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      À quoi sert Vincent Bolloré ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 March, 2023 - 04:00 · 15 minutes

    « La concurrence, disait Hayek , est un processus d’amélioration qui permet aux hommes d’acquérir plus de connaissance et de savoir-faire. »

    Pour qu’il fonctionne bien, il faut le laisser jouer à fond de façon à ce que des offres très variées apparaissent. Le monopole est évidemment l’ennemi de la concurrence. Mais qu’est-ce qui est le plus dangereux ? Le monopole de fait ou le monopole légal ? Évidemment le monopole légal parce qu’il est légalement interdit de lui faire concurrence, par exemple la SNCF ou La Poste, alors que le monopole de fait peut toujours laisser la place à un outsider qui cherchera à se faire une place contre l’entreprise qui est la seule à proposer ses services sur ce créneau. Mais cela suppose de la laisser jouer son rôle, de ne pas lui mettre des bâtons dans les roues, des obstacles juridiques.

    Les apports

    Tel est le rôle aujourd’hui assumé par Vincent Bolloré dans le domaine des idées diffusées par les médias politiques. Il existait jusqu’à il y a peu une sorte de monopole de fait qui permettait aux idées dites progressistes de dominer partout dans les médias. Parfois se manifestaient des nuances, des bémols mais ils devaient toujours s’exprimer dans le cadre assigné par le « politiquement correct ». Par exemple, si des grands médias généralistes d’information décrivaient des succès d’entreprise, cela devait se cantonner dans le domaine restreint de l’économie sans faire l’ éloge du capitalisme dans son principe.

    S’ils évoquaient des manifestations religieuses catholiques à Pâques, à Noël, à la Pentecôte ou à d’autres moments, c’était possible mais à condition de ne jamais montrer la réalité d’un miracle à Lourdes ou ailleurs ni d’une guérison inexpliquée ni les bienfaits de l’Église dans l’histoire (invention de l’hôpital, écoles gratuites), encore moins les démonstrations de la création de l’univers (le « Big Bang ») ou de l’ existence de Dieu .

    Si l’on parlait immigration, il était impossible d’établir un lien entre insécurité et immigration et si jamais le lien était envisagé, discrètement au passage on s’empressait de prendre d’abondantes précautions oratoires du genre « pas d’amalgame » et il n’était pas de mise de signaler, même pour la contester, la théorie du « grand remplacement » ou de revendiquer l’ islamisation de certains quartiers en France, ce pour ne pas stigmatiser les musulmans.

    L’agriculture était souvent présentée défavorablement lorsqu’elle était « productiviste », ou consistait en des « monocultures intensives » supposées néfastes pour la nature, sans jamais préciser qu’elle permet de nourrir des milliards d’êtres humains et de faire sortir de la pauvreté des millions de personnes ; l’augmentation de la population étant toujours perçue comme un danger : on risque de ne plus pouvoir nourrir tout le monde. Toujours le point de vue malthusien 1 , négatif et pessimiste, pourtant infirmé par les faits historiques de la fin du XX e siècle puisqu’il n’y a pas eu d’hécatombes de morts par famine sauf les famines organisées par les guerres et ce alors que la population s’est multipliée 2 , devait prévaloir en ce qui concerne la démographie (qui devait exploser), la médecine (qui devait être débordée), la biologie, la science et la technologie (inhumaine). Ainsi la pensée progressiste se fondait de plus en plus sur cette puissante machine à mauvaises nouvelles , à plaintes et à revendications et n’avait plus de « progressiste » que le nom. Croyait-elle encore au progrès scientifique qu’engendre le génie créatif humain ?

    Le sacro-saint principe d’égalité ne devait jamais être critiqué même s’il aboutissait à des injustices ( collège unique , enseignement uniforme, baisse de la qualité de l’enseignement) lorsqu’il ne tenait pas compte de la singularité de chaque élève ou s’il aboutissait à des résultats inverses à ceux recherchés (baisse du niveau général aligné vers le bas). Les expériences originales de type Montessori ou écoles hors contrat ou apprentissage étaient rarement citées en exemples.

    Lorsque l’on citait de grandes inventions , innovations, découvertes venues du monde des entrepreneurs ou du monde religieux, on évitait d’insister sur leur côté investissements capitalistes 3 ou sur la foi de leurs auteurs (par exemple avec la révolution copernicienne on ne mentionnait jamais que Nicolas Copernic était un moine ni que Louis Pasteur était un fervent chrétien). Du moins, si on le faisait c’était essentiellement sur des médias spécialisés de niche. Lorsque des reportages étaient effectués sur des milliardaires tels que Bernard Arnault ou François Pinault il fallait quand même en dire du mal à un moment ou à un autre. Lorsque l’on faisait état des malheurs des gens, ce n’était bien sûr jamais de leur faute, jamais à cause de leurs mauvais choix.

    Et il y avait des thèmes qu’il était bien sûr délicat voire interdit d’aborder : les traumatismes parfois consécutifs à un avortement, les homosexuels malheureux ou les transsexuels qui regrettent leur changement de sexe, les massacres de septembre sous la Révolution française, les guerres de Vendée , la loi des suspects, la partialité de initiatives judiciaires visant à fausser une élection présidentielle, la partialité de certains juges d’extrême gauche. Bref, il existait un programme et une façon de traiter les thèmes certes avec des variations mais elles étaient limitées 4

    La situation était identique à celle des États-Unis jusqu’à ce que Fox News apparaisse. En France, ce fut CNews lorsque Vincent Bolloré a pris le contrôle des chaînes Canal. Enfin l’on pouvait entendre des opinions conservatrices et un autre point de vue que la sempiternelle soupe progressiste servie un peu partout. Enfin l’on pouvait comparer, apprécier, se faire une opinion indépendante et éclairée après avoir entendu des discours radicalement différents.

    Tel est le premier apport de Vincent Bolloré. Il n’est pas le seul. Car ses activités ont été multiples. Voici quelques-uns de ses exploits et de ses échecs.

    Les papeteries Bolloré (entreprise familiale dirigée par son père) allaient faire faillite en 1980 mais il les sauva en persuadant les employés d’accepter une baisse de leur salaire de 30 % en échange du maintien de tous les emplois. Puis il recentra l’activité de l’entreprise sur les sachets à thé, les papiers ultrafins, les films plastiques pour condensateur. L’entreprise non seulement renoua avec les bénéfices mais entra en bourse cinq ans plus tard ! Première réussite.

    En 1986 il racheta la SCAC, une société de transport et commença à développer en Afrique une entreprise de tabac. Puis, étant actionnaire de l’armateur Delmas-Vieljeux, il en prit le contrôle, succédant à Tristan Vieljeux et devient le deuxième armateur français. Il revendra l’entreprise par la suite à la CMA-CGM.

    Dans les années 1990 il réussit à obtenir d’importantes concessions d’infrastructures en Afrique : ferroviaires (Camrail – la compagnie feroviaire du Cameroun, Sitarail) et portuaires (sociétés de manutention puis terminaux maritimes de conteneurs).

    Le groupe Bolloré a réussi à s’internationaliser dans 127 pays et à avoir des activités multiples dans le transport, la logistique, l’agriculture (huile de palme en Afrique, vin en France), la communication (Havas, Vivendi, institut de sondage), le transport individuel (Autolib’, Bluebus), le stockage de l’électricité grâce aux batteries au lithium que le groupe produit. Cette innovation lui a permis d’obtenir le marché d’Autolib’ à Paris puis ceux de Lyon, de Bordeaux, d’Indianapolis aux États-Unis ou dans le futur de certaines villes asiatiques. On peut donc mettre à son actif ce troisième apport que le Magazine du Monde présente comme une astuce de « Vincent Bolloré, l’opportuniste » 5 . Effectivement un entrepreneur est souvent un inventeur opportuniste qui voit ce que les autres ne voient pas et heureusement en tire profit. Mais pour ce quotidien ce qualificatif est évidemment péjoratif et en dit déjà long sur la partialité de la presse de gauche à son endroit. On y reviendra.

    Il faut pour conclure cette partie mentionner le dernier exploit de Vincent Bolloré. Il a sauvé le groupe Canal+ de la faillite en agissant simultanément sur deux fronts.

    D’abord en trouvant une ligne originale marquée à droite susceptible de faire remonter les audiences qui avaient plongé, et donc les rentrées publicitaires, en multipliant les émissions de débats vifs et passionnés voire parfois de style « café du commerce » mais avec aussi des analyses profondes dans le domaine historique, sociologique, judiciaire, philosophique et religieux 6 .

    Ensuite en réduisant les coûts : les pertes énormes se chiffrant en millions d’euros il a allégé les effectifs, éliminé les journalistes qui n’approuvaient pas la nouvelle ligne éditoriale des chaînes et ont été priés d’aller voir ailleurs auprès de médias plus proches de leurs convictions. Ils ont fait grève, ont critiqué, ils sont remerciés. C’est ainsi qu’on a assisté à la suppression des Guignols de l’info , la déprogrammation d’émissions telles que Spécial Investigation ou Zapping , les licenciements de l’humoriste Sébastien Thoen et du journaliste Stéphane Guy .

    Il est en effet normal que des médias optant pour une certaine ligne éditoriale se sépare de ceux qui ne sont pas en accord avec cette nouvelle ligne afin de conserver une certaine cohérence et se démarquer de la tendance générale des autres médias. Pour ne prendre qu’un exemple très théorique, Le Monde ou Mediapart garderaient-ils Charlotte d’Ornellas si elle travaillait chez eux ?

    Les contestations

    Ces succès ayant inquiété la doxa progressiste, celle-ci s’est lancée dans une politique de persécution qui a utilisé deux leviers, médiatique et judiciaire. La persécution médiatique s’est caractérisée par une pluie d’articles défavorables quand ils n’étaient pas franchement hostiles. La liste est longue et les titres à eux seuls sont révélateurs. Sélectionnons-en quelques-uns en soulignant les termes offensifs :

    « Vincent Bolloré, un prédateur si bien élevé » – Le Monde , 18 octobre 2013 ;

    « Cyril Hanouna, le côté obscur de la farce » – Le Monde , 23 avril 2021 ;

    « À Europe 1, la grève continue, la bollorisation aussi » – Libération , 21 juin 2021 ;

    « Lagardère bientôt digéré par l’ogre Bolloré » – Libération , 10 février 2022 ;

    « Liberté de la presse : le groupe Bolloré peut-il museler les journalistes ? » – TV5 , 11 février 2016 ;

    « Reporters sans frontières dénonce les méthodes de Vincent Bolloré contre l’information » – Le Monde , 14 octobre 2021 ;

    « Les Guignols, premières victimes de Vincent Bolloré à Canal+ » – ozap.com , 30 juin 2015 ;

    « Comment Vincent Bolloré met au pas la maison Vivendi » – Le Monde , 11 juillet 2014 ;

    « Complément d’enquête se penche sur le sulfureux Vincent Bolloré » – 20 minutes , 7 avril 2016 et bien sûr l’émission elle-même de France 2 qui en fait un portrait extrêmement critique ;

    « Enquête sur la face cachée de l’empire Bolloré » – Mediapart , 2 février 2009 ;

    « L’arrêt des Guignols, un signal déplorable selon la presse » – Le Monde , 3 juillet 2015 ;

    « Delphine Ernotte ou Vincent Bolloré : qui a coupé le plus de têtes ? » marianne.net , 25 août 2022 ;

    « Vincent Bolloré est dangereux pour la démocratie » par Érik Orsenna 7 – Le Monde , 7 février 2023 ;

    « Un journaliste dévoile les enquêtes retoquées par Canal+ » 20 minutes, 15 février 2016 .

    Ces attaques ne se sont pas limitées à l’action dans les médias pour faire place à des chaînes et radios à point de vue différent mais ont aussi traité les autres entreprises de l’homme d’affaires, par exemple la revente de la Forge du Creusot à Areva avec une belle plus-value 8 ou ses stratégies dans Vivendi ou Bouygues relatées par la presse économique 9 ou encore ses activités au Cameroun 10 .

    Les médias de gauche mettent en cause la perte d’indépendance des médias Bolloré et de la liberté d’expression alors qu’en fait c’est exactement le contraire qui s’est produit : CNews , C8 et Europe 1 sont aujourd’hui plus indépendants de la doxa progressiste et ont davantage de liberté d’expression. La meilleure preuve est que C8 a été condamné par l’Arcom (ex CSA) pour liberté d’expression excessive. Il s’agit du clash de Cyril Hanouna avec le député d’extrême gauche Louis Boyard dans son émission Touche pas à mon poste . L’amende infligée à C8 atteint des sommets : 3,5 millions d’euros, le prix de deux appartements parisiens de luxe. Un vrai scandale ! Avons-nous déjà vu de pareilles amendes infligées à France 2 ou France 3 pour excès de leur liberté de parole ?

    Dans les démocraties libérales anglosaxonnes où le free speech est un principe, une telle décision rendue d’ailleurs par une juridiction d’exception est une anomalie. Dans les pays libres aucune censure ne doit s’exercer 11 et il n’y a pas de délits d’opinion. En outre, les dirigeants de médias sont libres de recruter les journalistes qui leur conviennent et de licencier ceux qui ne leur conviennent pas, comme Fox News le fait, comme Rupert Murdoch, Silvio Berlusconi et Elon Musk avec Twitter le font.

    Mais en France lorsque Vincent Bolloré le fait il soulève une levée de boucliers : « Un magnat de la presse qui manipule les rédactions à l’envi, qui licencie quand quelqu’un ne lui plaît pas, qui supprime des programmes et muselle les journalistes qui tenteraient d’enquêter sur lui » selon un article paru dans le magazine Slate le 28 janvier 2022 .

    Mais n’est-ce pas exactement ce qu’un chef d’entreprise doit faire lorsqu’il a dans son entreprise une taupe cherchant à lui nuire ou ne lui plaisant pas ?

    À cette campagne de dénigrement s’ajoutent de nombreux procès en diffamation lancés par le milliardaire.

    La plupart sont perdus, notamment contre France 2 mais certaines procédures sont toujours en cours et quelques-unes ont été gagnées contre Mediapart , Libération et France Inter dont on connaît la partialité et qui ne semblent pas avoir été souvent poursuivis devant l’Arcom et jamais condamnés aux amendes records infligées à C8 12 . Pourtant s’il existe bien des médias où les seules idées admises sont celles de gauche et où le pluralisme n’existe pas ni la confrontation, ce sont bien celles-là.

    C’est choquant au moins pour France Inter qui est financé par l’argent public et pour France Télévisions ( France 2 et France 3 ) qui bénéficie d’un audimat de 28,5 % alors que C8 ne capte que 2,8 % et CNews 2,1 % 13 . Mais ces petites parts d’audience sont encore trop pour ceux qui n’aiment pas que se construise un « empire médiatique réactionnaire » comme dirait Le Monde . On connaît la chanson de Georges Brassens : « les braves gens n’aiment pas que l’on prenne une autre route qu’eux ».

    Les ambitions de Vincent Bolloré ne se limitent pas aux médias mais s’étendent aussi à l’édition.

    S’il rachète Hachette à Lagardère, il peut encore s’agrandir mais là encore le voici qui se heurte aux obstacles que la Commission européenne a dressés sur son chemin. Si Hachette venait à fusionner avec Editis, une filiale de Vivendi, le groupe Bolloré pourrait occuper une place dominante sur le marché, telle est l’objection. Mais, pourrait-on répondre, quelle importance ? En effet, face à cette position prétendument « dominante », il existe beaucoup de concurrents notamment américains et il peut en exister de nouveaux à l’avenir, le marché de l’édition n’étant pas fermé aux outsiders .

    En résumé, quels que soient les qualités et les défauts de Vincent Bolloré, il a au moins un avantage : celui d’insuffler de l’oxygène dans l’air confiné des médias français. Malgré la persécution, les obstacles, les haines et aboiements en tous genres, il trace son chemin et même ceux qui s’y opposent devraient penser à la célèbre phrase attribuée à Voltaire :

    « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ».

    1. Voir les œuvres de Malthus au XVIII e siècle – Essai sur le principe de population – et au XX e siècle les déclarations du Club de Rome qui annonçait des famines monstrueuses dues à l’augmentation de la population
    2. J. Norberg – Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste , et en particulier les pages sur la réduction de la pauvreté
    3. Les exemples sont multiples : invention de la machine à tisser par Jacquard, de la lampe électrique par Edison, du téléphone par Morse, du télégraphe sans fil par Branly, des usines sidérurgiques par Krupp, de la première locomotive par Stephenson, un exploitant de mines à charbon, des vaccins contre la rage par Louis Pasteur qui avait ses propres entreprises, de l’utilisation du pétrole par Drake, du moteur à explosion par Daimler, de la première usine automobile par Peugeot, du pneu démontable par Michelin , du téléphone portable par Bill Gates, de l’ ordinateur intelligent GPT d’Elon Musk, tous étaient des entrepreneurs capitalistes.
    4. Rappelons les propos récents très hostiles à Cnews et C8 de l’actuelle ministre de la Culture Mme Abdul Malak d’ailleurs désavouée par le président de l’Arcom R-O. Maistre qui déclare : « CNews est dans les clous ». Mais ces termes sont en soi révélateurs qu’il existe bien une censure quand on est en dehors des clous
    5. Vincent Bolloré, l’opportuniste – C. Pietralunga – 19 octobre 2013
    6. En particulier l’excellente émission de Christine Kelly – Face à l’info – avec Mathieu Bock-Côté.
    7. L’académicien Erik Orsenna, homme pourtant courtois et au commerce agréable, s’est lui aussi précipité dans la meute et prépare un livre sur celui qu’il nomme « l’ogre Bolloré ».
    8. « Nucléaire : enquête sur le scandale de la forge du Creusot »– Nouvel Obs , 2016
    9. « La méthode sans merci de Bolloré pour faire fructifier son capital » – Challenges , 10 septembre 2013
    10. « Port, rail, plantations : le triste bilan de Bolloré au Cameroun » – Le Monde diplomatique , 1er avril 2009 et « Les Camerounais exploités des palmeraies de Bolloré » – Libération , 11 mars 2008 et encore « Corruption en Afrique : le protocole Bolloré » – Mediapart , 19 janvier 2022
    11. La censure se distingue bien sûr de la diffamation toujours accessible à celui qui se prétend diffamé mais devant les tribunaux et non devant une juridiction d’exception.
    12. « L’Arcom, un gendarme sous influence » – Valeurs actuelles , 15 février 2023
    13. « Qui a peur du grand méchant Bolloré ? » – Valeurs actuelles , 9 février 2023
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      Ce petit film réac qui met toute la gauchosphère en émoi

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 27 January, 2023 - 03:40 · 3 minutes

    Film pourtant destiné à rester confidentiel, Vaincre ou Mourir fait désormais le buzz grâce à ses détracteurs gauchistes affolés.

    L’alliance démoniaque entre les quasi-fascistes Vincent Bolloré et Philippe de Villiers, Puy du Fou Films et Canal+, a accouché d’une apologie de François de Charrette de La Contrie, général de l’armée catholique et royale, figure vendéenne de l’opposition à la Révolution française.

    Dans le sillage du parc de loisirs du Puy du Fou, le film semble être surtout un prétexte à grand spectacle avec un message idéologique assez clair, catholique et critique des dimensions criminelles et terroristes de l’idéologie révolutionnaire.

    On y parle de la résistance face à la levée en masse ou encore des menées criminelles des colonnes infernales , ainsi que de l’entreprise de destruction systématique de la Vendée, ce qui peut déplaire mais reste néanmoins vrai. Sur le plan artistique, ce n’est pas du Fellini ni même du Philippe de Broca, si on s’en tient aux critiques formulées contre le brûlot réac. Comme pour le Puy du Fou, le ressort essentiel du produit semble reposer sur une soupe identitaire qui plaira sans doute aux afficionados du vicomte de Villiers ou du scoutisme tradi, moins au reste de la population.

    C’est dommage, car il existe de très bons films de droite, mais comme d’habitude, ce sont les Américains qui nous dépassent assez largement dans le domaine. On pense par exemple à l’excellent Gods and Generals (2003) sur la guerre de Sécession, qui bien entendu ne trouverait aucun distributeur à l’ère des Netflix et autres Rings of Power .

    Merci la gauche pour la promo !

    Le film de chouans aurait sans doute fini noyé dans la médiocre production ordinaire française si certains commentateurs n’y avaient pas vu une atteinte intolérable à la vérité historique, un outil de propagande insidieux des intégristes catholiques et un signe des temps apocalyptique.

    Il est assez drôle de voir Libération , Mediapart ou Le Monde s’insurger contre les approximations ou biais historiques dudit film, eux qui à longueur de colonnes glorifient le moindre navet dès lors que celui-ci « va dans le bon sens », c’est-à-dire du progrès infini, du wokisme dominant ou du socialisme de centre-ville. Il suffit de voir comment Libé a encensé The Women King , monument de révisionnisme historique au nom de la cause des femmes et des minorités qui réussit le tour de force de présenter un État esclavagiste comme un exemple d’émancipation à suivre.

    Vaincre ou Mourir ne marquera pas l’histoire du cinéma mais agit comme le révélateur de la mentalité paranoïaque et obsidionale de la gauche médiatique. Un petit film de droite de qualité très moyenne suffit à convoquer tout le ban et l’arrière-ban de l’éditocratie pour le dézinguer : on y voit la main cachée de Bolloré, le grand complot zemmouro-lepéniste pour reconquérir les esprits et les cœurs, et on oublie que la production ordinaire est majoritairement à gauche.

    Le pluralisme politique, la diversité des opinions et l’acceptation des points de vue différents ne font pas partie de l’adn de la gauche française dont le surmoi marxiste la condamne à vieillir comme un vieille instit aigri distribuant bons et mauvais points. Heureusement, on lit de moins en moins ses papiers et ce qui tranche désormais comme autant de guillotines, ce sont les avis des spectateurs.

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      La Une de "Paris Match" sur le cardinal Sarah indigne la rédaction

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 6 July, 2022 - 14:16 · 3 minutes

    Le cardinal ultra-conservateur et LGBTphobe, Robert Sarah, a été interviewé par le journaliste Philippe Labro, proche de Vincent Bolloré. Le cardinal ultra-conservateur et LGBTphobe, Robert Sarah, a été interviewé par le journaliste Philippe Labro, proche de Vincent Bolloré.

    MÉDIAS - “Nous craignons que cette couverture nuise à l’image de Paris Match (...) construite depuis plus de 70 ans”. Les journalistes de Paris Match ont pris la plume pour dénoncer ce mercredi 6 juillet la prochaine Une de leur magazine, qui sort dans les kiosques ce jeudi.

    Celui-ci a décidé de mettre en avant le cardinal Robert Sarah , personnalité très appréciée dans les milieux catholiques conservateurs. Le cardinal de nationalité guinéenne est radicalement opposé à l’ordination d’hommes mariés. Il est par ailleurs très critique vis-à-vis de l’islam et s’oppose ouvertement aux droits LGBT.

    Un cardinal ouvertement LGBTphobe

    Le cardinal, âgé de 77 ans, avait d’ailleurs comparé l’homosexualité au nazisme lors d’un synode en 2015. “Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, l’homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique le sont aujourd’hui”, avait-il déclaré.

    “La Société des journalistes de ‘Paris Match’ s’indigne du choix de mettre le cardinal Sarah en couverture du magazine cette semaine. Ce prélat est peu connu du grand public et se définit lui-même comme ‘radical’, défendant des positions très clivantes”, a déclaré la SDJ du magazine dans un communiqué partagé sur Twitter.

    La rédaction regrette notamment le fait que le cardinal n’ait pas été interrogé sur ses propos controversés. Fait étonnant que soulèvent nos confrères de L’Obs , l’interview n’a pas été menée par la journaliste Caroline Pigozzi, spécialiste des sujets religieux, mais par Philippe Labro , animateur sur C8 et proche de Vincent Bolloré.

    “Si nous ne contestons pas l’intérêt du sujet à l’intérieur du journal -encore eut-il fallu le justifier d’un point de vue journalistique- nous nous inquiétons que les positions les plus controversées du cardinal Sarah aient été passées sous silence”, a écrit la SDJ, précisant que la rédaction en chef du magazine avait tenté le jour du bouclage de convaincre la direction du groupe Lagardère de revenir sur son choix de une. “Malheureusement sans succès”, indique la SDJ.

    Le spectre de Vincent Bolloré en toile de fond

    La SDJ a par ailleurs dénoncé “cette ingérence de la direction du groupe dans les choix éditoriaux” de l’hebdomadaire. “Dans ce contexte d’OPA de Vivendi sur Lagardère, nous espérons tous qu’elle ne signe pas un virage éditorial mettant en cause notre indépendance”, a conclu la SDJ de Paris Match.

    Le groupe Vivendi, détenu par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, est devenu en mai 2022 le premier actionnaire du groupe Lagardère , qui détient aussi le Journal du dimanche et Europe 1 . Il s’agit-là de la première polémique en interne depuis ce changement d’actionnaire majoritaire.

    “Nous ne partageons pas les craintes que vous évoquez”, a répondu la direction de Lagardère à la rédaction en chef de Paris Match dans une lettre que s’est procurée l’AFP.

    La récente actualité autour de l’affaiblissement du pape François relance le sujet de la succession, qui sera omniprésent lors du consistoire de cet été”, justifient Arnaud Lagardère, PDG de Lagardère, et Constance Benqué, présidente de Lagardère News.

    À voir également sur Le HuffPost: Le départ de Nicolas Canteloup d’Europe 1 n’a rien à voir avec Vincent Bolloré, justifie Arnaud Lagardère