• chevron_right

      Ces manchots se regardent dans le miroir et c’est important pour la science

      news.movim.eu / Numerama · Sunday, 15 January, 2023 - 14:26

    Des scientifiques ont voulu mettre à l'épreuve des manchots, face à des miroirs, pour tester leur conscience d'eux-mêmes. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/

    • Co chevron_right

      La mystification des « hommes-abeilles » de Chine

      André Heitz · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 21 December, 2022 - 03:50 · 4 minutes

    Arte diffuse en ce mois de décembre un documentaire suédois, Chine – la terre muette .

    Resurgit donc l’allégation selon laquelle la disparition (alléguée) des abeilles et autres pollinisateurs du fait d’un usage inconsidéré de pesticides forcerait des producteurs de pommes et de poires de certains districts du Sichuan, notamment celui de Hanyuan, à polliniser les fleurs de leurs arbres à la main.

    Cherchez « pollinisation + Chine » dans la rubrique « vidéos », et votre moteur de recherche vous affichera environ 15 600 résultats !

    Une séquence du National Geographic explique bien le contexte général et le mode opératoire. Avec une mise en contexte anxiogène. La récolte est belle et à la minute 00:33…

    « … mais ce ne sont pas les abeilles que doivent remercier les fermiers pour leur abondante production. Car ici, elles ont disparu depuis bien longtemps. [Musique doucereuse pour ménager le suspense.] Au début des années 1980, l’utilisation non contrôlée de pesticides a annéanti toutes les abeilles de la région et tué toutes les plantes à pollen qui subvenaient à leurs besoins… »

    Cette autre séquence de France Info , avec une musique quelque peu anxiogène, accuse aussi l’agriculture intensive et « l’utilisation excessive de pesticides dans les vergers ».

    Mais elle évoque également un fait sans en tirer les conséquences :

    « Face à cette crise, la location d’abeilles par des apiculteurs est devenue un commerce important dans la province. Mais une méthode moins chère est aussi employée : la pollinisation à la main. »

    Mes pérégrinations m’ont aussi amené à « Decline of bees forces China’s apple farmers to pollinate by hand » (le déclin des abeilles oblige les pomiculteurs chinois à polliniser à la main). En chapô :

    « Selon Dave Goulson, expert en pollinisation, le déclin des abeilles sauvages en Chine ne menace pas seulement les récoltes de pommes et de poires. »

    Est-ce crédible que toutes les abeilles, domestiques et sauvages, et les plantes mellifères aient disparu en fait depuis des décennies ? Est-ce crédible que, alertées par des producteurs, les autorités chinoises aient répondu, selon le National Geographic » : « Pollinisez à la main ! » ?

    Est-ce crédible, venant pourtant d’un scientifique réputé – certes aussi réputé pour être un chercheur militant et même plus que militant –, que le déclin des abeilles sauvages pose problème pour les pommiers et poiriers ?

    Bien sûr que non ! Tout au moins pas dans cette ampleur. Que l’extension des surfaces cultivées et la disparition ou réduction concomitante des habitats et l’évolution des techniques – un usage excessif et inconsidéré des pesticides – aient eu un effet négatif est difficilement contestable. La disparition totale des abeilles et autres pollinisateurs relève toutefois du mythe.

    Mais trouver des informations pertinentes dans le déluge d’articles prêchant l’apocalypse relève de la recherche de la légendaire aiguille dans une meule de foin.

    Voici cependant « La pollinisation manuelle en Chine: Une mystification apido-médiatique française ». C’est de M. André Fougeroux, membre de l’Académie d’Agriculture de France mais aussi ancien de Syngenta… suspect… En fait non : c’est publié par Apiservices et cela a été relu par M. Bernard Vaissière, chargé de recherches à l’ INRAE , unité Abeilles et Environnement. Il y a aussi « La pollinisation humaine en Chine – une fable écologique un peu trop parfaite ? » du blog Les recherches de Nicolas , avec essentiellement le même constat.

    Les pommiers et les poiriers sont essentiellement auto-incompatibles : les fleurs d’une variété donnée ne peuvent être fécondées que par du pollen d’une autre variété compatible étant entendu que ces deux variétés doivent fleurir en même temps et leurs arbres ne pas être trop éloignés les uns des autres. Aussi, les vergers se composent généralement d’une variété principale et de pollinisateurs.

    M. André Fougeroux écrit :

    « En général, la proportion d’arbres pollinisateurs dans un verger est autour de 1 à 3 pour 10 arbres de la variété de production. Il s’agit donc d’une décision économique : plus il y a d’arbres pollinisateurs et moins il y a d’arbres de production de la variété souhaitée. Et la proportion d’arbres pollinisateurs plantée dans cette vallée du Sichuan est bien trop faible, d’où la nécessité d’une pollinisation manuelle complémentaire. »

    Et Nicolas :

    « Le point numéro 1 permet d’expliquer un paradoxe apparent qui est que les arboriculteurs polliniseraient à la main du fait d’un manque d’abeilles alors que des ruches sont disponibles à la location localement pour un coût huit fois inférieur à celui de la pollinisation humaine ( Partap et al. 2001 ) et que même parfois les arboriculteurs possèdent eux-mêmes des ruches ( Swan 2014 ) ! C’est bien le manque de pollen permettant la pollinisation qui est le facteur limitant et pas tant, à priori, les pollinisateurs. En effet, à quoi bon louer des ruches si, de toute façon, les abeilles ne pourront pas trouver facilement le pollen qu’il faut pour polliniser ? »

    La situation a changé depuis 2001 du fait du développement économique de la Chine. Mais le constat principal reste inchangé.

    Partageons aussi sa conclusion :

    « Cette histoire questionne une nouvelle fois le rapport des médias au catastrophisme écologique. Il est évident que la mise en garde d’Einstein peut nous inquiéter quand il a dit que « Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre « , le problème est qu’Einstein n’a jamais prononcé cette phrase… »

    Il n’y a pas que les médias. Il y a aussi des lobbies qui instrumentalisent la mystification du Sichuan pour leurs discours antipesticides… et Einstein … et aussi la crédultié ambiante.

    • Co chevron_right

      Semences de betteraves enrobées d’un néonicotinoïde : retour sur deux scandales

      André Heitz · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 16 December, 2022 - 03:50 · 10 minutes

    Dans « Fesneau favorable à une nouvelle dérogation pour les néonicotinoïdes », la France Agricole (accès libre) rapporte que le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a déclaré le 8 décembre 2022, dans une vidéo diffusée lors de l’assemblée générale de la Confédération Générale des Planteurs de Betteraves (CGB) :

    « Une troisième [dérogation] est à venir, en tout cas je l’espère, et je pense qu’elle sera utile pour pouvoir déroger ( sic ) et lutter efficacement contre la jaunisse en attente de solutions alternatives »

    Une annonce qui ne mange pas de pain

    Il n’y a là rien de bien époustouflant. Du reste, on peut interpréter cela comme un vœu pieux du successeur de l’énergique Julien Denormandie.

    C’est la mise en œuvre – espérée – de l’ article L253-8 , deuxième alinéa du II, du Code rural et de la pêche maritime – qui permet des dérogations sous certaines conditions jusqu’au 1er juillet 2023 –, combiné à l’ article L253-8-3 – qui limite ces dérogations aux semences de betteraves sucrières. Admirez aux passage la fantastique technique rédactionnelle … deux articles alors qu’il suffisait d’ajouter trois mots à l’un.

    Il s’agit d’une dérogation de 120 jours, conforme au droit européen ( article 53 du règlement (CE) n° 1107/2009 ). Elle permet de produire et d’utiliser sous certaines conditions des semences de betteraves sucrières enrobées d’imidaclopride ou de thiaméthoxame afin de lutter contre les pucerons vecteurs de viroses (des jaunisses) qui peuvent être très impactantes sur le rendement et la rentabilité des cultures (voir ici la dérogation de 2021 ). En 2020, la jaunisse avait entraîné la destruction de 30 % de la récolte de betteraves sucrières, 60 % localement, et 280 millions d’euros de pertes .

    En l’état actuel des choses, cette dérogation est indispensable à moins de tuer la filière sucrière avec toutes ses industries connectées et d’importer sucre, éthanol et autres produits dérivés. Bien sûr on peut contester en arguant d’un hiver suffisamment froid pour éliminer les réservoirs de pucerons… et mettre le risque de se planter à la charge des producteurs.

    Premières protestations

    Et pourtant… On peut s’attendre à des remous politiques et médiatiques…

    Voilà déjà l’ancienne ministre de la Transition écologique et maintenant députée Renaissance, Barbara Pompili, monter au créneau pour défendre ce qu’elle avait obtenu de haute lutte – après avoir dû manger son chapeau et renoncer à une interdiction absolue : la limitation dans le temps de la faculté d’accorder des dérogations à 2023. « Hâte de lire ce rapport », écrit-elle ? Elle y apprendra sans doute que les « alternatives » n’apparaissent pas à la suite d’un claquement de doigts. Et sauf miracle cela ne changera pas son positionnement.

    Voilà déjà un conseiller municipal de Villiers/Marne, sans doute spécialiste de la betterave et de ses ennemis (ironie) mais « fervent défenseur de la cause environnementale », qui insulte la filière betteravière et ses acteurs…

    Voilà déjà une entité incorporée sous forme d’association, en relations mutuellement profitables avec le biobusiness, qui, sans connaître l’état actuel du dossier, annonce déjà une position dogmatique…

    Voilà déjà une journaliste…

    La « science » militante… et complotiste

    En fait, elle fait bien de nous rappeler que « Ces pesticides sont une arme de destruction massive des abeilles ».

    Mais c’est là un article de foi de la mouvance antipesticides et un puissant élément de langage d’une profession apicole qui, notamment en France, a « chargé » les néonicotinoïdes pour des « crimes » – la mortalité ou l’effondrement des colonies d’abeilles – qu’ils n’ont pas commis.

    L’interdiction de trois néonicotinoïdes dans l’Union européenne pour toutes les espèces cultivées et tous les usages sauf en milieu confiné (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame), suivie du non-renouvellement de l’autorisation d’un quatrième (le thiaclopride), a une longue histoire.

    L’une des étapes clés a été ce qu’il faut bien appeler un complot ourdi par des scientifiques. Nous l’avons décrit plus en détail dans « La condamnation d’abord ! La motivation ensuite !… Malice au Pays des Abeilles » sur le blog Imposteurs .

    Ce complot est parfaitement et irréfutablement documenté par les conspirateurs eux-mêmes dans le compte rendu d’un « atelier de travail » tenu à Orsay, à l’Université de Paris-Sud, du 28 au 30 juin 2010, et dans son annexe.

    Voici un extrait qui démontre que l’on a planifié une « science » militante au service d’une cause :

    « Il a été convenu que, sur la base des résultats de la réunion de Paris, les quatre études ( research papers ) clés seront publiées dans des revues à comité de lecture. Sur la base de ces documents, une étude sera soumise à Science (premier choix) ou Nature (deuxième choix) ; elle présentera de nouvelles analyses et conclusions dans toutes les disciplines scientifiques pour démontrer de façon aussi convaincante que possible l’impact des néonicotionoides sur les insectes, les oiseaux, les autres espèces, les fonctions des écosystèmes, et les moyens de subsistance de l’Homme. Ce papier à fort impact aura un premier auteur soigneusement choisi, un noyau d’auteurs composé de sept personnes ou moins (y compris les auteurs des quatre premiers documents), et un ensemble d’auteurs plus large pour obtenir une couverture globale et interdisciplinaire. Une quantité importante de preuves à l’appui figureront en ligne dans la partie « Supporting Online Material « . Un papier parallèle, « frère » (ce serait un document plus court de forum des politiques) pourrait être soumis simultanément à S cience pour attirer l’attention sur les implications politiques de l’autre papier et appeler à un moratoire sur l’utilisation et la vente de pesticides néonicotinoïdes. Nous essaieront de rassembler quelques grands noms du monde scientifique comme auteurs de ce document. Si nous réussissons à faire publier ces deux documents, il y aura un impact énorme, et une campagne menée par le WWF, etc. pourra être lancée immédiatement. Il sera beaucoup plus difficile pour les politiciens d’ignorer un document de recherche et un document de forum des politiques publiés dans S cience . La chose la plus urgente est d’obtenir le changement de politique nécessaire et de faire interdire ces pesticides, pas de lancer une campagne. Une base scientifique plus solide devrait se traduire par une campagne plus courte. En tout cas, cela va prendre du temps, car l’industrie chimique va jeter des millions dans un exercice de lobbying. »

    Des États membres cyniques

    L’histoire est aussi une saga sur le plan européen. On a agité tous les épouvantails possibles et imaginables. Le gouvernement français – phare de l’Union européenne, n’est-il pas ? – y a joué un rôle important.

    On a aussi pu exploiter les incertitudes et la prudence des évaluations de l’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA). Des affirmations telles que : « un risque pour les abeilles a été signalé ou n’a pas pu être exclu » sont en effet propices à une application – en principe prudente, en réalité démagogique – du principe de précaution .

    Mais la décision d’interdire des néonicotinoïdes a aussi pu se prendre grâce aux dérogations permettant de répondre aux « situations d’urgence en matière de protection phytosanitaire ». Selon le principe « fermer la porte, mais ouvrir la fenêtre ».

    C’est là un autre scandale. En cédant à la paresse, les instances de décision ont accrédité la thèse des « néonicotinoïdes tueurs d’abeilles » et permis aux prêcheurs d’apocalypse de cibler un nouveau totem à abattre (le sulfoxaflor en France).

    En 2020 et 2021, onze États membres (Allemagne, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Lituanie, Pologne, Roumanie et Slovaquie) avaient accordé 17 autorisations d’urgence essentiellement pour la betterave sucrière.

    Pressée par l’activisme antipesticides et sans doute animée par sa propre aversion aux produits phytosanitaires, la Commission européenne a demandé l’avis de l’EFSA sur la pertinence des dérogations. Conclusion générale publiée le 18 novembre 2021 (voir ici pour la dérogation française) :

    « Dans les 17 cas, l’EFSA a conclu que les autorisations d’urgence étaient justifiées, soit parce qu’aucune méthode ou produit alternatif – chimique ou non chimique – n’était disponible, soit parce qu’il existait un risque que l’organisme nuisible développe une résistance aux produits alternatifs disponibles. »

    Les bénéfices l’emportent sur les risques

    Les néonicotinoïdes ont été utilisés pendant longtemps dans l’Union européenne pour une large gamme d’espèces cultivées et d’insectes cibles. Ils le sont toujours dans d’autres parties du monde. Y sacrifie-t-on la faune non cible et plus particulièrement les abeilles et les autres pollinisateurs ? Bien sûr que non ! Voir ici pour le Canada.

    L’enrobage des semences de betteraves – des plantes non visitées par les abeilles car ne fleurissant pas en culture pour la production de sucre et de toute façon non mellifères – est une des utilisations les plus vertueuses.

    En témoigne par exemple le fait que les apiculteurs canadiens de l’Alberta se sont opposés à plusieurs reprises à l’interdiction des néonicotinoïdes : ils n’ont aucun souci à installer leurs ruches à proximité des champs de canola (colza) issu de semences enrobées.

    En résumé, selon le Dr Sarah Wood , professeur agrégé de pathologie vétérinaire au Western College of Veterinary Medicine de l’Université de la Saskatchewan :

    « Nous savons que plus de 95 % de notre canola est cultivé à partir de semences traitées avec un néonicotinoïde, nous savons donc que les abeilles domestiques sont exposées à de très faibles niveaux de ces insecticides lorsqu’elles pollinisent le canola.

    Dans le même temps, nous savons également que les abeilles mellifères se portent très bien sur le canola, qu’elles sont productives et qu’elles produisent beaucoup d’excellent miel de canola. »

    Les néonicotinoïdes sont bien sûr dangereux pour les abeilles. Mais ils peuvent être utilisés selon des préconisations qui éliminent les risques ou les réduisent à un niveau acceptable.

    L’enrobage des semences de betteraves fait partie des utilisations les plus vertueuses, produit des bénéfices importants et du point de vue de la protection de la faune est plus favorable que les alternatives, c’est-à-dire les traitements insecticides aériens.

    Mais gageons que cela n’empêchera pas l’activisme de remettre une pièce dans le bastringue et de faire jouer la même scie. Les faits ne sauraient faire obstacle à l’idéologie.

    • Co chevron_right

      L’ONU, arme d’extinction massive de l’humanité

      h16 · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 9 December, 2022 - 12:00 · 5 minutes

    Mercredi dernier avait lieu l’ouverture de la « COP15 sur la biodiversité ». Oui, vous avez bien lu : il s’agit encore (!) d’un gros pince-fesses international médiatisé où le petit four écoconscient produit en biodynamie se déguste après un voyage en jet privé pour discuter d’un problème créé de toutes pièces et y apporter des solutions forcément géniales. Les élites s’ennuient, il faut bien les occuper, que voulez-vous.

    Rassurez-vous : s’il y a un problème (forcément gros, forcément mondial) qui pèse sur la biodiversité, au moins les choses sont claires dès le début et tout le monde sait d’emblée que le plus grand des dangers, le monstre le plus baveux, le plus dentu, le plus crochu et le plus vorace, c’est sans nul doute l’humanité tout entière.

    D’ailleurs, pour Antonio Guterres, l’actuel dodu en charge de l’ONU, pas de doute : l’ humanité est devenue une « arme d’extinction massive » .

    Pensez donc : comme l’indique très bien l’AFP dans sa petite notule poussivement écrite avec les sourcils froncés et un petit bout de langue au coin des lèvres, il est sûr et certain que « Les produits chimiques, les plastiques et la pollution atmosphérique étouffent la terre, l’eau et l’air » , tandis que « le réchauffement de la planète dû à la combustion des énergies fossiles provoque un chaos climatique – des vagues de chaleur et feux de forêt aux sécheresses et aux inondations » comme en atteste d’ailleurs le graphique suivant de Our World In Data :

    On voit nettement que la tendance est à l’augment ahem bon bref enfin vous comprenez : non seulement nous allons tous mourir mais ce sera de notre faute (et seulement de notre faute), notamment parce que nous sommes coupables à la fois d’exister (ce qui est un crime abominable en soi) mais aussi et surtout parce que nous avons commis moult écocides, notion apparue commodément il y a près de 10 ans et qui revient avec régularité pour ne pas laisser retomber la pression moralisante .

    Ah, l’écocide ! C’est une notion d’autant plus pratique qu’elle est fort mal définie et que n’importe quelle dérive ou exploitation de n’importe quoi peut entrer dans son champ d’application, rendant coupable potentiellement n’importe qui.

    Et à force d’écocide méchant, à force de pollution très méchante et à force de surpopulation très très méchante, il devient maintenant inévitable que tout l’écosystème s’effondre (pouf, d’un coup). Si ce n’est pas demain, ce sera après-demain, dans l’horreur totale (forcément). C’est certain. Promis juré craché : il faut agir maintenant, c’est notre dernière chance pour sauver la biodiversité qui a surmonté l’ère glaciaire, les météorites, les méga-explosions volcaniques mais ne surmontera jamais le plastique produit par les humains. C’est tellement vrai que cela fait même 50 ans qu’on nous répète que les prochains mois sont notre dernière chance.

    Et moyennant une surdose de gloubiboulga environnemental bien-pensant dont le résultat – terroriser les jeunes générations et les citoyens impressionnables, allécher les politiciens peu scrupuleux – est déjà garanti, on va proposer des solutions de plus en plus drastiques qui toutes, très concrètement et à la fin, reviennent à grignoter sans pause et sans merci chacune de nos libertés fondamentales pour ne plus nous laisser que celle de vivre et de travailler pour une élite qui – coïncidence heureuse ! – sera commodément à l’abri des restrictions mises en place.

    Pour le moment, outre l’élaboration quasi-religieuse de 10 commandements flous et niaiseux , on commence avec des petites choses « simples » (sur le papier), des restrictions, des interdictions pas trop contraignantes qui passeront sans encombre, comme par exemple la sanctuarisation d’une portion toujours plus grande de terres et de mers du globe et de certaines zones devenant ainsi inaccessibles au commun des mortels :

    Parmi la vingtaine d’objectifs en discussions, l’ambition phare, surnommée 30 × 30, vise à placer au moins 30 % des terres et des mers du globe sous une protection juridique minimale d’ici 2030. Contre respectivement 17 % et 10 % dans l’accord précédent de 2010.

    Ces zones inaccessibles le seront aussi de facto lorsqu’on aura largement réduit la capacité de la piétaille humaine à se déplacer tout court, puisqu’on trouve aussi dans les cartons des projets de limiter largement les libertés de mouvements d’un maximum de gueux (rappelez-vous le « 4 vols par vie», c’est tout dont il a déjà été fait mention et qui ne manquera pas de trouver un relai frémissant dans la bouche de politiciens militants), jusqu’à l’assignation à résidence pure et simple : la tentative actuellement en cours de mise en place à Canterbury n’est pas une erreur mais bien un galop d’essai de ces restrictions tous azimuts destinées à incarcérer la turbulente population occidentale.

    Cette multiplication de COP et autres sauteries médiatiques ne doit rien au hasard : l’agenda des globalistes repose en effet sur une adhésion aussi large que possible d’un maximum d’individus à ces thèmes qui visent tous très concrètement à ne laisser aucune marge de manœuvre à l’individu et à laisser absolument tout le pouvoir aux institutions puis, par voie de conséquence, à ceux qui sont et seront à leur tête. Le jeu est vieux comme l’humanité puisqu’il s’agit de devenir roi à la place du roi, bien sûr.

    Cependant, cette fois-ci, ce jeu dispose d’un petit twist supplémentaire puisqu’il sera aussi question, par idéologie pure, de réduire autant que possible la base des assujettis (oui, c’est de vous qu’il s’agit).

    Pour le moment, ces gens sont ridicules : avec leur religion en carton, leurs commandements aussi flous que niais et leurs termes attrape-tout et culpabilisateurs, ils ne convainquent que les convaincus et ceux dont la vision de la nature et de l’environnement est totalement décalée avec la réalité.

    Cependant, l’étape suivante sera l’application des interdictions, des vexations et des obligations diverses qui toucheront tous les gueux, transformant rapidement l’humanité en prison à ciel ouvert peuplée de miséreux obéissants.

    Sur le web

    • chevron_right

      Comment les crottes sont si importantes pour quantifier le vivant sur Terre

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 7 December, 2022 - 09:47

    Ce 5e épisode du podcast La 6e Extinction de Numerama est dédié à la quantification du vivant. Une question qui passe aussi par le repérage de crottes. Marie Treibert de La Boîte à Curiosités vous en parle. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/

    • chevron_right

      Les petites rivières urbaines sont bien trop sous-estimées

      news.movim.eu / Numerama · Sunday, 6 November, 2022 - 08:07

    Les petits cours d'eau urbains et péri-urbains sont souvent délaissés, alors qu'ils ont une place cruciale. Leur présence a de nombreux avantages, selon deux géographes qui s'expriment dans The Conversation : préservation de la biodiversité, réduction des îlots de chaleur. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/

    • chevron_right

      Il y a déjà eu 5 extinctions de masse sur Terre et elles ont beaucoup à nous dire

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 26 October, 2022 - 08:04

    PODCAST. Dans ce second épisode de notre série audio dédiée à la 6e extinction, Marie Treibert vous emmène dans le passé vertigineux de notre planète. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/