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      Le grand suicide collectif de Poutine

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 20 January, 2023 - 03:35 · 10 minutes

    Parmi les nombreuses étrangetés qui signalent le conflit en cours, une des premières à avoir frappé l’opinion mondiale a été l’interdiction faite aux Russes de le qualifier de « guerre ». C’était, annonçait le Kremlin, une « opération spéciale », terme qui ne signifiait rien de précis et auquel personne en Occident n’accorda de crédit, mais dont l’usage fut rendu obligatoire en Russie, au point que ceux qui l’ont dénoncé ont fini en prison pour longtemps. L’ armée russe déferlait sur le sol ukrainien, elle tuait, détruisait, occupait, son intention était de conquérir, mais Moscou refusait de reconnaître le caractère purement militaire de son entreprise.

    L’interprétation de cette censure fut immédiate et unanime : Poutine voulait faire passer une offensive massive contre un pays voisin pour le nettoyage policier d’une banlieue de non-droit. Il fallut attendre neuf mois pour que se fissure enfin ce mensonge. Le Kremlin assume désormais, du bout des lèvres, la nature de son attaque : Poutine a prononcé le mot « guerre » – une fois. Toutefois, à bien y regarder, il convient de se demander si l’irruption tardive de ce terme dans le discours officiel constitue réellement un alignement du langage officiel sur la réalité. Rien n’est moins sûr car un examen méthodique des caractéristiques de ce conflit obligent à s’interroger sur sa définition.

    La guerre imaginaire

    Le bon sens veut qu’une guerre moderne ait un objectif précis et concret, fût-il funeste ou injuste.

    Ici, nous rencontrons immédiatement un premier obstacle. Le but affiché de la « grande guerre patriotique » de Poutine, c’est-à-dire la dénazification de l’Ukraine, est absurde. L’Ukraine n’est ni nationale-socialiste, ni antisémite, elle ne croit pas à la supériorité génétique de la race, elle n’a pas l’intention d’édifier un Reich de mille ans, ni de régner sur le continent européen, et encore moins sur le monde. Volodymyr Zelensky ne se comporte en rien comme un Fürher omniscient et tout-puissant et son peuple n’est pas fanatisé comme a pu l’être le peuple allemand.

    Il n’y a donc pas à dénazifier l’Ukraine, ni dans sa structure étatique, ni dans ses idées politiques, ni dans ses symboles. La guerre déclenchée par Poutine est alors la poursuite d’une chimère et, notons-le, d’une chimère grotesque : seuls des Russes dont la propagande a très soigneusement lavé les cerveaux pendant deux décennies peuvent croire que leur armée combat le nazisme – et, en raison de l’incrédibilité de ce scénario, ils sont de moins en moins nombreux à le prendre au sérieux. En somme, la guerre de la patrie russe contre le nazisme ukrainien n’est pas faite de batailles, de victoires et de défaites, mais d’une course effrénée dans le vide : elle n’a d’existence que verbale.

    Lorsqu’elle se lance dans une guerre digne de ce nom, une armée met en branle les moyens adaptés à son objectif. Or, dès les premiers jours de l’affrontement, les observateurs ont été frappés par un trait saillant de la stratégie russe : son inefficacité. Poutine projetait de soumettre l’Ukraine en quelques semaines au grand maximum et dès les premiers jours il fut évident qu’il n’y parviendrait pas : rien ne fonctionnait. Embouteillages de blindés, manque de carburant, coordinations ratées, choix tactiques sans queue ni tête : l’armée russe accumulait les bourdes. Non seulement le peuple ukrainien, admirablement mobilisé, fit preuve d’une détermination et d’une organisation inattendues, mais également, et surtout, l’agresseur s’enlisa lamentablement dès la toute première phase de son aventure.

    Un bilan catastrophique

    Certes, Kiev a immédiatement tenu tête à l’offensive et très tôt fait reculer l’ennemi, mais ce dernier a fait preuve d’une impréparation et d’une indigence opérationnelle rares, et c’est la conjonction de ces deux facteurs, – la collision spectaculaire entre la plénitude du courage ukrainien et la vacuité de l’avancée russe – qui explique le mieux l’absence de toute victoire en neuf mois pour Poutine (hormis des portions non négligeables du territoire ukrainien, mais dont près de la moitié ont été reprises depuis).

    Certes, l’Occident a fourni à Zelensky nombre d’armements, de fonds et de conseils sans lesquels l’Ukraine aurait eu le plus grand mal à rester debout, mais le Kremlin a commis toutes les erreurs possibles, au point qu’il en est aujourd’hui à dépendre de livraisons clandestines de l’Iran et de la Corée du Nord, états-voyous à la technologie peu glorieuse. La Russie a complètement ignoré la science militaire et l’art de la guerre. L’Histoire énumérera avec le plus grand intérêt les motifs, encore secrets pour le moment, de cette débâcle vers l’avant dès le mois de février.

    D’un point de vue humain, le bilan est plus encore étourdissant. Depuis la guerre en Afghanistan, on savait à quel point les troupes russes pouvaient faire pâle figure exposées au feu de populations moins armées mais bien davantage motivées. La guerre en Ukraine en apporte une démonstration définitive. La troupe russe est équipée de manière pitoyable et son moral est catastrophique. Les gilets pare-balles ne parent rien, les casques s’enfoncent comme des jouets, la nourriture manque, les vêtements sont insuffisants et, pire encore, l’état d’esprit oscille entre l’incompréhension et la rage : la discipline ne tient qu’à l’autoritarisme inhumain des supérieurs, conformément à la tradition soviétique, selon laquelle l’homme du rang est l’esclave de l’officier. La gloire supposée de l’armée russe se résume à des files de pauvres types montant au front la peur au ventre, forcés à se comporter comme des kamikazes, sans la témérité de kamikazes.

    Le minuscule gain de Soledar par les troupes de Prigojine a coûté beaucoup d’hommes et d’énergie à l’armée ukrainienne, mais il ne semble pas encore consolidé au moment où j’écris ces lignes, malgré d’incessantes et sanglantes vagues d’attaque. Et, côté russe, que de morts et d’amputés pour remporter une ville de la taille de Buxerolles, Vernouillet ou Bondue (équivalents français de Soledar en nombre d’habitants) !

    On a le sentiment que les généraux russes ont été tenus à l’écart de toutes les découvertes faites en matière de gestion des troupes depuis un siècle, qu’ils ont oublié leurs déconvenues dans les montagnes afghanes et qu’ils appliquent en Ukraine les méthodes les plus barbares de la bataille de Stalingrad, misant tout sur l’improvisation du choc frontal et l’accumulation de chair à canon, avec des unités de barrage rendant impossible tout mouvement de retraite. Cette armée ressemble moins à une organisation synchronisée de combattants mentalement aiguisés qu’à une horde tout juste bonne à piller et mourir. Cette non-guerre menée par la Russie est peuplée de non-soldats.

    Le grand bluff

    Pourtant, Poutine avait promis au peuple russe une force moderne, imposante, suréquipée, à l’armement terrifiant. Cette promesse était même la justification de la pauvreté et de la tyrannie : pour devenir une superpuissance de l’ère technologique, les Russes devaient consentir à sacrifier le confort matériel et la liberté politique. Le résultat de vingt-deux ans de règne est tout le contraire. Incapable de mener correctement une guerre qu’il désirait pourtant depuis déjà longtemps, et qu’il a eu toute latitude de planifier, le Kremlin est condamné à brandir inlassablement la menace nucléaire, presque une fois par jour, pour tenter de faire oublier son incurie sur le champ de bataille. Au point, fait extraordinaire, inimaginable il y a encore un an, que cet incessant chantage à l’atome a fini par lasser la Terre entière, et que plus personne ne redoute le moment où Poutine appuiera sur le bouton.

    Biden a joué une carte maîtresse le jour où il a laissé entendre qu’en cas de frappe nucléaire en Ukraine, l’Occident anéantirait l’armée russe. Moscou est resté sans voix, tant l’évidence était criante : la Russie est si fragile militairement qu’elle paierait à coup sûr un prix infini si elle jouait avec le feu de l’apocalypse. Le 21 septembre, quand Poutine a déclaré « Je ne bluffe pas », il bluffait. On admettra que le nucléaire russe reste dissuasif sur un mode primitif et chaotique, mais plus suffisamment pour tenir en respect tous les QG de la planète comme sous Brejnev. Le bluff poutinien s’apparente de plus en plus à celui que pratique Pyongyang : une provocation de malfaiteur.

    Un fantasme qui tue

    On a beaucoup dit que les Russes avaient péché par méconnaissance du patriotisme ukrainien et de la solidité du camp occidental. Mais le vice majeur de cette guerre est plus profond encore : il réside dans l’essence imaginaire, fictive, des motivations du conflit et de ses modalités d’application. On peut se risquer à affirmer que seule l’Ukraine est en guerre , tandis que la Russie évolue dans tout autre chose, un espace géographique, idéologique et mental qui lui est propre, un monde immatériel, fantasmatique, où l’on meurt vraiment et où l’on tue effectivement, mais sans savoir au nom de quoi, ni dans quelle prescrive historique, sans aucun contact avec la réalité, et qui ne peut mener qu’à la fin de celui qui l’a commencé.

    Si Poutine avait voulu plonger la Russie dans un chaos désespérant, s’y serait-il pris autrement ? Effectivement, le Kremlin, pour une fois, disait vrai : la guerre n’en était pas une. C’était une opération très spéciale : une autolyse.

    Tout se passe comme si, par une espèce de revanche métaphysique de la raison sur la folie, cette guerre de destruction, nihiliste et génocidaire, se retournait contre ses auteurs. Se suicider systématiquement relève-t-il du domaine militaire ? Sous cet aspect, la Russie n’est pas en guerre : dans un immense rituel désolant, elle s’immole sur l’autel de contre-vérités dont elle ne parvient plus à se débarrasser. L’Ukraine et l’OTAN n’ont plus qu’à accélérer la décomposition qu’elle a décrétée, en résistant énergiquement à sa poussée comme ils l’ont fait jusqu’ici.

    Poutine russophobe

    Si Poutine est en guerre, ce n’est que contre la morale des nations, la liberté des peuples et la vérité politique. Il part à l’assaut de géants qu’il prend pour des moulins à vent. Il se fracasse sur eux comme le rêve est vaincu par le réveil.

    Il rappelle étrangement le Hitler des dernières heures qui, dans son bunker encerclé, maudissait les Allemands pour leur faiblesse – preuve, selon son délire, qu’ils étaient une race inférieure. Il s’accusait ainsi lui-même. En se tirant une balle dans la tête, il croyait abolir toute germanité. Poutine est en guerre contre la Russie et, celle-ci, il est en train de la gagner. Quand il aura fini d’anéantir son pays, il sera le tsar de tous les néants.

    Poutine sait qu’il ne peut plus remporter son pari. Il ne lui reste qu’une issue : faire en sorte que ses ennemis – l’Ukraine, l’Otan, l’Occident – la perdent avec lui. Il est tel le pervers qui refuse de vivre seul sa perversion et tente de la faire partager au plus grand nombre. On pourrait gloser sans fin sur l’arrière-plan psychiatrique d’un tel cataclysme annoncé. Le plus sage est de s’en tenir à la vision théologique du destin de Satan : le diable ne peut que descendre d’abîme en abîme, et sa seule satisfaction est d’entraîner dans sa chute le plus grand nombre d’âmes possible. Il appartient maintenant à la civilisation de dire à Vladimir Poutine : « Tombe autant que tu veux, mais dans la solitude ».

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      Ukraine : il y a 31 ans, l’indépendance voulue par les Ukrainiens

      Alexandre Massaux · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 1 December, 2022 - 04:10 · 2 minutes

    Le 1 er décembre 1991 s’est tenu le référendum d’indépendance de l’ Ukraine vis-à-vis de l’ Union soviétique . Avec un taux de participation de 82 %, 92 % des votants ont approuvé la déclaration d’indépendance.

    Ce référendum reste un évènement important compte tenu de la situation actuelle, d’autant plus que les résultats sont révélateurs des disparités entre les régions malgré une tendance à l’unité nationale.

    L’ouest plus favorable à l’indépendance que l’est

    Dans toutes les régions de l’Ukraine , la majorité a voté en faveur de l’indépendance. Même la Crimée, la région la plus russophone du pays, a voté pour à 54 %. Le résultat montre une certaine unité nationale au moment de la chute de l’URSS.

    Néanmoins, on peut constater un résultat différent entre l’est et l’ouest. Les régions de l’ouest proches de la Pologne et de l’Europe centrale affichaient des résultats dépassant 95 %. Certains de ces territoires ayant fait partie de la Pologne de l’entre-deux guerres montrent un attachement à l’Occident plus fort que le reste de l’Ukraine.

    En effet, les différentes cartes des résultats des élections présidentielles ukrainiennes depuis l’indépendance peuvent se calquer sur celle des résultats du référendum. Cette Ukraine occidentale sera systématiquement dans le camp favorable à un rapprochement avec l’Union européenne et les États-Unis.

    Une unité nationale malgré tout en Ukraine

    La carte du référendum de 1991 indique qu’à part la Crimée, les régions russophones de l’est soutenaient l’indépendance à plus de 80 %. Ainsi, même si le soutien à l’Occident est plus faible, la volonté de se séparer de la Russie restait forte. Si avant 2014, ces régions étaient favorables à un maintien de bonnes relations avec la Russie, elles n’étaient pas en majorité pour un rattachement à Moscou.

    Rappelons au passage que l’actuel président ukrainien, Volodymyr Zelensky est lui-même issu de l’est du pays (Dnipropetrovsk Oblast) et a été porté au pouvoir principalement par l’Ukraine de l’est. Zelensky y a grandi en tant que russophone. Son adversaire, le président sortant Poroshenko n’était majoritaire que dans les régions frontalières avec la Pologne et auprès des Ukrainiens de l’étranger. Cette situation poussait certains commentateurs occidentaux pro-Poroshenko à craindre que Zelensky soit trop pro-Poutine .

    Le conflit en Ukraine montre que la Russie a du mal à progresser, y compris dans des régions russophones. Quant à Zelensky, difficile de le présenter encore comme un pro-Poutine.

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      Ukraine: Zelensky limoge sa procureure générale et son chef de la sécurité

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 17 July, 2022 - 22:48 · 1 minute

    Volodymyr Zelensky, ici lors d'une conférence de presse à Kiev en Ukraine, le 11 juillet 2022. Volodymyr Zelensky, ici lors d'une conférence de presse à Kiev en Ukraine, le 11 juillet 2022.

    UKRAINE - Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé ce dimanche 17 juillet le limogeage de la procureure générale et du chef des services de sécurité du pays en raison de multiples soupçons de trahison de certains de leurs subordonnés au profit des Russes .

    “Aujourd’hui, j’ai pris la décision de relever de leurs fonctions la procureure générale” Iryna Venediktova, “et le chef des services de sécurité” (SBU) Ivan Bakanov, a déclaré le président ukrainien dans son adresse du soir.

    Les autorités ukrainiennes enquêtent sur plus de 650 cas de soupçons de trahison de responsables locaux, dont 60 dans les zones occupées par les forces russes et pro russes, a-t-il ajouté.

    Iryna Venediktova a dirigé l’enquête sur les atrocités présumées dans à Boutcha

    “Un si grand nombre de crimes contre les fondations de la sécurité nationale et les liens établis entre des responsables ukrainiens en charge de l’application des lois et les services spéciaux russes posent des questions très sérieuses aux dirigeants concernés”, a déclaré Volodymyr Zelensky.

    “Chacune de ces questions recevra une réponse”, a-t-il poursuivi.

    Iryna Venediktova a notamment dirigé l’enquête sur les atrocités présumées commises au début de l’invasion par les forces russes dans la ville de Boutcha , banlieue au nord-ouest de Kiev, devenues aux yeux de l’Occident un symbole des “crimes de guerre” russes en Ukraine.

    Le 9 juillet, Volodymyr Zelensky avait limogé l’ambassadeur ukrainien en Allemagne , ainsi que d’autres envoyés à l’étranger.

    À voir également sur Le HuffPost : Guerre en Ukraine: nouvelles frappes russes mortelles, Zelensky condamne “un acte terroriste”

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      Guerre en Ukraine: nouvelles frappes russes mortelles, un "acte de terrorisme" pour Zelensky

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 14:12 · 7 minutes

    Un bâtiment de la ville de Vinnytsia endommagé par une frappe russe, ce jeudi 14 juillet. Un bâtiment de la ville de Vinnytsia endommagé par une frappe russe, ce jeudi 14 juillet.

    GUERRE EN UKRAINE - Au moment où se préparait à La Haye une conférence sur les crimes commis en Ukraine , Vinnytsia, une ville du centre du pays, a été la cible de frappes russes, ce jeudi 14 juillet. Le bilan provisoire fait état d’au moins 20 morts. “Un acte ouvertement terroriste”, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky .

    Dans le même temps, les principaux combats restent concentrés sur l’est de l’Ukraine et le Donbass, bassin industriel et minier que Moscou a promis de conquérir entièrement. Au 141e jour de la guerre en Ukraine , Le HuffPost fait le point sur la situation.

    • Au moins 20 morts après des bombardements sur le centre de l’Ukraine

    Ces frappes, qui ont fait au moins 20 morts à Vinnytsia, en fin de matinée sur une région du pays jusqu’alors relativement épargnée par la guerre, à plusieurs centaines de kilomètres des lignes de front, sont intervenues au moment où se préparait à La Haye une conférence sur les crimes commis en Ukraine.

    Dans une intervention en visioconférence lors de cet événement organisé par la Cour pénale internationale (CPI), la Commission européenne et les Pays-Bas, Volodymyr Zelensky a appelé à la création d’un “tribunal spécial” chargé de juger “les crimes de l’agression russe contre l’Ukraine”.

    À Vinnytsia, les images publiées par le service ukrainien des Situations d’urgence montraient des dizaines de carcasses de voitures calcinées et un immeuble d’une dizaine d’étages ravagé par l’explosion et l’incendie ayant suivi.

    Selon l’armée ukrainienne, “trois missiles” ont touché le parking et cet immeuble commercial du centre de la ville, abritant des bureaux et des petits commerces. Ils avaient été tirés depuis des sous-marins en mer Noire, a précisé le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne Iouri Ignat.

    “Chaque jour, la Russie tue des civils, tue des enfants ukrainiens, tire des missiles sur des cibles civiles où il n’y a rien de militaire. Qu’est-ce que c’est, si ce n’est un acte ouvertement terroriste?”, a dit Volodymyr Zelensky immédiatement après les frappes, précisant que trois mineurs figurent parmi les victimes. Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, présent à La Haye, a dénoncé un nouveau “crime de guerre russe”.

    • Des frappes sur le sud de l’Ukraine

    Depuis plusieurs semaines, les frappes russes loin des lignes de front étaient relativement rares. Mais la guerre fait désormais rage autour de villes comme le port stratégique de Mykolaïv, proche de la mer Noire, qui a été touché tôt jeudi matin par une “frappe massive de missiles” pour le deuxième jour consécutif. “Deux écoles, des infrastructures de transport et un hôtel ont été endommagés”, a déclaré la présidence dans son briefing matinal quotidien.

    Les images diffusées par les autorités locales montrent les restes d’un bâtiment détruit par un bombardement, les travailleurs municipaux ramassant les débris éparpillés par l’attaque.

    L’Ukraine a de son côté lancé depuis plusieurs semaines une contre-offensive pour reprendre Kherson, unique capitale régionale capturée par Moscou depuis le 24 février. Si la ligne de front reste relativement stable, ces attaques sont de plus en plus puissantes, avec de nouveaux systèmes de roquettes américains et européens, ciblant les dépôts d’armes.

    • Le Donbass, principale cible de la Russie

    Les principaux combats restent toutefois concentrés sur l’est de l’Ukraine et le Donbass, bassin industriel et minier que Moscou a promis de conquérir entièrement.

    Selon le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, “les attaques massives d’artillerie et de mortier se poursuivent (et) les Russes tentent de percer vers Siversk et d’ouvrir la voie vers Bakhmout”, où un civil est mort dans des bombardements dans la nuit de mercredi à jeudi. Les séparatistes prorusses soutenus par Moscou affirment de leur côté être proche d’y remporter une nouvelle victoire, quelques jours après avoir pris plusieurs villes d’importance.

    Les combats en Ukraine, au 13 juillet Les combats en Ukraine, au 13 juillet

    “Siversk est sous notre contrôle opérationnel, ce qui signifie que l’ennemi peut être touché par nos tirs dans toute la zone”, a déclaré un responsable séparatiste, Daniïl Bezsonov, cité par l’agence de presse russe TASS. L’AFP n’était pas en mesure de confirmer de façon indépendante cette information.

    Un peu plus au nord, dans la région d’Izioum, “on creuse quand c’est calme, on se cache quand ça tire”, confiait à l’AFP un soldat ukrainien dans des tranchées labyrinthiques de plusieurs dizaines de mètres de long construites par l’armée ukrainienne, au son des tirs d’artillerie.

    Un des officiers déclarait toutefois que “la situation est sous contrôle”, affirmant que l’armée russe n’avançait plus dans cette zone et que l’objectif pour l’Ukraine était désormais “la victoire totale”.

    • Des “progrès” sur la question du blocage des exportations de céréales

    Mercredi, au cours d’une réunion d’experts militaires à Istanbul, la Russie et l’Ukraine ont par ailleurs progressé sur l’épineuse question du blocage des exportations de céréales à partir des ports ukrainiens.

    Des “progrès réellement substantiels” ont été réalisés, a commenté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a dit espérer qu’un “accord formel” pourrait être prochainement conclu et évoqué “une lueur d’espoir pour soulager la souffrance humaine et la faim dans le monde”.

    La négociation lancée il y a plus de deux mois vise à exporter par la mer Noire quelque 20 millions de tonnes de céréales bloquées dans des silos ukrainiens, en particulier à Odessa, tout en facilitant les exportations russes de grains et d’engrais.

    L’Ukraine est l’un des principaux exportateurs mondiaux de blé et d’autres céréales et le temps presse, face à la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires qui fait peser des risques de famine, notamment sur l’Afrique.

    Évolution du prix de la tonne de blé, en euros Évolution du prix de la tonne de blé, en euros

    La guerre en Ukraine est le “plus grand défi” pour l’économie mondiale, a estimé jeudi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, avant une réunion du G20 en Indonésie. Le président Emmanuel Macron a lui averti que le conflit en Ukraine allait “durer” et que les Français devaient se préparer à se passer du gaz russe, dont Moscou se sert comme “arme de guerre”.

    • Bilan humain

    Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. L’ONU a recensé près de 5000 morts confirmés, dont plus de 300 enfants, mais reconnaît que leur nombre véritable est sans doute largement supérieur. Pour la seule ville de Marioupol , tombée en mai au terme d’un terrible siège, les autorités ukrainiennes évoquaient quelque 20.000 morts, sans fournir de preuves.

    Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales évoquent désormais de 15.000 à 20.000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, selon Kiev. Aucune statistique indépendante n’est disponible.

    En outre, plus de six millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Ils s’ajoutent aux quelque 5,5 millions d’Ukrainiens enregistrés en tant que réfugiés dans d’autres États européens depuis le début de l’invasion.

    Par ailleurs, l’OSCE se montre “gravement préoccupée” par le traitement infligé par Moscou aux civils ukrainiens dans des “camps de filtrations”, destinés à identifier ceux soupçonnés de liens avec les autorités de Kiev, selon un rapport qui doit être publié jeudi. “Selon des témoins”, cela “implique des interrogatoires brutaux et des fouilles corporelles humiliantes”, écrivent les trois auteurs de ce document de 115 pages consulté par l’AFP, évoquant un développement “alarmant”.

    À voir également sur Le HuffPost: Face à un risque de crise alimentaire mondiale, Zelensky demande la fin du blocus russe des ports ukrainiens

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      G7: Zelensky fait pression pour mettre stopper la guerre en Ukraine "avant la fin de l'année"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 14:24 · 5 minutes

    Zelensky en appelle au G7 pour mettre un terme à la guerre Zelensky en appelle au G7 pour mettre un terme à la guerre "avant la fin de l'année" (Tobias Schwarz/Pool Photo via AP)

    INTERNATIONAL - Invité du sommet du G7 ce lundi 27 juin en Allemagne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté ses dirigeants à redoubler d’efforts pour mettre un terme rapide à la guerre qui ravage son pays et à durcir encore leurs sanctions contre Moscou.

    Les dirigeants des sept pays industrialisés, qui affichent ostensiblement leur unité face à Moscou depuis le début de leurs échanges dimanche dans les Alpes bavaroises, lui ont répondu par un soutien clair: le G7 va continuer de soutenir l’Ukraine “aussi longtemps qu’il le faudra”, selon leur déclaration commune.

    Pas l’heure des négociations

    Parallèlement, ces chefs d’Etat et de gouvernement vont continuer “d’accroître la pression sur Poutine”, a promis le chancelier Olaf Scholz, hôte de ce sommet au château d’Elmau dans le sud de l’Allemagne, à travers notamment une nouvelle salve de sanctions ciblant l’économie russe.

    Volodymyr Zelensky “a eu un message très fort en disant qu’il fallait faire le maximum pour essayer de mettre fin à cette guerre avant la fin de l’année”, ont souligné des sources au sein du G7 à l’issue de l’intervention en visioconférence depuis Kiev du dirigeant ukrainien.

    Il a toutefois exclu toute négociation actuelle avec les Russes, prévenant, selon la présidence française, qu’“aujourd’hui ce n’est pas le moment de la négociation”.

    Taxes, embargo et plafonnement

    Pour appuyer leur soutien, les Occidentaux, Etats-Unis en tête, veulent serrer l’étau sur Moscou en visant tout particulièrement l’industrie de défense russe, selon un haut responsable de la Maison Blanche.

    Ils entendent également développer un “mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe”, selon ce haut responsable.

    Le G7 va également “se coordonner pour utiliser les taxes douanières sur les produits russes afin d’aider l’Ukraine”, a poursuivi la même source.

    Au premier jour de leurs échanges dimanche, une partie des sept pays industrialisés (Allemagne, France, Etats-Unis, Canada, Japon, Italie, Grande-Bretagne) avaient déjà annoncé décréter un embargo sur l’or nouvellement extrait en Russie.

    Malgré la lourdeur des sanctions qui frappent l’économie russe depuis le déclenchement de l’offensive sur l’Ukraine le 24 février, le Kremlin a assuré lundi qu’il n’y avait “aucune raison” d’évoquer un défaut de paiement de la Russie, comme avancé par certains médias. Les autorités russes ont toutefois annoncé qu’à cause des sanctions, deux versements n’étaient pas parvenus aux créanciers avant la date limite de dimanche.

    Kiev à nouveau bombardée

    Alors que Kiev ne cesse de réclamer davantage de livraisons d’armes, les Etats-Unis envisagent désormais de lui fournir un système sophistiqué de missiles sol-air de “moyenne et longue portée”.

    Sur le terrain, les bombardements russes sur la grande ville de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, et sa région ont fait deux morts et cinq blessés lundi, a indiqué le gouverneur régional Oleg Sinegoubov sur Telegram.

    Dimanche, pour la première fois depuis des semaines, Kiev avait été frappée par des missiles russes tandis que des combats acharnés se poursuivaient dans l’est du pays, dans ce conflit meurtrier entré dans son cinquième mois.

    Pour Olaf Scholz, ces bombardements sont venus rappeler une nouvelle fois “qu’il était juste d’être unis et de soutenir l’Ukraine”.

    Le président russe Vladimir Poutine espérait que, “d’une manière ou d’une autre, l’Otan et le G7 se divisent. Mais nous ne l’avons pas fait et nous ne le ferons pas”, a également assuré le président américain Joe Biden.

    Menace de crise alimentaire

    Que ce soit lors de leurs échanges ou lors des séances de photo de groupe décontractées, les Occidentaux ont pris soin d’afficher leur unité lors de ce sommet largement consacré à la guerre en Ukraine et à ses répercussions.

    Parmi les plus urgentes, la crise alimentaire qui menace une partie de la planète alors que des milliers de tonnes de céréales dorment dans les silos ukrainiens en raison du blocus ou de l’occupation des ports de le mer Noire par les Russes.

    Les Occidentaux ont exigé de la Russie qu’elle permette “le libre passage des marchandises agricoles depuis les ports ukrainiens de la mer Noire”. Le Premier ministre britannique Boris Johnson devait également demander une “action urgente” pour relancer les exportations vitales de céréales de l’Ukraine alors que les pays les plus pauvres sont au bord du gouffre, a fait savoir Downing Street.

    Cette grave menace qui plane sur nombre de pays émergents est également au coeur des discussions qu’ont entamées lundi les chefs d’Etat et de gouvernement avec les dirigeants des cinq pays invités cette année en Bavière (Inde, Argentine, Sénégal, Indonésie et Afrique du Sud).

    L’Inde, le Sénégal et l’Afrique du Sud se sont abstenus lors du vote d’une résolution de l’ONU condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Le chef de l’Etat indonésien et président du G20 Joko Widodo doit également se rendre prochainement en Ukraine et en Russie pour discuter des conséquences économiques et humanitaires de l’invasion russe.

    Les économies émergentes sont particulièrement exposées au risque de pénuries alimentaires et à la crise climatique, autre urgence que les sept dirigeants doivent aborder avec leurs invités.

    Dans un contexte de pénurie de gaz russe, des ONG de défense de l’environnement craignent que le G7 ne recule sur ses engagements à mettre fin au financement international des combustibles fossiles.

    À voir également sur Le HuffPost: Boris Johnson et ses homologues du G7 se moquent de l’image virile de Poutine

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      Zelensky s'invite au concert des Libertines à Glastonbury

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 24 June, 2022 - 19:29 · 2 minutes

    Sur scène, Pete Doherty et Carl Barât ont chanté le nom du président ukrainien sur l'air de Sur scène, Pete Doherty et Carl Barât ont chanté le nom du président ukrainien sur l'air de "Seven Nation Army" des White Stripes.

    GUERRE EN UKRAINE - Au cinquième mois du conflit entre l’Ukraine et la Russie , la guerre s’invite aussi dans le monde de la musique. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky en a appelé ce vendredi 24 juin aux festivaliers réunis à Glastonbury, en Angleterre, pour leur demander leur soutien face à l’invasion russe, qui empêche les Ukrainiens de “profiter de la liberté et de ce merveilleux été”.

    “Nous aussi en Ukraine nous aimerions vivre comme avant et profiter de la liberté et de ce merveilleux été. Mais nous ne pouvons pas le faire parce qu’un événement terrible est arrivé: la Russie nous a volé la paix”, a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée sur écran géant avant un concert du groupe The Libertines .

    “C’est pourquoi je me tourne vers vous pour demander votre soutien, Glastonbury, le plus grand rassemblement pour la liberté ces jours-ci, et je vous demande de partager ce sentiment avec tous ceux dont la liberté est menacée”, a-t-il ajouté.

    “Propagez la vérité sur la guerre de la Russie, aidez les Ukrainiens qui sont forcés de fuir leurs maisons à cause de la guerre, (...) et faites pression sur tous les responsables politiques que vous connaissez pour restaurer la paix en Ukraine”, a ajouté le dirigeant ukrainien en ouverture du festival.

    Pete Doherty scande le nom de Zelensky

    Zelensky s’est emparé de l’attention du public venu écouter le groupe de Pete Doherty , mais ce dernier n’a pas manqué de lui rendre hommage. Durant le concert, le leader des Libertines a donné de la voix en l’honneur de l’ancien acteur devenu président d’un pays en guerre .

    Comme on peut le voir et l’entendre sur cette vidéo capturée par le public de Glastonbury, un hymne reprenant le nom de Volodymyr Zelensky a été lancé par Pete Doherty et repris par l’ensemble du groupe sur un air qui n’est pas rappeler “Seven Nation Army” des White Stripes.

    En sortie de scène, le co-leader du groupe, Carl Barât, s’est confié à la BBC sur cette prise de parole inhabituelle avant le lancement d’un festival de musique. “Le truc de Zelensky était assez surréaliste, je ne mentirai pas. C’est une collision étrange, mais c’était logique”, a expliqué le guitariste et chanteur.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, Volodymyr Zelensky s’est déjà exprimé devant les Parlements du monde entier ou lors d’événements culturels comme le festival de Cannes pour tenter de mobiliser la communauté internationale sur la situation de son pays.

    À voir également sur Le HuffPost: Ben Stiller rencontre Volodymyr Zelensky à Kiev

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      Ben Stiller rencontre Volodymyr Zelensky à Kiev

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 20 June, 2022 - 23:15 · 2 minutes

    GUERRE EN UKRAINE - Sean Penn ou Angelina Jolie se sont rendus en Ukraine depuis le début de la guerre. C’est désormais au tour de l’acteur américain Ben Stiller , qui a rencontré ce lundi 20 juin à Kiev le président ukrainien Volodymyr Zelensky , à qui il a exprimé son admiration pour son action depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février.

    “C’est un grand honneur pour moi (...) Vous êtes mon héros”, a déclaré Ben Stiller, ambassadeur de bonne volonté pour les Nations unies, lors de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, lui-même un ancien acteur , à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, selon des images diffusées par la présidence ukrainienne, que vous pouvez retrouver dans la vidéo en tête d’article.

    “Ce que vous avez fait, la façon dont vous avez mobilisé le pays, le monde, c’est vraiment une source d’inspiration”, a ajouté l’Américain de 56 ans, en référence aux innombrables discours de Volodymyr Zelensky destinés à des auditoires à travers le monde pour obtenir de l’aide pour son pays.

    Plus tôt dans la journée, Ben Stiller avait visité Irpin, en banlieue de Kiev, où ont eu lieu de féroces combats au début de l’invasion. C’est aussi le point le plus proche de la capitale jamais atteint par l’armée russe.

    Intérêt commun pour la comédie

    “J’ai l’impression que c’est difficile de comprendre ce qui se passe vraiment ici sans y venir”, a-t-il dit au président. “J’étais à Irpin ce matin (...) et le niveau réel de destruction, vous le voyez à la télé, vous le voyez sur les réseaux sociaux, mais c’est autre chose de le voir vraiment, de le ressentir et puis de parler aux gens”.

    S’exprimant en anglais, Volodymyr Zelensky a remercié Ben Stiller de sa visite et lui a dit qu’il était “très important” pour lui de rappeler au monde ce qui se déroule en Ukraine.

    “Il est essentiel pour nous que les gens n’oublient pas. Ce n’est pas intéressant de parler de la guerre tous les jours (...) mais pour nous c’est très important”, a expliqué le leader ukrainien.

    Les deux hommes ont également discuté de leur intérêt commun pour la comédie en riant.

    “Vous avez abandonné une grande carrière d’acteur”, a lancé Ben Stiller, célèbre pour des films humoristiques comme La nuit au musée ou Mon beau-père et moi . “Pas autant que la vôtre”, a rétorqué Volodymyr Zelensky, qui, avant d’être élu en 2019, a joué dans Serviteur du peuple , une série satirique sur un professeur de lycée devenant par accident président de l’Ukraine.

    À voir également sur Le HuffPost : Guerre en Ukraine: Macron explique pourquoi il est à Kiev

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      Zelensky sur la ligne de front dans le sud de l'Ukraine au 115e jour de la guerre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 18 June, 2022 - 22:10 · 5 minutes

    Zelensky sur la ligne de front dans le sud de l'Ukraine au 115e jour de la guerre Zelensky sur la ligne de front dans le sud de l'Ukraine au 115e jour de la guerre

    UKRAINE - Les combats se poursuivent près de Severodonetsk, ville clef de l’est de l’Ukraine pilonnée par les forces russes qui tentent d’en prendre le contrôle depuis des semaines, selon les autorités ukrainiennes qui ont fait état de “batailles féroces” dans les localités alentour.

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est quant à lui rendu pour la première fois auprès des forces qui contiennent l’offensive russe dans le Sud, dans la bande côtière du pays convoitée par Moscou au bord de la mer Noire.

    Sur le front diplomatique , le dirigeant ukrainien a salué la décision de la Commission européenne d’apporter son soutien au statut de candidat à l’UE de l’Ukraine, y voyant une “première étape” et un “acquis historique”.

    Voici un point de la situation samedi au 115e jour de la guerre à partir d’informations des journalistes de l’AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.

    Zelensky à Mykolaïv

    Les affrontements se poursuivent près de Severodonetsk où les autorités ukrainiennes locales ont fait état samedi de “batailles féroces”. Sur le réseau Télégram, le gouverneur régional, Serguiï Gaïdaï a également évoqué des “destructions” supplémentaires à l’usine chimique Azot de la ville, où des centaines de civils sont réfugiés.

    Si la Russie continue de déployer des forces supplémentaires dans la région, les défenses ukrainiennes restent à ce stade “solides” face à l’offensive, selon l’institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).

    À Donetsk, cinq civils ont été tués et douze autres ont été blessés samedi dans des bombardements ukrainiens, a indiqué l’état-major des autorités locales pro-russes dans un communiqué. Selon les agences de presse russes, les bombardements ont notamment touché un cinéma et un café du centre-ville.

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les déplacements hors de Kiev sont rares depuis le début de l’invasion russe le 24 février, a effectué samedi, pour la première fois, une visite à Mykolaïv.

    Cette ville portuaire et industrielle de près d’un demi-million d’habitants avant la guerre, est toujours sous contrôle ukrainien, mais elle est proche de la région de Kherson, occupée par les Russes.

    “Première étape” vers l’UE

    “Un acquis historique” et “une première étape sur la voie de l’adhésion à l’UE”: le président ukrainien a salué dans une vidéo diffusée tard vendredi le soutien de Bruxelles au statut de candidat à l’Union européenne de l’Ukraine.

    La question sera discutée jeudi et vendredi prochains lors d’un sommet européen, où les 27 dirigeants de l’UE devront donner leur feu vert - à l’unanimité - pour que Kiev obtienne officiellement ce statut.

    Quant à l’ouverture de nouvelles négociations avec Moscou, David Arakhamia, le chef de la délégation ukrainienne, a fait savoir qu’elles ne pourraient intervenir qu’une fois que l’Ukraine aurait repoussé les forces russes ou si ces dernières revenaient “de leur plein gré” aux positions qu’elles occupaient avant le début de l’offensive.

    Pertes matérielles

    Dans un entretien publié par le National Defense Magazine, une publication américaine spécialisée, le général Volodymyr Karpenko, chef de la logistique de l’armée de terre ukrainienne, a indiqué que l’Ukraine avait perdu depuis le 24 février “environ 50%” de ses armements.

    “Environ 1300 véhicules de combat d’infanterie ont été perdus, 400 tanks, 700 systèmes d’artillerie”, a-t-il dit. Des centaines de personnes ont rendu hommage samedi à Kiev à un jeune militant ukrainien, Roman Ratouchny, tué le 9 juin à l’âge de 24 ans, lors de combats dans l’Est et qui fut une figure du mouvement pro-européen du Maïdan en 2014.

    Ce mouvement avait conduit à la chute en 2014 du président prorusse Viktor Ianoukovitch après qu’il avait annoncé renoncer, sous la pression de Moscou, à la signature d’un accord d’association avec l’UE.

    Crimes de guerre

    L’Office fédéral de la police criminelle allemande (BKA) a indiqué samedi enquêter sur plusieurs centaines de potentiels crimes de guerre russes en Ukraine, précisant rechercher les responsables militaires et politiques de ces crimes.

    Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a accusé samedi la Russie de mettre le monde en danger de famine avec le blocage des exportations de céréales de l’Ukraine et les restrictions sur ses propres exportations.

    Borrell a dénoncé “le choix politique conscient de la Russie de +militariser+ les exportations de céréales et de les utiliser comme un outil de chantage contre quiconque s’oppose à son agression” en l’Ukraine.

    Les menaces sur la sécurité alimentaire seront au centre des discussions des ministres des Affaires étrangères de l’UE lundi à Luxembourg.

    Dizaines de milliers de morts

    Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit, certainement très lourd. Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales parlent de 15.000 à 20.000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, selon Kiev. Aucune statistique indépendante n’est disponible.

    Plus de sept millions d’Ukrainiens sont déplacés dans le pays, selon l’ONU. S’y ajoutent 7,4 millions qui ont fui à l’étranger, dont plus de la moitié en Pologne. Avant l’invasion russe, l’Ukraine comptait 37 millions d’habitants dans le territoire contrôlé par Kiev, amputé notamment de la Crimée annexée par Moscou en 2014.

    À voir également sur Le HuffPost: Guerre en Ukraine: Macron explique pourquoi il est à Kiev

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      Guerre en Ukraine: Garry Kasparov adresse un carton rouge à Macron

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 17 June, 2022 - 14:18 · 2 minutes

    Klaus Iohannis, Mario Draghi, Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le 16 juin à Kiev. Klaus Iohannis, Mario Draghi, Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le 16 juin à Kiev.

    GUERRE EN UKRAINE - L’ancien champion d’échecs Garry Kasparov a jugé ce vendredi 17 juin qu’ Emmanuel Macron se met “du mauvais côté de l’histoire” en “poussant” le président ukrainien à “céder des territoires” à la Russie . Il s’est exprimé en marge du salon VivaTech à Paris.

    “C’est une honte de voir le président de la France se mettre du mauvais côté de l’histoire en poussant le président Zelensky à céder des territoires à la Russie”, a déclaré Garry Kasparov , opposant notoire de Vladimir Poutine , à l’AFP.

    Garry Kasparov, qui a toujours la nationalité russe mais vit en exil, reprend ainsi une critique récurrente de responsables ukrainiens et de certains de leurs alliés, après l’appel du président français à ne pas céder à la “tentation” de “l’humiliation” envers la Russie.

    “Tout ce dont l’Ukraine a besoin, ce sont des armes”

    Le président Zelensky a affirmé jeudi que l’Ukraine avait “tourné la page” de cet épisode, aux côtés du président français, du chancelier allemand Olaf Scholz, du chef du gouvernement italien Mario Draghi et du président roumain Klaus Iohannis à Kiev.

    Le président français s’est pour sa part longuement expliqué depuis la capitale ukrainienne, soulignant que ses propos visaient le moment où la guerre serait finie et où il faudrait négocier une nouvelle architecture de sécurité en Europe. Les quatre dirigeants européens se sont en outre dit prêts à accorder “immédiatement” à l’Ukraine le statut de candidate à l’UE.

    D’une manière générale, Garry Kasparov a déploré le “manque de volonté politique” dans les pays européens ou aux États-Unis pour aider l’Ukraine à reconquérir les territoires perdus face à la Russie. “Tout ce dont l’Ukraine a besoin, ce sont des armes” a-t-il indiqué, jugeant insuffisants les efforts faits par les pays occidentaux en la matière.

    Garry Kasparov, qui s’est vu attribué fin mai par la Russie le titre infamant “d’agent de l’étranger”, comme l’ancien oligarque Mikhaïl Khodorkovski, intervient au salon des nouvelles technologies VivaTech en tant qu’“ambassadeur sur la sécurité” de la marque d’antivirus Avast.

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