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      Jean-Marc Huart, proche de Jean-Michel Blanquer, nommé aux côtés de Pap Ndiaye

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 24 May, 2022 - 13:35 · 2 minutes

    Un proche de Blanquer nommé aux côtés de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale Un proche de Blanquer nommé aux côtés de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale

    POLITIQUE - La rupture et “en même temps” la continuité. C’est ce qu’incarne le nouveau tandem de l’Éducation nationale. Quatre jours après sa nomination -surprise- rue de Grenelle , le nouveau ministre Pap Ndiaye voit débarquer, dans ses cartons, un proche de Jean-Michel Blanquer: Jean-Marc Huart. L’actuel recteur de l’académie de Nancy-Metz va devenir, selon les informations de plusieurs médias, le directeur de cabinet du tout nouveau ministre.

    Officiellement, c’est lui qui l’a choisi. Dans les faits, l’Élysée ou Matignon s’accordent souvent un droit de regard, voire plus, au moment d’attribuer ces postes-clé. Ici, Jean-Marc Huart, fin connaisseur du système de l’éducation et de ses rouages, coche effectivement de nombreuses cases pour épauler le ministre, néophyte en politique.

    Il n’empêche, son arrivée rue de Grenelle soulève plusieurs questions. En tête, la future ligne de l’Éducation nationale. La nomination de Pap Ndiaye tranchait nettement avec les prises de position de son prédécesseur , chef de file de la croisade “anti-woke”... mais le voilà qui semble revenir par la fenêtre.

    Numéro 2 sous Blanquer

    Jean-Michel Blanquer et Jean-Marc Huart ont longtemps cheminé ensemble. En 2017, quand le premier s’installe au cœur du mammouth, il propulse directement le second, qu’il connaît bien, à la tête de la direction générale de l’enseignement scolaire. Il devient le fameux Dgesco, un rôle crucial au sein de l’administration, souvent considéré comme le numéro 2 de la rue de Grenelle, ou le vice-ministre.

    À cette époque, Jean-Michel Blanquer le sait bien puisqu’il a lui-même occupé la fonction sous Nicolas Sarkozy, entre 2009 et 2012. Jean-Marc Huart était alors son sous-directeur, chargé des lycées et de la formation professionnelle. Une aventure commune qui prendra fin avec la victoire de François Hollande en 2012, le socialiste étant alors soutenu par un certain... Pap Ndiaye.

    La gauche arrive au pouvoir, le duo Blanquer-Huart quitte la scène, pour y revenir pleinement cinq ans plus tard (un peu plus tôt en ce qui concerne Huart). “Des raisons idéologiques”, confirmait à Libération un ancien cadre de la Dgesco au moment du départ de celui qui va désormais s’installer comme directeur de cabinet rue de Grenelle. Un homme souvent classé à droite, de par son parcours et ses idées.

    Les mêmes que Jean-Michel Blanquer? “Ils ont une vraie proximité idéologique et du respect mutuel. C’était rare de les voir en désaccord”, résume un proche de l’ancien ministre dans les colonnes de L’Express . “Jean-Marc Huart fait partie du noyau de fidèles”, ajoute un cadre de la Dgesco à Libé . De quoi augurer de belles discussions entre le nouvel homme fort de l’éducation nationale, historien reconnu, spécialiste des minorités, et son dir-cab.

    À voir également sur Le HuffPost: Entre Pap Ndiaye et Jean-Michel Blanquer, le grand écart des idées

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      Pap Ndiaye au gouvernement: Les messages de Macron derrière cette nomination

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 22 May, 2022 - 15:02 · 5 minutes

    Au-delà des attaques de l'extrême droite, ce que dit la nomination Pap Ndiaye au gouvernement Au-delà des attaques de l'extrême droite, ce que dit la nomination Pap Ndiaye au gouvernement

    POLITIQUE - Il est le seul à susciter autant de critiques. Pap Ndiaye , le nouveau ministre de l’Education nationale est visé, depuis sa nomination au gouvernement, vendredi 20 mai, par un tir de barrage abondamment nourri par l’extrême-droite.

    Son arrivée rue de Grenelle est la “dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et se son avenir”, a par exemple réagi Marine Le Pen , à l’image des déclarations outrancières des cadres du Rassemblement national ou du parti d’Eric Zemmour, Reconquête, toujours prompts à agiter le spectre – infondé ici – du “racialisme”, du “wokisme” ou de “l’indigénisme”.

    A tel point qu’ Elisabeth Borne a dû monter au créneau pour défendre son nouveau ministre, “un républicain très engagé, quelqu’un qui croit aux valeurs de la République”, dès sa première interview comme cheffe du gouvernement , vendredi soir sur TF1. Car au-delà de ces polémiques presque attendues, selon le propre aveu de la Première ministre, Emmanuel Macron a voulu envoyer plusieurs messages politiques en confiant les clés de ce ministère crucial à l’historien reconnu de 56 ans. Une petite révolution.

    La ligne Blanquer désavouée

    Force est de constater que la nomination rue de Grenelle de cet intellectuel, de mère française et de père sénégalais, incarne – au moins en apparence – une rupture avec son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, longtemps considéré comme un maillon fort de la Macronie avant que son étoile ne pâlisse ces derniers mois.

    Le désormais ex-ministre s’est notamment posé en fer de lance contre le “wokisme” et “l’islamo-gauchisme”. Un combat très médiatique – pour lequel il s’est attiré des louanges (pas seulement à droite) mais aussi l’exaspération d’une partie des enseignants – qui tranche avec les prises de position de son successeur. L’idéologie “woke” est un ”épouvantail plus qu’une réalité sociale ou idéologique”, affirmait par exemple Pap Ndiaye au Monde , en janvier 2022. Un an plus tôt, il disait “partager la plupart des causes” des militants qui défendent “le féminisme, la lutte pour la protection de l’environnement ou l’antiracisme”. “Plus cool que woke.”

    Quant à “l’islamo-gauchisme”, une autre des batailles menées par Jean-Michel Blanquer pour endiguer les “dégâts” que ce courant “commet sur les esprits” notamment à la fac, cela “ne désigne aucune réalité dans l’université”, répondait Pap Ndiaye en 2021, comme vous pouvez le voir ci-dessus.

    Plus globalement, c’est toute une partie de la ligne incarnée par l’ancien ministre, chantre d’une laïcité stricte, qui semble désavouée au sommet de l’Etat. C’est également ce que montre le peu de circonscriptions (une seule) accordées par la majorité au mouvement Printemps républicain pour les élections législatives.

    Un message à la gauche?

    Loin de ces croisades et des polémiques a répétitions, Pap Ndiaye est réputé partisan du consensus, ceux qui ont travaillé avec lui louent sa capacité à pacifier et dénouer les crispations. Un atout certain après des mois d’affrontement entre les enseignants et son prédécesseur.

    L’historien, qui avait soutenu François Hollande en 2012, fait également figure de “pointure” sur les questions liées aux minorités. “Dans le domaine de l’Histoire, c’est quelqu’un qui a été innovant”, dit de lui l’historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation, pour qui “ses travaux sur la présence noire en France sont fondateurs”. De quoi envoyer un message aux électeurs de gauche, ou à ceux sensibles à ces questions?

    La gêne des responsables de La France insoumise en dit long sur l’effet produit par cette nomination. Pap Ndiaye est le seul ministre à avoir trouvé grâce aux yeux de Jean-Luc Mélenchon . C’est une “audace”, a-t-il estimé, que de nommer ce “grand intellectuel”.

    “Ce qui est sûr, c’est qu’il fallait ‘déblanquériser’ l’Education nationale”, a pour sa part réagi Alexis Corbière, le député LFI, professeur d’histoire de formation, sans trop savoir par quel bout s’en prendre au nouveau ministre. Mais “ce coup médiatique ne désamorcera pas la profonde colère dans l’Education nationale”.

    Attention au claquage

    Coup politique ou véritable changement de ligne, la Macronie doit désormais faire attention au claquage, tant le grand écart est large entre Jean-Michel Blanquer et Pap Ndiaye. “Nous passons quand même d’une culture politique exigeante en matière de laïcité à une culture politique très différente”, résumait le député du MoDem Jean-Louis Bourlanges sur Franceinfo vendredi, tout saluant “une personnalité extrêmement respectée, un très grand universitaire”. “Passer d’un système à l’autre sans crier gare, ça nous interpelle”, ajoutait cet élu de la majorité, le premier à émettre ces – petites – réserves publiques sur la nomination de l’historien.

    “Même si je crois qu’il faut accueillir les cultures nouvelles, je ne voudrais pas que les valeurs fondamentales de laïcité et la liberté de l’esprit ne soient pas défendues avec la même énergie”, expliquait le parlementaire de 75 ans, “très sensible” pour sa part “au danger du wokisme et de la ‘cancel culture’”. Et il est loin d’être le seul en Macronie. Un avant-goût des inquiétudes auxquelles le nouveau ministre va devoir rapidement répondre... et le symbole des limites de l’agilité idéologique du chef de l’Etat.

    Pap Ndiaye, lui, ne s’est pas encore exprimé depuis son entrée au gouvernement, en dehors de son bref discours lors de la passation de pouvoir. Il aura fort à faire dans un ministère-clé pour le deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. “L’éducation nationale ne se gouverne pas uniquement à coups de symboles”, n’a pas manqué de rappeler le syndicat d’enseignants SNES-FSU juste après la nouvelle, dans une forme d’avertissement, tant les sujets sont brûlants rue de Grenelle.

    À voir également sur le HuffPost : L’annonce du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne

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      Nouveau gouvernement: Entre Pap Ndiaye et Jean-Michel Blanquer, le grand écart des idées

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 21 May, 2022 - 15:05 · 1 minute

    POLITIQUE - Ce sera sans doute l’un des ministres les plus scrutés dans les mois à venir . L’historien Pap Ndiaye, spécialiste des discriminations et des minorités a pris le relais de Jean-Michel Blanquer au ministère de l’Education nationale, vendredi 20 mai. Un passage de flambeau qui a cristallisé l’attention des observateurs, alors que tout semble opposer les deux hommes, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

    L’islamo-gauchisme, sans “aucune réalité”

    Durant son mandat, l’ancien ministre de l’Éducation nationale a notamment fait de la lutte contre l”islamo-gauchisme” son cheval de bataille. “Il y a des courants islamo-gauchistes très puissants dans les secteurs de l’enseignement supérieur qui commettent des dégâts sur les esprits, ” dénonçait Jean-Michel Blanquer devant l’Assemblée nationale le 22 octobre 2020. Interrogé quelques mois plus tard sur ce terme au micro de France Inter, Pap Ndiaye balaie d’un revers de la main la pertinence de ce concept qui “ne désigne aucune réalité dans l’université.”

    Sur d’autres sujets liés aux discriminations et au racisme, le même fossé semble séparer les deux hommes. En 2019, après l’interruption d’une pièce de théâtre à la Sorbonne par des militants anti-racistes dénonçant un “ blackface ”, Jean-Michel Blanquer prenait ce fait divers comme l’exemple de l’émergence d’une “autre forme de racisme”. Quelques mois plus tard, l’historien Pap Ndiaye rappelait pour sa part que “se déguiser en Noir ou se déguiser en personne asiatique, c’est quelque chose de très offensant et beaucoup d’opéras de par le monde ont déjà prohibé le blackface.” Une chose est sûre, l’ère Ndiaye ne devrait pas avoir grand chose à voir avec l’ère Blanquer.

    À voir également sur le HuffPost : L’annonce du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne

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      Pap Ndiaye nommé ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 20 May, 2022 - 15:33 · 4 minutes

    L'universitaire Pap Ndiaye, historien et directeur du musée de l'immigration, a été nommé ministre de l'Éducation et de la Jeunesse (photo d'archive prise en mars 2021 devant le palais de la Porte dorée). L'universitaire Pap Ndiaye, historien et directeur du musée de l'immigration, a été nommé ministre de l'Éducation et de la Jeunesse (photo d'archive prise en mars 2021 devant le palais de la Porte dorée).

    POLITIQUE - Un changement de taille rue de Grenelle. Après avoir vu Jean-Michel Blanquer occuper pendant cinq ans le poste de ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, un record , c’est Pap Ndiaye , universitaire de 56 ans, qui a été nommé ce vendredi 20 mai pour le remplacer au sein du premier gouvernement d’Elisabeth Borne .

    Spécialiste de l’immigration et des minorités, cet historien dirigeait jusqu’à présent le musée national de l’Histoire de l’immigration, situé au palais de la Porte dorée, dans le XIIe arrondissement de Paris. Par le passé, il a enseigné à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), à Sciences Po Paris et aux États-Unis, où il s’est notamment intéressé à l’Histoire sociale du pays.

    Né d’un père sénégalais et d’une mère française, ce Normalien est par ailleurs le frère de Marie Ndiaye , romancière qui a notamment reçu le prix Fémina en 2001 (pour “Rosie Carpe”) et le Goncourt en 2009 (pour “Trois femmes puissantes”), en plus d’être jouée de son vivant à la Comédie française, une singularité.

    Dénonciation des violences policières

    Au cours de sa carrière, Pap Ndiaye a publié plusieurs textes, évoquant tant le fait d’être noir en France (“La Condition noire. Essai sur une minorité française.”) que les combats pour l’égalité outre-Atlantique (“Noirs américains. En marche pour l’égalité”).

    Ces dernières années, il s’est fait remarquer par un ton qui promet de détonner par rapport à celui de certains de ses collègues et même du président de la République Emmanuel Macron, s’attaquant vivement au problème des violences policières en France, notamment en assurant que cette question est loin de concerner uniquement les États-Unis. En juin 2020, il déclarait par exemple sur France Inter que “l’attitude de déni en ce qui concerne les violences policières en France est tout à fait classique, et depuis longtemps: il y aurait des violences policières aux États-Unis, mais pas en France.”

    Un parcours qui lui a valu, et qui continue de lui valoir depuis sa nomination rue de Grenelle, de vives critiques de la part de l’extrême droite. Ce vendredi, du bras droit d’Éric Zemmour, Stanislas Rigault, à l’élu RN Julien Odoul , plusieurs personnalités de cette famille politique ont dénoncé le choix d’un “militant immigrationniste” cherchant à “rééduquer nos enfants” et à “déconstruire l’Histoire de France”.

    Une ligne bien différente de Blanquer sur le “wokisme”

    Des critiques caricaturales qui font écho à plusieurs prises de position passées de Pap Ndiaye, qui a notamment fait de l’accueil des migrants et donc de la dénonciation des violences -policières notamment- contre les minorités des combats privilégiés. Ces derniers jours, dans les colonnes de Ouest France , il dénonçait notamment le fait que “les questions d’immigrations (n’aient) pas leur place dans le récit national”, ce qui est “pourtant essentiel si l’on veut comprendre notre Histoire”.

    En février 2021, après que le meurtre de George Floyd aux mains de la police à Minneapolis a ravivé le débat sur les violences contre les minorités, il fustigeait également de faux sujets, telle que les attaques contre les universitaires “woke”. “La vraie violence est bien du côté des groupes paramilitaires fascisants, et non de celui du woke”, expliquait-il chez nos confrères du Monde , sans pour autant mettre sous le tapis les “dérives bien réelles et navrantes” du woke.

    Et d’ajouter, dans le même entretien, qu’il est nécessaire de prendre en compte les sujets qui mobilisent aujourd’hui la jeunesse mondiale, et qui ont été ramassés dans ce terme: “l’antiracisme”, “la lutte contre le réchauffement climatique” et la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, à savoir “la défense des minorités sexuelles et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes”.

    Une vision du monde qui tranche avec celle de Jean-Michel Blanquer, qui avait justement fait de “ l’idéologie woke ” et du “wokisme” des adversaires à combattre en bloc sans jamais entrer dans ce niveau de nuance.

    À voir également sur le HuffPost : Jean-Michel Blanquer regrette “la symbolique” de ses vacances à Ibiza