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      Damien Abad limogé du gouvernement Borne, Chrysoula Zacharopoulou reste en poste

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 4 July, 2022 - 08:56 · 3 minutes

    L'ancien ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, le 21 juin à Matignon. L'ancien ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, le 21 juin à Matignon.

    REMANIEMENT - La succession d’accusations lui aura finalement coûté son poste. Après plusieurs jours de consultations, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont finalement choisi de ne pas conserver Damien Abad au ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées lors d’ un remaniement annoncé par communiqué ce lundi 4 juillet.

    Visé depuis le 29 juin par une enquête pour “tentative de viol” , pour des faits qui se seraient déroulés lors d’une fête organisée chez lui en 2010, le député de l’Ain est limogé, 45 jours après sa nomination le 20 mai.

    Principale prise de guerre de ce second quinquennat, l’ancien cadre des Républicains (LR) avait été confortablement réélu le 19 juin pour un troisième mandat lors des élections législatives . Il avait été en 2012 le premier élu handicapé à siéger à l’Assemblée. Il est atteint d’une maladie rare, l’arthrogrypose, qui bloque ses articulations et réduit sa mobilité.

    Une troisième femme l’accuse ce lundi

    Déjà mis en cause par deux autres femmes, l’ancien ministre, âgé de 42 ans, est visé par un nouveau témoignage ce lundi. Une militante des Jeunes populaires, l’organisation de jeunesse de l’ex-UMP, l’accuse d’“agissements” dans un bar puis un hôtel parisien en 2013. Dans un témoignage publié par BFMTV, elle fait part d’un “black-out” et de “vertiges” après avoir bu “une coupe” de champagne avec le parlementaire dans le quartier Saint-Germain-des-Prés.

    Elle affirme s’être réveillée “complètement dévêtue” dans la chambre d’hôtel, expliquant avoir “du mal à se souvenir de ce qui s’était passé la veille” mais se disant “sûre et certaine” que le député était présent “dans le lit”.

    Avant cela, deux autres femmes avaient accusé le ministre de les avoir violées en 2010 et 2011 dans des témoignages recueillis par Mediapart . Selon le site d’investigation, il s’agit d’une ”élue centriste” qui était, au moment des faits qu’elle dénonce, présidente d’une fédération du mouvement de jeunesse du Nouveau centre, dont Damien Abad, alors député européen, était le président national. C’est cette dernière qui a déposé plainte pour “tentative de viol” le 27 juin. Elle a également précisé que l’élu lui avait “offert un verre” au fond duquel elle a vu “quelque chose”, avant d’aller le recracher aux toilettes.

    Une autre femme a déposé plainte à deux reprises, mais celles-ci ont été classées sans suite en 2012, puis en 2017, d’abord pour “carence de la plaignante”, puis “faute d’infraction suffisamment caractérisée”.

    Le ministre a contesté ces accusations et annoncé déposer une plainte en dénonciation calomnieuse, pointant le “calendrier soigneusement choisi de ces publications”. Le 22 mai, au lendemain des premières accusations, la Première ministre avait “assuré que “s’il y a(vait) de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie”, l’exécutif “tirera toutes les conséquences de cette décision”.

    Zacharopoulou reste à son poste

    Visée par trois plaintes, dont deux pour viols, Chrysoula Zacharopoulou reste, elle, au gouvernement d’Élisabeth Borne. La secrétaire d’État au Développement, âgée de 46 ans, est visée par une enquête du parquet de Paris pour des gestes assimilables, selon ses accusatrices, à des “viols” commis dans le cadre de sa profession de gynécologue.

    “Les accusations graves à mon encontre, portant sur des examens cliniques médicaux réalisés afin de diagnostiquer et de soigner la maladie de mes patientes, sont inacceptables et révoltantes”, avait-elle déclaré le 24 juin dans un communiqué transmis par son avocat, Antonin Lévy. Elle s’était dit “choquée et profondément blessée” en tant que “femme et médecin”.

    À voir également sur Le HuffPost: Les députés RN, des députés comme les autres? On a posé la questions à leurs collègues

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      Pour le remaniement, les trois questions que Macron et Borne se posent

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 3 July, 2022 - 10:54 · 4 minutes

    Elisabeth Borne et Emmanuel Macron (ici le 18 juin lors d'une cérémonie d'hommage à la Résistance au Mont Valérien) peaufine le remaniement. Elisabeth Borne et Emmanuel Macron (ici le 18 juin lors d'une cérémonie d'hommage à la Résistance au Mont Valérien) peaufine le remaniement.

    POLITIQUE - Dimanche soir, lundi, voire même mardi... Le remaniement est imminent, mais il reste encore quelques heures (au moins) à patienter avant l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale. Revenu en fin de semaine d’une longue séquence internationale, Emmanuel Macron est à pied d’œuvre avec Élisabeth Borne qu’il a confirmée à Matignon malgré des élections législatives qui les ont laissés sans majorité absolue.

    Ce nouveau gouvernement doit assister mercredi après-midi au discours de politique générale que la Première ministre prononcera à l’Assemblée nationale. On saura d’ici là si elle a décidé de se soumettre à un vote de confiance comme ses dix derniers prédécesseurs. Mais ce n’est pas la seule question à laquelle le couple exécutif doit répondre pour enfin lancer le quinquennat.

    Qui pour remplacer les quatre ministres partantes?

    C’est, avec le maintien d’Élisabeth Borne, l’autre certitude du moment. Il y a quatre ministres nommées après la présidentielle à remplacer. Trois ont été battues aux élections législatives (Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguignon, Justine Bénin) et une est devenue présidente de l’Assemblée nationale (Yaël Braun-Pivet). Et ce sont des ministères de premier plan qu’il convient de pourvoir: celui de la Transition écologique, celui de la Santé, celui des Outre-mer ainsi que le secrétariat d’État à la mer.

    Battue aux élections législatives, Amélie de Montchalin va devoir quitter le ministère de la Transition écologique. Battue aux élections législatives, Amélie de Montchalin va devoir quitter le ministère de la Transition écologique.

    Si les noms de certaines personnalités politiques de droite circulent pour la Santé (Philippe Juvin, Jean Rottner), le mystère est entier pour les autres. Tout juste Aurore Bergé, la présidente du groupe macroniste à l’Assemblée, a-t-elle fait part de son envie que Yannick Jadot intègre le gouvernement. Surtout, Emmanuel Macron doit tenir compte de l’indispensable parité de son équipe; or avec quatre femmes à remplacer (et même si les noms de Catherine Vautrin et Christelle Morançais sont évoqués), l’équation est compliquée.

    Damien Abad peut-il rester en poste?

    Un cinquième ministère, confié pour le moment à un homme, pourrait également être vacant. Le cas Damien Abad agite en effet la majorité alors qu’ une enquête préliminaire pour tentative de viol a été ouverte contre le ministre des Solidarités et des personnes handicapées. Réélu aux législatives, l’ancien président du groupe LR clame son innocence, mais il y a quelques semaines Élisabeth Borne avait affirmé qu’elle tirerait les conséquences de nouveaux développements judiciaires.

    En coulisses, la Première ministre fait savoir que conserver le député de l’Ain dans l’équipe n’est pas compatible avec la lutte contre les violences faites aux femmes. Problème, Emmanuel Macron a jusqu’à présent toujours préféré mettre en avant la présomption d’innocence de ses ministres mis en cause qu’il s’agisse d’affaires du même genre (Gérald Darmanin) ou de potentiels conflits d’intérêts (Eric Dupond-Moretti).

    Le maintien de Damien Abad, visé par une enquête préliminaire pour tentative de viol, pose des questions en Macronie Le maintien de Damien Abad, visé par une enquête préliminaire pour tentative de viol, pose des questions en Macronie

    “Notre responsabilité c’est de faire en sorte d’accueillir la parole des femmes”, fait valoir Aurore Bergé, ajoutant que la “Première ministre prendra la bonne décision dans les prochaines heures”, laissant entendre que son sort était scellé. La patronne des députés Renaissance (ex-LREM) estime en revanche qu’à ce stade, la secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou visée par trois plaintes, mais par aucune enquête préliminaire pour viol peut rester au gouvernement.

    Comment ressouder la majorité?

    Après l’annonce de la première équipe, le MoDem de François Bayrou n’avait pas caché son amertume de n’avoir obtenu qu’un ministère (Marc Fesneau à l’Agriculture) et un secrétariat d’État (Justine Bénin à la Mer). Pour Édouard Philippe et son parti Horizons, la donne est la même avec le seul Christophe Béchu nommé ministre délégué aux Collectivités. Au sortir de législatives ratées qui obligent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne à souder encore plus leur majorité, ces deux alliés réclament des postes.

    Édouard Philippe et François Bayrou étaient mécontents du sort réservé à leur parti dans le premier gouvernement. Édouard Philippe et François Bayrou étaient mécontents du sort réservé à leur parti dans le premier gouvernement.

    Ex-secrétaire d’État à la Jeunesse, Sarah El Hairi pourrait compléter le contingent Modem; les noms du député Jean-Noël Barrot et des eurodéputées Laurence Farreng et Marie-Pierre Vedrenne sont avancés. Parmi les proches de l’ancien Premier ministre, ce sont Frédéric Valletoux et Thomas Mesnier (tous deux spécialistes de la Santé) qui sont régulièrement cités.

    Pour faire entrer ces personnalités, le duo Macron-Borne va devoir élargir le gouvernement. Cela tombe bien des portefeuilles avaient été oubliés lors de la première composition; on pense aux Transports, au Logement, au Tourisme ou au Numérique.

    À voir également sur Le HuffPost: Pourquoi Élisabeth Borne hésite tant à se soumettre à un vote de confiance

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      Amélie Oudéa-Castéra perd déjà son directeur de cabinet

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 3 June, 2022 - 14:15 · 2 minutes

    Photo d'illustration d'Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports, quittant l'Élysée le 1er juin 2022. Photo d'illustration d'Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports, quittant l'Élysée le 1er juin 2022.

    POLITIQUE - Le directeur de cabinet de la ministre des Sports, Philippe Mahé, a quitté ses fonctions d’un “commun accord” avec la ministre Amélie Oudéa-Castéra moins d’une semaine après avoir été nommé, a-t-on appris ce vendredi 3 juin auprès du ministère.

    Confirmant une information du quotidien L’Équipe , le ministère a fait état de “manières de fonctionner différentes” entre l’ancien préfet du Finistère et l’ex-directrice générale de la Fédération française de tennis (FFT).

    Ce départ intervient alors que la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques a été propulsée en première ligne , aux côtés du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin , après le fiasco de l’organisation de la finale de la Ligue des champions au Stade de France .

    Philippe Mahé, nommé le 25 mai, est passé par le cabinet de Manuel Valls quand celui-ci était Premier ministre. Il était présent mardi avec la ministre lors d’une visite et d’une réunion de travail au siège du comité d’organisation des JO. Le nom de son remplaçant n’est pas encore connu.

    Prise de poste houleuse pour Oudéa-Castéra

    Quatre jours après la soirée chaotique au Stade de France et avant d’être auditionnée par le Sénat mercredi, Amélie Oudéa-Castéra avait tweeté ”Don’t crack under pressure (Ne pas craquer sous la pression). Walk. Marche ce matin vers le Conseil des ministres”, en réponse au tweet confirmant son audition. Le message était accompagné d’une photo d’elle et de son officier de sécurité traversant un pont de Paris.

    Interrogée quelques heures plus tard par un sénateur sur ce message, elle avait expliqué: “Je peux comprendre qu’ils (les mots, NDLR ) aient été perçus de manière négative. Mon intention était d’essayer de montrer que, quand un grand évènement sportif réussit, cela fait positivement levier sur la pratique du sport en France, je voudrais éviter d’avoir une dynamique inverse.”

    Devant les sénateurs, elle a dit “ses regrets pour les personnes dont la soirée a été gâchée samedi soir. 2700 supporters de Liverpool ont été privés de ce beau match alors qu’ils avaient validement acheté leur ticket”, a-t-elle déclaré. Malgré les critiques françaises et anglaises sur la gestion de la finale de la Ligue des Champions, Emmanuel Macron a redit “sa confiance” à son ministre de l’Intérieur et au préfet de Police de Paris Didier Lallement . Il a cependant réclamé que toute la transparence soit faite sur les incidents.

    À voir également sur Le HuffPost: Après le fiasco du Stade de France, chacun a son bouc émissaire

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      Aux législatives, les ministres qui risquent leurs places

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 04:30 · 3 minutes

    Elisabeth Borne photographiée à l'Elysée lundi 23 mai. (AP Photo/Michel Spingler) Elisabeth Borne photographiée à l'Elysée lundi 23 mai. (AP Photo/Michel Spingler)

    POLITIQUE - La règle, fixée par Emmanuel Macron, a été rappelée par la porte-parole du gouvernement, elle même candidate aux élections législatives, Olivia Grégoire . Les ministres qui perdront les 12 et 19 juin prochain ne seront pas reconduits dans leurs fonctions, et devront dire au revoir à leurs ambitions ministérielles. Au total, 16 ministres se portent candidats, dont la cheffe du gouvernement, Élisabeth Borne .

    La Première ministre se présente en effet dans les 6e circonscription du Calvados, où un jeune candidat de la Nupes et un élu local du RN espèrent la faire trébucher . En théorie, au regard des scores du premier tour de l’élection présidentielle dans cette zone, Élisabeth Borne ne court pas un grand danger. Même chose pour Gabriel Attal qui, dans sa circonscription des Hauts-de-Seine, se présente auprès d’électeurs qui l’avaient déjà élu en 2017 et ont placé Emmanuel Macron à la première place le 10 avril, avec 38,8% des voix.

    Des circonscriptions plus difficiles

    Pour d’autres en revanche, la tâche s’annonce plus difficile. C’est notamment le cas de la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin. Dans la 6e circonscription de l’Essonne (où elle est sortante), c’est Jean-Luc Mélenchon qui est arrivé en tête au premier tour de l’élection présidentielle, avec 30,7%.

    Un score d’un petit point supérieur à celui d’Emmanuel Macron qui montre que la gauche est bien implantée. D’autant que la ministre affronte un adversaire NUPES expérimenté: Jérôme Guedj, ancien président du conseil général de l’Essonne et ex-député PS de cette circonscription. Une figure locale, en somme mais qu’elle avait balayée en 2017. Mission compliquée aussi pour Brigitte Bourguignon, dans le Pas-de-Calais. Et pour cause, la circonscription qu’elle brigue (et où elle a été élue en 2017) a placé Marine Le Pen largement en tête du premier tour de la présidentielle. La ministre de la Santé fera face à Christine Engrand, conseillère régionale RN.

    Autre cas incertain, celui de Damien Abad, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Si l’ex-LR est sortant dans le secteur, il doit composer avec plusieurs difficultés. La première, les accusations de viol dont il fait l’objet. La deuxième, le candidat que Les Républicains ont investi en face de lui. La troisième, le score réalisé par Marine Le Pen, arrivée en tête au premier tour de la 5e circonscription de l’Ain avec 27,4% des voix. Autant d’obstacles qu’il devra surmonter pour rester en poste.

    Ci-dessous, la carte des ministres candidats . En vert, les circonscriptions où Emmanuel Macron est arrivé en tête au second tour. En rouge, celle où le chef de l’État a été devancé par Marine Le Pen, ou Jean-Luc Mélenchon (passez votre curseur sur chaque point pour découvrir qui se porte candidat).

    Des précédents?

    Si plusieurs ministres sont -théoriquement- en difficulté dans certains secteurs, ils sont, en réalité, considérés comme favoris. Comme le rappelle Libération , les cas de ministres démissionnaires pour cause de défaites aux élections législatives sont rarissimes. On ne connaît qu’un seul cas: celui d’Alain Juppé en 2007.

    Ministre de l’Ecologie et du Développement et de l’Aménagement durables du premier gouvernement Fillon, il avait quitté le navire après sa défaite (d’une courte tête) contre la socialiste Michèle Delaunay. Une bévue qui ne l’a pas empêché de revenir au gouvernement trois ans plus tard, au poste de ministre des Affaires étrangères.

    À voir également sur Le HuffPost: Législatives: ces candidats qui pourraient battre Elisabeth Borne

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      Nomination polémique d'une ex-conseillère du nouveau ministre de l’Agriculture

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 25 May, 2022 - 15:14 · 2 minutes

    Marc Fesneau, ici en 2020, pourrait être amené à  Marc Fesneau, ici en 2020, pourrait être amené à

    POLITIQUE - Une nomination qui interroge. Selon le média spécialisé Contexte , Éléonore Leprettre, ancienne collaboratrice au cabinet de Marc Fesneau, prendra le 1er juin les fonctions de responsable des affaires publiques de Phytéis, ex-Union des industries de la protection des plantes. Celle qui a notamment été cheffe de cabinet du ministre des Relations avec le Parlement rejoint donc une organisation professionnelle qui réunit 19 fabricants de produits phytosanitaires . En clair, le principal lobby de producteurs de pesticides dans l’Hexagone, parmi lesquels Bayer (qui a racheté Monsanto, fabricant du glyphosate en 2016) et BASF.

    Là où l’affaire se complique, c’est que son ancien patron, Marc Fesneau, vient d’être nommé à l’Agriculture au sein du gouvernement d’Élisabeth Borne. Le ministre, issu du Modem, sera notamment chargé de la mise en œuvre du plan Écophyto II+, qui prévoit notamment de réduire les usages de “produits phytopharmaceutiques” de 50% d’ici 2025. Un objectif par ailleurs imposé par la Commission européenne à échéance 2030.

    “Absolument scandaleux”

    Selon nos confrères du Monde , le projet de reconversion d’Éléonore Leprette dans le privé est bien antérieur à la promotion de Marc Fesneau, puisque la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a été saisie le 26 avril de sa demande de quitter le service public pour Phytéis. Toujours selon Le Monde , la HATVP a rendu un avis favorable le 16 mai, qui n’a pas été rendu public.

    Il n’en fallait toutefois pas davantage pour susciter des réactions indignées chez les écologistes et cadres de la NUPES (Nouvelle Union populaire, écologiste et solidaire). “Les lobbys au cœur du quinquennat saison 2”, a dénoncé Yannick Jadot sur son compte Twitter . Pour l’ancien candidat à la présidentielle, cette nomination est “absolument scandaleu(se) au regard des urgences environnementales, sanitaires et alimentaires”.

    Pour Sandrine Rousseau , “voilà la Macronie à visage découvert”. Et la candidate NUPES aux législatives d’appeler à la “lutte contre les lobbies” dans les urnes les 12 et 19 juin. “Les lobbyistes n’ont pas l’oreille attentive du gouvernement, ils sont le gouvernement!”, s’est ému le député LFI Loïc Prud’homme, qui s’engage à “déposer une proposition de loi contre ces pratiques dès l’été”. “Ni honte, ni honneur”, a tweeté le député Aurélien Taché (ex-LREM, lui aussi investi par la NUPES), tandis que l’association Attac ironise sur le “pantouflage”, “grande cause du quinquennat”. Sollicitée par Le Monde ,  Éléonore Leprette n’a pas donné suite.

    A voir également sur Le HuffPost : Mélenchon fustige le nouveau gouvernement mais épargne Ndiaye

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      Jean-Marc Huart, proche de Jean-Michel Blanquer, nommé aux côtés de Pap Ndiaye

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 24 May, 2022 - 13:35 · 2 minutes

    Un proche de Blanquer nommé aux côtés de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale Un proche de Blanquer nommé aux côtés de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale

    POLITIQUE - La rupture et “en même temps” la continuité. C’est ce qu’incarne le nouveau tandem de l’Éducation nationale. Quatre jours après sa nomination -surprise- rue de Grenelle , le nouveau ministre Pap Ndiaye voit débarquer, dans ses cartons, un proche de Jean-Michel Blanquer: Jean-Marc Huart. L’actuel recteur de l’académie de Nancy-Metz va devenir, selon les informations de plusieurs médias, le directeur de cabinet du tout nouveau ministre.

    Officiellement, c’est lui qui l’a choisi. Dans les faits, l’Élysée ou Matignon s’accordent souvent un droit de regard, voire plus, au moment d’attribuer ces postes-clé. Ici, Jean-Marc Huart, fin connaisseur du système de l’éducation et de ses rouages, coche effectivement de nombreuses cases pour épauler le ministre, néophyte en politique.

    Il n’empêche, son arrivée rue de Grenelle soulève plusieurs questions. En tête, la future ligne de l’Éducation nationale. La nomination de Pap Ndiaye tranchait nettement avec les prises de position de son prédécesseur , chef de file de la croisade “anti-woke”... mais le voilà qui semble revenir par la fenêtre.

    Numéro 2 sous Blanquer

    Jean-Michel Blanquer et Jean-Marc Huart ont longtemps cheminé ensemble. En 2017, quand le premier s’installe au cœur du mammouth, il propulse directement le second, qu’il connaît bien, à la tête de la direction générale de l’enseignement scolaire. Il devient le fameux Dgesco, un rôle crucial au sein de l’administration, souvent considéré comme le numéro 2 de la rue de Grenelle, ou le vice-ministre.

    À cette époque, Jean-Michel Blanquer le sait bien puisqu’il a lui-même occupé la fonction sous Nicolas Sarkozy, entre 2009 et 2012. Jean-Marc Huart était alors son sous-directeur, chargé des lycées et de la formation professionnelle. Une aventure commune qui prendra fin avec la victoire de François Hollande en 2012, le socialiste étant alors soutenu par un certain... Pap Ndiaye.

    La gauche arrive au pouvoir, le duo Blanquer-Huart quitte la scène, pour y revenir pleinement cinq ans plus tard (un peu plus tôt en ce qui concerne Huart). “Des raisons idéologiques”, confirmait à Libération un ancien cadre de la Dgesco au moment du départ de celui qui va désormais s’installer comme directeur de cabinet rue de Grenelle. Un homme souvent classé à droite, de par son parcours et ses idées.

    Les mêmes que Jean-Michel Blanquer? “Ils ont une vraie proximité idéologique et du respect mutuel. C’était rare de les voir en désaccord”, résume un proche de l’ancien ministre dans les colonnes de L’Express . “Jean-Marc Huart fait partie du noyau de fidèles”, ajoute un cadre de la Dgesco à Libé . De quoi augurer de belles discussions entre le nouvel homme fort de l’éducation nationale, historien reconnu, spécialiste des minorités, et son dir-cab.

    À voir également sur Le HuffPost: Entre Pap Ndiaye et Jean-Michel Blanquer, le grand écart des idées

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      Abad accusé de viol: Élisabeth Borne fait déjà face à sa première crise

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 22 May, 2022 - 19:07 · 5 minutes

    Élisabeth Borne, ici le 16 mai, est confrontée aux accusations de viol visant Damien Abad, membre de son gouvernement et transfuge des Républicains.  Élisabeth Borne, ici le 16 mai, est confrontée aux accusations de viol visant Damien Abad, membre de son gouvernement et transfuge des Républicains.

    POLITIQUE - Le premier conseil des ministres du gouvernement d’Élisabeth Borne n’aura lieu que lundi 23 mai. Pourtant, la nouvelle Première ministre affronte déjà une première crise . Dans la foulée des révélations de Mediapart sur les deux femmes qui accusent de viols Damien Abad , nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées , la cheffe du gouvernement a dû monter au créneau pour se défendre, ce dimanche 22 mai.

    ”Bien évidemment je n’étais pas au courant”, a évacué Élisabeth Borne depuis un marché du Calvados, elle qui assure avoir appris les accusations qui pèsent sur le ministre issu de LR dans Mediapart . “Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision”, a-t-elle garanti, soulignant qu’un plainte avait déjà été classée.

    “Abad n’aurait jamais dû être nommé”

    Las, les appels au départ du ministre -qui conteste fermement les faits- se sont multipliés dans l’après-midi, en particulier du côté de la Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale). Pour Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, Damien Abad “n’aurait jamais dû être nommé”.

    “Il y a un signalement qui a été fait à un niveau extrêmement élevé de responsabilités. Ils n’en ont tiré aucune conclusions avant”, a estimé pour sa part le leader des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, sur LCI. Avant de rappeler que la France insoumise, elle, avait pris la décision d’écarter Taha Bouhafs des investitures pour les législatives quelques jours seulement après les accusations de violences sexuelles portées à son encontre.

    Damien Abad “ne peut pas être membre d’un gouvernement français, avec deux témoignages de femmes qui ne se connaissent pas”, a pour sa part asséné Sandrine Rousseau sur BFMTV.

    Un gouvernement sur la défensive

    Avant même sa photo de famille, donc, le gouvernement se retrouve sur la défensive dans cette affaire. D’autant que l’entourage du nouveau ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini, a dû justifier l’absence de réaction de LREM -parti dont il est le délégué général- après le signalement envoyé le 16 mai par par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, une association créée en février par des féministes à l’origine du mouvement #MeTooPolitique. Ainsi, l’équipe du néo-ministre a indiqué à l’AFP que le mail n’a été vu que samedi 21 mai, à quelques heures des révélations de Mediapart .

    Embarras palpable également du côté d’Éric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin -qui a lui même fait l’objet d’accusation de viols avant que le parquet ne requière un non-lieu début 2022 - en réponse aux questions des journalistes, ce dimanche 22 mai. “Nous n’avons pas de commentaires à faire”, a répond celui qui a été reconduit ministre de l’Intérieur, visiblement agacé, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous , soulignant que “la Première ministre s’est déjà exprimée” sur le sujet.

    Pas de commentaires, mais également peu de soutien à Damien Abad, à ce stade, au sein de la majorité. ”Je n’ai aucune opinion sur le sujet”, a réagi sur BFMTV le patron du Modem François Bayrou, proche d’Emmanuel Macron. ”À ce stade, je ne suis ni informé ni compétent pour en dire plus”, avait déclaré Gilles Le Gendre, l’ancien patron des députés LREM, à franceinfo en début de matinée. Une défense a minima.

    ″Ça va être compliqué désormais pour le gouvernement d’afficher des messages sur le droit des femmes”, confie une élue LR à nos confrères du Parisien . ”À leur place, je n’aurais pas pris le risque de le nommer. Pour un bon coup politique, ils vont se retrouver dans un sacré bourbier!”, poursuit celle qui défend néanmoins l’ancien député: ”Être lourd, ce n’est pas une infraction. Le droit n’est pas là pour faire la morale.”

    La justice saisie

    Infraction ou pas, la justice risque en tout cas d’entrer en jeu et de perturber un peu plus l’action du gouvernement, à quelques semaines des législatives des 12 et 19 juin. Le parquet de Paris a confirmé ce dimanche avoir ”été destinataire le 20 mai d’un signalement” émanant de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. Ce signalement est “en cours d’analyse”.

    Le parquet a rappelé que dans l’une des deux affaires, à savoir les faits rapportés par une militante centriste et qui auraient eu lieu en 2011, ”’une première plainte déposée pour des faits de viol a été classée sans suite le 6 avril 2012 du fait de la carence de la plaignante”. Et une “deuxième plainte déposée par la même plaignante pour les mêmes faits a été classée sans suite le 5 décembre 2017, après une enquête préliminaire, faute d’infraction suffisamment caractérisée”.

    Une chose est sûre: politiquement, c’est déjà un coup dur pour la macronie, à l’heure où elle cherche désespérément à obtenir une nouvelle majorité sous peine de devoir cohabiter avec la Nupes ou l’extrême droite au sortir des législatives.

    A voir également sur Le HuffPost : “Islamo-gauchisme”, “blackface”... Entre Pap Ndiaye et Jean-Michel Blanquer, le grand écart des idées

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      Pap Ndiaye au gouvernement: Les messages de Macron derrière cette nomination

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 22 May, 2022 - 15:02 · 5 minutes

    Au-delà des attaques de l'extrême droite, ce que dit la nomination Pap Ndiaye au gouvernement Au-delà des attaques de l'extrême droite, ce que dit la nomination Pap Ndiaye au gouvernement

    POLITIQUE - Il est le seul à susciter autant de critiques. Pap Ndiaye , le nouveau ministre de l’Education nationale est visé, depuis sa nomination au gouvernement, vendredi 20 mai, par un tir de barrage abondamment nourri par l’extrême-droite.

    Son arrivée rue de Grenelle est la “dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et se son avenir”, a par exemple réagi Marine Le Pen , à l’image des déclarations outrancières des cadres du Rassemblement national ou du parti d’Eric Zemmour, Reconquête, toujours prompts à agiter le spectre – infondé ici – du “racialisme”, du “wokisme” ou de “l’indigénisme”.

    A tel point qu’ Elisabeth Borne a dû monter au créneau pour défendre son nouveau ministre, “un républicain très engagé, quelqu’un qui croit aux valeurs de la République”, dès sa première interview comme cheffe du gouvernement , vendredi soir sur TF1. Car au-delà de ces polémiques presque attendues, selon le propre aveu de la Première ministre, Emmanuel Macron a voulu envoyer plusieurs messages politiques en confiant les clés de ce ministère crucial à l’historien reconnu de 56 ans. Une petite révolution.

    La ligne Blanquer désavouée

    Force est de constater que la nomination rue de Grenelle de cet intellectuel, de mère française et de père sénégalais, incarne – au moins en apparence – une rupture avec son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, longtemps considéré comme un maillon fort de la Macronie avant que son étoile ne pâlisse ces derniers mois.

    Le désormais ex-ministre s’est notamment posé en fer de lance contre le “wokisme” et “l’islamo-gauchisme”. Un combat très médiatique – pour lequel il s’est attiré des louanges (pas seulement à droite) mais aussi l’exaspération d’une partie des enseignants – qui tranche avec les prises de position de son successeur. L’idéologie “woke” est un ”épouvantail plus qu’une réalité sociale ou idéologique”, affirmait par exemple Pap Ndiaye au Monde , en janvier 2022. Un an plus tôt, il disait “partager la plupart des causes” des militants qui défendent “le féminisme, la lutte pour la protection de l’environnement ou l’antiracisme”. “Plus cool que woke.”

    Quant à “l’islamo-gauchisme”, une autre des batailles menées par Jean-Michel Blanquer pour endiguer les “dégâts” que ce courant “commet sur les esprits” notamment à la fac, cela “ne désigne aucune réalité dans l’université”, répondait Pap Ndiaye en 2021, comme vous pouvez le voir ci-dessus.

    Plus globalement, c’est toute une partie de la ligne incarnée par l’ancien ministre, chantre d’une laïcité stricte, qui semble désavouée au sommet de l’Etat. C’est également ce que montre le peu de circonscriptions (une seule) accordées par la majorité au mouvement Printemps républicain pour les élections législatives.

    Un message à la gauche?

    Loin de ces croisades et des polémiques a répétitions, Pap Ndiaye est réputé partisan du consensus, ceux qui ont travaillé avec lui louent sa capacité à pacifier et dénouer les crispations. Un atout certain après des mois d’affrontement entre les enseignants et son prédécesseur.

    L’historien, qui avait soutenu François Hollande en 2012, fait également figure de “pointure” sur les questions liées aux minorités. “Dans le domaine de l’Histoire, c’est quelqu’un qui a été innovant”, dit de lui l’historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation, pour qui “ses travaux sur la présence noire en France sont fondateurs”. De quoi envoyer un message aux électeurs de gauche, ou à ceux sensibles à ces questions?

    La gêne des responsables de La France insoumise en dit long sur l’effet produit par cette nomination. Pap Ndiaye est le seul ministre à avoir trouvé grâce aux yeux de Jean-Luc Mélenchon . C’est une “audace”, a-t-il estimé, que de nommer ce “grand intellectuel”.

    “Ce qui est sûr, c’est qu’il fallait ‘déblanquériser’ l’Education nationale”, a pour sa part réagi Alexis Corbière, le député LFI, professeur d’histoire de formation, sans trop savoir par quel bout s’en prendre au nouveau ministre. Mais “ce coup médiatique ne désamorcera pas la profonde colère dans l’Education nationale”.

    Attention au claquage

    Coup politique ou véritable changement de ligne, la Macronie doit désormais faire attention au claquage, tant le grand écart est large entre Jean-Michel Blanquer et Pap Ndiaye. “Nous passons quand même d’une culture politique exigeante en matière de laïcité à une culture politique très différente”, résumait le député du MoDem Jean-Louis Bourlanges sur Franceinfo vendredi, tout saluant “une personnalité extrêmement respectée, un très grand universitaire”. “Passer d’un système à l’autre sans crier gare, ça nous interpelle”, ajoutait cet élu de la majorité, le premier à émettre ces – petites – réserves publiques sur la nomination de l’historien.

    “Même si je crois qu’il faut accueillir les cultures nouvelles, je ne voudrais pas que les valeurs fondamentales de laïcité et la liberté de l’esprit ne soient pas défendues avec la même énergie”, expliquait le parlementaire de 75 ans, “très sensible” pour sa part “au danger du wokisme et de la ‘cancel culture’”. Et il est loin d’être le seul en Macronie. Un avant-goût des inquiétudes auxquelles le nouveau ministre va devoir rapidement répondre... et le symbole des limites de l’agilité idéologique du chef de l’Etat.

    Pap Ndiaye, lui, ne s’est pas encore exprimé depuis son entrée au gouvernement, en dehors de son bref discours lors de la passation de pouvoir. Il aura fort à faire dans un ministère-clé pour le deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. “L’éducation nationale ne se gouverne pas uniquement à coups de symboles”, n’a pas manqué de rappeler le syndicat d’enseignants SNES-FSU juste après la nouvelle, dans une forme d’avertissement, tant les sujets sont brûlants rue de Grenelle.

    À voir également sur le HuffPost : L’annonce du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne

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      Nouveau gouvernement: Accusé de viols, Damien Abad nommé ministre malgré des signalements transmis à LREM

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 22 May, 2022 - 09:51 · 5 minutes

    Damien Abad lors de la passation de pouvoirs, samedi 21 mai 2022 Damien Abad lors de la passation de pouvoirs, samedi 21 mai 2022

    POLITIQUE - Les alertes ont été envoyées une semaine avant sa nomination. Mediapart révèle, samedi 21 mai, que le tout nouveau ministre de l’Autonomie, des Solidarités et des Personnes handicapées, Damien Abad , est visé par des accusations de viols. Deux femmes témoignent auprès du site d’investigations et racontent des faits qui se seraient déroulés en 2010 et 2011. Le ministre, tout juste rallié à la Macronie après des années passées chez Les Républicains , dément.

    Une première femme, aujourd’hui âgée de 41 ans a envoyé une lettre à l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique (OVSS) le 13 mai dernier pour dénoncer le viol qu’elle aurait subi et signaler le cas d’une autre femme dont la plainte a été classée sans suite en 2017.

    “Par la présente, je souhaite témoigner de faits de viol concernant Damien Abad, député LR de l’Ain, pressenti pour rejoindre le gouvernement”, écrit-elle dans son courrier, cité par Mediapart , avant d’ajouter: “Il est attendu des élu·e·s de la République de faire montre d’exemplarité en toutes circonstances. (...) La libération de la parole des femmes ne suffit pas à mettre un terme aux situations abusives.”

    Deux témoignages précis

    La quadragénaire dit avoir rencontré Damien Abad le 7 août 2010 à l’occasion du mariage d’amis communs. Les deux échangent ensuite via les réseaux sociaux, et se voient au cours de l’automne à l’initiative insistante de l’élu, alors eurodéputé, dans un restaurant puis un bar parisien. “Il propose du champagne, j’ai bu une coupe. Et là, black-out, jusqu’au lendemain matin. Ça ne m’était jamais arrivé, surtout pas après un seul verre”, raconte-t-elle à Mediapart.

    Dans le signalement envoyé à l’OVSS, elle dit s’être réveillée aux côtés de Damien Abad “dans une chambre d’hôtel proche du bar”, “en sous-vêtements”, “en état de choc et de dégoût profond”. Elle fait part de son sentiment d’avoir pu être “droguée”. Ce que le nouveau ministre réfute fermement. “Après sa douche, elle a pleuré toute la matinée dans la chambre”, se souvient aujourd’hui son ex-mari, avec qui elle était en instance de divorce, “J’ai pensé que c’était à cause de notre situation difficile, j’étais embêté.”

    Elle a revu Damien Abad une fois, en février 2011, sans qu’il ne se passe quoi que ce soit, avant de cesser les contacts et de “faire comme si rien ne s’était passé, c’était trop difficile.” Elle a malgré tout raconté les faits à cinq personnes entre 2012 et 2020, lesquelles confirment à Mediapart.

    Abad dénonce une “tentative évidente de déstabilisation”

    Le site d’investigation a également recueilli le témoignage d’une autre femme dont la plainte pour viol, déposée en 2017, contre celui qui était alors député LR, a été classée sans suite. Cette ancienne militante centriste de 35 ans dénonce des faits qui remontent au 12 janvier 2012. La jeune femme entretient alors quelques échanges par texto avec Damien Abad, un “flirt”, depuis plusieurs mois. Après des salves de SMS insistants, retranscrits par Mediapart, qui a pu avoir accès à la plainte, Margaux accepte un rendez-vous à Paris avec l’élu. Celui-ci lui demande de mettre une “belle robe”, “avec un décolleté”.

    Elle décrit ensuite une relation sexuelle empreinte “d’irrespect, d’injonction et d’insistance”, à laquelle elle aurait plusieurs fois essayé de mettre fin. Une relation “consentie”, selon son récit, avant que Damien Abad ne lui impose une pénétration anale, alors qu’elle dit non de manière “affirmée”, ”à plusieurs reprises”. “Je lui ai dit qu’il se voyait dans un film porno. Il m’a dit d’être gentille et il continuait”, a-t-elle déclaré aux policiers, en 2017, raconte Mediapart.

    Autant d’accusations que Damien Abad dément. Alors que le site d’informations dépeint un homme au comportement “déplacé” – au-delà des deux témoignages précis –, le nouveau ministre dénonce “une tentative évidente de déstabilisation à un moment clé de [son] parcours politique”. Il se dit “révolté par les accusations fausses et calomnieuses rapportées”, conteste formellement “tout abus de [sa] position hiérarchique” et assure que ses “aventures” ont “toujours été consenties”.

    Sur les faits plus précis dénoncés par l’ancienne militante centriste, le nouveau ministre explique qu’en raison de son handicap, il lui est “impossible physiquement de commettre les actes décrits”, “sans une aide extérieure”. Il affirme également être “dans l’incapacité de porter une personne, de la transporter et de la déshabiller”, pour réfuter les premières accusations relatées dans le signalement à l’OVSS. Il est atteint d’arthrogrypose, une maladie congénitale qui affecte la mobilité de ses quatre membres.

    Que sait la majorité?

    Dans ce contexte, et à l’heure ou la campagne des élections législatives est marquée par le retrait de plusieurs candidats accusés ou condamnés pour des violences contre les femmes, la question du degré de connaissance de la majorité sur cette affaire ne manquera pas de se poser.

    Invité de franceinfo ce dimanche 22 mai, le député LREM Gilles Le Gendre a inévitablement été interrogé sur le sujet. “Je ne suis ni informé ni compétent pour en dire plus”, a-t-il éludé, en ajoutant: “Face à ce genre de mise en cause, il faut être extrêmement scrupuleux, d’abord dans le respect absolu de la parole des victimes éventuelles, et aussi avec le même niveau de scrupule, le respect des procédures et des autorités qui sont responsables pour en connaître et pour en traiter.”

    Selon Mediapart, l’Observatoire des violences faites aux femmes en politique a adressé le témoignage de la première femme citée aux directions des Républicains et de la République en marche le 16 mai dernier (le parti qu’il quitte et celui qu’il rejoint.) Il a également envoyé le courrier au procureur de la République.

    L’alerte, à ce stade, est restée sans réponse de la part des deux formations politiques. Contacté par Mediapart, Christophe Castaner, le patron des députés-marcheurs à l’Assemblée nationale, assure n’avoir “rien reçu”. Après les questions du site fondé par Edwy Plenel, il affirme avoir porté ces faits à la connaissance du procureur, et “conseille à la victime de porter immédiatement plainte”. Stanislas Guérini, le patron de LREM devenu ministre lui aussi, dit, pour sa part, avoir pris connaissance du courrier concernant son nouveau collègue samedi matin.

    À voir également sur le HuffPost : Ces deux députées nous expliquent leurs mesures pour arriver à l’égalité femmes-hommes