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      Comment les moustiques repèrent-ils les humains à piquer?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 5 May, 2022 - 11:22 · 3 minutes

    Le moustique Aedes aegypti raffole de sang humain, ce qui pose problème car il est porteurs de nombreuses maladies (fièvre jaune, dengue, Zika...). Le moustique Aedes aegypti raffole de sang humain, ce qui pose problème car il est porteurs de nombreuses maladies (fièvre jaune, dengue, Zika...).

    BZZZZ - Installés confortablement dans votre lit, vous entendez soudain son bourdonnement près de votre oreille. Ce bruit caractéristique n’est jamais apprécié, étant le signe d’une potentielle piqûre. Néanmoins, tout le monde ne semble pas logé à la même enseigne. En effet, les moustiques ne frappent pas aléatoirement les humains, alors que certaines espèces se sont même spécialisées pour nous traquer.

    Mais comment les moustiques se concentrent-ils pour dénicher les humains avec une telle précision? C’est la question à laquelle a tenté de répondre une nouvelle étude parue ce mercredi 4 mai dans la revue Nature . Cette dernière s’est notamment penchée sur une espèce, le moustique Aedes aegypti.

    En effet, ces animaux témoignent d’une préférence écrasante pour les humains par rapport aux autres animaux comme l’explique dans l’étude Zhilei Zhao, chercheur postdoctoral en neurobiologie et comportement à l’Université Cornell.

    Distinguer l’homme des autres animaux

    Il est établi maintenant que les moustiques utilisent leur odorat pour frapper . Chaque animal (nous compris) dégage pour ces insectes un bouquet appétissant d’odeurs. Il peut s’agir d’une bactérie (draps Brevibacterium) présente sur nos pieds, de composants spécifiques (comme l’acide lactique) que l’on émet en transpirant ou bien même du dioxyde de carbone que nous expirons .

    Cependant, bien que les scientifiques connaissent l’importance de ces signaux chimiques pour les moustiques, la plupart de ces derniers sont communs à de nombreux animaux. Dès lors, comment parviennent-ils à les différencier et cibler spécifiquement les humains? La réponse se trouverait dans le minuscule cerveau des moustiques selon cette nouvelle étude.

    Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé une technique consistant grossièrement à faire clignoter à l’aide d’un outil fluorescent (CRISPR) les neurones des moustiques lorsqu’une cellule nerveuse est activée. Ils ont ensuite exposés les moustiques à un échantillon d’odeurs recueilli auprès de différents animaux, dont l’humain, pour observer quelles zones du cerveau s’éclairaient en réponse aux différents parfums.

    Opération à cerveau ouvert

    Pour pouvoir observer ce qui se passait dans le cerveau des moustiques, l’équipe a dû opérer vivant les insectes en leur ouvrant le crâne. La tâche est ici bien plus ardue qu’un simple “docteur maboul”, puisque le cerveau de ces animaux mesure environ 0,5 millimètre de diamètre.

    Photo du crâne d'un moustique Aedes aegypti, qui ne mesure pas plus de 0,5 millimètre de diamètre.  Photo du crâne d'un moustique Aedes aegypti, qui ne mesure pas plus de 0,5 millimètre de diamètre.

    Après analyse, il s’est avéré qu’un faisceau bulbeux de nerfs, connu sous le nom de glomérule, montrait une forte réaction aux odeurs humaines (et faibles aux odeurs animales). Parmi ces odeurs humaines, deux en particulier semblaient attirer fortement les moustiques: celles qu’on appelle le décanal et l’undécanal, qui ont une odeur douce et citronnée, semblable à une peau d’orange.

    Grâce à ces découvertes, les chercheurs pourraient développer des formules chimiques qui réduiraient l’activité du glomérule H, voir le bloquerait, ce qui  rendrait les répulsifs antimoustiques plus efficaces. Une autre application serait d’utiliser les odeurs attractives pour les moustiques afin de créer des appâts qui les éloigneraient des humains.

    À voir également sur le HuffPost: Environnement: la France a déjà atteint son jour du dépassement des ressources

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      Des dauphins surpris en train de "jouer" avec un anaconda

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 4 May, 2022 - 18:34 · 3 minutes

    Des dauphins roses de l'Amazone ont été photographiés en train de Des dauphins roses de l'Amazone ont été photographiés en train de "jouer" avec un anaconda.

    ANIMAUX - Tantôt fascinante et inspirante, la nature est aussi parfois bien étrange . Des chercheurs ont pu observer un comportement tout à fait inédit, renseigné dans une étude publiée le 12 avril dernier dans la revue scientifique Ecology .

    Prise en août 2021 près de la rivière Tijamuchi en Bolivie, on y découvre divers clichés de boto, ou dauphins rose de l’Amazone ( Inia geoffrensis boliviensis ). “Le simple fait de les voir la tête au-dessus de la rivière était extraordinaire”, a déclaré pour le New York Times Steffen Reichle, biologiste au Musée d’histoire naturelle Noel Kempff Mercado en Bolivie.

    Mais le plus surprenant n’est pas là. Si les chercheurs avaient noté que les dauphins étaient restés inhabituellement longtemps la tête émergée, ils ne savaient pas pourquoi. La réponse est arrivée après le visionnage des photos prises sur le moment. Tel une sorte de jouet, ces derniers agitaient un anaconda ( Eunectes beniensis ) pendant qu’ils nageaient.

    “Je ne pense pas que le serpent ait passé un très bon moment”

    Les chercheurs ont pu, au travers des différentes photos prises, constater que les dauphins ont interagi avec le serpent de différentes manières. Ils ont ainsi pu estimer qu’il ne s’agissait probablement pas d’une activité de prédation, mais plutôt de loisir: “Il est devenu clair qu’ils jouaient plutôt avec le serpent que d’essayer de le manger” relatent les scientifiques.

    Un cliché présente deux des mammifères en train de nager de manière synchronisée avec le serpent tenu dans leur bouche. Les chercheurs ont également constaté des jeunes parmi les dauphins. “Il y avait aussi des juvéniles sur les lieux, et il semblait que les adultes leur montraient le serpent”, supposent les chercheurs.

    Une autre hypothèse à ce comportement inédit est qu’il s’agissait d’une activité à connotation sexuelle . Les chercheurs expliquent en effet que “par la suite, nous avons pu observer sur les photographies que les mâles adultes étaient excités sexuellement en se livrant à des jeux d’objets avec l’anaconda”.

    Néanmoins, le principal concerné n’a pas semblé profiter lui aussi de cette activité. “Je ne pense pas que le serpent ait passé un très bon moment” , a déclaré au New York Times l’un des membres de l’équipe, le biologiste Steffen Reichle. En effet, bien que l’anaconda soit une espèce semi-aquatique pouvant retenir leur souffle pendant un certain temps, ce dernier est resté longtemps immergé et ne bougeait pas durant ce jeu macabre. Il a donc très probablement péri.

    Les botos étaient vraisemblablement en train de jouer avec le corps de l'anaconda. Les botos étaient vraisemblablement en train de jouer avec le corps de l'anaconda.

    Une espèce très difficile à observer

    Ces dauphins de rivière sont des créatures relativement rares, car elles sont en voie critique d’extinction . Les observer est difficile, surtout qu’ils nagent généralement sous la surface. Les observations ne font donc généralement état que d’une nageoire ou d’une queue.

    Or ici, six animaux ont été observés avec la tête hors de l’eau trouble comme l’affirment les chercheurs. Ces derniers relativisent tout de même, expliquant qu’“il était difficile d’estimer la taille de leur groupe”.Il s’agit donc d’un spectacle peu commun, sans compter l’épisode de jonglerie avec l’anaconda.

    Ce comportement n’est cependant pas unique à cette espèce. Les dauphins, mais aussi les cétacés, sont en effet connus pour leurs activités ludiques, durant lesquelles d’autres animaux sont parfois impliqués (volontairement ou non).

    À voir également sur le HuffPost: Guerre en Ukraine: les animaux sont soignés grâce à ces vétérinaires polonais

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      Voici les chiens qui ont l'espérance de vie la plus longue et ceux qui ont la plus courte

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 3 May, 2022 - 14:16 · 4 minutes

    Les Bouledogues, Carlins et autres Chihuahua font partis des chiens les plus fragiles. Les Bouledogues, Carlins et autres Chihuahua font partis des chiens les plus fragiles.

    ANIMAUX - Quelle race de chien à l’espérance de vie la plus courte, ou la plus longue? En la matière, les 344 races de chiens domestiques recensées par la Fédération Cynologique, ne sont pas toutes logées à la même...Niche.

    Publiée dans Scientific Reports le 28 avril, une étude britannique conduite par le Royal Veterinary College, a tenté de répondre à ces questions. Elle s’est notamment penchée sur les données de plus de 30.000 individus de 18 races différentes, morts entre le 1er janvier 2016 et le 30 juillet 2020. Leur origine provient de la base d’information Vetcompass, un système de surveillance de la santé des animaux de compagnies, qui détient des dossiers sur 20 millions de chiens.

    De ces recherches, c’est bien le Jack Russel qui ressort gagnant. Son expérience de vie est la plus longue, avec une moyenne de 12,72 ans. Il est suivi du Yorkshire (12,54 ans) et du Border Collie (12,10 ans). À l’inverse, les Bouledogues français ont une espérance de vie limitée (4,53 ans), au même titre que leurs comparses anglais (7,39 ans) et américains (7,79 ans).

    Papy Jack Russell et bouledogue de verre

    À l’opposé du tableau on retrouve une star des canidés, le bouledogue français, qui dispose d’une espérance de vie de moins de 5 ans. Il est suivi par plusieurs races de chiens à la face écrasée (les brachycéphales): les bouledogues anglais, américains et le carlin. Tout comme le chihuahua, ces animaux ont une espérance de vie qui ne dépasse pas les huit années.

    C’est ce que montre le graphique ci-dessous. Présentant le tableau de mortalité, il met en relation l’âge moyen au décès des chiens (ordonnées) et l’âge le plus précoce auquel il ne reste plus que 1,5 an de vie à l’animal (abscisses).

    Tableau de mortalité regroupant les 18 espèces de chien étudiées. Tableau de mortalité regroupant les 18 espèces de chien étudiées.

    À noter que les femelles canidés vivent en moyenne plus longtemps que les mâles. Par ailleurs, la stérilisation augmente de plus de 10% l’espérance de vie des individus.

    Si cette étude traduit une tendance générale faisant que certaines races sont limitées à cause de leur fragilité (comme les bouledogues français), certains individus peuvent dépasser les estimations et avoir une vie plus ou moins longue. C’est notamment le cas pour le Chihuahua qui, bien que relativement fragile, peut parfois vivre jusqu’à près de 16 ans.

    Des données difficilement exportables

    Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé une méthode jusque-là principalement utilisée chez les humains, le tableau de mortalité (que l’on retrouve plus haut). Il permet de fournir des informations et des déductions beaucoup plus détaillées qu’un résumé unique de l’âge moyen des décès.

    Attention toutefois, ces chiffres sont difficilement applicables en France. En effet, il existe de nombreuses variations en fonction des gènes et du pays. Chacun établit la durée de vie de chaque espèce de canidé domestique dont il est le “propriétaire” (comme l’épagneul breton en France). De précédentes études démontrent par exemple qu’un Golden Retriever vit en moyenne 14,1 ans au Japon et seulement 10,5 ans au Danemark.

    Utile pour les propriétaires et vétérinaires, mais pas que...

    L’objectif de ces travaux est selon les auteurs de permettre “une meilleure compréhension de l’espérance de vie à différents âges au sein de la population des chiens de compagnie du Royaume-Uni” dans le but “d’améliorer le bien-être et la gestion de la santé des chiens”.

    C’est notamment ce qu’explique pour France Inter Benoit Hedan, vétérinaire et ingénieur de recherche au CNRS à l’Institut de Génétique et Développement de Rennes: “Il est possible, pour le propriétaire et vétérinaire, de connaître le risque ‘moyen’ de survie du chien en fonction de son âge et cela peut influencer sur le choix d’adopter un chien de telle ou telle race ou de planifier une opération ou non”.

    Il est également possible d’y voir une utilité pour les mutuelles canines. Ce type de données pourrait en effet conduire à la création d’une grille de tarifs différenciés. Le système serait ainsi similaire à ce que l’on retrouve chez l’homme dans les systèmes de santé privé, ou ces données sont reprises pour calculer et anticiper les coûts d’hospitalisation, entre autres.

    À voir également sur le HuffPost: À Singapour, un convoi de loutres arrête la circulation sur une énorme artère

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      Pêche: la Macronie sous pression sur le chalutage avant un vote au parlement européen

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 2 May, 2022 - 15:46 · 6 minutes

    Emmanuel Macron en septembre 2021 lors du congrès de l'UICN à Marseille. Emmanuel Macron en septembre 2021 lors du congrès de l'UICN à Marseille.

    OCÉAN - “Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas”, affirmait Emmanuel Macron dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, conscient qu’il lui fallait convaincre des électeurs de gauche sensible à cette question.

    “Je vous propose: vous rectifiez le tir, parce qu’on vient de commencer à peine le quinquennat, si on se fait déjà entourlouper...”, répond Nicole Ferroni ce lundi 2 mai, alors que le président doit nommer dans les jours à venir un premier ministre en charge de la planification écologique.

    Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter et à voir ci-dessous , l’humoriste de France Inter interpelle le président de la République à propos d’un amendement déposé par un député Renaissance (le groupe d’En Marche au parlement européen), Pierre Karleskind. Et elle n’est pas la seule.

    Depuis vendredi 29 avril, nombreuses sont les critiques adressées à la Macronie sur cet amendement jugé “hypocrite” par l’ONG Bloom, “insensé” pour L214 . “Ne pliez pas face aux lobbies de la pêche industrielle svp”, demande encore le journaliste militant Hugo Clément.

    Cette vague de critiques arrive alors que le parlement européen doit voter ce mardi 3 mai un rapport d’initiative consacré à l’océan. Dans celui-ci, il est proposé d’interdire la pêche au chalut dans les aires marines protégées (AMP) de l’Union européenne. Un vote symbolique, car c’est la Commission européenne qui a le dernier mot.

    Malgré tout, le 27 avril, le député macroniste Pierre Karleskind et le groupe Renaissance ont proposé cet amendement limitant cette interdiction aux zones “strictement protégées”.

    Un amendement En Marche réécrit au dernier moment

    Problème: le chalutage de fond est déjà interdit en France dans ces zones strictement protégées, selon ses détracteurs. De plus, dans cet amendement, le terme “chalutage” est supprimé et remplacé par celui, plus flou, de “techniques nuisibles”.

    Interrogé par Le HuffPost Pierre Karleskind s’est défendu vendredi 29 avril en justifiant son amendement, ne voyant pas de problème initialement. Un peu plus tard dans la journée, il nous confirmait cependant “travailler, avec Pascal Canfin [eurodéputé Renaissance, président de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, NDLR] , à améliorer l’amendement que j’ai déposé, de façon à répondre aux interrogations qu’il suscite”.

    Ce lundi 2 mai, le groupe Renaissance a finalement validé cette nouvelle version de l’amendement, que Le HuffPost a pu consulter. Les “techniques nuisibles” se transforment en “les techniques nuisibles, y compris le chalutage de fond”. Quant à la définition des zones, le texte est à la fois plus précis, mais moins englobant: “dans une partie des aires marines protégées, en commençant par celles les plus à risque” et où cette interdiction “est jugée proportionnelle au vu des connaissances scientifiques”.

    Des aires marines... pas vraiment protégées

    Pour comprendre, il faut rappeler ce qu’est une aire marine protégée. “Ces AMP sont à l’origine définies par l’Union internationale pour la conservation de la nature pour enrayer la crise climatique et l’effondrement de la biodiversité”, explique au HuffPost Claire Nouvian, fondatrice de l’ONG Bloom. “Dans ces zones, il ne doit y avoir aucune activité de pêche destructrice ni extractive industrielle”.

    Aujourd’hui, 10% des aires marines de l’Union Européenne sont protégées et l’objectif est de passer à 30%... en théorie. “En pratique, ces zones ne sont pas du tout protégées”, dénonce Claire Nouvian. Plusieurs travaux scientifiques ( ici et par exemple) ont confirmé ce problème. Une étude publiée en février dernier a ainsi montré que le chalutage de fond avait encore cours dans 86% de ces zones dans l’Union Européenne.

    C’est pour traduire les paroles en actes que l’eurodéputée écologiste Caroline Roose a proposé, dans ce rapport d’initiative du parlement européen, d’interdire le chalutage dans toutes les AMP. “Nous avons besoin d’une feuille de route détaillée, en commençant par l’interdiction du chalut, qui détruit les habitats et libère du carbone capté par l’océan”, explique-t-elle au HuffPost . Surtout que la littérature scientifique montre que ces zones protégées seront bénéfiques pour le climat, la biodiversité... mais aussi pour la pêche en dehors de ces zones, qui seront alors plus fournies en poissons, rappelle la RTBF.

    Mais alors pourquoi aller contre ce texte? “Je ne veux pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Si on interdit le chalut dans toutes les aires protégées européennes, on met à terre la pêche française”, affirme Pierre Karleskind. À l’inverse, en définissant des zones strictement protégées bien spécifiques, l’eurodéputé macroniste estime pouvoir limiter les dégâts tout en préservant l’activité économique des pêcheurs.

    “Cet amendement de Pierre Karleskind se donne bonne conscience, mais il ne sert à rien”, tance l’eurodéputée Caroline Roose. “Les aires strictement protégées européennes sont très limitées aujourd’hui. Il y a un objectif de 10%, mais on est à peine à 1%. Pire, en France, la pratique du chalut dans ces zones est déjà interdite! Sauf que ces aires strictement protégées se trouvent majoritairement dans des zones australes où il n’y a, de base, pas de pêche”, regrette Claire Nouvian de Bloom.

    Correction de cap d’En Marche

    Face à la polémique, le groupe En Marche au parlement européen a donc tenté de mettre la barre à babord. Vendredi soir, l’eurodéputé Pascal Canfin, président de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, répondait sur Twitter à Nicole Ferroni qu’il travaillait avec les autres eurodéputés de la majorité présidentielle à un “nouvel amendement qui intègre bien toutes les aires marines protégées”.

    Avec cette nouvelle mouture, les eurodéputés Renaissance répondent en partie aux critiques, en faisant apparaître la pêche au chalut dans l’amendement, tout en élargissant. “Il n’y a pas que le chalut qui a un impact”, rappelle Pierre Karleskind.

    Un point que valide Philippe Goulletquer, directeur scientifique adjoint à l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer) en charge des questions de biodiversité: “Les pressions sont multiples sur ces écosystèmes, à la fois dans les activités de pêche, mais pas uniquement. C’est gênant de se focaliser uniquement sur ce point”. Pour autant, “il est clair au vu de la littérature scientifique actuelle que les pressions, y compris du côté du chalutage, sont trop importantes et doivent être diminuées”.

    “Le chalutage est la pratique de pêche la plus destructrice et la moins sélective”, tranche Joachim Claudet chercheur du CNRS spécialisé dans les évaluations des aires marines protégées (AMP). Quant à la définition de zones de protection prioritaires, il rappelle qu’actuellement, en France, les interdictions dans les aires marines strictement protégées... sont justement établies au cas par cas. “Ce qui y est autorisé se base sur des ‘enjeux écologiques’ qui ne sont pas concrets. En tant que scientifique, je ne sais pas ce que ça veut dire”.

    Alors sur cette question de priorisation des zones les plus menacées au niveau européen, Joachim Claudet semble résigné: “Un classement des zones où l’interdiction des techniques nuisibles est la plus nécessaire, pourquoi pas, mais quand on fait du cas par cas, ce n’est jamais la biodiversité qui gagne”.

    À voir également sur Le HuffPost : Protection de la Grande barrière de corail : “Un pansement sur une plaie artérielle”