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Lockdown files : l’incompétence à l’origine de l’autoritarisme sanitaire
ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 8 March, 2023 - 04:00 · 4 minutes
Matt Hancock, le ministre de la Santé britannique, espérait redorer son blason auprès du public après une sordide histoire de liaison extraconjugale en programmant un livre sur son expérience de la gestion de la pandémie. Pour ce faire, M. Hancock engage la journaliste Isabel Oakeshott à qui il transmet plus de 100 000 messages whatsapp échangés entre ministres, politiques et scientifiques au sommet de l’État britannique.
Le ministre de la santé Hancock pris en plein mensonge « Le nouveau variant est hors de contrôle […]vu la rapidité avec laquelle il se propage, il sera très difficile de le garder sous contrôle jusqu’à ce que nous ayons déployé le vaccin. » #lockdownfiles pic.twitter.com/5qoykotQub
— Carėne Tardy (@Carene1984) March 6, 2023
Me Oakeshott n’a pas vraiment apprécié l’ autoritarisme sanitaire , les politiques de confinements et de flicage biopolitique. Elle choisit donc de transmettre lesdits messages au journal conservateur The Daily Telegraph qui les publie sous le titre « The Lockdown files ».
Instrumentalisation politique de la science
Que retenir de ces échanges, toujours en cours de dévoilement ? Rien de bien nouveau, ils confirment surtout que si les gouvernements sermonnaient à longueur de journées les populations pour qu’elles s’en remettent à la science, la science elle-même n’était qu’un paravent commode pour légitimer les intérêts et les actions d’une classe politique en totale roue libre. La classe politique britannique a délibérément créé un climat de peur considéré comme le meilleur moyen de se faire obéir d’une population traitée comme du bétail. Quelle énorme surprise.
On apprend par exemple que M. Hancock a réfléchi au meilleur moment pour déployer le « nouveau variant alpha » afin de « faire peur à tout le monde » et de lever les obstacles aux restrictions.
Le scandale des #lockdownfiles commence à prendre l’ampleur qu’il mérite.
On y découvre comment le gouvernement britannique a tout fait pour terroriser la population au sujet du Covid. https://t.co/ktCstU2zPZ pic.twitter.com/R2Vq9sr7j5
— h16 (@_h16) March 5, 2023
On découvre également que Boris Johnson a refusé de lever le second confinement parce que « trop en avance sur l’opinion publique ». Il a ensuite regretté sa décision d’avoir reconfiné après avoir appris que les modèles de mortalité qu’il avait trouvés si convaincants étaient dépassés et erronés.
On lit, sidéré, que Simon Case, le secrétaire du Cabinet, trouvait « hilarant » que 149 personnes aient été invitées à séjourner dans des hôtels approuvés par le gouvernement à leur retour des pays de la liste rouge en 2021.
Il a également plaisanté sur le fait que les passagers étaient « enfermés » dans des « boîtes à chaussures ». Les personnes qui ont fait l’objet de cette politique de quarantaine à l’époque ont déclaré que c’était comme être « à Guantanamo Bay », commente sobrement le Telegraph .
Des masques à l’école
L’introduction de masques dans les écoles a eu lieu après que Boris Johnson se soit entendu dire que cela ne valait pas la peine de se disputer avec le Premier ministre écossais de l’époque, Nicola Sturgeon, qui avait mis en œuvre cette politique. Là encore, rien de médical ou de scientifique ne venait appuyer une telle décision qui vise surtout à « marquer le coup ».
Parce que la classe politique craignait que les confinements poussés par les institutions de santé publique ne soient pas respectés par les populations, elle a choisi l’autoritarisme et la propagande par la peur . À chaque fois, les restrictions et les nouvelles mesures liberticides n’étaient pas motivées par des données scientifiques mais par ce qui était politiquement possible en pratique pour pousser au maximum les mesures les plus coercitives.
Certains plaideront en faveur d’une classe politique en plein brouillard de guerre face à un virus inconnu. Seulement, à chaque fois et contre toute l’expérience en matière de lutte contre les pandémies pré-covid, ce sont des mesures sécuritaires, carcérales et dirigistes qui ont été instaurées pour former une sorte de « nouveau régime » post-démocratique au service des intérêts de tyranneaux technocratiques.
Maintenant, peut-on imaginer un tel exercice d’introspection en France ? Hélas, à la différence de la Grande-Bretagne, l’exécutif tout-puissant s’est ménagé un bunker légal hermétique à toute critique civique : l’ensemble des décisions ont été prises en conseil de défense, en petit comité autour de la figure omnicompétente Emmanuel Macron lui-même. Et ces décisions sont classées secret défense. Si la Grande-Bretagne peut le faire, l’ Absurdistan français devra se remplonger à son tour dans ses autoattestations, ses vieux relégués à la cuisine, ses plages « dynamiques » désinfectées à l’alcool et ses hélicoptères mobilisés pour traquer les récalcitrants à la vie carcérale sanitaire…