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      Kohlantess, une compétition imaginée pour réunir la jeunesse et la police

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 07:00 · 1 minute

    DIVERTISSEMENT - Joute équestre, paintball, football , bataille dans l’eau... les épreuves se suivent et ne se ressemblent pas. Ce n’est pas Koh-Lanta mais Kohlantess, une compétition imaginée par Djibril Dramé, 29 ans, commercial en télécommunication et vidéaste amateur.

    C’est en 2019 qu’il a créé ce jeu réunissant les jeunes de son quartier qui s’affrontent lors d’épreuves par équipes inspirées par internet et la télévision . Le succès est immédiat. Rapidement, des jeunes venus de toute la région viennent jusqu’au quartier des Groux à Fresnes (Val-de-Marne) pour participer.

    Le dernier tournoi, qui s’est tenu début début juillet, a opposé deux équipes inattendues. Les jeunes des Groux ont affronté les policiers de la BTC Nord emmené par Rida. Très actif sur les réseaux sociaux, ce policier tente de renouer le dialogue avec la jeunesse. Plus d’une vingtaine de policiers était présent pour participer ou supporter les collègues. Les policiers de Fresnes ont également fait le déplacement pour montrer leur soutien à l’initiative.

    Recréer du lien social

    Djibril Dramé redoutait la rencontre entre les jeunes et la police mais le tournoi s’est déroulé dans une bonne humeur contagieuse et sans qu’aucun incident ne vienne gâcher la fête. L’objectif est atteint: m ontrer que ces deux groupes peuvent bien s’entendre pour ainsi faire baisser les tensions qui peuvent exister.

    Devant le succès de son concept, Djibril Dramé souhaite continuer de grandir en se professionnalisant davantage et en continuant le tour des quartiers de France qu’il a entrepris. Il s’est rendu à Perpignan, Marseille et Strasbourg où il a rencontré des personnalités de la ville.

    À voir également sur Le HuffPost: Dans “Fort Boyard”, les tigres en 3D ressembleront à ça

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      Monsieur le Président, ne laissez plus les jeunes être les oubliés de la République

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 3 May, 2022 - 09:12 · 4 minutes

    Photo d'illustration prise à Nantes le 12 novembre 2019, lors d'une manifestation étudiante après qu'un étudiant s'est immolé pour dénoncer sa précarité financière.  Photo d'illustration prise à Nantes le 12 novembre 2019, lors d'une manifestation étudiante après qu'un étudiant s'est immolé pour dénoncer sa précarité financière.

    Au lendemain de l’élection présidentielle et de la campagne désastreuse qui l’a précédée, la FAGE, première organisation étudiante de France, interpelle le Président de la République réélu afin de ne pas retomber dans un quinquennat qui persévère dans la remise en cause des droits étudiants .

    Dans une période qui nécessitait plus que jamais de voir les jeunes être mis au cœur des débats, les candidates et candidats ont sciemment décidé d’en écarter nos préoccupations, exacerbant alors le sentiment de défiance et le scepticisme des jeunes envers celles et ceux ayant la responsabilité de nous représenter. Il serait intéressant que la classe politique se questionne sur le danger de l’abstention massive de la jeunesse, à l’heure où 41% des 18-24 ans ont fait le choix de l’abstention pour ce second tour. Si nous sommes soulagés de ne pas voir la haine prétendre aux plus hautes fonctions de notre pays, il nous est impossible de nous défaire de la crainte de voir un second mandat à l’image de celui que nous venons de vivre.

    Les nombreuses mesures prises “pour les jeunes” telles que le Plan Bienvenue en France, la mise en place du SNU ou encore la baisse des APL furent rétrogrades à bien des égards, et ça n’est pas sans compter le manque d’écoute des partenaires sociaux. C’est avec amertume que l’on pose le regard sur ce qui a pu être fait ou bien souvent ce qui n’a pas abouti lors de ces cinq dernières années concernant la jeunesse.

    Il est vital d’agir non pas de manière palliative comme nous avons pu l’observer ces dernières années mais bien de façon durable afin d’anéantir la misère qui nous condamne aujourd’hui à un avenir sinistre.

    Il sera nécessaire, et ce rapidement, que nos préoccupations soient entendues et que nous cessions d’être les oubliés de la République. Paul Mayaux, président de la FAGE

    Le nouveau gouvernement doit être à la hauteur des enjeux sociaux, économiques et pédagogiques mais également environnementaux et sociétaux. Les jeunes ont enduré trop de difficultés pendant la crise et les politiques publiques trop d’écueils pour que nous ne puissions en tirer des enseignements.

    Parce qu’un pays qui ne prépare pas sa jeunesse à son avenir est un pays qui se meurt , il est impératif de faire de celle-ci une priorité pour la nouvelle mandature.

    Parce que les étudiants doivent pouvoir se nourrir, se loger, se soigner et étudier dignement , il est urgent de mettre en place cette réforme des bourses sur critères sociaux, maintes fois promise par Emmanuel Macron depuis 2017, afin d’en faire le dernier rempart face aux vulnérabilités sociales.

    Parce que le sous-investissement chronique de l’enseignement supérieur et de la recherche n’est que le symptôme d’un manque de considération de l’État envers sa jeunesse. Il est crucial de redonner les moyens suffisants à nos établissements d’enseignement supérieur afin de répondre à leur fonction première: permettre à chacun, sans barrière sociale, de suivre le parcours de son choix et de garantir la qualité de la formation.

    Parce que s’émanciper en bonne santé doit également être permis par notre système social. La crise sanitaire a exacerbé notre souffrance physique et psychologique, et il est aujourd’hui nécessaire que l’État garantisse à tous l’accès aux soins.

    Parce que notre réussite n’est pas qu’une question de moyens, mais aussi de volonté politique.

    L’abstention historique de la jeunesse durant cette élection doit être un déclencheur d’une prise de conscience collective du faible intérêt que l’on porte à la jeunesse de ce pays. Il sera nécessaire, et ce rapidement, dans la campagne pour les élections législatives qui va s’ouvrir maintenant, que nos préoccupations soient entendues et que nous cessions d’être les oubliés de la République.

    Nous envoyons aussi ce message d’espoir à cette génération qui se sent si peu considérée: exprimons notre voix, faisons porter nos sujets essentiels dans les isoloirs et votons pour les élections législatives les 12 et 19 juin 2022.

    Monsieur le Président, ayez conscience de ce que ce vote vous oblige, pour les années à venir, et dès aujourd’hui: ne faites plus l’économie d’investir dans notre jeunesse.

    À voir également sur Le HuffPost: Espagne-France en Ligue des nations: Les Bleus partagent leurs images de joie

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      Covid-19 : le quoi qu’il en coûte est tout sauf un choix humaniste

      Elie Blanc · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 4 March, 2021 - 03:50 · 5 minutes

    Par Elie Blanc.

    Que tout cela nous semble loin. Il y a bientôt un an, le 17 mars 2020 , le président annonçait que le pays se confinerait pour faire face à l’épidémie. Personne n’ose alors remettre en question publiquement cette décision. La mesure paraissait radicale, mais le principe de précaution rassurait une population inquiète par une situation inédite et convaincue que si l’État prenait des décisions si fermes, c’était forcément pour son bien.

    Bien naïvement, la plupart d’entre nous imaginions probablement que c’était juste l’affaire de quelques semaines et que le gouvernement nous rendrait nos libertés aussi rapidement qu’il les avait confisquées.

    Et puis après tout, après 70 ans de néo-libéralisme , il était plutôt bienvenu que l’État reprenne enfin les choses en main.

    « Ils oublient que l’histoire est tragique » aurait soupiré Raymond Aron.

    Une jeunesse sacrifiée qui devrait se mettre en colère…

    Nous voilà pourtant un an plus tard.

    Le temps où nous étions libres nous semble lointain dans un monde gouverné par des contraintes sanitaires arbitraires et changeantes , avec à sa tête un ministre débordé par la rédaction d’un livre qui ne rendra probablement que plus flagrante l’étendue de son ignorance, et un chef de guerre occupé à faire le pitre sur Youtube pour redorer son image auprès des jeunes.

    Peut-être seriez-vous alors tentés de suggérer que ne pas les enfermer dans leur 15m² et leur imposer des mesures toujours plus absurdes, tout ça pour les protéger d’un risque statistiquement inexistant pour eux, aurait été une stratégie plus efficace.

    Mais gardez donc cette remarque absurde pour vous, il FALLAIT protéger les plus âgés, et ce quoi qu’il en coûte . Et si vous doutez toujours, c’est que vous êtes un complotiste, probablement supporter de Trump et certainement très méchant.

    Malgré tout, et alors qu’elle semblait pourtant complètement résignée et engagée dans la lutte contre la Covid, la jeunesse a récemment fait preuve d’ un timide mécontentement , dont certains médias se sont fait l’écho. Certains ont même eu l’audace de parler de génération sacrifiée.

    Rendez-vous compte, des jeunes qui osent se plaindre de ne plus pouvoir étudier et travailler, quel toupet ! Nos chers boomers s’étranglaient devant l’inconscience de ces petits cons qui s’étaient déjà suffisamment fait remarquer en participant à de honteuses rave-party .

    On concèdera que pour une génération soixante-huitarde davantage habituée à faire la révolution et à vivre sur le dos des générations suivantes par la magie de la dette, il doit être difficile de concevoir que la jeunesse puisse vouloir travailler au lieu de bloquer les facs ou imposer par le sang un énième échec communiste afin de trouver une alternative au capitalisme. Alors on fait preuve de patience et de compréhension.

    Mais lorsque le nombre de suicides chez les 18-25 dépassera le nombre d’octogénaires morts du Coronavirus, peut-être que le gouvernement changera de cap, ou peut-être que notre génération se réveillera. Ou peut-être que nous nous laisserons juste gentiment mourir de faim.

    Le risque qu’un sentiment de rancœur grandisse parmi la jeunesse et les jeunes adultes n’est ainsi pas négligeable. Ils sont pour l’instant trop occupés à défendre l’écriture inclusive ou le sort des punaises de lit, mais cela pourrait changer.

    … pour défendre sa liberté

    Dans ce contexte suffisamment toxique, tâchons de mettre de côté notre cynisme et trouvons comment donner un sens positif à notre colère.

    Malgré ce sentiment d’injustice, la jeunesse ne doit pas se tromper de combat et se laisser emporter par une possible rancœur envers ses parents et grands-parents. La réalité de ce virus n’est en fait pas une question d’âge, puisque nous sommes tous confrontés au même dilemme : avoir des relations sociales et prendre le risque d’être contaminé, ou minimiser ce risque en limitant nos interactions sociales. Le risque en cas de contamination augmente avec l’âge, mais le problème reste le même.

    Face à ce dilemme, il n’existe que deux voies possibles : imposer une décision collective ou laisser les individus agir librement . La France s’est évidemment précipitée sur la première option, dans un réflexe quasi-instinctif, et s’y est écrasée lamentablement, à la manière d’un insecte attiré par une lampe lors d’une nuit d’été.

    Quel que soit votre âge vous êtes pourtant capable de choisir le meilleur pour vous, et éventuellement de faire évoluer votre choix en fonction de l’évolution de l’épidémie et du risque estimé. Mais soyez rassuré, jeune ou vieux, vous ne serez jamais assez grand aux yeux de l’État pour décider par vous-même. Il prendra forcément les meilleures décisions pour vous.

    Certains pourraient objecter qu’il serait utopique de laisser s’exprimer la liberté individuelle , car si nous étions tous libres de sortir, le nombre de contaminés augmenterait drastiquement, provoquant une saturation des hôpitaux et faisant finalement exploser le nombre de décès.

    Mais cette objection n’est pas pertinente. Dans la mesure où les individus sont dotés de raison, ils ajusteraient par conséquent leur comportement à mesure de l’évolution du risque. S’il augmente sensiblement, il y a fort à parier qu’un plus grand nombre de personnes choisiraient de limiter les possibilités de contaminations.

    Mais paradoxalement, même si le nombre de morts restait durablement élevé, il s’agirait tout de même de la situation la plus souhaitable collectivement : cela signifierait simplement qu’un grand nombre d’individus accordent davantage d’importance à leur liberté qu’à leur vie.

    Plus encore, en imposant des mesures drastiques comme le confinement, on se prive de ressources qui auraient pu être investies dans la recherche contre le cancer ou le sida, on fait exploser le nombre de suicides etc.

    On crée donc des victimes collatérales de manière indirecte et à plus long terme, ce qui rend le bilan humain quasiment impossible à établir. Le « quoi qu’il en coûte » est donc tout sauf un choix humaniste : l’État s’est simplement octroyé le droit de décider qui vivra et qui mourra.

    Arrêtons donc d’opposer les générations pour revenir à l’essentiel : redonner à chacun la possibilité de choisir ce qu’il juge le meilleur pour lui.

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      Abus sexuels sur les enfants : un tournant bienvenu

      Patrick Aulnas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 26 January, 2021 - 04:00 · 6 minutes

    abus sexuels

    Par Patrick Aulnas.

    Des livres récents ont mis en lumière la fréquence des abus sexuels sur les enfants ou adolescents. Leur nombre est très incertain puisqu’ils sont en général non judiciarisés mais il ne fait aucun doute que ces abus sont à plus de 90 % le fait des hommes.

    Deux livres récents défrayent l’actualité parce qu’ils concernent des personnalités connues. Le livre de Vanessa Springora, Le consentement , met en lumière l’insuffisance du régime juridique actuel du consentement lorsqu’une jeune adolescente de 14 ans se trouve confrontée à un homme beaucoup plus âgé. Quant au livre de Camille Kouchner, La Familia grande , il aborde le problème de l’ inceste sur un adolescent de treize ans.

    Ce bref article cherche à placer la problématique dans un cadre historique. D’où vient-on ? Vers quoi doit-on se diriger ?

    Depuis que le monde est monde

    Il est bien difficile, voire impossible, de savoir si les abus sexuels sur les enfants étaient fréquents durant les siècles passés chez le bourgeois ou le paysan. Mais en ce qui concerne les souverains, certaines pratiques sont connues. Les puissants ont toujours profité de leur puissance pour s’affranchir de la loi commune. Et lorsque leurs tendances les portaient vers la jeunesse, ils n’hésitaient pas.

    L’empereur romain Auguste (63 av. J.-C. -14 ap. J.-C.) faisait défiler devant lui de très jeunes filles et faisait son choix. Il n’était évidemment pas question de discuter. Louis XV (1710-1774) avait un véritable harem dans un quartier de Versailles dénommé Parc-aux-Cerfs. Les élues étaient en général très jeunes. Un tableau célèbre de l’une d’elle, L’Odalisque blonde , a même été peint par François Boucher.

    Louis XV ne s’intéressait pas aux enfants mais pouvait être séduit par une très jeune fille. Le contexte de l’époque était évidemment à des années-lumière du nôtre. Le droit canonique fixait l’âge du mariage à 12 ans pour les filles. Les femmes avaient, à peu de chose près, un statut juridique de mineures à vie.

    Les riches bourgeois des siècles passés n’hésitaient pas à choisir une « soubrette » attirante dans leur domesticité et son jeune âge n’était pas un obstacle. Elle devait se soumettre ou se démettre. Mais quitter un emploi sans recommandation présentait un risque pour en trouver un autre.

    Quant à l’inceste, il a toujours existé mais la morale commune voulait qu’on le taise. D’abord, il fallait laver son linge sale en famille. Et la sexualité faisait éminemment partie du linge sale puisque le christianisme la considérait comme le mal initial ayant entrainé la chute de l’Homme. Au sein même de la famille, personne n’aurait osé aborder verbalement le sujet.

    L’inceste étant un interdit fondamental lié à la pérennité de l’espèce humaine ; braver cet interdit constituait une monstruosité provoquant la sidération et le silence.

    Révolution sexuelle et limites du possible

    Dans la seconde moitié du XXe siècle, des changements fondamentaux se sont produits en Occident. La vieille éthique chrétienne s’effondre. Elle considérait la sexualité humaine comme un danger qu’il fallait canaliser par le mariage à vie d’un homme et d’une femme.

    La « libération  sexuelle » écarte cette morale et prône la jouissance sans entrave, devenue possible avec les progrès de la contraception. Procréation et sexualité sont désormais dissociées.

    À partir de la fin des années 1960, certaines personnes ont cherché les limites de cette liberté nouvelle. Tout était-il possible ? Restait-il des interdits ? Y avait-il une frontière à ne pas franchir ? Le climat général dans l’ intelligentsia poussait à l’expérimentation. Livres, articles, pétitions encourageaient parfois les relations sexuelles entre adultes et enfants.

    Elles étaient analysées comme un domaine à explorer, un interdit à transgresser. Elles sont évidemment restées le fait de petites minorités pour une raison toute simple : la plupart des adultes n’éprouve aucune attirance sexuelle envers un enfant.

    Il n’empêche qu’à cette époque (années 1970-80) certains voyages organisés vers la Thaïlande avaient de facto pour but le tourisme sexuel. La prostitution des enfants était courante dans les grandes villes de ce pays et de nombreux pédophiles effectuaient le voyage. Tout cela se savait mais était largement admis et même sujet de plaisanteries.

    La psychologie restait à cette époque ambiguë sur la sexualité adulte-enfant. Il n’y avait pas unanimité comme aujourd’hui pour réprouver ce type de relations. Depuis cette époque, les dégâts irréparables causés à l’enfant ou au jeune adolescent abusé par un adulte ont été analysés. Mais disons-le sans ambages, ce n’était pas du tout le cas il y a cinquante ans. Les limites du possible n’avaient pas été vraiment fixées.

    Et maintenant ?

    Il est heureux que ces limites fassent aujourd’hui l’objet de réflexions juridiques. Mais si cette étape peut advenir, c’est d’abord parce que les questions portant sur l’inceste et la sexualité enfant-adulte ont pu être posées de façon rationnelle.

    La libération sexuelle et ses débordements ont-ils constitué une étape préalable à une réflexion sereine ? Ce n’est pas impossible.

    Nous savons désormais que ces relations sont abusives et résultent de l’emprise psychologique d’un adulte sur un enfant ou un adolescent. Nous savons également qu’elles provoquent des traumatismes psychologiques irréversibles.

    Le premier problème a trait à la notion de consentement. Ce concept est très ancien en droit et parfaitement étayé dans le domaine contractuel. Il existe des vices du consentement : l’erreur, le dol, la violence. Mais cela est très insuffisant lorsqu’un adulte utilise son expérience pour faire naître une emprise psychologique.

    Pour un jeune enfant (pré-pubère), il va de soi qu’il y a toujours absence de consentement puisque la compréhension de ce qui lui est proposé ne peut exister. Pour un adolescent, le problème est extrêmement délicat et renvoie à la fixation d’un âge du consentement. 13 ans, 15 ans ? Les débats sont en cours. Il ne faudrait pas évidemment qu’un jeune homme de 18 ans soit pénalement sanctionné parce qu’il a eu des relations avec sa petite amie de 15 ans. Une réflexion approfondie entre spécialistes du sujet (juristes, psychologues, médecins etc.) est donc nécessaire.

    Le second problème concerne l’inceste qui n’est pas aujourd’hui une infraction spécifique dans le Code pénal français mais seulement une circonstance aggravante en cas d’abus sexuel. Il est probable que l’on s’orientera vers la création d’un crime d’inceste. Il reste à le définir juridiquement et à prévoir les sanctions encourues.

    Nous sommes donc sur la bonne voie. Il ne s’agit plus de se limiter à des préceptes éthico-religieux comme par le passé, ni de faire n’importe quoi sous couvert de liberté comme à la fin du XXe siècle.

    Nous devons désormais protéger l’intégrité des enfants et adolescents contre les abus de certains adultes. Car la jeunesse est fragile et manipulable. Rien n’est plus méprisable que d’abuser de la confiance dont elle nous honore.

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      Hygiénisme et criminalisation des comportements déviants

      Marc André · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 15 October, 2020 - 03:20 · 3 minutes

    criminalisation

    Par Marc André.

    Notre beau pays, si bien dirigé par une administration que le monde entier nous envie, mais qu’il ne copie pas, ne cesse de s’améliorer. Il est faible de dire que l’épidémie actuelle fait à ce titre ressortir le meilleur de nous-mêmes.

    Maintenant que l’on teste à tour de bras, nous trouvons un nombre toujours plus significatif de cas positifs dans une population en cours d’acquisition de son immunité collective ; et nos dirigeants, hantés par le souvenir de la canicule de 2003 n’ont de cesse de s’agiter dans tous les sens pour tenter d’enrayer l’inévitable. Le virus se répand, comme bien avant lui celui de la grippe espagnole et celle de Hong-Kong plus récemment.

    Face à l’inéluctable, le gouvernement s’agite pour donner l’illusion qu’il sert à quelque chose, répète tout et son contraire et pense avoir trouvé la martingale en désignant un coupable : la covid c’est la faute des jeunes !

    La covid, la faute des jeunes !

    Ces inconscients s’exposent sans précautions et disséminent le fléau sans aucune considération pour les messages toujours limpides de l’exécutif. Cela est insupportable à tout esprit technocratique détenteur de LA vérité. Que cette dernière soit fluctuante et souvent contradictoire importe peu.

    Le péril c’est la jeunesse et il faut se donner les moyens de la faire rentrer dans le rang. La dernière trouvaille gouvernementale consistant à employer des Brigades Anti Criminalité pour traquer les fêtards pourrait faire sourire, si elle n’était aussi consternante.

    La criminalisation des comportements déviants

    D’abord parce que les mots ont un sens et que s’appuyer sur ces brigades pour imposer la vision administrative du jour — qui ne sera pas celle du lendemain — revient à criminaliser, au sens littéral du mot, des comportements qui relèvent de la liberté individuelle .

    Ensuite, si les jeunes se réunissent sans prendre nécessairement toutes les précautions, c’est parce que les bars où des mesures barrières pouvaient être appliquées ont été fermés. Oui, mais non ! Fermons ces lieux de dépravation et tout le monde s’en portera mieux… hé ben non ! Le virus n’attaque visiblement que la nuit, jamais le jour dans des amphis ou des salles de classe bondées !

    La prochaine étape consistera certainement en toute logique à arrêter les contrevenants et les trainer devant les tribunaux pour mise en danger de la vie d’autrui.

    Tout cela en toute décontraction, la même semaine où deux policiers ont été désarmés par des voyous qui les ont criblés de balles, une quarantaine de jeunes entrepreneurs en distribution de produits psychotropes a pris d’assaut le commissariat de Champigny-sur-Marne et qu’un fonctionnaire de police est entre la vie et la mort après avoir été délibérément renversé par un chauffard lors d’un contrôle routier.

    Dans un pays où le calme règne de si parfaite façon, il est donc tout à fait normal de lancer les BAC aux trousses des étudiants.

    Protéger les plus faibles d’entre nous est une bonne chose. Le faire en culpabilisant la population accusée de propager une infection dont notre État nounou a été bien incapable de prendre la mesure en est une autre. La jeunesse est insouciante, c’est un fait entendu, mais c’est aussi son charme.

    Comment faire porter aux Français et surtout aux plus jeunes la responsabilité de cette crise quand les messages et les actions de nos gouvernants ont été aussi brouillons que consternants depuis le début de cette pandémie ?

    Si d’aventure nous en arrivons au couvre-feu, ne doutons pas que nos zélites auront recours à l’armée. Pendant ce temps-là, les occupants des territoires perdus de la République pourront toujours se livrer à leur passe-temps favori et casser du flic… à condition qu’ils respectent des gestes barrières que personne ne viendra, de toute façon, jamais leur imposer.

    Pauvre France !