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      Lockdown files : l’incompétence à l’origine de l’autoritarisme sanitaire

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 8 March, 2023 - 04:00 · 4 minutes

    Matt Hancock, le ministre de la Santé britannique, espérait redorer son blason auprès du public après une sordide histoire de liaison extraconjugale en programmant un livre sur son expérience de la gestion de la pandémie. Pour ce faire, M. Hancock engage la journaliste Isabel Oakeshott à qui il transmet plus de 100 000 messages whatsapp échangés entre ministres, politiques et scientifiques au sommet de l’État britannique.

    Me Oakeshott n’a pas vraiment apprécié l’ autoritarisme sanitaire , les politiques de confinements et de flicage biopolitique. Elle choisit donc de transmettre lesdits messages au journal conservateur The Daily Telegraph qui les publie sous le titre « The Lockdown files ».

    Instrumentalisation politique de la science

    Que retenir de ces échanges, toujours en cours de dévoilement ? Rien de bien nouveau, ils confirment surtout que si les gouvernements sermonnaient à longueur de journées les populations pour qu’elles s’en remettent à la science, la science elle-même n’était qu’un paravent commode pour légitimer les intérêts et les actions d’une classe politique en totale roue libre. La classe politique britannique a délibérément créé un climat de peur considéré comme le meilleur moyen de se faire obéir d’une population traitée comme du bétail. Quelle énorme surprise.

    On apprend par exemple que M. Hancock a réfléchi au meilleur moment pour déployer le « nouveau variant alpha » afin de « faire peur à tout le monde » et de lever les obstacles aux restrictions.

    On découvre également que Boris Johnson a refusé de lever le second confinement parce que « trop en avance sur l’opinion publique ». Il a ensuite regretté sa décision d’avoir reconfiné après avoir appris que les modèles de mortalité qu’il avait trouvés si convaincants étaient dépassés et erronés.

    On lit, sidéré, que Simon Case, le secrétaire du Cabinet, trouvait « hilarant » que 149 personnes aient été invitées à séjourner dans des hôtels approuvés par le gouvernement à leur retour des pays de la liste rouge en 2021.

    Il a également plaisanté sur le fait que les passagers étaient « enfermés » dans des « boîtes à chaussures ». Les personnes qui ont fait l’objet de cette politique de quarantaine à l’époque ont déclaré que c’était comme être « à Guantanamo Bay », commente sobrement le Telegraph .

    Des masques à l’école

    L’introduction de masques dans les écoles a eu lieu après que Boris Johnson se soit entendu dire que cela ne valait pas la peine de se disputer avec le Premier ministre écossais de l’époque, Nicola Sturgeon, qui avait mis en œuvre cette politique. Là encore, rien de médical ou de scientifique ne venait appuyer une telle décision qui vise surtout à « marquer le coup ».

    Parce que la classe politique craignait que les confinements poussés par les institutions de santé publique ne soient pas respectés par les populations, elle a choisi l’autoritarisme et la propagande par la peur . À chaque fois, les restrictions et les nouvelles mesures liberticides n’étaient pas motivées par des données scientifiques mais par ce qui était politiquement possible en pratique pour pousser au maximum les mesures les plus coercitives.

    Certains plaideront en faveur d’une classe politique en plein brouillard de guerre face à un virus inconnu. Seulement, à chaque fois et contre toute l’expérience en matière de lutte contre les pandémies pré-covid, ce sont des mesures sécuritaires, carcérales et dirigistes qui ont été instaurées pour former une sorte de « nouveau régime » post-démocratique au service des intérêts de tyranneaux technocratiques.

    Maintenant, peut-on imaginer un tel exercice d’introspection en France ? Hélas, à la différence de la Grande-Bretagne, l’exécutif tout-puissant s’est ménagé un bunker légal hermétique à toute critique civique : l’ensemble des décisions ont été prises en conseil de défense, en petit comité autour de la figure omnicompétente Emmanuel Macron lui-même. Et ces décisions sont classées secret défense. Si la Grande-Bretagne peut le faire, l’ Absurdistan français devra se remplonger à son tour dans ses autoattestations, ses vieux relégués à la cuisine, ses plages « dynamiques » désinfectées à l’alcool et ses hélicoptères mobilisés pour traquer les récalcitrants à la vie carcérale sanitaire…

    Retrouvez sur Contrepoints notre dossier Confinement

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      Quand l’entreprise Valgo tente de s’en prendre au secret des sources avec le concours du tribunal de commerce de Rouen

      news.movim.eu / Mediapart · Tuesday, 28 February, 2023 - 18:17

    À la suite d’une enquête de notre partenaire le Poulpe, relayée par Mediapart, consacrée à la société Valgo et à son opération de dépollution contestée de l’ex-raffinerie Petroplus, l’entreprise a saisi le tribunal de commerce de Rouen pour que ce dernier ordonne une action d’huissiers au sein d’une autre entreprise rouennaise. Objectif: identifier des sources supposément à l’origine de nos premiers articles. Le tout sous l’autorité du président de la juridiction commerciale.
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      www.mediapart.fr /journal/france/280223/quand-l-entreprise-valgo-tente-de-s-en-prendre-au-secret-des-sources-avec-le-concours-du-tribunal-de-comme

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      Féminicides: le parquet ne poursuivra pas les colleuses d’affiches de Roanne

      news.movim.eu / Mediapart · Tuesday, 28 February, 2023 - 12:08


    ""«Coller une affiche sur un support mural ne constitue pas une dégradation», estime le procureur de la République. La municipalité réclamait 1 070 euros, ou à défaut des poursuites pénales, contre trois militantes ayant effectué trois collages dénonçant les féminicides.
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      Féminicides: à Roanne, la municipalité veut sanctionner les colleuses

      news.movim.eu / Mediapart · Thursday, 9 February, 2023 - 18:01


    L’adjoint à la sécurité réclame 1 070 euros à une militante féministe ayant participé au collage de trois affiches dénonçant les violences sexuelles. «Les violences contre les femmes sont prises en compte au niveau national. Laissez faire les professionnels», lui a-t-il notamment affirmé.
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      Les réponses du gouvernement au Covid-19 ont paralysé notre liberté

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 5 February, 2023 - 03:40 · 6 minutes

    Si vous pensez que les politiques paniques et opportunistes en matière de pandémie ont aspiré la liberté des gens au cours des dernières années, vous avez raison ! Alors que les dirigeants politiques du monde entier serrent depuis longtemps la vis à leurs populations qui souffrent, le covid a donné à un trop grand nombre d’entre eux une excuse pour accélérer le processus. Selon la dernière édition de l’indice de liberté humaine, publié par le Cato institute et le Fraser institute canadien, cela rend la vie pire pour presque tout le monde.

    La semaine dernière Ian Vásquez, de Cato, l’un des auteurs de l’index a écrit :

    « En 2020, 94 % de la population mondiale a vu sa liberté diminuer par rapport à l’année précédente […] L’index annuel de liberté humaine, publié aujourd’hui par le Cato Institute et le Fraser Institute, montre comment la pandémie de Covid-19 a été une catastrophe pour la liberté humaine. »

    Aussi sinistre que cela soit, il s’agit d’une accélération prévue d’un glissement vers le bas préexistant pour la liberté. L’année dernière, en se basant sur des données allant jusqu’en 2019, M. Vásquez a souligné que « la grande majorité de la population mondiale (83 %) a vu sa liberté diminuer depuis 2008 » et a insisté sur le fait qu’il s’agit d’une « tendance inquiétante qui se manifestait avant même que le monde ne connaisse la pandémie de Covid-19 et ses effets sociaux et politiques » .

    Nous savons maintenant – comme si nous ne le savions pas déjà – que les restrictions de voyage, les fermetures obligatoires et les confinements de l’époque de la pandémie ont touché encore plus de personnes. Et cette plus grande proportion est moins libre qu’avant.

    Selon l’index :

    « Sur une échelle de 0 à 10, où 10 représente plus de liberté, la note moyenne de liberté humaine pour les 165 juridictions a chuté de 7,03 en 2019 à 6,81 en 2020 […] La plupart des domaines de liberté ont baissé, y compris des baisses significatives de l’État de droit et de la liberté de mouvement, d’expression, d’association et de réunion, et de la liberté de commerce. Sur la base de cette couverture, 94,3 % de la population mondiale vit dans des juridictions qui ont connu une baisse des libertés humaines de 2019 à 2020, 148 juridictions ayant diminué leur note et 16 l’ayant améliorée. »

    La note mondiale compilée par les universitaires de l’indice de liberté humaine a atteint un pic à 7,33 en 2007 et a diminué par à-coups depuis lors. Mais il a absolument plongé avec l’apparition du Covid-19 et surtout des réponses politiques au virus.

    Cependant, bien avant 2020 les États-Unis avaient quitté le top 10 et ils ont encore perdu sept places dans la dernière édition, passant à la 23e. Le Canada a perdu six places et se retrouve au 13e rang (et ce avant que le gouvernement Trudeau n’arme le système financier contre les manifestants du Convoi de la liberté ). Avec le Mexique qui perd trois places pour atteindre le 98e rang, l’Amérique du Nord n’a pas bonne mine.

    Les pays actuellement les mieux classés sont la Suisse, la Nouvelle-Zélande, l’Estonie, le Danemark, l’Irlande, la Suède, l’Islande, la Finlande, les Pays-Bas et le Luxembourg. Notez qu’il s’agit de classements relatifs ; chacun des dix premiers pays a vu son score baisser. Le pays le mieux classé à avoir amélioré son score est le Bhoutan, qui a gagné 17 places pour atteindre le 86e rang, avec une amélioration de 0,03.

    Bonne année 2023, au fait.

    Pour compiler l’indice, les chercheurs de Fraser et de Cato utilisent 83 indicateurs de liberté personnelle, civique et économique qui mesurent la liberté par rapport au gouvernement, et non les vanités des politiciens qui veulent nous « libérer » de nos préoccupations quotidiennes en modifiant nos vies sans le consentement de chacun.

    Les auteurs écrivent :

    « Dans notre usage, la liberté est un concept social qui reconnaît la dignité des individus et se définit par l’absence de contrainte coercitive […] La liberté implique donc que les individus ont le droit de mener leur vie comme ils le souhaitent tant qu’ils respectent l’égalité des droits des autres. »

    L’indice de liberté humaine n’est pas le seul à montrer que la liberté s’érode dans le monde depuis de nombreuses années et que ce triste phénomène a été accéléré par les réponses à la pandémie.

    L’indice de démocratie 2021 de The Economist met en garde :

    « La pandémie a entraîné un retrait sans précédent des libertés civiles dans les démocraties développées comme dans les régimes autoritaires […] Cela « a aggravé de nombreuses tendances pré-pandémiques telles qu’une approche de plus en plus technocratique de la gestion de la société dans les démocraties occidentales, et une tendance dans de nombreuses démocraties non consolidées ou régimes autoritaires à recourir à la coercition. »

    Freedom House a observé en 2021 :

    « Alors que le Covid-19 s’est répandu au cours de l’année, les gouvernements de l’ensemble du spectre démocratique ont eu recours à plusieurs reprises à une surveillance excessive, à des restrictions discriminatoires des libertés comme la circulation et le rassemblement, et à une application arbitraire ou violente de ces restrictions par la police et les acteurs non étatiques. »

    L’organisation notait dans son rapport de l’année dernière :

    « La menace actuelle pour la démocratie est le produit de 16 années consécutives de déclin de la liberté mondiale. Au total, 60 pays ont subi un recul au cours de l’année écoulée, tandis que 25 seulement ont connu une amélioration. »

    Même pour ceux qui n’apprécient pas la liberté en soi, la montée de l’autoritarisme a des conséquences désagréables. Les auteurs de l’indice de liberté humaine soulignent que les pays plus libres ont un revenu par habitant beaucoup plus élevé que les pays moins libres. La liberté est également fortement corrélée à une plus grande démocratie. Globalement, cela suggère « que la liberté joue un rôle important dans le bien-être humain « , ajoutent-ils.

    La raison du déclin à long terme de la liberté humaine fait l’objet d’un débat entre experts. Il convient de noter que le soutien de l’opinion publique à la liberté d’expression et à la démocratie libérale est, au mieux, chancelant dans de nombreux endroits, ce qui facilite certainement la tâche des dirigeants politiques brutaux.

    Mais l’effet accélérateur des réponses pandémiques sur l’érosion de la liberté était à la fois prévisible et prévu. Les crises donnent souvent aux gouvernements le pouvoir d’accroître leur influence, et ils reviennent rarement à leurs anciennes limites une fois l’urgence passée.

    « La pandémie de coronavirus menace d’une vague mondiale de maladies, mais c’est la chose la plus saine qui soit arrivée au pouvoir gouvernemental depuis très longtemps « , ai-je averti en mars 2020. « Comme il laisse le gouvernement avec une lueur rose, cependant, notre liberté finira plus hagarde que jamais. » Quelques semaines plus tard, j’ajoutais que le « virus menacerait de transformer le pays de la liberté en une société de commandement où ce que nous faisons est dirigé et payé par l’État. »

    Il est évident maintenant que le véritable fléau de ces dernières années était moins le Covid-19 que l’exploitation par les gouvernements des peurs de la santé publique pour étendre davantage leur pouvoir déjà excessif. La liberté, qui était déjà malade, ne montre aucun signe d’amélioration de sa santé.

    Traduction Contrepoints

    Sur le web

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      Le Mouvement associatif appelle à abroger le contrat d’engagement républicain

      news.movim.eu / Mediapart · Thursday, 26 January, 2023 - 18:37


    La structure qui fédère de nombreuses associations dénonce l’instrumentalisation du contrat d’engagement républicain (CER), créé par la loi Séparatisme, par certains préfets et élus locaux. Évoquant une atteinte à la liberté d’association, elle demande son abrogation et l’ouverture de discussions avec les pouvoirs publics.
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      JO 2024: l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique inquiète

      news.movim.eu / Mediapart · Tuesday, 24 January, 2023 - 19:06


    Le Sénat a entamé l’examen en séance publique du projet de loi sur les Jeux olympiques de Paris dont l’article 7 autorise jusqu’au 30 juin 2025 l’utilisation d’algorithmes analysant en temps réel les images des caméras de vidéosurveillance et des drones.
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      La répression de la désobéissance civile se généralise

      news.movim.eu / Mediapart · Friday, 13 January, 2023 - 18:19


    Ces derniers mois, plusieurs préfets ont exercé des pressions sur des associations écologistes au motif qu’elles inciteraient à la désobéissance civile, violant ainsi le contrat d’engagement républicain instauré par la loi «séparatisme». Ces décisions répondent à une circulaire envoyée à toutes les préfectures en octobre 2022.
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      La faillite de l’étatisme

      Olivier Maurice · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 2 January, 2023 - 04:30 · 9 minutes

    Les collapsologues ont tout à fait raison : nous vivons bien une période d’Apocalypse, à la nuance près que ce n’est pas la planète qui s’effondre, c’est l’État qui part en totale déconfiture.

    En quarante ans de « néolibéralisme » (entendez par là en quarante ans de soviétisation menée par des fils à papa parisiens pourris gâtés) la France s’est propulsée avec vigueur et confiance dans une trajectoire menant tout droit dans le mur.

    Le prétendument meilleur système de santé au monde est en fait un dispensaire qui ne tient que par miracle et par l’abnégation de plus en plus rare de soignants au bord de l’effondrement.

    Le pays des Lumières s’enfonce dans les classements sur l’éducation. L’illettrisme a doublé en un siècle et est passé de 3 % en 1914 à 7 % selon les derniers chiffres officiels .

    L’agriculture, fondement du pays des 54 appellations de fromage, des grands vins et des restaurants étoilés est mourante . Le nombre d’agriculteurs a été divisé par deux, le nombre d’exploitations par quatre.

    L’ industrie a été divisée par deux , enregistrant le plus fort recul de la zone euro.

    Et on pourrait ainsi continuer la liste : la dégradation de l’état des routes , les délais indignes des procédures judiciaires

    Mais depuis deux ans, les choses ne font que s’accélérer. À ces problèmes lancinants se dégradant inexorablement mais suffisamment lentement pour que l’on puisse s’y adapter ou trouver des excuses, sont venues se superposer des crises de plus en plus violentes ayant toutes la même origine : l’incurie de l’administration et du gouvernement censés avoir la charge de les régler.

    L’État inflationniste

    La crise de l’énergie et l’inflation nous font presque regretter le folklore de la comédie covid. Le pire étant sans aucun doute que l’État n’a toujours pas compris qu’il en est responsable et qu’il continue avec vigueur et ardeur à aggraver chaque jour la crise.

    Dernière bêtise en date : le chèque bois énergie .

    Jusqu’à aujourd’hui, la France était le premier pays en Europe à utiliser le bois comme source d’énergie. N’en doutons pas, maintenant que l’État a porté son attention sur le secteur et fourré ses petits doigts boudinés dans l’affaire, le secteur ne va pas tarder à péricliter.

    Le bois de chauffage est un sous-produit de l’exploitation forestière. Pour l’instant. Le marché s’est régulé tout seul, que ce soit le marché des granulés ou des bûches, sans avoir d’impact sur l’exploitation forestière qui reste largement dominée par les plantations à long terme en vue de valoriser les grumes utilisées principalement en construction et dans les diverses industries.

    Le gouvernement précédent avait déjà commencé à s’intéresser au secteur. Résultat : une augmentation de 14 % du prix du bois de coupe en un an. Le prix du bois de chauffage avait bien sûr suivi. Les subventions déversées par le nouveau chèque vont comme de toute bonne logique aller encore augmenter les prix.

    Les mécanismes en présence

    Ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre ! Depuis la mise en place d’un système monétaire décorrélé d’une matière de référence, trois éléments fixent les prix :

    Premièrement : la disponibilité de monnaie « déblocable » comparée à la quantité de monnaie « exigible » par les divers impôts et taxes. Si vous ne payez pas les impôts, les taxes, les cotisations obligatoires… vous allez en prison. Ce n’est pas plus compliqué que cela : vous n’avez pas le choix.

    Cette demande d’argent confère de la valeur à la monnaie en obligeant les individus et les entreprises à vendre des actifs ou à moduler leurs investissements en fonction de la ponction fiscale.

    Deuxièmement : la disponibilité de la monnaie « débloquée », comparée aux actifs « bloqués » et qui est fixée par les taux d’intérêts, le prix à payer pour obtenir de la monnaie échangeable, mais également par la création de rentes, d’obligations d’État qui donnent lieu à intérêts et deviennent disponibles dès qu’elles arrivent à terme.

    Cette offre d’argent réduit la valeur de la monnaie par le mécanisme d’intérêt qui conduit à une augmentation du volume de monnaie.

    Enfin, troisièmement : l’équilibre des prix fixé par les capacités de remplacement. C’est ce que l’on a longtemps appelé « le marché », mais qui est en fait une interconnexion des prix plus ou moins fluide selon la liberté et la capacité d’échange qui se résume dans deux lois : l’effet de substitution et l’effet de revenu .

    Ce dernier mécanisme, microéconomique alors que les deux premiers sont macroéconomiques, agit comme une espèce de matelas amortisseur ou de réseau qui interconnecterait tous les prix les uns avec les autres et les rendraient tous dépendants.

    Le leurre des subventions

    Normalement, tout ce système s’équilibre « naturellement » : l’argent exigé pour les taxes est dépensé par l’État, les placements financiers créent de la valeur qui vient compenser l’augmentation monétaire liées aux intérêts, les consommations se déplacent en fonction des solutions disponibles et amortissent les variations et les variations de demande, de disponibilité et de rentabilité…

    Normalement…

    Reprenons notre bois de chauffage. L’équilibre des prix du pellet et de la bûche est issu de nombre de facteurs qui vont borner ses prix. Bien plus que la disponibilité des produits, c’est la valeur « chauffage » qui va fixer le prix du bois : la quantité de chaleur restituée comparée aux autres moyens de chauffage.

    Imaginons que chaque foyer disposerait à la fois d’une pompe à chaleur (électrique), d’une chaudière au fuel, d’une chaudière à gaz et d’un poêle bouilleur. Clairement, il est logique d’allumer le moyen de chauffage qui donne le meilleur résultat en fonction de la météo et qui lui coûte le moins cher, par exemple le poêle à bois la journée, la pompe à chaleur la nuit pendant les heures creuses sauf pendant les nuits très froides où il est plus économique de faire fonctionner une chaudière au gaz, etc.

    Bien sûr cette situation est imaginaire. Mais dans la réalité, il est loin d’être rare que le poêle ne soit pas couplé à des radiateurs électriques, à une pompe à chaleur ou une chaudière. Même si on n’est pas à 100 % de capacité de substitution d’une source d’énergie par une autre, cet effet de substitution se concrétise à l’échelle macroscopique du pays et s’opère de proche en proche dans d’autres substitutions pour se diffuser à l’ensemble du système de prix : le prix du bois de chauffage va influencer le prix du bois de construction (et inversement), qui va influencer le prix des poutres en bois, qui va influencer le prix des poutres en métal, qui va influencer le prix du fer, qui va influencer le prix des automobiles, qui va influencer le prix des téléviseurs, etc.

    À la moindre variation, le système de prix va se rééquilibrer tout seul (plus ou moins rapidement il est vrai) et la subvention du prix de la bûche et du pellet sera au bout du compte équilibrée par tout une séries de glissement d’autres prix. Ce système est à somme nulle car ce n’est pas lui qui fixe la valeur globale, il ne fait qu’équilibrer un système dont la « somme » doit correspondre à la quantité de monnaie collectée et dépensée par l’État dans son budget de fonctionnement.

    Le fait de subventionner le chauffage au bois ne va donc pas impacter uniquement les foyers à bas revenus se chauffant uniquement au bois, mais tous les prix. En fin de compte, les seuls résultats tangibles auront été de déséquilibrer certains prix (et de créer des problèmes ou des aubaines pour certaines filières) et surtout d’augmenter la quantité de monnaie en circulation et donc de créer de l’inflation : l’effet d’aubaine sur le bois de chauffage se traduira vite en désillusion par l’augmentation d’autres prix.

    L’État inflationniste

    C’est l’équilibre du budget de l’État qui détermine la valeur de l’argent que celui-ci émet pour payer son fonctionnement. On a cru que l’interdiction faite à l’État d’imprimer du papier allait empêcher cette maladie chronique de l’endettement des finances publiques qui a maintes fois créé des crises financières catastrophiques et fait chanceler les souverains et ce depuis la plus ancienne Antiquité .

    Le fameux « système libéral » dénoncé par tous les vendeurs d’illusion a permis une incroyable période de stabilité et de développement économique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en donnant la possibilité à l’État de faire disparaître sa création monétaire dans le système bancaire et ainsi d’éviter d’interférer dans l’économie.

    Mais c’était sans compter l’incompétence et l’inconséquence de certains dirigeants et de certains pays, particulièrement la France, qui ont utilisé cette aubaine pour faire n’importe quoi, en particulier pour subventionner des secteurs entiers de l’économie jusqu’au moment où la bulle explose ou que l’État se retrouve au bout de ces capacités de cavalerie, risque qui peut arriver à tout moment.

    Le chauffage au bois vient d’entrer dans la longue liste des secteurs économiques étatisés, non pas par nationalisation, mais par mise en dépendance à l’argent public, après l’immobilier : crise de 1991 en France , crise des subprimes aux USA en 2008… le système de protection sociale en déficit chronique depuis sa création et qui peut s’écrouler à tout moment comme en Grèce en 2010 , les transports…

    Crise à venir

    Le paquebot de l’étatisation de l’énergie est lancé à pleine vitesse avec à la proue les fameuses énergies renouvelables et la lutte donquichottesque contre le thermomètre, façons élégantes de nommer des machines à détourner l’argent public et à créer de la dette souveraine et donc de l’inflation sous forme larvée ou sous forme de bulles. Cette inflation conduira sans aucun doute à une gigantesque crise de l’énergie dans les années à venir, si elle n’a pas déjà commencé.

    Il devient de plus en plus évident que les États-Nation, créés au XIX e siècle sur le modèle de l’État providence imaginé par Bismarck, sont amenés à disparaître ou pour le moins à se transformer radicalement, car dans l’état actuel des choses, ils amènent bien plus de problèmes que de solutions : quand ce ne sont pas les guerres mondiales, ce sont les crises économiques, sanitaires ou sociales mondiales, quand ce n’est pas tout en même temps.