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      Encore une foirade gouvernementale : limiter le porno en fonction de l’âge

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 24 February, 2023 - 08:13 · 6 minutes

    Horreur et consternation : nous sommes en 2023 et les mineurs peuvent, encore et toujours, accéder sans difficulté à des sites pornographiques sur internet. Vite, vite, il FAUT faire quelque chose !

    Car oui, le constat ne souffre aucune remise en question : les enfants, dès leur plus jeune âge, sont livrés à eux-mêmes sur les intertubes les plus glauques et vont, inévitablement, tomber sur les pires vidéos possibles, depuis les politiciens vendant dans des mouvements électoraux lascifs le corps de leurs administrés pour un peu plus de pouvoir, des scènes de stupre et de luxure les plus brutes impliquant de grosses administrations dépensant des milliards pour des projets ridicules jusqu’aux images de boucheries guerrières subventionnées par les différentes alliances politico-capitalistiques, en passant (bien sûr) par des gens qui s’emboîtent plus ou moins joyeusement les uns dans les autres ; c’est surtout ces dernières qui déclenchent chez nos élus et nos ministres des petits mouvements spasmodiques de ces mains qui écrivent les textes de lois.

    Voilà donc nos autorités gouvernementales voulant absolument bander leurs gros muscles législatifs : pour Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique, 2023 devra être l’année où le porno a enfin été interdit aux mineurs français ! On va voir ce qu’on va voir ! Sapristi ! Lancez les légions de Rambolégaux sur les sites interlopes pour en débusquer les mineurs ! Sus ! Etc.

    Immédiatement se pose la question du procédé – forcément technique, légal, avec d’habiles tubulures chromées, des textes turgescents et des décrets amoureusement concoctés – qui va permettre d’enfin restreindre l’accès des vidéos sulfureuses aux seules personnes majeures.

    De nombreuses pistes ont été étudiées : imposer l’enregistrement d’une carte bancaire ou donner son numéro de carte d’identité ou de passeport, voire demander le secours d’une intelligence artificielle capable de reconnaître à votre visage si vous êtes ou non majeur – ce qui, au passage, est particulièrement cocasse lorsqu’on voit le nombre de soi-disant mineurs non accompagnés sur le territoire tendant à prouver ou bien que déterminer la majorité est quelque chose d’éminemment complexe ou qu’on se moque du visage de pas mal de contribuables et justiciables français…

    Manque de bol et péniblerie insistante de la réalité au crépi duquel les fesses administratives se sont un peu trop frottées : tous ces précédents moyens techniques ont largement prouvé leur inefficacité.

    Heureusement, le ministricule et ses sbires ont – ENFIN ! – trouvé la parade : l’internaute prouve son identité à une entité administrative très propre sur elle, bien sous tout rapport, et qui a en plus le bon goût de ne pas se servir des données collectées pour de néfastes projets. Ensuite, l’internaute, confronté à un site réclamant une preuve de majorité, peut alors rediriger ce site vers l’administration en question à laquelle le site fait totalement confiance, cela va de soi.

    Dans ce schéma, l’identité réelle de l’internaute n’est pas divulguée par l’autorité administrative et le site est dans les clous : l’internaute est rassuré, le site respecte la loi, l’administration a fait son travail, c’est du Win-Win comme on dit chez McKinsey et tout le monde repart joyeux mater des vidéos salées sans plus aucun risque.

    Sauf que, patatras, tout ceci est bien évidemment franco-français et sera contournable en trois minutes chrono : non seulement l’internaute lambda pourra mettre en place différentes techniques gratuites (typiquement, un VPN ) qui rendront le procédé parfaitement nul et non avenu, mais en plus tout ceci a déjà été tenté par d’autres pays pour, à chaque fois, se heurter à des échecs aussi cuisants que rigolos.

    Ainsi et pour prendre un exemple près de chez nous, rappelons que la même idée avait germé dans l’esprit qu’on a connu plus pragmatique de nos voisins britanniques : en 2017, le Royaume-Uni prévenait , avec les mêmes fanfaronnades qu’on observe actuellement côté français, qu’on allait enfin – ENFIN ! – obliger les sites pornos à vérifier l’âge des visiteurs.

    Le procédé fut proprement voté puis mis en place en mai 2019 , là encore à grands renforts d’annonces médiatiques, de prises de parole décidées et d’explications subtiles sur le mode “il fallait le faire, voilà c’est fait, l’État a le dernier mot, non mais alors”.

    Et puis en octobre de la même année, même pas six mois plus tard, le même Royaume-Uni, dans un petit prout humide, a mis complètement fin à toute idée de vérifier l’âge des internautes.

    Depuis 2019, aucun rapport, aucune analyse de l’échec ne furent ni demandés ni transmis aux autorités françaises qui ont de toute façon toute l’ampleur intellectuelle et le courage nécessaire pour réitérer les mêmes âneries à grands frais pour obtenir exactement le même échec à plus ou moins long terme : sapristi de superzut, il semble bien que répondre de façon technique à un problème sociétal ne permet pas de résoudre le problème sociétal !

    Le principe est toujours le même et les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce sont donc les mêmes échecs qu’on répète pour occuper la galerie.

    Tout part de ce fameux constat : les enfants sont donc sont livrés à eux-mêmes sur internet. Il faut penser aux enfants, voyons. Il faut !

    Car oui, il faut penser aux enfants, avant tout, et surtout pas, jamais, aux parents. Au contraire des parents qu’il ne faut surtout pas évoquer dans l’équation car, par définition, ces derniers sont majeurs et, surtout, dotés du droit de vote, les enfants sont toujours l’enjeu de l’attention des autorités.

    Le rôle des parents, le nécessaire besoin d’autorité parentale, celle qui impose justement des limites aux enfants, à commencer sur leur consommation de bande-passante, sur les contenus, sur l’importance de la qualité de ceux-ci, de tout cela il n’est absolument pas question. Apparemment, les enfants existent désormais dans une sphère différente de celle de leurs parents : cette dernière, cantonnée à la consommation et la production d’éléments taxables par l’administration, n’est en rien connexe avec celle des enfants qu’il convient de remplir et limiter au moyen de technologies plus ou moins foireuses, de règles et de lois mal boutiquées et de bureaucraties toujours plus envahissantes.

    Les parents n’étant plus que des mammifères mous parfaitement oubliables, les enfants deviennent pupilles de l’administration responsable de leur inculquer ce qu’il faut, de poser des barrières (peut-être) et des principes (éventuellement). Pour les affidés des ministricules en charge de ces questions, c’est du reste parfaitement clair : “L’accès au porno, c’est la responsabilité des éditeurs” et puis c’est tout.

    Le résultat de décennies de déresponsabilisation complète des parents est décidément particulièrement intéressant à regarder. D’un côté, on se retrouve avec des enfants n’ayant plus que des tuteurs légaux et des administrations attachées, et de l’autre, des parents qui ne sont plus que des gamins avec des droits.

    Franche réussite.

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      Quand le méchant capitalisme enrichit les salariés

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 21 February, 2023 - 07:46 · 5 minutes

    Décidément, il ne fait pas bon en France être salarié de grandes entreprises capitalistes : comme tous les syndicalistes, les collectivistes et les fines épées de la NUPES le répètent, ces groupes ne sont que les repaires de patrons exploiteurs et y travailler revient à s’asservir à des cadences infernales pour des salaires de misère. L’horreur, quasiment la lutte des classes !

    Et puis dans le monde réel, on apprend que certaines entreprises distribuent des primes exceptionnelles à leurs salariés : c’est en tout cas ce que va faire Hermès , l’entreprise de luxe française, qui accorde ainsi – toute honte bue – une prime de 4000 euros à tous ses salariés suite à une année 2022 particulièrement bonne.

    Ici, on doit clairement soupçonner une manœuvre particulièrement méchante du patronat pour faire croire qu’une entreprise qui engrange des bénéfices pourrait en distribuer une partie à ses salariés, ce qui est évidemment un mensonge antimarxiste éhonté et qui doit donc être combattu avec la plus grande fermeté. Nous attendrons donc que les fact-checkers fassent leur travail de débusquage de l’évidente combine louche que cache cette distribution d’argent qui ne peut être honnête puisqu’elle ne vient pas de l’État, enfin voyons !

    Cependant, il y a pire : et comme dans ce monde il n’y a pas de coïncidences mais seulement des complots ourdis de mains de maître, on doit immédiatement considérer que le cartel des Capitalistes à Haut de Forme Mangeurs d’Enfants Communistes a encore frappé puisqu’ on apprend aussi , éberlué, que les salariés de la Redoute vont eux aussi encaisser un très solide chèque cette année.

    Pas de doute, ces salauds de capitalistes veulent semer la richesse et la confusion dans les rangs du salariat ! C’est immonde !

    En effet, en 2014 et alors que l’entreprise de distribution montrait de grandes difficultés à surmonter la crise qui s’emparait alors de ce secteur, un millier de ses salariés avaient accepté d’investir dans la relance de leur entreprise, au moment de la vente par son propriétaire d’alors, Kering, à deux de ses dirigeants (Éric Courteille et Nathalie Balla). L’investissement minimum de l’époque était de l’ordre d’une centaine d’euros, mais avec le capital ainsi levé auprès des salariés, l’entreprise a pu se redresser au point que sa valeur actuelle dépasse maintenant le milliard d’euros : à présent rachetée par les Galeries Lafayette en décembre dernier, c’est une jolie culbute financière qui attend ceux qui ont participé à la première levée de fonds puisqu’ils vont se partager 100 millions d’euros, soit autour de 100.000 euros chacun en moyenne en fonction de la mise de départ.

    Pour une mise modeste, voilà qui est réjouissant un enrichissement scandaleux d’actionnaire sur le dos des salariés et qui mérite immédiatement une nouvelle loi ou, au moins, une furieuse taxe pour calmer tout ce petit monde de capitalistes débridés, ne trouvez-vous pas ?

    En pratique, ces deux petites nouvelles réconfortantes montrent plusieurs choses.

    D’une part, lorsque les individus sont directement confrontés à des choix d’investissement dans des domaines où ils participent directement, leurs choix ne sont pas forcément les moins éclairés : eh oui, si, de façon évidente, tout le monde ne peut pas s’improviser gestionnaire de fonds, tout le monde peut, de temps en temps, mettre une petite somme d’argent (ici, on parle de 100€) dans l’une ou l’autre entreprise dont on connaît les performances, la structure, les perspectives et les produits.

    On s’étonne que ce qui semble assez pratique et simple dans ce cas là soit refusé, poings fermés, par une grande partie des salariés lorsqu’il s’agit de se constituer un patrimoine de retraite et ce malgré les évidences déjà rappelées dans ces colonnes : la capitalisation bat systématiquement la répartition et permet de partir en retraite ou plus tôt, ou avec une meilleure pension, ou les deux que ce que permet un système par répartition à bout de souffle et sujet au petit théâtre pathétique parlementaire, à toutes les bidouilles gouvernementales et à tous les jeux de pouvoirs malsains auxquels on assiste actuellement.

    Ceci montre aussi l’absolue nécessité de la création de richesse, qu’elle soit au travers de chaînes de distribution comme la Redoute ou par le luxe comme Hermès, et dans tant d’autres domaines : cette richesse aboutit effectivement à de la redistribution quantifiable au niveau des salariés, c’est-à-dire tout l’inverse de la redistribution étatique faite de coupons, de tickets et autres chèques-bidules et aides-machins dont l’aspect symbolique n’échappe plus qu’aux élites complètement coupées de la réalité. L’État, incapable de créer de la richesse, ne redistribue jamais que l’argent pillé à droite ou à gauche, ce qui se traduit surtout par une égale répartition de la misère.

    Plus à propos, cela montre surtout que sans cette création richesse, il n’y a tout simplement rien à redistribuer ensuite. C’est bête d’évidence mais l’écrire et le répéter semble nécessaire tant les gouvernements qui se succèdent ne distribuent essentiellement que de la dette, accumulée maintenant à hauteur de 3000 milliards d’euros, un chiffre tellement énorme qu’il n’a plus aucune signification pour un individu lambda autre que l’assurance maintenant inévitable d’une ruine future de tout ce système.

    Malgré ces constats, l’État s’acharne pourtant à piller les entreprises, au travers de taxes et de lois toujours plus stupides votées par des parlementaires à l’idéologie calcifiée depuis plus d’un siècle sur des notions dépassées et inopérantes.

    Ces deux exemples sont pratiques car saillants mais il en existe des paquets d’autres, dans ces milliers de PME qui reproduisent les mêmes mécanismes, à leur échelle et plus discrètement, en dépit des monceaux de barrières et de lois toxiques que l’État s’emploie à pondre à rythme toujours plus soutenu.

    Heureusement, aucun de ces exemples, saillants ou non, ne sera utilisé par un parlementaire afin d’améliorer le sort des entreprises et des salariés français, au contraire même.

    C’est d’ailleurs pour cela que ce pays est foutu.

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      Maintenant, il va falloir du courage

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 17 February, 2023 - 12:00 · 5 minutes

    Il faut du courage pour avoir une opinion différente car celle-ci entraîne une singularisation pas toujours agréable, loin s’en faut. Or, de ce point de vue, les années qui viennent de passer auront indubitablement marqué nombre d’individus de traces que le temps aura beaucoup de mal à effacer.

    Une fois la poussière retombée, l’écume des jours passée, une fois qu’on commence à distinguer ceux qui ont justement fait preuve de courage à bon escient de ceux qui se sont aplatis ou pire, de ceux qui ont été les porte-voix des mouvements les plus grégaires et les plus agressifs, il faut pas mal de courage pour ne pas sombrer dans la facilité de distribution des bons et des mauvais points, de ne pas crier « je vous l’avais bien dit » voire « c’est bien fait ! »

    En toute occasion, il faut beaucoup de courage pour admettre s’être trompé et accepter toutes les conséquences de ses décisions parfois hasardeuses. Penser différemment, émettre des opinions contraires ou différentes de celles de la majorité, c’est non seulement multiplier les occasions de faire une erreur mais aussi celles d’être ridiculisé.

    On pourra par exemple prendre le cas assez éclairant de Scott Adams, un cartooniste assez célèbre en Amérique pour avoir notamment montré les tactiques employées avec succès par Donald Trump afin de quasiment piloter l’agenda des médias, et qui s’était montré particulièrement favorable à la vaccination contre le covid au point de se moquer de ses interlocuteurs les plus prudents ayant refusé les vaccins proposés. Récemment, dans une vidéo qui a eu beaucoup de couverture sur les réseaux sociaux, il a ainsi reconnu que ceux qui ont hésité et se sont tenus à l’écart de ces injections expérimentales ont probablement fait le bon choix :

    Pour le dessinateur, les opposants à cette expérimentation mondiale ont fait un choix simple : en doutant systématiquement de la parole officielle réputée pour n’être ni fiable ni bienveillante en moyenne, ils ont mis toutes les chances de leur côté.

    On pourra objecter au passage qu’en réalité, ceux qui n’ont pas participé à cette opération n’ont pas simplement eu de la chance mais qu’ils ont plus simplement suivi leur instinct ou noté l’illogisme des informations poussées par les autorités ; certains n’ont pas participé tout simplement parce qu’ils ont compris que la coercition ouverte ou larvée était fondamentalement mauvaise, un viol de leur conscience ou de leurs principes.

    Et à aucun moment, le courage n’a été du côté de ceux qui ont simplement suivi le groupe : compte tenu de la campagne médiatique sans précédent contre les refuspiks , de l’ostracisation active et de la rétorsion à l’encontre de ceux qui doutaient, l’acceptation passive de la pression sociale n’était pas le choix courageux.

    Et il va en falloir du courage pour admettre qu’on a un peu trop aimé ce système où l’on a joué au  héros devant Neflix à bouffer des chips, sans trop se fouler, sans respecter l’aventure très rocailleuse du doute, du recul devant ce qui apparaît être une expérimentation maintenant délétère. Il va falloir une grosse dose de courage pour admettre que la plupart des gens se sont précipités pour être sauvés par l’État d’un virus qui ne les tuait pas autant qu’il les a empêché de s’amuser, d’aller au cinéma ou de voyager…

    Maintenant et malgré l’amoncellement d’éléments qui ne laissent plus aucun doute, il va falloir un courage hors pair pour admettre qu’injecter ce produit douteux, quasiment de force, à toute la population sans distinction était une erreur dramatique : malheureusement, le déni est encore plus facile, plus douillet (et le sera pour un moment encore).

    Ce déni empêche pourtant de comprendre ce qui constitue à la fois des failles dans les raisonnements et les attitudes de certains, d’appréhender les mécanismes mis en place qui ont permis de contraindre autant de monde à se laisser injecter un produit hasardeux. Ce déni, aussi confortable soit-il actuellement, coûtera de plus en plus cher.

    Et à mesure que le coût grandira, il va falloir du courage pour comprendre l’ampleur des dégâts faits aux corps, aux âmes et aux institutions.

    Aux corps, avec les effets secondaires que seuls les plus obtus peuvent encore nier et qui vont continuer à toucher des millions d’humains dans les prochains mois et les prochaines années.

    Aux âmes, dans la corruption des raisonnements, dans la mauvaise foi et maintenant dans ce déni des faits voire le refus de la moindre empathie pour ceux qui ont été blessés par ces bricolages thérapeutiques mal boutiqués et surtout dans l’ostracisation qu’on a fait très inutilement subir à certains (et qui continue pour une part d’entre eux, alors même que plus aucune autre raison que bassement politique ne subsiste).

    Aux institutions enfin, dans la façon dont elles ont toutes été utilisées et se sont naturellement et bien sagement rangées derrière la coercition et avec les oppresseurs, et souvent en contradiction parfaite avec l’objet de leur existence même. La sauvegarde des droits fondamentaux, leur raison d’être, a été non seulement bafouée mais encouragée par chacune de ces institutions qui ont fièrement fait le jeu des gouvernants.

    Oh, il va en falloir, du courage, pour admettre que le « plus jamais ça » que certains braillaient à tue-tête en évoquant les horreurs de la Seconde Guerre mondiale (ces fameuses heures sombres) ont malgré tout recommencé à se produire, que les mécanismes qui ont mené au pire ont pointé de nouveau leur nez et que beaucoup ont été – et pour certains, sont encore – du mauvais côté de la roue, à la pousser dans la direction la plus néfaste.

    Il va falloir du courage pour que ceux qui ont été roulés l’admettent non pour les autres, mais surtout pour eux-mêmes afin de faire le travail nécessaire de correction qui s’impose pour éviter de répéter les mêmes erreurs.

    Ce n’est vraiment pas gagné. L’erreur est souvent confortable (au moins temporairement), surtout lorsqu’elle est commise en groupe et encore plus lorsqu’elle est poussée par l’État, ce grand agent de déresponsabilisation.

    Oui, souhaitons qu’après le temps de la peur vienne celui du courage.

    Car sans ce courage nécessaire pour regarder les choses en face, viendra inévitablement celui de la colère.

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      L’État macronien, en même temps, veut refaire du nucléaire avec votre argent

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 15 February, 2023 - 12:00 · 5 minutes

    Rappelez-vous, c’était il y a quelques années : en tant que citoyen français, vous pouviez quasiment faire ce que vous vouliez de vos finances après les indispensables ponctions fiscales et sociales qui permettaient au pays de disposer d’un système social que le monde entier nous enviait (sans nous copier, pas fou). Mais ça, c’était il y a quelques années…

    En effet, grâce aux gouvernements Macron , finies les affres de la responsabilité citoyenne : rapidement, la liberté financière fut contenue, régulée, découpée en petits morceaux faciles à digérer dans les bedaines parlementaires et bientôt, le citoyen français n’eut plus besoin de se soucier de ce qu’il devait faire de son argent.

    Il était temps : las d’avoir à réfléchir et prendre ses responsabilités , travaillé au corps depuis des décennies dès sa plus tendre enfance par les doux discours marxisants et léninifiants, le peuple français délégua enfin toutes les tâches importantes à ses éminents gouvernants qui se chargèrent alors de tout prendre en charge (moyennant une petite commission et 3000 milliards de dettes, hein, sachons vivre).

    À partir de là, les décisions empreintes d’une imparable logique, de pertinence subtile et d’une analyse inouïe du sens de l’Histoire se sont enchaînées avec brio dans le pays.

    C’est ainsi qu’il fut décidé, assez calmement, que c’en serait définitivement terminé de la production électrique nucléaire française. C’était dit, écrit, répété : fini l’atome cradingue qui ne rejette pas de CO 2 , place aux éoliennes dégueulasses et au gaz russe sordide qui pollue pour le remplacer. Quelques réacteurs furent donc fermés. Les gouvernants s’en félicitèrent bruyamment, la presse aussi. Une loi fut votée pour que d’autres réacteurs soient à leur tour abandonnés dans les prochaines années.

    Tout était bel et bon.

    Puis, toujours avec sa logique imparable, sa pertinence subtile, son sens inné de l’Histoire, l’élite décida qu’il était temps de faire un petit demi-tour bien ferme .

    Et alors que la loi de Programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit toujours la fermeture de 12 réacteurs supplémentaires d’ici 2035, le frétillant chef de l’État pirouettise sa politique et propose à présent – toujours sans toucher à cette loi – de flécher l’épargne des Français pour financer le développement de nouveaux réacteurs nucléaires. Si ce « En-Même-Temps » ne touchait pas ainsi au sublime, on croirait presque que c’est du n’importe quoi en boîte.

    Concrètement, il semble donc décidé en hauts lieux que le Français, très moyennement capable de gérer ses finances, va voir son épargne délicatement poussée ( à coups de pelle dans la nuque par des incitations fiscales ciblées, par exemple) vers une nouvelle vague de financement de l’énergie nucléaire en France, celle-là même dont on entend réduire l’importance, qui n’est pas verte et qui tue des ours polaires quand on ne s’intéresse pas à sa démographie.

    On apprend ainsi que les 375 milliards d’euros (à fin 2022) d’épargne des 55 millions de Français qui possèdent un Livret A pourraient ainsi servir à financer de nouveaux réacteurs pour EDF (avec un coût total un peu inférieur à 60 milliards d’euros).

    Or, si l’on peut bien sûr se réjouir de voir le gouvernement prendre la mesure de l’importance d’une stratégie énergétique de long terme, on doit cependant s’inquiéter des nouvelles tubulures fiscales chromées qu’il va déployer pour la mettre en place et ce d’autant plus lorsqu’on voit les cadors qui proposent cette stratégie, leur historique général et leur capacité à tenir leurs engagements précédents, et ce sans même parler du fait que les fonds étaient jusqu’à présent consacrés au logement social : on imagine sans mal la poussée d’urticaire de certaines égéries écolo-socialo-branchouilles lorsqu’elles apprendront la mise en place de ce tour de passe-passe : moins de social, plus de nucléaire, ça va roucouler chez les gauchistes…

    En outre, peut-on écarter l’idée que ce qui est encore actuellement présenté comme des idées et des incitations ne va pas devenir rapidement des obligations et des contraintes clairement établies dans un avenir proche, à mesure que la situation du pays va devenir plus tendue ?

    Du reste, il serait probablement plus aisé pour l’État de dégager les marges de manœuvre financières pour s’investir dans ces plans stratégiques si, d’un autre côté, il ne s’employait pas méticuleusement à saboter toute création de richesse. L’avalanche de décisions consternantes des 40 dernières années (l’arrêt du nucléaire n’étant que la décision la plus symptomatique du niveau d’abrutissement et de veulerie atteint au sommet du pouvoir) ainsi que le tabassage systématique et de plus en plus compulsif des créateurs d’emplois et de richesses dans le pays n’ont aidé en rien.

    Clairement, cette espèce de volte-face des dirigeants au pied du mur manque cruellement de l’indispensable remise en question des méthodes et pratiques mafieuses de l’État jacobin et indique plutôt une forme de panique non avouée qui ne présage absolument rien de bon. Alors certes, il est souhaitable de relancer l’investissement dans le nucléaire, mais la façon et le timing diabolique avec lesquels le gouvernement actuel procède imposent une extrême prudence…

    La semaine qui vient de s’écouler n’est pas très différente des précédentes et illustre finalement très bien la tendance générale du pouvoir actuel à resserrer son emprise sur tout ce qui concerne le citoyen français, notamment ses finances qu’il conviendra de pousser dans les bonnes directions : dans l’œil de l’État macronien, ce citoyen n’est définitivement pas assez intelligent pour comprendre sa situation et n’est pas plus capable de connaître les investissements qu’il doit faire pour s’assurer un avenir meilleur.

    L’élite qui est au pouvoir (parce que c’est l’élite, voyons, et parce qu’elle mérite ce pouvoir, pardi !) sait ce qui est bon pour ce citoyen, mammifère mou et vraiment pas fin, perdu dans une vie que cette élite sait médiocre et ballotée par des événements qu’elle seule est capable d’anticiper voire de provoquer.

    Il est dès lors normal qu’elle censure , qu’elle impose, qu’elle « flèche » et qu’elle décide pour vous. Et au vu de son historique, de son passif aussi puissant qu’édifiant, comment en douter ?


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      Arbitraire macronien : les tentatives de censure de la ministre de la Culture

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 13 February, 2023 - 09:16 · 5 minutes

    Alors que la réforme des retraites déclenche une opposition de plus en plus farouche que Macron et sa clique ne pensaient pas devoir affronter, la nervosité gouvernementale grimpe à mesure que les langues se délient sur les plateaux télé et que les “éléments de langage” officiels ne passent plus sans critique sur certaines chaînes. Zut et zut, voilà qu’il va falloir composer avec des gens pas tous d’accord avec Jupiter !

    Et cette opposition s’est illustrée dans la présence, notamment sur certaines chaînes de la TNT, d’intervenants clairement opposés aux points de vue gouvernementaux à différents sujets, depuis la gestion de la pandémie jusqu’à l’actuel débat parlementaire sur la réforme des retraites en passant par les chroniques et commentaires sur différentes affaires judiciaires qui éclaboussent (régulièrement) le petit monde macronien.

    Cette opposition est devenue virulente très récemment lors d’une émission d’Hanouna, le 16 janvier dernier, dans laquelle l’animateur étrillait l’audiovisuel public en dénonçant un budget de près de 4 milliards d’euros pour une qualité discutable, et appelait à le privatiser intégralement. L’horreur, quasiment l’ultranéolibéralisme sans frein ni loi !

    C’en était probablement trop pour l’actuelle ministre de la Culture, une certaine Rima Abdul-Malak dont l’existence n’a été confirmée qu’assez récemment, qui s’est empressée de faire connaître son point de vue lors d’une émission tenue commodément sur un média de révérence du service public : pour elle – et c’est très simple – on ne peut conserver son droit d’émettre qu’à partir du moment où on ne fait pas trop dans la critique acide.

    Eh oui, pour les petits rigolos qui croyaient que la France était un pays où les “droits de l’Homme” s’appliquaient encore, le réveil est quelque peu rude : non, vous n’avez pas le droit de dire ou d’émettre ce que vous voulez. La liberté d’expression, comme absolument tout le reste en France, doit être sévèrement encadrée et ce, d’autant plus si vous commencez à utiliser niaisement cette liberté pour critiquer vertement l’emploi des fonds publics ou pour remettre en cause le discours officiel.

    Pour l’actuelle ministricule – et comme pour beaucoup d’autres politiciens actuellement en poste, du reste – la libre-expression n’est pas un droit, mais bien un privilège. Privilège qui pourrait donc être résilié ad nutum par le pouvoir en place en prétextant (admirez la beauté de l’argument !) un “manque de pluralité” depuis un plateau radiophonique pourtant réputé pour ses débats et intervenants hémiplégiques soigneusement choisis dans les 50 nuances de rouges, de pourpres et de carmins d’une gauche germanopratine caricaturale d’entre-soi et certainement pas plurielle.

    Sans grande surprise, les explications de la ministre n’ont guère convaincu les intéressés : Hanouna a facétieusement rappelé qu’en 2025, date à laquelle les fréquences attribuées à CNews et C8 – chaîne où il officie – pourraient ne pas être renouvelées par l’État, l’actuelle ministre pourrait ne plus être en poste. De la même façon, Pascal Praud n’a pas goûté les arguments de la ministre et a même accusé Léa Salamé, le passe-plat de la ministre au service public, d’être complice de l’opération menée par Abdul-Malak pour préparer les esprits au prochain refus de renouvellement. Bock-Côté, de son côté , s’est fendu d’une tribune dans Le Figaro pour dénoncer la tentative de musèlement de la ministre au profit de cette “idéologie diversitaire” , ce pluralisme à sens unique où seul le discours d’extrême-centre est autorisé.

    Signalons enfin Christine Kelly , ex-membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui rappelle que les décisions de l’autorité compétente en la matière sont, normalement, réalisées en indépendance totale du ministère, ce que les déclarations de la Ministre semblent remettre en cause.

    Soyons lucides : il est particulièrement amusant de voir certains se réveiller en 2023 devant ce qui était apparent depuis plusieurs années pour ceux qui se sont donné la peine de regarder la réalité en face. L’épisode particulièrement douloureux et dramatique de la gestion pandémique a largement illustré l’absence réelle de toute possibilité d’un débat serein, scientifique et argumenté dans les médias, et C8 comme CNews ne s’en sont pas mieux sorties à l’époque que les autres chaînes, publiques ou privées.

    Cela fait en réalité plusieurs années que le débat démocratique n’existe plus en France, et que la fameuse pluralité d’opinions et de points de vue n’existe plus sur à peu près aucun plateau télé, aucune émission radio ou quasiment aucune tribune journalistique. Parfois, il y a quelques résurgences, quelques épisodes où un intervenant va, subitement et inconsciemment sans doute, sortir une opinion parfaitement contraire à la doxa officielle, plombant l’ambiance et aboutissant à des journalistes à la bouche bée qui font ensuite des mèmes rigolos sur les intertubes. L’émission suivante, l’impétrant n’est d’ailleurs pas réinvité.

    En réalité, toute la société française s’est maintenant accommodée d’un discours quasi-unique et de débats sur les détails, à la marge et surtout pas en profondeur : le moindre écart à cette marge est immédiatement taxé, sans la moindre nuance, de complotisme , de discours fasciste , d’ extrême-droite (ou ultradroite , n’hésitons pas). Les intervenants qui ont émis une opinion différente ont dérapé , le doute ou leurs questionnements les propulse dans les antivax , les pro-Poutine ou les ultralibéraux , autant de termes qu’on voudra aussi infâmants que possible.

    Dans cette ambiance délétère maintenant bien installée, toute opposition clairement exprimée, voire – pire que tout – argumentée sera non seulement combattue avec absolument tous les procédés rhétoriques les plus vils (depuis l’ ad hominem jusqu’à l’insulte pure et simple en passant par l’homme de paille ou les diversions plus ou moins grossières) mais elle sera surtout cachée, tue et effectivement censurée par action et par omission dès que cela sera possible.

    En exprimant ainsi ces menaces même pas voilées à l’encontre de groupes privés, la ministricule Rima Abdul-Malak ne fait en réalité qu’entériner un état de fait déjà bien présent dans le pays. On ne pourra que s’étonner de l’incohérence de la même ministre qui, il y a quelques semaines, s’exprimait sur les dangers de la Cancel culture .

    Manifestement, certaines opinions semblent importantes à étouffer, mais d’autres peuvent revendiquer l’application et la protection de la loi… Bienvenue dans la confusion générale et dans l’arbitraire macronien.

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      ChatGPT, le wokisme à portée des caniches numériques

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 10 February, 2023 - 12:00 · 6 minutes

    Décidément, depuis le 30 novembre dernier, date à laquelle le produit a été proposé pour tous, la « révolution » ChatGPT chamboule le paysage informatique en donnant une petite idée de l’état des lieux de l’intelligence artificielle et du paysage sociétal en remettant en cause certaines habitudes pourtant bien ancrées…

    ChatGPT, évoqué récemment dans ces colonnes , c’est ce moteur conversationnel basé sur un gros modèle de langage ( Large Language Model ) dont l’entraînement a été réalisé avec des millions de documents en ligne, et qui est capable de générer du texte de manière fluide et naturelle à même de simuler une conversation humaine convaincante.

    Dès sa sortie, l’outil d’intelligence artificielle avait défrayé la chronique et voyait son nombre d’utilisateurs augmenter rapidement à tel point qu’il est à présent utilisé par plus de cent millions d’internautes (oui, vous avez bien lu, 100 millions ). De ce point de vue, c’est l’application informatique qui a attiré le plus d’attention humaine dans le temps le plus court : outre la curiosité qui attire c’est la capacité de la machine à singer un dialogue, y apporter des réponses sinon exactes au moins superficiellement cohérentes qui étonne le plus.

    Devant ce succès, OpenAI, la jeune société qui propose gratuitement ChatGPT, vient de lancer une version payante de son produit. Pour 20 dollars par mois, les Américains d’abord – le reste du monde progressivement – pourront interagir avec le robot conversationnel et obtenir de l’aide sur les sujets qu’il est capable de comprendre. Ainsi, en matière de code, le moteur a montré d’excellentes capacités à assister le programmeur informatique dans son développement, une bonne versatilité dans les langages maîtrisés voire une aide précieuse pour le débogage .

    chatGPT vs Stackoverflow

    Sans grande surprise, Microsoft, qui détient déjà des parts dans OpenAI, a soigneusement remis quelques billets au bot pot : un petit chèque de 10 milliards qui viendront mettre du beurre financier dans les épinards numériques d’OpenAI.

    Il faut dire que les idées d’utilisations pratiques d’un tel outil ne manquent pas, depuis l’intégration évidente avec Bing , le moteur de recherche de la firme de Redmond, jusqu’à par exemple l’utilisation d’un modèle proche associé à des logiciels de téléconférence comme Teams afin de produire, à la volée, un compte rendu de réunion, la liste des principales décisions prises ou des actions décidées lors de la réunion tenue en ligne. Apparemment, le secrétariat est amené à évoluer très très vite dans les prochains mois, au moins pour ceux qui sont prêts à avoir leurs conversations (ici, celles passées sur Teams) analysées par des fermes de serveurs étrangères…

    Devant le succès de ChatGPT et l’intérêt de Microsoft, Google est presque passé en mode panique : l’entreprise a bien conscience de l’importance du robot conversationnel et de son impact sur la recherche internet, cœur de métier de Google. Elle a d’ailleurs largement progressé dans sa propre version, Lamda , qu’elle destine plus ou moins à la même chose que ChatGPT en offrant la possibilité aux utilisateurs de Google d’ interagir avec . Chaque semaine qui passe est donc cruciale pour Google et toutes les firmes lancées dans l’intelligence artificielle, afin de ne pas voir le marché se refermer trop vite.

    Et pendant que les cadres de Google s’agitent pour rattraper ChatGPT, on observe un peu la même fébrilité dans certains établissements scolaires : comme prévu, l’apprentissage tel qu’il est encore pratiqué actuellement va devoir s’adapter assez rudement à ce changement rapide de paradigme ; les professseurs vont devoir modifier leur façon de tester les connaissances de leurs élèves : le risque est maintenant grand de récupérer une production du moteur d’OpenAI à la place d’un devoir personnel. Et s’il est pour le moment encore possible de différencier les productions du robot des productions généralement moins propres (et aussi truffées de fautes d’orthographe) des élèves, les prochaines générations de l’IA textuelle permettront de s’adapter à ces contraintes scolaires de façon beaucoup plus efficace.

    Logiquement, ce sont les écoles et universités qui se basent le plus sur les pénibles productions écrites de leurs élèves qui sont le plus à la peine devant ce phénomène : la panique s’est ainsi emparée des enseignants de SciencePo lorsqu’ils ont vu arriver les premiers devoirs rédigés par l’IA. Il est en effet difficile de distinguer la soupe plate de l’IA de celle des élèves façonnés par les cours de la célèbre école, au point que la direction a enjoint les professeurs à interdire purement et explicitement l’utilisation ChatGPT .

    En cela, l’école est logique : depuis de nombreuses années, elle avait déjà banni toute forme d’intelligence qui aurait constitué un handicap pour par exemple entrer à l’ENA. L’artificielle ne faisait donc pas le poids et son interdiction était inévitable.

    sciences pipo

    Cependant, avec ce succès et l’augmentation exponentielle de l’usage du moteur par des internautes du monde entier, un nouveau souci est apparu très vite : ChatGPT, qui avait été entraîné sur un ensemble déjà largement sélectionné avec soin (et biais afférent), est maintenant de plus en plus châtrée dans ses réponses à mesure que s’amoncellent les requêtes des internautes.

    Consciente qu’un dérapage pourrait coûter cher en image de marque, OpenAI n’a de cesse d’orienter les réponses pour éviter toute « mauvaise publicité », c’est-à-dire risquer le politiquement incorrect, tâche ô combien délicate à définir pour une machine, aussi complexe soit-elle.

    Malheureusement, ce « politiquement correct » commence furieusement à ressembler à une forme très particulière de censure, de la même nature que celle qu’on trouve déjà sur certains réseaux sociaux. À tel point que plusieurs internautes ont commencé à réaliser une mesure objective des biais introduits dans la base documentaire et dans les réponses de ChatGPT pour aboutir à la conclusion que le moteur traite de moins en moins similairement les différents démographies auxquelles il est confronté.

    On comprend qu’une dérive, déjà visible, ne présage rien de bon sur le moyen ou long terme de ces outils.

    Il n’y a pas le moindre doute que l’avenir verra se développer des IA de plus en plus puissantes, de plus en plus adaptées et versatiles à toutes les idées que les individus peuvent faire germer dès qu’une nouvelle technologie apparaît. Mais dans le développement de ces outils surgissent déjà des écueils qu’il semble complexe d’éviter.

    Or, si dans un avenir trop proche on ne veut pas se retrouver avec des IA transformées en « commissaires politiques» et juges de la bienséance, il va devenir impératif de s’assurer que la plus âpre des concurrences apparaisse rapidement entre tous les moteurs possibles, qu’elle s’exprime sans frein et qu’elle permette de faire émerger des modèles autorisant de traiter tous les sujets, même les plus sulfureux.

    Espérons ainsi que des projets comme OpenAssistant.io (on pourra en avoir une description ici ) bénéficient de l’exposition la plus large possible pour que les briques initiales, les sources et les bases de données d’entraînement soient les plus larges et les moins censurées possibles.

    Car sans cela, l’intelligence artificielle ne sera que le reflet des pires névroses de notre société et au lieu d’aider à les guérir, elle les nourrira de la pire des façons possibles, avec une puissance rhétorique, de persuasion et d’articulation que, dans un avenir pas si lointain, personne ne pourra plus combattre.

    En entraînant les IA à être les plus lisses, les plus consensuelles et les plus inclusivement et politiquement correctes, prenons garde de ne pas former et entraîner le plus impitoyable des Big Brother.

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      Des radars comme s’il en pleuvait : le nœud se resserre sur le cou de l’automobiliste

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 8 February, 2023 - 12:00 · 6 minutes

    On le dit, on le répète partout : d’ici 2030, les automobiles thermiques devront peu ou prou disparaître. Cela fait partie de l’ Agenda , et non, ce n’est pas ouvert à discussion, enfin voyons ; arrêtez de faire votre enfant. Ceci étant, d’ici là, d’autres jalons seront posés pour continuer l’âpre combat contre les méchants bouseux et autres pauvres, ces grands pollueurs avec leurs engins bruyants, puants et sales.

    Et parmi ces jalons, il y a bien sûr les Jeux Olympiques de 2024 qui deviennent progressivement, à mesure que l’échéance approche, une excellente raison pour passer de plus en plus de petites lois contraignantes. Et pour préparer celles-ci, pour réduire les résistances inévitables des gueux qui ne comprennent pas la nécessité de se faire calmement aplatir par l’élite autoproclamée, rien de mieux qu’un peu de propagande pas toujours discrète mais délicatement enrobée avec une étude qui sent la science (et l’inévitable titraille à base de « selon une étude ») ou un petit sondage mitonné (mythonné ?) avec des chiffres à virgule et un écart-type balancé nonchalamment.

    Par exemple, on pourra prendre le sujet de la sécurité et le triturer comme il faut sous tous les angles possibles, par exemple en laissant BFMTV lourdement pondérer dessus , et aboutir à la conclusion pratique que les Français sont particulièrement favorables à la multiplication de caméras de surveillance de plus en plus intrusives.

    cctv bucoliques - caméras de surveillance

    Bien sûr, tout ceci fait mine de s’inscrire dans le contexte pratique de ces Jeux Olympiques qui promettent de grands moments d’organisation pour la Mairie de Paris Et De Ses Surmulots , et d’aussi grands moments de récupération par le gouvernement qui y trouvera largement matière à dépasser ce contexte pour appliquer les bonnes recettes développées bien au-delà.

    Il suffit pour s’en convaincre de noter que la question porte sur l’expérimentation de « caméras intelligentes » (adjectif derrière lequel on pourra tout mettre, depuis chatGPT jusqu’à Bruno Le Maire, c’est dire) – caméras que les Français adouberaient donc à 74 % et plus en fonction de l’endroit où elles sont posées – alors que l’article de BFM s’empresse de noter que cette expérimentation durera bien au-delà des Jeux et jusqu’en 2025 (et plus si affinités qu’on trouvera certainement), suite à l’accord commode d’un Sénat décidément pas trop gêné par l’extension du flicage permanent des citoyens.

    La question aurait-elle obtenu la même approbation si cette extension bien au-delà des JO avait été mentionnée ? On peut raisonnablement en douter, d’autant que la CNIL a clairement rappelé aux autorités l’importance de proportionnalité dans les moyens déployés.

    Rassurez-vous, ces autorités vont proprement oublier les rodomontades molles de cette Commission croupion : c’est que, pour arriver à cadenasser pardon sécuriser toutes les villes et tous les citoyens au plus près d’ici 2030, il ne va pas falloir perdre de temps.

    Et si les JO servent de prétexte à de nouvelles fournées de caméras inquisitrices, la lutte contre le climat tout déréglé fournira un autre prétexte au moins aussi efficace à de nouvelles brochettes de radars : les prochains qui se bousculent déjà dans la règlementation qu’on ne va pas manquer de pondre seront destinés à vérifier que vous n’osez pas utiliser votre véhicule seul . Eh oui : dans la République française du Bisounoursland, rouler en voiture ne peut être un de ces plaisirs solitaires dont la pratique régulière entraînerait la surdité aux arguments pourtant limpides des écologistes, une sorte de perversion coupable qui amènerait, par un délitement de l’esprit citoyen, à l’égoïsme, au relâchement voire à la négation des problèmes climatiques.

    Dès lors, on va vous pister, vous flasher de différentes façons pour bien s’assurer que votre ceinture est bouclée, que vous ne roulez pas trop vite, que vous avez bien des passagers avec vous et, moyennant des capteurs thermiques, qu’ils sont bien vivants ; fini les poupées gonflables accompagnant le conducteur compulsivement seul ! On s’étonnera que la prolifération de radars, d’équipements d’indiscrétion officielle et de leurs ondes variées n’effarouche pas l’écoloboboïde qui semble ravi de voir ainsi se multiplier les dépenses énergétiques entraînées par l’analyse permanente du cheptel humain sous toutes ses coutures.

    Apparemment, tout va bien tant que ces gabegies existent sous le prétexte grotesque d’une lutte contre une pollution pourtant de moins en moins présente dans nos villes ou d’un climat dont la régulation n’a jamais été ni réaliste, ni même réellement envisagée par ces élites qui ne trouvent là qu’un moyen d’asservir un peu plus les gueux.

    Et une fois ces caméras placées, ces radars positionnés, une fois qu’on saura avec précision qui prend sa voiture, combien de temps, pour en faire quoi et où après avoir interdit les déplacements trop rapides, trop polluants, trop esseulés, alors il sera temps d’interdire définitivement les déplacements trop loin.

    Car oui, la suite évidente de l’actuelle multiplication de ces outils de surveillance de masse est la mise en place d’une prison sans barreaux et sans murs, une prison sécuritaire « pour votre bien », dans laquelle la propagande vous fera vous sentir douillettement protégé. Mais une prison malgré tout, habilement renommée « Ville des 15 minutes ».

    Concept aussi délétère qu’idiot puisqu’il s’agit de tout faire pour cantonner l’individu à un rayon de 15 minutes (à pied, bien évidemment) autour de chez lui, quitte à bloquer physiquement les accès aux voitures. Dans cette ville de 15 minutes , tout a été entièrement planifié (parce que la planification, ça marche, forcément !) afin que vos besoins essentiels – du reste définis par une entité arbitraire, mais certainement pas par vous, hein – puissent être satisfaits moyennant quelques minutes de marche ou, à la limite, de vélo.

    Bien évidemment, les villes actuelles ne répondant qu’assez peu à ces critères, tant du point de vue des autorités qui décident que depuis les habitants qui subissent, quelques aménagements musclés vont être proposés. En expropriant poussant un peu les commerces et les services ici ou là, en bloquant les routes, en badigeonnant quelques pistes cyclables, c’est sûr, on va y arriver. D’ailleurs, c’est pour le moment ce qu’entreprend de faire l’époustouflante équipe d’Anne Hidalgo à Paris avec un succès particulièrement visible.

    En tout cas, cette expérience est déjà en cours dans certaines villes du Royaume-Uni, avec cette impression pour les citoyens concernés qu’un nœud coulant est en train de se refermer très progressivement autour de leur cou. Il n’y a pourtant pas lieu de faire un lien quelconque avec la volonté affichée de certaines élites médiatiques de réduire la population actuelle au simple rang de consommateurs dociles, parqués, pucés, fliqués : ce serait parfaitement conspirationniste .

    Pas de doute, le plan est bien conçu : on vous vend de l’air pur, des petits oiseaux qui gazouillent et des villes aux « mobilités adoucies » (le tout susurré avec un fort accent teuton, cependant), ce qui permet de faire passer que dans le même temps on vous assigne à résidence, avec des circuits balisés de promenade surveillée, des activités normées, calibrées, une propriété puis une vie privée réduite à sa plus simple expression.

    D’ici 2030, la voiture sera un objet du passé. Celui qui devra s’en servir sera au mieux le chauffeur d’un nanti de la caste des privilégiés, ou au pire un livreur corvéable à merci. Au milieu, il n’y aura que vélos et trottinettes pour les bipèdes en résidence surveillée.

    Vous allez voir, ça va être supayr et ça va forcément très bien se passer.

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      Cinéma français : le syndrome Pourrix et Obésix s’étend

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 6 February, 2023 - 12:00 · 5 minutes

    Après un battage médiatique particulièrement omniprésent sur tous les canaux de communication possibles en France, Astérix et l’Empire du Milieu , le dernier film de Guillaume Canet, est sorti et le moins qu’on puisse dire est qu’il fait parler de lui. Pas forcément en bien…

    Avec la multiplication des publicités dans tous les médias, l’entretien des principaux protagonistes sur les plateaux télé avides de relayer le nouveau blockbuster à la française, on pouvait s’attendre à une grande comédie française promise au succès auprès des critiques et du public.

    Las, les critiques de la presse sont particulièrement peu amènes. Potion amère pour les uns, « pire du milieu » pour d’autres, le moins qu’on puisse dire est que le petit monde des critiques n’a pas loupé le film de Guillaume Canet.

    Certains trouveront là le retour de boomerang de la profession face à Seydoux, le patron de Pathé, distributeur et producteur du film, qui avait expliqué il y a quelques mois que le cinéma français s’empêtrait dans son manque de courage et d’ambition et en risquait même de disparaître : cette superproduction devait être l’occasion de montrer ce qu’il faut faire pour engranger des tickets et du succès…

    Dès lors, on en viendrait presque à croire que les critiques en sont à souhaiter le naufrage du film pour mieux rappeler qu’il ne fait pas bon s’opposer à l’intelligentsia du milieu cinématographique français…

    Et apparemment, le naufrage reste possible tant cela ne suit pas non plus chez les spectateurs dont une partie croissante se sent flouée : sur les plus de 3600 notes laissées sur le site Allociné.fr , la moyenne est de 1,5/5 et le tableau des notes ne laisse guère de doute : le public n’apprécie pas la contre-performance de Canet.

    À la limite, la critique presse apparaît même un poil meilleure (2,5/5, une petite moyenne sans panache).

    En attendant, les associés à la production (TF1 par exemple, certains groupes de presse) mettent en avant un budget colossal pour attirer le chaland, budget qu’on a cependant bien du mal à retrouver dans les décors ou les prestations des acteurs jugés médiocres, puis, lorsque le sujet « budget » est évacué sur un rassurant démarrage « canon » qui annonce une bousculade de spectateurs dès les premières séances.

    Manque de pot, il apparaît que les chiffres annoncés sont quelque peu gonflés des places cumulées aux avant-premières de la veille, gonflement qui sera du reste bien vite justifié par les inévitables fact-checkers (dont ceux de Libération ) dont la réputation de serpillières n’est plus à faire.

    La Zizanie

    Au passage, le parallèle est éclairant avec Vaincre ou Mourir , production bien plus modeste avec un budget de 3,5 millions d’euros que la critique s’est copieusement relayée pour étriller de toutes les façons possibles (aboutissant à une note de 1,5/5 sur Allociné toujours) mais que le public, lui, n’a pas boudé avec des critiques largement positives ( 3,9/5 sur Allociné ), ce qui lui a autorisé un excellent démarrage malgré le faible nombre de salles dans lequel il a été projeté au début (moins de deux cents). Manifestement, il y a bel et bien un public pour des œuvres qui ne reçoivent pas l’imprimatur de l’intelligentsia germanopratine, et qui, malgré la castration budgétaire inhérente à ce genre de sujet (la République ne distribue ses mannes qu’aux discours approuvés), s’en accommode plutôt bien.

    Concrètement cependant, on retrouve les mêmes tendances qui ont animé les précédents opus Astérix aux Jeux Olympiques qui fut un échec critique (mais qui parvint toutefois à largement rentrer dans ses frais grâce à l’international) ou Astérix au service de Sa Majesté qui fut à peine mieux accueilli par le public et qui aboutit à un échec commercial.

    En somme, on est ici dans l’application d’une recette (si un ou deux films sur Astérix n’ont pas forcément bien marché, les autres ont été commercialement très rentables) dans laquelle la prise de risque artistique est finalement minimale voire inexistante. Pire, pour bien faire dans l’air du temps, le film est truffé de discours moralisateurs sur le véganisme ou le féminisme, ce qui n’améliore pas la portance des gags déjà très lourds en eux-mêmes.

    Les aides, subventions et autres facilités publiques ainsi que certains avantages fiscaux permettent d’amoindrir encore le risque résiduel tant et si bien que l’opération est très souvent financièrement intéressante. Malheureusement, ce type de montage financier et cette volonté de ne prendre aucun risque, visible tant dans le scénario que dans la réalisation, le choix du casting ou le marketing publicitaire du film, aboutissent à des productions qui ne surprennent pas et qui ont généralement des parcours cinématographiques totalement convenus.

    On s’amusera du reste de lire les appels un peu gênants de Canet , poussant les Français à aller voir son film, arguant que sans succès, les autres productions françaises pourraient en pâtir, alors même que c’est bien à cause du système particulier de financement des films français, dans un entre-soi moite aux cachets délirants, que l’actuelle production cinématographique sombre d’année en année.

    Finalement, il en va de cet opus comme des autres.

    Au vu des critiques, particulièrement éreintantes, tout juste peut-on souhaiter que la médiocrité de la réalisation n’obère pas ses rentrées financières, ce qui évitera au contribuable français, impliqué au travers des subventions diverses dont le film a bénéficié comme tant d’autres, d’en être une fois de plus de sa poche. On aura du mal à être optimiste et on ne pourra s’empêcher de penser que ce film, dont on se demande où sont passés les 65 millions d’euros de budget, est surtout une excellente affaire pour ceux qui y ont participé, mais pas vraiment pour le spectateur…

    Belle illustration, finalement, de cette France devenue médiocre par épuisement de son audace, par sa volonté de ne plus rien risquer, par son bureaucratisme aux horizons étroits et surtout, son entre-soi bien établi qui aboutit à voir toujours les mêmes têtes toujours aux mêmes places (que ce soit, du reste, dans les arts, dans les médias ou dans la politique).

    Ce pays est foutu.

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      La discrète et coûteuse quasi-nationalisation d’Orpea

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 February, 2023 - 12:00 · 6 minutes

    La nouvelle ne surprendra que les plus naïfs : la Caisse des Dépôts et Consignations va devenir l’actionnaire majoritaire du groupe Orpea, qui s’occupe de maisons de retraite et connaît d’importantes difficultés financières depuis plus d’un an. Sapristi ! Une quasi- nationalisation discrète et personne ne semble ni s’en émouvoir, ni s’en féliciter…

    Pourtant, les montants évoqués ne sont pas anodins : une dette de 9,5 milliards d’euros, dont 3,5 milliards effacés et une injection de capitaux à hauteur de 1,55 milliard, voilà qui commence à faire des montants dodus qui pourraient faire jazzer.

    Malgré cela, l’opération semble n’intéresser personne et le sort final du leader mondial des EHPAD (72 000 salariés, 255 000 patients et résidents dans ses établissements) ne déclenche guère que quelques articles dans une presse tournée vers d’autres préoccupations depuis les mésaventures des cyclopathes français jusqu’aux prix des péages inévitablement en hausse (la guerre contre les automobilistes continuant de faire rage).

    Orpea, c’est ce groupe qui avait fait parler de lui il y a tout juste un an, à la sortie du livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet, consacré à la gestion de ce groupe et aux traitements légèrement sous-optimaux des résidents : les révélations qu’on pouvait y lire avaient mis en avant de gros problèmes institutionnels qui avaient entraîné des procédures judiciaires de l’État. Le groupe est maintenant en pleine restructuration et s’approche dangereusement d’une faillite retentissante alors que la hausse des coûts alimentaires et énergétiques pousse un manque de liquidités au premier trimestre 2023.

    L’annonce de l’intervention massive de la CDC permet ici de sauver les meubles, au moins dans l’immédiat. La nouvelle équipe dirigeante se félicite au passage de l’arrivée de la « puissance publique » dans ce groupe, ce qui « réduira les exigences de rentabilité du groupe ». Réduire la rentabilité du groupe, voilà qui laisse augurer du meilleur pour la dette restante.

    Autrement dit, tout se passe comme d’habitude au pays du miel en retraite et du lait pensionné : en lieu et place d’une solide faillite avec à la clé quelques incarcérations de dirigeants incompétents qui auraient rappelé à tous les concernés leur responsabilité dans cette déroute, l’ État intervient pour corriger tout cela dans la dentelle et le silence ouaté des folliculaires officiels… Et avec le pognon du contribuable, ne l’oublions pas.

    Chose intéressante : les Français vont donc payer pour rétablir la bonne santé financière de ces établissements où la plupart d’entre eux ne pourront même pas aller une fois leur heure venue, l’actuelle retraite étant destinée au même type de déroute que ces établissements. Sauf que l’État n’y pourra plus rien faire à ce moment.

    De façon plus symptomatique, ces établissements profitent directement des retraites versées à leur pensionnaires, qui ne suffisent semble-t-il pas à couvrir leurs frais (d’où l’hippopodette accumulée). Or, coquin de sort, c’est le même État, sauveur du groupe, qui est aussi responsable de la gestion de ces retraites de plus en plus compliquées à verser sans faire pleurer les cotisants. Intéressante perspective qui n’est pas prête de s’améliorer quand on voit le monde dans la rue pour conserver le système tel quel, aussi pourri soit-il.

    Autrement dit, les mêmes causes produisant résolument les mêmes effets, il est raisonnable d’imaginer que la situation d’Orpea va suivre celle des retraites par répartition en France, pour des raisons globalement similaires de gestion à la Va Comme Je Te Pousse Mémé Dans Les Orties, C’est Là Qu’elle Coûte Le Moins Cher.

    L’état général de ces établissements, les frémissements sociaux actuels et les gesticulations grotesques du gouvernement se rejoignent admirablement à ce sujet pour nous garantir une fin misérable à base d’ Inspecteur Derrick en boucle, de nouilles froides au dîner à 18 h 30 et d’extinction des feux obligatoire à 20:45 après l’homélie de Claire Chazal.

    Eh oui : les Français, abrutis par des années de socialisme et de syndicalisme marxiste, d’éducation au rabais qui ne permet plus au citoyen lambda de faire une règle de trois (et encore moins de comprendre le principe pourtant fondamental des intérêts composés), ne saisissent pas toute l’arnaque que constitue l’actuel schéma de Ponzi des retraites par répartition et s’accrochent donc à ce système en refusant d’envisager la capitalisation, pourtant seul moyen réellement fiable d’assurer de vieux jours confortables, quel que soit le profil socio-professionnel.

    Tentant obstinément de faire entrer de gros parallélépipèdes collectivistes dans de petits trous circulaires de l’âpre réalité, ils ne comprennent donc pas comment triturer taille et durée des cotisations, âge de départ et montant des pensions versées pour parvenir à distribuer à tous des retraites vaguement décentes dans un avenir proche.

    Et ce alors même que la base de ceux qui payent s’amenuise d’année en année.

    Manque de bol, les gains de productivité – sur lesquels les néocommunistes et autres turbo-socialistes d’opérette harpent à longueur de débat – ont été largement engloutis dans les fromages de la République toujours plus nombreux et dans l’arrosage massif d’argent public dans l’aide sociale, mais pas dans les retraites.

    À la question « où sont parties les cotisations ? », peu de Français comprennent que la réponse est à chercher dans la multiplication des strates administratives, des personnels bureaucratiques, des errements de l’État dans tous ses milliers de plans grotesques (vous reprendrez bien une éolienne ou deux, non ?) et autres subventions directes, indirectes et cachées, dans le sauvetage de tous les canards boîteux dans lesquels copains et coquins se sont vautrés, ainsi que dans le maintien d’une paix sociale de plus en plus exorbitante.

    Paix sociale tellement exorbitante que le différentiel (colossal) avec ces gains de productivité alimente une dette de 3000 milliards d’euros maintenant . Le moindre incident de parcours, et – pouf ! – cette paix va voler en éclats petits et pointus…

    Or, vu la conjoncture, la démographie, les cadors au pouvoir et dans les oppositions en carton, le problème n’ira qu’en augmentant.

    Avec des Français qui passent déjà 25 années à la retraite , l’avalanche de mauvaises nouvelles (augmentation des cotisations ET rallongement du temps de cotisation ET baisse des retraites) n’a pas fini.

    À côté, rappelons que grâce à la puissance des intérêts composés, une capitalisation de 300 euros par mois pendant 42 ans à 5 % (ce qui est peu quand on se rappelle des volumes dont il est question ici sur les marchés financiers mondiaux), cela permet d’aboutir à 500 000 euros en fin de carrière qui peuvent ensuite en rapporter 25 000 par an (soit 2000 euros mensuel) sans toucher au capital.

    Et comme le prouvent de nombreuses études (et ce livre , par exemple, où les auteurs montrent comment et pourquoi un travailleur moyen peut, par la capitalisation, disposer pendant sa retraite d’une pension supérieure à son dernier salaire), non, les aléas de la bourse n’y changent rien : même en cas de grosses crises, même en cas de guerre, la capitalisation reste un bien meilleur système que la répartition, vol pur et simple sur le dos des générations futures.

    Mais voilà : il n’y aura pas de remise en question, ni des principes de la retraite, ni de ceux qui permettent à des établissements, en toute intégration avec le système actuel, de profiter sans vergogne de ces pensions, ni même du fait que l’État puisse devenir ainsi actionnaire d’un groupe en quasi-faillite.

    Depuis ceux qui sortent dans la rue jusqu’à ceux qui gesticulent dans les couloirs républicains, tout le monde réclame que tout ceci perdure.

    Ceci perdurera donc.

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