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      Pourquoi ce tweet de Darmanin fait tiquer le maire de Vichy

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 18 July, 2022 - 13:10 · 3 minutes

    Dans un tweet de commémoration pour les 80 ans de la Rafle du Vel d'Hiv, Gérald Darmanin a évoqué la Dans un tweet de commémoration pour les 80 ans de la Rafle du Vel d'Hiv, Gérald Darmanin a évoqué la "police de Vichy". Au grand dam de l'actuel maire divers-droite de la ville. (photo d'illustration du ministre de l'Intérieur le 4 juillet 2022)

    POLITIQUE - “Reconnaitre, ce n’est pas se repentir”. Le maire de Vichy n’a guère apprécié le message du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui, en commémorant la rafle du Vélodrome d’Hiver et les “plus de 13.000 juifs interpellés puis déportés” a évoqué la responsabilité de la “police de Vichy”.

    De fait, c’est particulièrement l’expression “police de Vichy” qui est visée par Frédéric Aguilera, actuel maire divers droit de la ville . “L’usage de l’expression ‘Vichy’ n’est qu’un moyen de refuser le processus de reconnaissance de la responsabilité de l’Eat français dans la collaboration”, répond l’élu au ministre ce lundi, exhumant par la même occasion un tweet de 2012 de Gérald Darmanin où il affirmait que “La France n’est pas responsable du Vel d’Hiv, car la France était à Londres”.

    À l’inverse, Frédéric Aguilera a salué sur Twitter le “discours parfait” de la Première ministre Élisabeth Borne qui n’a pas mentionné la ville de Vichy mais “la responsabilité de l’État français”.

    Cette sortie du maire divers-droite s’inscrit dans une lutte acharnée pour réhabiliter sa ville, comme le montre notre reportage ci-dessous , réalisé en mars 2021. Au HuffPost , Frédéric Aguilera avait confié son souhait de voir disparaitre l’expression “régime de Vichy”, qui selon lui “stigmatise” la ville et ses habitants. “Trop souvent, quand on entend la petite musique de nos dirigeants, (...) quand on entend ‘gouvernement de Vichy’ ou ‘régime de Vichy’ pour parler de cette période, il y a un coté ‘c’était Vichy donc ce n’était pas la France’”, déplorait-il à notre micro.

    Le maire proche de la droite a reçu le soutien du député et premier secrétaire du PS Olivier Faure. “Je vois aussi que Gérald Darmanin cherche à expliquer que c’est la police de Vichy, sous-entendu pas la police française, qui était à l’œuvre lors de la rafle du Vél d’Hiv. Il revient sur ce que Jacques Chirac lui-même avait admis et qui était une grande avancée dans notre devoir de mémoire”, a taclé ce lundi le socialiste sur Europe1.

    En 1995, Jacques Chirac avait marqué les esprits en reconnaissant, le premier, la pleine responsabilité de la France dans la Rafle du Vél d’Hiv, à laquelle aucun soldat allemand n’a participé. “Ces heures noires souillent à jamais notre histoire. La France ce jour-là accomplissait l’irréparable”, avait-il déclaré, suivi ensuite par ses successeurs.

    Emmanuel Macron s’est inscrit sur la même ligne lors de son discours dimanche, évoquant les atrocités de “la France de Vichy”. “C’est le devoir de la France, pour être fidèle à elle-même, de le reconnaître”, a déclaré le chef de l’Etat, depuis la gare de Pithiviers (Loiret), second lieu de déportation en France.

    À voir également sur Le HuffPost: Rafle du Vél d’Hiv : Macron et Borne appellent à “redoubler de vigilance” face à l’antisémitisme

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      Mathias Poujol-Rost ✅ · Sunday, 5 December, 2021 - 16:23

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    Les thèses d’Éric Zemmour et le régime de Vichy : quel est le regard de l’historien ?
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      75 ans après le 8 mai 1945, en avons-nous tiré les leçons ?

      Le Parisien Libéral · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 8 May, 2020 - 03:25 · 5 minutes

    8 mai

    Par le Parisien libéral.

    Aujourd’hui, la France, et les alliés fêtent leur victoire du 8 mai 1945 sur l’Allemagne nazie. Quand on y pense (et certains y ont pensé ), cette phrase simple donne vraiment matière à réflexion.

    D’une part, on ne saluera jamais assez la vista du Général de Gaulle qui a réussi à ramener la France dans le camp des nations alliées, alors que pendant quatre ans, le pays a formellement été dirigé par un régime dit de Révolution nationale, dont peu diront qu’il semblait être tellement opposé aux forces nationales socialistes allemandes.

    Rappelons que le vichysme n’est pas arrivé de nulle part, et qu’il ne s’est pas évanoui dans la nature après la Seconde Guerre mondiale. Certes, il était un régime d’inspiration dictatoriale (au sens actuel du terme), mais son background idéologique s’est bien ancré sur toute la réflexion anti-libérale et anti-démocrate que l’on a pu observer en France durant les années 1930, à l’extrême droite (les ligues) aussi bien qu’à gauche et à l’extrême gauche. Les fonctionnaires du régime de Vichy étaient-ils seuls à afficher leur anglophobie et leur judéophobie ?

    D’autre part, saluons la capacité qu’ont eu les Anglo-Américains d’accueillir les forces démocrates d’Europe occupée et de coaliser les combattants anti-nazis. On a tous en tête le séjour du Général de Gaulle à Londres, mais n’oublions pas, également, l’accueil que les Anglais ont su manifester pour les gouvernements en exil de pays tels que la Pologne, la Norvège, les Pays Bas, la Yougoslavie…

    Enfin, et surtout, on peut vraiment se demander si le combat pour la liberté est terminé.

    Rappelons que la Seconde Guerre mondiale est née de l’antagonisme entre des pays expansionnistes et totalitaires (Allemagne nationale-socialiste, Empire du Japon et Union des Républiques Socialistes Soviétiques) et des démocraties libérales (monarchies et républiques) qui n’ont pas demandé à être envahies (Pologne, France, Benelux) ou à être attaquées (Royaume-Uni).

    En effet, les pays totalitaires ont tous théorisé puis mis en pratique l’idée qu’il fallait que l’individu s’efface devant le collectif, et que ce collectif devait avoir accès à des ressources, terrestres notamment, situées dans d’autres pays, tout en pensant que le droit du plus fort devait primer sur la négociation bilatérale ou multi latérale.

    Aujourd’hui, sommes-nous certains d’en avoir fini avec :

    • le non respect des droits des minorités ?
    • les revendications territoriales, y compris au sein de l’Europe ?
    • la tentation de bafouer les libertés civiles, au profit de « l’intérêt général » représenté par l’État ?
    • les dérives eugénistes et la volonté plus ou moins explicite de créer un Homme nouveau ?
    • la collusion entre les hauts fonctionnaires et les grandes entreprises ?

    Oui, le communisme stalinien et le nazisme ne se sont pas contentés de créer des camps de concentration et de massacrer en masse, comme à Oradour-sur-Glane pour les SS ou à Katyn pour les Soviétiques.

    Les deux extrémismes ont aussi proposé un mode de régulation opposé au capitalisme libéral, et leurs idées se sont diffusées bien au-delà des frontières du troisieme Reich ou de l’Union soviétique. Le non respect absolu de la vie humaine a été l’un des points les plus frappants de la Seconde Guerre mondiale et donc le plus rejeté par la suite, mais d’autres idées, elles, ont survécu.

    Ainsi, en ce qui concerne le cas français, il serait sain que nous menions une réflexion sur l’héritage de Vichy , qu’il comprenne l’accouchement sous X, la fête du travail , la fête des mères, la cantine d’entreprise, le salaire minimum, l’Ordre des médecins, le CNC, la carte nationale d’identité… Certaines de ces mesures ne sont pas uniquement gênantes car héritées de Vichy : elles expliquent aussi aujourd’hui, en 2014, certains des blocages qui paralysent le pays.

    Là encore, l’après-guerre donne l’impression d’une refondation. Mais le fait est que pour éviter une guerre civile de Gaulle et s’est appuyé sur l’administration, y compris passablement non dévichysée, pour éviter que l’ AMGOT prenne le pouvoir en France, comme il l’a fait en Allemagne.

    Ainsi, nous Français avons été trop indulgents avec les communistes qui nous ont légué des boulets comme les nationalisations ou la Sécurité sociale . Nous avons aussi échoué à nous débarrasser des boulets étatistes légués par Vichy.

    Au vu de ces deux faits, on comprend aussi pourquoi l’extrême gauche actuelle (La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon) et l’extrême droite actuelle (le Rassemblement National de Marine Le Pen) s’entendent aussi bien idéologiquement parlant et parviennent à séduire la gauche du Parti socialiste (Eckert, Lienneman, Yann Galut …) ou la droite de Les Républicains (Guaino, Wauquiez…).

    Soixante-quinze ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, le combat continue donc. Tant que le gouvernement actuel, socialiste, ne rejettera pas le programme du Conseil National de la Résistance, tant qu’il ne supprimera pas l’obligation d’avoir une carte d’identité sur soi, tant qu’il acceptera que l’on puisse faire l’apologie du communisme en France, tant qu’il ne réalisera pas l’incongruité à ce qu’il existe un ministère de la Jeunesse et des Sports, alors la Seconde Guerre mondiale ne sera pas terminée.

    Republication d’un article paru initialement le 8 mai 2014.


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