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      Jean Castex finalement privé de voyage au Vatican

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 14 May, 2022 - 08:45 · 1 minute

    Jean Castex photographié le 11 mai à l'Élysée (illustration) Jean Castex photographié le 11 mai à l'Élysée (illustration)

    POLITIQUE - Pas de week-end à Rome pour Jean Castex . Ce samedi 14 mai, l’Élysée a fait savoir que le chef de l’État, Emmanuel Macron , prenait la direction d’Abou Dhabi “pour rendre hommage au Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyan”, décédé vendredi 13 mai .

    Conséquence immédiate, l’annulation de la visite du Premier ministre au Vatican, prévue à l’occasion de la canonisation par le pape François de plusieurs figures de l’Église catholique, dont trois Français: Charles de Foucauld, César de Bus et Marie Rivier.

    La raison? L’impossibilité pour le chef du gouvernement de quitter le territoire si le président de la République se rend à l’étranger. “C’est Gérald Darmanin qui ira à sa place”, précise Matignon au HuffPost , alors qu’il s’agissait du tout dernier déplacement de Jean Castex en tant que Premier ministre.

    Un changement d’agenda qui s’explique par la priorité diplomatique, l’entente avec les pays du Golfe étant autrement plus importantes qu’une cérémonie religieuse au Vatican. Le chef de l’État sera de retour dimanche, alors que la nomination du successeur de Jean Castex est attendue pour le lundi 16 mai. Celle du nouveau gouvernement interviendra dans un second temps.

    À voir également sur Le HuffPost: Comment réussir la planification écologique ?

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      Le message de Macron à Castex au dernier Conseil des ministres

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 11 May, 2022 - 13:25 · 2 minutes

    POLITIQUE - L’heure des adieux. Le dernier Conseil des ministres du premier quinquennat d’ Emmanuel Macron s’est tenu ce mercredi 11 mai, réunissant pour la dernière fois le président de la République, son Premier ministre Jean Castex et l’ensemble du gouvernement.

    ″À l’occasion de Conseil des ministres, le président de la République a eu un mot de remerciement appuyé pour le gouvernement et Jean Castex, a rapporté Gabriel Attal à l’issue de la réunion. Il a dit avec solennité et affection qu’il avait été très fier d’être autour de cette table avec Jean Castex et son gouvernement ces deux dernières années.”

    Selon franceinfo , l’ancien maire de Prades n’attend plus qu’une chose: de passer le relais. “Il est “pressé de quitter son poste, car content d’en sortir vivant”, a confié un pilier de la majorité à la chaine d’information. Jean Castex n’a pas souhaité être candidat aux élections législatives et aurait aussi écarté pour l’instant les sénatoriales à venir.

    Macron a choisi le successeur de Castex

    Le quinquennat d’Emmanuel Macron s’achèvera vendredi 13 mai à minuit et la démission de Jean Castex devrait donc avoir lieu jeudi ou vendredi. Interrogé sur la date du remaniement, Gabriel Attal a refusé de donner un calendrier, arguant qu’il ne s’agissait pas d’une prérogative gouvernementale, mais présidentielle. Un dîner d’adieu est prévu à Matignon jeudi, avance franceinfo tandis que BFMTV annonce un pot de départ ce mercredi avec les collaborateurs de Matignon.

    Le président réélu n’a pas encore désigné le remplaçant de Jean Castex, mais il a assuré depuis Berlin avoir déjà fait son choix . Parmi les noms qui circulent se trouvent celui de la ministre du Travail Élisabeth Borne et de deux anciennes ministres de François Hollande, Marisol Touraine et Audrey Azoulay.

    Seule certitude à ce stade, il ne s’agira ni de Valérie Rabault , cheffe du groupe socialiste à l’Assemblée, ni de Véronique Bédague, ancienne directrice de cabinet de Manuel Valls. Les deux disent avoir refusé.

    À voir également sur Le HuffPost: Cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron: l’émotion des parents de Samuel Paty

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      Emmanuel Macron n'annoncera pas de remaniement avant le 13 mai, assure Attal

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 4 May, 2022 - 12:32 · 1 minute

    POLITIQUE - Emmanuel Macron n’est visiblement pas pressé de dévoiler sa nouvelle équipe gouvernementale, alors que les spéculations vont bon train . Ce mercredi 4 mai, le porte-parole du gouvernement a annoncé que le chef de l’État ne procédera à aucun remaniement avant le 13 mai, date de la fin de son premier mandat .

    “Le calendrier institutionnel est connu: l’investiture aura lieu samedi, et le premier quinquennat s’achèvera le 13 mai à minuit. Ce que je sais, c’est que le gouvernement Castex ira au bout de ce quinquennat d’Emmanuel Macron”, a détaillé Gabriel Attal .

    “Le temps des nominations n’est pas venu”

    “Le président a rappelé que le gouvernement de Jean Castex était à sa tâche pour agir, protéger les Français, prendre toutes les décisions nécessaires. Il a rappelé que le temps des nominations n’était pas venu, et qu’à ce titre, toute information circulant par voie de presse était infondée: aucune proposition n’a été faite à qui que ce soit”, a-t-il insisté.

    Une référence directe aux propos tenus mardi par la présidente du groupe PS à l’Assemblée nationale, Valérie Rabault, qui affirme avoir refusé Matignon . Avant elle, c’est Véronique Bédague, ancienne directrice de cabinet de Manuel Valls à Matignon, qui aurait repoussé l’offre selon Le Parisien . Ces fuites précipitées ont manifestement agacé Emmanuel Macron qui a rappelé, à travers la déclaration de Gabriel Attal, qu’il comptait bien rester le “maître des Horloges” jusqu’à la dernière minute.

    À voir également sur Le HuffPost: Toutes ces fois où Emmanuel Macron a promis de changer sa manière de gouverner

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      Économie française : la grande glaciation

      Pierre Robert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 18 January, 2021 - 04:30 · 9 minutes

    Par Pierre Robert.

    Il n’y a pas que les doses de vaccin que l’on stocke dans des congélateurs. On y a aussi mis notre économie qui s’y engourdit dangereusement et, en France plus qu’ailleurs, risque d’avoir bien du mal à en sortir.

    Le 14 janvier 2021, les annonces de Jean Castex ont encore fait descendre la température de quelques degrés.

    Il n’y a pas que les personnes en surpoids qui sont affectées par la Covid. Elle frappe aussi nos administrations obèses en révélant une fois de plus leur prodigieuse inefficience. La crise a agi comme un scanner montrant que des pans entiers de l’action publique sont défaillants, minés par un excès de bureaucratie, « ce mécanisme par lequel une personne est confortablement coupée des conséquences de ces actes » selon la définition de Nassim Nicholas Taieb ( Jouer sa peau , éd. Les Belles Lettres, 2017).

    Ce qui est désormais en jeu, c’est la survie même de notre économie qu’un empilement de décisions administratives prises sur la base d’une erreur initiale d’appréciation a plongé dans un état de plus en plus préoccupant.

    Un étrange mimétisme

    À la fin de l’hiver dernier, une époque qui parait déjà si lointaine, le surgissement de l’épidémie a fait entrer le monde dans une période de radicale incertitude. L’avenir proche est devenu subitement illisible pour ceux qui doivent prendre des décisions. La théorie économique montre que dans ce cas le plus sûr est d’observer ce que font les autres et de les copier.

    Conformément à ce schéma la plupart des gouvernements ont adopté une stratégie de confinement, poussés par les conclusions alarmistes d’une étude menée au sein de l’Imperial College de Londres par l’équipe du professeur Neil Ferguson estimant que le virus pourrait infecter 80 % de la population et tuer entre 2 et 3 % des personnes contaminées

    À cela s’ajoute le fait qu’en France plus encore qu’ailleurs sévit le principe de précaution dont les retombées judiciaires poussent les décideurs à privilégier le scénario le plus pessimiste. C’est ce que s’est empressé de faire le Conseil scientifique mis en place par notre gouvernement pour éclairer ses décisions. Il craignait que le virus ne provoque une hécatombe hexagonale faisant en quelques mois de 300 000 à 500 000 morts.

    Une stratégie mortifère

    Toute la stratégie adoptée découle de cette analyse initiale. Elle n’est dictée que par un seul objectif, éviter l’engorgement de notre fragile système de soins, elle ne se réfère en dernier ressort qu’à un seul indicateur, le nombre de décès directement dus au virus.

    Tout a donc été subordonné aux impératifs sanitaires sans prendre en compte les dommages collatéraux engendrés. Or ceux-ci sont énormes, en France plus qu’ailleurs pour des raisons spécifiques à notre pays et tenant à l’inefficience de ses administrations et à la spécialisation de son économie dans des secteurs très vulnérables à la propagation du virus (tourisme, automobile, aéronautique).

    Ce qui rend la situation plus tragique encore est qu’on a réagi à l’excès sur la base de données erronées et qu’en dépit des dégâts provoqués par cette stratégie, la logique que suit le gouvernement le conduit à ne pas la remettre en question.

    Le maître du désastre

    C’est ainsi que certains de ses collègues épidémiologistes ont surnommé le professeur Neil Ferguson.

    En 2002, son modèle annonçait qu’au Royaume- Uni 150 000 personnes pourraient mourir de la maladie de la vache folle ; il y en a eu 177.

    En 2005, il prévoyait que la grippe aviaire pourrait faire jusqu’à 150 millions de morts dans le monde ; il y en a eu 282.

    Selon les spécialistes le modèle dont sont issues ses prévisions de 2020 est basé sur un code non divulgué de sorte que d’autres scientifiques n’ont pu à l’époque en vérifier les résultats.

    Pour la Suède il envisageait qu’en juin 2020 100 000 personnes seraient mortes du SARS-CoV-2 ; à ce jour on y a enregistré 9834 décès.

    Les limites manifestes de cette modélisation sont qu’elle se fonde sur des hypothèses exagérément alarmantes. Avant d’atteindre l’immunité collective qui limitera la transmission, ce sont entre 20 et 40 % de la population, et non 80 %, qui devraient être contaminés avec un taux moyen de mortalité par infection d’environ 0,25 %, dix fois inférieur à ce qui était annoncé.

    Dans une atmosphère de panique générale , cette étude n’en a pas moins eu un impact considérable sur les décisions prises. De fait, elle était en phase avec les angoisses et les peurs du moment et par effet de rétroaction les a puissamment catalysées. Au printemps dernier, c’est le scénario le plus pessimiste qui a paru le plus crédible et qui l’a emporté en provoquant d’énormes dommages collatéraux.

    Des dommages collatéraux très importants

    Par décisions administratives, nous ne pouvons plus depuis des mois aller ni au restaurant, ni au café, ni au cinéma, ni au théâtre, ni au concert, ni au musée, ni dans les salles de sports ; les voyages prévus ont dû être annulés, les mariages ont dû être reportés, les enterrements se font à la sauvette.

    Les fontaines à gel hydro alcoolique sont partout, les files d’attente s’allongent devant les magasins quand ils sont ouverts et nous ne croisons plus dans l’espace public que des personnes masquées. Dans cet environnement anxiogène on ne peut plus faire de projets, ce qui est un handicap majeur pour les chefs d’entreprise quand ils peuvent encore exercer leur activité.

    Outre le coût social très lourd qu’elle engendre la situation a un impact de plus en plus violent sur notre économie. Privée d’oxygène, elle fonctionne au ralenti avec des performances encore plus mauvaises en France qu’ailleurs.

    En 2020 le PIB est en recul de 4,2 % dans le monde, de 7,5 % dans la zone euro mais de plus de 9% en France selon l’OCDE. En 2021 des emplois y seront détruits en grand nombre, l’avenir des secteurs les plus touchés par les mesures de confinement et de couvre-feu paraitra de plus en plus incertain et les nuages s’accumuleront sur les étudiants en formation dont l’employabilité ne peut que se dégrader s’ils restent trop longtemps éloignés du marché du travail.

    En revanche, la victoire de l’économie de plateforme (celle que régissent Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft ou encore Zoom et autres Netflix,) est écrasante alors que les acteurs européens et singulièrement français en sont dramatiquement absents. De cette économie digitale dont les maîtres deviennent plus influents que les États nous ne détenons pas les clés.

    Nous devrons donc en subir la domination, faute d’avoir investi à temps dans les secteurs d’avenir. Reste seulement à espérer ne pas rater la prochaine révolution technologique, celle qui avec la 5G et les objets connectés devrait s’ordonner autour de la santé, de l’éducation, de la culture et de l’environnement. Mais pour y parvenir notre pays cumule des handicaps aggravés par la crise sanitaire.

    Quand on en verra la fin, son économie en sortira écrasée par la dette publique , une dette qui depuis 40 ans finance non des investissements porteurs d’avenir mais les dépenses courantes. En 2020 elle a servi à compenser les pertes de revenus des agents empêchés d’exercer par décision administrative. Elle a donc financé la chute du niveau de vie et l’appauvrissement du pays. Une fois l’épidémie jugulée, pour le malade le risque est désormais de mourir guéri.

    Réévaluer le dispositif

    Ce qui se passe depuis le printemps dernier est entièrement subordonné à des mécanismes politiques. La viabilité des firmes est directement conditionnée par des mesures administratives les autorisant ou non à fonctionner normalement. Leur multiplication a plongé notre économie dans une sorte de coma.

    Il est urgent de rectifier le tir en faisant quelque chose que nos administrations détestent faire par-dessus tout : évaluer l’efficacité des dispositifs qu’elles ont imposés à tous. Le bon sens voudrait pourtant que soit dressé le plus vite possible un bilan de leurs coûts et de leurs avantages. D’ores et déjà on peut en prédire la seule conclusion raisonnable : les dégâts de toute nature provoqués par cette stratégie de verrouillage sont infiniment supérieurs à ses avantages.

    Il ne s’agit pas pour autant de ne rien faire mais de cibler les mesures de protection, qui par définition ont un aspect coercitif, sur les 10 à 12 millions de personnes vulnérables face au virus en raison de leur âge, de leur poids ou de certaines pathologies. Cela permettrait de délivrer les 55 millions d’autres du carcan qui les étouffe sans pour autant les exposer à un risque significatif.

    Quant à la couverture vaccinale , il faut l’établir de la manière la plus large et la plus rapide que possible, ce que la France a les moyens de faire si on parvient à neutraliser les excès de sa bureaucratie.

    Remonter la pente ?

    Selon Robert Boyer se référant aux enseignements de l’histoire il faut beaucoup de temps pour effacer les traces d’une grande pandémie ( Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie , Ed. La Découverte, 2020). Mais ce délai varie selon les pays en fonction du degré plus ou moins élevé de réactivité de leur appareil industriel. À cet égard on retrouve le vieux clivage entre le nord et le sud de l’Europe. En passant du sixième au 26ème rang pour ce qui est du revenu par habitant, notre pays a depuis 40 ans dangereusement tendance à basculer du mauvais côté.

    La crise sanitaire peut être l’occasion de corriger le tir en rectifiant ce qui ne fonctionne pas ou mal.

    Cela veut dire réduire les dépenses publiques qui financent des administrations qui ont fait une fois de plus la preuve de leur inefficience. La France consacre à ses dépenses publiques l’équivalent de 56 % de son PIB, douze points de plus que l’Allemagne dont la population est pourtant plutôt mieux administrée, mieux soignée et mieux éduquée. Rien ne justifie un tel écart .

    Cela veut dire aussi stimuler l’investissement productif privé par des mesures fiscales d’allègement et non en les subordonnant aux oukases d’une superposition de comités Théodule qui tels le canard sans tête n’ont ni boussole ni direction.

    Le mieux que puisse faire aujourd’hui l’État c’est de favoriser et d’accélérer le plus tôt possible le retour du marché. Le danger fatal serait qu’il prétende réparer lui-même ce qu’il a détruit. Ce sont au contraire les forces du marché qu’il faut réactiver après qu’elles ont été trop longtemps étouffées.

    Pierre Robert est l’auteur de Fâché comme un Français avec l’économie , ed. Larousse, 2019.

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      Confinement : « Il faut sauver Noël ! »

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 12 November, 2020 - 09:54 · 3 minutes

    sauver Noël

    Par Frédéric Mas.

    Ce matin, la presse ne parle que de « sauver Noël », menacé par un reconfinement étatique plus strict au nom de la guerre contre la circulation de la Covid-19 . Couvre-feu, fermetures des lycées, protocoles sanitaires renforcés, toutes les hypothèses sont soulevées par les éditorialistes.

    Comme chaque semaine, la réponse se fera ce soir 18 heures, par la bouche de Jean Castex cette fois-ci, qui décidera des nouvelles mesures à adopter pour répondre à une crise qui n’en finit pas.

    Aux yeux des experts, les chiffres ne sont pas très bons : le nombre de cas détectés s’élève à près d’1,9 million de personnes en France, ce qui nous place dans le peloton de tête européen, pas loin de l’Espagne et de l’Italie. Les inconnues dans l’équation sont encore suffisamment grandes pour que les recommandations de prudence sur la circulation du virus soient prises au sérieux.

    Des Français qui se lassent

    Seulement, à force de punir à tort et à travers et d’infantiliser la population, les pouvoirs publics ont lassé les Français, qui prennent le reconfinement beaucoup moins au sérieux que sa première édition.

    Et les éléments de langage tour à tour anxiogènes ou paternalistes, les appels à la résignation collective de toute vie privée ou les déclarations extrémistes des experts proches du pouvoir n’y feront rien.

    Selon un sondage Ifop en date du 12 novembre 2020, 60 % des personnes interrogées ont violé les règles du confinement. 12 % d’entre elles ont reçu des personnes chez elles après la remise en place du confinement et 24 % ont utilisé l’attestation pour d’autres fins que son motif officiel.

    Malgré les mesures d’atomisation sociale de l’État bureaucratique, les gens persistent à vouloir se rencontrer et vivre un peu normalement.

    Il faut dire que l’autoritarisme grossier et à géométrie variable des pouvoirs publics ne trouve pas toujours de justification sanitaire solide. Quand le préfet de Savoie rend obligatoire le port du masque en extérieur, y compris en montagne , les randonneurs s’interrogent sur la pertinence d’une mesure de distanciation sociale coercitive qui s’applique un peu au milieu de nulle part.

    Pareil pour les marches en forêt . En effet, c’est ce que précise le préfet de Saône-et-Loire de son côté, si vous aviez envie (et surtout la possibilité dans un rayon de 1 km) de cueillir des champignons avec vos enfants.

    Des mesures chaotiques pour sauver Noël

    Les semaines précédentes, le gouvernement nous assurait que la réouverture des établissements scolaires était suffisamment sécurisée pour que le coronavirus n’y circule pas. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

    En Allemagne, les commerces sont toujours ouverts , et le taux de contamination comme le nombre de décès liés à la covid sont scandaleusement bas comparés à la France ou au Royaume Uni.

    La France a choisi de tout fermer, et fidèle à leurs habitudes, les Français choisissent de se soustraire à ses règles et règlements quand ils le peuvent. On ne peut pas dire que la confiance règne.

    Les élites politiques et bureaucratiques du pays semblent donc prêtes à nous autoriser à « fêter Noël » si nous nous tenons tranquilles les 15 prochains jours. Si le pays doit souffrir et sacrifier sa vitalité économique, qu’il le fasse donc en silence, et loin des fenêtres des ministères.

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      Reconfinements locaux : en mesurons-nous les conséquences ?

      Jonathan Frickert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 15 October, 2020 - 03:30 · 9 minutes

    reconfinements locaux

    Par Jonathan Frickert.

    Nous connaissions les vents d’ouest, Jean Castex vient d’inventer le vent d’est. Difficile de ne pas y voir l’illustration d’un gouvernement avançant à contre-courant, car après Nice et Marseille le mois dernier, les restrictions touchent désormais l’ouest du Midi. Montpellier et Toulouse sont ainsi à leur tour touchés par de nouvelles restrictions après avoir été placés en zone d’alerte maximale ce mardi.

    Si hier, c’était la carte des contaminations que beaucoup scrutaient, comme les avancées de l’ennemi en temps de guerre, c’est bien l’avancée du nombre de territoires touchés par des restrictions qui frappe aujourd’hui les esprits, atteignant désormais l’ouest du pays. Des avancées qui rappellent largement les lignes ennemies des grands conflits militaires, à la manière du « nous sommes en guerre » assené en mars par le chef de l’État, alors que le pays se préparait à être confiné durant près de deux mois .

    Une perspective funeste, mais que Jean Castex n’exclut pas, invité ce lundi sur France Info pour évoquer les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour endiguer l’épidémie.

    Difficile de ne pas s’inquiéter de ces mesures lorsqu’on connaît leur inefficacité et surtout les conséquences d’un confinement national dont les démembrements locaux n’inspirent guère d’optimisme.

    Une hésitation désormais coutumière

    « On sait ce qui va se passer dans les 15 jours », a asséné le Premier ministre, quelques secondes seulement après avoir reconnu que les services de l’État ont été incapables de prédire l’ampleur de ce qui s’apparente désormais à une deuxième vague.

    Ayant échoué dans sa stratégie d’endiguement associant dépistage et traçage, notamment en raison du flop complet de l’application StopCovid dont une nouvelle version sera présentée le 22 octobre, mais qu’il avoue lui-même ne pas avoir téléchargé, le Premier ministre a évoqué un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale courant de semaine, basé sur les données récoltées ce lundi afin d’envisager de potentielles nouvelles annonces au début de la semaine prochaine, et notamment des reconfinements localisés dans les zones les plus touchées.

    Sans exclure la perspective d’un nouveau reconfinement, le Premier ministre a reconnu qu’il lui était impossible de restreindre les espaces privés, en particulier depuis la décision du Conseil constitutionnel du 11 mai dans laquelle les Sages ont exclu les locaux à usage d’habitation du champ des restrictions , mais pas les baptêmes, enterrements et autres événements religieux restreints sur la Côte d’Azur et qui, sans être juridiquement des espaces privés, concernent les familles dans l’intimidité de leur pratique religieuse.

    À l’appui de ses déclarations, Jean Castex a notamment rappelé que la crise allait encore durer plusieurs mois, tout en oubliant d’évoquer qu’il s’agit en réalité de l’objectif des autorités depuis le début de l’épidémie.

    En effet, difficile de ne pas se souvenir de l’appel du gouvernement en février et mars à un comportement permettant « d’aplatir la courbe », sous-entendu de permettre de lisser dans le temps le nombre de cas afin de soulager nos services sanitaires.

    Tel est bel et bien le cœur de ces restrictions que la soutenabilité de notre système de santé justifie en grande partie, sans pour autant parvenir aux résultats escomptés.

    Des mesures inutiles

    Parmi les mesures envisagées : des couvre-feux à compter de 20 heures dans les principaux foyers de contamination, en particulier dans les grandes villes du sud-est du pays, avec toujours le même ciblage des bars et restaurants, jugés responsables de nombreuses contaminations.

    Pourtant, l’impact de ces lieux sur la propagation du virus n’est en rien démontré. Comme le notait le docteur en épidémiologie Pascal Crépey dans la Voix du Nord , « On n’a pas d’étude épidémiologique sur ces lieux », les études publiées se limitant à une distinction entre sphère privée et sphère professionnelle , dans laquelle les bars et restaurants sont en fin de podium, largement derrière l’industrie alimentaire et les transports, mais à quasi-égalité avec l’administration publique ou les activités sportives.

    De quoi renforcer l’idée que l’équilibre entre l’efficacité sanitaire et la limitation des freins économiques et sociaux est loin d’être trouvé, renforçant l’opinion selon laquelle la seule solution est une fermeture totale de tous les lieux recevant du public. Au regard des conséquences des mesures déjà prises depuis mars, cette perspective est impossible, aussi bien moralement qu’économiquement et surtout socialement.

    Des reconfinements locaux, pas de confinement total

    Blocage des recrutements, hausse du chômage, baisse historique du produit intérieur brut, augmentation du déficit et de la dette publique qui ferait même pâlir un keynésien… si les conséquences économiques sont largement rappelées depuis six mois, d’autres effets des mesures de restriction et de confinement sont largement passés sous le tapis.

    Pourtant, les conséquences sociales et psychologiques de ces limitations sont loin d’être négligeables.

    Des conséquences bien comprises et notamment par le Conseil d’État. Fin mars, il a été saisi d’un référé-liberté par plusieurs syndicats de médecins qui estimaient les mesures gouvernementales trop laxistes et portant atteinte au droit à la vie. Ces organisations syndicales exigeaient un confinement total incluant une interdiction de sortie et un ravitaillement des populations.

    Ce recours a été rejeté par la juridiction administrative en partie pour des questions de moyens humains et matériels à mettre en œuvre, mais également au nom de la santé. Dans son ordonnance du 22 mars, le Conseil d’État a ainsi rappelé le risque pour la santé mentale des Français que représenterait un confinement d’une telle intensité.

    Une explosion de la pauvreté

    En effet, le confinement ainsi que les différentes mesures de restrictions qui ont depuis suivi se focalisent sur une limitation des interactions sociales et de l’activité physique, en particulier après la polémique relative à la pratique du jogging en mars dernier.

    Depuis cette époque, plusieurs études ont montré les conséquences sociales et psychologiques de ces mesures.

    Il en est ainsi de l’explosion de la pauvreté dans l’Hexagone. L’économie d’un pays étant sa santé, lorsque celle-ci s’effondre, le reste fait de même. On le voit tous dans nos vies et c’est particulièrement vrai ici, puisque depuis février, un million de Français ont basculé dans la pauvreté .

    Le confinement est une violence psychologique

    À cette hausse de la détresse sociale succède une hausse des violences, psychologiques d’une part, avec par exemple une augmentation des revenge porn , mais également un renforcement des violences physiques et notamment du fléau des violences conjugales qui ont ainsi augmenté de 30 % à la fin du mois de mars.

    Sur le plan psychologique, certains psychiatres notent les conséquences d’un isolement déjà massif chez certaines catégories de population comme les personnes âgées, d’autant plus impactées que principales victimes du virus.

    Si les défenseurs de la liberté promeuvent celle-ci pour des raisons morales ou d’efficacité, la nécessité psychologique et biologique de liberté s’est manifestée encore une fois durement durant le confinement. De la même manière que l’univers carcéral, par la privation de liberté qu’il induit, crée des troubles psychiatriques notoires, la privation de liberté que constitue le confinement provoque à son tour un certain nombre de problèmes de cet ordre.

    Comme le notait la psychologue clinicienne Johanna Rozenblum en juin dernier, l’obligation « de rester à domicile n’est naturel pour personne », la liberté étant un besoin pour chaque individu , et en particulier celle consistant à avoir des relations sociales.

    Le confinement est en cela parfaitement antinaturel, frappant de plein fouet à la fois le besoin de liberté et celui d’être entouré.

    Dans le même sens, Libération constatait le mois dernier l’augmentation des cas d’insomnie et d’épisodes anxieux liés à l’épidémie.

    À cela s’ajoutent des conséquences interpersonnelles que chacun constate sans que personne ne puisse vraiment les évaluer : tous les jours, en menant tout simplement votre vie, il est possible, voire même très probable, que vous fréquentiez des personnes positives au Covid, sans naturellement qu’elles en soient conscientes.

    Renforcée par les rappels récurrents du gouvernement, cela renforce l’idée qu’il faille se méfier de tout le monde. S’il est régulièrement reproché à tort aux défenseurs de la liberté de vouloir créer des individus asociaux , la réalité saute une nouvelle fois aux yeux lorsqu’on voit la société de défiance que nous prépare l’actuel gouvernement.

    Un dépeçage inutile de la vie sociale

    En voulant lisser dans le temps le nombre de patients en réanimation, le gouvernement procède à un dépeçage en règle de la vie économique et sociale de ce pays, avec des conséquences que beaucoup ne parviennent pas encore à mesurer.

    Entre tenter d’avoir une vie normale tout en appliquant strictement certaines précautions dans nos rapports aux autres et restreindre la vie économique et sociale, le choix de gestion relève d’un choix de société sans précédent, dépassant largement les limites de l’Hexagone voire du continent européen, l’actuelle campagne présidentielle américaine se jouant aujourd’hui largement sur la question.

    Dans ce sens, et à moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle française, et si tant est que celle-ci soit maintenue au regard de la situation sanitaire du pays, la question électoraliste est loin d’être dénuée d’intérêt.

    L’élection présidentielle étant affaire d’incarnation, il y a fort à parier que la cacophonie qui frappe l’exécutif soit également liée à l’image de mauvais gestionnaire collant désormais à la peau du président de la République, de la même manière que l’actuel locataire de la Maison Blanche, auparavant incarnation d’un rêve américain perdu, se retrouve désormais être celle des affres de la crise sanitaire.

    Reste à savoir comment Emmanuel Macron parviendra à se débarrasser de cette image durant les 18 mois qui nous séparent de la prochaine élection présidentielle.

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      Le gouvernement, la Covid-19 et la sphère privée

      Armand Paquereau · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 15 October, 2020 - 02:45 · 6 minutes

    gouvernement

    Par Armand Paquereau.

    Le Premier ministre l’a répété lors de son interview sur France Info : le gouvernement doit prendre toutes les mesures pour protéger la population et éviter la propagation du virus.

    Depuis de nombreux mois, des décisions contraignantes ont été prises, souvent contradictoires et difficilement justifiables, pour freiner ou limiter la propagation de la maladie.

    Mais le Premier ministre a reconnu :

    Moi, je ne peux pas réglementer les espaces privés […] mais il y a quelqu’un qui peut réglementer l’espace privé : c’est le propriétaire, c’est le maître des lieux.

    Ni lui-même, ni les deux journalistes présents, n’ont relevé l’ambiguïté de ce propos ! Ce propriétaire qui serait le maître des lieux privés aurait-il le droit, selon monsieur Castex, de réglementer la vie chez ses locataires ?

    Le propriétaire chargé de réglementer la vie des locataires ?

    Certes, le propriétaire se voit déjà affublé d’obligations pour lesquelles la loi ne lui donne que très peu de moyens de mise en application.

    Quand il doit assurer au locataire la jouissance paisible des biens loués, quels sont les moyens légaux dont il dispose pour faire cesser les nuisances de voisinage ?

    Quand il est poursuivi pour la surpopulation dans son logement alors qu’il a concédé un bail à une personne ou un couple, de quels moyens dispose-t-il pour contrôler le nombre de personnes hébergées ?

    Selon notre Premier ministre, le propriétaire devrait imposer les règles de distanciation sanitaire et de limitation du nombre de personnes dans un logement alors que l’article 9 du Code civil ne lui permet même pas de pénétrer dans le logement loué sans le consentement du locataire !

    Il lui est donc impossible d’assumer une telle responsabilité, à l’instar du maire de la commune du Pizou, en Dordogne, qui avait loué la salle municipale pour un mariage prévu avec 40 personnes, qui se sont retrouvées 400 au mépris des règles sanitaires en cette période d’épidémie.

    Le propos du Premier ministre ajoute encore au manque de confiance envers nos dirigeants après toutes les affirmations et décisions contradictoires en matière de gestion de la pandémie. Il a cependant demandé « de respecter les gestes barrières dans l’espace privé comme dans l’espace public » , ce qui semble être la mesure la plus sage et la plus simple.

    Le respect des gestes barrières

    Respecter les gestes barrière dans un appartement n’est pas si facile.

    Imaginons un cas concret : une personne est déclarée cas contact, toute la famille doit être soumise à un test de dépistage. Elle est positive, tous les autres sont négatifs et sont donc à leur tour cas contacts jusqu’au prochain dépistage. Dès ce moment, toute la famille est soumise au confinement et la personne positive doit être isolée dans une pièce du logement. Son accès aux toilettes et à la salle de bains doit être programmé afin d’éviter de croiser les autres membres de la famille, ces espaces désinfectés à chaque passage. La semaine initiale de confinement se prolonge au fur et à mesure de la contamination de chaque membre de la famille, ce qui peut confiner cette famille pour une durée proportionnelle au nombre de ses membres !
    Malheureux propriétaires qui devrait gérer cet imbroglio !

    Une affaire individuelle

    La lutte contre ce virus est surtout une affaire individuelle de civisme et de bon sens. Éviter autant que faire se peut le contact avec autrui est le meilleur moyen d’éviter la contagion, pour autant que le virus ne soit pas propagé par les déplacements d’air, ce qui ne semble pas impossible. L’inconscience des individus est incroyable. Lors d’une cérémonie de funérailles, tous les participants correctement masqués et distancés font procession autour du cercueil. Nombreux, en geste habituel de compassion, les uns après les autres posent la main sur le cercueil, favorisant on ne peut mieux la propagation éventuelle du virus…

    Il est inquiétant que le gouvernement prenne des mesures coercitives pour obliger les citoyens à respecter les mesures barrières, alors que leur application est diversement réalisée : une amende pour la retraitée qui parle avec son conjoint à la fenêtre de l’EHPAD, et aucune interdiction ni intervention contre les réunions festives de centaines voire de milliers d’individus.

    Les clusters qui résultent de ces réunions se moquant des risques de contagion ont une incidence délétère sur la vie des concitoyens et des conséquences économiques graves. L’incivilité et l’insouciance sont des caractères très français, mais ils sont entretenus par des communications officielles contradictoires qui détruisent la confiance que l’on peut avoir dans celles-ci pour vaincre la pandémie.

    Il est fort probable que ce virus soit installé pour longtemps et vienne nous infecter à la manière des rhumes ou autres grippes hivernales. La perspective d’un vaccin n’est pas rassurante quand la durée de leur validation habituelle demande plusieurs années, et que l’on veut nous en proposer un ou plusieurs en seulement quelques mois.

    La mise au point d’un médicament ne semble pas la priorité des gouvernements, à en juger par l’opposition faite à l’utilisation de l’hydroxy-chloroquine dont les résultats de l’IHU de Marseille semblent prouver l’efficacité (mortalité des patients traités >de 3 jours : 0,5 %).

    Si l’on se réfère au taux de létalité apparent, calculé sur le ratio nombre de décès imputés au Covid19/nombre de cas confirmés de contaminations, on recensait au 24 juin 2020 478 221 décès dans le monde pour 9 295 365 cas confirmés. Cela donne un taux de létalité apparent global de 5,14 %.

    Si on compare l’incidence de la Covid-19, selon les chiffres de l’ INSEE , pour les six premiers mois de 2020 par rapport à la mortalité lors des périodes correspondantes de 2017, 2018 et 2019, on constate une surmortalité de 0,028 %, incluant la surmortalité des autres pathologies induites par le retard de prise en charge à cause de l’engorgement des services hospitaliers par le traitement de la Covid-19.

    Au vu de ces statistiques, faut-il prendre les mesures gouvernementales au sérieux ? Risquons-nous davantage de contaminations après 22 heures ? Certes un couvre-feu limiterait la durée possible de contamination mais n’empêchera pas inconscients d’aller faire la fête dans des lieux privés !

    La réponse positive sera dans l’attitude et le civisme de chacun de nous.
    Nous devons nous priver de contacts lorsque cela n’est pas absolument nécessaire, un petit coup de fil ou une visio-communication apporte un soutien minimum sans risque à ceux qu’on aime. Il restera au gouvernement à gérer les conséquences économiques et sociales de ce changement de comportement imposé qui risque de durer.

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      Jean Castex, le « super mec » du déconfinement ?

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 27 April, 2020 - 03:45 · 8 minutes

    jean castex

    Par Nathalie MP Meyer.

    Si rien ne change d’ici là, c’est aujourd’hui lundi 27 avril 2020 que Jean Castex, le « Monsieur Déconfinement » nommé au début du mois par le Premier ministre, doit présenter aux élus locaux le cadre général du plan de déconfinement qui s’appliquera en France à partir du 11 mai. Le cadre seulement, autrement dit les grands principes, car pour ce qui est du plan détaillé, il devrait être dévoilé mardi aux députés par Édouard Philippe en personne :

    Il semblerait donc que les membres de l’exécutif aient fini par se mettre d’accord sur une stratégie d’ensemble. Car depuis qu’Emmanuel Macron a lancé la date du 11 mai telle une bouée de sauvetage à des citoyens de plus en plus asphyxiés par l’implacable « restez chez vous » qui fonde le confinement français, on ne compte plus les couacs, recadrages et autres changements de pied du gouvernement. Édouard Philippe avait pourtant prévenu ses ministres : pas question de « réfléchir à voix haute ».

    Réfléchissent-ils seulement ? La question se pose tant les impréparations et les atermoiements français devant l’épidémie de Covid-19 se sont révélés criants comparativement à la situation allemande, pour prendre un exemple voisin. Toujours est-il que de Macron aux ministres et des ministres aux grands élus territoriaux, chaque jour passé à « réfléchir » au déconfinement apporte son lot de confusions, voire de contradictions supplémentaires :

    • La population sera-t-elle déconfinée plus ou moins rapidement en fonction de l’âge et de l’état de santé des personnes comme l’avait suggéré le Président dans son allocution du 13 avril ou cette approche est-elle inutilement discriminante et anticonstitutionnelle ?
    • La reprise scolaire sera-t-elle laissée à l’appréciation des parents ou sera-t-elle obligatoire comme l’avait d’abord affirmé le ministre de l’Éducation ?
    • Le port du masque sera-t-il imposé partout ou seulement dans les transports en commun ?
    • La territorialisation du déconfinement sera-t-elle régionale, comme le réclament la plupart des Présidents de région ou s’agira-t-il d’appliquer des consignes nationales à des réalités plus locales où les maires (dûment contrôlés par les préfets, ne rêvons pas) auront la main ?
    • Quid des tests de dépistage, quid de la réouverture des bars, restaurants, et salles de spectacle, quid des coiffeurs et des commerces ? Etc.

    À vrai dire, il en va du confinement comme de l’état d’urgence. Une fois que les pouvoirs publics ont décidé d’y plonger un pays jusqu’au cou pour contrer tel ou tel danger spécifique au prix de l’abandon généralisé de quelques libertés individuelles essentielles, il leur est pratiquement impossible d’imaginer comment en sortir. « Vous rendez-vous compte de la responsabilité s’il y avait un nouvel attentat quinze jours après la fin de l’état d’urgence ? » , disait à l’époque Manuel Valls.

    Aujourd’hui, même angoisse, même rengaine implicite : vous rendez-vous compte de la responsabilité s’il l’on devait constater un rebond de l’épidémie quinze jours après la fin du confinement ? À suivre ce raisonnement, l’on ne sortirait jamais des situations d’exception imposées en « temps de guerre ».

    Du reste, si l’état d’urgence a été levé, nombre de ses dispositions ont été intégrées dans le droit commun.

    Par chance, si j’ose dire, le confinement imposé pour nous protéger des dangereux assauts du coronavirus contre notre santé a été assez rapidement identifié comme étant lui-même un danger tout aussi terrible pour notre survie sociale et économique.

    Il est donc question d’en sortir.

    On a justement sous les yeux l’exemple de l’Allemagne qui a commencé son déconfinement sous conditions il y a une semaine. Or Angela Merkel a dû lancer récemment un rappel à l’ordre en direction de ses compatriotes, les pressant de respecter les consignes de distance sociale ainsi que le calendrier de retour à la normale afin d’éviter toute nouvelle vague épidémique.

    Tout montre donc que l’opération n’a rien de simple, y compris dans les pays les mieux équipés sur le plan médical et où le confinement initial fut loin d’être aussi paralysant et déresponsabilisant qu’en France.

    Sans compter que la possibilité de voir la contestation sociale reprendre de plus belle dès que le confinement sera allégé n’est pas sans inquiéter le gouvernement.

    Le dossier s’annonce ainsi tellement complexe et il est potentiellement si ravageur pour l’exécutif, qu’on est tout étonné d’apprendre qu’il s’est trouvé un « inconscient » en la personne de Jean Castex pour accepter pratiquement du jour au lendemain d’endosser aux yeux des Français le rôle particulièrement exposé de « Monsieur Déconfinement ».

    Aucune « inconscience » là-dedans, me rétorquerait probablement Jean Castex s’il en avait l’occasion, mais le sens du devoir qui fait les grands serviteurs de l’État, ainsi qu’il l’a expliqué lui-même dans un entretien au quotidien régional L’Indépendant :

    « Je mesure pleinement la très grande difficulté de cette fonction et je reste humble devant la tâche, mais ma doctrine est que quand mon pays va mal, je ne réfléchis pas, j’y vais. […] J’ai été formé pour être serviteur de l’État donc lorsqu’on m’appelle je me dois d’être présent. »

    Et de fait, le parcours de Jean Castex, 55 ans, est essentiellement celui d’un haut fonctionnaire très classiquement formé à Sciences-Po et à l’ENA.

    Après un passage à la Cour des comptes et à la préfecture du Vaucluse, il intègre le ministère de la Santé comme Directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (époque Chirac, 2005-2006) puis devient le Directeur de cabinet de Xavier Bertrand lorsque celui-ci passe au ministre du Travail après l’élection de Nicolas Sarkozy (2007-2008).

    En 2010, il rejoint l’Élysée, d’abord comme conseiller du Président Sarkozy pour les Affaires sociales en remplacement de Raymond Soubie, puis en tant que secrétaire général adjoint de l’Élysée, fonction qui prend fin en 2012 avec l’élection de François Hollande.

    Entretemps, en 2008, il a été élu maire UMP (puis LR) de Prades, commune de 6000 habitants située dans les Pyrénées-Orientales, puis réélu au premier tour en 2014 avec plus de 70 % des suffrages et à nouveau réélu au premier tour en mars dernier avec un score de 75 %. Il est également Conseiller départemental des Pyrénées-Orientales depuis 2015 et Président de la communauté de commune « Conflent Canigo ».

    Proche du Premier ministre Édouard Philippe qui vient comme lui de la droite, il retrouve le chemin des fonctions officielles avec l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir. C’est ainsi qu’en 2017, il est nommé délégué interministériel aux JO 2024 de Paris, fonction qui s’élargit en 2018 à celle de délégué interministériel aux grands événements sportifs puis, en 2019, à celle de Président de l’Agence nationale du Sport créée à cette occasion.

    Pour résumer, disons que Jean Castex a été le « Monsieur Santé et Hospitalisation » de Xavier Bertrand, le « Monsieur Social » de Nicolas Sarkozy puis le « Monsieur Sports et JO » d’Emmanuel Macron avant de devenir maintenant son « Monsieur Déconfinement ».

    Sachant qu’à l’instigation d’Édouard Philippe, il a bien failli être aussi « Monsieur Intérieur » en remplacement de Gérard Collomb et « Monsieur SNCF » en remplacement de Guillaume Pepy, on ne peut que s’extasier devant la totale disponibilité et la remarquable polyvalence dont il fait montre. Pas étonnant que ses amis parlent de couteau suisse à son sujet : non seulement il y va « sans réfléchir » quand l’État en détresse l’appelle mais il semble taillé pour le sortir de tous les mauvais pas.

    Nul doute que son expérience de la haute fonction publique conjuguée à ses qualités d’élu de terrain plébiscité par ses administrés et à ses relations politiques cultivées aussi bien à droite qu’à gauche y sont pour beaucoup.

    Ajoutez son petit accent du sud-ouest qui contribue à faire oublier son profil d’énarque, et vous avez le « super mec » idéal ( terme de l’urgentiste Patrick Pelloux) pour faire passer le plus harmonieusement possible la pilule du déconfinement dans tous les recoins de la société.

    Pour le Premier ministre qui l’a nommé, Jean Castex est avant tout :

    « un haut fonctionnaire qui connaît parfaitement le monde de la santé et qui est redoutable d’efficacité ».

    Une description basée sur ses capacités administratives qui en dit long sur ce qu’on attend de lui : qu’il mobilise toute la technocratie dans laquelle il évolue depuis toujours pour élaborer un de ces plans millimétrés d’autorisations et d’interdictions dont l’État français a le secret.

    Une mission captée cinq sur cinq par l’impétrant :

    « J’ai été appelé […] pour prendre en charge une mission technique et administrative et en aucun cas politique et ministérielle. »

    Sur le papier, ce sera certainement magnifique.

    Dans la pratique, il est à craindre que les Français, à nouveau infantilisés et déresponsabilisés, soient une fois de plus les grands exclus de décisions qui les concernent au premier chef. Une situation délétère qui s’auto-alimente en continu puisque tous, particuliers, commerçants, entrepreneurs, en sont à attendre sagement que l’État leur dicte les consignes du déconfinement.