SANTÉ - Une maladie à surveiller de près. Selon le dernier rapport de Santé Publique France, publié ce mercredi 20 juillet, ce sont au total 1453 cas
de variole du singe
qui ont été confirmés en France depuis le mois de mai, dont 678 dans la région parisienne. La hausse est importante (+60% depuis les chiffres de la semaine dernière), mais comprend “un rattrapage de données”, souligne Santé publique France. “L’augmentation du nombre de cas [...] ne doit pas être interprétée comme une augmentation exceptionnelle, bien qu’une tendance à la hausse soit néanmoins constatée”, explique-t-on chez SPF.
La propagation du virus se fait essentiellement parmi
les (HSH) hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes
(96% des cas en France). Pour freiner la transmission de la maladie, le gouvernement
a étendu le 11 juillet la vaccination
de manière préventive aux “groupes les plus exposés au virus”, à savoir les HSH ayant plusieurs partenaires, les personnes en situation de prostitution et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle. Des
centres de vaccination
ont ainsi ouvert dans plusieurs régions, mais les délais pour obtenir un rendez-vous sont très longs,
déplorent les associations
.
Que sait-on de la maladie, des modes de transmission et des symptômes? On fait le point.
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Comment se transmet la variole du singe
Le monkeypox
(son nom anglais), rappelle
l’ARS d’Île-de-France dans son dernier bulletin
, connaît deux modes de transmission. Comme pour le Covid, le contact prolongé à moins de 3 mètres avec une personne porteuse du virus peut favoriser la transmission à cause des microgouttelettes et des sécrétions respiratoires.
L’autre principal mode de transmission est “un contact étroit et direct avec cette personne via les lésions cutanées (plaies, croûtes), les fluides corporels (sang, salive, sperme) ou les muqueuses (bouche, anus, orifices naturels produisant du mucus)”, et les objets contaminés.
Pour le moment, la variole du singe n’est pas considérée comme une infection sexuellement transmissible. De l’ADN du virus a été trouvé dans le sperme de personnes malades, mais on ne sait pas encore si cela est suffisant pour transmettre la maladie.
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Les premiers symptômes de la variole du singe
Ce qui rend particulièrement difficile
le dépistage rapide de la variole du singe
, ce sont ses premiers symptômes, qui ressemblent fort à ceux d’une grippe ou d’un Covid: fièvre, maux de tête, frissons, douleurs musculaires.
Autre signe particulièrement alertant, le gonflement “des ganglions situés autour des oreilles, dans le cou et la nuque”.
Cette première vague de symptômes dite “invasive” apparaît après une période d’incubation “pouvant aller de 5 à 21 jours (7 à 14 jours observés en moyenne)”. Une période assez longue et qui peut rendre compliquée l’identification de la personne contaminante. SPF souligne d’ailleurs: “La plupart des cas investigués déclarent ne pas pouvoir identifier la personne qui les aurait contaminés”.
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Quand apparaissent les boutons
La variole du singe se manifeste ensuite par l’apparition de boutons sur le corps, généralement dans les un à trois jours qui suivent les premiers symptômes, explique
l’Assurance maladie
.
“Tout le corps peut être atteint, notamment les paumes et les plantes de pieds, le visage et le cuir chevelu. Selon le mode de contamination, ces lésions peuvent toucher la région anogénitale et muqueuse buccale”, relève l’ARS.
Ces lésions évoluent pour se remplir d’un liquide -particulièrement contaminant- avant de sécher. L’autorité de santé recommande à ce titre de recouvrir les lésions d’un pansement ou d’un linge pour éviter toute contamination.
Prudence, toutefois, souligne l’ARS: “Il a été observé des situations où l’apparition des signes cutanés s’est faite sans période invasive. Dans d’autres cas, les personnes contaminées ont pu avoir les symptômes des deux périodes en même temps.”
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Dépistage et traitement de la variole du singe
Si vous pensez avoir contracté la variole du singe parce que vous êtes cas contact d’une personne contaminée, parce que vous revenez d’un voyage dans un pays d’Afrique où le virus circule habituellement, ou parce que vous avez des partenaires multiples et anonymes -peu importe votre orientation sexuelle-, prenez contact avec votre médecin ou avec le 15, qui pourra alors vous orienter. Par mesure de précaution, isolez-vous.
Après la consultation médicale,
un test PCR sur une lésion
permettra de confirmer que vous avez effectivement contracté la variole du singe.
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Comment s’isoler pendant la maladie
Une fois le diagnostic posé, il faut se déclarer auprès de l’ARS, c’est obligatoire, et informer les personnes avec lesquelles vous avez été en contact depuis le début de vos symptômes. Il faut également s’isoler. “Vous devrez porter un masque chirurgical et ne pas avoir de contact physique avec d’autres personnes, notamment en maintenant un isolement des autres personnes au sein du domicile”, précise l’ARS.
Outre l’aération des pièces, il est préférable de ne pas partager de sanitaires ou d’objets, ou les désinfecter à l’eau de javel auquel cas.
La durée de l’isolement est trois semaines à partir de la date des premiers signes, mais ce délai pourra être ramené à deux sur avis médical et si toutes les lésions ont disparu.
L’ARS a également distillé plusieurs consignes sur la marche à suivre pour le nettoyage de votre logement:
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Conservez les déchets tels que les croûtes des vésicules dans des sacs-poubelle dédiés.
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Réalisez l’aspiration des poussières et le lavage régulier des sols et des surfaces.
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Lavez le linge en contact avec le corps de la personne infectée, si possible à 60°C pendant 30 minutes avec une lessive habituelle.
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En fin d’isolement : Un nettoyage soigneux du domicile comportant les surfaces, la literie, les vêtements et la vaisselle doit être réalisé.
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Des complications de la variole du singe?
La variole du singe reste une maladie essentiellement bénigne, avec un taux de létalité inférieur à 10% dans les cas observés dans le monde. Néanmoins, des cas graves peuvent survenir, “plus fréquemment chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées”.
La Sécurité sociale relève cependant que des cas peuvent nécessiter une hospitalisation. Notamment quand la variole du singe provoque des complications ORL ou digestives, une atteinte des yeux ou pulmonaire, ou lorsque les lésions cutanées sont trop nombreuses (plus de 100) ou dans les cas de surinfection de ces lésions.
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Vaccination contre la variole du singe
Une vaccination gratuite est proposée aux cas contacts et aux personnes les plus exposés au virus. “La priorité dans les services hospitaliers doit être donnée aux situations post-exposition”, précise l’ARS d’Île-de-France. Les coordonnées des centres de vaccination sont disponibles sur le site de chaque ARS.
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