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      Procès du 13-Novembre: ce qu'est la perpétuité incompressible requise contre Salah Abdeslam

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 04:30 · 6 minutes

    Jugé pour son rôle dans les attentats perpétrés le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, Salah Abdeslam a vu la perpétuité incompressible être requise contre lui. Une condamnation rarissime en France, encore jamais prononcée pour des faits de terrorisme (dessin d'audience réalisé en septembre 2021, lors des premiers jours du procès). Jugé pour son rôle dans les attentats perpétrés le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, Salah Abdeslam a vu la perpétuité incompressible être requise contre lui. Une condamnation rarissime en France, encore jamais prononcée pour des faits de terrorisme (dessin d'audience réalisé en septembre 2021, lors des premiers jours du procès).

    JUSTICE - “Votre verdict pourra au moins assurer aux vivants que c’est, ici, la justice et le droit qui ont le dernier mot.” C’est par ces mots que Camille Hennetier, l’une des trois avocats généraux au procès des attentats du 13 novembre 2015, a demandé le 10 juin dernier à la Cour d’assises spéciale de Paris de prononcer des peines exemplaires contre les accusés.

    Parmi les condamnations requises (le verdict est attendu dans la semaine), le parquet a demandé la prison à perpétuité pour tous ceux qui l’encouraient dans ce procès historique. À commencer par Salah Abdeslam , le seul des accusés à être considéré comme un “coauteur” des attentats de Paris et Saint-Denis, et à ce titre exposé à une peine rarissime: la perpétuité incompressible, jamais prononcée pour des faits de terrorisme depuis qu’elle a été créée en 1994 .

    Les avocats généraux ont estimé que les faits reprochés au seul survivant des commandos ayant frappé le stade de France, les terrasses parisiennes et le Bataclan -un homme qui a louvoyé entre excuses , dénégations de toute responsabilité et appartenance assumée à l’organisation terroriste État islamique- étaient d’une “exceptionnelle gravité” justifiant une sanction “en adéquation avec cette gravité”.

    Mais qu’est-ce donc que cette “perpétuité réelle” requise contre Salah Abdeslam , et pour laquelle un verdict doit être rendu mercredi 29 juin? Le HuffPost a demandé l’éclairage de deux pénalistes: maîtres Juliette Chapelle , avocate au barreau de Paris, et Marion Ménage , du barreau de Pontoise.

    Prison, sûreté et perpétuité

    Pour commencer, il convient d’expliquer comment fonctionnent les condamnations à des peines de prison dans le droit français. En l’occurrence, précise Juliette Chapelle, “l’idée du législateur est que l’être humain évolue, et qu’au bout d’un moment, durant une peine de prison, il doit être possible d’aménager sa détention pour lui permettre de revenir progressivement à la liberté”. Cela peut passer par une suspension de la peine, des permissions de sortie, une liberté conditionnée à un bon comportement hors de prison...

    En général, des périodes de sûreté sont donc prononcées en plus de la peine en soi. Il s’agit d’une durée durant laquelle la personne condamnée ne pourra pas demander d’aménagement, en général la moitié de la durée de la peine. “Et si c’est une peine à perpétuité, alors la période de sûreté est de 18 ans et peut monter à 22”, explique Marion Ménage. Au terme de ce délai, les détenus peuvent devant à un juge d’application des peines d’envisager un aménagement.

    C’est là qu’intervient le concept de perpétuité réelle, ou “incompressible”, qui existe “pour les peines les plus graves et qui est très limitée par le législateur”, insiste Juliette Chapelle. Contrairement à la période de sûreté qui est limitée dans le temps, la perpétuité incompressible rend cette peine de sûreté illimitée. Pour autant, in fine, un aménagement reste possible. “Au bout de trente ans de détention que le condamné pourra demander au tribunal de l’application des peines de revenir sur cette impossibilité de formuler la moindre demande”, décrit Marion Ménage.

    Rien avant 30 ans

    “Mais cela ne veut pas dire qu’au bout de 30 ans, les personnes sortent”, prévient Juliette Chapelle. “Le juge d’application des peines peut ne jamais donner droit à la demande d’aménagement et la personne restera en prison jusqu’à sa mort.” Car une fois la demande formulée, il reste encore un processus avant que celle-ci soit approuvée.

    Marion Ménage liste: “l’avis d’une commission composée de cinq magistrats de la Cour de cassation”, des “gages sérieux de réadaptation sociale” donnés par le détenu qui formule la demande, une expertise psychiatrique réalisée par un collège d’experts pour évaluer la dangerosité du condamné... Et elle ajoute que “le tribunal s’assure également que sa décision n’est pas susceptible de causer un trouble grave à l’ordre public et recueille l’avis des victimes”. Ce point pourrait se révéler particulièrement délicat dans le cas du 13-Novembre.

    Un dispositif bardé de garde-fous donc, mais motivé par cette idée que “l’être humain peut changer”, comme le résume Juliette Chapelle. Et c’est d’ailleurs ce qu’a estimé la Cour européenne des Droits de l’Homme en 2014 , considérant que cette possibilité d’une demande d’aménagement après 30 ans de détention constituait malgré tout un espoir de libération du détenu. Sans cette perspective, pour l’avocate, la France aurait sans doute été condamnée.

    Quatre personnes condamnées, dont Fourniret

    Par le passé, cette perpétuité incompressible n’a été prononcée qu’à quatre reprises, à chaque fois pour des meurtres d’enfants précédés de viol ou d’acte de torture ou barbarie. Y ont été condamnés “Pierre Bodein dit ‘Pierrot le fou’ en 2007, Michel Fourniret en 2008, Nicolas Blondiau en 2013 et Yannick Luende Bothelo en 2016”, détaille Marion Ménage. Jamais donc pour des faits de terrorisme, ce qui pourrait créer un élargissement du champ d’application de cette peine si Salah Abdeslam y était condamné, précise Juliette Chapelle.

    Camille Hennetier et les avocats généraux du procès du 13-Novembre ont longuement justifié leurs réquisitions. Notamment en évoquant une réinsertion qui semble impossible, au égard à “cette idéologie mortifère” qui a motivé les attaques terroristes de 2015. “Je ne crois pas qu’un retour en arrière soit possible, pas pour le moment en tout cas”, a déclaré la magistrate.

    Et cela en s’appuyant sur une citation de Voltaire : “Lorsque le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant?” Elle ajoutait: “Nous sommes sans illusions sur ce que représente ce temps carcéral. Mais c’est la seule réponse sociale acceptable pour protéger la société.” Avançant également la “minimisation des faits” par Salah Abdeslam et se disant convaincu qu’il n’était aucunement un simple chauffeur ou un invité de dernière minute non averti du projet terroriste du commando, le parquet a donc requis la perpétuité réelle. Charge désormais au tribunal de se prononcer.

    À voir également sur le HuffPost : Au procès du 13-Novembre, le récit de l’horreur au Bataclan

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      Procès du 13-Novembre: Réclusion criminelle à perpétuité requise contre Abdeslam

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 10 June, 2022 - 15:22 · 3 minutes

    Ce vendredi 10 juin, le Pnat a fait ses réquisitions contre les accusés des attentats du 13-Novembre. Ce vendredi 10 juin, le Pnat a fait ses réquisitions contre les accusés des attentats du 13-Novembre.

    ATTENTATS - Auprès neuf mois d’audience, le verdict approche. Ce vendredi 10 juin, les représentants du parquet national antiterroriste (Pnat) ont requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Salah Abdeslam , seul membre encore en vie du commando des attentats de Paris et de Saint-Denis de 2015.

    Pour sa défense, le Français de 32 ans a affirmé à plusieurs reprises à l’audience avoir “renoncé” à déclencher sa ceinture explosive le soir des attentats, “par humanité”. Un argument qui n’a pas convaincu les trois représentants du Pnat, qui ont ajouté à sa peine une période de sûreté incompressible.

    Cette sanction rarissime, qui rend très infime la possibilité d’un aménagement de peine, a été demandée “au regard de l’immense gravité des faits” qui sont reprochés au Français de 32 ans. La cour d’assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, n’est pas tenue de suivre ces réquisitions. Si elle prononce une période de sûreté illimitée, elle doit spécialement motiver sa décision.

    La perpétuité pour Mohamed Abrini, “l’homme au chapeau”

    Le Pnat a aussi requis la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans contre Mohamed Abrini , surnommé “l’homme au chapeau” depuis l’attentat à l’aéroport belge de Zaventeem et qui avait renoncé au soir des attentats. Même peine requise contre Fabien Clain et Jean-Michel Clain, “voix” des revendications audio des attaques parisiennes et présumés morts.

    Comme pour Salah Abdeslam, le Pnat a requis la perpétuité et une période de sûreté incompressible pour Oussama Atar, cadre de Daesh décrit comme les “cerveau” des attentats, et Obeida Afer Dibo. Ils sont jugés en leur absence, également présumés morts.

    Muhammad Usman et Adel Haddadi devaient faire partie du commando du Stade de France. Le Pnat a requis 20 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers, ainsi qu’une interdiction définitive d’entrée sur le territoire.

    De six à seize ans de prison ont été requis contre ceux qui auraient aidé à préparer les attentats. Six ans pour Farid Kharkhach, qui a fourni de faux papiers, neuf ans, une sûreté des deux tiers et interdiction du territoire pour Yassine Atar. Enfin seize ans assortis d’une période de sûreté des deux tiers et d’une interdiction définitive d’entrée sur le territoire français pour Ali El Haddad Asufi, qui aurait recherché des armes avec Ibrahim El Bakraoui, futur kamikaze de Bruxelles.

    Lourdes peines

    Contre Ahmed Dahmani, absent de l’audience car incarcéré en Turquie et aussi accusé d’avoir aidé à la préparation des attentat, le Pnat requiert 30 ans de prison assorti d’une période de sûreté des deux tiers.

    Plusieurs amis bruxellois d’Abdeslam étaient jugés pour avoir été le chercher à Paris et l’avoir aidé dans sa cavale. Ils ont juré ne pas savoir que leur ami était lié aux attentats. Le Pnat a requis six ans de réclusion criminelle pour Hamza Attou et Abdellah Chouaa, cinq contre Ali Oulkadi, huit avec interdiction du territoire pour Mohamed Amri.

    Le ministère public a requis la perpétuité assortie de 30 ans de sûreté à l’encontre du Suédois Osama Krayem et du Tunisien Sofien Ayari, des “membres de haut niveau” de la cellule jihadiste soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat à l’aéroport d’Amsterdam le 13-Novembre.

    La réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans a en outre été réclamée contre le “logisticien” Mohamed Bakkali, “cheville ouvrière de la cellule” selon le Pnat.

    À voir également aussi sur le Huffpost: “Novembre” à Cannes: les avis divergent sur le timing de ce film sur les attentats du 13-Novembre

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      Au procès du 13-Novembre, le réquisitoire étrille les "versions" et "mensonges" des accusés

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 8 June, 2022 - 21:51 · 1 minute

    JUSTICE - Neuf mois jour pour jour après l’ouverture d’une audience inédite, le parquet national antiterroriste (Pnat) a débuté, ce mercredi 8 juin, ses réquisitions au procès du 13-Novembre en reconstituant pièce par pièce “le puzzle” des attentats, étrillant “versions” et “mensonges” des accusés.

    Ce réquisitoire à trois voix, prévu pour s’étaler sur une quinzaine d’heures et trois jours , s’est ouvert sur un propos liminaire rappelant le fracas “dans la vie de tous les Français” des pires attaques commises sur le territoire, la “sidération” suscitée au-delà des 130 morts à Paris et Saint-Denis.

    Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article , notre reporter a assisté à cette journée d’audience. Il raconte l’ambiance sur place et détaille les premières conclusions des avocats généraux.

    Le ton, solennel dans les premières minutes du réquisitoire, s’est rapidement fait précis, méthodique, parfois aride, pour démontrer les responsabilités dans ces attentats des 20 accusés, dont six sont jugés en leur absence. Et repousser point par point les pions avancés par les accusés et leur défense.

    Pour cette première journée de réquisitions, l’accusation s’est concentrée sur la genèse des attentats projetés depuis la Syrie par l’État islamique et sur les liens unissant “les 33 terroristes identifiés” de la cellule jihadiste qui a également frappé Bruxelles le 22 mars 2016.

    À voir également sur Le HuffPost : Procès 13-Novembre: Ce rescapé du Bataclan revient sur ce premier jour d’audience

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      "Novembre" à Cannes: les avis divergent sur le timing du film sur les attentats

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 23 May, 2022 - 17:11 · 1 minute

    FESTIVAL DE CANNES - Cédric Jimenez était de retour ce dimanche 22 mai sur la Croisette. Après Bac Nord l’an passé , le réalisateur est venu cette fois-ci présenter le très attendu Novembre , un long-métrage sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Le film doit sortir dans les salles le 5 octobre prochain.

    Novembre retrace l’enquête policière et la traque des terroristes en Belgique et à Saint-Denis par les enquêteurs, incarnés à l’écran par Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain.

    Sept ans après les faits et alors que le procès se tient en ce moment même à la cour d’assises spéciale de Paris, jusqu’au mois de juin, est-ce le bon moment pour relater ces événements au cinéma? Le HuffPost a demandé son avis au public du Grand théâtre Lumière à la sortie de la projection à Cannes, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. Et les spectateurs semblent partagés.

    Certains estiment qu’il est encore trop tôt pour faire un film sur le sujet, alors que les familles des 130 victimes tentent de se reconstruire. D’autres en revanche pensent qu’une telle œuvre a une valeur pédagogique et contribue au devoir de mémoire.

    Hasard du calendrier, un second film sur les attentats du 13-Novembre était aussi présenté à Cannes cette année. Il s’agit de Revoir Paris d’Alice Winocour, en salles le 7 septembre prochain. Si les deux œuvres abordent le même sujet, elles n’ont toutefois rien à voir. Alice Winocour s’intéressant aux survivants, plutôt qu’à l’enquête policière, comme Cédric Jimenez.

    À voir également sur Le HuffPost: Khaby Lame, star du Festival de Cannes mais inconnu des festivaliers

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      "Novembre" et "Revoir Paris": Cannes raconte les attentats du 13-Novembre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 23 May, 2022 - 12:30 · 4 minutes

    Jean Dujardin en commandant de la sous-direction anti-terroriste dans Jean Dujardin en commandant de la sous-direction anti-terroriste dans "Novembre" de Cédric Jimenez

    FESTIVAL DE CANNES – “Il nous faudra du temps pour dépasser les traumatismes de ces dernières années. Et les cinéastes relatent ces réalités de la vie, ils nous aident à donner un sens au monde”, augurait Forest Whitaker lors de la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes . Si l’acteur évoquait la guerre en Ukraine et la pandémie de Covid, on ne peut s’empêcher d’y voir une autre résonance, alors que plusieurs films présentés ce week-end sur la Croisette racontent le même traumatisme: celui des attentats de 2015 .

    Revoir Paris , à la Quinzaine des réalisateurs, suit le parcours de deux rescapés de l’attaque terroriste d’une brasserie, qui se croisent dans un groupe de parole revenu sur les lieux quelques mois plus tard. Novembre (présenté hors compétition) est une plongée au cœur de l’anti-terrorisme les jours suivant les évènements, avec Jean Dujardin. Plus de six ans après les attentats qui ont fait 130 morts, dont 90 au Bataclan, le cinéma s’attache à raconter ce pan de notre histoire collective. De deux points de vue complètement différents.

    Revoir la vie

    Dans Revoir Paris , la cinéaste Alice Winocour filme le quotidien de Mia (Virginie Efira, d’une justesse incroyable), trois mois après avoir survécu à un attentat dans un bistro. Si ses cicatrices physiques se referment, elle n’a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et ne se rappelle de l’évènement que par bribes. Elle décide alors d’enquêter dans sa mémoire aux côtés, notamment, d’autres survivants dont Thomas (Benoît Magimel) qui lui aurait préféré oublier les moindres détails de cette nuit gravée dans sa tête.

    Si Alice Winocour a préféré mettre en scène un “attentat imaginaire” qui n’évite pas des images difficiles de corps qui s’effondrent, elle raconte s’être surtout “nourrie de [ses] rencontres avec des survivants” parmi lesquels son frère, qui était au Bataclan le soir du 13 novembre 2015. Le sujet est lourd, Revoir Paris est un film tendre, sur la reconstruction et le retour de la vie. “J’ai voulu raconter l’histoire de quelqu’un qui ne voulait pas seulement survivre, mais surtout vivre”, soufflait la cinéaste gagnée par l’émotion le soir de la projection du film à Cannes.

    Virginie Efira et Benoît Magimel en survivants d'un attentat dans Virginie Efira et Benoît Magimel en survivants d'un attentat dans "Revoir Paris" d'Alice Winocour

    Novembre vu par les flics

    C’est dans un tout autre registre que Cédric Jimenez déroule lui une histoire qui a le même point de départ. Un an après Bac Nord sur les flics de Marseille, le réalisateur s’immerge cette fois dans la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire pour raconter les premières heures intenses d’une enquête démarrée dans la nuit du 13 au 14 novembre.

    Cinq jours durant, les résultats espérés par la France entière se font attendre: les policiers (menés par Jean Dujardin, avec aussi Anaïs Demoustier et Sami Outalbali) luttent contre des accès de fatigue et de colère et accumulent les fausses pistes. Un témoignage d’une amie de la “logeuse” des islamistes (Lyna Khoudri incroyable) va finalement s’avérer décisif pour les conduire à l’appartement de Saint-Denis où se terraient les terroristes.

    Film policier au rythme effréné entre des scènes de filature haletantes et un assaut final assourdissant, Novembre est précis, froid, presque aseptisé. Une volonté du réalisateur de se placer uniquement du point de vue de l’enquête et de ne surtout pas “montrer les attentats”, assure-t-il. “Beaucoup de sobriété, aucune emphase. On essaie de rester à hauteur, avec sobriété. Que ce soit dans le jeu, dans la mise en scène, dans la musique, dans le montage. De la sobriété et de la droiture.”

    Projetés au Festival de Cannes alors que le procès des attentats du 13-Novembre se poursuit à Paris, Revoir Paris sortira au cinéma le 7 septembre, et Novembre le 4 octobre. D’ici là, on connaîtra le verdict réservé aux vingt accusés - parmi lesquels le seul membre en vie des commandos, Salah Abdeslam - impliqués dans ces attaques ayant fait 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre 2015. Et de tourner une nouvelle page de notre mémoire collective .

    À voir également sur Le HuffPost: À Cannes, une activiste dénonce les viols russes en Ukraine sur le tapis rouge

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      Procès du 13-Novembre: le chanteur des Eagles of Death Metal assure avoir pardonné aux "pauvres âmes"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 15:38 · 4 minutes

    À gauche, Jesse Hughes et à droite Eden Galindo, deux membre du groupe de rock qui ont pris la parole à la barre pour livrer leur témoignage de victime des attentats du 13-Novembre 2015.  À gauche, Jesse Hughes et à droite Eden Galindo, deux membre du groupe de rock qui ont pris la parole à la barre pour livrer leur témoignage de victime des attentats du 13-Novembre 2015.

    13 NOVEMBRE - “On ne peut pas tuer le rock’n’roll”, lâche finalement Jesse Hughes en citant Ozzy Obourne lors de la fin de son audition à la barre du procès du 13-Novembre. Lui et Eden Galindo, l’ancien guitariste du groupe Eagle of Death Metal ont apporté leur témoignage de victimes des attentats parisiens de 2015 .

    Pour la reprise du procès des attentats du 13-Novembre , la cour d’assises spéciale de Paris a pris ce mardi 17 mai des allures de salle de spectacle pour l’audition de deux membres du groupe qui se produisait le soir de l’attaque.

    Des rescapés et des proches de victimes du Bataclan étaient en nombre dans la salle pour entendre leur idole. “Les événements qui se sont produits le 13-Novembre ont changé ma vie à jamais”, a raconté, via une interprète, le chanteur américain.

    “Tous ceux qui étaient au concert ce soir-là étaient mes amis”

    D’une voix forte et claire, Jesse Hughes a rappelé comment, “au milieu du concert”, il a entendu des tirs. “Venant d’une communauté désertique en Floride, je connais le son des armes. J’ai reconnu que c’était des tirs. Je savais ce qui allait arriver, je sentais la mort se rapprocher de moi”.

    Ce soir-là, “90 de mes amis ont été tués de manière haineuse devant nous, témoigne-t-il avec émotion. Tous ceux qui étaient au concert ce soir-là étaient mes amis”. “Ce que les assaillants ont essayé de faire ce soir-là, c’est de faire taire la joie liée à la musique mais ils ont échoué”, poursuit le chanteur, qui assure avoir “pardonné” aux “pauvres âmes qui ont commis ces actes”.

    Impatient de participer au procès, il a toutefois confié à la barre que plus l’échéance approchait, plus il était “réticent à l’idée de venir” témoigner. Notamment car “la mémoire de ces événements a commencé à être erronée, les souvenirs sont plus vagues”, a-t-il précisé.

    Et c’est donc avec les mots empruntés au leader du groupe Black Sabbath que Jesse Hughes a terminé son audition “you can’t kill rock’n’roll” soit “on ne peut pas tuer le rock’n’roll”. Tout un symbole pour le chanteur, devenu avec le reste du groupe des “EODM”, l’un des symboles de cette nuit sanglante.

    À la sortie de l’audience, Jesse Hughes au bord des larmes, a dit se sentir “mieux”, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus . Il assure que “l’amour l’emporte toujours” et qu’il est primordial “de pardonner” en tant que chrétien. “Je les pardonne et j’espère qu’il trouveront la paix”, a-t-il ajouté au sujet des terroristes.

    “Je ne serai plus jamais le même”

    L’ex-guitariste du groupe Eden Galindo s’était présenté avant lui à la barre pour un livrer un témoignage plus brut sur son expérience dans la salle de concert du Bataclan. “Après quelques chansons, j’étais sur le côté de la scène et j’ai commencé à entendre le bruit sourd de tirs, je pensais que le système de son était en train d’exploser”, a-t-il d’abord raconté.

    “Je me souviens qu’ils me regardaient (les terroristes). J’ai vu l’expression sur leur visage. On a couru, on s’est tous mis les uns sur les autres. Nous pensions que ça allait s’arrêter, mais ça continuait”, a-t-il poursuivi avec une vive émotion dans la voix.

    Il a raconté le difficile retour à la vie normale après avoir détaillé le moment où le groupe a été exfiltré de la salle dans un taxi parisien. “Je suis rentré mais c’était très difficile de faire les choses normalement après tout ça. Je me sentais comme brisé. Je ne serai plus jamais le même après cette nuit-là”, a-t-il finalement lâché, tête baissée.

    Le chanteur et l’ex-guitariste ont finalement quitté la salle d’audience. Jesse Hughes a pris dans ses bras plusieurs parties civiles. Certains pleuraient. Le leader des Eagles of Death Metal aussi.

    À voir également sur le HuffPost : Les Eagles of Death Metal en concert à Paris avant de témoigner au procès du 13-Novembre

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      Au procès du 13-Novembre, les Eagles of Death Metal témoignent

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 04:30 · 4 minutes

    Jesse Hughes (à gauche) et Eden Galindo (à droite), qui étaient sur scène au Bataclan pour les Eagles of Death Metal le soir du 13 novembre 2015 doivent tous deux venir témoigner au procès des attentats (photo d'archive prise en juillet 2016 lors d'un festival dans le Kansas). Jesse Hughes (à gauche) et Eden Galindo (à droite), qui étaient sur scène au Bataclan pour les Eagles of Death Metal le soir du 13 novembre 2015 doivent tous deux venir témoigner au procès des attentats (photo d'archive prise en juillet 2016 lors d'un festival dans le Kansas).

    ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE - Ils sont devenus bien malgré eux l’un des symboles d’une nuit d’horreur. Et face à la Cour d’assises spéciale de Paris, qui se penche depuis le mois de septembre sur les attentats du 13 novembre , ils vont devoir revenir sur leur funeste soirée de 2015 au Bataclan .

    Eux, ce sont les membres d’ Eagles of Death Metal , le groupe de hard rock qui se produisait quand les commandos envoyés par l’organisation terroriste Daech ont attaqué la salle de concert, causant la mort de 90 mélomanes, blessant et traumatisant des centaines d’autres.

    Ces 9 et 10 mai, plusieurs membres (actuels et anciens) du groupe sont attendus sur l’Île de la Cité, pour livrer leur histoire et leur ressenti de cette soirée du 13 novembre 2015, interrompue en pleine fête par des tirs de Kalashnikov. Dans la presse, certains d’entre eux ont déjà raconté leur culpabilité du survivant et décrit les marques laissées par l’attentat, donnant un aperçu de ce qu’ils devraient déclarer au procès.

    Culpabilité terrible

    Dans les colonnes du Journal du Dimanche , c’est un quinquagénaire encore meurtri, Eden Galindo, qui s’est récemment épanché sur les sept années qui se sont écoulées depuis l’attentat du Bataclan. Un laps de temps au cours duquel il aura pris la décision de quitter le groupe et de fonder une famille. Lui est attendu le 10 mai au tribunal, comme le chanteur Jesse Hughes. La veille, un autre ancien, le bassiste Matt McJunkins, en aura normalement fait de même, même s’il hésite encore à prendre la parole.

    Au JDD donc, le guitariste de 52 ans explique que cette nuit du 13 novembre ne l’a “jamais quitté”, qu’il vit depuis avec des images “ancrées au plus profond” de son être. Surtout, il décrit le sentiment qui continue à l’habiter, au-delà du syndrome de stress post-traumatique et du lien si fort qui existe désormais avec les autres survivants: une culpabilité terrible.

    “Je me sens toujours coupable”, détaille Eden Galindo, “coupable d’avoir survécu, coupable aussi parce que les gens s’étaient rassemblées pour nous voir”. Des passionnés de musique dont certains sont morts, où d’autres ont été gravement blessés. “Tous sont marqués à vie. Je veux leur dire que je les aime et que je suis désolé.”

    “Tourner la page” et communier avec les autres victimes

    Tant et si bien que les différents membres du groupe attribuent à cette opportunité de témoigner une “vocation libératoire”, comme l’a expliqué leur avocate, maître Claire Josserand-Schmidt au Figaro . Ce que résume encore Eden Galindo, toujours dans Le JDD : “J’ai peur d’y aller (témoigner). C’est un vrai défi, mais quand je l’aurai surmonté, je me sentirai mieux.” Et, espèrent les survivants des Eagles of Death Metal, eux qui ont perdu dans l’attentat leur acolyte Nick Alexander, en charge du merch , une possibilité au final de “tourner la page”.

    Quant à Jesse Hughes, ce procès sera aussi l’occasion d’enterrer définitivement les polémiques nées dans les mois qui avaient suivi l’attentat. Dans un premier temps, le dernier membre présent en novembre 2015 à toujours faire partie du groupe avait dérapé sur la sécurité du Bataclan et ses videurs musulmans ou défendu l’usage des armes à feu qui auraient selon lui permis d’éviter un carnage. Des propos sur lesquels il est depuis revenu, expliquant avoir souffert à l’époque d’un violent traumatisme lié aux événements parisiens.

    Car une chose est sûre, la démarche des Eagles of Death Metal de se présenter au procès touche déjà les autres survivants de la tuerie. “Cela montre leur lien avec la communauté des victimes, leur volonté de participer au récit choral”, salue auprès du Figaro Arthur Dénouveaux , l’homme qui les avait mis dans un taxi le soir du drame après qu’ils sont tombés nez à nez avec un terroriste en fuyant la scène, et qui est aujourd’hui président de l’association Life for Paris.

    Car puisque leur présence sur scène au moment de l’attaque, et la possibilité qu’ils ont eu de fuir, ne leur permettront vraisemblablement pas d’apporter d’élément de poids à l’enquête, ils se joindront au moins à la catharsis collective. Le “J’ai pensé que j’étais cassé pour toujours” d’Eden Galindo devrait ainsi résonner chez de nombreuses victimes des hommes de Daech.

    Tout comme son sentiment d’appartenance à une communauté unie par le traumatisme. ″Ça a été la pire nuit de ma vie, mais ça m’a aussi apporté plus d’amour que je n’aurais jamais pu l’imaginer.”

    À voir également sur le HuffPost : Les Eagles of Death Metal en concert à Paris avant de témoigner au procès du 13-Novembre

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      Au Bataclan à Paris, l'œuvre de Banksy au cœur d'un bras de fer juridique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 13 May, 2022 - 13:04 · 2 minutes

    Cet hommage aux victimes du Bataclan au cœur d'un bras de fer entre la mairie de Paris et les propriétaires de la salle Cet hommage aux victimes du Bataclan au cœur d'un bras de fer entre la mairie de Paris et les propriétaires de la salle

    PARIS - À qui appartient la porte sur laquelle le street artist Banksy a rendu hommage aux victimes de l’attentat terroriste du Bataclan ? Cette question, en marge du procès sur le vol de cette porte en janvier 2019, fait l’objet d’un contentieux juridique entre les propriétaires des murs de la salle de spectacle et la mairie de Paris, gestionnaire de son fonds d’exploitation.

    Après que la justice a donné raison, à deux reprises, à l’indivision familiale a qui appartient l’immeuble de la salle du Bataclan , les avocats de la Ville de Paris ont déposé cette semaine un pourvoi en cassation, selon les informations du Monde confirmées par BFMTV .

    “La porte de Banksy risque d’être revendue, met avant, auprès du quotidien, la mairie de Paris qui revendique la propriété de la porte de secours de la salle. Le refus de la rendre prive les victimes de l’attentat du Bataclan d’un morceau de leur mémoire.”

    Une porte volée en janvier 2019

    La Ville de Paris défend le “caractère indissociable de l’œuvre et de l’institution du Bataclan”, tandis que pour les propriétaires, “c’est un accessoire de l’immeuble par nature”. “Nous sommes propriétaires de cette salle de spectacle donc nous sommes propriétaires des portes”, estime, quant à lui auprès de la chaîne d’information en continu, Daniel Habrekorn, qui gère l’indivision familiale.

    La porte avait été rendue au propriétaires des murs de la salle de spectacle, après qu’elle a été retrouvée suite à son vol, le juge d’instruction estimant qu’elle faisait partie du site, explique Le Monde .

    Banksy avait peint en 2018 au pochoir et à la peinture blanche l’oeuvre intitulée La jeune fille triste ( The sad young girl ) en hommage aux 90 personnes tuées dans l’attaque jihadiste du 13 novembre 2015. La porte métallique avait ensuite été volée en janvier 2019 par trois hommes masqués, avant d’être retrouvée dans une ferme en Italie lors d’une opération des policiers français et des carabiniers italiens le 10 juin 2020.

    Dans ce dossier, une juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris a signé le 2 mars une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel des huit suspects. Trois sont renvoyés pour vol aggravé et cinq pour recel de vol aggravé.

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