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      Macron quitte la France pour une semaine de sommets diplomatiques

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 23 June, 2022 - 05:57 · 4 minutes

    Emmanuel Macron, ici le 18 juin 2022, quitte la France quelques jours pour une tournée diplomatique alors qu'une crise politique s'installe dans le pays après les élections législatives. Emmanuel Macron, ici le 18 juin 2022, quitte la France quelques jours pour une tournée diplomatique alors qu'une crise politique s'installe dans le pays après les élections législatives.

    DIPLOMATIE - La séquence tombe mal, mais il ne peut s’y soustraire. En pleine crise politique après les législatives, Emmanuel Macron est contraint de s’éloigner plusieurs jours de Paris à partir de ce jeudi 23 juin pour participer successivement aux sommets de l’UE, du G7 et de l’Otan où seront prises des décisions importantes.

    Les actes et les paroles du chef de l’État seront scrutés de près par les nombreux dirigeants qu’il va rencontrer d’ici la fin du mois où s’achève la présidence française du Conseil de l’UE. Apparaîtra-t-il affaibli sur la scène internationale par ses déboires électoraux et la perte de la majorité absolue à l’ Assemblée nationale ?

    Ce ne sera pas le cas, assure l’Élysée. “Le résultat des élections n’affecte en rien le mandat sur lequel le président a été réélu pour cinq ans”, affirme-t-il. En soulignant que dans de nombreux pays, “les majorités relatives sont beaucoup plus la règle que l’exception”.

    De ce fait, un conseiller du président indique percevoir dans les capitales européennes “davantage de la curiosité sur le sens du résultat (des élections) qu’une inquiétude sur la capacité de la France à assumer un leadership en Europe”.

    Adhésion de l’Ukraine à l’UE

    Mais Emmanuel Macron pourrait voir s’ébrécher son image d’“homme fort de l’UE” si la France devenait ingouvernable comme le craignent certains responsables. “Un affaiblissement est probable” parce que le président devra, “sans la majorité au Parlement, consacrer beaucoup de temps et d’énergie aux questions intérieures, au détriment de la politique étrangère”, prévoit Paolo Mattera, professeur d’histoire contemporaine à l’Università Roma Tre à Rome.

    Un premier test sera passé ce jeudi 23 et vendredi 24 juin à Bruxelles pour le traditionnel sommet d’été des 27, qui marque la fin de la présidence française du Conseil de l’UE. Cette réunion s’annonce plutôt consensuelle puisqu’un accord unanime est attendu sur l’octroi du statut de candidat à l’UE à l’Ukraine . Ce qui devrait marquer “un moment important, positif, peut-être même historique”, selon le ministre des Affaires européennes Clément Beaune.

    Le président défendra son idée de création d’une “communauté politique européenne” pour accueillir des pays proches mais non membres de l’UE, à l’instar de l’Ukraine, des pays des Balkans occidentaux, de la Suisse ou du Royaume-Uni.

    Le point sur la situation économique et l’inflation

    Les 27 feront également le point, avec la présidente de la BCE Christine Lagarde, sur la situation économique tendue, sur fond de forte inflation et de risque de “fragmentation des économies européennes” à la lumière des écarts de taux (“spread”) qui ne cessent de se creuser.

    Après un retour à Paris vendredi après-midi et samedi, Emmanuel Macron s’envolera dimanche pour rejoindre les Alpes bavaroises et le château d’Elmau, où le chancelier Olaf Scholz accueillera les dirigeants du G7, l’Américain Joe Biden en tête.

    Au menu des discussions: les sanctions contre la Russie, la reconstruction de l’Ukraine mais aussi la sécurité alimentaire mondiale, menacée par le blocage des céréales ukrainiennes, ainsi que le double défi de la sécurité énergétique et de la transition vers des énergies vertes.

    Le chef de l’État devrait faire des annonces dans le cadre d’une “Alliance globale pour la sécurité alimentaire” et apporter son soutien à une proposition allemande de “bouclier contre les risques climatiques”, a annoncé mercredi l’Élysée.

    Nouvelle réunion à l’Otan

    Le 28 juin, Emmanuel Macron rejoindra Madrid pour le sommet de l’Otan, qui rassemble ses 30 Etats membres pour deux jours. Les discussions tourneront de nouveau autour de la guerre en Ukraine, qui a redonné une forte visibilité à l’Alliance, alors que le président l’avait jugée en état de “mort cérébrale” en 2019, une formule qui avait fait grincer des dents.

    En recevant mardi son secrétaire général Jens Stoltenberg, le chef de l’État a réaffirmé son “soutien à la Finlande et la Suède dans leur choix souverain de rejoindre l’Alliance”, deux candidatures actuellement bloquées par la Turquie. Emmanuel Macron défendra aussi les idées françaises sur l’avenir de l’Otan, en insistant sur la prise en compte de la défense européenne et en résistant à la volonté de Washington d’engager l’Alliance face à la Chine.

    Il achèvera son marathon diplomatique par un crochet à Lisbonne, le 30 juin, pour la conférence de l’ONU sur la préservation des fonds marins, menacés par le changement climatique et l’activité humaine. Il devrait annoncer la candidature de la France pour l’organisation de la prochaine conférence sur les Océans, en 2025.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Après les législatives, Emmanuel Macron défie les oppositions

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      La Chine "n'hésiterait pas à déclencher une guerre" pour Taïwan

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 12 June, 2022 - 08:36 · 3 minutes

    L'île de Taïwan est revendiquée par la République populaire de Chine qui estime que ce territoire fait partie intégrante de son pays. L'île de Taïwan est revendiquée par la République populaire de Chine qui estime que ce territoire fait partie intégrante de son pays.

    INTERNATIONAL - La pression monte. La Chine va se “battre jusqu’au bout” pour empêcher Taïwan de déclarer son indépendance, a déclaré ce dimanche 12 juin le ministre chinois de la Défense, au moment où les tensions croissent entre Pékin et Washington au sujet du sort de l’île.

    Cette déclaration sonne comme une réplique à celle, la veille, du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, qui avait dénoncé l’activité militaire “provocatrice et déstabilisante” de Pékin près de Taïwan.

    Cette joute verbale entre les deux superpuissances intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques au sujet de l’île autonome et démocratique, que Pékin considère comme faisant partie intégrante de son territoire. Les incursions sans précédent d’avions militaires chinois dans la zone défense aérienne taïwanaise ont fait monter la pression ces derniers mois.

    “Nous allons nous battre à tout prix et nous allons nous battre jusqu’au bout. C’est le seul choix possible pour la Chine”, a affirmé Wei Fenghe, sur un ton offensif, lors du forum de sécurité “Dialogue de Shangri-La” à Singapour .

    “Ceux qui poursuivent l’indépendance de Taïwan dans le but de diviser la Chine n’arriveront certainement pas à leurs fins”, a-t-il déclaré. “Personne ne devrait jamais sous-estimer la détermination et la capacité des forces armées chinoises à sauvegarder son intégrité territoriale”.

    Wei Fenghe a exhorté Washington à “cesser de dénigrer et de contenir la Chine (...) à cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine et à cesser de nuire aux intérêts de la Chine”. Mais il s’est également montré plus conciliant, appelant à une relation sino-américaine “stable”, qui, selon lui, est “vitale pour la paix mondiale”.

    Washington demande à Pékin de “s’abtenir” d’une action déstabilisatrice

    La Chine estime que cette île de 24 millions d’habitants est l’une de ses provinces historiques qu’elle entend reprendre par la force si nécessaire.

    Selon un porte-parole du ministère chinois de la Défense, Wei Fenghe a affirmé vendredi lors d’une rencontre avec M. Austin en marge de ce forum: “Si quiconque osait séparer Taïwan de la Chine, l’armée chinoise n’hésiterait pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le prix”.

    Pékin “briserait en mille morceaux” toute tentative d’indépendance, a averti le ministère chinois de la Défense. De son côté, Lloyd Austin a dit à Wei Fenghe que Pékin devait “s’abstenir” de toute nouvelle action déstabilisatrice dans cette région, selon le Pentagone.

    Le ministère des Affaires étrangères de Taïwan a réagi samedi en disant rejeter les “affirmations absurdes” de Pékin.

    Le président Joe Biden , lors d’une visite au Japon le mois dernier, a semblé rompre avec des décennies de politique américaine lorsque, en réponse à une question, il a déclaré que Washington défendrait militairement Taïwan si elle était attaquée par la Chine . La Maison Blanche a depuis insisté sur le fait que sa politique d’“ambiguïté stratégique” quant à une éventuelle intervention n’avait pas changé. Ce différend n’est que le dernier en date entre Washington et Pékin.

    À voir également sur Le HuffPost: Trente-trois ans après Tiananmen, la police ne tolère aucune commémoration à Hong Kong

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      Emmanuel Macron confronté à une triple grève qui révèle les défis du quinquennat

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 2 June, 2022 - 05:00 · 5 minutes

    Emmanuel Macron photographié à l'Hôtel des Invalides jeudi 1er juin 2022. Emmanuel Macron photographié à l'Hôtel des Invalides jeudi 1er juin 2022.

    POLITIQUE - Une concomitance des luttes qui résonne d’une façon particulière. Ce jeudi 2 juin, Emmanuel Macron voit deux secteurs à haute portée symbolique se mettre en grève: les diplomates du Quai d’Orsay et les professionnels des secteurs de l’électricité et du gaz. Des préavis auquel s’ajoutera vendredi celui déposé chez Orpea , alors que le secteur de la dépendance est en crise.

    Un agenda social qui révèle les défis du quinquennat qui s’ouvre, puisque ces mouvements mettent le doigt sur des dossiers à très fort potentiel polémique. Parmi eux, la suppression du corps diplomatique qui avait fait couler beaucoup d’encre durant l’entre-deux tours. Un décret datant du samedi 16 avril et publié un jour après, le dimanche 17, au Journal officiel , entérine la suppression de deux corps constituant la hiérarchie du ministère des Affaires étrangères : celui des conseillers des affaires étrangères et celui des ministres plénipotentiaires.

    Crise diplomatique

    Ce qui ne passe du tout chez les fonctionnaires concernés qui, sur les réseaux sociaux, s’alarment du démembrement du corps diplomatique via le hashtag #diplo2metier . En plus de provoquer des remous au sein du prestigieux ministère, où l’on ne transige pas avec l’appartenance au corps diplomatique , cette réforme avait provoqué un tollé sur le plan politique. “La France voit détruire au bout de plusieurs siècles son réseau diplomatique. Le deuxième du monde. Les copains de promo vont pouvoir être nommés. Immense tristesse”, avait notamment réagi Jean-Luc Mélenchon.

    Pour faire simple, on craint en interne que le savoir-faire diplomatique reconnu à travers le monde disparaisse au profit du copinage. “Il est vital de renoncer à la réforme, car elle va transformer profondément le corps diplomatique, à partir du moment où les plus beaux postes seront attribués pour des raisons non diplomatiques, au risque d’une grande politisation”, s’alarme l’ancien chef de la Diplomatie Dominique de Villepin. Plus inquiétant pour l’exécutif, plusieurs ambassadeurs ont fait savoir qu’ils participeraient à la grève. Ce qui n’est pas forcément le meilleur signal à envoyer au monde en pleine guerre en Ukraine.

    De l’avis de plusieurs observateurs, la nomination au poste de ministre des Affaires étrangères de Catherine Colonna, ex-ambassadrice à Londres, peut être interprétée comme un gage donné aux diplomates après une première levée de boucliers. Reste que le dossier ne manquera pas de réveiller les procès en copinage déjà instruit au Quai d’Orsay à l’encontre d’Emmanuel Macron.

    En août 2018, le gouvernement avait nommé par décret l’écrivain Philippe Besson (proche du chef de l’État) au poste prestigieux de consul de Los Angeles. Décision cassée par le Conseil d’État . La raison? Le poste est dévolu aux diplomates de carrière. Un précédent qui ne sera pas de nature à calmer les esprits des détracteurs de cette réforme, qui vise justement à faire sauter ces verrous.

    Salaires et inflation

    L’autre dossier qui perturbe ce début de second quinquennat est celui mis sur la table par les professionnels des secteurs de l’électricité et du gaz. Ce qu’ils veulent? Des négociations salariales dans le contexte de forte inflation observé ces dernières semaines. Comme nous l’écrivions mardi , l’inflation dépasse les 5%. Du jamais vu depuis 1985. Un dossier qui n’est d’ailleurs pas décorrélé des questions diplomatiques citées plus haut, puisque les sanctions contre la Russie (et plus précisément l’embargo sur le pétrole russe ) ne devraient pas arranger la situation.

    Les professionnels de ces secteurs entendent donc faire pression sur EDF et ses filiales Enedis et RTE pour obtenir gain de cause, sans forcément affecter les usagers sur les factures. “On demande une revalorisation de la grille du salaire national de base pour que les salariés de la branche des IEG (industries électriques et gazières) ne perdent pas en pouvoir d’achat, d’autant que les premiers niveaux de rémunération sont passés en dessous du Smic”, a indiqué à l’AFP Amélie Henri, secrétaire nationale CFE-Unsa énergies pour EDF. Ce qui intéressera forcément l’exécutif, doublement impliqué au titre de la lutte en faveur du pouvoir d’achat et de la maîtrise des prix de l’énergie.

    Orpea et crise la dépendance

    Enfin, la grève annoncée vendredi 3 juin dans les Ehpads Orpea, devrait (encore) jeter une lumière crue sur la crise de la dépendance en France. Un secteur toujours ébranlé par la sortie du livre-enquête Les Fossoyeurs, qui a provoqué un scandale et une prise de conscience nationale, au regard des bénéfices monstres engrangés par le géant du secteur au détriment de l’accueil (et parfois de la dignité) de ses pensionnaires.

    La raison de ce préavis? Le non-versement de la prime d’intéressement. “Sacré culot pour cette nouvelle direction et ce nouveau DRH que d’agir ainsi face à des personnels aux petits salaires qui ont tant donné et continuent de donner”, s’indigne auprès de l’AFP Dominique Chave, secrétaire général de la CGT “santé privée”. Au-delà du seul cas d’Orpea, ce mouvement rappellera que le secteur est toujours en crise. Et pour cause, le Synerpa, principal syndicat des Ehpad privés, a réclamé ce mercredi au gouvernement un plan d’urgence pour que le secteur puisse recruter suffisamment de personnel, dans le but de pouvoir répondre à la demande cet été.

    “Nous savons que dans ces périodes pré-estivales c’est très compliqué de recruter du personnel soignant, nous avons besoin et demandons des mesures fortes dès aujourd’hui”, a déclaré Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, promettant un été “difficile”. Un dossier sensible de plus à ajouter sur la pile, déjà bien haute, d’Emmanuel Macron.

    À voir également sur Le HuffPost: Mort d’un journaliste français en Ukraine : “Ce sujet ne peut pas rester impuni”, affirme Emmanuel Macron

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      Défense de Taïwan face à la Chine: Biden (et son entourage) nuance ses propos

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 24 May, 2022 - 07:17 · 3 minutes

    Biden (et son entourage) nuance ses propos sur la défense de Taïwan face à la Chine (Joe Biden le 23 mai 2022 à Tokyo. Par AP Photo/Evan Vucci) Biden (et son entourage) nuance ses propos sur la défense de Taïwan face à la Chine (Joe Biden le 23 mai 2022 à Tokyo. Par AP Photo/Evan Vucci)

    INTERNATIONAL - Dcélaration sous le coup de l’émotion ou vraie stratégie? Qu’il promette de défendre Taïwan ou qu’il s’exclame que Vladimir Poutine “ne peut pas rester au pouvoir”, Joe Biden est coutumier des déclarations de politique étrangère à l’emporte-pièce, qui déstabilisent diplomates et experts.

    Le 23 mai, lors d’une conférence de presse à Tokyo, Joe Biden a assuré que les États-Unis défendraient militairement Taïwan si Pékin envahissait l’île . C’est la deuxième fois depuis qu’il est président qu’il prend publiquement cet engagement, en rupture apparente avec des décennies d’ambiguïté qui voient les Américains fournir Taïwan en armes, mais sans lui reconnaître un statut d’Etat indépendant.

    Un responsable de la Maison Blanche s’est empressé de déclarer: “Notre politique n’a pas changé”. Puis le ministre de la Défense Lloyd Austin a répété la même phrase. “La politique n’a pas changé du tout”, a ensuite dit lui-même Joe Biden ce mardi 24 mai.

    Virulence puis apaisement, une “routine”

    Pour les journalistes qui suivent le président américain, en particulier dans ses déplacements à l’étranger, ce serait presque devenu une routine: sursauter en entendant une formulation virulente, puis attendre une “clarification” anonyme de conseillers désormais rompus à l’exercice.

    Voilà qui rappelle furieusement le 26 mars, quand Joe Biden avait lâché à propos de Vladimir Poutine: “Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir.”

    La Maison Blanche avait alors, en toute hâte, fait circuler une déclaration assurant que les États-Unis n’appelaient pas à un changement de régime .

    Joe Biden avait aussi jeté le trouble, avant l’invasion de l’Ukraine, en évoquant la possibilité d’une “incursion mineure” de l’armée russe, qui n’appellerait pas automatiquement de représailles occidentales.

    Biden parle-t-il “avec son cœur”?

    Mais ce président qui assume, presque crânement, de manifester ses indignations et ses convictions comme bon lui semble, ne fait pas toujours marche arrière. Après avoir utilisé dans un discours le terme de “génocide” pour décrire la situation en Ukraine, Joe Biden avait tenu à enfoncer le clou ensuite.

    Le démocrate de 79 ans avait par ailleurs commencé à accuser la Russie de “crimes de guerre” bien avant que son administration ne boucle le processus juridique permettant de parvenir à cette conclusion.

    À chaque fois, la même interrogation: ce président a-t-il parlé “avec son cœur”, comme l’a décrit à plusieurs reprises son équipe? A-t-il exprimé une nouvelle doctrine des États-Unis? Les deux à la fois?

    Un double jeu, “incroyablement dangereux”

    Pour ce qui concerne Taïwa n, Joe Biden “a dit ce qu’il pense, aucun doute là-dessus. (...) Mais c’est une gaffe dans le sens où il donne une mauvaise lecture de la position américaine”, affirme Bonnie Glaser, grande spécialiste de l’Asie au centre de réflexion German Marshall Fund of the United States. La politique étrangère “est plus efficace si elle est claire et compréhensible pour nos amis, nos alliés et nos ennemis.”, souligne-t-elle.

    Pour Joshua Shifrinson, professeur de relations internationales à l’université de Boston, “il est très difficile de dire si ce sont des gaffes ou un double-jeu” avec d’un côté les éclats du président et de l’autre les canaux plus feutrés des diplomates.

    “Si c’est un double-jeu, c’est incroyablement dangereux” et cela peut “exacerber les tensions” avec les pays rivaux mais aussi chahuter les pays alliés des Etats-Unis, juge-t-il, rappelant qu’après les remous du mandat de Donald Trump, “on s’attendait à ce que Joe Biden soit un homme d’une grande cohérence”.

    “La franchise peut être une bonne chose mais dans une situation telle que Taïwan cela peut être vraiment dangereux”, dit-il encore.“La réponse forte de l’Occident à l’agression russe en Ukraine pouvait servir à dissuader la Chine d’envahir Taïwan mais les déclarations de Joe Biden risquent d’annuler ce gain”, s’inquiète aussi sur Twitter Stephen Wertheim, de l’institut de recherches et d’analyse Carnegie.

    À voir également sur Le HuffPost: Trois Chinois de retour d’un séjour record dans l’espace

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      Contre la guerre en Ukraine, un haut diplomate russe démissionne

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 23 May, 2022 - 14:18 · 2 minutes

    UKRAINE - Un diplomate russe basé à Genève et opposé à la guerre contre l’Ukraine a annoncé avec fracas sa démission , affirmant dans une lettre rendue publique que “jamais” en 20 ans de carrière il n’avait eu “autant honte” de son pays.

    Boris Bondarev, Conseiller auprès de la Représentation permanente russe a envoyé un courriel à des collègues diplomates pour annoncer sa décision, qui a été révélée par l’ONG UN Watch et confirmée par plusieurs sources diplomatiques ce lundi 23 mai.

    “Durant les 20 ans de ma carrière diplomatique j’ai vu différents tournants dans notre politique étrangère mais jamais je n’ai eu autant honte de mon pays que le 24 février de cette année” quand la Russie a envahi l’Ukraine, écrit Boris Bondarev. “Ceux qui ont préparé cette guerre ne veulent qu’une chose: rester au pouvoir pour toujours (...). Pour réussir, ils sont prêts à sacrifier autant de vies qu’il faut”, dénonce-t-il.

    Le diplomate -dont le nom apparaît bien dans l’annuaire officiel des diplomates auprès de l’ONU à Genève- dit avoir travaillé au ministère russe des Affaires étrangères depuis 2002 et depuis 2019 au bord du Léman.

    La propagande russe digne de l’époque soviétique

    “La guerre agressive déclenchée par Poutine contre l’Ukraine, et de fait contre le monde occidental, n’est pas seulement un crime contre le peuple ukrainien mais aussi, peut-être le plus grave crime contre le peuple russe, avec une lettre Z en caractère gras barrant tous nos espoirs et perspectives d’une société libre et prospère dans notre pays”, peut-on lire dans cette lettre, publiée par l’ambassadeur des Pays-Bas au désarmement, Robert Gabrielse, accompagné d’un “Courageous (courageux, NDLR )!”.

    S’il fustige le niveau croissant des “mensonges” et le “manque de professionnalisme” au ministère des Affaires étrangères russes, Boris Bondarev estime que “ces dernières années, c’est devenu tout simplement catastrophique”. “Au lieu d’informations non biaisées, d’analyses impartiales et de prévisions sobres, nous nous retrouvons avec de la propagande digne des journaux soviétiques des années 1930″, dénonce-t-il avant de critiquer le ministre actuel, Sergueï Lavrov.

    Cette démission qui, selon plusieurs sources, n’est pas la première d’un diplomate russe pour les mêmes raisons, mais est sans doute la plus publique, devrait encourager d’autres collègues à suivre l’exemple, a souligné le directeur de UN Watch, Hillel Neuer. Ce serait aussi le diplomate le plus expérimenté à prendre une telle décision.

    “Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE devraient prendre la tête du monde libre et créer un programme pour encourager plus de diplomates russes à faire défection en offrant protection et sécurité financière et un endroit où s’installer à ces diplomates et leur famille”, a-t-il ajouté.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Au gala de la presse à Washington, quelques vannes entre Biden et Trevor Noah, et beaucoup de Russie

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      Réforme au Quai d’Orsay: la diplomatie française appelée à faire grève

      news.movim.eu / Mediapart · Thursday, 19 May, 2022 - 09:14


    Par cet arrêt de travail prévu pour le 2 juin, six syndicats ainsi qu’un collectif de 400 jeunes diplomates dénoncent la mise en péril du troisième réseau diplomatique de la planète, derrière ceux des États-Unis et de la Chine.
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      En Ukraine, Poutine a fait 4 "erreurs stratégiques", dit Le Drian

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 10 May, 2022 - 06:22 · 3 minutes

    Sur BFMTV, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a analysé les Sur BFMTV, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a analysé les "erreurs" faites selon lui par Vladimir Poutine et la Russie depuis le début de la guerre.

    GUERRE EN UKRAINE - “Poutine a fait quatre approximations, voire quatre erreurs stratégiques qui continuent à se conjuguer.” Voici le regard que Jean-Yves Le Drian , le chef de la diplomatie française, porte sur la stratégie de la Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine .

    C’est ce qu’il a expliqué lundi 9 mai au soir sur le plateau de BFMTV . Et de détailler sa pensée avec tout d’abord l’idée de Vladimir Poutine selon laquelle “l’Ukraine allait tomber comme cela”. Le patron du Quai d’Orsay a ainsi débuté en évoquant le “précédent de la Crimée ” et le triomphe de la Russie comme des éléments ayant donné l’impression au Kremlin que la victoire serait aisée, en particulier dans la partie russophone du pays.

    L’UE et l’Otan au rendez-vous

    “Mais au contraire, la décision de guerre de Poutine a renforcé l’unité ukrainienne”, a encore analysé le ministre des Affaires étrangères. “D’une certaine manière, il a créé la nation ukrainienne qui se bat de manière héroïque.” Une première erreur qui “se poursuit”, ajoute-t-il, comme le prouve la féroce résistance opposée à Kharkiv, ville relativement difficile à défendre et dont beaucoup estimaient qu’elle serait vite prise par les Russes.

    Deuxième erreur, selon Jean-Yves Le Drian, “c’est de penser que l’Europe serait un peu fragile, ‘mou du genou’ dans sa réaction”. Mais là encore, c’est “le contraire” qui s’est produit, “l’agression russe faisant passer l’Europe dans une dynamique de décision et d’unité extrêmement significative”.

    Et pour cause, très rapidement après l’entrée des troupes russes sur le sol ukrainien, l’Union européenne, et plus généralement le monde occidental au travers de l’Otan, se sont organisés pour imposer des sanctions et venir en aide à Kiev, notamment au travers ces dernières semaines de l’envoi d’armes offensives et d’équipements défensifs.

    Poutine a surestimé son armée

    D’ailleurs, “la troisième erreur concerne l’alliance atlantique”, a poursuivi le ministre des Affaires étrangères, toujours au micro de BFMTV. “Il y avait, vous vous en souvenez, des interrogations sur l’Otan au cours des dernières années, un doute sur la solidarité. (...) Mais ce qui s’est passé, du fait de l’intervention, c’est que l’alliance s’est retrouvée sur ses fondamentaux et notamment la solidarité dans l’espace atlantique.”

    “Et puis dernier point, je pense que Vladimir Poutine a surestimé la force de son armée”, a conclu Jean-Yves Le Drian pour cette analyse de la stratégie russe en Ukraine. “Ces quatre éléments réunis en un seul aboutissent à la mise en œuvre d’une guerre qui sera longue et difficile, et il faut aider les Ukrainiens à la mener.”

    Enfin, et alors que François Hollande assurait au même moment dans “C à vous” que Jean-Yves Le Drian ne resterait pas en poste au terme du remaniement consécutif à la réélection d’Emmanuel Macron, l’intéressé a rapidement évoqué le sujet ce lundi, sans être aussi catégorique que l’ancien président.

    “Je suis complètement mobilisé par ma tâche dans la crise dramatique que traverse l’Ukraine (...) Les confidences politiques, je les adresse en exclusivité au président de la République, et pour les faire, je n’ai pas besoin de porte-parole”, a-t-il conclu sur ce thème, adressant un tacle mesuré à l’ancien chef de l’État.

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