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      Au Festival International de Journalisme de Couthures, trois jours pour revenir sur une folle année d’actualité

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 09:06 · 4 minutes

    A Couthures-sur-Garonne, lors de l’édition 2017 du Festival international de journalisme. A Couthures-sur-Garonne, lors de l’édition 2017 du Festival international de journalisme.

    JOURNALISME - La télé, la radio, la presse écrite, les médias numériques, les réseaux sociaux, les influenceurs, les médias internationaux, les titres d’information régionale et locale, les grands groupes de presse, le service public et les médias indépendants : ce sont toutes les facettes du journalisme qui vont converger, du vendredi 15 au dimanche 17 juillet, vers Couthures-sur-Garonne pour y rencontrer celles et ceux que passionne l’actualité, qu’elle se raconte sur un écran, dans une radio, dans des écouteurs ou sur du papier imprimé. Ce village du Lot-et-Garonne accueille chaque année depuis 2016 le Festival international de journalisme .

    Un petit rappel s’impose : cet événement, dont ce sera la sixième édition, n’est pas une rencontre entre professionnels des médias mais un forum à ciel ouvert où journalistes et acteurs de l’actualité débattent trois jours durant avec celles et ceux qui les lisent, les écoutent ou les regardent tout au long de l’année. Ces festivaliers désireux de partager leurs interrogations, leurs satisfactions mais aussi leurs frustrations, c’est pour eux que cet événement existe !

    Appuyer sur la touche « pause »

    Après une année où l’actualité a adopté un rythme effréné - nous laissant à peine nous remettre d’un pic pandémique pour nous projeter dans l’invasion de l’Ukraine puis enchaîner sur une double séquence électorale -, ces retrouvailles sous le soleil de juillet ne seront pas inutiles. Plus que jamais, il s’avère nécessaire d’appuyer sur la touche « pause » pour s’interroger ensemble sur ces événements, sur la façon dont les journalistes les ont traités et sur les évolutions du paysage médiatique.

    Comme chaque année, sept thématiques d’actualité formeront l’ossature des trois journées. Elles ont été conçues et seront animées par les journalistes des titres du Groupe Le Monde ( Courrier international, le HuffPost, Le Monde, Télérama et La Vie ) et de L’Obs , accompagnés d’étudiants de l’Institut de journalisme Bordeaux-Aquitaine. Cela faisait déjà un moment que nous voulions traiter certains thèmes qui nous semblaient incontournables (comme celui sur « Les médias au défi de l’hyper-concentration »), d’autres se sont invités en cours de route (« L’information est-elle une arme de guerre ? », par exemple).

    Dans l’après-midi, des rencontres entre journalistes et festivaliers et des tables rondes thématiques permettront d’échanger autour de ce métier, à la fois idéalisé et décrié, souvent mal connu et objet de fantasmes parfois délirants. Ateliers, expositions et projections seront parallèlement proposés aux festivaliers sur les différents sites du village. L’école de Couthures accueillera ainsi les enfants festivaliers qui, encadrés par des journalistes, se transformeront en reporters en herbe, confectionnant le petit quotidien du festival et racontant ce dernier sur Snapchat, une de leurs applications favorites.

    Tous présents pour parler du métier

    Pas de zone VIP à Couthures : festivaliers et invités s’y mélangent et finissent par échanger autour d’un verre ou d’une assiette, devant la librairie éphémère du festival… ou en maillot de bain, puisque le fleuve, qui vient régulièrement inonder les rues du village, est aussi là pour les rafraîchir. Ici, grands noms du journalisme et anonymes de la profession sont traités de la même façon, tous présents pour parler du métier avec celles et ceux – lecteurs, auditeurs, téléspectateurs – qui sont la raison d’être des médias.

    Puisqu’il faut bien citer des noms, en voici quelques-uns, en toute subjectivité, de personnalités qui seront présentes en juillet : Victor Castanet, auteur du livre Les Fossoyeurs (Fayard), également collaborateur du Monde , et Salomé Saqué, du site Blast , pour la nouvelle génération ; Marie Portolano (M6) et Marie Labory (Arte) pour la télé. Laure Adler (France Inter) et Frank Moulin, directeur de la rédaction de RTL, côté radio. Alain Weill, le propriétaire de L’Express , et Jérôme Béglé, le directeur de la rédaction du Journal du dimanche , pour la presse écrite.

    Ou encore Edwy Plenel, fondateur du site Mediapart et ancien directeur de la rédaction du Monde , le dessinateur de presse Patrick Chappatte ou Alice Doyard, réalisatrice de documentaires oscarisée en 2021. Parmi les acteurs de l’actualité, le festival accueillera Gaël Faye, qui viendra présenter son documentaire sur le Rwanda, Cyril Dion, Cécile Duflot ou Emmanuelle Wargon, jusqu’à une date récente ministre déléguée chargée du logement. Quant à la marraine du festival, ce sera Charline Vanhoenacker, qui, après des débuts de journaliste, s’est faite humoriste, l’actualité restant sa matière première.


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    A voir également sur Le HuffPost : Toutes les fois où Anne-Sophie Lapix a fait son travail face aux politiques

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      Obsèques de Shireen Abu Akleh en Israël: la police ouvre une enquête après son opération critiquée

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 14 May, 2022 - 13:39 · 5 minutes

    En Israël, la police ouvre une enquête après son opération aux obsèques de Shireen Abu Akleh (AP Photo/Maya Levin) En Israël, la police ouvre une enquête après son opération aux obsèques de Shireen Abu Akleh (AP Photo/Maya Levin)

    ISRAËL - La police israélienne a annoncé ce samedi 14 mai l’ouverture d’une enquête après le tollé international provoqué par l’intervention de ses membres lors des funérailles de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, dont le cercueil a failli tomber après les coups de matraque contre les porteurs.

    Des milliers de Palestiniens ont participé aux obsèques de la journaliste américano-palestinienne de la TV Al Jazeera , tuée mercredi d’une balle dans la tête alors qu’elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Elle portait un gilet pare-balles siglé “presse” et un casque de reportage.

    À la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville également occupé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.

    Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés par des policiers armés de matraques avant d’être rattrapé in extremis, selon des images retransmises par les télévisions locales.

    Des violences “inacceptables”

    “Le commissaire de la police israélienne, en coordination avec le ministre de la Sécurité publique, a ordonné une enquête sur l’incident. Les conclusions seront présentées au commissaire dans les prochains jours”, a indiqué la police dans un communiqué. Elle a répété que les policiers “avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force”.

    Les images de la charge de la police circulant en boucle sur les réseaux sociaux ont provoqué un tollé international.   “Nous avons été profondément troublés par les images de l’intrusion de la police israélienne au sein du cortège funéraire”, a dit le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.

    L’Union européenne a condamné “l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne”.

    La représentation française à Jérusalem a jugé “profondément choquantes” les “violences policières”, et l’Espagne a dénoncé comme “inacceptables” le “recours à la force disproportionné”. Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit “profondément troublé”.

    33 blessés et six arrestations

    “Les forces d’occupation ne se sont pas contentées de tuer Shireen (...) mais elles ont terrorisé ceux qui l’ont accompagnée vers sa dernière demeure”, a dénoncé le Qatar.

    Pour la Fondation Desmond Tutu, les scènes de l’intervention policière “font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l’apartheid” en Afrique du Sud.

    “Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu”, a déclaré dans un mégaphone un policier israélien en direction de la foule dans l’enceinte de l’hôpital vendredi, selon une vidéo de la police. Celle-ci a accusé la foule de Palestiniens d’avoir “jeté des bouteilles en verre et d’autres objets” sur les policiers.

    Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de 33 blessés et la police israélienne de six arrestations. La foule de Palestiniens a pu ensuite accompagner le cercueil vers une église de la Vieille Ville où une messe a été célébrée, puis au cimetière.

    “Le meurtre” de la journaliste de 51 ans a été condamnée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a réclamé “une enquête transparente et impartiale”.

    Qui a tué Shireen Abu Akleh?

    L’Autorité palestinienne, la télévision du Qatar Al Jazeera et le gouvernement du Qatar ont accusé l’armée israélienne d’avoir tué la journaliste. Israël, après avoir affirmé qu’elle avait “probablement” succombé à un tir palestinien, a ensuite dit ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats.

    Selon “les premiers résultats” de l’enquête du procureur palestinien à Ramallah “la seule origine du tir contre Shireen est les forces d’occupation”. Avant lui, l’armée israélienne a indiqué qu’il n’était pas possible de déterminer dans l’immédiat l’origine du tir qui pouvait aussi bien être d’origine palestinienne qu’israélienne.

    Israël a réclamé que lui soit remise la balle en vue d’un examen balistique, et proposé que des experts palestiniens et américains soient présents lors de cet examen. Mais le président palestinien Mahmoud Abbas a refusé une enquête conjointe avec Israël. “Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance.”

    Samedi, Hussein al-Cheikh, un ténor de l’Autorité palestinienne, a déclaré sur Twitter “accueillir la participation de tous les organismes internationaux à l’enquête sur l’assassinat de Shireen Abu Akleh”.

    Ces derniers mois, l’armée israélienne a lancé plusieurs opérations à la recherche de suspects palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine, un bastion des factions armées palestiniennes d’où étaient originaires des auteurs d’attaques meurtrières en Israël.

    À voir également sur Le HuffPost: En Israël, découverte d’une usine à vin vielle de 1500 ans

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      Sur la liberté de la presse, la France gagne 8 places dans le classement mondial

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 3 May, 2022 - 08:27 · 4 minutes

    La France gagne 8 places dans le classement mondial de la liberté de la presse La France gagne 8 places dans le classement mondial de la liberté de la presse

    PRESSE - La situation des journalistes en France s’améliore un peu, selon le classement mondial annuel de la liberté de la presse de Reporters sans frontières publié ce mardi 3 mai. Classée 26e, la France gagne 8 places par rapport à 2021 et 2020, mais reste très loin du score global du duo de tête composé de la Norvège et du Danemark .

    Depuis deux décennies, l’organisation de défense des droits des médias classe les pays et territoires du monde entier en fonction de la liberté de la presse sur leur sol. Et pour sa dernière édition, l’ONG note “les effets désastreux du chaos informationnel (un espace numérique globalisé et dérégulé, qui favorise les fausses informations et la propagande)”.

    Elle pointe notamment du doigt “le développement de médias d’opinion sur le modèle de [la chaîne d’information américaine] Fox News et la banalisation des circuits de désinformation, amplifiée par le fonctionnement des réseaux sociaux” dans l’“accroissement des clivages”. Une donnée qui expliquerait “le regain des tensions sociales et politiques ” en France.

    La guerre en Ukraine “préparée par une guerre de la propagande” russe

    Reporters sans frontières décrit également dans son communiqué de presse “l’asymétrie entre [...] les sociétés ouvertes et [...] les régimes despotiques qui contrôlent leurs médias et leurs plateformes tout en menant des guerres de propagande”, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine.

    La liberté de la presse dans le monde (classement 2022 établi par RSF) La liberté de la presse dans le monde (classement 2022 établi par RSF)

    “L ’invasion de l’Ukraine (106e au classement) par la Russie (155e) à la fin du mois de février 2022 est emblématique du phénomène, puisqu’elle a été préparée par une guerre de la propagande”, souligne l’ONG, qui a cette année modifié sa méthodologie.

    La Russie intègre d’ailleurs cette année la liste rouge du classement, aux côtés de onze autres pays. La Birmanie (176e), le Turkménistan (177e), l’Iran (178e), l’Érythrée (179e) et la Corée du Nord (180e) ferment les marches du classement pour leur répression de la presse.

    En outre, Hong Kong fait “la plus grosse chute de l’année”, indique à l’AFP Cédric Alviani, responsable du bureau Asie de l’Est de RSF, basé à Taïwan. Selon lui, cette dégringolade “est pleinement méritée en raison des attaques constantes contre la liberté de la presse et de la lente disparition de l’État de droit à Hong Kong”.

    Rien qu’au cours de l’année dernière, elle a chuté de 68 places pour atteindre le 148e rang, ce qui place le centre d’affaires international entre les Philippines et la Turquie. Hong Kong, plaque tournante régionale pour les médias internationaux et locaux, n’a cessé de descendre dans le classement sous la domination chinoise.

    La Chine toujours dans les pires pays

    Lorsque l’ONG a publié son premier rapport en 2002, Hong Kong possédait des médias parmi les plus libres d’Asie et se classait au 18e rang mondial. Le territoire était considéré comme une oasis de liberté d’expression grâce à la formule “un pays, deux systèmes”, selon laquelle Pékin a promis que la ville pourrait conserver ses libertés fondamentales et son autonomie pendant 50 ans après la rétrocession de 1997 par la Grande-Bretagne.

    Aussi, RSF a toujours classé la Chine comme l’un des pays les plus hostiles au monde pour les journalistes, et la situe actuellement au 175e rang sur 180. D’après l’ONG, la Chine “a utilisé son arsenal législatif pour confiner sa population et la couper du reste du monde”.

    La Norvège, le Danemark et la Suède restent “le modèle démocratique où s’épanouit la liberté d’expression” et autre bonne nouvelle, “grâce à un changement de gouvernement en Moldavie (40e) et en Bulgarie (91e)”, le sort des journalistes s’est nettement amélioré dans les deux pays, “même si les médias y sont encore essentiellement détenus ou contrôlés par des oligarques”.

    À voir également sur Le HuffPost:M6, TF1, France 2... Comment les chaînes télé ont annoncé la réélection d’Emmanuel Macron

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      « [...] la France, la Pologne, la Turquie et l’Ukraine comptent pour leur part le plus grand nombre de cas d’intimidation et de harcèlement de journalistes. »

      Mathias Poujol-Rost ✅ · Wednesday, 28 April, 2021 - 20:54 edit

    https://upload.movim.eu/files/932f3ec89d91ccc293caf66588c2f8baec5cb7d5/RTBoTYbtngzu/Capture_d_%C3%A9cran_2021-04-28_22-53-35.png

    Source : Rapport annuel des organisations partenaires de la Plateforme du Conseil de l’Europe pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes (« Liberté des médias en Europe : des actions concrètes s’imposent ! »), Conseil de l'Europe, mai 2021, page 22 (n°21).

    https://www.coe.int/en/web/media-freedom/annual-report-2021

    #menace #harcèlement #intimidation #journalisme 

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      Il faut sauver la démocratie américaine

      Charles Castet · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 4 March, 2021 - 03:30 · 11 minutes

    démocratie

    Par Charles Castet.

    Maintenant que le cycle électoral américain est terminé et que les esprits commencent à se refroidir, deux articles, l’un de Time Magazine , l’autre du New York Times font un récit captivant de certains aspects de cette campagne.

    « There was a conspiracy unfolding behind the scenes, one that both curtailed the protests and coordinated the resistance from CEOs » .

    Planifier le sauvetage

    Généralement dans la presse, combien de conspirations d’extrême droite sont dévoilées, et combien de conspirations d’extrême gauche ?

    Il y a deux explications possibles pour ce phénomène.

    La première est que la gauche est du bon côté de l’histoire, elle n’a donc pas besoin de conspirer.

    L’autre hypothèse est que la gauche, étant au pouvoir, a le droit de conspirer et la droite, étant hors du pouvoir, a le devoir de ne pas conspirer.

    Donc ce n’est en aucun cas une nouvelle quand la gauche conspire, et si l’on part du principe que le rapport de force est le droit, beaucoup d’éléments retranscrits dans l’article deviennent intelligibles.

    Time Magazine et le New York Times donnent d’excellents exemples de ces deux règles à l’œuvre et en même temps.

    « Both surprises were the result of an informal alliance between left-wing activists and business titans. The pact was formalized in a terse, little-noticed joint statement of the U.S. Chamber of Commerce and AFL-CIO published on Election Day. Both sides would come to see it as a sort of implicit bargain–inspired by the summer’s massive, sometimes destructive racial-justice protests–in which the forces of labor came together with the forces of capital to keep the peace and oppose Trump’s assault on democracy. »

    « They executed national public-awareness campaigns that helped Americans understand how the vote count would unfold over days or weeks, preventing Trump’s conspiracy theories and false claims of victory from getting more traction. After Election Day, they monitored every pressure point to ensure that Trump could not overturn the result. »

    Ces deux passages sont remplis de conjugaisons de Russel. « Je planifie, tu complotes, il conspire. »

    Regardons ces histoires de plus près, non pas pour en dénoncer l’hypocrisie, (les élections américaines sont terminées, Biden est président), mais pour observer comment elles fonctionnent dans notre société, Trump ne servant ici que de révélateur.

    Il ne sera pas question d’inverser la conjugaison en disant « la gauche conspire » , ce qui serait puéril, mais d’observer comment l’hypocrisie fonctionne et peut nous enseigner où réside véritablement le pouvoir politique et comment celui-ci, pour citer un ancien professeur de sciences politiques, « s’exerce dans la manipulation de résultats procéduraux ». La fonction de ces processus est de détruire la transparence.

    « Suddenly, the potential for a November meltdown was obvious. In his apartment in the D.C. suburbs, Podhorzer began working from his laptop at his kitchen table, holding back-to-back Zoom meetings for hours a day with his network of contacts across the progressive universe: the labor movement; the institutional left, like Planned Parenthood and Greenpeace; resistance groups like Indivisible and MoveOn; progressive data geeks and strategists, representatives of donors and foundations, state-level grassroots organizers, racial-justice activists and others. ’ »

    Le nom des organisations mentionnées est un premier révélateur intéressant de l’idéologie partagée. Serait-il tout aussi intéressant de savoir si cette coalition avait un nom, et une organisation permanente ?

    Non. Cela voudrait dire un seul Parti et une seule tête et si il y a une leçon que la gauche occidentale a retenue c’est le pouvoir de la décentralisation. Il n’y aura plus de convention Bridgman . Il faut reconnaître à la gauche occidentale sa capacité à inventer des noms et à passer par des associations-écrans.

    En France on nomme cela habituellement « tissu associatif » ce qui traduit en langage simple, au détriment d’une certaine nuance sémantico-politique, par : « gens de gauche n’appartenant pas directement à un parti politique ».

    Revenons aux séances de Zooms. Qui a pressé le bouton ? Qui a annoncé le set-up call ? Qui a été l’organisateur ? Pouvait-on rejoindre ce lien librement ou sur invitation ? Si c’est une invitation, qui a sélectionné les 900 personnes ? Sur la base de quelle liste ? Le call a été organisé on short notice mais 900 personnes l’ont rejoint.

    « They convened to craft a plan for answering the onslaught on American democracy, and they soon reached a few key decisions. They would stay off the streets for the moment and hold back from mass demonstrations that could be exposed to an armed mob goaded on by President Donald J. Trump. »

    Personne ne se souvient de l’été 2020 ? Les émeutes de BLM et des antifas ont coûté près de un milliard de dollars en dommages et assurances. Visiblement des key decisions peuvent déterminer si oui ou non ils descendent dans la rue. Dès le moment où un tel lien de causalité existe, on ne peut plus parler de manifestations spontanées. Encore une fois c’est dans le New York Times , donc c’est certainement vrai et les manifestants en rouge et noir se sont-ils montrés le 6 janvier pendant la prise du Capitole ?

    Des récits comme ceux-ci, s’ils sont fascinants à lire, sont néanmoins des passifs, ils ne devraient pas être publiés. Ils ne le sont que pour une seule raison : le besoin de se vanter d’avoir gagné, notamment ceux avec une conscience coupable. À défaut d’être neutralisée, cette conscience coupable doit donc être transformée en vertu. Ce n’est pas un crime, c’est une action nécessaire pour une cause juste.

    « By the time rioters ransacked the Capitol, the machinery of the left was ready: prepared by months spent sketching out doomsday scenarios and mapping out responses, by countless hours of training exercises and reams of opinion research. »

    Un travail de bénévole bien sûr, et pro bono par des personnes ayant le temps et l’énergie de faire du monde un endroit meilleur.

    « The meeting was no lucky feat of emergency organizing, nor was the highly disciplined and united front that emerged from it. »

    Rien à ajouter, rien à enlever.

    « At each juncture, the activist wing of the Democratic coalition deployed its resources deliberately, channeling its energy toward countering Mr. Trump’s attempts at sabotage. Joseph R. Biden Jr., an avowed centrist who has often boasted of beating his more liberal primary opponents, was a beneficiary of their work. »

    Le journaliste du New York Times est à deux doigts d’écrire que les militants de l’intégrité électorale de la démocratie américaine avaient tous en commun une préférence pour l’un des deux candidats.

    C’est exactement le genre de prose de guerre qui a si profondément affecté Orwell. Vous pouvez lire des exemples de cette langue chargée dans n’importe quel rapport sur la Seconde Guerre mondiale. C’est un martèlement incessant d’aspersions, d’insinuations et de connotations.

    Un langage chargé émotionnellement a un fort effet polarisant. Tant que vous n’avez pas maîtrisé l’art du détachement politique, ou que le temps et l’espace ne vous ont pas donné une distance involontaire par rapport au texte, vous ne pouvez pas l’approcher. Lorsque vous lisez ce texte, notamment quand les faits cités sont encore si proches, vous êtes avec ou contre lui.

    Le pouvoir du journaliste est tel que sabotage et conspiration peuvent avoir en même temps un sous-texte positif ou négatif selon à qui il est appliqué. Voici de la propagande à un très haut niveau. Bien que ce soit une mauvaise chose, c’est fait avec brio.

    « Since the violence of Jan. 6, progressive leaders have not deployed large-scale public protests at all. »

    Par contre l’article du New York Times ment lorsqu’il cite « conflicting ideological priorities. » Les communistes et les fascistes ont certainement des conflits idéologiques. Ou bien les libéraux/libertariens avec les premiers et les seconds.

    Mais il n’y a aucune différence catégorique de principe ou de nature entre les membres des sessions Zooms de Podhorzer.

    Il est néanmoins vrai que la gauche radicale ou sociale-démocrate a une longue histoire de scission. Elle déteste avoir une seule tête et l’a appris par la manière forte. Cela est dû aussi à la nature profondément chaotique de l’idéologie socialiste et de l’histoire des révolutions.

    Ces actions font partie d’une expérience naturelle à son meilleur, car elle génère des informations qui ne peuvent jamais être détruites, un bruit qui ne peut pas être réduit au silence.

    Ce qu’elle nous a montré, parce que les personnes mentionnées dans les deux articles n’ont pu réprimer un désir de se la raconter, c’est que les rouages derrière des phénomènes politiques actuels qui passent pour naturels et spontanés sont complexes et nombreux.

    Ils ne se réduisent pas à une seule personne ou même à un seul groupe. Yann Le Cun, qui dirige la branche IA de Facebook, écrivait dans un post sur son profil que l’État profond renvoyait à « un schéma d’activités cachées en plein milieu d’une hiérarchie multicouches. »

    Formulé autrement, le pouvoir est distribué, mais jamais également. C’est cette nature vague qui ne s’incarne ni dans un individu ni dans un seul groupe déterminé que l’on nomme le système ou bien l’État profond.

    Qui détient le pouvoir ?

    Pendant 2020, la gauche et la droite ont agi. Ces actions (des émeutes de l’été à la prise du Capitole ) sont des actions réelles. Mais dans leur planification et leur conception, elles furent élaborées comme si le rêve était réel. Trump a tenté d’être le patron de l’exécutif, au pire moment possible, de la plus mauvaise manière possible et pour la pire des raisons possibles.

    Les manifestants du 6 janvier ont donc tenté de donner au régime américain une dose du « pouvoir du peuple » sauf que ce dernier n’est jamais que le prétexte pour déstabiliser dans le monde des régimes que les États-Unis n’affectionnent pas. Donc fin de la récréation. Le 46e président a été intronisé le 20 janvier.

    La vérité n’est pas seulement que la politique américaine est un rêve, mais qu’elle a toujours été un rêve. Pas seulement depuis la fondation des États-Unis, mais bien avant, la réalité du gouvernement et le discours public de la démocratie ont toujours été profondément divergents. Les électeurs n’ont jamais été en contact avec la réalité du pouvoir.

    Ce qui se passe, tant à droite qu’à gauche, ce n’est pas que le rêve américain s’écarte de la réalité américaine. C’est juste le contraire. Le rêve converge avec la réalité. Pourtant à bien y regarder, c’est la gauche qui a la plus forte gueule de bois.

    Les quatre prochaines années seront une sorte de crise de la quarantaine pour la gauche américaine, à l’occasion de laquelle elle se rendra compte qu’elle n’est plus jeune. Il n’y aura plus jamais de gauche rebelle . La gauche est mariée au pouvoir – la gauche a une femme, une maison, une hypothèque, deux voitures, un enfant et un chien. La gauche est riche. La gauche est ancienne. Et la gauche est ennuyeuse.

    Et pourtant, dans son esprit la gauche est toujours Luke Skywalker et ses amis ; un groupe hétéroclite de héros fous affrontant un empire vaste et sans visage. Et pourtant, nous venons de voir de quel côté est le groupe hétéroclite, et qui a des appels de Zoom aussi gros que la chambre des députés italienne.

    L’état d’esprit d’être consciemment au pouvoir, d’accepter de donner la loi, d’encourager vos cosaques quand ils chargent une foule de moujiks mêlés de hooligans au grand galop, puis de battre sans pitié ces péquenauds avec le lourd knout de cuir – c’est une nouvelle situation inconnue de la gauche américaine. Pas dans la pratique, mais dans la théorie.

    Non pas que la gauche fut absente du pouvoir ces dernières années. Bien au contraire. Mais pendant tout ce temps et jusqu’à présent, elle a brillamment réussi à se faire passer pour rebelle. Grâce à Trump et à sa réponse à Trump cette mascarade n’est plus viable.

    Désormais, la gauche devra adopter l’état d’esprit d’un parti du pouvoir. Le système est toujours fort, en l’absence d’alternative, mais seulement matériellement.

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      Théorie du genre : le mea culpa d’un spécialiste

      Johan Rivalland · tests.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 13 December, 2019 - 04:15 · 4 minutes

    fiscalité

    Par Johan Rivalland.

    L’information est probablement passée relativement inaperçue. Et pourtant, elle est assez révélatrice d’une époque où on n’hésite pas à affirmer tout et n’importe quoi , sans complexe, quitte à user allègrement et sans vergogne du mensonge , voire de certaines formes assumées de propagande .

    Pour faire genre

    C’est en lisant un hebdomadaire, il y a quelques semaines, que j’ai vu ce tout petit filet intitulé « Le mea-culpa d’un ponte de la théorie du genre ». Je n’en avais pas entendu parler.

    Le traitement de l’information étant bien souvent très « sélectif », on n’ose imaginer le traitement médiatique auquel auraient eu droit d’autres personnes dans des circonstances similaires s’il s’était agi d’un autre sujet moins bien situé dans l’estime de nos chers journalistes des médias traditionnels. Et pourtant, l’information est de taille et aurait mérité un autre traitement que ce silence assez assourdissant. Jugez-en plutôt.

    L’historien Christopher Dummitt (dont je dois cependant souligner et saluer le courage dont il a fait preuve en la circonstance), professeur à l’Université Trent en Ontario, était semble-t-il, d’après ce que je lis, considéré comme l’une des références en matière d’études de genre .

    Et c’est donc avec une certaine stupéfaction que l’on apprend qu’il se repent, avouant avoir falsifié ses travaux pour asseoir son idéologie. Voici ce qu’il dit et que je reprends de ce filet que j’ai lu :

    Mes recherches ne prouvaient rien […] . Je partais du principe que le genre était une construction sociale et je brodais toute mon « argumentation » sur cette base […]. Mes réponses, je ne les ai pas trouvées dans mes recherches primaires. Je les ai tirées de mes convictions idéologiques […] . J’ai honte […] . J’ai tout inventé de A à Z.

    La loi du genre

    Ce n’est malheureusement pas la première fois, ni la dernière, que de telles méthodes sont utilisées pour parvenir à ses fins. Et les falsificateurs de toute sorte ne rendent pas service ni à la science, ni à la connaissance, en recourant à la manipulation ou au sensationnel, au service de leur cause. On peut dire qu’en ce domaine, c’est malheureusement la triste loi du genre.

    Et, lorsque ce ne sont pas d’anciens repentis qui se trouvent eux-mêmes attaqués, c’est la haine ou le silence qui se déchaînent contre ceux qui ont l’outrecuidance de tenter de s’opposer aux vérités officielles.

    À l’instar d’un Björn Lomborg , dans un autre domaine, ancien membre de Greenpeace ayant dénoncé les méthodes de son ancienne organisation et contesté certaines théories très en vogue à travers un célèbre best-seller . Ce qui lui vaut régulièrement des réactions hostiles peu compatibles avec le respect de la science .

    Ce n’est pas notre genre

    Maintenant, il semblerait que l’information soit partiellement contestée. En effectuant une recherche via Internet, j’observe qu’ un article de Libération s’interroge sur certains éléments, notamment sur la réelle notoriété de Christopher Dummit en tant que « père des théories du genre ».

    Les médias qui ont relevé l’information ( en premier lieu Le Point , repris par Valeurs actuelles , Atlantico et L’Opinion ) « et leurs relais », est-il précisé, se seraient appuyés sur un article paru sur le site australien Quillette, qui n’a pas l’heur de plaire à certains médias de gauche le considérant

    comme un site réactionnaire qui, sous couvert de liberté d’expression, va laisser le champ libre à un discours académique qui peut être racialiste, xénophobe, antiféministe ou transphobe.

    Ce que Christopher lui-même conteste, d’après le journaliste de Libération .

    Quoi qu’il en soit, nous pouvons noter qu’à l’exception de Libération , qui tente de répondre à l’effarement de ses lecteurs probablement outrés par une information aussi outrageuse, les médias cités qui sont les seuls à avoir évoqué l’information sont classés par certains comme des médias « réactionnaires » et à l’approche militante, qui se seraient un peu précipités pour diffuser une information exagérée (Christopher Dummitt n’étant pas si connu dans les milieux de référence) et partiellement inexacte (sur ce que dit cet universitaire concernant la validité des théories du genre en général).

    Mais non, nous le savons bien, eux ce n’est pas leur genre de diffuser des informations partiellement erronées, orientées ou exagérées…