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      Amazon lance sa grande offensive contre les Starlink d’Elon Musk

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Friday, 17 March, 2023 - 07:30

    kuiper-toit-158x105.jpg un terminal de la constellation web Kuiper d'Amazon

    Le géant du e-commerce ambitionne de déployer son vaste réseau de satellites en 2024, et veut produire 3 à 4 engins par jour pour tenir la cadence.

    Amazon lance sa grande offensive contre les Starlink d’Elon Musk

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      Grands projets d’innovation : faut-il condamner les lubies de riches ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 4 February, 2023 - 03:40 · 6 minutes

    Que fait un riche quand il s’ennuie ?

    Il se lance dans un projet d’innovation. Conquérir Mars, traverser l’Atlantique, prolonger la vie humaine, inventer une intelligence artificielle fondamentale, créer un robot, etc. Expression de l’ego de leurs promoteurs, ces projets sont souvent jugés inutiles et qualifiés de lubies, c’est-à-dire d’envie capricieuse et déraisonnable.

    Mais est-ce si sûr ? Et si les lubies d’aujourd’hui étaient les innovations utiles de demain ? Et s’il fallait se garder de porter un jugement moral à la fois sur ce qui se fait (inutile !) et sur ceux qui le font (les riches et leurs caprices) ?

    Lorsqu’on évoque les lubies de riches, les noms de Elon Musk et Jeff Bezos viennent immédiatement à l’esprit. Tous les deux se sont lancés dans l’aventure spatiale. Musk veut installer une colonie humaine sur Mars , ce que de nombreux spécialistes jugent irréalisable. Le très sérieux hebdomadaire The Economist les a même qualifiés d’activité ploutocratique (en gros, un sport de riches).

    Il y a deux modèles mentaux derrière cette critique : le premier porte sur l’inutilité supposée de tels projets ; le second sur l’illégitimité supposée de ceux qui les portent.

    L’utilité d’une innovation est souvent impossible à évaluer a priori

    La plupart de ces projets semblent largement inutiles. À quoi cela peut-il bien servir d’installer une colonie sur Mars, se demandent beaucoup d’entre nous, à l’heure de [insérez ici votre problème majeur actuel : réchauffement climatique, guerre en Ukraine, inflation, etc.]. Ne peuvent-ils pas faire des choses utiles ? Déterminer ce qui est déraisonnable est cependant un jugement de valeur, en général en référence aux modèles mentaux dominants. L’innovation, qui par définition correspond à des modèles alternatifs, est donc facilement jugée déraisonnable.

    En outre, l’utilité d’une innovation est souvent impossible à évaluer a priori. Il y a des cas évidents mais rares : on savait qu’un vaccin contre la covid serait utile avant de réussir à le produire. La plupart des innovations ont été jugées inutiles au début. Ce fut le cas notamment de la photocopieuse Xerox, du laser, d’Internet, de la téléphonie mobile, de Nespresso, pour ne citer que quelques exemples. « Laser à quoi ? Laser à rien ! » titrait ainsi Le Monde dans les années 1970.

    Certaines de ces « lubies » réussissent et se révèlent très utiles après coup. Starlink , d’Elon Musk encore, est un fournisseur d’accès Internet par satellite créé en 2018. L’idée était un peu étrange. À quoi cela pouvait-il bien servir ? Pourtant aujourd’hui, Starlink est pleinement opérationnel et permet à l’armée ukrainienne de coordonner ses opérations. La lubie de riche est devenue vitale pour les Ukrainiens en l’espace de moins de cinq ans.

    C’est donc le défi de l’innovateur que de consacrer sa vie à quelque chose que tout le monde trouve inutile aujourd’hui et trouvera peut-être indispensable demain.

    L’illégitimité de l’innovateur

    La seconde chose qui insupporte nombre d’observateurs c’est que ces projets sont portés par des riches qui ne semblent le faire que pour s’amuser. Le côté gratuit de l’entreprise est insupportable. Les frères Wright sont des fabricants de vélo qui s’ennuient. Ils sont convaincus que l’on peut faire voler un avion, ce qui semble ridicule à nombre de leurs contemporains. Après de nombreux essais, ils réussissent un vol historique en décembre 1903, qui marque la naissance de l’aviation.

    Insupportable aussi le fait que, comme ils sont riches, ils n’ont besoin de rien demander à personne et en particulier à aucune autorité pour se lancer dans leurs projets et les financer. Pour les moralistes qui, souvent, ont une vision aristocratique de la société, cette liberté est dangereuse, comme est dangereux l’orgueil que ces projets traduisent. Les premiers efforts d’Elon Musk dans le domaine spatial ont été marqués par plusieurs échecs qui ont suscité des moqueries. Ainsi, après l’explosion au sol d’une de ses fusées en 2016, la journaliste Dominique Nora dans L’Obs cachait ainsi à peine sa satisfaction en écrivant : « L’explosion du lanceur Falcon 9 de Space X révèle l’incroyable fragilité d’un entrepreneur qui promet toujours plus qu’il ne peut tenir. La fin d’un mythe ? » On sait ce qu’il est advenu : aujourd’hui, SpaceX lance en moyenne plus d’une fusée par mois, libère son contenu dans l’espace et revient se poser sur Terre ; une performance technique extraordinaire absolument inenvisageable il y a dix ans.

    Toutes les « lubies » ne réussissent cependant pas.

    Howard Hughes était le Elon Musk des années 1950. Il fut l’un des hommes les plus riches du monde, à la fois producteur de films et pionnier de l’aviation. Il acheta et développa la Trans World Airline pour en faire l’une des plus grandes compagnies aériennes de l’après-guerre. Mais sa grande lubie fut le projet H-4 Hercules , un hydravion géant… en bois, conçu pour l’armée. Achevé en 1947, l’avion ne vola qu’une seule fois, et avec difficulté, puis le projet fut abandonné. Hughes aura dépensé 300 millions de dollars actuels en pure perte.

    Est-ce qu’il y a une part d’ego, parfois démesuré, dans ces entreprises ? Bien évidemment. L’ego n’est pas à la mode ces temps-ci mais c’est un moteur historique des grands projets innovants. Sans ego démesuré, pas de Léonard de Vinci ni de Steve Jobs . Ces projets traduisent donc une caractéristique profondément humaine, celle d’essayer de résoudre des grands problèmes, de rêver très haut, parfois de façon démesurée.

    Tous les milliardaires peuvent se permettre des lubies. Certaines sont ridicules, comme se payer un 747 et y installer une piscine en or . D’autres sont potentiellement utiles, mais il est souvent difficile de distinguer lesquelles. Mais tous les milliardaires ne cherchent pas à être des pionniers. Ainsi Bernard Arnault finance des musées ou des journaux, des activités plus traditionnelles pour des gens fortunés. Les lubies ne sont donc pas le fait de milliardaires qui s’amusent, mais de pionniers qui ont les moyens de réaliser leurs rêves, ou du moins d’essayer.

    Les lubies de riches, un bon deal pour la société

    Parce qu’il va à l’encontre des modèles mentaux dominants, l’innovateur se retrouve face à une hostilité sociale qui peut largement entraver sa réussite.

    Les débuts de la radio au XIX e siècle ont ainsi suscité des tentatives de boycott et d’interdiction de la part des syndicats de musiciens. Face à cette hostilité qui peut rapidement se traduire par un assèchement des financements, le riche a un avantage évident : il peut financer son projet sur ses propres fonds. C’est sa lubie, il la finance, et si ça échoue, eh bien ce n’est pas grave, il lui restera toujours quelques milliards pour faire bouillir la marmite. Autrement dit, ce que les lubies de milliardaires offrent au système, c’est l’optionalité, c’est-à-dire le fait de permettre de créer des options alternatives auxquelles il ne croit pas. Le système ne croit pas que le vol d’un objet plus lourd que l’air soit possible. Pas grave, un milliardaire essaie de prouver le contraire. Si ça ne marche pas, c’est lui qui en est de sa poche. Si ça marche, le système en bénéficie sans avoir dépensé un centime. Que le milliardaire en bénéficie amplement aussi est anecdotique. Et donc, n’en déplaisent aux moralistes, les lubies de riches sont un bon deal pour la société. Ils sont une source efficace, même si elle n’est pas la seule, de progrès humain.

    Sur le web

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      Zuckerberg, Bezos, Musk : l’écroulement de la fortune des milliardaires en un graphique

      news.movim.eu / Numerama · Tuesday, 17 January, 2023 - 14:24

    Les figures de la tech font partie des milliardaires qui ont connu les baisses les plus importantes de leur fortune en 2022. [Lire la suite]

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      Cette vidéo de Jeff Bezos prend un sens tragique après le témoignage de William Shatner

      news.movim.eu / Numerama · Tuesday, 11 October, 2022 - 09:10

    Le petit aller-retour de William Shatner dans l'espace lui a fait prendre conscience de la fragilité de la Terre, ce qu'il raconte désormais dans son livre. Une ancienne vidéo, où il est avec Jeff Bezos à son retour au sol, prend un sens différent après ce témoignage. [Lire la suite]

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      7 principes « cachés » dans la lettre de Jeff Bezos

      Yannick Chatelain · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 8 February, 2021 - 04:20 · 6 minutes

    JEFF BEZOS

    Par Yannick Chatelain.

    Jeff Bezos quittera son poste de CEO dès le troisième trimestre de cette année. Il aura suffi de 27 années pour que l’homme transforme une modeste librairie en ligne en l’une des plus grandes entreprises du monde.

    Il ne s’agit pas dans le propos qui va suivre de revenir sur la trajectoire fulgurante de la firme et de l’homme que vous retrouverez dans de nombreux écrits suite à son annonce.

    Il ne s’agira pas non plus d’aborder les conditions de travail chez Amazon, des conditions qui ont régulièrement été critiquées, et où, selon son niveau hiérarchique la symétrie des attentions et son pendant, le management par le care 1 gagneraient indéniablement à être pratiqués ; tout comme les soft skills 2 qu’Amazon se devraient probablement de revisiter.

    Cette lettre de Jeff Bezos pourrait de fait être perçue par certains salariés de la firme comme non conforme à ce qu’ils vivent dans leur quotidien.

    Mon objectif est différent. Il est de mettre en exergue au fil des propos tenus sept principes que Jeff Bezos rappelle et qui font les extraordinaires réussites. Cette lettre qualifiée ici et là dans des médias de « lettre d’adieu » regorge d’enseignements, ceux d’un homme qui restera dans l’histoire. Elle m’apparaît bien loin d’une vulgaire lettre d’adieu, tant ces mots d’une précision d’horloger visent à continuer de motiver et mobiliser ses troupes tout en passant le flambeau.

    Les sept principes cachés de la lettre de Jeff

    Amis amazoniens,

    Principe 1

    « Traitez un individu comme il est, il restera ce qu’il est. Traitez-le comme il doit et peut devenir, il deviendra ce qu’il doit et peut être. » Goe t he

    Je suis ravi d’annoncer que ce troisième trimestre, je passerai au poste de président exécutif du conseil d’administration d’Amazon et qu’ Andy Jassy deviendra le PDG. Dans le rôle de président exécutif, j’ai l’intention de concentrer mes énergies et mon attention sur les nouveaux produits et les premières initiatives.

    Andy est bien connu au sein de l’entreprise et travaille chez Amazon depuis presque aussi longtemps que moi. Il sera un leader exceptionnel et il a toute ma confiance.

    Ce voyage a commencé il y a 27 ans. Amazon n’était qu’une idée et n’avait pas de nom. La question qui m’a le plus souvent été posée à l’époque était : « Qu’est-ce qu’Internet ? » Heureusement, je n’ai pas eu à expliquer cela depuis longtemps.

    Principe 2

    « Encouragez l’innovation. Le changement est notre force vitale, la stagnation notre glas. » David M. Ogilvy

    Aujourd’hui, nous employons 1,3 million de personnes talentueuses et dévouées, servons des centaines de millions de clients et d’entreprises et sommes largement reconnus comme l’une des entreprises les plus prospères au monde. Comment est-ce arrivé ? Invention.

    L’invention est à la base de notre succès.

    Principe 3

    « Toute vérité passe par trois étapes, d’abord elle est ridiculisée, ensuite elle est violemment combattue et enfin elle est acceptée comme une évidence. » Arthur Schopenhauer

    Nous avons fait des choses folles ensemble, puis les avons rendues normales. Nous avons été l es pionniers des avis clients , des recommandations personnalisées en un clic , de la livraison incroyablement rapide de Prime, des achats Just Walk Out , du Climate Pledge , du Kindle , d’Alexa , de Marketplace , du cloud computing d’infrastructure , de Career Choice et bien plus encore.

    Si vous faites bien les choses, quelques années après une invention surprenante, la nouveauté est devenue normale. Les gens bâillent. Et ce bâillement est le plus grand compliment qu’un inventeur puisse recevoir. Je ne connais pas d’autre entreprise avec une expérience d’invention aussi bonne que celle d’Amazon, et je pense que nous sommes actuellement les plus inventifs.

    Principe 4

    « Le leadership est la capacité à faire d’une vision une réalité. » Warren Bennis

    J’espère que vous êtes aussi fier de notre inventivité que moi-même. Je pense que vous devriez l’être. À mesure qu’Amazon grandissait, nous avons décidé d’utiliser notre échelle et notre portée pour amener le débat sur des problèmes sociaux importants.

    Deux exemples à fort impact : notre salaire minimum de 15 dollars et le Climate Pledge. Dans les deux cas, nous avons jalonné des positions de leadership et avons ensuite demandé à d’autres de nous accompagner. Dans les deux cas, cela fonctionne. D’autres grandes entreprises viennent vers nous. J’espère que vous en êtes également fiers.

    Principe 5

    « Le meilleur dirigeant est celui qui dispose d’assez de bon sens pour recruter les meilleurs pour accomplir ce qu’il souhaite voir accompli, et qui s’abstient de toute ingérence dans leur travail lorsqu’ils le font. » Theodore Roosevelt

    Je trouve mon travail significatif et amusant. Je travaille avec les coéquipiers les plus intelligents, les plus talentueux et les plus ingénieux. Lorsque les temps ont été bons, vous avez été humbles. Lorsque les temps ont été durs, vous avez été forts et solidaires, et nous nous sommes bien fait rire. C’est une joie de travailler dans cette équipe. Même si je fais toujours des claquettes dans mon bureau, je suis enthousiasmé par cette transition.

    Des millions de clients dépendent de nous pour nos services, et plus d’un million d’employés dépendent de nous pour leur subsistance. Être le PDG d’Amazon est une responsabilité profonde, et c’est une chose qui prend du temps.

    Principe 6

    « Le secret du succès est de faire de ta vocation tes vacances. » Mark Twain

    Lorsque vous avez une responsabilité comme celle-là, il est difficile d’attirer l’attention sur autre chose. En tant que président exécutif, je resterai engagé dans d’importantes initiatives Amazon, mais je disposerai également du temps et de l’énergie dont j’ai besoin pour me concentrer sur le Day 1 Fund , le Bezos Earth Fund , Blue Origin , le Washington Post et mes autres passions. Je n’ai jamais eu plus d’énergie et il ne s’agit pas de prendre ma retraite. Je suis très passionné par l’impact, selon moi, que ces organisations peuvent avoir.

    Principe 7

    « Il faut toujours viser la lune , car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. » Oscar Wilde

    Amazon ne pourrait pas être mieux positionné pour l’avenir. Nous sommes à plein régime, parce que le monde a besoin que nous le soyons. Nous avons dans les tuyaux des choses qui continueront de surprendre. Nous sommes au service des particuliers et des entreprises, et nous avons été les pionniers de deux secteurs complets et d’une toute nouvelle classe d’appareils. Nous sommes des leaders dans des domaines aussi variés que l’apprentissage automatique et la logistique, et si une idée d’Amazonie nécessite une nouvelle compétence institutionnelle, nous sommes suffisamment flexibles et patients pour l’apprendre.

    Continuez à inventer et ne désespérez pas quand l’idée semble folle au début. N’oubliez pas de vagabonder. Laissez la curiosité être votre boussole. C’est toujours le Day 1.

    Jeff.

    1. Voir Benoit Meyronin .
    2. Pierre-Yves Sanséau.
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      Jeff Bezos, l’entrepreneur qui réussit

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 6 February, 2021 - 04:30 · 10 minutes

    Jeff Bezos

    Par Nathalie MP Meyer.

    Aux yeux des anticapitalistes de tout poil, le patron et fondateur du géant du commerce en ligne Amazon Jeff Bezos est la preuve vivante et définitive que l’accumulation de la richesse ne peut se faire qu’au détriment de la justice sociale et de la nouvelle variante que la « convergence des luttes » a adjoint à cette dernière, à savoir la justice climatique.

    Pour eux, l’affaire est des plus simples.

    Jeff Bezos n’est épargné par aucun cliché

    D’un côté, vous avez l’homme le plus riche du monde . Son patrimoine personnel tourne autour des 180 milliards de dollars en fonction des mouvements de la bourse, son entreprise figure parmi les plus grosses capitalisations boursières de la planète et elle vient d’annoncer un chiffre d’affaires de 386 milliards de dollars, soit 38 % de plus qu’en 2019, et un bénéfice net de 21,3 milliards de dollars – un record en cette année 2020 marquée par les confinements anti-Covid où l’on a vu tant d’autres entreprises recourir aux plans sociaux (voir annexe en fin d’article).

    Et de l’autre, vous avez un patron tellement implacable qu’il parvient sans peine à dépasser dans l’horreur tous les clichés du genre. Pas la moindre petite trace de « responsabilité sociale des entreprises » chez lui, mais un culte du profit insolent qui se traduit concrètement par l’exploitation des salariés, la ruine des petits commerces et la désertification des centres-villes, la disparition des surfaces cultivées pour installer des entrepôts géants, la destruction de la planète via le manège incessant des véhicules polluants qui assurent les livraisons et, comble de l’outrecuidance, une fiscalité absolument dérisoire.

    Bref, pour le dire avec la finesse de notre ministre de la Culture Roselyne Bachelot à l’époque où le gouvernement français s’est retrouvé pris au piège de ses listes de biens essentiels et non essentiels, « Amazon se gave » et il serait fort peu social et solidaire de laisser la situation empirer.

    C’est ainsi qu’à l’approche des fêtes de fin d’année dernière, saison traditionnellement faste pour le commerce en ligne, on a vu apparaître moult pétitions hautement conscientisées demandant en substance de boycotter Amazon et/ou de le taxer plus .

    De quoi conforter le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans son grand projet d’aller chercher l’argent là où il est, c’est-à-dire « chez les géants du numérique » .

    Cette diatribe fort courante souffre néanmoins d’une bonne dose d’approximations , couplée à un fort relent de militantisme décroissant qui s’encombre fort peu des réalités. Fondamentalement, c’est un mode de vie qui est en cause, ce sont les idées même de consommation et de croissance qui sont violemment rejetées. Pour les détracteurs d’Amazon, il existe une façon citoyenne de consommer qui passe exclusivement par l’économie circulaire et les acteurs de l’économie sociale et solidaire.

    Tout le reste n’est qu’injure faite à l’humanité et à la planète, comme en témoignait la farouche manifestation de samedi dernier contre l’implantation d’un nouvel entrepôt Amazon dans le Gard (photo de gauche).

    Mais des employés plutôt contents

    Et pourtant, allez faire un petit tour du côté du double entrepôt de Lauwin-Planque près de Douai dans le département du Nord (photo de droite) et vous rencontrerez des employés plutôt contents de leur emploi chez Amazon et passablement chagrinés par les critiques adressées à leur employeur.

    Séverine, par exemple. Méfiante au départ, comme tout le monde tant la contre-propagande marche bien, elle est entrée dans la gueule du loup comme intérimaire et ne rêve plus que d’y être embauchée :

    « Ce n’est pas dégradant de bosser pour Amazon. Et puis, qu’est-ce qui est mieux ? Travailler à la chaîne chez Renault ? J’étais diplômée en coiffure, j’ai travaillé chez SFR en tant que chargée de clientèle où on m’en a fait voir de toutes les couleurs, dans la logistique chez Kiabi, j’ai fait des ménages… Et c’est ici que je me sens bien. »

    Exception qui confirme la sinistre règle ? Eh bien, même pas : dans le baromètre Forbes 2020 des meilleurs employeurs mondiaux, Amazon arrive… en seconde position ! Le premier groupe français de ce classement est Dassault Systèmes qui obtient la 33 ème place et on passe ensuite à Safran et Michelin qui occupent respectivement les rangs 52 et 59.

    L’exigence de Bezos : la satisfaction du client

    Il est certain que le contexte de la pandémie de Covid-19 a donné des ailes au commerce en ligne en 2020. Mais l’engouement des consommateurs pour Amazon avait commencé bien avant cela car le client, la satisfaction du client, le service au client sont justement au cœur de la stratégie et de la réussite de Jeff Bezos.

    Anecdote rapportée récemment par le journaliste Brian Dumaine dans son livre Bezonomics : chaque fois que Bezos voit passer un email d’un client mécontent, il le réexpédie accompagné d’un « ? » des plus explicites au responsable concerné. Ce dernier abandonne sur le champ tout ce qu’il était en train de faire pour se consacrer exclusivement à la résolution du problème du consommateur. C’est pratiquement devenu un réflexe pavlovien au sein d’Amazon.

    Le client, donc, mais également l’innovation, la curiosité et même un brin de folie. Et aussi cette idée forte que chaque jour de l’entreprise doit être vécu comme s’il était le premier jour d’une nouvelle entreprise légère, agile et inventive. Pas question chez Amazon de voir la réussite s’encroûter dans la bureaucratie et la routine.

    C’est le fameux « Day 1 », concept qui revient en permanence dans les discours de Jeff Bezos et sur lequel il a conclu l’email envoyé mardi 2 février dernier à ses 1,3 million de salariés dans le monde pour annoncer qu’il quitterait prochainement la Direction générale du groupe pour ne conserver que la présidence du Conseil d’administration.

    Objectif : accorder plus d’attention à ses autres « passions » – l’aéronautique et l’espace avec Blue Origin, la presse avec le Washington Post , l’aide aux sans-abris et aux enfants déscolarisés avec le Day 1 Fund et l’environnement et le climat avec le tout nouveau Bezos Earth Fund inauguré l’an dernier.

    Peut-être est-ce sa façon de répondre à ses nombreux détracteurs, alors qu’il avait refusé de signer The Giving Pledge initié par Bill Gates et Warren Buffet il y a une dizaine d’années afin d’engager les milliardaires à consacrer leur fortune à la philanthropie.

    L’enfance de Jeff Bezos

    Mais avant d’être milliardaire, il faut le devenir. Pour Jeff Bezos, tout a commencé 57 ans plus tôt à Albuquerque au Nouveau-Mexique. Le futur homme le plus riche du monde est né en 1964 sous le nom de Jeffrey Jorgensen dans un couple à peine sorti de l’adolescence dont le père s’évapore peu après dans la nature. Sa mère se remarie quelques années plus tard avec Miguel Bezos, réfugié cubain qui adopte l’enfant et lui donne son nom.

    Le jeune Jeff manifeste rapidement une grande précocité intellectuelle. Toujours premier en tout à l’école, il devient inventeur, bricoleur et ingénieur dès qu’il rentre chez lui. Il se raconte qu’à 3 ans, il a démonté et remonté au tournevis les barreaux de son lit. À 8 ans, c’est le tracteur de son grand-père qui subissait le même sort. Il adore calculer tout ce qui se présente à son esprit : la consommation d’essence au kilomètre quand il voyage en voiture et même le nombre d’années de vie que sa grand-mère n’aura pas si elle continue à fumer comme elle le fait.

    D’habitude, ses talents en arithmétique lui attirent les félicitations de ses proches. Mais ce dernier épisode qui a fait pleurer sa grand-mère lui vaut une remontrance si profondément fondatrice qu’il en a fait part en 2010 aux étudiants de l’Université de Princeton dans une allocution articulée autour des talents qu’on a et des choix que l’on fait : « Jeff, un jour tu comprendras qu’il est plus difficile d’être gentil qu’intelligent » , lui assène son grand-père.

    L’anecdote se voulait tremplin vers une morale humaniste, mais elle aura surtout eu l’effet collatéral de consolider sa réputation de dureté dans l’esprit de ses contradicteurs.

    Des idées encore et toujours

    En 1986, Jeff Bezos sort de Princeton avec un diplôme en sciences de l’informatique. Il travaille dans plusieurs sociétés financières de Wall Street jusqu’en 1994, année de ses 30 ans où il réalise que les utilisations d’internet sont en train de croître à un rythme prodigieux de 2300 % par an.

    Du jamais vu qui lui donne l’idée folle et palpitante de lancer une librairie en ligne capable de commercialiser des millions de titres, prouesse qu’aucune librairie du monde physique ne serait capable de réaliser. Le tournant, radical, est typiquement technologique.

    Il quitte son (excellent) job et démarre le projet Amazon à Seattle dans son garage, bien conscient qu’il prend un risque énorme, mais bien conscient aussi qu’il pourrait regretter un jour de n’avoir rien tenté. Dès le départ, il recherche des collaborateurs doués en informatique, motivés, durs à la tâche et extrêmement rapides – comme lui, en fait. En contrepartie, la rémunération comprendra une participation significative au capital de l’entreprise.

    Dans sa première annonce de recrutement datée du 22 août 1994, il précise que les candidats retenus devront être capables de faire leur travail en un tiers du temps jugé nécessaire par les gens les plus compétents du domaine !

    Au fil du temps et de la technologie, la librairie en ligne de Seattle s’étend au vaste monde et se met à distribuer toute la gamme que l’on trouve habituellement dans les hypermarchés, produits alimentaires et pharmaceutiques compris, entraînant dans son sillage une profonde transformation du secteur de la distribution. Amazon propose en outre une market place où des entreprises indépendantes peuvent écouler leurs produits, ainsi qu’un service Prime de livraison hyper-rapide, le tout pour des tarifs hyper-concurrentiels. Jeff Bezos :

    « Dans dix ans, verra-t-on un client débarquer ici pour me dire ‘Salut, Jeff, j’adore Amazon, j’aimerais juste que les prix soient un peu plus élevés’ ou ‘j’aimerais juste que la livraison soit un peu plus lente’ ? Impossible ! » (cité dans Bezonomics )

    L’aventure est loin d’être terminée. En nommant le dirigeant du cloud d’Amazon Andy Jassy pour le remplacer au poste de Directeur général, Jeff Bezos nous dit que le e-commerce, c’est presque de l’histoire ancienne. Ce qui était crazy en 1994 est devenu normal en 2021.

    L’avenir passe maintenant par Amazon Web Services, l’entité qui représente déjà plus de la moitié des résultats du groupe pour 12 % du chiffre d’affaires et qui loue des logiciels et des espaces de stockage à des entreprises aussi importantes que Netflix, Engie ou Axa.

    L’impulsion du « Day 1 », une impulsion typique de l’entrepreneur, est plus que jamais à l’ordre du jour.

    Annexe : Résultats d’Amazon de 2018 à 2020

    Chiffre d’affaires des 3 branches – Résultat opérationnel – Résultat net et Impôts (12,7 % du résultat opérationnel en 2020) – Source : Form 10-K .

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      Billionaire capitalists are designing humanity's future. Don't let them | Matt Shaw

      pubsub.dcentralisedmedia.com / TheGuardian-Australia · Friday, 5 February, 2021 - 11:21

    Tech barons like Jeff Bezos want to colonize space and our oceans. Their visions of the future aren’t public-spirited or democratic

    Last year a group of cryptocurrency investors purchased a decommissioned cruise liner, the Pacific Dawn, and renamed it the MS Satoshi, after the alleged creator of Bitcoin. The investors were members of the “seasteading” community, an experimental movement that wants to create autonomous, floating city-states in international waters. The Silicon Valley billionaire Peter Thiel, a self-described anarcho-capitalist, is a major supporter of the movement – which, like space colonization, seems to attract the enthusiasm of a certain kind of fantastically rich and rightwing tech baron.

    The MS Satoshi project was a failure. In a major blow to the seasteading movement, the ship was sold for parts in December, after the ship’s owners were unable to get insurance for their voyage into international waters. (They hold out hope, however, of creating a luxury development of science-fiction-esque pod apartments off the coast of New Jersey.)

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      Who Is The New Amazon CEO? Everything We Know About Andy Jassy

      pubsub.dcentralisedmedia.com / FossBytes · Wednesday, 3 February, 2021 - 12:09 · 3 minutes

    Andy Jassy, new Amazon CEO at 2012 reInvent day

    Andrew R. Jassey or Andy Jassy will replace Jeff Bezos as the new Amazon CEO. Andy is one of the long-term Amazon employees and currently the CEO of Amazon Web Services (AWS).

    “I’m excited to announce that this Q3 I’ll transition to Executive Chair of the Amazon Board and Andy Jassy will become CEO,” Jeff Bezos announced in a letter to employees. It means Jassy will replace Bezos later in 2021. So here is everything we know about Andy Jassy, the new Amazon CEO.

    Who Is Andy Jassy?

    Andy Jassy at Talk at GS A screenshot from Andy Jassy Talk at GS

    Andy is a Harvard Business School graduate who joined Amazon in 1997. His career growth became prominent when he founded Amazon Web Services (AWS) in 2003. He started the service with a team of 57 people and built a $6 billion business model in less than a decade.

    He was promoted from Senior VP to the CEO of AWS in April 2016. Following this, he made a total of $35.61 million in 2016, which was way higher than the $1.7 million made by Jeff Bezos, the current Amazon CEO. No wonder he is now Jeff Bezos’ successor.

    Andy Jassy’s Life Outside Amazon

    Aside from his life at Amazon, Andy Jassy is a commissioner for the National Security Commission on Artificial Intelligence (NSCAI). He also holds the chair at the board of directors at Rainier Prep, which is a middle school with a focus on college preparation for students.

    The new Amazon CEO is also a sports fan and one of the owners of an ice hockey team, Seattle Kraken. Andy has often taken it to social media in support of LGBTQ and BLM. He has also been vocal about police brutality in cases like that of Breonna Taylor.

    Company’s Future Under The New Amazon CEO

    Andy Jassy the new Amazon CEO A Screenshot from Jassy’s Recode interview

    Andy Jassy’s track record for explosive profits isn’t hidden from anyone. He made AWS the most profitable arm of Amazon’s business model in less than a decade. Here is an excerpt from Mr. Jassy’s December 2020 speech that’ll help you better understand his take on the business.

    You want to be reinventing when you are healthy, you want to be reinventing all the time. You have got to be manancial and relentless and tenacious about getting to the truth… You have to know what’s working and what’s not working.”

    Andy Jassy, AWS CEO

    We might see a series of changes in the way Amazon does business as Jassy transitions to Amazon CEO.

    FAQ’s About Andy Jassy

    1. What Is Andy Jassy Net Worth?

      As per estimates from November 2020, Andy Jassy's net worth is $394 million. He owns over 2,791 units of Amazon stock worth over $280 million.

    2. What do we know about Andy Jassy's personal life?

      Andy Jassy is married to Elana Rochelle Caplan, a fashion designer. He lives in Seattle with his wife and two children.

    3. What Is AWS?

      AWS or Amazon Web Services is a cloud-computing solution from Amazon. It currently offers 200 fully-featured services around the world.

    4. When Will Andy Jassy Replace Jeff Bezos As Amazon CEO?

      According to a letter from Bezos to Amazon employees, Andy Jassy will replace Jeff Bezos as Amazon CEO in the third quarter of 2021.

    5. What Will Be Jeff Bezos' New Position At Amazon?

      Jeff Bezos will step down from the position of Amazon CEO and assume the position of Executive Chairman of Amazon's board.

    Sources: 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6

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