de nombreux commentaires. Sur le principe, rien de mal à cela. Toutefois, lorsqu’elle porte sur un évènement complexe dont les tenants et les aboutissants ne sont pas connus, la réaction devient problématique. Réagir consiste alors à préjuger d’une situation. Ce qui revient à sacrifier deux valeurs indispensables à toute pensée digne de ce nom : la prudence et le recul critique.

    Personnalisation du net et « communautarisme » des idées

    Dès leur apparition, les réseaux sociaux ont été présentés comme un espace offrant à des voix oubliées la possibilité de s’exprimer et d’échanger. Cette rencontre des points de vue devait nous enrichir et aiguiser notre esprit critique. Si séduisant soit-il, ce scénario ne s’est pas concrétisé. Les bulles de filtre ont abouti à une personnalisation du contenu. Celui-ci est désormais façonné à notre image, conforme à nos goûts et à nos préférences.

    Résultat : d’aucuns imaginent que le monde se résume à la perception qu’ils en ont. Grossière et dangereuse erreur !

    Le risque de basculer dans le dogmatisme est d’autant plus grand que les internautes peuvent former, grâce aux réseaux sociaux, des communautés fondées sur des opinions partagées. Cet entre-soi peut éroder notre tolérance, voire entraîner une radicalisation du discours. Toute opinion contraire est alors perçue comme une hérésie qu’il convient de condamner.

    L’interlocuteur parasite

    Certains prennent un malin plaisir à gangréner le débat sur les réseaux sociaux. Songeons aux trolls. Ceux-ci avancent masqués avec la ferme intention de parasiter des conversations, de polluer des fils de discussion.

    Les réseaux sociaux offrent une tribune aux prêcheurs de haine qui, autrefois, sévissaient au café du commerce.

    Les chercheurs de buzz , toujours prompts à s’immiscer dans des conversations à grand renfort de formules choc plus ou moins savamment distillées, sont également des obstacles à l’émergence d’une démocratie numérique. Eux cherchent avant tout à être entendus, connus et reconnus. Souvent à n’importe quel prix. Leur rêve ? Que leur nombre d’abonnés croisse sans fin…

    Les canaux de la haine

    Les réseaux sociaux offrent une tribune aux prêcheurs de haine qui, autrefois, sévissaient au café du commerce. Si tout un pan de notre législation nous permet de lutter contre les auteurs de propos haineux sur le net, la mise en œuvre de la réponse judiciaire n’est pas simple. D’une part, il est difficile de recenser tous les discours de haine qui circulent sur les réseaux sociaux. D’autre part, dans un contexte d’engorgement des tribunaux, des affaires de ce type ont peu de chances de déboucher sur un procès, encore moins sur une condamnation.

    Quoi qu’il en soit, la réponse pénale doit s’accompagner d’un volet éducatif. Il faut enseigner aux futurs citoyens les vertus du débat dès le plus jeune âge. À cet égard, la systématisation de « débats philo » dès l’école primaire paraît indispensable.

    Pour lutter contre cette violence virtuelle aux conséquences bien réelles, chacun doit admettre le principe suivant : débattre c’est aussi s’engager dans une voie dont on ne connait pas l’issue. Au lieu d’entériner des positions et des oppositions tranchées, l’échange peut permettre de dépasser le désaccord initial. Si les participants à un débat partent du postulat qu’ils ne changeront pas d’avis, la discussion risque de tourner au clash, lequel nourrit l’affaissement du débat public et abîme un peu plus notre démocratie…

    À voir également sur Le HuffPost: Cette gameuse remet parfaitement à sa place un troll misogyne

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      Hashtags, tics, émojis, où est passé notre langage? - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 24 July, 2022 - 07:00 · 4 minutes

    Un selfie Un selfie " mort de rire " et un emoji "cœur" suffiront à constituer votre épitaphe.

    LANGAGE - L’été bat son plein, et avec lui, sa valse de vanités. Les réseaux sociaux ont ceci de vicieux qu’ils encouragent à la procrastination, à la facilité et aux phrases toutes faites. Ainsi, beaucoup se contentent de lire le titre d’un article pour le commenter et y déposer leur fiel. D’autres, instagrameurs de tout poil, pensent qu’il suffit de faire un selfie avec un hashtag “bonheur” pour être heureux. La vie se charge de le leur rappeler le contraire: ils n’auront gagné que la compulsion de vérifier le nombre de likes récoltés par leurs photos, symboles criants d’un néant existentiel, avec un hashtag “malheur” en prime. La facilité, l’ultra-simplification, la réduction drastique de l’intelligence sont de sortie dans tous les champs d’ expression .

    La méprise du langage

    Le SMS est toujours en peloton de tête. Aujourd’hui, avec le correcteur automatique, même ceux qui écrivent « sa va » ont la vie sauve. L’intelligence artificielle pallie toutes les énormités. Plus besoin de savoir écrire et de faire des phrases avec un sujet, un verbe et un complément. Un selfie « mort de rire » et un emoji « cœur » suffiront à constituer votre épitaphe. Le bisou est aussi mis à toutes les sauces. On fait des bisous tout le temps, on use l’emoji jusqu’à l’os. C’est tellement plus simple de liker une phrase que d’émettre une réponse à celle-ci, surtout quand on n’a rien à dire.

    Mais si seulement l’ultra-simplification s’arrêtait aux messages… La fabrique du crétin dont parle Jean-Paul Brighelli dans son livre éponyme, a de moins en moins de frontière définie. Elle s’immisce partout. J’entendais récemment une patiente me parler de son voyage au Maroc. Elle était allée passer trois jours à Marrakech dans un hôtel pension complète, où elle avait passé le plus clair de son temps à la piscine. « Mon mari et moi, on rêvait de faire le Maroc » commentait-elle, au terme de cette petite escapade. L’expression « Faire le Maroc » était on ne peut plus paradigmatique de la société instantanée à laquelle nous appartenons. Elle révèle l’amalgame dans lequel nous sommes enfermés quand nous pensons qu’un emoji « Cœur » a valeur de réponse et qu’un week-end de trois jours dans un hôtel est une manière de « faire » un pays.

    La facilité, l’ultra-simplification, la réduction drastique de l’intelligence sont de sortie dans tous les champs d’expression.

    Ah, si c’était si simple ! Seulement voilà : cette méprise se constate aussi dans de nombreuses autres expressions, qui n’en finissent pas de déformer la réalité, de lui donner un visage niais avec un nez raccourci. Prenez : « Faire un burn-out ». Depuis quelques temps, l’épuisement professionnel est le cache-misère des vraies causes du mal être. Plutôt que de s’explorer en profondeur et de débuter un travail sur soi-même, on démissionne de son entreprise après une extinction des feux. La solution est une fuite en avant, bien souvent source de reproductions des conduites d’échec.

    “Que vous est-il arrivé ?

    _ J’ai fait un burn-out.”

    Un univers sémantique de réductions à tout-va

    Et le problème est réglé. Pour peu que l’agresseur soit toujours l’autre et que nous n’ayons strictement rien à nous reprocher, les vaches sont bien gardées dans ce monde édulcoré de toutes formes de réflexions poussées. D’ailleurs, on ne pense plus, on « brainstorme », on « forwarde », on « partage », on « supervise ». Quant à nos enfants, ils doivent bien se résoudre également à entrer dans les nouvelles cases de l’ultra-simplification sous peine de passer pour des inadaptés. La plupart des parents manient les expressions « Haut potentiel » et « Hypersensibilité » avec une facilité qui défie les plus grands professeurs de médecine. Là encore, ce qui compte, c’est de savoir ce que l’on « est », quelle case on coche, sans craindre l’essentialisme. Nous sommes en quête de mots valises, de réponses immédiates, de commentaires expéditifs, mais surtout pas de vérités ontologiques. Celles-ci, trop complexes, sont « prise de tête ». Mieux vaut faire un smiley clin d’œil.

    Au fond, cet univers sémantique de réductions à tout va peut se regrouper en une phrase, une seule : « J’ai fait le Maroc avec mes enfants hauts potentiels juste après avoir fait mon burn-out et j’ai partagé plein de selfies sur mon Instagram avec des smileys Mort de rire pour dire qu’on s’amusait bien ». Ajoutez un hashtag hihihi ou ahahah et vous passerez un excellent été sous le soleil de 2022. Kiss.

    À voir également sur Le HuffPost: Les Boloss des belles lettres et Jean Rochefort sont de retour. Et pour 50 épisodes.

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      Economies d’énergie: un appel aux "petits gestes" qui passe mal, mais qui pourrait faire du bien - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 21 July, 2022 - 14:19 · 5 minutes

    "Qquand on part en week-end ou en vacances, on débranche un maximum de prises électriques (..), on débranche son Wi-Fi, on baisse un peu la clim et bien sûr on éteint les lumières quand on n’utilise pas les pièces". Autant de "petits gestes" qui peuvent paraître dérisoires face aux enjeux énergétiques, injustes face aux pratiques de l’État, des membres de ce gouvernement, des entreprises, et des industries.

    ENVIRONNEMENT - Dans la continuité de l’interview présidentielle du 14 juillet au cours de laquelle Emmanuel Macron a appelé à la “mobilisation générale” face au risque de pénurie de gaz russe en raison de la guerre en Ukraine, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a à son tour lancé un appel aux Français: “des petits gestes ” pour économiser de l’énergie. Une annonce qui a fait réagir, mais qui pourrait être une opportunité écologique .

    On pouvait s’y attendre au point de se demander ce qu’il a pris à l’exécutif d’aller sur ce terrain en égrenant des exemples qui sonnaient comme autant de fausses notes, et ce même après avoir rappelé que cet effort concerne aussi les administrations et les entreprises : “quand on part en week-end ou en vacances, on débranche un maximum de prises électriques (..), on débranche son Wi-Fi, on baisse un peu la clim et bien sûr on éteint les lumières quand on n’utilise pas les pièces”. Autant de “petits gestes” qui peuvent paraître dérisoires face aux enjeux énergétiques, injustes face aux pratiques de l’État, des membres de ce gouvernement, des entreprises, et des industries. Des propos déplacés pour les millions de personnes qui n’ont ni les moyens de partir en vacances et encore moins d’avoir la climatisation.

    Et c’est pour ces raisons que cet appel a soulevé de nombreuses réactions négatives légitimes, c’était attendu. L’État est loin d’être exemplaire, les politiques, les acteurs économiques également. Les lois autorisent des pratiques dont le coût écologique est colossal et nous voilà coresponsables de notre autonomie énergétique à coup d’injonctions? Comme si notre quotidien n’était déjà pas assez difficile à vivre. Il aurait fallu s’en occuper avant une crise de cette ampleur avec de vraies réformes pour accompagner une transition juste et efficace.

    Sauf qu’il est trop tard. On peut considérer cela comme “hypocrite et injuste” à l’instar de Greenpeace France , c’est peut-être le cas, mais une fois passée l’émotion on peut se poser la question qui fâche:  serait-ce même utile?

    Il n’est jamais trop tard

    Sur le plan strictement comptable, il ne faut pas négliger ce que peuvent représenter les actions individuelles qui deviennent collectives pour soutenir la transition écologique et donc énergétique. On sait par exemple que si tous les Français mettaient en pratique l’ensemble des “petits gestes” utiles pour le climat au quotidien, nous pourrions espérer au mieux une baisse de 25% de nos émissions de gaz à effet de serre, et plus probablement de l’ordre de 10% d’après une étude du cabinet de conseil Carbone 4 qui a fait beaucoup de bruit. Ce n’est pas rien, mais cela ne suffit pas.

    Avec un mix énergétique composé en France de 16% de gaz, l’enjeu est réel. Alors que les particuliers pèsent près d’un tiers de la consommation d’énergie du pays, les actions individuelles peuvent effectivement avoir un réel effet quand on sait que les appareils en veille d’un foyer représentent 10% de la consommation électrique, ou qu’une box Internet consomme autant qu’un frigo d’après l’ADEME. La sobriété énergétique passera donc aussi par les citoyens.

    D’autant que sur le plan des externalités positives à faire notre transition énergétique, on peut considérer que les bénéfices ne manquent pas. D’abord, d’un point de vue psychologique, il est tout de même bien plus stimulant de se sentir acteur au sein d’une crise que de rester passif en subissant des restrictions, avec le poids supplémentaire de l’inflation et la pression morale de la guerre à nos portes.

    Ensuite, une mobilisation citoyenne ne porte jamais en elle une seule valeur absolue. Elle exerce aussi une pression “du bas vers le haut” pour créer une injonction aux acteurs économiques et politiques qui manquent rarement à l’appel des grands mouvements de foule.

    La preuve Covid

    Enfin, les petits gestes ont déjà fait leurs preuves, en matière de transition écologique d’abord. Si les gens n’avaient pas changé leurs habitudes depuis dix ans, il n’est pas certain que l’offre politique, économique et médiatique soit ce qu’elle est aujourd’hui.

    Et on en parle assez peu alors que le parallèle est tout à fait intéressant: quelle a été la place des “petits gestes” pour gérer la crise sanitaire liée au Covid-19? Centrale. Qui aurait imaginé une grande majorité de Français masqués, gel hydroalcoolique en poche, fraîchement vaccinés après s’être confinés il y a seulement 3 ans?

    Ne nous leurrons pas: seuls, sans une volonté politique et des actes juridiques, les “petits gestes” ne suffiront pas. Il serait pourtant regrettable de s’en passer au prétexte que c’est d’abord aux autres d’agir et que nous n’avons pas de leçons de savoir-vivre à recevoir du gouvernement.

    Il a été maladroit, c’est indéniable, mais passé la vexation, voyons peut-être ce débat comme une chance: celle de ne pas oublier les plus précaires, celle d’insuffler une révolte citoyenne dans une société de tous les abus, celle aussi de créer un ciment citoyen, une mobilisation juste pour l’écologie et notre indépendance énergétique.

    À voir également sur Le HuffPost: Les économies d’énergies demandées aux Français n’ont rien à voir avec celles de 1973

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      La dépression, c'est aussi en été - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 19 July, 2022 - 08:50 · 4 minutes

    L’été entraîne une pression sociale à l’amusement, comme à Noël. On se sent obligé de sortir, de boire, de s’éclater. L’été entraîne une pression sociale à l’amusement, comme à Noël. On se sent obligé de sortir, de boire, de s’éclater.

    SANTÉ MENTALE - Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la dépression ne prend pas de vacances et ne s’améliore pas avec la hausse des températures, au contraire. La dépression majeure aurait même plutôt tendance à empirer si vous êtes hypersensible à la chaleur, à cause de l’hyperthermie. Par ailleurs, le trouble affectif saisonnier estival (autrefois appelé “ dépression estivale”) peut aussi se déclencher en été.

    La dépression n’est pas une maladie honteuse et peut toucher n’importe qui.

    La Dépression majeure et le Trouble Affectif Saisonnier estival peuvent survenir en ce moment, mais le TAS estival prendra fin à la rentrée, et surtout quand les températures baisseront, alors que la dépression majeure va perdurer si elle n’est pas traitée.

    La dépression majeure

    Les premiers signes de la dépression majeure sont des signaux d’alarme:

    • Les insomnies et les cauchemars, qui entraîne une privation de sommeil et des troubles émotionnels diurnes;
    • L’envie de s’isoler alors que les potes proposent de sortir;
    • L’hypersensibilité, les crises de larmes, l’anxiété (ruminations, crises d’angoisses…), le moral bas, la colère, l’irritabilité, la contrariété permanente;
    • Le manque de motivation et d’envie de faire des choses, l’impression d’être déconnecté de soi-même et de ses activités quotidiennes;
    • L’impression de fonctionner au ralenti (problèmes d’attention, de concentration et de mémorisation);
    • L’impression d’avoir du mal à évaluer correctement les situations (vous voyez tout en noir, ne voyez que le négatif, ressentez de la culpabilité, vous trouvez nul.le, etc.);
    • Une perte ou une prise de poids rapide;
    • Une profonde fatigue physique et mentale, dès le matin  ;
    • Des idées noires, l’envie de boire, de prendre des substances, des idées de suicide.

    Si vous êtes dans une telle situation, je vous envoie tout mon soutien! Il est essentiel de consulter un médecin et votre psychologue, car les symptômes se nourrissent les uns des autres et il est facile de tomber dans une spirale. La dépression n’est pas une maladie honteuse et peut toucher n’importe qui.

    Le trouble affectif saisonnier

    Quant au trouble affectif saisonnier estival (le TAS estival), il peut revenir chaque été, sans être provoqué par un événement particulier. Le TAS estival se manifeste par de l’anxiété, de l’agitation, une sourde angoisse, des troubles du sommeil, de la fatigue, de l’évitement social, un sentiment d’abattement, de déprime, d’agacement et de découragement, parfois un manque d’appétit et une perte de poids, des idées grises, la honte de “ne pas être comme tout le monde”, des angoisses autour des températures élevées, de l’éco-anxiété, de la charge mentale, de l’obligation de s’amuser…

    Le TAS estival peut être provoqué par plusieurs facteurs:

    • L’hypersensibilité à la chaleur: des études suggèrent des liens entre notre capacité à réguler notre température corporelle et notre bien-être émotionnel et mental. L’hyperthermie perturbe l’apport d’oxygène dans le cerveau et peut perturber la production de sérotonine, de dopamine et de noradrénaline, qui seraient impliquées à la fois dans la thermorégulation et dans notre santé mentale. C’est un cercle vicieux qui ne s’apaise que quand les températures baissent;
    • Le soleil, la chaleur et la lumière perturbent notre rythme circadien et la production de mélatonine, l’hormone du sommeil, entraînant des insomnies et une privation de sommeil et nous rendant plus sensible, plus vulnérable, plus impulsifs, plus anxieux, moins concentrés, etc.;
    • La peur du changement peut majorer l’anxiété chez les personnes qui ont besoin de stabilité et de leur routine. En été, tout change : les activités s’arrêtent, les rues se vident, l’activité professionnelle est moindre, il « faut » se délocaliser et partir en vacances…;
    • L’été entraîne une pression sociale à l’amusement, comme à Noël. On se sent obligé de sortir, de boire, de s’éclater. Or, les personnes qui n’ont pas de partenaire pour voyager, pas de sous pour partir en vacances, pas de maison de famille à squatter, ou qui n’apprécient pas les pic-nic en plein soleil, peuvent se sentir exclues. La rentrée et l’automne sont vus comme une libération de l’été par les personnes qui ne sont pas fans de l’été.

    Qu’en pensez-vous? Est-ce que vous connaissez le trouble affectif saisonnier estival?

    À voir également sur Le HuffPost: Après un burn out ou une dépression, comment éviter la rechute

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      Quand la jeunesse japonaise refuse de rentrer dans le rang - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 05:15 · 4 minutes

    Bien sûr, nombre de jeunes japonais continuent d’épouser la cause de leurs parents. On observe cependant une désaffection des jeunes femmes pour le rôle de mère au foyer, ce qui se traduit par une baisse de la natalité. Bien sûr, nombre de jeunes japonais continuent d’épouser la cause de leurs parents. On observe cependant une désaffection des jeunes femmes pour le rôle de mère au foyer, ce qui se traduit par une baisse de la natalité.

    JEUNES - Malgré le succès des manga et anime , le Japon semble toujours loin de l’Occident. Il s’y passe pourtant des choses qui ne sont pas sans rappeler des événements survenus notamment en Europe de l’Ouest, où une partie de la jeunesse cherche et invente de nouvelles façons de vivre.

    Une quête — universelle — de sens

    C’est le cas sur le plan professionnel, comme l’ont montré les étudiants d’AgriTech en exprimant publiquement leur choix de ne pas adopter de métiers destructeurs de la planète , à l’image plus globalement de ces jeunes actifs qui déclinent des postes en or sur le papier au service des grandes entreprises, et même ces étudiants qui, avant ou près le Bac, se cherchent des filières qui « font sens ».

    Au Japon , faire des études ferait presque passer Parcours-Sup pour une balade le long d’un sentier côtier un matin d’été dégagé. Les concours sont partout, dès le passage du collège au lycée, puis ensuite, pour intégrer une « bonne » université. Bien se positionner commence en réalité dès le berceau, avec les jardins d’enfant (la mini-série La maison de la rue en pente diffusée sur Arte en est une poignante illustration). La pression est immense, et permanente, pour « réussir ». Un échec équivaut à une condamnation sans appel.

    Comment s’en sortir, dès lors qu’on n’est pas calibré pour briller dans les études, ou qu’on ne dispose pas de réseau professionnel, ou quand on n’est guère motivé par la voie du salaryman , l’employé de bureau type, qui représente toujours l’objectif à atteindre de la classe moyenne ?

    Une résistance de la débrouille

    Bien sûr, nombre de jeunes japonais continuent d’épouser la cause de leurs parents. On observe cependant une désaffection des jeunes femmes pour le rôle de mère au foyer, ce qui se traduit par une baisse de la natalité. En effet, elles sont de plus en plus nombreuses à continuer de travailler plutôt que d’élever un enfant en étant dépendante du salaire de leur conjoint — marier carrière et vie de famille, pour une femme, est encore très mal vu au Japon et reste l’exception absolue. Une petite révolution silencieuse, mais qui n’est pas le coeur de notre sujet.

    Et puis, il y a tous ces vingtenaires, trentenaires, maintenant, qui résistent. Et qui vivent dans une sorte « débrouille » permanente, plus ou moins organisée, plus ou moins institutionnalisée. Ils enchaînent alors les « petits boulots », ce qui leur vaut le surnom de freeters . La liberté avant tout. En rupture avec les parents, les chefs, contre les injonctions sociales de gagner de l’argent, consommer, fonder une famille.

    Nettoyeuse d’oreille… ou des morts

    Longtemps considérés comme des parasites, ces « serial jobers », qui au départ du phénomène, étaient surtout des recalés du système, sont dorénavant volontaires pour accomplir les basses besognes dont personne ne voulait et qui ne mènent, en terme de carrière, nulle part. Serveur ou serveuse, cuistot dans un fast-food, vendeur ou vendeuse, des emplois classiques quand on n’est pas diplômé, auxquels viennent s’ajouter des postes liés à une économie de service très développée. Car tout se loue, au Japon. Des personnes pour s’occuper de vos plantes, animaux, appartements, etc., bien sûr, mais aussi pour garnir les rangs de votre mariage — on peut louer un faux invité qui prononcera même un discours, si besoin, en se faisant passer pour un proche ou un collègue — ou pour endosser, le temps nécessaire, le costume de frère, soeur ou petit.e ami.e. Il y a aussi les emplois dédiés aux femmes, qui alimentent les fantasmes tant de l’homme japonais qu’occidental : hôtesse de bar, nettoyeuse d’oreille, etc.

    Et puis, en bout de chaîne, il y a ces métiers invisibles ou presque, et pourtant sans lesquels la société tout entière irait à vau-l’eau. L’illustration parfaite en étant les entreprises de « nettoyage » qui interviennent après le décès des kodokushi , ces personnes mortes depuis longtemps sans qu’on s’en aperçoive. Les employés s’occupent des effets des défunts et de l’intérieur, souvent très altéré, des habitations. Une réalité passée sous silence, mais qu’une partie de la population, celle qui préfère rester dans les marges, est prête à assumer — pour peu qu’on ne soit pas rebuté par les dégâts causés par la mort — et qui répond aussi au problème de société que sont les kodokushi . Cette drôle de rencontre entre la jeunesse et ses aspirations, et les morts partis sans bruit et qu’on préfère cacher, est au coeur de mon roman Nos vies entre les morts . Le récit, axé sur les jeunes employés chargés de nettoyer les logements, traduit ainsi les difficultés à trouver sa place dans un monde terriblement contraint et codifié, et comment certain.es, par des chemins détournés, parviennent malgré tout à s’y épanouir.

    À voir également sur Le HuffPost: Des Japonais dansent sur TikTok pour faire connaître leur ville

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      Avec le retour de la Japan Expo, les meilleures séries manga de 2022

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 13 July, 2022 - 09:00 · 13 minutes

    Voici une sélection d’excellentes séries manga lancées en 2022, à retrouver sur les stands de la Japan Expo ou chez votre libraire. Voici une sélection d’excellentes séries manga lancées en 2022, à retrouver sur les stands de la Japan Expo ou chez votre libraire.

    MANGA - Après deux annulations consécutives en 2020 et 2021 pour cause de COVID, c’est le grand retour de la Japan Expo , du 14 au 17 juillet. Rendez-vous incontournable des amateurs de manga , ce salon (le troisième plus gros en France, tous secteurs confondus) réunira pendant quatre jours 250.000 visiteurs passionnés de culture japonaise.

    Pendant les confinements et grâce au Pass Culture, le marché du manga en France n’a cessé de se développer. 2021 a été une année record avec 47 millions de livres achetés: le double de 2020! Devant de tels chiffres, la surproduction guette: les éditeurs multiplient les sorties et il devient plus difficile pour le lecteur de faire ses choix. Voici donc une sélection d’excellentes séries manga lancées en 2022, à retrouver sur les stands de la Japan Expo ou chez votre libraire.

    “Ranking of Kings”, de Sosuke Toka (Ki-Oon) 2 tomes parus

    Ce n’est pas le plus beau des mangas - il faut dépasser les premières impressions sur le dessin - mais c’est sans doute le plus inclusif. Dans le royaume de Bosse, le monarque (un Hercule, véritable bête de guerre) est gravement malade et doit préparer sa succession. Or, non seulement son fils aîné le prince Bojji n’a pas de goût pour les armes, mais il est fluet et handicapé par sa surdité. Le peuple se moque de lui et le qualifie de crétin à cause du sourire qu’il arbore en permanence. Son frère cadet Dida, en revanche, excelle au sabre et au bâton. Dans leur monde (un univers médiéval fantastique peuplé de monstres), ce sont les qualités de Daida, colérique, agressif et dominateur, qui sont valorisées. Bojji, doux et rêveur, ne trouve aucun autre soutien que chez son père, et il ne pourra compter pour s’imposer face aux moqueries que sur ses ressources intérieures, ainsi que sur le soutien d’une mystérieuse ombre avec laquelle il parvient à communiquer.

    Bien qu’à contre-courant de tous les codes du shōnen (où sont généralement valorisés des adolescents dotés de super-pouvoirs), Ranking of Kings connaît depuis 2017 un succès fulgurant dans le monde entier, notamment grâce à son adaptation en animé, véritable carton d’audience. Empathique, émouvant, singulier jusque dans son dessin un peu malhabile, ce manga est la première œuvre d’un autodidacte quarantenaire qui cache son activité à ses parents. Ceux-ci le croient employé de bureau, et seraient selon Sosuke Toka trop inquiets de le savoir artiste. Comme quoi, il n’est pas nécessaire de vivre dans un univers d’heroic fantasy pour connaître des difficultés à assumer son originalité et apprendre à confronter sa famille.

    “Fool Night”, de Kasumi Yasuda (Glénat) 1 tome déjà paru

    Dans un futur lointain, quelque siècles après le notre, un épais nuage noir a recouvert la planète terre. La raréfaction de l’oxygène et la disparition des plantes a conduit l’humanité à développer une nouvelle technologie hybridant végétation et corps humains pour permettre de maintenir le cycle de la photosynthèse. Dans ce monde cauchemardesque, qui a renoué sur le plan économique avec les pires excès de l’ère industrielle, il est possible d’offrir son corps contre environ 80 000 €. Celui ou celle qui accepte l’insémination par une graine végétale pourra profiter de cet argent pendant environ deux ans, le temps que la  « transfloraison » fasse effet. L’individu s’immobilisera ensuite peu à peu, avant de prendre racine et plonger dans un état végétatif.

    Le corps ramené à servir de terreau, voilà une belle métaphore pour raconter l’horreur économique… Les pauvres se précipitent pour espérer profiter d’un peu d’argent que ne leur offre pas l’usine, les pères se suicident pour payer les études de leurs enfants… Quant à Toshiro, lycéen qui a rejoint le programme, il se met à entendre les pensées des plantes hybrides, ce que personne n’a jamais ressenti avant lui. Il est alors embauché pour enquêter sur cet état étrange qu’est la transfloraison.

    Si l’on accepte l’univers bizarre de ce manga étonnant, Fool Night est une réflexion originale sur l’absurdité de la condition humaine dont on est très curieux de découvrir les développements futurs d’un scénario très alambiqué.

    “Adabana”, de Non (Kana) 1 tome déjà paru sur 3 annoncés

    Tandis que les médias japonais s’interrogent sur la disparition de Mako Igarashi, une lycéenne dont on a seulement retrouvé la main coupée, une autre lycéenne, Mizuki Aikawa, vient se confier à la police. Elle affirme que c’est elle qui a tué sa meilleure amie. Mise en détention provisoire, Mizuki raconte son histoire, qui démarre par une sordide tentative de viol par l’oncle de Mako, que celle-ci lui avait présenté pour une session de photos érotiques. Peu à peu, le doute s’installe sur la sincérité de la confession : Mizuki semble protéger quelqu’un et son histoire présente quelques failles.

    Dans ce premier tome d’une série qui en comptera trois, l’autrice installe un climat oppressant qui sonde les tréfonds de l’âme humaine et dénonce les violences faites aux femmes : harcèlement, agressions sexuelles, violence, pornographie. Malgré le caractère sordide de ce qui est exposé, « Adabana » se remarque d’abord pour son beau dessin dont la douceur contraste fortement avec l’histoire, et dont le trait rappelle le meilleur de Minetarō Mochizuki. L’intrigue se déroule par coups de théâtre, comme dans un roman policier, et partage avec le genre un goût pour le mystère. Si l’œuvre n’est pas à mettre entre toutes les mains, cette lecture est particulièrement recommandée aux amateurs de manga lassés par les shōnens sans saveur qui inondent le marché depuis quelque temps et recherchent une bonne alternative, pour adultes.

    “Blissful Land”, d’Ichimon Izumi (Nobi Nobi) 3 tomes déjà parus sur 5 annoncés

    Dans un petit village au cœur des montagnes tibétaines, au XVIIIe siècle, Lang Zhipa apprend la médecine. Âgé de 13 ans, il passe ses journées au grand air à cueillir des plantes médicinales au rythme des saisons. Le jour où une riche famille de commerçants s’arrête au village pour déposer leur fille du même âge, Lang apprend que leur mariage a été arrangé. Il va falloir apprendre à se connaître.

    « Blissful Land », dans la droite lignée de « Bride Stories », raconte les traditions lointaines d’une civilisation disparue : recettes de cuisine, rituels, costumes, habitat, croyances populaires, mais aussi la faune et la flore d’une région qui semble édénique. Tout est reconstitué de façon documentaire, pour un résultat passionnant. A l’opposé de la plupart des titres qui composent cette sélection, ce manga se caractérise par sa douceur, sa légèreté et son optimisme. C’est le propre du genre qu’il adopte, le « iyashikei », désignant des histoires racontant des tranches de vie susceptibles d’avoir sur le lecteur un effet apaisant, voire curatif sur le stress ! Avec ce qui constitue sa toute première série, Ichimon Izumi impressionne fortement : non seulement son dessin est sublime, mais il trouve tout de suite le bon rythme pour raconter des choses simples sans jamais ennuyer son lecteur. Jiro Taniguchi a peut-être trouvé son héritier.

    “Pilote Sacrifié, Chroniques d’un kamikaze” d’Azuma & Kokami (Delcourt/Tonkam) 2 tomes parus sur 10 annoncés

    Unique manga historique de cette sélection, “Pilote Sacrifié”  n’aborde pas la période qui honore le plus le Japon. Adapté de faits réels, la série raconte l’histoire de Sasaki Yuji, un pilote kamikaze de l’armée japonaise qui échappa à la mort lors de neuf missions suicides pendant la Seconde guerre mondiale, et mourut dans son lit en 2016 à l’âge de 92 ans.

    Qu’il est bon de voir des auteurs Japonais poser un regard aussi critique sur leur histoire ! Le manga aborde très frontalement le nationalisme fanatique encore tabou aujourd’hui dans le pays, ainsi que l’horreur que suscitait l’idée de sacrifice chez les pilotes, contrairement aux images d’Épinal véhiculées depuis la guerre. Ils rappellent ainsi que les kamikazes étaient très rarement volontaires mais plus souvent désignés par l’armée, le principe de soumission exigé des soldats les empêchant de décliner. Le manga ne cache rien non plus des lavages de cerveau mis en place par l’armée, ni des manipulations des gradés pour mettre en place des missions suicides officieuses, non enregistrées par les archives de l’armée. Les deux premiers tomes racontent les semaines qui précèdent une “attaque spéciale” aux Philippines, la première mission de Yuji, dont le deuxième volume révèle comment il va pouvoir échapper à la mort. Pour les huit missions suivantes, la série promet un beau suspense.

    “Heaven’s Design Team”, de Hebi-Zou & Tsuta Suzuki Tarako (Pika) 1 volume paru

    Sixième jour de la création de la Terre. Autour de Dieu s’active toute une équipe dont la mission est de concevoir les animaux. Ces designers du vivant récupèrent des cahiers des charges et débattent de leurs propositions. Comment permettre à une créature de manger des feuilles hautes ? Comment faire avancer un animal sans pattes ? Comment armer un poisson contre ses prédateurs ? Après avoir éliminé les hypothèses les plus farfelues ou non viables, sont inventées la girafe, le serpent et le narval.

    Sous ses abords absurdes (l’évolution ne semble pas exister pour les auteurs de cette série), ce manga loufoque est plus sérieux qu’il n’en a l’air. Chaque chapitre se termine par de petites notices encyclopédiques, tandis que les débats entre ingénieurs permettent d’apprendre une foultitude de choses. Vous saurez ainsi à la lecture du premier tome quel animal nourrit sa progéniture à partir de ses excréments, quels mammifères disposent de deux pénis ou de plusieurs estomacs. Vous découvrirez pourquoi les dauphins ne se noient jamais et pourquoi les licornes n’existent pas. Publiée au Japon depuis 2017, cette série a connu un tel succès qu’elle a été adaptée en animé, dont la diffusion en France est simultanée à la sortie des premiers livres. Tout cela est un peu léger mais très amusant.

    “Dai Dark”, de Q-Hayashida (Soleil Manga) 1 volume paru

    Voici un titre original à plus d’un titre. “Dai Dark” se démarque à vrai dire de presque tout ce qui est publié. L’univers qui mélange space opera et dark fantasy, le dessin tremblotant, l’histoire qui narre la relation d’un adolescent aux os magiques et à la “peau de ténèbres” avec son sac à dos vivant : tout contribue à surprendre le lecteur. L’autrice, qui cumule scénario et dessin, n’en est pas à son coup d’essai : sa précédente série Dorohedoro, publiée pendant dix-huit ans, est culte au sens propre du terme : ce n’est pas un best-seller, mais un titre que les fans se refilent comme un secret bien gardé. “Dai Dark” en prolonge la recette, qui séduira les lecteurs avides de surprises. Démons et pirates s’y croisent dans un vaisseau spatial en hyper-vitesse, où notre jeune héros collectionne les os qu’il trouve sur son chemin. L’humour désamorce la violence parfois extrême, pour un résultat un peu sale mais sacrément réjouissant.

    Sur la forme, l’édition concoctée par Soleil est un écrin magnifique, mais il serait peut-être temps de renoncer aux surcouvertures en plastique épais, aussi absurdes sur le plan écologique que pour le prix répercuté sur le lecteur. Cette remarque faite, on ne voit pas plus prometteur dans le genre aujourd’hui que cette série, promise à devenir un incontournable pour les fans de seinen SF bien barré.

    “Manchuria Opium Squad”, de Tsukasa Monma et Shikako (Vega Dupuis) 2 tomes parus

    Vega-Dupuis Vega-Dupuis

    Difficile de ne pas penser à Breaking Bad en découvrant l’histoire développée dans “Manchuria Opium Squad”, bien que le contexte soit très différent. Le jeune Isamu Higata, recruté par l’armée japonaise en pleine guerre contre la Mandchourie, est rapidement démobilisé après avoir perdu un œil. Il tombe par hasard sur un champ de pavot, et grâce à ses compétences d’herboriste parvient à élaborer l’opium le plus raffiné de la région, au départ simplement pour aider sa mère malade. C’est la première étape d’un parcours où le héros, qui n’y entend rien au départ, va devenir un baron de la drogue, ouvrir les routes commerciales pour distribuer son poison et développer une entreprise criminelle. L’histoire semble déjà entendue mais la série réserve dès les deux premiers tomes de nombreuses surprises. La dimension historique bien sûr, autour de la guerre sino-japonaise assez rarement évoquée dans nos contrées, mais aussi une violence crue qui en fait une série à ne pas mettre entre toutes les mains.

    L’intrigue se développe autour d’un suspense efficace (on pense parfois à l’écriture de Golden Kamui) et promet de se développer sur la durée, ce qu’atteste la vie éditoriale de la série au Japon où ont déjà été publiés neuf volumes. Espérons que les promesses en germe seront tenues !

    Réédition: “Planètes”, de Makoto Yukimura (Panini Manga) 1 tome paru sur 4 annoncés

    Panini Manga Panini Manga

    Unique exception à ce classement consacré aux nouveautés : la réédition d’un classique qui s’est bonifié avec le temps. Son auteur, Makoto Yukimura est aujourd’hui très connu du grand public grâce à son excellente série sur les vikings, Vinland Saga, qui s’étale sur vingt-cinq volumes. Un peu plus tôt, entre 1999 et 2004, le mangaka imaginait tout autre chose avec Planètes, une série plus concise (quatre tomes), dont l’action se déroule en 2075. On y suit la vie quotidienne de trois éboueurs de l’espace : le japonais Hachimaki, le russe Yuri et l’américaine Fi. Avec cette œuvre visionnaire, Yukimura devinait à la fin du siècle dernier que l’homme ne se contenterait pas d’abîmer la terre et les océans mais qu’il allait bientôt saloper l’espace.

    Dans le futur proche donc, la mise en place d’une colonie minière sur la lune a généré la production de nombreux débris spatiaux tournant en orbite autour de la terre, dont la collecte a donné naissance à un nouveau prolétariat. Une classe de salariés au bas de l’échelle sociale, à qui tout espoir d’un meilleur avenir est interdit. Profondément mélancolique dans le ton, métaphysique dans son propos, Planètes tisse une éblouissante métaphore sur les dérives du capitalisme, tout en mêlant l’intime au cosmos. Ce court chef d’œuvre un peu oublié, d’une grande profondeur, est incontournable pour tout passionné de manga. Espérons que cette réédition luxueuse lui offrira un nouveau public, et que celui-ci sera prosélyte.

    À voir également sur Le HuffPost: Cette expo veut aider les fans de manga à faire le deuil de leurs héros

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      Le management ne fait plus rêver et c’est une excellente nouvelle pour les entreprises - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 12 July, 2022 - 09:40 · 3 minutes

    Des réunions chronophages, des temps administratifs ingrats, l’obligation de défendre des directives de la direction auxquelles souvent ces managers ne croient pas eux-mêmes, et… le manque de reconnaissance des collaborateurs? Des réunions chronophages, des temps administratifs ingrats, l’obligation de défendre des directives de la direction auxquelles souvent ces managers ne croient pas eux-mêmes, et… le manque de reconnaissance des collaborateurs?

    TRAVAIL - Il y a quelques jours, j’ai vécu une expérience inédite, j’animais un séminaire de management /leadership auprès d’étudiants de Master 2, tous en alternance, dans une spécialisation “ management commercial” et je demande: qui a comme projet (ambition?) de manager d’ici 2 à 3 ans (temps moyen pour un 1er poste de ce type).

    Là où d’habitude se levaient quasiment toutes les mains, je me retrouve devant un tiers de la promotion (45 étudiants ) qui ne sont pas partants.

    J’essaie de comprendre.

    Pourquoi ce manque d’appétence?

    La raison principale est «trop d’ennuis» (je reste polie), pour un retour qui leur semble sous proportionné.

    Pourquoi cela?

    Etant en moyenne depuis 2 ans en entreprise, ils observent leurs propres managers et ils voient des personnes fatiguées, faisant des horaires exorbitants, ayant à assurer une activité opérationnelle exigeante, prenant sur cet agenda surchargé pour le temps qui devrait être dédié au management.

    Ils me décrivent des réunions chronophages, des temps administratifs ingrats, l’obligation de défendre des directives de la direction auxquelles souvent ces managers ne croient pas eux-mêmes, et … le manque de reconnaissance des collaborateurs.

    Ces managers sont les interlocuteurs au quotidien de leurs équipes, comme ils sont les ambassadeurs de leurs équipes vis-à-vis de la direction, ce qui demande un beau travail d’équilibriste.

    Pourquoi vivre ces affres quand on peut choisir des fonctions d’expertise: commercial grand compte, ingénieurs expert, conseil interne?

    Si des étudiants ayant choisi une école de management sont dans ce rejet, comment convaincre les autres de l’intérêt de ce métier?

    Le “ras le bol managérial”

    Pour la majorité, on est dans un rejet du management, pour des raisons qui relèvent tant des représentations que d’expériences malheureuses : le fameux «ras le bol managérial» : celui du petit chef, du management vertical, de l’absence de reconnaissance et de bienveillance.

    Les écoles de management n’y sont pas pour rien : depuis des années, elles n’en ont que pour les «leaders», figures présentées comme bien plus attractives que les managers, et, au final, elles ne proposent que très peu de formations aux compétences managériales.

    Ces managers sont les interlocuteurs au quotidien de leurs équipes, comme ils sont les ambassadeurs de leurs équipes vis-à-vis de la direction, ce qui demande un beau travail d’équilibriste.

    Le management ne fait plus rêver. C’est certainement une très bonne chose. On évitera ainsi deux types de dérives:

    • devenir manager par défaut, avec comme seul motif de progresser dans la carrière. Seuls ceux dont c’est un vrai choix se dirigeront vers ces fonctions;
    • les entreprises comprendront que manager requiert des compétences spécifiques, de la formation, et du temps dans l’agenda.

    Et on comprendra enfin que le management est un métier de service et non un métier de pouvoir.

    Plein de bonnes raisons pour changer la donne managériale ! C’est toujours dans les crises que naissent les innovations. Le management ne fait pas exception ! A suivre …

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    Cette tribune, initialement publiée sur le compte LinkedIn d’Isabelle Barth, a été reproduite sur Le HuffPost avec l’accord de son autrice.

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    À voir également sur Le HuffPost: Aborder son mal-être au travail avec son manager