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      Après dix jours de suspense, la Russie rouvre le robinet de gaz alimentant l'Europe

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 21 July, 2022 - 05:42 · 2 minutes

    Après dix jours de suspense, la Russie rouvre le robinet de gaz alimentant l'Europe (photo prise le 14 juin 2022 en Allemagne) Après dix jours de suspense, la Russie rouvre le robinet de gaz alimentant l'Europe (photo prise le 14 juin 2022 en Allemagne)

    INTERNATIONAL - “Il fonctionne.” Le gazoduc Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne a redémarré ce jeudi 21 juillet après dix jours de maintenance, a indiqué à l’AFP la société éponyme gestionnaire de l’équipement, sans toutefois préciser la quantité de gaz en cours d’acheminement.

    Le gouvernement allemand craignait que ce pipeline ne soit pas rouvert par Moscou après ces travaux. Ce gazoduc est, en effet, au cœur de la confrontation entre Européens et Russes depuis le début de la guerre en Ukraine .

    Selon des données transmises par Gazprom à Gascade, l’opérateur allemand du réseau, la pipeline devrait livrer 530 GWh durant la journée. C’est seulement “30%” de ses capacités, a fait remarquer sur Twitter jeudi le président de l’Agence allemande des réseaux, Klaus Müller.

    Ce serait en outre dix points de moins qu’avant les travaux. Arguant de l’absence d’une turbine en maintenance au Canada, Gazprom a déjà réduit à 40% des capacités les livraisons via Nord Stream depuis mi-juin. Le géant gazier russe avait assuré qu’il ne pouvait pas garantir la reprise des livraisons via ce gazoduc en maintenance jusqu’à jeudi matin.

    Une seconde turbine bientôt en maintenance?

    Le groupe invoquait l’absence de cette turbine, nécessaire selon l’entreprise pour faire fonctionner une station de compression. Un “prétexte”, selon Berlin, qui dénonce des décisions “politiques”. L’Allemagne était donc suspendue à la décision de Moscou concernant le redémarrage du pipeline, après ces travaux de maintenance prévus de longue date.

    Le président russe Vladimir Poutine a quant à lui soufflé le chaud et le froid sur les perspectives pour Nord Stream dans les prochaines semaines.

    Il a laissé entendre que le gazoduc pouvait redémarrer jeudi matin, mais que si la Russie ne recevait pas la turbine manquante, il fonctionnerait à 20% de sa capacité dès la semaine prochaine. Car, selon le président russe, une seconde turbine doit à son tour faire l’objet d’une maintenance fin juillet.

    À voir également sur Le HuffPost: Crise de l’énergie : en 1973, les (gros) efforts des Français pour éviter la pénurie

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      En pleine crise du gaz, Poutine lie les énergies vertes à des politiques pro-LGBT

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 20 July, 2022 - 10:11 · 3 minutes

    Vladimir Poutine, le 19 juillet 2022 à Téhéran. Vladimir Poutine, le 19 juillet 2022 à Téhéran.

    RUSSIE - Pour Vladimir Poutine, il y a un lien entre le développement des énergies renouvelables et la défense des droits des personnes LGBT . Alors que les livraisons de gaz russe vers l’Europe ont été réduites avec la guerre en Ukraine , le président russe a fustigé, ce mardi 19 juillet à Téhéran, le choix des Occidentaux de se tourner vers des “sources d’énergie non-traditionnelles”.

    “Ce sont de grands experts dans le domaine des relations non traditionnelles”, a ajouté le président russe devant les journalistes. “Il ne fait aucun doute que nos partenaires rejettent ou essayent de rejeter toutes leurs propres erreurs sur la Russie et Gazprom ”, a-t-il poursuivi.

    Vladimir Poutine dénonce régulièrement le “progressisme” des pays occidentaux . Soutenu par l’Église orthodoxe russe ultra-conservatrice, Le dirigeant russe mène, depuis des années, une offensive très dure contre les personnes luttant contre les discriminations subies par les personnes LGBT, faite d’arrestations et de censure. Une politique qu’il a nommée “valeurs traditionnelles”.

    Poutine souffle le chaud et le froid sur la livraison de gaz

    À Téhéran pour un sommet tripartite avec ses homologues iranien et turc, Vadimir Poutine a affirmé que “Gazprom est prêt à pomper autant que nécessaire”, indiquant que les Occidentaux étaient en difficulté car ils avaient pris des sanctions contre Moscou et “fermé” des canaux de livraison d’hydrocarbures.

    L’entreprise russe a réduit ces dernières semaines de 60% les livraisons de gaz via Nord Stream, arguant de l’absence d’une turbine Siemens, en maintenance au Canada. Cette décision a été dénoncée comme “politique” par le gouvernement allemand, l’estimant motivée par une volonté de peser sur les Occidentaux dans le conflit en Ukraine.

    L’UE à la recherche de nouveaux fournisseurs

    De son côté, Vladimir Poutine a affirmé que Gazprom n’avait pas encore reçu “les documents officiels” pour faire venir cette turbine du Canada. Le géant gazier russe Gazprom a invoqué la “force majeure” pour s’exonérer de sa responsabilité vis-à-vis des baisses massives de ses livraisons de gaz à l’Europe. Invoquer “l’état de force majeure” permet de libérer une entreprise de ses obligations contractuelles en l’exonérant de toute responsabilité juridique.

    Nord Stream est en travaux depuis le 11 juillet et cette maintenance de routine doit prendre fin jeudi. Mais l’Allemagne craint que Moscou ne reprenne pas ses livraisons de gaz, plongeant le pays et une grande partie de l’Europe dans une crise énergétique inédite. Berlin dépendait début juin à 35% du gaz russe pour ses importations, contre 55% avant la guerre en Ukraine.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, fin février, l’Union européenne met les bouchées doubles pour augmenter ses importations depuis d’autres sources que la Russie, comme les États-Unis, le Qatar, la Norvège, l’Algérie et, donc, l’Azerbaïdjan, pays autoritaire du Caucase. Lundi, l’UE a annoncé un accord avec l’Azerbaïdjan pour doubler en “quelques années” ses importations de gaz naturel.

    Mais cette diversification prendra du temps et les pays européens restent à court terme dépendants ―à des degrés divers― de leurs importations de gaz russe qui se sont élevées l’an dernier à 155 milliards de mètres cube, soit près de 40% de leurs besoins.

    À voir également sur Le HuffPost: La joueuse de tennis russe Daria Kasatkina fait son coming-out

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      Électricité, gaz... Les premières pistes du "plan de sobriété" de Macron

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 15 July, 2022 - 12:44 · 6 minutes

    À la demande du gouvernement, une nouvelle grille tarifaire pourrait voir le jour chez les fournisseurs d'électricité (photo d'illustration) À la demande du gouvernement, une nouvelle grille tarifaire pourrait voir le jour chez les fournisseurs d'électricité (photo d'illustration)

    ÉNERGIE - Consommer moins “collectivement”, “agir vite et fort contre les gaspillages” et mieux appliquer les règles existantes pour passer l’hiver au chaud , tout en agissant (en même temps) pour le climat . Sans rentrer dans le détail des efforts qui seront demandés ou exigés à tout un chacun, le chef de l’État a confirmé, lors de son interview ce jeudi 14 juillet , la “mobilisation générale” sur la consommation d’énergie , précisant que des premiers efforts se voient puisqu’“on consomme moins que l’année dernière”.

    Emmanuel Macron a demandé “aux administrations publiques et aux grands groupes de préparer un plan de sobriété énergétique” pour faire face à l’éventualité d’une coupure totale et de longue durée des livraisons de gaz russe vers l’Europe, qui représente 18% du gaz consommé en France. “Cette guerre va durer”, a-t-il également estimé.

    En anticipation et face à la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement a déjà lancé, le 23 juin, trois premiers groupes de travail . Objectif? É tablir une feuille de route globale permettant de réduire la consommation d’énergie de 10% d’ici 2024 par rapport à 2019. L’ensemble du plan doit être présenté fin septembre, avec deux points d’étapes d’ici là.

    “Il faut passer de la parole aux actes”, a demandé de son côté l’opposition à gauche. “Ce sont d’abord les plus gros qui peuvent commencer à faire ces efforts”, a également pointé Adrien Quatennens. “Les 10% les plus riches consomment 20 fois plus que les 10% les plus pauvres”, au niveau mondial, a-t-il ajouté. Le HuffPost fait le point sur les pistes avancées pour les administrations, les entreprises et les particuliers.

    L’État pour montrer l’exemple

    Pour l’administration publique et les collectivités locales, le groupe de travail s’intitule “ l’État exemplaire”. Et pour le devenir, c’est la gestion du parc immobilier qui est présentée comme “prioritaire”, avec la volonté d’engager de nouveaux chantiers de rénovation thermique et de poursuivre les mesures de sobriété en matière de chauffage et de climatisation des bâtiments.

    Le code de l’énergie de 2016 prévoit déjà d’interdire le chauffage au-dessus de 19 degrés dans les entreprises et les établissements publics ou la climatisation dans les bureaux au-dessous de 26 degrés. “Une réduction d’un degré de la température de chauffe représente une diminution moyenne de 7% de la consommation de gaz” d’un bâtiment, fait valoir le gouvernement, qui appelle à ce que les règles s’appliquent.

    Les capteurs de présence, pour éteindre la lumière quand une pièce est vide, devraient également être multipliés. Une possible coupure de l’éclairage de certains bâtiments la nuit, comme la Tour Eiffel, a également été évoquée dans la presse ces derniers jours. À la mairie de Paris, on ne balaye pas l’idée d’un revers de main. “C’est un bon sujet à regarder, mais au plan national. Si jamais on doit décider d’éteindre la Tour Eiffel , il faudrait le faire de manière coordonnée par l’ensemble des grands monuments français”, explique-t-on au HuffPost . “La sobriété est un sujet essentiel sur lequel chacun peut prendre sa part et nous le faisons d’ailleurs depuis plusieurs années”.

    Concernant la consommation de carburants dans le secteur public, l’objectif est de ” renforcer l’attractivité du vélo et du covoiturage” , ainsi que de “favoriser le télétravail”. Il serait désormais possible de cumuler le forfait mobilité durable avec le remboursement partiel d’un abonnement de transports en commun et d’en bénéficier y compris lorsque le nombre de déplacements annuels de l’agent est inférieur à 100 jours.

    Les commerces et les entreprises sollicités

    Comment baisser la consommation d’énergie des magasins, des restaurants, des grandes surfaces ou encore des salles de concert? C’est la question posée aux deux autres groupes de travail. La gestion de la température dans ces bâtiments est également mise sur la table. La Fédération du commerce et de la distribution propose déjà de réduire d’au moins un degré la température dans les magasins, en la passant cet hiver 20 à 19 degrés en moyenne.

    Des dispositifs de contrôle de présence, des mobilités plus sobres, qu’il s’agisse de celle des employés ou des transporteurs de marchandises, sont également mis sur la table, comme différents dispositifs de soutien aux salariés (forfait mobilités durables, prime transport pour l’aide au carburant, auto-partage, ou encore label employeur pro-vélo).

    Côté éclairage, l’arrêté du 27 décembre 2018 sur les nuisances lumineuses prévoit que les vitrines de magasins de commerce doivent être éteintes à 1 heure du matin au plus tard ou 1 heure après la cessation de l’activité.

    “Je vais demander dans les toutes prochaines heures aux grands opérateurs, je pense à la SNCF, au secteur aérien, de dire dès la fin de l’été quelles sont les mesures supplémentaires qu’on peut prendre pour accélérer en termes d’éclairage, de consommation du quotidien”, a déclaré vendredi 15 juillet sur franceinfo Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, rappelant que le secteur représente 30% des émissions de gaz à effet de serre.

    “Il faudra à l’automne, avoir pour l’hiver, un plan d’économies qui implique tout le monde, mais ça commence par donner l’exemple dans nos grands secteurs et nos grandes administrations.”

    De simples incitations chez les particuliers?

    Faut-il également s’attendre à des contraintes chez les particuliers? Le gouvernement et certains dirigeants de grands groupes du secteur de l’énergie ont déjà demandé aux Français “un effort immédiat, collectif et massif” . Principales recommandations: ne pas laisser brancher ses appareils électriques ou ses lampes quand ce n’est “inutile”.

    Ce qui reste une simple recommandation, sans contraintes, ni obligations, ce qui serait dans tous les cas très difficile à mettre en place, sauf à limiter le nombre de kilowattheures délivré à la taille des foyers ou du domicile. “La mobilisation générale, ça veut dire, oui, qu’il faut tous faires efforts dans nos vies quotidiennes”, a juste expliqué Clément Beaune ce vendredi matin, rappelant que pour l’instant ”ça veut dire aussi les gros avant les petits”.

    “Ce n’est pas une forme d’austérité énergétique, ce n’est pas une forme de punition, c’est juste reconnaître une situation difficile. Une mesure d’incitation est cependant déjà réclamée aux fournisseurs d’électricité: revoir leur grille tarifaire pour mettre en place des contrats plus avantageux pour les Français et les entreprises qui réduiraient leur consommation pendant les périodes de tensions du réseau.

    Une forme de contrat gagnant-gagnant économiquement et écoresponsable, sans mesure punitive pour les Français.

    À voir également sur Le HuffPost: Crise de l’énergie : en 1973, les (gros) efforts des Français pour éviter la pénurie

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      L'Allemagne inquiète face à la pénurie de gaz russe

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 9 July, 2022 - 13:05 · 5 minutes

    Face aux craintes de pénurie de gaz, l'Allemagne se prépare à devoir prendre des mesures de restrictions très sévères (photo d'illustration montrant la station de Lubmin, au nord-est de l'Allemagne, à l'arrivée du gazoduc Nord Stream II). Face aux craintes de pénurie de gaz, l'Allemagne se prépare à devoir prendre des mesures de restrictions très sévères (photo d'illustration montrant la station de Lubmin, au nord-est de l'Allemagne, à l'arrivée du gazoduc Nord Stream II).

    CRISE DE L’ÉNERGIE - L’inquiétude est palpable outre-Rhin. L’eau chaude de la douche, la température des bureaux et pourquoi pas l’éclairage des feux de circulation, face aux craintes de pénuries de gaz , l’Allemagne et l’ensemble du pays, des municipalités aux grandes entreprises, se préparent à toutes les restrictions.

    Le gouvernement est sur le qui-vive à l’approche d’une échéance cruciale: l’arrêt total à partir de ce lundi 11 juillet du gazoduc Nord Stream en raison d’une maintenance de routine. La pause doit durer dix jours mais l’Allemagne craint que la Russie , dans le contexte de la guerre en Ukraine , ne stoppe pour de bon les livraisons via ce pipeline qui fournit une part essentiel de son approvisionnement.

    Chômage partiel et télétravail envisagés

    “Aucun scénario ne peut être exclu”, a prévenu le ministre de l’Économie, Robert Habeck, selon lequel Moscou utilise “l’arme du gaz” contre l’Europe pour tenter de saper le soutien à l’Ukraine . Par conséquent, le secteur industriel, les collectivités et administrations cherchent tous les moyens de réduire leur consommation énergétique.

    “Il est possible que nous introduisions à nouveau plus de télétravail pour une durée limitée, comme lors de la pandémie. Mais cette fois-ci pour économiser de l’énergie dans l’intérêt national”, a expliqué dans la presse Carsten Knobel, le patron du groupe Henkel, l’un des poids lourds de la bourse de Francfort.

    Et le spécialiste des lessives et adhésifs n’est pas le seul à s’inquiéter. L’industrie chimique est particulièrement vulnérable, car dépendant fortement du gaz. L’organisation du secteur VCI dit se préparer “au scénario du pire”. Le géant BASF, dont le site de Ludwigshafen, dans l’ouest du Paris, est une véritable ville dans la ville, réfléchit à mettre une partie des salariés en chômage partiel, en cas d’arrêt des livraisons de gaz russe qui font tourner ses turbines.

    Problème technique réel ou excuse diplomatique russe?

    Moscou, arguant d’un problème technique, a déjà réduit ces dernières semaines de 60% les livraisons de gaz via Nord Stream, une décision dénoncée comme “politique” par Berlin. Les réserves de gaz se remplissent donc difficilement. À ce rythme, “nous courons à la pénurie de gaz”, a prévenu Robert Habeck qui a vanté les mérites de ses proches douches plus courtes et plus froides.

    “Si nous ne recevons plus de gaz russe (…) les quantités actuellement stockées ne suffiront que pour un ou deux mois”, alerte Klaus Müller, le président de l’Agence fédérale des réseaux.

    D’où l’appel à prendre les devants car les consommateurs “seront choqués lorsqu’ils recevront un courrier de leur fournisseur d’énergie” avec un “triplement” de la facture à la clé, selon le responsable.

    Au vénérable Bundestag, où siègent les députés, on a adopté jeudi un plan d’économie: plus de chauffage au-dessus de 20 degrés l’hiver et plus d’eau chaude dans les bureaux individuels.

    De nombreuses villes ont déjà diminué la température de l’eau des piscines ou l’éclairage urbain. La municipalité d’Augsbourg, en Bavière, envisage même d’arrêter certains feux de circulation. Une coopérative immobilière près de Dresde, en Saxe (est), a décidé de couper l’eau chaude la nuit dans ses 600 logements, provoquant une polémique nationale.

    Jeudi, c’est le premier groupe immobilier allemand, Vonovia, qui a annoncé son intention de limiter à 17 degrés la température du chauffage central la nuit dans son parc de 350.000 logements.

    Charbon polluant plutôt que nucléaire

    L’Allemagne dépendait début juin à 35% du gaz russe pour ses importations, contre 55% avant la guerre en Ukraine. Le chauffage des foyers est toujours assuré à plus de 50% avec du gaz. Reste de fait à savoir si ces mesures suffiront à passer l’hiver?

    Alors qu’elle aurait pu prolonger la durée de vie des dernières centrales nucléaires en activité et en fin de vie, Berlin prévoit finalement un recours accru aux centrales à charbon , bien plus émettrices de gaz à effet de serre. Le pays achète en outre des milliards d’euros de gaz naturel liquéfié auprès d’autres producteurs, comme le Qatar, ou les Etats-Unis. Mais si les livraisons de gaz russe s’arrêtent, l’Allemagne devra faire des “choix de société très difficiles”, a prévenu le ministre de l’Économie.

    Le pays n’évitera pas une récession, avec une chute estimée de 6,5% du PIB entre 2022 et 2023, selon les principaux instituts économiques. Avec des conséquences en chaîne pour l’économie européenne: BASF produit, par exemple, des substances chimiques indispensables aux secteurs pharmaceutique, alimentaire, automobile.

    L’État allemand s’apprête à débloquer des milliards pour renflouer le premier fournisseur de gaz du pays (et premier client de Gazprom). Le groupe Uniper, qui doit acheter les quantités manquantes aux prix exorbitants du marché, a effectivement déposé vendredi sa demande de sauvetage par les pouvoirs publics.

    Ces mesures s’accompagneront d’une “très, très grosse vague de hausse de prix pour les consommateurs allemands”, a prévenu le PDG Klaus-Dieter Maubach. Secousse symbolique du séisme qui menace: la flambée des prix de l’énergie a provoqué en juin le premier déficit commercial mensuel du pays depuis des années.

    À voir également sur le HuffPost : En 1973, les (gros) efforts des Français face à la crise de l’énergie et aux pénuries

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      Les économies d'énergies demandées aux Français n'ont rien à voir avec celles de 1973

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 2 July, 2022 - 05:30 · 2 minutes

    ÉNERGIE - Aurons-nous assez de gaz et d’électricité pour l’hiver? Avec la guerre en Ukraine et alors que certaines centrales nucléaires françaises sont en maintenance, La France joue la montre pour remplir les stocks avant l’arrivée des mois plus froids.

    Pour y arriver, les grandes entreprises de l’énergie demandent aux Français de réduire leur consommation dès maintenant Mais tout ça n’a rien à voir avec les efforts d’il y a 50 ans. En 1973, en représailles du soutien des pays occidentaux à Israël pendant la guerre du Kippour, l es États arabes producteurs de pétrole augmentent leur prix et réduisent leurs exportations. Résultat: le prix du baril flambe.

    De la prospérité à la sobriété

    À ce moment-là, les Français sortent des Trente Glorieuses, une période prospère où le pétrole coule à flots. Mais désormais, ils vont devoir troquer la prospérité pour la sobriété, q ue ce soit dans l’utilisation de la voiture, mais aussi de l’électricité, alors majoritairement produite grâce aux centrales au fioul, et donc au pétrole. Et c’est le Premier ministre, lui-même, qui le dit : Il est vrai que nous vivons dans un pays où l’énergie est abondante et il en résulte des gaspillages, auxquels il faut mettre un terme annonce Pierre Messmer aux Français le 30 novembre 1973.

    Partout en Europe, on rivalise d’idées pour faire face à la pénurie. En France d’abord, la vitesse est limitée à 90 km/h sur les routes, et 120 sur les autoroutes, l a publicité lumineuse est interdite le soir dans les rues, et les programmes à la télé se terminent à 23 heures pétantes. C’est aussi, à cette époque, en 1976, que Valéry Giscard d’Estaing instaure le changement d’heure , pour limiter la consommation d’énergie.

    Le lancement des dimanches sans voiture

    Ailleurs, on se serre tout autant la ceinture. Des pays comme les Pays-Bas, l’Allemagne ou encore le Danemark lancent les “dimanches sans voiture”. Au Royaume-Uni, où les centrales à charbon sont à l’arrêt avec une grève des mineurs, les mesures sont encore plus drastiques.

    Pendant trois mois, le pays passe à la semaine de travail de trois jours dans l’industrie et le gouvernement demande aux Britanniques de ne chauffer qu’une seule pièce par appartement.

    En 1979, second choc pétrolier, rebelote : les Français sont appelés à adopter une conduite plus économique en voiture. C’est l’opération “ chasse au gaspi” lancée par le ministère de l’Intérieur. En un an, les pouvoirs publics estiment que le changement de comportement des Français permet alors d’économiser 225.000 tonnes de pétrole .

    Cinquante ans plus tard,  l’objectif principal est cette fois-ci de remplir les stocks de gaz à 100% d’ici le début de l’automne, c ontre 58% actuellement. Le chronomètre est enclenché.

    À voir également sur le HuffPost : Le projet EACOP de TotalEnergie peut-il être vertueux pour le climat comme la firme le prétend ?

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      TotalEnergies, EDF et Engie appellent les Français à consommer moins d'énergie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 22:46 · 2 minutes

    Un pylône de lignes électriques à haute tension devant une cheminée de la centrale électrique au charbon EDF de Bouée (Loire-Atlantique), France, le 25 février 2022. Un pylône de lignes électriques à haute tension devant une cheminée de la centrale électrique au charbon EDF de Bouée (Loire-Atlantique), France, le 25 février 2022.

    ÉNERGIE - Ils ont un message à faire passer. Les dirigeants des trois énergéticiens français TotalEnergies, EDF et Engie appellent ensemble ce dimanche 26 juin les Français à réduire “immédiatement” leur consommation de carburant , pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent “la cohésion sociale” l’hiver prochain.

    “L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte”, indiquent dans une rare tribune commune publiée par le Journal du Dimanche , Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Jean-Bernard Levy (EDF) et Catherine MacGregor (Engie), alors que la France, comme le reste de l’Europe, tente de remplir ses réserves de gaz pour l’hiver prochain, avec un objectif français de 100% de stockages remplis d’ici au début de l’automne, malgré la baisse des livraisons de gaz russe.

    Aux difficultés d’approvisionnement en gaz lié aux conséquences de la guerre en Ukraine , s’ajoutent des “tensions” sur les capacité de production électrique pilotable en Europe, et une production hydraulique “amputée” en raison de la sécheresse, expliquent-ils.

    “La flambée des prix de l’énergie qui découle de ces difficultés menace notre cohésion sociale et politique et impacte trop lourdement le pouvoir d’achat des familles” relèvent les auteurs du texte.

    “La meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas”

    “La meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas” soulignent les trois dirigeants qui appellent à “une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous -chaque consommateur, chaque entreprise- change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers”.

    Ils souhaitent le lancement d’un “grand programme d’efficacité énergétique” et une “chasse au gaspillage nationale”.

    “Agir dès cet été nous permettra d’être mieux préparés pour aborder l’hiver prochain et notamment préserver nos réserves de gaz”, estiment les trois dirigeants.

    “Acteurs industriels responsables, nos trois groupes s’engagent à collaborer activement” indiquent les patrons, d’ordinaire plutôt en concurrence sur les sujets de transition énergétique, notamment qui voient fleurir des investissements massifs mais pas toujours coordonnés dans les énergies renouvelables, le nucléaire et l’hydrogène notamment.

    À voir également sur Le HuffPost : Total en Russie? On a interrogé les actionnaires sur l’invasion de l’Ukraine

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      La prochaine guerre mondiale aura-t-elle lieu en Arctique ?

      news.movim.eu / LeVentSeLeve · Sunday, 5 June, 2022 - 18:46 · 13 minutes

    Avec la fonte des glaces, les grandes puissances, États-Unis, Chine et Russie en tête, investissent de plus en plus le Grand Nord. La disparition de la banquise offre en effet l’opportunité d’exploiter de nombreux gisements d’hydrocarbures et de terres rares et de développer le trafic maritime. Mais l’intérêt pour la région n’est pas qu’économique : alors que la Chine affirme sa puissance et qu’une nouvelle guerre froide émerge entre la Russie et les Etats-Unis, l’Arctique se remilitarise. Article de l’économiste James Meadway, originellement publié par Novara Media , traduit par Jean-Yves Cotté et édité par William Bouchardon.

    L’onde de choc de l’invasion de l’Ukraine par la Russie s’est propagée dans le monde entier, des frontières de l’Oural jusqu’au point le plus septentrional du globe. Début mars, pour la première fois depuis sa création, les travaux du Conseil de l’Arctique – un forum fondé en 1996 par les huit pays dont une partie du territoire se trouve dans le cercle arctique (Canada, Danemark, Islande, Finlande, Norvège, États-Unis, Suède et Russie) – ont été suspendus.

    Invoquant le fait que la Russie assure pendant deux ans la présidence tournante, les sept autres membres ont condamné la « violation des principes de souveraineté et d’intégrité territoriale » par cette dernière et mis le Conseil en pause en suspendant provisoirement ses activités. Le représentant de la Russie au Conseil a riposté en dénonçant les demandes d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, compromettant ainsi « la coopération dans les hautes latitudes ».

    Bien qu’il se soit élargi depuis sa fondation en conférant le statut d’observateur à des pays « proches de l’Arctique », tels le Royaume-Uni et la Chine, le Conseil avait en vingt-six ans d’existence évité de s’impliquer dans des conflits entre pays membres. La déclaration d’Ottawa relative à la création du Conseil interdit en effet expressément de se saisir des questions d’ordre militaire et, pendant un quart de siècle, ce consensus a été maintenu, le Conseil se concentrant sur les questions civiles et scientifiques. Cependant, alors que la crise climatique s’accélère, l’équilibre politique au sein du Conseil – véritable microcosme des conflits liés aux ressources et des litiges territoriaux que la dégradation de l’environnement entraîne à l’échelle mondiale – se désagrège.

    Sous la banquise, des sous-sols convoités

    Bien que la guerre en Ukraine a entraîné un niveau de confrontation inédit depuis la Guerre froide entre l’Occident et la Russie, cette suspension des travaux du Conseil de l’Arctique s’explique aussi par d’autres enjeux liés à la fonte de la banquise arctique. Cette dernière s’accélère : en été, la couche de glace ne représente plus que 20 % de ce qu’elle était dans les années 1970. Ce dérèglement climatique crée trois sources de compétition interétatique potentielles, menaçant la fragile coopération qui régissait les relations dans le cercle arctique.

    Premièrement, la fonte des glaces met au jour de nouvelles sources de matières premières. Ces dernières années, la prospection pétrolière et gazière et les projets d’exploitation minière se sont rapidement multipliés – 599 projets ont déjà vu le jour ou sont en chantier – et la production pétrolière et gazière devrait croître de 20 % dans les cinq prochaines années. Les banques occidentales, dont on estime qu’elles auraient contribué au financement de projets liés au carbone arctique à hauteur de 314 milliards de dollars , ainsi que les grandes compagnies pétrolières, comme la française Total Energies et l’américaine ConocoPhillips, investissent dans la région aux côtés d’entreprises publiques ou soutenues des états, tels la China National Petroleum Company ou le Fonds de la Route de la soie, un fonds souverain chinois. Total Energies s’est par exemple engagée avec la société russe Novatek et des investisseurs soutenus par l’État chinois dans Yamal LNG et Arctic LNG 2, deux sites géants de gaz naturel liquéfié (GNL) qui devraient être mis en service au cours des prochaines années.

    Selon le Wall Street Journal , le sous-sol du cercle arctique recèlerait mille milliards de dollars de terres rares.

    Par ailleurs, selon le Wall Street Journal , le sous-sol du cercle arctique recèlerait mille milliards de dollars de terres rares . Paradoxalement, l’intensification des efforts de décarbonation rend ces gisements potentiels de plus en plus précieux. On estime ainsi que le Groenland possèderait un quart des réserves mondiales de terres rares , indispensables aux véhicules électriques et aux éoliennes. La transition mondiale en faveur des énergies renouvelables exacerbe en effet la lutte pour découvrir de nouvelles sources de terres rares. Les pays occidentaux sont particulièrement demandeurs de nouvelles sources d’approvisionnement, étant donné que la Chine contrôle actuellement 70 % des gisements connus. Parallèlement, Inuit Ataqatigiit (IA), un parti de gauche indépendantiste, a été élu à la tête du Groenland l’an dernier après avoir fait campagne contre les projets miniers. L’extraction d’uranium a depuis été interdite et le moratoire illimité sur la prospection pétrolière et gazière dans les eaux groenlandaises a été reconduit. Alors que la demande continue à croître, les pressions s’exerçant sur ce gouvernement devraient être de plus en plus fortes dans les années à venir.

    De nouvelles routes commerciales

    Deuxièmement, la diminution de la banquise arctique a permis d’ouvrir des routes maritimes autrefois impraticables la majeure partie de l’année. D’une part, la route maritime du Nord relie d’Est en Ouest les détroits de Behring et de Kara, longeant sur 4000 kilomètres la côte la plus septentrionale de la Russie. D’autre part, le passage du Nord-Ouest serpente entre le Canada et l’Alaska. Avec la fonte de la banquise arctique, ces étendues océaniques deviennent autant de voies de navigation rentables.

    Selon d’anciennes prévisions, les routes arctiques ne devaient pas devenir commercialement viables avant 2040. Mais la fonte des glaces plus rapide que prévu, alliée à la compétition internationale, pousse à les utiliser sans plus attendre. Les volumes de fret empruntant la route maritime du Nord atteignent des records , le trafic ayant été multiplié par 15 au cours de la dernière décennie, l’essentiel du trafic étant composé de méthaniers transportant du GNL, dont la demande ne cesse d’augmenter. Il y a cinq ans à peine, la navigation était pratiquement impossible pendant les mois d’hiver. L’hiver dernier, 20 navires par jour en moyenne ont emprunté cette route. Parallèlement, la première traversée du passage du Nord-Ouest en hiver sans l’aide d’un brise-glace a été réalisée en 2020 par un bateau norvégien, réduisant de 3000 miles nautiques le trajet entre la Corée du Sud et la France.

    Malgré le défi climatique, l’appel à faire transiter le transport maritime par le toit du monde est donc de plus en plus fort. Il y a une dizaine d’années, Vladimir Poutine le rappelait déjà : « La route la plus courte entre les plus grands marchés d’Europe et la région Asie-Pacifique passe par l’Arctique. » La route par le toit du monde entre, mettons, l’Asie de l’Est et l’Europe est bien plus courte que la route actuelle par le canal de Suez : environ 3000 miles nautiques et 10 à 15 jours de moins. Un raccourci qui pourrait générer d’énormes économies, estimées entre 60 et 120 milliards de dollars par an rien que pour la Chine .

    L’intérêt de la Chine pour ces nouvelles routes commerciales est d’ailleurs manifeste. Actuellement, 80 % des importations de pétrole de l’Empire du milieu transitent par le détroit de Malacca, entre la Malaisie et l’Indonésie, véritable goulet d’étranglement que pourrait bloquer une puissance ennemie. Ses exportations vers l’Europe doivent quant à elles emprunter le canal de Suez, dont le blocage par l’ Ever Given l’an dernier a été à la source d’un chaos économique. Les exportations chinoises vers l’Amérique du Nord passent quant à elles par le canal de Panama, qui est un fidèle allié des Etats-Unis.

    Outre le commerce maritime, la Chine s’emploie depuis plusieurs années à accroître discrètement sa présence dans l’Arctique en associant investissements directs et diplomatie.

    C’est pour surmonter de tels obstacles que la Chine a décidé d’investir massivement dans ce qu’elle appelle les nouvelles routes de la soie, un ensemble gigantesque de nouveaux investissements routiers et ferroviaires qui se déploie à travers l’Asie et en Europe. La perspective d’une nouvelle route maritime, cependant, ne se refuse pas. Les économies sont phénoménales et la Chine s’emploie déjà activement à les promouvoir en fournissant des itinéraires détaillés aux armateurs . En 2018, sa politique arctique évoquait ainsi le développement d’une nouvelle « route polaire de la soie » par le Grand Nord, et décrivait la Chine comme un « État proche de l’Arctique ».

    Outre le commerce maritime, la Chine s’emploie depuis plusieurs années à accroître discrètement sa présence dans l’Arctique en associant investissements directs et diplomatie. L’Islande, durement touchée par la crise financière de 2008, s’est ainsi tournée vers la Chine pour obtenir une aide économique, devenant en 2013 le premier État européen à signer avec elle un accord de libre-échange . La Chine finance désormais des recherches dans les universités de Reykjavik et les investisseurs chinois ont entamé des pourparlers pour deux nouveaux ports en eau profonde sur l’île , destinés au transbordement au large des nouvelles voies maritimes arctiques.

    Sur le plan diplomatique, la Chine a été admise comme observateur au Conseil de l’Arctique 2013. Elle a également construit de nouveaux brise-glaces et commandé des patrouilleurs « renforcés pour les glaces». Mais cette puissance inquiète de plus en plus. Les intérêts chinois croissants au Groenland ont amené le Danemark à exprimer officiellement son inquiétude, tandis que la Russie – même si elle coopère avec la Chine pour l’exploitation de gisements de gaz arctiques, en particulier la raffinerie de gaz naturel liquéfié Yamal sur la côte sibérienne – s’est fermement opposée à l’utilisation de brise-glaces étrangers le long de la route maritime du Nord ( bien que la déclaration conjointe des deux pays en février les engagent à « intensifier la coopération pratique pour le développement durable de l’Arctique » ). La Lituanie a elle ajourné les investissements chinois dans le port de Klaipeda , porte d’entrée du passage du Nord-Est, arguant de son appartenance à l’OTAN et d’un prétendu danger pour sa sécurité nationale.

    Comme l’a illustré la crise de Suez en 1956 ( où la France et le Royaume-Uni tentèrent de bloquer la nationalisation du canal par Nasser, ndlr ), le contrôle d’une route commerciale est déterminant dans une économie capitaliste mondialisée. Et, comme pour le canal de Suez, la course à la puissance donne lieu à une présence militaire croissante lourde de menaces.

    Branle-bas de combat

    La troisième et dernière source de conflit potentielle découle également de la position géographique privilégiée de l’Arctique. La militarisation de l’Arctique, situé à la distance la plus courte possible entre les deux principales masses continentales du globe, est depuis longtemps une réalité. Les postes d’écoute de Skalgard (Norvège) et de Keflavik (Islande), établis pendant la guerre froide pour surveiller les mouvements de la flotte sous-marine soviétique, et par la suite russe, de la mer de Barents, témoignent de l’intérêt stratégique du grand Nord. Avec la montée des tensions entre Washington et Moscou ces dernières années, la région est de plus en plus réinvestie par la Russie et les États-Unis sur le plan militaire.

    La Russie a ainsi rouvert 50 postes militaires datant de la guerre froide situés sur son territoire arctique , comprenant 13 bases aériennes et 10 stations radar. Elle a également testé des missiles de croisière hypersoniques et des drones sous-marins à propulsion nucléaire destinés à l’Arctique, conduisant le Pentagone à exprimer officiellement son inquiétude au sujet de sa « voie d’approche » des États-Unis par le Nord. Renforcée au cours de la dernière décennie, la Flotte du Nord russe, composée de sous-marins nucléaires, de cuirassés et d’engins de débarquement, ainsi que de brise-glaces et de bâtiments de soutien, forme depuis 2017 la pièce maîtresse de la stratégie arctique de la Russie.

    En face, l’OTAN a achevé le mois dernier son exercice semestriel dans l’Arctique norvégien, avec 30 000 soldats engagés, soit le plus grand contingent depuis la fin de la guerre froide. Début avril, Ben Wallace, le secrétaire d’État à la Défense britannique, a quant à lui promis des troupes supplémentaires pour le Grand Nord lors de sa rencontre avec son homologue norvégien . Dans le cadre de la coopération entre les deux États, des sous-marins nucléaires britanniques ont été accueillis dans un port norvégien pour la première fois . Alors que la Norvège est historiquement attachée au principe de neutralité, son armée a pour la première fois participé à l’exercice semestriel Mjollner dans le Grand Nord en mai, aux côtés des forces armées du Danemark, de la Belgique, des Pays-Bas et de l’Allemagne. Le Canada accroît lui aussi sa présence militaire dans l’Arctique , notamment par l’achat de deux nouveaux brise-glaces et de 88 avions de chasse.

    Malgré la tragédie environnementale monumentale que vit l’Arctique, le système capitaliste continue de remodeler la planète pour ses propres besoins.

    La volonté de la Finlande et de la Suède d’intégrer l’OTAN s’inscrit dans le contexte d’une intensification de l’activité militaire dans l’Arctique, leur entrée potentielle faisant de la Russie la dernière nation de la région à ne pas appartenir à l’OTAN . Enfin, la nouvelle stratégie de l’armée américaine dans la région , publiée au début de l’année dernière et baptisée « Dominer à nouveau l’Arctique », propose de «redynamiser » des forces terrestres arctiques qui opéreraient aux côtés de forces navales et aériennes élargies .

    Ainsi, malgré la tragédie environnementale monumentale que vit l’Arctique ( extinction de masse, destruction de communautés indigènes, perte d’une nature sauvage irremplaçable ), le système capitaliste continue de remodeler la planète pour ses propres besoins. De l’« unification du monde par la maladie » à la création d’un système alimentaire fondé sur les monocultures, le capitalisme a en effet toujours remodelé l’environnement qu’il exploite, et n’a jamais cessé de s’adapter à ces évolutions pour poursuivre sa soif de croissance intarissable. Le redécoupage en cours de l’Arctique n’est donc qu’une étape supplémentaire dans un processus séculaire de compétition et d’exploitation. Le capitalisme ne détruira pas le monde, mais il le refaçonnera. Dans un tel contexte, la résistance à ce processus, comme celle organisée par les écosocialistes indigènes au pouvoir au Groenland , devient donc un impératif politique de plus en plus fondamental.

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      Guerre en Ukraine: Le gaz russe coupé en Finlande, "feu intense" sur le Donbass

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 21 May, 2022 - 08:43 · 5 minutes

    Photo prise le 12 mai 2022 montrant des tuyaux de gaz à l'usine de Gasum à Raikkola en Finlande. Photo prise le 12 mai 2022 montrant des tuyaux de gaz à l'usine de Gasum à Raikkola en Finlande.

    GUERRE EN UKRAINE - L’aciérie Azovstal, dernier bastion défendu par les forces ukrainiennes à Marioupol, est passée vendredi sous contrôle russe . Dans le même temps, l’approvisionnement en gaz naturel de la Finlande par la Russie a été interrompu ce samedi 21 mai.

    Au 87e jour de la guerre en Ukraine, le Donbass est toujours sous le feu des des bombardements russes et les forces ukrainiennes constatent “des signes d’aggravation”. Le HuffPost fait le point sur la situation.

    • La Russie coupe ses livraisons de gaz à la Finlande

    Le géant russe de l’énergie Gazprom a annoncé ce samedi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Finlande , conséquence du refus d’Helsinki de le payer en roubles.

    Gazprom n’ayant pas reçu de paiement en roubles de la compagnie énergétique publique finlandaise Gasum à la date butoir du 20 mai, a “complètement arrêté ses livraisons de gaz”, a affirmé le groupe russe dans un communiqué. Le groupe russe indique avoir fourni 1,49 milliard de mètres cube de gaz naturel à la Finlande en 2021 soit les deux tiers de la consommation du pays.

    Après le début de l’opération militaire russe en Ukraine le 24 février et l’imposition de sanctions occidentales, le président russe Vladimir Poutine avait réclamé le 31 mars aux acheteurs de gaz russe de pays “inamicaux” de payer en roubles depuis des comptes en Russie sous peine d’être privés d’approvisionnements.

    Le gaz naturel ne représente toutefois que 8% de l’énergie consommée en Finlande et le pays nordique a indiqué compter sur d’autres sources d’approvisionnement. Une semaine plus tôt, la Russie avait déjà coupé sa livraison d’électricité à la Finlande, peu de temps après que Helsinki ait officialisé sa volonté d’adhésion à l’Otan dans le contexte de la guerre en Ukraine

    • Le Donbass sous “un feu intense”

    Après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv, la deuxième ville ukrainienne (nord-est), la Russie concentre ses efforts militaires dans l’Est et le Sud. Moscou cherche notamment à conquérir totalement le Donbass , partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses.

    “Les forces d’occupation russe mènent un feu intense sur toute la ligne de front”, a déclaré le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense Oleksandre Motouzianyk, ajoutant que la situation “montrait des signes d’aggravation”.

    Carte de la situation en Ukraine au 20 mai à 7 heures GMT. Carte de la situation en Ukraine au 20 mai à 7 heures GMT.

    “C’est l’enfer” dans le Donbass, où est en cours une bataille d’artillerie lourde, avait déclaré jeudi soir le président ukrainien. Ses services ont signalé vendredi matin des bombardements sur un axe allant du nord-est au sud du pays.

    Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a de son côté assuré que la conquête de la région de Lougansk, qui avec celle de Donetsk constitue le Donbass, était “presque achevée”.

    A Lozova, une ville de l’Est, au moins huit personnes dont un enfant ont été blessées par une frappe de missile russe sur un centre culturel fraîchement reconstruit, ont annoncé vendredi des responsables ukrainiens.

    • Pas une reddition mais un “sauvetage” à Azovstal

    Le complexe sidérurgique Azovstal à Marioupol, ultime poche de résistance dans ce port stratégique sur la mer d’Azov, est “passé sous le contrôle complet des forces armées russes” après la reddition des derniers soldats ukrainiens, a indiqué vendredi soir le porte-parole du ministère russe de la Défense, précisant que la nouvelle avait été transmise au président russe Vladimir Poutine.

    “Le commandement militaire supérieur a donné l’ordre de sauver les vies des militaires de notre garnison et d’arrêter de défendre la ville”, avait affirmé dans la journée dans une vidéo sur Telegram le commandant du régiment Azov, Denys Prokopenko, un large pansement au bras droit et le gauche tuméfié, depuis ce qui semblait être un local souterrain.

    Kiev récuse le terme de reddition, Volodymyr Zelensky évoquant “le sauvetage de nos héros”. L’armée russe a publié vendredi soir des images qu’elle a présentées comme étant celles de la fouille de combattants ukrainiens désarmés par des soldats russes.

    Des membres du service des forces armées ukrainiennes, qui se sont rendus à l'aciérie assiégée d'Azovstal à Marioupol, assis dans un bus, lors de leur arrivée sous escorte de l'armée pro-russe dans la colonie d'Olenivka dans la région de Donetsk ce vendredi 20 mai.  Des membres du service des forces armées ukrainiennes, qui se sont rendus à l'aciérie assiégée d'Azovstal à Marioupol, assis dans un bus, lors de leur arrivée sous escorte de l'armée pro-russe dans la colonie d'Olenivka dans la région de Donetsk ce vendredi 20 mai.

    L’Ukraine espère échanger des prisonniers de guerre mais la Russie a fait savoir, visant implicitement le régiment Azov, qu’elle considérait une partie d’entre eux comme des combattants “néonazis”. Le Comité international de la Croix-Rouge a exhorté les deux parties à lui accorder l’accès aux prisonniers de guerre et aux internés civils, “où qu’ils soient détenus”.

    • Pour Zelensky, la diplomatie comme seul moyen d’arrêter la guerre

    La guerre en Ukraine ne peut prendre fin que par des biais “diplomatiques”, a assuré ce samedi 21 mai le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que les négociations entre Moscou et Kiev sont dans l’impasse. ”La guerre “sera sanglante, ce sera des combats, mais elle prendra fin définitivement via la diplomatie” , a-t-il déclaré lors d’un entretien à une chaîne télévisée ukrainienne.

    “Il y a des choses que nous ne pourrons pas atteindre qu’à la table des négociations. Nous voulons que tout revienne (comme avant)”, ce que “la Russie ne veut pas”, a-t-il ajouté, sans donner plus de détails. Mardi, un conseiller du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, avait indiqué que les pourparlers entre Moscou et Kiev étaient “en pause” , estimant que Moscou ne faisait preuve d’aucune “compréhension” de la situation.

    Le lendemain, le Kremlin avait accusé l’Ukraine d’“absence totale de volonté” de négocier avec la Russie pour mettre fin à l’invasion de l’Ukraine, lancée le 24 février.

    À voir également sur Le HuffPost: Ce lapsus de George W. Bush entre Irak et Ukraine n’est pas passé inaperçu

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      Nord Stream 2 : la guerre du gaz aura bien lieu !

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 7 February, 2021 - 04:35 · 5 minutes

    nord stream

    Par Michel Gay.

    La guerre du gaz pour la construction du nouveau gazoduc Nord Stream 2 (toujours en construction alors qu’il aurait dû être terminé pour fin 2019 pour un coût de près de 10 milliards d’euros) tourne au pugilat diplomatique entre les pays européens, les États-Unis et la Russie, sur fond de rétorsions financières et de menaces graves pour des entreprises européennes.

    La France et le Parlement de l’Union européenne (UE) viennent de s’opposer à ce gazoduc contre l’avis de l’Allemagne , de l’Ukraine, de la Pologne et des pays baltes notamment.

    Le « tuyau » de Nord Stream 2 passe sous la mer par le nord de l’Allemagne depuis la Russie en évitant l’Ukraine, la Pologne et les pays baltes.

    Les États-Unis ne veulent pas que la Russie alimente l’UE encore davantage en gaz au risque de fournir un moyen de pression commerciale et politique « trop » important à la Russie. Et l’UE est aujourd’hui divisée sur ce sujet.

    L’indépendance européenne vue des États-Unis…

    Paradoxalement, les États-Unis expriment l’idée que limiter les sources d’approvisionnement de l’Europe, notamment celles venant de Russie, augmentera son indépendance énergétique. Mais, par ailleurs, ils proclament que la diversification des sources est gage de sécurité…

    Ainsi, le 10 décembre 2018, les États-Unis rappelaient dans un point de presse particulièrement éclairant qu’ils soutenaient la diversification de l’approvisionnement énergétique de l’UE, mais que « Nord Stream 2 est un affront direct aux objectifs européens en matière d’énergie et de sécurité nationale » en augmentant sa dépendance à la Russie.

    Et, dans ce même point presse, les États-Unis déclarent que « la diversification permet des approvisionnements et des itinéraires différents pour aboutir à des marchés résilients et sécurisés. Les pays ont plus de choix lorsque les marchés offrent plus d’options » (version originale ici ).

    De sombres arrière-pensées mercantiles et politiques reposant sur la vente du gaz américain et russe se profilent derrière la défense affichée des « valeurs démocratiques » afin de maintenir l’Europe sous la dépendance des États-Unis et/ou de la Russie.

    La perspective pour les États-Unis de vendre leur gaz de schiste à l’Europe par bateau méthanier avec du gaz naturel liquéfié (GNL), notamment vers l’île de Krk (prononcer « keurk ») en Croatie, n’est pas étrangère à leur opposition frontale, bien qu’ils s’en défendent.

    Difficile de comprendre la logique sous-jacente ainsi que les tenants et les aboutissants de cette guerre d’influence politique et financière en Europe…

    Une position ambiguë des ONG écologistes

    Le rapport de Greenpeace « Tod aus dem Schlot » (La mort qui nous vient des cheminées d’usine), édité en avril 2013, indiquait que les émissions des centrales allemandes au charbon étaient la cause chaque année d’environ 3100 décès prématurés et de 700 000 jours d’arrêt maladie. Sans compter les dommages causés aux pays voisins… dont la France.

    Et la dernière page de son rapport rappelait son « indépendance » : « Kein Geld von Industrie und Staat » (aucun argent en provenance de l’industrie et de l’État). Est-ce si sûr ?

    Après avoir obtenu l’arrêt du nucléaire en Allemagne, Greenpeace en appelle dorénavant à une sortie du charbon au profit d’une énergie moins polluante, le gaz !

    L’augmentation de sa consommation est donc inévitable (+20 % entre 2015 et 2018) car les appels à la sobriété et à l’efficacité ne suffiront pas, loin s’en faut, à combler les productions électriques du gaz, du nucléaire et du charbon qui représentent toujours, à elles seules, près de 60 % en Allemagne en 2019.

    Doit-on en déduire que certaines organisations écologistes sont contre les gaz de schistes mais pour le gaz naturel, à condition qu’il soit russe ?

    Le parlementaire européen Michal Tomasz Kaminski s’était déjà interrogé sur les liens entre certaines organisations écologistes et l’industrie gazière le 29 avril 2011. Il avait posé la question au Parlement européen au sujet des subventions accordées aux écologistes allemands par le consortium Nord Stream .

    La réponse du Parlement européen du 16 juin 2011 indiquait en résumé que, selon la Commission européenne, s’il existe une éventuelle collusion ou un conflit d’intérêt entre Greenpeace et Gazprom, ce n’est pas de sa compétence. Circulez, il n’y a rien à voir.

    Que Greenpeace favorise « provisoirement » le développement du gaz pour compenser les variations fatales des éoliennes et du photovoltaïque, et aussi pour évincer le nucléaire et le charbon, ne relève donc que d’une pure coïncidence.

    L’UE dit : arrêtez tout !

    Le 21 janvier 2021, le Parlement européen a exigé l’arrêt immédiat des travaux du gazoduc Nord Stream 2. L’Allemagne, dont l’ancien Chancelier Gerhard Schröder est… président du Comité d’administration de la société pétrolière russe Rosneft et président du comité d’actionnaire de Nord Stream, s’y oppose !

    Même la ministre allemande de l’Environnement (Svenja Schulze) s’en est inquiétée à cause des besoins croissants en gaz de l’Allemagne pour compenser les variations intempestives des énergies renouvelables et pour réussir sa sortie du charbon et du nucléaire.

    Ces redoutables manœuvres des États-Unis et de la Russie dans le domaine énergétique sont inquiétantes.

    Le pari de l’UE d’augmenter sa consommation de gaz « de manière transitoire » (mais certainement « durable ») pour aider les énergies renouvelables intermittentes à remplacer l’énergie nucléaire et le charbon est un aveuglement coupable.

    Moins dépendre du gaz qui pue ?

    La dépendance au gaz de l’UE pour son chauffage et sa production d’électricité ne se poserait pas avec autant d’acuité pour l’Europe (et notamment pour l’Allemagne qui, en 2019, dépend à 50 % des importations du gaz russe) avec l’énergie nucléaire qui est une énergie d’avenir et durable pour l’Europe.

    Pour la France, cette dépendance au gaz russe (par gazoduc et par méthanier GNL) n’était que de 25 % en 2019 grâce principalement à sa production d’électricité nucléaire à 75 %.

    Si l’argent n’a pas d’odeur, le gaz américain et/ou russe pourrait bientôt avoir une odeur nauséabonde et irritante pour l’UE ballotée entre les intérêts divergents de ses 27 pays membres et ceux, opposés, des États-Unis et de la Russie.