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      26e anniversaire de l'expulsion de l'église Saint-Bernard

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Thursday, 18 August, 2022 - 10:10 · 2 minutes

    Les collectifs de sans-papiers appellent à marcher à Paris samedi 20 août à 15h à partir de la Porte de Clignancourt. Contre le racisme et contre le fascisme, il faut reprendre le chemin de St Bernard !

    Contre le racisme et contre le fascisme, il faut reprendre le chemin de St Bernard !

    C'était quelques semaines après le grand mouvement de grèves contre la réforme des retraites de décembre 1995.

    De février à août 1996, à Paris, des centaines d'étrangerEs « clandestins » sortent en pleine lumière, occupent des églises, des gymnases, un entrepôt de la SNCF pour obtenir leurs papiers.
    Ils et elles seront expulséEs violemment de l'église St Bernard par la police le 23 août 1996 mais celles et ceux qui se sont renomméEs « sans-papiers » viennent de lancer un mouvement de collectifs sur tout le territoire soutenu par des centaines de milliers de personnes.

    Quelques mois plus tard 150 000 personnes manifestent contre le projet de loi Debré, du nom du ministre de l'intérieur, qui veut durcir la loi contre l'immigration.
    En juin 1997 la défaite électorale de la droite conduira à la régularisation de plusieurs dizaines de milliers de sans-papiers.
    Et fin 1997, 50 000 manifestent à Strasbourg contre le congrès du Front National qui va connaître la plus grosse crise de son histoire.

    Nous savons toutes et tous que ce chemin n'est pas allé au bout. Ce qui se présentait alors comme la gauche a repris la logique de la droite refusant la régularisation globale des sans-papiers puis durcissant la chasse aux immigréEs. Comme elle a repris sa logique libérale de casse sociale.
    À terre mais pas mort le Front National a bénéficié de tous ces reculs et de la surenchère raciste pour se relever.

    Et nous voilà, 26 ans après, avec 89 députéEs fascistes à l'Assemblée, des inégalités qui ont augmenté et un pouvoir qui continue la surenchère raciste et sécuritaire. « Etrangers délinquants », « double peine », expulsion d'un imam, Darmanin construit l'autoroute du fascisme.

    Face à cela il faut reprendre le chemin de St Bernard, le chemin de la lutte pour l'égalité et pour la liberté !

    • Non à la double peine, justice pour touTEs !
    • Fermons les Centres de rétention, liberté pour touTEs !
    • Régularisation de touTEs les sans-papiers, égalité pour touTEs !
    • FrançaisEs-ImmigréEs, solidarité : même patron, même combat !

    📅 Samedi 20 août 2022 à 15h, Porte de Clignancourt

    À l'appel de la Marche des solidarités, la Coordination Sans-papiers 75, Droits devant, DAL .

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      Écologisation des totos, Totoïsation des écolos

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Wednesday, 17 August, 2022 - 09:00 · 4 minutes

    Cet article fait suite au week-end Écologies Vénéneuses qui a eu lieu du 10 au 12 juin au squat de la Baudrière. Il propose un constat sur les dernières années de contestation à travers un double regard sur le milieu autonome et le milieu écolo.

    Du 10 au 12 juin eu lieu le week-end Écologies Vénéneuses à la Baudrière, un squat anarcha-féministe, trans, pd et gouines à Montreuil. Ce week-end a réuni un ensemble de militantes issus de divers groupes : Cantine des Communardes, Gilets Jaunes de Montreuil, Désobéissance Écolo Paris, Saccage 2024, Zapatatistes, YFC , XR PEPPS , Zaclay, JAD Aubervilliers, ZAD Gonesse, Soulèvements de la Terre, La Chose, Zéro Chlordécone zéro poison, Vietnam Dioxine, Vérité et Justice pour Lamine Dieng...

    En conclusion de ce week-end, les discussions se sont rejointes autour d'une perspective politique à organiser : l'écologisation des totos et la totoïsation des écolos.

    Considérons l'année 2016 comme le début d'un nouveau cycle de contestation dans lequel nous sommes encore. C'est l'année du mouvement contre la loi travail, où le milieu autonome connaît un essor considérable, notamment en Île-de-France. Les activités du Mili (Mouvement inter-luttes indépendant) et de l' AFAPB (l'Action Antifasciste Paris-Banlieue) contribuent à la radicalisation d'une partie de la jeunesse lycéenne et étudiante. De nombreux groupes affinitaires autonomes se forment avec l'apparition du cortège de tête qui démocratisent la pratique du Black Bloc. Ces groupes développent une culture commune anticapitaliste lors de divers événements : assemblées, concerts, banquets, conférences, manifs sauvages, occupations, actions directes... Durant près de deux ans, des centaines d'autonomes foutent le zbeul quasi quotidiennement en contestation du système capitaliste.

    Qui se souvient du 11h Nation, de l'apéro chez Valls , des assemblées au CICP , des manifs en hommage à Rémy Fraisse et à Clément Méric, des actions en solidarité au collectif Justice pour Adama , à Théo et dans l'affaire du Quai de Valmy ? Qui se rappelle de Génération Ingouvernable contre la mascarade présidentielle de 2017 et du Front Social contre les ordonnances Macron ? Qui peut témoigner des événements de l' Interlude Interlutte et de l' Autonome Autonome , de la Commune libre de Tolbiac , des sans facs de Nanterre ou encore de la Brèche à l' EHESS , ainsi que du cortège de tête réunissant 1200 autonomes le 1 er mai 2018 ?

    Fin 2018, l'intensification de la répression et l'absence de renouvellement des pratiques eurent raison du milieu autonome. Quelques autonomes se retranchèrent dans des squats, d'autres participent à faire des ZAD partout, tandis que le reste cessa tout simplement de militer pour revenir à une vie « normale » ou connu une période de burn-out militant. Le mouvement des Gilets Jaunes marqua une relance de la pratique du Black Bloc mais avec les mêmes écueils que lors des deux années de contestation précédentes : virilisme, absence de tactique et de formation communes face à la répression.

    À partir de 2019, le mouvement climat se renforce, notamment avec l'importation de Youth for Climate et d'Extinction Rebellion en France, se distinguant par des modes d'action plus organisés et qui visent directement des institutions et des multinationales. Dès la première année d'actions, des franges radicales et anticapitalistes apparaissent dans YFC comme dans XR : occupation du centre commercial Italie 2 , occupation du siège de Black Rock , camp climat à la place Sainte-Marthe , sabotage des trottinettes... Mais depuis ces franges sont minorisées en leur sein et tendent à participer de façon complémentaire à d'autres formes de mobilisation, telles que les Soulèvements de la Terre . Parallèlement plusieurs ZAD voient le jour en Île-de-France, d'abord à Gonesse , puis aux jardins ouvriers d'Aubervilliers et sur le plateau de Saclay. A chaque fois, la mobilisation est très faible sur ces ZAD , qui finissent par être expulsées les unes après les autres, dont il ne reste que le camp de Zaclay . Dès lors le buzz autour des actions de désobéissance civile des écolos a fais son temps et n'intéresse guère plus les médias, alors que les flics ont compris comment les gérer sans craindre le moindre débordement.

    Maintenant, le milieu autonome et le milieu écolo connaissent les mêmes problématiques : entre-soi, adaptation de la répression aux pratiques de lutte, absence de perspective politique... Dans une telle configuration, ces deux milieux ont tout à gagner à se rencontrer et à composer ensemble pour les années qui viennent. Cet été le même constat a été fait lors d'une conférence organisée à Zadenvies réunissant des écolos, des autonomes et des antifascistes.

    A la rentrée prochaine, cette rencontre sera proposée à toutes celles et ceux qui veulent s'organiser au-delà de son milieu militant.

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      La voie grecque vers le fascisme (1936-1941, 1946-1974)

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Wednesday, 10 August, 2022 - 11:28 · 16 minutes

    Le 4 août 1936, Ioannis Metaxas s'octroie les pleins pouvoirs et instaure un régime nationaliste et autoritaire qui interroge la frontière entre dictature militaire et régime fasciste, et qui hantera le pays tout au long du siècle. De Metaxas aux colonels, que nous apprend l'histoire grecque du fascisme ?

    En février 2021, nous avons publié une brochure intitulée Origines et variantes du fascisme : Une analyse du fascisme historique , dans laquelle nous avons proposions une chronologie des processus de fascisation dans l'Italie et l'Allemagne de l'entre-deux-guerres. Chronologies depuis publiées sur notre site sous la forme de deux articles : L'avènement du fascisme en Italie (1914-1932) et Hitler et les cendres de Weimar (1919-1934) . Cet article, consacré à la fascisation de l'État grec sous Metaxas, les complète.

    Le spectre de Metaxas (1935-1974)

    Ioannis Metaxas était un monarchiste convaincu. Au tournant du siècle, après avoir intégré l'état-major de l'armée grecque, il prit la tête du mouvement de modernisation de cette dernière en s'inspirant de la discipline militaire allemande, pour laquelle il nourrissait une franche admiration. L'avènement du régime fasciste en Italie poussa Metaxas à fonder, en 1923, le Parti de la Libre Opinion, un mouvement d'extrême droite assez peu influant. En 1935, la restauration monarchique le fait Ministre de la guerre, avant de le faire Premier ministre l'année suivante.

    « Depuis le 4 août, la Grèce est devenue un État anticommuniste, un État antiparlementaire, un État totalitaire. Un État fondé sur ses paysans et ses travailleurs, et donc antiploutocratique. Il n'y a plus, bien sûr, de parti particulier pour gouverner. Ce parti, c'est l'ensemble du Peuple, à l'exception des communistes incorrigibles et des politiciens réactionnaires des vieux partis. »

    Ioannis Metaxas [ 1 ]

    L'auto-coup d'État intervient dans une situation économique et politique marquée par l'instabilité. Entre 1922 et 1936, la Grèce a connu sept tentatives de coup d'État, dont quatre réussies. Des putschs favorisés par un parlementarisme enrayé, ne parvenant pas à dégager de majorité pour gouverner. Le pays était également en proie à des révoltes agraires depuis le mois de mai 1936. Enfin, le Parti communiste grec ( KKE ), qui ne cessait de développer son l'influence, avait appelé à une grève générale le 5 août. L'action de Metaxas coupe l'herbe sous le pied de la contestation sociale et populaire : l'état d'urgence et la loi martiale sont décrétés, la constitution est suspendue, les grèves, les syndicats et les partis politiques (considérés comme responsables des divisions et de la déchéance de la nation) sont interdits, la censure est décrétée, près de 15 000 opposants sont arrêtés [ 2 ] , le gouvernement est congédié. Metaxas s'entoure d'hommes de confiance et annonce l'instauration d'un État anticommuniste, antiparlementaire et totalitaire. Le « ministre de l'Ordre public », Konstantinos Maniadakis, fabrique de toutes pièces un faux parti communiste et diffuse une fausse version de son journal, Rizospastis (Le Radical), afin d'accélérer la désintégration des structures du parti. Malgré ces mesures, le régime ne survivra pas à Metaxas : le 29 janvier 1941, après avoir résisté à l'invasion italienne pendant la Seconde guerre mondiale, et même occupé une partie de l'Albanie alors occupée par l'Italie, Metaxas s'éteint. Le pouvoir repasse au roi Georges II , jusqu'à l'invasion allemande au mois d'avril. Toutefois, le « régime du 4-Août » continuera de hanter l'histoire grecque, jusqu'à la dictature des colonels (1967-1974) et au-delà. Aujourd'hui encore, le processus de fascisation porté par la droite parlementaire ne saurait être comprise indépendamment de cette expérience metaxiste.

    Sans traiter la période post-metaxiste [ 3 ] , plusieurs faits méritent d'être mis en avant afin de se faire une idée sur la place du régime et de son souvenir dans l'histoire politique du pays après la Seconde guerre mondiale. En 1946, les autorités britanniques organisent des élections législatives et laissent les anciens collaborateurs et miliciens monarchistes se constituer en forces politiques – qui ne manquèrent pas de fonder leurs milices paramilitaires et de faire régner la terreur blanche dans les territoires auparavant contrôlés par l'armée de libération communiste grecque. Mis face au fait accompli, le KKE se retira de la course en appelant à l'abstention. Le Parlement et le gouvernement ainsi élus firent la part belle à l'extrême droite, aux collaborateurs et aux politiciens metaxistes mis à l'ombre par l'occupation. Rapidement, le régime se mit à contrôler les cartes électorales afin de traquer les abstentionnistes, considérés comme potentiels communistes et subversifs. Les hésitations du KKE à reprendre les armes conduisent à l'arrestation de la majorité de ses cadres, et de la plupart des anciens officiers de son armée de libération. En 1967, la dictature des colonels verra arriver au pouvoir des officiers de haut rang formés sous le régime de Metaxas, et fleurir les escadrons de la mort nostalgique de ce dernier. Un « parti du 4-Août », fondé en 1965, sera largement actif durant cette dictature.

    De quoi le metaxisme est-il le nom ? (1936-1938)

    On désigne par « metaxisme » l'idéologie du régime du 4-Août, et le régime lui-même par extension. À mi-chemin entre dictature militaire et régime fasciste, le metaxisme interroge la frontière entre ces deux modes de gouvernance capitaliste en temps de crise. Bien que Ioannis Metaxas ait fait preuve d'admiration à l'égard du régime de Benito Mussolini, ce dernier n'en représentait pas moins une menace pour lui – le projet expansionniste du fascisme italien, la refondation d'un nouvel empire romain, incluait la soumission d'Athènes à Rome. Le régime de Salazar, autre régime trop souvent relégué au second plan par la théorie antifasciste et dont nous aurons l'occasion de parler plus tard, fut sans doute l'inspiration principale du régime du 4-Août. Plus qu'une adaptation grecque du mussolinisme ou du nazisme, le metaxisme a pu être considéré comme une préfiguration du nationalisme et de l'étatisme franquistes [ 4 ] , et a pu être défini comme un « État autoritaire avec des penchants fascistes », une « expérience fasciste incomplète », ou encore un « régime autoritaire paternaliste » [ 5 ] . Et pour cause : il semble que le metaxisme fasse preuve d'une faiblesse théorique et idéologique qui interdise certains historiens et théoriciens du fascisme de le rattacher à cette famille politique. Ces qualificatifs s'ajoutent à ceux utilisés par Metaxas lui-même, cités plus haut, pour désigner le « Nouvel État » grec, dont il s'agit désormais d'étudier les particularités.

    Le régime du 4-Août a pour devise : « Pays, Loyauté, Famille et Religion ». Sa propagande présente Metaxas comme le « Premier Paysan », le « Premier Ouvrier » et le « Père de la Nation ». Sur le plan idéologique, le metaxisme se caractérise par son rejet du parlementarisme et du libéralisme politique, par son exaltation d'un nationalisme identitaire et religieux, et par son état d'exception permanent permettant la suppression de l'état de droit. Là où le mussolinisme promet le retour de l'empire romain et le nazisme l'empire de mille ans, le metaxisme puise dans la grandeur antique pour annoncer l'avènement d'un nouvel âge d'or pour la « race grecque », dont Metaxas se veut « Archigos » [ 6 ] chef » en grec). Cet idéal metaxiste, c'est la « Troisième Civilisation Hellénique » [ 7 ] , censée « synthétiser les valeurs païennes de l'ancienne Grèce, particulièrement celles de Sparte, avec les valeurs chrétiennes de l'empire médiéval de Byzance » [ 8 ] .

    Contrairement au mussolinisme et au nazisme, le metaxisme ne s'est appuyé sur aucun mouvement de masse pour accéder au pouvoir. Pour diffuser son idéologie au sein de la population et accroître son emprise sur la société grecque, le régime fonde en 1937 l'Organisation Nationale de la Jeunesse ( EON ), qui présente des traits typiquement fascistes, et dont l'hymne était par ailleurs une version grecque de l'hymne du parti fasciste italien. L' EON a vocation à rassembler en un seul corps les jeunes de tous les groupes sociaux et de toutes les classes. Les garçons y apprennent la discipline militaire, et les filles à devenir des mères. Le symbolisme est imprégné de fascisme : l'uniforme est noir, le salut est romain et l'emblème est un labrys, une double hache de la Crète minoenne. Le régime se dote également d'une police politique, l'Asfaleia, inspirée des méthodes d'Himmler.

    Le programme du 4-Août (1938-1941)

    Le programme du régime du 4-Août se présente comme autoritaire et solidariste. Metaxas a entrepris de refonder les rapports sociaux et d'étendre le contrôle de l'État sur la société et sur la vie quotidienne de la population. Ce contrôle s'est exercé sur l'économie, la politique, le langage et la culture. Pour comprendre ce phénomène, certaines mesures économiques et culturelles doivent être mises en avant. En 1939, par exemple, le régime commande une grammaire pour la langue vernaculaire, le grec démotique, définitivement formalisé en 1941 et qui deviendra la forme standard du grec moderne en 1976. Dans la sphère culturelle, on retient l'interdiction du mouvement rebetiko, jugé décadent et antinational, au profit de la musique folklorique traditionnelle. Plusieurs instruments, ainsi que des styles de jeu « à la manière orientale », ont été supprimés dans le but d'homogénéiser la culture grecque. Ce processus, qui n'est pas sans rappeler le mouvement völkisch en Allemagne, s'est accompagné d'une persécution des minorités ethniques et religieuses, déjà malmenées par la propagande nationaliste-identitaire du régime. Le metaxisme diffère néanmoins « radicalement » du national-socialisme sur le sujet de l'antisémitisme : en effet, le régime grec a rapidement interdit les groupes ultranationalistes antisémites, et censuré l'antisémitisme dans la presse. Plus généralement, il s'est opposé aux factions irrédentistes présentes dans le nord du pays, et a généralement cherché à freiner les velléités d'invasion en Asie mineure, se distinguant de la rhétorique et des campagnes expansionnistes typiques des régimes fascistes. Sur le plan diplomatique, enfin, la Grèce de Metaxas s'est immédiatement rapprochée de la France et de la Grande-Bretagne, et a fait preuve d'hostilité envers l'Allemagne nazie [ 9 ] et l'Italie fasciste, qui menaçait directement son intégrité territoriale.

    Du point de vue du programme économique et social du metaxisme, on retrouve un attachement typiquement fasciste au corporatisme. Certaines spécificités tendent toutefois à l'écarter de certaines caractéristiques fondamentales du mussolinisme : là où le second a imposé plusieurs réductions des salaires, le premier s'est démarqué par une politique « sociale », cherchant l'approbation populaire, marquée par une augmentation des salaires et l'instauration d'un revenu minimum, ou encore par la limitation de la durée de travail (instaurant la semaine de 5 jours et de 40h, avec deux semaines de congé), par l'amélioration des normes de sécurité au travail, l'instauration de prix minimums sur certains produits agricoles visant à améliorer le niveau de vie des paysans, ou encore la création d'une assurance chômage et d'un congé maternité. Ces mesures sont permises par la stabilisation du cours de la drachme, après une période de forte inflation, et s'accompagnent d'importants travaux publics (drainage, développement du chemin de fer, modernisation des routes et des télécommunications, création de la Fondation de la Radiodiffusion hellénique [ 10 ] , création des premiers parcs nationaux protégés aux monts Olympe et Parnasse). Toutefois, l'économie grecque connaît un ralentissement et une récession dès 1938, avec pour effet une explosion du chômage jusqu'ici résorbé. Pour certains historiens, cette récession marque le début de la mutation fasciste du régime [ 11 ] . Des mesures qui ne sont pas sans rappeler les aspects « plébéiens » des programmes fascistes ou pour le congé maternité, la fête vichyste des mères – toujours réduite à leur ventre et à leur « instinct maternel ». Certaines mesures « sociales » du metaxisme lui ont survécu, à l'instar de certaines constructions vichystes en France. En Grèce comme partout ailleurs, le fascisme a été une étape dans la modernisation de l'appareil d'État [ 12 ] .

    L'héritage du régime (1946-2021)

    Aucune épuration n'a été menée en Grèce au sortir de la Seconde guerre mondiale. L'ensemble des forces réactionnaires ont été recyclées, avec le soutien direct du pouvoir britannique, afin de mater l'insurrection communiste [ 13 ] . Après la guerre civile, dans les années 1950, la normalité du régime « semi-démocratique » grec consistait à emprisonner les résistants et à garantir l'impunité aux collaborateurs. La Grèce était alors revenue à la monarchie parlementaire. Le KKE , toujours interdit, participe à la fondation de l'Union de la gauche démocratique ( EDA , gauche modérée) en 1951. Les groupes d'extrême droite font pression sur la gauche et opèrent comme des squadristes pour briser les efforts de reconstruction et le progrès électoral de la formation. Au sein des forces armées, les éléments fascistes tiennent des postes clés. En 1963, le député de gauche Georges Lambrakis est assassiné par des groupes fascistes dans les rues de Thessalonique [ 14 ] . Une foule immense participe à ses obsèques : un cortège de 6km de long s'élance dans ce qui constitue alors une des plus grandes manifestations anti-gouvernementales de l'époque. Un accord conclu entre l' EDA et le gouvernement garantit la dimension pacifique du cortège, encadré par une importante présence policière. L'année suivante, l' EDA se rapproche du centre, qui parvient à obtenir la majorité avant d'être torpillé par les efforts du roi, en 1965.

    Le 12 avril 1967, le coup d'État des colonels vient conjurer une nouvelle défaite électorale annoncée. La junte est d'abord plus proche de la droite monarchiste que de l'extrême droite néofasciste, dont l'influence va grandir au fil du temps. En novembre 1973, alors que le régime amorce une phase dite de « libéralisation », la révolte des étudiantes et des étudiants de l'École Polytechnique d'Athènes est écrasée. Un char d'assaut enfonce les grilles du campus, et la répression se déchaîne, marquant un durcissement fascisant du régime, qui s'appuie de plus en plus sur ses éléments ultranationalistes. Mais en juillet 1974, la crise économique conduit la junte à réaliser un coup d'État dans le coup d'État pour se maintenir : à Chypre Dimitrios Ioannidis s'impose face à Georgios Papadopoulos, qu'il considère comme trop modéré, entraînant une intervention militaire turque. La débandade de l'armée grecque précipite la fin du régime, qui tombe le 24 juillet. La période de « transition démocratique », le Metapolitefsi, voit l'établissement d'un gouvernement par intérim, dit « gouvernement d'union nationale », dirigé par Konstantinos Karamanlís (ministre de l'Emploi en 1947 et Premier ministre en 1955). La monarchie est abolie, la République proclamée, le KKE autorisé, une nouvelle constitution est rédigée et, en 1975, les anciens dictateurs sont condamnés à la peine de mort pour haute trahison et mutinerie, commuée en prison à perpétuité.

    Le parti de Karamanlis, Nouvelle Démocratie ( ND ), gouverne le pays jusqu'en 1981, puis de 1989 à 1993, de 2004 à 2007, de 2012 à 2015, et a remporté les élections législatives en 2019. Dans les années 1990, des figures centrales de ND comme Antonis Samaras [ 15 ] se rapprochent du camp nationaliste, s'opposant à la reconnaissance de l'indépendance de la Macédoine du Nord, que la droite espérait pouvoir intégrer à l'État grec après la dissolution de la Yougoslavie. Plus récemment, en août 2019, le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis ( ND ) a aboli la loi interdisant aux forces de l'ordre d'intervenir dans les campus étudiants, instaurée du fait du souvenir traumatisant de l'intervention militaire de 1973 à l'École Polytechnique d'Athènes. Puis, en 2020, le gouvernement a ordonné l'interdiction et la répression des manifestations de commémoration. Ce même gouvernement a intensifié les campagnes de diffamation et de répression contre le quartier d'Exarcheia, espace central de la lutte politique et révolutionnaire dans la capitale. Enfin, en février 2021, le Parlement grec a voté une loi instaurant une police spéciale pour patrouiller dans les universités. On aurait donc tort de considérer que l'héritage du metaxisme et des juntes se cantonne aux formations néofascistes comme Aube Dorée, qui se revendique explicitement de la dictature des colonels et prône le retour de l'État antiparlementaire. Le metaxisme et la nostalgie des dictatures ont la peau dure, et les processus fascisants ne se cantonnent pas à l'extrême droite. Loin de là.


    [ 1 ] Journal de Metaxas, p. 553

    [ 2 ] Il est à souligner que la nature de la répression sous Metaxas semble relever davantage de la dictature militaire que du fascisme : plutôt que recourir à la peine de mort, le régime privilégie l'exil de ses opposants, ainsi que le bagne. Si bien que les forces politiques interdites ressurgiront à peine le dictateur décédé. Sous la dictature des colonels (1967-1974), les opposants étaient souvent envoyés dans des prisons agricoles où, dans certains cas, une année d'enfermement équivalait à deux. La filiation entre les deux modes de répression était assurée et assumée.

    [ 3 ] À ce propos, lire Dimitris Antoniou et Eleni Kouki, « Making the Junta Fascist : Anti-Dictatorial Struggle, the Colonels, and the Statues of Ioannis Metaxas », Journal of Modern Greek Studies , 35 (2), p.451-480

    [ 4 ] Le franquisme, le salazarisme et les formes dictatoriales post-metaxistes (régime des colonels) interrogent la notion de « transition démocratique » (Metapolitefsi en Grèce), dont les antifascistes doivent apprendre à faire une critique radicale et sans concession. Mais, une fois encore, nous aurons l'occasion d'y consacrer quelques lignes.

    [ 5 ] Harry Cliadakis, Fascism in Greece : The Metaxas Dictatorship 1936-1941 , Verlag Franz Philipp Rutzen, 2014

    [ 6 ] Si le roi d'Italie s'efface devant Mussolini et le nazisme concurrence le catholicisme par sa mythologie germanique, le régime de Metaxas reste résolument attaché à la monarchie et au roi, ce dernier étant le pilier de l'unité nationale. La charge symbolique derrière la figure de l'Archigos n'est donc pas strictement la même que celle derrière le Duce ou le Führer.

    [ 7 ] Christophe Chalas, « L'instrumentalisation du passé en Grèce dans la mobilisation de la jeunesse par le régime du 4 août : octobre 1940-avril 1941 », Cahiers balkaniques , 41, p.271-300

    [ 8 ] Richard Clogg, A Concise History of Greece , 1992

    [ 9 ] Pourtant source d'inspiration de Metaxas pendant un temps.

    [ 10 ] Actuel groupe audiovisuel public.

    [ 11 ] John R. Lampe et Constantin Iordachi, Battling over the Balkans : Historiographical Questions and Controversies , Central European University Press, 10 septembre 2020

    [ 12 ] Nous y reviendrons dans une brochure intitulée Le Fascisme n'est pas un gros mot .

    [ 13 ] Joëlle Fontaine, De la résistance à la guerre civile en Grèce (1941-1946) , 2012

    [ 14 ] Lire Z de Vassilis Vassilikos (1966)) ou voir le film Z de Costa-Gavras (1969).

    [ 15 ] Ministre des Finances pour quelques mois en 1989, des Affaires étrangères en 1990-1992, de la Culture pour quelques mois en 2009 et Premier ministre entre 2012 et 2015.

    Cet article a été rédigé par le Groupe Révolutionnaire Charlatan

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    Mail : contact_grc@protonmail.com

    Vous pouvez également retrouver l'article sur notre site au lien suivant : https://lacharlatanerie.wordpress.com/la-voie-grecque-vers-le-fascisme/

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      [Radio] Retour sur l'action de la CGT-HPE

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Saturday, 6 August, 2022 - 08:00

    Dans cette émission de Vive la sociale - FPP 106.3 FM - nous aurons un long échange avec Claude Levi, animateur syndical des luttes dans le secteur de la propreté et notamment dans l'hôtellerie. Bonne écoute !

    Retour sur l'action de la CGT - HPE

    Dans cet entretien, Claude Lévy, longtemps cheville ouvrière de la CGT - HPE , dresse un tableau de la situation de la sous-traitance dans l'hôtellerie et des activités de son syndicat. Sont également abordés ses démêlés avec l'union syndicale CGT du commerce parisienne et les brimades qu'il a dû subir, ainsi que Tiziri Kandi, ces dernières années. L'entretien se termine sur un tour d'horizon des perspectives du syndicat CGT - HPE et des projets de Claude et Tiziri.
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      Martial Pa'nucci en live à Paris (avec le « mouvement Ras-le-bol » section France)

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Friday, 5 August, 2022 - 15:45 · 1 minute

    Événement de soutien au mouvement Ras-le-bol ce dimanche à la CNT

    L'activité qui se déroulera ce Dimanche 07/08/2022 à Paris à la CNT (33 rue des Vignoles, 20 e Paris, Métro) est à la fois

    • un concert de MARTIAL PA ' NUCCI en soutien au mouvement RAS - LE - BOL Congo, qui lancera ce jour-là sa campagne de sensibilisation, de revendication et de mobilisation dénommée #RendezNousNosDroits ;
    • mais aussi une mobilisation de la diaspora congolaise et africaine autour de la situation politique en République du Congo et des enjeux de la FrançAfrique sur le continent africain.

    L'on aura comme activités :

    1. Projection du film Se taire ou mourir du réalisateur congolais Aunel Arneth (16h - 16h55)
    2. Une discussion sur la situation politique au Congo et les enjeux de la FrançAfrique / puis lancement de la campagne #RendezNousNosDroits (17h - 18h)
    3. Un repas (18h15 - 19h15)
    4. L'intervention musicale de l'artiste invité Chériff BaKala (19h20 - 19h40)
    5. La prestation de Martial Pa'nucci (19h50 - 21h40)

    Entrée : Prix Libre (en tenant compte du soutien à apporter au mouvement RAS - LE - BOL )

    ** Mouvement Ras Le Bol :
    Créé en décembre 2014 à Brazzaville par des artistes, des étudiants et quelques jeunes assoiffés de justice sociale, RAS - LE - BOL est un mouvement social non violent, militant pour le le respect des droits humains, l'éveil des consciences et la fin de la dictature au #Congo (République du Congo)...

    Événement FB : https://www.facebook.com/events/750369562835275
    Page officielle de Martial Pa'Nucci : https://www.facebook.com/martialpanucci2

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      Une réponse enthousiaste à “La Joie Armée Noire”

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Friday, 5 August, 2022 - 11:00 · 7 minutes

    Ce texte réagit à la publication de “La joie armée noire”, un texte d'anarchistes insurrectionnel.le.s noir.e.s qui réfléchissent à la situation et aux potentialités insurrectionnelles noires après les manifestations et émeutes liées à la mort de George Floyd à partir de 2020.

    photo : un enfant noir lance un projectile lors d'une manifestation. La photographie est en noir et blanc, elle est détourée pour apparaître devant un cercle rouge sur fond jaune. On peut lire le titre de l'ouvrage : "La Joie Armée Noire. Quelques notes sur une théorie noire de l'anarchisme insurrectionnel." Ainsi qu'une citation : "Nous devons devenir ingouvernables. Les communes noires doivent naître de l'insurrection noire..."
    Publié par le collectif Haters Cafe , ce texte réagit à la publication de “ La joie armée noire ”, un texte d'anarchistes insurrectionnel.le.s noir.e.s qui réfléchissent à la situation et aux potentialités insurrectionnelles noires après les manifestations et émeutes liées à la mort de George Floyd à partir de 2020 aux États-Unis. Tous les liens ont été ajoutés par moi pour référence . Merci à toutes celleux qui ont participé à cette traduction et plus particulièrement Iantila.
    Introduction de Haters Cafe : On vous présente ici une réponse qui nous a été envoyée par e-mail, l'auteur.rice nous demandant de la publier sur notre site. On n'a vu aucune raison de ne pas le faire, parce qu'on espère voir davantage d'engagements critiques (qui ne doivent pas toujours être positifs !) à l'égard de La joie armée noire . Bien entendu, nous tenons à souligner que ce texte ne correspond pas nécessairement aux opinions du “collectif haters”, que nous ne sommes pas les auteur.rice.s et que nous avons pas l'intention de parler au nom de l'auteur.

    j'ai lu “La joie armée noire” et j'en suis sorti stimulé.e. j'ai ressenti comme une ouverture. c'était excitant et honnêtement un peu désordonné mais je respecte beaucoup l'attitude. quelques points forts :

    “s'il vous plaît, fermez-la à propos de la France.” — ptdr

    “Sur ce qu'on appelle “l'entraide” — cette section toute entière était d'la balle

    “Il est clair que l'anarchisme existe en tant que scène plutôt qu'en tant que mouvement révolutionnaire lorsqu'il existe de multiples projets "anarchistes" à majorité blanche dans des villes à majorité racisée.”

    “Nous ne saurions trop insister sur le fait que les anarchistes et les révolutionnaires noir.e.s doivent aborder les questions critiques de la stratégie révolutionnaire dans les années à venir.”

    ici, je veux répondre à votre invitation à l'engagement critique afin de pousser la théorie insurrectionnelle/révolutionnaire noire hors de l'amérique du nord pour creuser plus profondément et aller plus loin. s'il vous plaît, pardonnez-moi — ou pas, putain ! — de pas m'attarder sur tout ce avec quoi je suis d'accord ou n'ai pas grand-chose à ajouter en ce moment.


    une des choses que fait “La joie armée noire” qui m'a enthousiasmé est de reprendre les meilleures parties de la longue tradition de répondre à la “gauche” babtou [ cracker ], en exposant qu'iels n'ont rien à faire avec elle, tout en indiquant simultanément de nouvelles directions à construire. cela montre comment la critique peut être une activité extrêmement productive, et des gestes comme ceux-ci ont souvent fait partie des nombreux longs chemins et des errances que les révolutionnaires noir.e.s ont pris dans le développement des mouvements anti-oppression.

    je pense qu'une partie de ce processus implique… l'internationalisation, l'adoption d'une perspective globale. vous avez probablement compris, mais je veux être clair.e et net.te pour les lecteur.rice.s : le problème des scènes anarchistes qui puisent leur inspiration en europe n'est pas tant qu'elles importent des stratégies et des tactiques d'ailleurs, mais qu'elles refusent d'apprendre de nous . (tellement inspirées par les gilets jaunes et autres qu'iels négligent allègrement les marches contre l'immigration, les recoupements fascistes [ 1 ] , etc etc) rappelons que “nous” ne signifie pas seulement “l'histoire insurrectionnelle noire dans ce pays” mais l'histoire insurrectionnelle noire dans le monde entier . vous avez raison de citer la Palestine, le Rojava, l'amérique centrale et l'amérique du sud comme des endroits dont nous pouvons apprendre beaucoup. mais j'ai le sentiment que ces endroits sont considérés comme des sites importants de la “solidarité” internationale parce que les activistes blanc.he.s ont choisi de les voir comme ça (et en grande partie de manière symbolique plutôt que matérielle). Iels n'ont pas accordé cet “honneur” à la majeure partie du monde. Iels n'ont pas été inspiré.e.s par les vagues de soulèvements urbains contre le néocolonialisme qui ont balayé l'Afrique tout au long de la pandémie de COVID -19. Iels ne se tourneront pas vers le Pacifique Sud pour reconnaître les camarades qui se battent pour libérer la Papouasie occidentale et la Kanaky. Iels ne savent pas ou ne se soucient pas de savoir que nos gens retournent des voitures de police en Gwadloup ou en Kòrsou. iels cherchent la france au lieu d'Ayiti. nous n'avons pas à suivre ce même chemin.

    votre essai prend une véritable énergie de déclaration de guerre au moment où on arrive à “La perspective de la violence révolutionnaire”, et c'est bien. j'espère que vous prendrez le temps de vous intéresser à l'histoire de la guérilla révolutionnaire, afin qu'on puisse réellement gagner lorsque les choses commenceront à chauffer. lorsqu'on accorde la place qui leur revient dans l'histoire à l' Armée de Libération Noire [ BLA ] et à ses vétérans (dont certain.e.s sont encore parmi nous), nous devons également nous rappeler qu'iels ont combattu aux côtés de leurs contemporain.e.s au Zimbabwe, au Mozambique, en Guinée-Bissau, en Érythrée et en Azanie ; iels ont appris des Tupamaros en uruguay et de l' OGFPI en iran ; iels ont fait peur aux mêmes fachos de l'otan que la Fraction Armée Rouge en allemagne ; iels ont exproprié les mêmes richesses que le M- KA au danemark. Nous pouvons et devons apprendre des luttes armées à Cuba, au Vietnam et ailleurs, sans pour autant imiter leur politique ou leur structure en bloc.

    en fin de compte, une insurrection est un début. le déclenchement d'un soulèvement marque une rupture avec le statu quo ; la persistance d'un soulèvement offre la possibilité de transformer une insurrection en une révolution. ce qui maintiendra les feux allumés, ce sont les stratégies qui permettent aux Noir.e.s nouvellement politisés par leur situation de participer en tenant compte de leurs capacités et de leurs désirs ; les tactiques qui donnent aux Noir.e.s qui ont vu des rébellions échouer auparavant de bonnes raisons de croire que cette fois-ci sera différente ; et l'agitation qui rappelle à toustes pourquoi on n'a aucunement l'intention de revenir à la normale.

    nous devrions comprendre que l'histoire militaire et les études des (contre)insurrections ne sont pas l'apanage des fascistes de la “guerre contre le terrorisme” et des blanc.he.s répugnant.e.s qui espèrent faire revivre les jours de gloire de la conquête coloniale. nous devrions comprendre que, quel que soit le degré de préparation que nous pensons avoir, nous devrons élaborer des plans pour continuer la lutte lorsque des gens seront capturés, torturés, déportés ou assassinés de manière inattendue. nous devrions comprendre que si les luttes des colonisé.e.s non-Noir.e.s peuvent souvent converger avec les nôtres, elles ne sont pas les mêmes que les nôtres, et que toutes les alliances que nous formons devraient être dissoutes si elles se transforment en vieilles hiérarchies. d'ailleurs, nous devrions comprendre que l'“alliance” [ allyship ] consiste autant à établir des relations avec des Noir.e.s dans des circonstances très différentes des nôtres qu'à traiter avec des blanc.he.s et d'autres non-Noir.e.s qui sont censés être “de notre côté”.

    je ne veux pas m'éterniser, alors je vais mettre un terme à ma réponse. gardez à l'esprit que la guerre sociale n'est pas une métaphore : si vous intensifiez, vous pouvez vous attendre à la même chose de la part de vos ennemi.e.s déclaré.e.s et de vos faux allié.e.s. c'est la leçon que les forces libératrices ont apprise à leurs dépens dans les luttes révolutionnaires passées, et la sinistre réalité à laquelle de nombreux.ses praticien.ne.s de la guérilla révolutionnaire sont confrontés dans leurs propres campagnes aujourd'hui. la situation à l'horizon semble meilleure pour les révolutionnaires du monde entier si nous nous attelons à notre tâche en tenant compte des leçons de celleux qui ont combattu avant nous, où qu'iels soient aujourd'hui.

    comme l'écrivait la BLA à l'époque : “ LE PLUS TÔT C' EST COMMENC É, LE PLUS TÔT TERMIN É !” [ THE SOONER BEGUN , THE SOONER DONE ! ]


    [ 1 ] au sein des GJ

    (d'ailleurs, certaines des personnalités à l'origine de Ill Will sont des personnes racisé.e.s non-noires [nb “poc”]. iels ne sont peut-être pas blanc.he.s, mais iles pensent en blanc.he, et il ne fait aucun doute que des clowns noirs les cosignent aussi. méfiez-vous de ces types, “anarchistes” ou autres…)

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      Nous ne ferons rien pour freiner le réchauffement climatique si nous ne faisons rien pour freiner les pandémies

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Thursday, 4 August, 2022 - 09:41 · 9 minutes

    Petits questionnements sur “les grands dénis” du moment, et appel à la gauche de se reprendre sur le sujet Covid

    Cet été, nous avons assisté bouche bée, en pleine canicule et mise en lumière du réchauffement climatique, au pire : des cyclistes, dont certains présumés infectés au covid, qui roulent, parfois malades, en plein cagnard. Des voix se sont-elles élevées pour dénoncer :

    • le fait qu'on laisse ces personnes faire du sport avec une maladie aux diverses conséquences cardiovasculaire, dans des conditions mettant en danger leur santé et leur vie ?
    • le fait qu'on continue ces grands raouts sportifs, à l'instar des JO , des championnats de foot au qatar en stades climatisés, représentants indignes de la surconsommation et de la production effrénée de carbone, et des pires conditions de travail ?

    Non. On a balancé des tonnes d'eau sur le goudron noir des routes de France pour rafraîchir les cyclistes, en pleine sécheresse historique, et alors même que l'eau est une denrée de plus en plus rare (et qu'il va falloir changer nos pratiques). Mais bordel ! C'est la honte. “Et que la fête continue…”

    Il va falloir réfléchir aux points communs de ce duo que l'on voit régulièrement surgir, au fil des évènements : le réchauffement climatique et la crise pandémique.

    Les points communs

    Plusieurs éléments sont frappants :

    • le déni, dans les deux cas. On parle bien du réchauffement climatique et de la pandémie comme d'une réalité. Malgré tout, pour les deux, des mesures efficaces sont éjectées avant même d'avoir été étudiées. Il faut réellement avoir l'urgence chevillée au corps pour prendre des mesures, parfois d'ailleurs trop tardives, absurdes et peu efficaces car faites dans la précipitation. Le déni de la science également : on laisse de côté les publications scientifiques pour se reposer sur nos croyances : dans le cas du covid, ce sera par exemple la non prise en compte du covid long ou de la multiplication des accidents cardiovasculaires post covid. Dans le cas du réchauffement, ce sera mettre de côté les mesures réellement efficaces (et restrictives), et se répéter une petite fable de type conte de fées, imaginant un progrès technique venant nous sauver… un jour. Et en attendant on laisse Bernard Arnault dépenser 16000 t de CO2 par an pour ses aller-retour en jet privé.
    • Ce sont les deux thématiques pour lesquelles notre gouvernement (par le biais de Mr Braun) a annoncé clairement qu'il allait “falloir vivre avec”, actant par cette simple phrase qu'ils n'allaient rien tenter de réellement efficace, et qu'on allait juste accepter de baisser notre espérance et qualité de vie.
    • Au niveau politique, les deux sujets sont traités non pour leur fond, mais comme “objets de récupération de voix”. De tous bords, nous voyons avec horreur les partis politiques : soit invisibiliser le sujet, soit d'un coup s'emparer de la question et se rapprocher de l'autre bord de l'échiquier politique, tels des poulets sans tête affolés. Nous avons ainsi dû subir, concernant le covid, la drague honteuse des antivax de la part de LFI (qui les a rapprochés du RN ), et pour l'environnement, la récupération ridicule du sujet par Macron entre les deux tours (ça n'a pas duré longtemps, d'ailleurs).
    • Pour ces deux thématiques, le business du sport est plus important que les vies humaines : pour le covid, en pleine crise des hôpitaux en Italie, on maintient le match à Lyon, permettant au virus d'arriver en masse sur le territoire encore plus vite que prévu. Pour le réchauffement, l'exemple du tour de France et du déversement de tonnes d'eau sur les routes est suffisamment parlant, mais à vrai dire, ceux-ci sont tellement nombreux qu'il n'est sans doute pas utile de tous les citer.
    • Certains pensent que le réchauffement climatique nous emmènera dans une “ère de pandémies”, car les virus passeront plus facilement d'une espèce à une autre, car les espèces vont devoir fuir leurs écosystèmes initiaux, qui ne sont plus adaptés.
    • Notons enfin que le manque d'imagination sur ces sujets, globalement, est flagrant. Notamment chez nos artistes “chevaucheurs de tigre”, ou nos acteurs du sport et de la culture. Que ce soit les gros festivals de musique type Hellfest, les salons (Angoulême), etc : si on ne les force pas, ils ne font rien (à l'exception notable et bienvenue cette année, du festival “Ouest hurlant”). Pour éviter des clusters de covid, ou pour limiter les déplacements et la consommation de carbone, il est évident qu'il faudrait plutôt multiplier les petits événements à taille humaine, et y mettre des mesures sanitaires. Le but n'est pas d'empêcher la pratique du sport ni la pratique culturelle, bien sûr : mais quel intérêt, supérieur à la défense de l'environnement et de la santé (et la vie humaine !), fait qu'on maintient “tels quels” ces gros événements surdimensionnés et capitalistes ? Est-on vraiment dans l'impossibilité d'imaginer le sport, la musique... autrement que dans ces grands raouts qui obligent à tant de déplacements, de consommation et gaspillage, ainsi que de rassemblements de masse humaine ?

    La réaction des personnes du monde de la culture face à la crise covid est là encore révélatrice : “Danser encore”, dira HK les saltimbanks. Mais oui, dansons pendant que le monde crève de chaud la gueule ouverte et qu'on sacrifie inutilement les plus fragiles, crachons sur les 150 000 morts directs de la pandémie, piétinons toutes les valeurs humanistes qui ont fait de nous société (et que nous continuons à défendre hypocritement) : cela nous évite d'avoir à supporter la moindre frustration.

    Des différences cependant

    Pourtant, il est considéré comme normal par à peu près tout le monde, dans une conversation, de s'inquiéter vivement du réchauffement climatique, d'assurer qu'il va falloir faire des efforts importants, de demander des politiques qu'ils s'emparent du sujet. Par contre, avec le covid, TABOU . Il ne faut pas demander aux gens de porter un FFP2 pour protéger leurs citoyens. On nous traite de trouillard, on virilise. Quand vous évoquez l'aération des lieux clos dans les écoles et les masques au-dessus d'un certain seuil épidémique, on ricane. Pire, le dernier protocole sanitaire ne prévoit plus de tests. Alors même que 40 000 personnes décèdent par an, que d'autres sont handicapées par la maladie, qu'on découvre des séquelles cumulatives sur les organes, qu'on voit les vagues être de plus en plus rapprochées et les retentissements sur tout le système de santé (que ce soit pour la prise en charge de ces malades ou tout simplement l'absence de travailleurs, en covid aigu ou long). Que l'on voit le Monkeypox arriver, et les mêmes éléments de langage se mettre en place (lorsqu'il y en a, puisque la tendance est à invisibiliser les épidémies), sans aucune réaction.

    Le but n'est pas, bien entendu, de mettre en concurrence ces deux sujets. Plutôt de mettre en lumière qu'il faut parfois savoir demander des mesures difficiles, impopulaires, pour enfin agir ; ne pas se contenter de pirouettes, et cesser de flatter les bas instinct du “profitons maintenant, tant pis pour les suivants”. bref, devenir adultes, responsables.

    Questions aux militants et à la gauche écologiste

    Cela nous emmène à la grande question à poser à tous les sympathisants de la lutte écologiste, notamment : Expliquez-nous comment des personnes qui luttent contre le réchauffement climatique peuvent-elles espérer la moindre action restrictive en termes de consommation énergétique, alors qu'elles-mêmes parfois (ou la population française en général) est incapable de mettre un masque en lieux clos pendant 10 minutes, tels qu'en pharmacie, bureau de vote ou supermarchés, ou un peu plus longuement dans les transports en commun (alors qu'il peut sauver directement des personnes en empêchant la moindre contamination) ? Comment peut-on imaginer que les gens vont s'imposer les contraintes énormes nécessaires pour cette lutte climatique, alors que la moindre petite contrariété telle que le masque, ou ouvrir des fenêtres, leur est insupportable ?

    Au niveau de la gauche de parti, comment les députés LFI , censés être porteurs de ces demandes environnementales (cf leur programme), peuvent-ils concilier un tel déni pandémique avec leurs visions écologiques ?

    Comment peut-on rester mutique face à une pandémie, alors que l'on sait que le réchauffement climatique va en amener de plus en plus, déplorer la sixième grande extinction des espèces (-60% des vertébrés sur l'ensemble des forêts européennes en 40 ans, dont un tiers d'oiseaux en moins) sans constater que le phénomène touche désormais, déjà, l'humanité ?

    Comment peut-on soutenir le principe de précaution pour l'environnement, alors qu'on le dénie totalement lorsqu'il est question de nos propres enfants et de leurs multiples contaminations covid à l'école ?

    Comment peut-on accepter sans souci la ségrégation des plus vulnérables, contraints eux, encore, à l'isolement face au covid en roue libre ?
    L'absence de réaction face à la décision de laisser les plus fragiles se faire infecter dans l'endroit où ils devraient être protégés — l'hôpital — laissera des traces. Ce silence est coupable. Même les associations de malades sont peu voire pas du tout réactives (à l'exception de celles qui concernent les immunodéprimés peut-être. Et encore, aucun procès pour inaction n'est en cours par exemple).

    Nous voulons des réponses. Nous avons notamment interrogé les élus, par des lettres ouvertes aux députés, par des mails et questions sur les réseaux sociaux, nous avons réagi en les voyant s'activer uniquement pour flatter leur partie d'électorat antivax. Nous n'avons jamais eu la moindre réponse étayée. Nous posons la même question à la population, aux militants, aux organisations de soignants, aux syndicats enseignants, aux compagnons de luttes, aux amis, aux personnes avec qui nous pensions partager des idéaux communs (de solidarité notamment). La réponse en général, se résume à un haussement d'épaules. Une mobilisation à ce sujet leur semble impensable.

    Le déni prend sa forme, ici, la plus malsaine : le mutisme. Dans le cas des députés, on imagine bien le raisonnement enfantin : “Si je dis rien, on pourra pas me gronder, d'abord”. “Je ne me ferai pas d'ennemis en demandant masques, aération et vaccination, je veux pas fâcher mes copains”. Et avec ahurissement et frayeur, nous nous rendons compte que ce sont des enfants gâtés qui portent le message progressiste en France en matière d'environnement et de santé publique.

    Vous pouvez retrouver les infos sur le collectif Winslow pour la Santé Publique sur Twitter (et Facebook bientôt)

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      Bureau de Désertion de l'Emploi : la brochure

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Thursday, 4 August, 2022 - 08:00 · 4 minutes

    Le très officiel Bureau de Désertion de l'Emploi est né du constat qu'on manque d'outils pratiques sur la sortie de l'emploi. Tu trouveras dans cette brochure des conseils par rapport à l'administration (allocs, chomage etc.) mais aussi des conseils de débrouille (récup, entraide etc.). Bonne lecture !

    Le très officiel Bureau de Désertion de l'Emploi est né du constat qu'on manque d'outils pratiques sur la sortie de l'emploi. Tu trouveras dans cette brochure des conseils par rapport à l'administration (allocs, chomage etc.) mais aussi des conseils de débrouille (récup, entraide etc.). Bonne lecture !

    Le très officiel Bureau de Désertion de l'Emploi est né du constat qu'on manque d'outils pratiques sur la sortie de l'emploi. Le principe de l'emploi n'est pas très critiqué en général, même dans le milieu militant de gauche radicale. C'est souvent vu comme un truc personnel et privé au contraire du capitalisme qui lui est ouvertement critiqué. Pourtant, de la critique du travail en théorie, il y en a en veux-tu en voilà ! Mais après avoir lu Bullshit Job de David Graeber, Boulots de merde de Julien Brygo et Olivier Cyran, Manifeste contre le travail du groupe Crisis ... eh ben on est pas très avancé pour sortir concrètement de l'emploi dans nos vies ! Ou plutôt sortir l'emploi de nos vies une bonne fois pour toutes ! Même l'emploi « alternatif » hein ! C'est bon quoi, les boulots ultra précaires dans l'associatif avec aucun respect du code du travail et une abnégation forcée, ça va 5min et c'est vraiment pas satisfaisant ! Pareil pour le piège de l'Économie Sociale et Solidaire qui n'est qu'une forme d'économie capitaliste sauce dem (qui vise à donner une valeur marchande à la solidarité et l'écologie et vide ces valeurs de leur radicalité en les pliant aux exigences économiques) ou encore l'auto-entrepreneuriat sauce bio qu'on veut nous imposer (exploite toi toi-même quoi !).

    En vrai, on est tout plein à se démerder pour échapper le plus possible ou totalement au monde du travail. C'est pas simple et on part pas tou.te.s sur un même pied d'égalité. Selon nos origines sociales, notre santé, notre classe et race sociale, notre âge, notre situation administrative, notre genre, nos capacités etc on peut plus ou moins se le permettre. L'emploi occupe une place centrale dans notre société, cela ne se résume pas à la question économique avec le salaire comme moyen de subsistance (dans notre société, travailler pour gagner de l'argent est vu comme le seul moyen de subvenir à ses besoins). L'emploi a aussi une fonction sociale (pour certain·es le travail est le seul moment en contact avec d'autres personnes) ou d'utilité sociale (même dans une société individualiste, le besoin de se sentir utile et donner un sens à sa vie reste important) qui apporte une forme de « sécurité » en échange du temps qu'on lui donne. Sortir de l'emploi, c'est dépasser certaines peurs (la peur de ne plus avoir de logement, de ne pas manger à sa faim, de se retrouver isolé·e, de s'ennuyer ...) et la pression sociale.

    À l'heure actuelle, suite aux mesures mises en place au nom du covid, de plus en plus de gens remettent en question le travail et son utilité, son sens dans une société capitaliste, individualiste et oppressive, occasionnant des démissions massives . On assiste carrément à des appels à déserter, certes de professions au statut social élevé comme les ingénieureuses d'AgroParisTech. Aujourd'hui, le gouvernement parle de 15h de travail hebdomadaire pour les allocataires du RSA , cette idée bien libérale n'est pas récente et était déjà dénoncée en 1998 par le collectif CARGO . Les choses bougent en ce moment et après 1 an et demi de travail (sic), nous sommes heureux.ses de vous présenter la brochure du Bureau de Désertion de l'Emploi !

    En effet, en attendant qu'on arrive à s'organiser collectivement pour pouvoir subvenir à nos besoins hors du champ marchand, faut bien qu'on trouve des solutions. On verra dans cette brochure comment se débrouiller face à l'administration (dans la partie 1). Après tout cela n'est pas sans contre-partie. Puisque l'État n'est qu'une machine à organiser l'exploitation du peuple par les détenteurs du capital qui ont logiquement érigé le travail comme valeur, il nous met la pression via les institutions de gestion des pauvres. On va voir comment on peut se dépatouiller avec ces institutions pour leur faire cracher les miettes de leur système pourri qu'on a pas choisi et auquel on ne veut plus participer. Et quand même les miettes ne nous veulent pas, on verra comment on peut s'entraider pour que la question de la survie matérielle et économique ne soit plus qu'une question individuelle mais aussi collective (partie 2).

    Alors, que tu aies besoin de ton temps et ton énergie pour militer, aider tes proches, faire ce qui te plaît vraiment et/ou simplement prendre le temps de vivre et que tu te demandes comment faire concrètement, économiquement, cette brochure est pour toi ! Et si tu ne peux pas quitter ton emploi, ne vois pas cette brochure comme une provocation et ne te rends pas malade pour lui en travaillant toujours plus, toujours plus vite. Tu peux tirer au flan, saboter, si possible... et ne pas te tuer au travail, car le travail tue. En attendant et pour se libérer du temps pour pousser vers ça, on s'organise, on s'entraide... Y'a que la solidarité qui nous sauvera.

    PDF - 1.8 Mo
    La brochure page par page

    PDF - 2 Mo
    La brochure en cahier

    la brochure est aussi disponible en ligne sur le site du Bureau de Désertion de l'Emploi

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      Rencontre publique « C'est quoi le colonialisme aujourd'hui ? »

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Wednesday, 3 August, 2022 - 08:00 · 1 minute

    À l'occasion de la sortie du livre « C'est quoi le colonialisme aujourd'hui ? », la FASTI et les éditions Syllepse organisent une rencontre publique le samedi 17 septembre 2021.

    Le colonialisme n'est pas mort. Il se conjugue au présent à travers une logique bien ancrée dans l'histoire et revêt différentes formes partout dans le monde. Ce livre propose des éléments pour comprendre, dénoncer et lutter contre le colonialisme d'aujourd'hui à travers des exemples concrets, des luttes actuelles, des analyses et des ressources documentaires.

    Venez en débattre avec nous !

    Samedi 17 septembre 2021 de 14h30 à 17h30 à la Mairie du 20 e arrondissement de Paris (salle des fêtes). Entrée libre !

    Au programme

    • 14h45 - 15h00 Introduction aux débats « Pourquoi parler de colonialisme aujourd'hui ? » par la Fasti
    • 15h00 - 16h00 Table ronde pour un « État des lieux de l'anticolonialisme aujourd'hui : enjeux, forces et limites »
      Avec la Fasti et les auteur-rice-s de la postface : Ludivine Bantigny, historienne et militante, Jean-Louis Marziani du syndicat Solidaires Val de Marne et Riwadi Saïdi de l'association Survie.
    • 16h15 - 17h30 Table ronde autour de « Luttes anticoloniales et décoloniales actuelles par les militant-e-s concerné-e-s »
      Avec un-e représentant-e du collectif Zéro chlordécone zéro poison (sous réserve), un-e représentant-e de la lutte contre le projet Eacop de Total en Tanzanie et Ouganda, un-e militant-e pour l'indépendance de la Kanaky (Nouvelle Calédonie) et Bchira Ben Nia, militante de la Marche des solidarités et de la Coordination des Sans-Papiers Paris.

    Pour avoir plus d'infos sur le livre et les pré-commandes, c'est ici : https://www.fasti.org/Sortie-prochaine-du-livre-C-est-quoi-le-colonialisme-aujourd-hui-aux-editions

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