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      Contre Jacques Bouthier, l'ex PDG d'Assu 2000, ces nouveaux témoignages accablants

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 14:02 · 5 minutes

    Jacques Bouthier, le PDG d'Assu 2000, Jacques Bouthier, le PDG d'Assu 2000,

    AGRESSIONS SEXUELLES - Des récits glaçants et nauséabonds. Mis en examen et incarcéré dans une enquête pour “traite des êtres humains” et “viols sur mineure” , le patron du groupe de courtage en assurances Assu 2000, Jacques Bouthier, a démissionné de son mandat de président le mardi 24 mai .

    Depuis l’annonce de ce scandale, les langues semblent se délier et de nouveaux témoignages affluent. Tous accablent l’homme d’affaires, qui est l’une des plus grosses fortunes de France. Le Point a dévoilé ce vendredi 27 mai celui d’une jeune femme, Inès*, 24 ans, qui a été embauchée chez Assu 2000, à Tanger, en tant qu’attachée commerciale en 2018.

    Dans ce long témoignage, la jeune femme évoque une sorte de descente aux enfers dans cette entreprise où Jacques Bouthier semble avoir tous les droits, couvert à tous les niveaux de la hiérarchie.

    “Il me touche l’épaule et il descend vers ma poitrine”

    Elle évoque notamment dans un premier temps des attouchements sexuels: “Alors que je suis en communication avec un client, je sens quelqu’un me toucher l’épaule. Il me touche l’épaule et il descend vers ma poitrine, je le repousse brusquement! Je me retourne, je ne savais pas qui c’était”, dit-elle en parlant du PDG.

    “On m’a fait comprendre que j’étais la seule à avoir dit non. À Tanger, il y a des filles qui ont accepté ses propositions, qui ont couché pour de l’argent. Tout le monde savait, avant mon arrivée, qu’il était avec une jeune standardiste d’une vingtaine d’années, il lui avait payé un appartement”.

    Pour éviter que ce genre de comportement ne se reproduise, Inès décide d’adopter la stratégie de l’évitement avec le PDG et va se réfugier dans les toilettes dès qu’il rend visite à ses équipes de Tanger, soit environ une fois par trimestre. Elle reste ainsi deux ans à travailler, jusqu’au jour où, en 2019, l’ambiance au travail se dégrade et que commence le harcèlement moral de la part de certains de ses supérieurs. À tel point que, acculée et sans soutien, elle finit par se tourner vers le grand patron, le seul qui puisse l’aider, pense-t-elle alors.

    “Tu vas commencer par me sucer, après je t’écouterai”

    Le 15 novembre 2021, elle l’appelle sur son numéro professionnel, mis à disposition pour ses collaborateurs de Tanger. “J’étais en larmes… Je dis à Monsieur Bouthier, un peu naïvement: ‘Il faut que je vous parle de ce qui se passe à Tanger.’ Et là, alors que j’étais au plus mal, il me répond: ’Écoutez, jeune demoiselle, vous êtes belle, je viendrai bientôt à Tanger, vous coucherez avec moi et vous serez protégée”. “Je viens de vous faire une proposition qui sauvera votre vie”, poursuit-il avant de l’inviter à continuer la discussion sur WhatsApp sur son numéro privé.

    “Je me dis qu’il va me protéger, c’est le PDG d’une grosse boîte”, explique Inès. Mais elle va très vite déchanter. Voici une partie des échanges, dont Le Point a pu lire l’intégralité sur le téléphone de la jeune femme.

    - Bonsoir M.Bouthier, c’est Inès.

    - Salut, j’espère que tu suces bien, ça me permettra de revoir éventuellement ma décision. Tu as une belle bouche de suceuse. As-tu d’autres photos ?

    - M. Bouthier, si je vous appelle et j’ai pris le risque, c’est parce que je sais que vous êtes quelqu’un de sérieux et que vous êtes juste. […] Je suis dans un sale état, M. Bouthier, j’en ai assez de tout ce stress. Si je commence à parler, je crois que vous allez licencier tout le monde.

    - Tu vas commencer par me sucer, après je t’écouterai.

    S’ensuivent alors d’autres échanges du même type jusqu’à ce que le patron se rende compte que la jeune femme ne cédera pas. Le lendemain au travail, ses responsables, au courant de ces échanges, tentent, dit-elle, de lui voler son téléphone. “Je me sentais seule contre tous… Je ne dormais plus, ne mangeais plus, j’ai même pensé à me suicider. Ils me poussaient à bout pour que je démissionne”. Trois jours après, elle reçoit un autre message du PDG: “Espèce de salope, tu vas dégager”. Le lendemain, un huissier lui signifiait son licenciement dans les locaux d’Assu 2000.

    “Je les voyais au début comme une boîte normale d’assurances, en fait c’est un trafic de femmes, on est des objets pour eux  Le groupe Assu 2000, c’est une mafia, et leur arme, c’est l’argent”, dénonce-t-elle.

    Argent, “toute-puissance” et comportement “néo-colonialiste”

    Ce n’est pas le seul témoignage recueilli ces derniers jours. BFMTV révèle également celui d’une ancienne salariée, qui a travaillé à Tanger de 2011 à 2016. Ghita assure avoir recueilli une dizaine de plaintes de ses collègues visant son patron.

    Elle décrit un homme qui choisissait ses victimes parmi les employées les plus jeunes et les plus fragiles économiquement. “Elles me disaient: ‘Il m’a touché les seins. Il m’a mis la main aux fesses.’ (...) C’était problématique”, se souvient-elle.

    Ghita décrit par ailleurs un “vieux monsieur à l’hygiène pas top-top” et qui adoptait un comportement “néo-colonialiste” à l’égard de ses employées, signe d’un sentiment de toute-puissance.

    “Il faisait comprendre qu’il avait de l’argent et pouvait s’acheter ce qu’il voulait, y compris la police, explique-t-elle. Une façon de dire qu’on ne pouvait pas lui dire non. Il s’en foutait du consentement”.

    À voir également sur Le HuffPost: Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

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      Jacques Bouthier, PDG d'Assu 2000, incarcéré pour viols sur mineure et traite d'êtres humains

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 23 May, 2022 - 18:39 · 3 minutes

    Le palais de justice de Paris (photo d'illustration) Le palais de justice de Paris (photo d'illustration)

    JUSTICE - Le PDG d’un groupe d’assurances a été mis en examen et incarcéré samedi avec cinq autres personnes dans une enquête pour “traite des êtres humains” et “ viols sur mineure ” notamment, a-t-on appris ce lundi 23 mai de sources judiciaire et proches du dossier, confirmant une information de RTL.

    Le dirigeant mis en cause est Jacques Bouthier, 75 ans, dirigeant du groupe Assu 2000, ont précisé à l’AFP des sources proches du dossier, confirmant des informations de plusieurs médias.

    À l’issue d’une enquête préliminaire ouverte mi-mars, les six suspects ont été mis en examen, “dans le cadre d’une information judiciaire ouverte samedi, (...) des chefs de traite des êtres humains à l’égard de mineur et tentative, viols sur mineure de plus de 15 ans, recours à la prostitution d’un mineur” et “agressions sexuelles sur mineure de moins de 15 ans”.

    Une jeune femme captive pendant cinq ans

    Ils sont en outre soupçonnés d’“association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d’enlèvement et séquestration en bande organisée et détention d’images pédopornographiques”, selon cette même source. Les six personnes ont été “mises en examen le même jour et placées en détention provisoire”, a-t-elle précisé.

    Selon une source proche du dossier citée par la radio, une jeune femme de 22 ans s’est présentée aux policiers parisiens en mars, expliquant que depuis cinq ans, elle était “captive” d’un homme richissime qui la violait. Devenant, selon ses dires, “trop âgée pour lui”, la jeune femme aurait été forcée de trouver une “remplaçante” pour prendre sa suite. Une adolescente de 14 ans a alors pris sa place dans l’appartement. La plaignante est parvenue à les filmer ensemble dans un lit, avant de confier la vidéo aux enquêteurs.

    Le PDG est soupçonné d’avoir voulu mettre sur pied une équipe pour enlever la jeune femme, saisir la vidéo et la forcer à quitter la France, ajoute RTL. Pour cela, le septuagénaire aurait sollicité sa femme, deux employés de sa compagnie, une jeune femme proche de la plaignante, ainsi qu’un ancien gendarme membre du GIGN. Tous ont été mis en examen et incarcérés samedi.

    Jacques Bouthier refuse de s’exprimer

    Au moins sept jeunes femmes, mineures ou jeunes majeures, se seraient succédé dans l’appartement, selon RTL. Sollicitée par l’AFP, l’avocate de M. Bouthier n’a pas souhaité s’exprimer.  L’enquête a été confiée à la Brigade de protection des mineurs de la PJ parisienne.

    De son côté le groupe, renommé Vilavi en janvier, a affirmé avoir “pris connaissance des éléments relayés par voie de presse cet après-midi” (lundi NDLR). “Ils sont sans préjudice sur la conduite opérationnelle et commerciale de l’entreprise, autour de l’équipe en place”, a déclaré un porte parole à l’AFP.

    Le groupe Assu 2000, fondé en 1975 et dirigé par M. Bouthier, renommé Vilavi en janvier dernier, se présente comme le “premier courtier expert en assurance et en crédit dédié aux particuliers en France” et revendique 1800 collaborateurs et 163 millions d’euros de chiffre d’affaires.

    En 2020, le magazine Challenges plaçait le dirigeant en 487e position dans son classement des principales fortunes de France, avec un patrimoine estimé à 160 millions d’euros. Il est sorti du classement en 2021.

    À voir également aussi sur le Huffpost: À Cannes, une activiste dénonce les viols russes en Ukraine sur le tapis rouge

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      Mathias Poujol-Rost ✅ · Friday, 4 February, 2022 - 09:00

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