• chevron_right

      Faut-il laver le riz avant la cuisson ?

      news.movim.eu / Numerama · Tuesday, 13 June, 2023 - 10:05

    Laver (ou rincer) le riz avant de le mettre à cuire est une méthode couramment utilisée. C'est censé le rendre moins collant. La science ne valide pas vraiment cette affirmation, mais il y a peut-être une autre raison de le laver avant de le cuire. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/

    • chevron_right

      Une ONG se bat pour l’ouverture des 30 000 points d’eau gratuits prévus par la loi

      alt.movim.eu / LaReleveEtLaPeste · Thursday, 1 June, 2023 - 10:04

    Pour les auteurs de la pétition, le coût de l’eau est par ailleurs prohibitif dans les lieux accueillant du public et inadmissible, puisque l’accès gratuit à l’eau potable est obligatoire.

    Cet article Une ONG se bat pour l’ouverture des 30 000 points d’eau gratuits prévus par la loi est apparu en premier sur La Relève et La Peste .

    • chevron_right

      Pourra-t-on manger des concombres sur Mars ?

      news.movim.eu / Numerama · Sunday, 23 April, 2023 - 16:15

    [Chronique France Culture] Dans cet épisode du Meilleur des Mondes, l'émission partenaire de Numerama, François Saltiel et ses invités parlent de Yuka et d'OpenFoodFacts : mais que peuvent ces apps face à l'industrie agro-alimentaire ? Dans notre chronique, on en a profité pour se projeter dans des futurs spatiaux, où la nourriture sera encore un enjeu. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/

    • Co chevron_right

      Grillons un peu avec les insectes à manger

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 16 February, 2023 - 04:00 · 6 minutes

    Après deux ans d’études, l’Union européenne vient d’attribuer un monopole de 5 années à une entreprise vietnamienne (Cricket One) pour l’ exportation et la vente en Europe de la poudre de grillon domestique partiellement dégraissée à usage alimentaire .

    Ceci suit une première autorisation datant de 2015 pour le ver de farine ( tenebrio molitor ), la blatte ( blattodea ), (un insecte poubellivore), et le criquet migrateur ( locusta migrans ). Selon la FAO environ 1900 espèces d’insectes seraient éligibles à la consommation humaine ou animale et 11 sont en cours d’études.

    Ici apparaissent quelques incongruités :

    Depuis l’origine de l’agriculture l’Homme a toujours cherché à éliminer les nuisibles et en particulier écarter les insectes de ses cultures car ils causent des dégâts aux récoltes et les rendent impropres à la consommation. Quel étrange paradoxe que de les voir revenir dans nos assiettes.

    Ce sont évidemment les partis écologistes qui applaudissent. C’est pourtant parmi eux que se trouvent les plus acharnés, à savoir les vegans et antispécistes. Leur compassion ne va pas jusqu’aux insectes ?

    Ces gens veulent des circuits courts. Faire venir de la poudre de grillon du Vietnam ne leur pose pas de problème ?

    Depuis quelques temps une propagande bien orchestrée et des coups de sonde médiatiques nous parlent de consommer différemment, d’envisager les insectes, etc., au motif que cela se fait déjà chez certains peuples. Sans doute le pithécanthrope en a t-il consommé quand il n’avait pas le choix. Oui, dans certains pays peu développés, on en consomme. En Asie aussi mais on y mange bien des pangolins ! Et alors ? Faut-il les imiter ?

    Est-il bien utile de faire inscrire la baguette de pain au patrimoine immatériel de l’UNESCO pour ensuite introduire des grillons dans la farine ? Et la France qui se vante de sa gastronomie peut-elle accepter une telle dégradation de la qualité de la nourriture ?

    Plus curieusement encore l’UE se demande s’il faut étiqueter les aliments – alors que c’est une obligation pour des produits bien moins douteux – , et s’il faut prévenir d’un risque d’allergie. Très peu d’études ont été faites à ce sujet mais on se doute bien que le risque est réel pour ceux qui ne supportent déjà pas les crustacés ou les fruits à coque. Il semble finalement que ce sera étiqueté Acheta Domesticus . Mais cela ne nous aidera pas si nous en avons dans les cantines scolaires, les restaurants d’entreprise, voire dans des restaurants peu scrupuleux. Si en prime ces produits sont utilisés dans l’alimentation du bétail, comment le saurons-nous ?

    À quoi sert le principe de précaution ?

    Rappelons d’abord que nous ne sommes ni des oiseaux ni des grenouilles ou des lézards dont le système digestif est adapté à leur régime à base d’insectes. Pas le nôtre ni celui du bétail. Or la carapace des insectes est constituée de chitine que nous sommes incapables de digérer. On pourrait déchitiniser à coups de solvants organiques et libérer ainsi des polluants dans la nature.

    De plus, la chitine est cancérigène et souvent porteuse de parasites et de champignons qui ne vont guère améliorer la qualité nutritive des produits dans lesquels elle sera présente, mais au contraire présenter un risque non négligeable pour la santé.

    Pire encore, le grillon contient un taux important de cyanure, de l’ordre de 5 mg/kg, soit au-delà de la dose létale pour l’Homme. Bien entendu les quantités ingérées dans une farine seront faibles mais est-ce bien nécessaire ?

    Et cela n’exclut pas en prime la présence de traces de staphylocoques, de E.Coli et quelques autres toxines fort peu souhaitables.

    Des contrôles vétérinaires sont-ils prévus sur ces petites bestioles ? Saurons-nous les déparasiter avant de les réduire en poudre ? Qui va s’en assurer ?

    À croire que le scandale de la vache folle n’a pas suffi !

    Personnellement je me fiche que des hurluberlus mangent des insectes. Puisque les écologistes en demandent, qu’on les distribue dans les magasins bio , ils en feront ce qu’ils veulent du moment qu’ils ne nous les imposent pas. En revanche, le fait de les glisser insidieusement dans un nombre incalculable de préparations et même dans l’alimentation animale est à la fois répugnant et profondément malhonnête.

    Pourquoi nous imposer ça ?

    Il faut savoir qu’il existe depuis 2015 un certain nombre de startups bien vues des pouvoirs publics et des banquiers toujours prompts à se poser en parangons du green washing . Or ces entreprises qui n’hésitent pas à faire du lobbying auprès de l’UE n’arrivent pas à s’ouvrir un marché. Les amateurs semblent se faire plus rares qu’espéré. Alors ils ont trouvé ce moyen pour écouler leurs marchandises.

    Mais pourquoi ce monopole de 5 années sur le criquet domestique pour une entreprise vietnamienne ? Il se trouve que cette entreprise est particulièrement chouchoutée par les investisseurs. Il semble que les deux fondateurs vietnamiens ne soient que les hommes de paille d’un fonds d’investisseurs anonymes.

    Avant de donner la liste interminable des ingrédients dans lesquels nous pouvons trouver ces insectes, il convient aussi de se demander si le remplacement d’une partie des farines de céréales par des grillons en poudre est pertinent sur le plan nutritif. Il s’agit de protéines animales ; or les céréales ont une tout autre fonction dans notre organisme. Elles contiennent des glucides et sont utiles pour leur apport en énergie et sont essentielles à notre alimentation. Cela signifie donc que l’ajout de protéines pourra se substituer progressivement à celles que nous consommons avec la viande.

    En effet, pourquoi élever des insectes au lieu de laisser faire la nature et laisser les oiseaux et autres animaux insectivores se nourrir en paix ?

    Tout simplement parce que sous prétexte que l’élevage de bovins pollue et génère des gaz à effet de serre, les intervenants au Forum de Davos , dont les militants écologistes ne sont que les idiots utiles, veulent les remplacer par des élevages plus faciles qui ne coûtent rien. Business is business. Et puisque vous ne voulez pas en manger, elles seront imposées dans toutes les préparations industrielles.

    Il suffit de voir ce qui se passe aux Pays-Bas où le gouvernement veut drastiquement diminuer le cheptel bovin et exproprie des éleveurs. En France même, le cheptel est aussi en train de se réduire pour plusieurs raisons.

    Au bout du compte nous arriverons à une viande de grande qualité mais rare et hors de prix, réservée à l’élite autoproclamée. Il restera à ceux que Macron appelle « ceux qui ne sont rien », c’est-à-dire presque tout le monde, à ingurgiter des protéines d’insectes en lieu et place de steaks, sachant que pour avoir la valeur nutritive d’un steak, il faudra beaucoup de grillons cyanurés.

    Ensuite on s’étonnera de la chute de l’espérance de vie en Occident, mais finalement ça économisera des retraites !

    Liste des produits concernés :

    • pains, biscuits secs et gressins, barres de céréales, biscuits, confiseries et chocolats – Ça va être compliqué pour le goûter des enfants ;
    • plats surgelés et frais préparés ;
    • produits secs à base de pâtes ;
    • sauces ;
    • produits transformés à base de pommes de terre, de légumineuses et légumes, pizzas et produits à base de pâtes ;
    • lactosérum en poudre ;
    • substituts de viande ;
    • soupes ;
    • préparations à base de farine de maïs ;
    • fruits à coque et oléagineux ;
    • fritures ;
    • viande préparée ;
    • bière.

    Même si vous n’êtes pas accro aux produits industriels, il va quand même être difficile de passer à travers.

    • Co chevron_right

      Vous reprendrez bien un petit ver grillé ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 30 January, 2023 - 08:30 · 5 minutes

    Sapristi, les habitudes culinaires européennes évoluent de plus en plus vite ! La nouvelle a fait quelques remous sur les réseaux sociaux : depuis quelques jours, l’Europe autorise l’utilisation dans l’alimentation humaine de deux insectes à savoir le ver de ténébrion (ver de farine) et le grillon domestique.

    En pratique, cette introduction d’insectes dans le catalogue des substances autorisées dans la nourriture humaine n’est pas nouvelle puisqu’il y a deux ans, en janvier 2021 , l’Europe avait déjà autorisé les larves de scarabée molitor.

    Ceci dit, cette tendance n’est pas anodine et montre que des industriels bien introduits poussent à la modification des régulations actuelles, alors que les habitudes culinaires européennes n’ont pas changé en la matière (et certainement pas en une petite poignée d’années).

    Mais voilà : ces insectes sont actuellement parés de plusieurs vertus à commencer par leur bon rendement alimentaire puisque leur élevage nécessite, en comparaison des stocks animaux traditionnels (bœuf, cochon, poulet ou mouton par exemple), moins d’eau, moins de nourriture et moins d’espace, à masse alimentaire équivalente en sortie. Cela fait plusieurs années que différents rapports (de la FAO par exemple ) s’empilent pour vanter les mérites de l’insecte à grignoter (sous toutes ses formes), tant pour réduire la faim dans le monde que pour minimiser les impacts des élevages sur l’environnement.

    Il faut dire que ce dernier est devenu l’alpha et l’oméga des politiques actuelles dans lesquelles l’Homme ne doit s’inscrire qu’à titre accessoire, en visant son effacement complet à terme plus ou moins rapide. Dès lors, puisque seule une nature riante suffit, rendre l’humain heureux et bien portant n’est plus du tout une priorité et pour le nourrir, les insectes suffisent.

    L’autorisation donnée, des farines vont donc être produites pour qu’enfin, des industriels puissent proposer des pains protéinés et autres gourmandises à base de grillon dégraissé et broyé. La presse, réagissant assez mollement à l’information, a produit quelques timides articles pour expliquer la nouvelle.

    Et quand elle s’intéresse un peu plus à la question, c’est avant tout pour dénoncer les complotistes qui ne peuvent s’empêcher (quelle bande d’affabulateurs, ces complotistes !) de rapprocher l’émergence de ces nourritures alternatives des douzaines de recommandations pourtant publiques d’industriels, de milliardaires et autres acteurs influents qui n’ont de cesse de vouloir notre bien à coup de grosse réinitialisation et autres projets sociétaux plus ou moins rigolos dans lesquels – coïncidence – les insectes ont un petit rôle croustillant à jouer.

    Comme les complotistes voient dans cette introduction chitineuse un projet mondialiste visant à éliminer petit-à-petit nos habitudes culinaires ancestrales, il était logique que les gens sensés, pondérés et bien comme il faut s’y opposent fermement en mentionnant avec forces quelques évidences : non, personne ne va vous forcer à bouffer de l’insecte, rien ne sera caché et la composition des mets qui vont les incorporer établira clairement leur présence, voyons voyons ! Comment en douter ? Comment imaginer un rapport, même lointain, avec la façon dont furent introduits les pass vaccinaux qui n’ont forcé personne à s’injecter des produits dont la composition précise n’est pour le moment connue de personne ? Il faut avoir l’esprit tordu (celui d’un complotiste, assurément) pour faire ce lien.

    Dès lors, non seulement l’introduction très discrète de ces insectes dans notre régime alimentaire ne doit vraiment pas faire l’objet d’un débat public et s’il le faut, ce sera pour louanger l’idée générale et ridiculiser ceux qui se posent des questions.

    C’est donc sans surprise qu’aucun spéciste n’est monté à la barre pour venir défendre les souffrances que ne manqueront pas de subir ces insectes ainsi exploités : s’il s’agit de dénoncer les élevages actuels, de lutter contre le viandriarcat blanc de droite, il y a du monde mais pour aller lutter contre les élevages de scarabées, il n’y a plus personne.

    C’est aussi sans surprise que peu de personnes s’interroge vraiment sur l’impact de ces nourritures sur la santé des humains en général, et ce, malgré l’existence de quelques études qui montrent bien les propriétés allergènes de la chitine , ou sur le fait, désagréable mais logique, que ces insectes comestibles sont régulièrement porteurs de plusieurs parasites dont une partie est directement transmissible et néfaste pour l’homme . Au passage, dans le règlement d’exécution de l’Union européenne en rapport avec cette nouvelle autorisation, on trouvera (page 6) mention dans la composition de ces farines la présence de cyanure avec un taux de moins de 5 mg/kg ce qui laisse une marge vaguement préoccupante lorsqu’on se rappelle que la DL50 du cyanure se situe justement dans cette fourchette (0.5 à 3 mg/kg).

    Mais bon, il reste assez probable que ces nourritures seront relativement sans danger et ne subsisteront donc que les questions de coûts, de goût et de tabous alimentaires. Pour le reste, il va de soi que les autorités sanitaires sauront se montrer à la hauteur de cette nouveauté, comme elles l’ont amplement prouvé par le passé, n’est-ce pas.

    On doit cependant s’interroger sur la pertinence réelle de cette tendance : on part en effet encore une fois d’un constat biaisé pour ne pas dire faux que l’environnement serait détruit par l’agriculture traditionnelle et les élevages animaux ; on persiste à croire de façon stupidement malthusienne que la population ne va faire qu’augmenter, alors que le doute s’installe de plus en plus sur les projections fantaisistes de l’ONU ; on insiste sur les avantages des élevages d’insectes en matière de faible production de dioxyde de carbone, alors même que ce gaz n’est ni responsable du climat, ni même polluant puisqu’il favorise en réalité l’augmentation de la couverture végétale de la planète .

    Encore une fois, on pousse (à coup de subventions) et on favorise (par la règlementation) des idées construites sur des prédicats faux. Les lubies écologistes sont directement responsables de l’actuelle crise énergétique en Europe, en sabotant les efforts pour les énergies déjà présentes et en proposant des alternatives catastrophiques.

    Ce sont les mêmes lubies écologiques qui poussent maintenant des vers, des grillons et des sauterelles dans nos farines. Alors, forcément, ça ne peut que bien se passer, n’est-ce pas ?

    • chevron_right

      Inflation et alimentation : au pays de la bouffe, la grande paupérisation

      news.movim.eu / LeVentSeLeve · Wednesday, 25 January, 2023 - 16:00 · 11 minutes

    L’inflation sur l’alimentation n’épargne personne. Si elle accélère la paupérisation de nos concitoyens et dégrade leur alimentation, elle met en exergue la vulnérabilité de notre modèle agricole. Face à cette situation, la timidité des réponses du gouvernement n’est pas en mesure de protéger les Français alors même que des propositions plus ambitieuses mêlant les enjeux de transition du système alimentaire, d’accès digne à l’alimentation et de juste rémunération des paysans tendent à émerger.

    Inflation sur l’alimentation : double peine pour les plus pauvres

    Après le beurre, enlèvera-t-on les épinards de l’assiette ? Mois après mois, le passage en caisse devient plus douloureux. Cela n’aura échappé à personne, la plupart des produits de consommation connaissent une forte inflation. Concernant les produits alimentaires, elle est encore plus importante. En effet, selon l’INSEE , si en moyenne annuelle sur 2022 la hausse des prix à la consommation a atteint 5,2%, pour les produits alimentaires elle a été de 12,1%.

    Néanmoins, ce chiffre atténue une situation plus violente puisqu’il invisibilise le fait que, pour les plus modestes, cette inflation est encore plus élevée. En effet, les produits ayant le plus augmenté sont les produits premiers prix et les marques distributeurs, ces derniers ayant proportionnellement un coût matière première plus élevé. Selon l’IRI, sur un an, si l’inflation à la demande a atteint 12,59% pour l’alimentation (et le petit bazar), elle n’est « que » de 10,80% pour les marques nationales (Danone, Herta, Andros …) là où elle grimpe à 16,57% pour les marques distributeurs (Marque Repère, Bien vu …) et culmine à 18,27% pour les produits premiers prix (Eco +, Top budget …). Ainsi, les consommateurs les plus pauvres qui étaient déjà contraints avant la crise d’acheter des produits bas de gamme sont davantage touchés par la hausse des prix. Une double peine.

    Face à l’inflation, si les consommateurs trinquent, certains industriels soumis à des hausses de coûts de production essayent de tricher. La « réduflaction » (ou shrinkflation en anglais) désigne la stratégie commerciale par laquelle les industriels réduisent la quantité de produits sans diminuer le prix de vente. Une pratique malhonnête qui n’est pas nouvelle comme le montrait en septembre dernier l’ONG Foodwatch . L’association révélait par exemple que la portion du célèbre fromage industriel Kiri est passée de 20 grammes à 18 grammes tandis que son prix au kilo a augmenté de 11%. Ces accusations de « shrinklation » ont été c onfirmées par une enquête de la répression des fraudes diligentée par la ministre du commerce Olivia Grégoire.

    Un pays qui se paupérise

    L’inflation sur l’alimentation se traduit par une dégradation de la qualité de l’alimentation d’un grand nombre de nos concitoyens. Face à la hausse des dépenses contraintes et pré-engagées (loyers, factures, essence, forfait internet ….), l’alimentation joue comme une variable d’ajustement dans des budgets de plus en plus serrés. En effet, alors qu’il est difficile de réduire son loyer, il est possible d’économiser sur son budget alimentation en prenant la marque du « dessous » ou en achetant moins de viande, de fromage ou de légumes frais et davantage de pâtes, de riz, de patates.

    Cette inflation accompagne et accélère la paupérisation de pans entiers de la population. Partout dans le pays, les associations d’aide alimentaire témoignent d’une demande croissante alors même que la quantité et la qualité des denrées qu’elles reçoivent des grandes surfaces se contractent.

    Partout dans le pays, les associations d’aide alimentaire témoignent d’une demande croissante alors même que la quantité et la qualité des denrées qu’elles reçoivent des grandes surfaces se contractent.

    Outre des files de plus en plus longues à l’aide alimentaire, d’autres signaux témoignent de la paupérisation du pays en matière alimentaire. La hausse des vols à l’étalage (+10% en un an) dans les rayons des supermarchés en est un. L’annonce par Carrefour de l’ouverture en France d’un magasin Atacadão en est un autre. Importés du Brésil, ces magasins-entrepôts proposent un nombre de références réduit et des gros volumes avec une mise en rayon sommaire en échange de prix cassés.

    Si la descente en qualité de l’alimentation des Français aura probablement des conséquences négatives sur la santé, cette inflation aura peut-être également des effets néfastes pour l’environnement.

    L’inflation, frein ou accélérateur de la transition agricole et alimentaire ?

    Alors qu’il connaissait une croissance soutenue – passant de 4 à 12 milliards d’euros de volume de ventes entre 2010 et 2020 – le marché du bio, déjà fragilisé par le covid, a connu en 2022 un réel décrochage avec une baisse de 7 à 10% des ventes. En période d’inflation et de tension sur les budgets, le bio semble pâtir de son image de produits plus onéreux. Les grandes surfaces auraient leur part de responsabilité en réduisant la taille des rayons consacrés aux produits bio pour augmenter celle des produits low cost.

    Néanmoins, la hausse des prix n’est pas la seule coupable des difficultés rencontrées par le bio. En effet, sur le banc des accusés nous pouvons également citer la concurrence d’autres labels trompant les consommateurs tel que le label « Haute Valeur Environnementale » (HVE). Doté d’un cahier des charges très peu exigeant, en témoigne le rapport d’évaluation de l’Office français de la biodiversité qui appelle à réviser entièrement son référentiel, ce label est pourtant soutenu et mis en avant par le gouvernement. Accusé de greenwashing et de duper le consommateur , un collectif d’associations et d’organisations professionnelles (FNAB, UFC Que Choisir, Agir pour l’environnement …) demande au Conseil d’Etat son interdiction. La préférence grandissante des consommateurs pour les produits locaux plutôt que pour les produits bio, alors même que l e caractère local ne garantit malheureusement pas la qualité environnementale des produits, est également à citer.

    Les grandes surfaces réduisent la taille des rayons consacrés aux produits bio pour augmenter celle des produits low cost.

    Si l’inflation met en difficulté les mangeurs, elle affecte également les agriculteurs et souligne la fragilité de notre modèle agricole. En effet, cette inflation est une conséquence de la sur-dépendance de notre système agro-industriel à l’énergie. Un rapport de l’inspection générale des finances publié en novembre 2022 explique ainsi que l’origine de l’inflation sur l’alimentation est à rechercher du côté de « la hausse du coût des intrants utilisés tout au long de la chaîne alimentaire ».

    Par exemple, l’azote utilisé dans la production des engrais, connaît depuis plusieurs mois une augmentation constante, augmentation initiée avant même l’irruption de la guerre en Ukraine. Ainsi, entre avril 2021 et avril 2022, selon le cabinet Agritel , le prix de la tonne de solution azotée est passé de 230€ à 845€. Mais la hausse des coûts de production pour les agriculteurs ne s’arrête pas là : hangars chauffés, congélation, importation en bateau de céréales pour l’alimentation animale, carburants pour les tracteurs connaissent des hausses de prix … Ainsi, entre février 2021 et février 2022, le prix des intrants (engrais, semences, carburants, aliments du bétail) a augmenté de 20,5% en France. Le carton, utilisé pour l’emballage connaît lui aussi d’importantes hausses de prix causées par la tension générée par le développement de la vente en ligne.

    Si cette période d’inflation et de crise de l’énergie est difficile pour les mangeurs, elle l’est également pour les agriculteurs qui voient leurs coûts de production augmenter. Assez logiquement, ce sont les systèmes de production les plus dépendants aux intrants qui sont les plus fragilisés par la hausse des coûts de production. Ces systèmes de production sont aussi souvent ceux à l’empreinte écologique et carbone la plus lourde et ils rémunèrent mal le travail des paysans. A l’inverse, les systèmes de production qualifiés « d’économes et d’autonomes » semblent davantage résilients et rémunérateurs, comme en témoignent les analyses de l’observatoire technico-économique du Réseau Civam.

    Par ailleurs, si les agriculteurs trinquent, certains acteurs ultra-dominants du secteur agricole vivent très bien cette période de crise et engendrent des profits records rappelant les surprofits réalisés par quelques grandes compagnies comme Total. Les quatres géants de la négoce du céréales, les « ABCD » (pour Archer-Daniels-Midland, Bunge, Cargill et Louis-Dreyfus) qui contrôlent 70% à 90% du marché mondial des céréales ont ainsi vu leurs profits exploser entre le premier semestre 2021 et le premier semestre 2022 (+17% pour Bunge, +23% pour Cargill et jusqu’à … +80% pour Louis-Dreyfus).

    Protéger les consommateurs et les paysans

    Face à cette situation, le gouvernement se montre incapable de protéger l’assiette des Français. A la difficulté croissante de nos compatriotes à accéder à une alimentation de qualité, le gouvernement se contente de débloquer des fonds – insuffisants – pour les associations d’aide alimentaire (60 millions d’euros pour un « fonds aide alimentaire durable », 10 millions d’euros pour la précarité alimentaire étudiante …). Or, financer l’aide alimentaire ne peut suffire puisque cela revient à financer un soutien de dernier recours, le dernier rempart avant la faim. Bref, il s’agit là d’ un pansement sur une blessure non traitée.

    La restauration collective, et en particulier la restauration scolaire, sont pourtant de véritables leviers d’accès à une alimentation de qualité pour des millions d’enfants. Malheureusement, celle-ci est mise en difficulté par la hausse des coûts d’un côté et l’austérité imposée par l’État sur les collectivités de l’autre. Si les cantines des grandes villes et des communes les plus riches ou celles ayant des approvisionnements plus locaux semblent mieux résister, les autres sont contraintes d’adopter diverses stratégies pour contenir la hausse des coûts dont certaines particulièrement pénalisantes. Ainsi, si des collectivités ont décidé d’augmenter le prix du repas comme pour les collégiens de l’Yonne, d’autres collectivités ont décidé de supprimer des éléments du menu. Ainsi, les enfants des écoles maternelles d’Aubergenville (11 000 habitants, Yvelines) se retrouvent privés d’entrée tandis qu’a été supprimé – selon les jours – l’entrée, le fromage ou le dessert des primaires de Caudebec-lès-Elbeuf en Seine Maritime.

    Plus ambitieuse et issue des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, la promesse d’Emmanuel Macron de créer un chèque alimentation durable se fait toujours attendre. Bien que limitée, la proposition de chèque alimentation aurait au moins eu le mérite de soutenir le budget alimentation de millions de Français et aurait traduit une certaine volonté du gouvernement sur cette question d’accès à l’alimentation.

    Dans l’idéologie au pouvoir, l’action publique et les services publics se retrouvent remplacés par Super U et Carrefour.

    La dernière proposition du gouvernement de créer un panier anti-inflation témoigne cruellement de ce manque de volonté gouvernementale. Refusant une politique proactive et nécessairement coûteuse, le gouvernement préfère s’en remettre à la bonne volonté des grandes enseignes de supermarchés. Dans l’idéologie au pouvoir, l’action publique et les services publics se retrouvent remplacés par Super U et Carrefour.

    De l’autre côté de la chaîne, concernant la politique agricole, pour protéger les gens et les paysans et accroître la résilience alimentaire de notre pays, la logique voudrait que le gouvernement cherche à développer des systèmes de production économes et autonomes, moins gourmands en intrants et moins sensibles aux perturbations internationales. Une voie trop peu suivie par le gouvernement qui préfère mettre des moyens pour accompagner la robotisation des champs et des campagnes.

    Pourtant, la situation appelle à des solutions plus ambitieuses et systémiques pour garantir à tous les citoyens un droit à une alimentation choisie. Un collectif d’organisations travaille ainsi à dessiner une proposition de sécurité sociale de l’alimentation (SSA). L’objectif de cette proposition est de reprendre le contrôle de notre assiette en étendant la démocratie sur les questions d’alimentation. L’idée consiste à intégrer l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale en respectant trois principes : l’universalité de l’accès, le financement par la cotisation et le conventionnement démocratique, c’est-à-dire l’établissement de la liste des produits pris en charge en fonction des lieux de production, de transformation et de distribution. Sur le modèle de la carte vitale qui permet à tous les citoyens de réaliser des dépenses de santé, une carte alimentation serait distribuée à tous les citoyens pour leur permettre d’acheter des produits conventionnés. Une proposition qui progresse : dans son dernier avis, le Conseil national de l’alimentation (CNA) appelle ainsi à son expérimentation.

    • chevron_right

      Il y a une partie du chocolat qui n’entre jamais en contact avec votre langue

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 18 January, 2023 - 11:28

    Manger une barre chocolatée fait plaisir en raison d'un processus assez complexe, lié en partie à la graisse. En le comprenant mieux, des scientifiques ont peut-être saisi aussi comment réduire la teneur en graisse, sans réduire le plaisir. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/

    • chevron_right

      Cet hiver trop doux peut avoir un impact « catastrophique » sur nos plantes et fruits

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 11 January, 2023 - 17:29

    L'hiver 2022-2023 présente des anomalies de température : la météo est trop douce par rapport aux normales de saison. Un phénomène lié au dérèglement climatique. Une écologue explique comment un hiver trop doux porte atteinte à certaines plantes et donc à notre alimentation. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/