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      Législatives 2022: les candidats LREM visés par la justice peu inquiétés dans leur parti

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 11 May, 2022 - 10:57 · 4 minutes

    POLITIQUE - Le devoir d’exemplarité s’applique surtout aux autres. C’est en tout cas ce qu’on pourrait retenir des réponses de certains candidats aux législatives. Interrogés par Le HuffPost sur les démêlés de leurs camarades (et parfois d’eux-mêmes) avec la justice , certains n’ont pas hésité à se contredire.

    Ce mardi 10 mai, c’était LA réunion que tous les candidats investis pour les législatives par La République en Marche ne pouvaient pas rater. Aux Docks d’Aubervilliers, chacun d’entre eux, novices ou députés sortants, a suivi une formation avant de partir en campagne pour les élections qui se dérouleront en juin 2022.

    Prise de photo “officielle” pour l’affiche de campagne, cours de communication médias donné par Christophe Castaner , actuellement président du groupe LREM à l’Assemblée Nationale, tout était prévu pour aider les (futurs?) députés à entamer sereinement leur campagne.

    Ce que certains n’avaient pas prévu en revanche, c’est comment répondre aux questions sur les plaintes visant leurs camarades candidats alors même que le parti prône l’exemplarité depuis 2017.

    “Vous niez les faits qui vous sont reprochés?”

    En une de l’actualité les jours précédant la réunion LREM, Jérôme Peyrat . Il a été investi dans la 4e circonscription de Dordogne pour les législatives et ce malgré une condamnation en 2020 pour violences volontaires contre son ex-compagne. Le jour du grand raout LREM, nombreux étaient les journalistes à guetter Jérôme Peyrat dans l’espoir d’une interview, en vain: le candidat est resté introuvable.

    Il y aussi Sira Sylla, investie candidate en Seine-Maritime, qui ne s’est pas présentée à son audience aux prud’hommes pour préférer assister à la formation qui se déroule à Aubervilliers. La députée sortante est accusée par un ex-collaborateur de harcèlement moral. Là encore, la candidate s’est faite petite après une question à ce sujet de nos confrères de l’émission Quotidien sur TMC.

    Seules Laëtitia Avia et Anne-France Brunet, mises en cause dans des affaires de violences ou de harcèlement ont répondu à nos questions, toujours en niant les faits.

    Laëtitia Avia, réinvestie à Paris, est toujours visée par une enquête pour “harcèlement moral”. Des plaintes ont été déposées contre elle en 2020 comme l’avaient relaté nos confrères de BFMTV. Au micro du HuffPost , elle l’a pourtant nié comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article.

    Anne-France Brunet, députée sortante de la 3e circonscription de Loire-Atlantique et candidate à sa réélection, dément aussi les faits qui lui sont reprochés, dénonçant une manœuvre politique en pleine période électorale. Une ancienne collaboratrice a indiqué que la députée lui avait ”écrasé le pied” en plus d’un harcèlement moral quotidien.

    Chez LREM, pas de problème (ou presque)

    Quand on demande si l’exemplarité est une condition indispensable au travail d’un député, difficile de répondre non. Pourtant c’est l’exercice délicat auquel ont dû se livrer certains candidats ou députés que Le HuffPost a interrogés.

    Anne-Colette Prost, primo-candidate jurassienne a comparé la situation chez LREM à celle des Républicains. “Je ne vois de pas qui vous parlez”. À l’évocation des noms de Laëtitia Avia ou Jérôme Peyrat, Anne-Colette Prost précise: ”Ça reste quand même marginal à ceux qui ont largement puisé dans les caisses”; et à la question: ”Ça ne vous pose pas de problème?”, la candidate du Jura conclut: “Non.”

    L’omerta sur le sujet est telle qu’il est difficile pour les personnes interrogées de répondre sincèrement. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé de la santé au travail et candidat aux législatives dans le Nord souligne: “C’est aux différentes instances de décider. Il y a notamment le conseil des prud’hommes qui peut être saisi. On peut ensuite prendre en compte le retour de ces différentes juridictions.” Auquel cas, il y aurait sanction? Personne ne prend le risque de trancher.

    Un peu plus loin, une candidate préférant rester anonyme a confié au HuffPost : “Je voudrais qu’ils ne soient pas investis, évidemment. Personne ne le veut. Mais je ne peux pas le dire devant votre micro.” - “Sinon ils vous retireraient l’investiture?” - “Peut-être oui...”.

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