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      Léo Grasset de "DirtyBiology" conteste les accusations de violences sexuelles le visant, émoi chez les youtubeurs

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 23 June, 2022 - 17:44 · 4 minutes

    Léo Grasset de Léo Grasset de "DirtyBiology" visé par des accusations de violences sexuelles, émoi chez les YouTubeurs

    VIOLENCES SEXUELLES - Léo Grasset, l’un des youtubeurs français les plus suivis, est accusé par plusieurs femmes de violences sexuelles et psychologiques dans une longue enquête publiée par Mediapart ce jeudi 23 juin. Sept femmes dénoncent des violences psychologiques, tandis qu’une huitième, “Lisa”, ancienne partenaire de Léo Grasset, témoigne d’un viol commis à son domicile une nuit de juillet 2016. “Je lui dis plusieurs fois que je n’ai pas envie”, raconte-t-elle au média d’investigation, avant de décrire une scène violente au cours de laquelle il l’aurait “maintenue avec ses mains autour de son cou” puis “pénétrée avec des coups très forts”.

    “Je conteste totalement les accusations relayées à mon encontre”, a réagi Léo Grasset ce jeudi 22 juin 2022 en fin d’après-midi. Indiquant avoir “toujours été attentif au consentement de l’ensemble de [s]es partenaires”, le youtubeur scientifique aux 1,3 million d’abonnés sur sa chaîne “DirtyBiology” dit se tenir à la disposition de la justice.

    “Il m’a kidnappée émotionnellement”

    Aux côtés de Lisa, la youtubeuse Manon Bril, qui fait notamment des vidéos de vulgarisation sur l’histoire et la mythologie sur sa chaîne “C’est une autre histoire”, raconte à Mediapart que le jeune homme, avec qui elle a entretenu une relation durant plusieurs années, l’a “mise dans une insécurité émotionnelle énorme”. “Il m’a kidnappée émotionnellement”, ajoute-t-elle.

    “Nous sommes toutes soudées et nous ne lâcherons rien.” Créatrice de la chaîne YouTube sur l’archéologie et l’histoire “Passé sauvage”, Clothilde Chamussy accuse de son côté Léo Grasset d’avoir instauré “un climat très sexualisé” non-consenti entre eux. “Je te toucherais bien les fesses, mais on n’est pas assez amis”, lui aurait notamment dit le trentenaire lors d’un festival en 2017. Un an plus tard, alors qu’elle travaille pour “Le Vortex”, une web-série co-créée par Léo Grasset, le jeune homme lui aurait lancé: “Espèce de sac à foutre” et “Espèce de gros sac à foutre”, avant de s’excuser plus tard.

    “Viviane [de la chaîne YouTube Scilabus] et Clothilde m’ont rapporté que l’ambiance était particulièrement sexiste sur le tournage et que Léo avait eu des propos déplacés”, a confié à Mediapart Pierre Kerner, maître de conférences et youtubeur, qui travaillait également sur la web-série.

    Certains youtubeurs alertés par des victimes

    Depuis la publication de l’article de Médiapart, de nombreux youtubeurs ont fait part de leur choc sur les réseaux sociaux. “Impossible de trouver les mots”, a réagi Marie Lopez , connue pour sa chaîne “Enjoyhoenix”.

    “Soutien aux victimes”, a réagi Romain Monté, de la chaîne “Linguisticae”. Celui-ci raconte avoir “confronté” Léo Grasset en avril 2020. Le trentennaire lui aurait dit “J’ai clairement des torts, hein. [...] Y’a un peu de slut-shaming là-dedans effectivement, un peu de vraie merde que j’ai faite ici et là, et du storytelling.” Et Romain Monté d’ajouter: “Je n’ai plus eu de contact avec lui depuis.”

    “Toutes les femmes qui témoignent dans cette article ont un courage immense, on vous croit et on vous soutient”, souligne le grand reporter Charles Villa, qui a collaboré en 2019 avec Léo Grasset.

    “Nous sommes mal entraînés à savoir écouter, voir et comprendre ce qu’il se passe, parfois à côté de nous. Nous devons mieux écouter. Sinon les victimes se taisent”, ont écrit sur Twitter Vled Tapas et Thomas Durand de la chaîne “La bouche en biais”. Selon Médiapart, les deux youtubeurs ont été alertés en 2019 au sujet de Léo Grasset. Il y a trois ans, Thomas Durand estimait que “cela ne repos[ait] sur rien de concret”.

    À voir également sur Le HuffPost: Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

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      Jean Gachassin, ex-président de la Fédération de tennis, visé par une enquête pour agression sexuelle

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 23 June, 2022 - 15:41 · 1 minute

    Jean Gachassin, le 6 juin 2015. Jean Gachassin, le 6 juin 2015.

    JUSTICE - Une enquête pour “agression sexuelle” a été ouverte contre Jean Gachassin, 80 ans, ancien président de la Fédération française de tennis de 2009 à 2017, a-t-on appris ce jeudi 23 juin auprès du parquet de Tarbes, confirmation une information de L’Équipe .

    Dans une plainte déposée le 18 juin, une jeune femme accuse l’ancien rugbyman “de l’avoir embrassée sur la bouche, contre son gré” la veille, a déclaré le procureur de Tarbes Pierre Aurignac. Les faits se seraient déroulés au casino de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), dans le cadre de l’assemblée générale de la Ligue Occitanie de rugby, rapporte L’Équipe .

    Enquête confiée à la gendarmerie de Bagnères-de-Bigorre

    “Embrasser quelqu’un contre son gré, juridiquement, cela se qualifie d’agression sexuelle”, a précisé le magistrat, qui a ajouté que Jean Gachassin “n’a pas encore été entendu. On entend d’abord les témoins”. “On procède ensuite à une expertise psychiatrique pour l’auteur, psychologique pour la victime, comme c’est l’usage dans ce type de cas”, a-t-il poursuivi.

    Après avoir recueilli la plainte, les gendarmes de la brigade de recherches de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, ont commencé à entendre des témoins des faits. Selon le quotidien sportif, l’enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Bagnères-de-Bigorre.

    A voir également sur Le HuffPost: “Le témoignage de la patineuse Anne-Line Rolland agressée sexuellement par son entraîneur”

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      Bill Cosby reconnu coupable d'agression sexuelle sur une adolescente, près de 50 ans après

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 22 June, 2022 - 03:30 · 2 minutes

    Bill Cosby, ici au palais de justice du comté de Montgomery à Norristown en Pennsylvanie, le 25 septembre 2018. Bill Cosby, ici au palais de justice du comté de Montgomery à Norristown en Pennsylvanie, le 25 septembre 2018.

    ÉTATS-UNIS - Le jury d’un tribunal de Californie a reconnu mardi 21 juin Bill Cosby , gloire déchue de la télévision américaine, coupable d’avoir agressé sexuellement une adolescente en 1975 alors qu’elle avait 16 ans.

    Judy Huth, aujourd’hui âgée de 64 ans, recevra 500.000 dollars de dommages et intérêts.

    Cette décision, au civil, met un terme à l’une des dernières procédures en justice contre l’ancien comédien, âgé aujourd’hui de 84 ans, qui a été accusé de diverses agressions sexuelles par des dizaines de femmes .

    Emprisonné en 2018 à la suite d’une condamnation dans un dossier différent en Pennsylvanie, Bill Cosby avait été libéré en juin 2021 à la suite d’une annulation de sa condamnation pour vice de procédure.

    Il n’a pas assisté aux audiences, qui se sont étalées durant deux semaines dans un tribunal de Santa Monica.

    Grande quantité d’alcool et Playboy Mansion

    Judy Huth a affirmé durant le procès que le comédien, qui a incarné pendant des années le père idéal dans la série Cosby Show , lui avait fait boire une grande quantité d’alcool avant de l’emmener dans la Playboy Mansion de son ami Hugh Hefner et de l’agresser sexuellement dans une chambre de la demeure.

    Les défenseurs de Bill Cosby ont démenti une quelconque agression de la part de leur client et mis en doute les événements relatés par la plaignante, qui avait commencé par dire que les faits s’étaient déroulés en 1974.

    Aucune procédure au pénal n’a été menée car Judy Huth s’est présentée à la police une fois le délai de prescription dépassé.

    Au total, une soixantaine de femmes ont publiquement accusé Bill Cosby d’être un prédateur sexuel calculateur qui a usé d’alcool et de somnifères pour abuser de ses victimes durant des décennies.

    Ce dernier a toujours nié, assurant que les relations sexuelles étaient consenties.

    À voir également sur Le HuffPost : Le “V” de la victoire de Bill Cosby à sa sortie de prison après l’annulation de sa condamnation

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      AgroParisTech: Une enquête interne recense au moins 17 cas de viol

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 21 June, 2022 - 15:07 · 2 minutes

    La cellule Cassis, association étudiante de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à AgroParisTech, a publié les résultats de sa dernière enquête ce 21 juin. La cellule Cassis, association étudiante de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à AgroParisTech, a publié les résultats de sa dernière enquête ce 21 juin.

    VIOLENCES SEXUELLES - 17 étudiants et étudiantes déclarant avoir subi un ou plusieurs viols, 131 des agressions sexuelles: c’est le bilan glaçant qu’a publié ce 21 juin la cellule d’AgroParisTech sur les violences sexistes et sexuelles subies par élèves-ingénieurs qui étudient actuellement à AgroParisTech.

    L’enquête de la Cellule agro de sensibilisation et d’information sur la sexualité (Cassis), réalisée sous forme de questionnaire, est la quatrième s’intéressant à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles au sein de l’école d’ingénieurs. Le questionnaire a été adressé en décembre 2021 à près de 2000 étudiants et a recueilli 566 réponses complètes, “dont 67,7% de femmes - ce qui est représentatif de leur proportion à AgroParisTech”, précise l’association étudiante.

    Un bilan alarmant

    Au total, ce sont 17 étudiants, dont 16 femmes et une personne non binaire, qui ont déclaré à la cellule Cassis “avoir subi un ou plusieurs viols durant leur scolarité à AgroParisTech”. 131 personnes ont également déclaré avoir été victimes d’ agressions sexuelles “avec contact” et 10 autres avoir subi une agression sexuelle avec “un retrait de préservatif par surprise, sans consentement”.

    En plus de ces chiffres, “526 comportements ou propos discriminatoires ou à connotation sexuelle ont été recensés”, note l’association étudiante. Ces derniers proviennent en grande majorité d’étudiants, mais aussi “pour 42 d’entre elles et eux, des membres des équipes enseignantes et du personnel de l’établissement”.

    “31,9 % des agressions sexuelles avec contact et 64,7 % des viols auraient été commis alors que la victime n’était pas en état de savoir ou dire s’il ou elle était consentant ou consentante, à cause d’une consommation d’alcool ou de stupéfiants”, complète par ailleurs la cellule Cassis dans son communiqué .

    Une prise de conscience encore difficile

    Si ces chiffres alarment, il existe néanmoins un “fossé” entre l’appréciation du problème des violences sexistes et sexuelles au sein de l’école d’ingénieurs et la réalité des violences commises, souligne la cellule Cassis.

    Ainsi, pour 36,2% des répondants à l’enquête, ces violences “ne sont qu’un léger problème au sein d’AgroParisTech” quand pour 12,9% “ce n’est pas un problème du tout”. Pour la cellule Cassis, ces chiffres dépeignent “un détachement profond et dangereux d’une partie importante de la communauté étudiante envers ces questions”.

    “J’ai été très surpris par l’ampleur d’un phénomène qui ne peut s’expliquer simplement par la consommation d’alcool. C’est ensemble, avec les étudiants, que nous devons travailler à une solution”, a réagi le directeur de l’école, Laurent Buisson, comme le rapporte Le Monde . Celui-ci a saisi le procureur de Paris, conformément à l’article 40 du code de procédure pénale.

    En concertation avec la cellule Cassis, un nouveau plan d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles sera mis en place à la rentrée 2022 au sein de l’école. Celui-ci sera à la charge d’AgroParisTech et non plus à l’initiative de l’association étudiante, comme c’était principalement le cas jusqu’à présent.

    A voir également sur Le HuffPost: “Le témoignage de la patineuse Anne-Line Rolland agressée sexuellement par son entraîneur”

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      Le réalisateur Paul Haggis arrêté en Italie pour agression sexuelle

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 19 June, 2022 - 20:49 · 1 minute

    Le réalisateur oscarisé Paul Haggis arrêté en Italie pour agression sexuelle (photo octobre 2017 à New York) Le réalisateur oscarisé Paul Haggis arrêté en Italie pour agression sexuelle (photo octobre 2017 à New York)

    JUSTICE - Le réalisateur et producteur canadien Paul Haggis a été arrêté dans le sud de l’Italie sous le soupçon d’agression sexuelle “aggravée” à l’encontre d’une jeune femme étrangère, ont annoncé ce dimanche 19 juin les agences de presse italiennes citant le parquet.

    Le réalisateur et scénariste est “sérieusement soupçonné des crimes d’agression sexuelle et dommages corporels aggravés, crimes commis à l’encontre d’une jeune femme étrangère”, ont indiqué les agences ANSA et AGI citant le procureur de Brindisi. Le bureau du procureur n’a pas fourni d’autres informations dimanche.

    “Obligée de recourir à des soins médicaux”

    Haggis, 69 ans, qui a écrit et réalisé le film “Crash” (“Collision”) qui lui a valu plusieurs Oscar , devait être la vedette du festival de cinéma Allora Fest qui débutera mardi dans la ville d’Ostuni dans la province de Brindisi.

    La jeune femme s’était trouvée avec Haggis avant le festival, selon le parquet. “Le suspect aurait forcé la jeune femme, qu’il a rencontrée quelque temps auparavant, à avoir des relations sexuelles”, a indiqué le procureur.

    Après une rencontre, la jeune femme a ”été obligée de recourir à des soins médicaux”, selon lui. L’un des avocats de Haggis, sollicité par téléphone et par email, n’avait pas réagi dimanche.

    À voir également sur Le HuffPost: À Cannes, une activiste dénonce les viols russes en Ukraine sur le tapis rouge

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      Jean-Jacques Bourdin ne reviendra pas à l'antenne de RMC et BFMTV

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 17 June, 2022 - 14:47

    Jean-Jacques Bourdin avait été écarté Jean-Jacques Bourdin avait été écarté "temporairement" de l'antenne sur BFMTV et RMC le 23 janvier, après l'annonce de l'ouverture d'une enquête le visant

    MÉDIAS - Jean-Jaques Bourdin ne reviendra pas à l’antenne de RMC et BFMTV. Suspendu “temporairement” depuis le mois de janvier après l’ouverture d’une enquête pour agression sexuelle , l’animateur a finalement été limogé par le groupe.

    “En raison des événements intervenus et portés à la connaissance de la direction au cours de l’année 2022, la direction a décidé de mettre un terme au contrat de travail de Monsieur Jean-Jacques Bourdin et ainsi cesser toute collaboration”, annonce le groupe Altice dans un communiqué laconique ce jeudi 17 juin.

    Plus d’informations à suivre...

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      La nouvelle vague MeToo - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 17 June, 2022 - 09:09 · 7 minutes

    Ce qui fait crier les détracteurs et les détractrices du mouvement <a class=#MeToo, c’est la confusion entre des faits condamnables par la loi et des agissements qui ne relèvent pas de la justice, et le dommage causé par ces accusations, diffusées par les médias et les réseaux sociaux, aux carrières et réputations des accusés." src="https://img.huffingtonpost.com/asset/62a9e0a1220000341d4f6d63.jpeg?ops=scalefit_630_noupscale" /> Ce qui fait crier les détracteurs et les détractrices du mouvement #MeToo, c’est la confusion entre des faits condamnables par la loi et des agissements qui ne relèvent pas de la justice, et le dommage causé par ces accusations, diffusées par les médias et les réseaux sociaux, aux carrières et réputations des accusés.

    METOO - En 2017, l’affaire Weinstein déclenche le hashtag, #MeToo, utilisé sur les réseaux sociaux pour livrer le récit de violences sexuelles subies par certains et certaines dans le milieu du cinéma. Puis c’est dans celui des médias, du théâtre , de l’édition, de la politique, de l’université que sont signalés des cas supposés d’abus et d’agressions . Dans ces milieux, le pouvoir et le prestige sont particulièrement forts.

    Aujourd’hui, le spectre de ces récits s’étend: il ne s’agit plus seulement de raconter des agressions caractérisées de la part de prédateurs sexuels mais aussi d’actes qui semblent plus anodins, à première vue. Cette extension du domaine du récit en viendrait à décrédibiliser la libération de la parole dans son ensemble. Dès lors, le mouvement #MeToo s’apparenterait à une épuration au nom de la bien-pensance, du type de celle menée dans les années 60 contre les communistes aux Etats-Unis, d’un puritanisme dicté par un esprit de revanche.

    Il y a pourtant une raison pour laquelle des agissements aussi différents sont spontanément associés, raison dont ne rend pas compte la justice. Derrière ces récits se cache une structure invariante qui dit quelque chose de la psyché humaine. En envisageant ces témoignages sous l’angle strictement narratif, ce qui apparaît, c’est que derrière des degrés de gravité différent se dit toujours la même chose: un profil d’agresseur mais aussi de victime similaires.

    Une justice à la traîne

    Ce qui fait crier les détracteurs et les détractrices du mouvement #MeToo, c’est la confusion entre des faits condamnables par la loi et des agissements qui ne relèvent pas de la justice, et le dommage causé par ces accusations, diffusées par les médias et les réseaux sociaux, aux carrières et réputations des accusés. Est brandie la “présomption d’innocence”, laquelle vaudrait devoir de réserve et injonction à garder le silence.

    Mais les agissements dépeints dans ces récits présentent une cohérence qui n’est pas celle de la justice. La justice ne punit des faits que lorsqu’ils sont “caractérisés”, c’est-à-dire établis de manière indubitable et qu’ils se déroulent sans le consentement du plaignant ou de la plaignante. Le mot “consentement » n’est pourtant pas utilisé par la loi. On y parle de “violence, contrainte, menace ou surprise” mais aussi d’absence de “discernement”. Le discernement, c’et la capacité de reconnaître et de comprendre; il peut être altéré, par une prise de substance par exemple; dans le cas de mineurs de moins de 13 ans, la loi conclut à l’absence de discernement. Enfin, l’article 222-24 du code pénal indique qu’un viol est puni de 20 ans de réclusion criminelle lorsqu’il est commis “sur une personne dont la particulière vulnérabilité (…) est apparente et connue de l’auteur” mais aussi “lorsqu’il est commis par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions”.

    Or il est facile de voir où se situe le problème: la réalité des faits incriminés est le plus souvent impossible à établir. Quant à la question du consentement, on comprend intuitivement qu’il ne suffirait pas qu’il ait été obtenu; il faut savoir comment, c’est-à-dire à déterminer s’il était libre (et non résultant d’une emprise) et éclairé (soit qu’il a été donné en connaissance de cause, et c’est bien là le vrai sens du mot “discernement”).

    De fait, en 2017, 76% des enquêtes pour viol n’ont pas abouti, la moyenne du classement sans suite des plaintes s’établissant à 69%. Or, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, “seuls 13% des personnes se déclarant victimes de viol ont déposé plainte” (Timorée Boutry, Pascale Egré et Jérémie Pham-Lê, “ Plaintes pour viols: pourquoi tant de classements sans suite ”, Le Parisien , 2 mars 2019).

    La logique juridique est ainsi en décalage avec les mécanismes psychologiques et sociologiques qui expliquent ce spectre de agressions, qu’elles soient psychologiques, physiques ou sexuelles, et qu’elles jouent sur la violence, la contrainte, la menace ou la surprise. Car ces actes peuvent aussi s’appuyer sur l’emprise ou la sidération, c’est-à-dire qu’ils profitent des dommages d’un traumatisme antérieur, que la psychologie appelle le “psychotrauma”. Et c’est bien du côté de la psychologie clinique que l’on trouve des réponses: au regard des avancées de la psychologie, la justice est au mieux en retard, au pire impuissante.

    La glaçante banalité du mal

    Car, pour en revenir au point de désaccord qui oppose partisans et opposants au mouvement #MeToo, pourquoi mettre dans la même catégorie le spectre d’agissements abusifs de nature si différente: drague un peu lourde, sous-entendus sexuels, attouchement, viol?

    De même qu’il n’existe pas de "victime parfaite", il n’existe pas d’"agresseur monstrueux".

    La réponse est simple: qu’ont-ils en commun, sinon leur auteur? Pris à rebours, le problème se résout de lui-même. Celui qui en vient à violer a au préalable d’autres agissements, symptomatiques mais plus banals: il drague avec insistance et sans finesse, a la main baladeuse, parle de cul pour instaurer une complicité et se sentir autorisé à aller plus loin. En d’autres termes: il harcèle, il opère des attouchements, il instaure une emprise.

    Car non, le violeur psychopathe tapi dans la nuit n’est pas la règle. De même qu’il n’existe pas de “victime parfaite”, il n’existe pas d’“agresseur monstrueux”. Si les agressions relevées sont différentes, c’est parce qu’elles ne ciblent pas les mêmes victimes. Selon que ces victimes sont puissantes ou non, en état de vulnérabilité ou non, la relation établie avec elles par l’auteur des faits est plus ou moins toxique ou abusive; elle emprunte là les chemins de l’emprise et de la sidération, ailleurs ceux de la contrainte, de la menace, de la surprise et de la violence.

    Toutes ces cibles, néanmoins, ont des points communs: la naïveté ou la précarité; l’absence de moyen de défense. Car l’agresseur compte sur la honte et le silence que l’acte fait naître pour ne pas avoir à répondre du mal, plus ou moins grave, qu’il commet. Ce même silence auquel les victimes sont exhortées par les détracteurs et détractrices du mouvement #MeToo.

    C’est bien dans ce sens qu’il faut comprendre les logiques de libération de la parole et de conservation du silence qui se montrent sur le champ médiatique. Pour les comprendre, il faut partir, dans une optique psychologique, des causes de ces agissements pour reconstituer le fil conduisant à leurs conséquences. La démarche juridique, elle, procède à rebours: partant des faits, elle cherche à trouver leurs causes, ce qui brouille les pistes.

    Ce n’est pas parce que quelqu’un trompe son compagnon ou sa compagne qu’il est un prédateur sexuel; ce n’est pas non plus parce qu’on aime draguer, ou qu’on cherche les relations sans lendemain, qu’on s’efforce de dominer son ou sa partenaire. Mais celui ou celle qui agresse a toujours eu des comportements abusifs, qui ont semblé parfois banals, et que la révélation de faits font souvent remonter à la surface. Aussi, sachez-le: #MeToo, ce n’est que le début.

    À voir également sur Le HuffPost: Même l’acquittement d’Harvey Weinstein ne peut plus affecter “metoo”

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      Affaire Kevin Spacey: ce qu'il faut savoir

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 16 June, 2022 - 16:00 · 4 minutes

    L'acteur Kevin Spacey devant le tribunal d'instance de Londres pour l'ouverture de son procès, le 16 juin 2022 L'acteur Kevin Spacey devant le tribunal d'instance de Londres pour l'ouverture de son procès, le 16 juin 2022

    JUSTICE - En 2017, ces révélations avaient conduit Netflix à écarter Kevin Spacey de la série à succès House of Cards . Cinq ans plus tard, l’acteur de 62 ans accusé d’agressions sexuelles par trois hommes va à être jugé à Londres. Une audience s’est tenue ce jeudi 16 juin à la Westminster Magistrates Court, la première de ce qui s’annonce comme une longue bataille judiciaire.

    De quoi Kevin Spacey est-il accusé?

    Kevin Spacey est poursuivi pour quatre agressions sexuelles sur trois hommes, entre mars 2005 et avril 2013. À cette période, il était directeur artistique du théâtre Old Vic de la capitale britannique.

    Deux inculpations visent des faits d’agressions sexuelles en mars 2005 à Londres sur un même plaignant. Une autre agression sexuelle concerne un deuxième plaignant en août 2008, qui l’accuse également de l’avoir forcé à une activité sexuelle avec pénétration sans son consentement - chef d’accusation qui se distingue du viol (qui implique une pénétration avec un pénis) dans le droit anglais.

    Enfin, Kevin Spacey est inculpé d’une quatrième agression sexuelle sur un troisième plaignant en avril 2013 dans le Gloucestershire (sud-ouest de l’Angleterre).

    Ces accusations ont été formulées dans la foulée du mouvement #MeToo et du scandale Weinstein, du nom du producteur de cinéma américain visé par de nombreuses accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles, révélées à l’automne 2017 par le New York Times et le New Yorker .

    Le théâtre de l’Old Vic avait ensuite commandé une enquête interne, menée par un cabinet juridique, sur le comportement de son ancien directeur artistique. Au total, “20 témoignages personnels sur des comportements inappropriés présumés de Kevin Spacey” avaient été recueillis.

    Ce n’est qu’en mai dernier, que le parquet britannique a “autorisé des poursuites pénales contre Kevin Spacey pour quatre chefs d’agression sexuelle contre trois hommes”. La police de Londres a indiqué que les plaignants, dont les noms n’ont pas été rendus publics, étaient aujourd’hui âgés d’une trentaine et d’une quarantaine d’années.

    “Bien que je sois déçu par cette décision, je me présenterai volontairement au Royaume-Uni dès que cela pourra être organisé et je me défendrai contre ces accusations, et, j’en suis sûr, prouverai mon innocence”, avait assuré le comédien dans une déclaration transmise à l’émission matinale de la chaîne américaine ABC, Good Morning America.

    Où en est la justice?

    Costume bleu et lunettes, Kevin Spacey a été accueilli par une nuée de photographes et de caméras, souriant, mais sans faire de commentaire, pour sa première comparution le jeudi 16 juin à la Westminster Magistrates Court de Londres.

    Au cours d’une courte audience d’une trentaine de minutes, il a brièvement pris la parole pour décliner son identité - Kevin Spacey Fowler -, sa date de naissance - le 26 juillet 1959 - et son adresse à Londres, puis lui ont été lues les accusations retenues contre lui.

    “Monsieur Spacey dément vigoureusement tout acte criminel dans cette affaire”, a déclaré son avocat, Patrick Gibbs. “Il doit répondre à ces accusations pour poursuivre sa vie”, a-t-il ajouté.

    Malgré sa “pleine coopération” à l’enquête, l’accusation avait demandé qu’il soit placé en liberté conditionnelle avec obligation de rester à Londres, mais sa défense a fait valoir que le comédien vit aux États-Unis, où il a de la famille ainsi qu’un chien de neuf ans.

    Relevant qu’il s’était présenté volontairement, le juge Tan Ikram a décidé de le laisser libre jusqu’à une prochaine audience, le 14 juillet au tribunal de Southwark, à Londres.

    D’autres enquêtes aux États-Unis

    Kevin Spacey a aussi fait l’objet d’enquêtes aux États-Unis. Il avait été inculpé d’attentat à la pudeur et d’agression sexuelle dans l’État du Massachusetts. Il était accusé d’avoir, en juillet 2016, mis la main sur le sexe d’un jeune homme de 18 ans employé dans un bar, après l’avoir fait boire. Mais les poursuites avaient été abandonnées en juillet 2019.

    Fin mai 2022, il a comparu devant un juge de New York pour une audience de procédure dans le cadre d’une action au civil intentée par l’acteur Anthony Rapp, selon des documents judiciaires américains. Anthony Rapp avait accusé Kevin Spacey de lui avoir fait des avances sexuelles lorsqu’il était adolescent, ce qu’a démenti Kevin Spacey et l’action a été abandonnée au pénal.

    La vague d’accusations le visant a eu de lourdes conséquences sur la carrière et la réputation de l’acteur deux fois oscarisé (pour “American Beauty” et “Usual Suspects”). Il avait notamment été débarqué par Netflix de la série “House of Cards” dans laquelle il jouait le personnage principal.

    Son grand retour au cinéma ―dans le film L’uomo Che Disegno Dio ( L’homme qui dessine Dieu )― avait toutefois été annoncé l’an dernier.

    À voir également sur Le HuffPost: Adèle Haenel a réveillé le mouvement #Metoo en France

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      Après les nouvelles accusations visant Abad, Borne appelle les victimes à déposer plainte

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 15 June, 2022 - 12:51 · 2 minutes

    Elisabeth Borne, le 14 juin 2022 Elisabeth Borne, le 14 juin 2022

    AGRESSION SEXUELLE - En déplacement de campagne, ce mercredi 15 juin dans le Calvados, la Première ministre Élisabeth Borne a invité les femmes victimes de violences sexuelles à déposer plainte, assurant qu’elle ne pouvait pas se prononcer ”à propos d’un témoignage anonyme” accusant Damien Abad de tentative de viol.

    “C’est essentiel que sur ces sujets la parole des femmes [...] soit entendue, a déclaré la cheffe du gouvernement à la presse sur le marché de Villers-Bocage, dans la 6e circonscription du Calvados, où elle fait campagne pour les législatives . Vous comprenez bien que je ne peux pas me prononcer sur la base de témoignages anonymes.”

    S’exprimant “en tant que Première ministre” et “en tant que femme”, elle explique qu’“il faut permettre à la justice d’établir les faits. Il ne faut pas hésiter à aller porter plainte”. “Je ne suis pas un juge et les enquêtes ne se font pas avec des témoignages anonymes, a-t-elle poursuivi, estimant que “tout est fait pour [...] accueillir au mieux les femmes pour qu’elles puissent déposer plainte et que la justice puisse établir des faits”.

    Une élue centriste accuse Abad de tentative de viol

    Le ministre des Solidarités, Damien Abad, déjà mis en cause pour violences sexuelles , est visé par de nouvelles accusations de la part d’une femme qui dit avoir subi une tentative de viol en 2010, selon son récit publié mardi par Mediapart .

    Dans le témoignage recueilli par Mediapart, “Laëtitia” (prénom d’emprunt), une ”élue centriste”, accuse Damien Abad d’avoir tenté de la violer lors d’une fête organisée chez lui, à Paris, au premier semestre 2010. Sans évoquer explicitement une plainte, son avocate, Me Raphaële Bialkiewicz, a indiqué à Mediapart qu’elle procédait ”à la récolte et aux recoupements d’éléments, en vue d’y apporter toutes les suites utiles”.

    Ces accusations surviennent après celles publiées par le média en ligne le 20 mai, au lendemain de la nomination de Damien Abad comme ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Deux femmes, citées par Mediapart , accusaient le nouveau ministre de les avoir violées en 2010 et 2011.

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