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      Matchering – Pour faire votre mastering audio gratuitement

      news.movim.eu / Korben · Monday, 27 March, 2023 - 07:00 · 1 minute

    En matière de création musicale, il y a souvent une étape qui casse un peu la tête, c’est le mastering. Il s’agit de la dernière touche qu’on apporte à un morceau de musique en relevant certaines de ces caractéristiques. On peut par exemple ajuster certaines fréquences, améliorer l’aspect stéréo, retirer certains parasites sonores…etc pour avoir quelque chose de très léché avec un son propre et optimisé pour tous les systèmes de diffusion du vinyl au streaming en passant par le CD.

    Heureusement, pour cette étape, il y a des outils qui font également le boulot. C’est par exemple le cas de ce projet open source codé en Python et nommé Matchering , qui prend en entrée votre morceau ainsi que le morceau qui sera utilisé comme référence.

    Capture d'écran de l'interface utilisateur de Matchering

    L’algo de matchering va vous permettre de donner à votre morceau de musique la même sonorité que celui de votre artiste préféré. Cela permet également de mettre toutes les chansons d’un même album au diapason. Et pour cela, Matchering analyse le morceau de référence et en extrait la moyenne quadratique (RMS), la réponse en fréquence, l’amplitude, mais également la spatialisation stéréo. Puis applique ces mêmes paramètres à votre morceau.

    Comme c’est un logiciel libre, vous pouvez l’installer via Docker sur votre propre machine. C’est également une lib python, donc vous pouvez intégrer ses fonctionnalités dans vos outils.

    import matchering as mg
    
    # Sending all log messages to the default print function
    # Just delete the following line to work silently
    mg.log(print)
    
    mg.process(
        # The track you want to master
        target="my_song.wav",
        # Some "wet" reference track
        reference="some_popular_song.wav",
        # Where and how to save your results
        results=[
            mg.pcm16("my_song_master_16bit.wav"),
            mg.pcm24("my_song_master_24bit.wav"),
        ],
    )

    Et si tout cela n’est pas possible pour vous mais que vous voulez quand même tester, il y a des services (avec quelques crédits gratuits) qui l’ont implémenté comme Songmastr et Moises .

    Maintenant si vous êtes producteur ou ingénieur son, ça peut valoir le coup de vous pencher sur Docker en cliquant ici.

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      Quels sont les logiciels libres que l’État conseille en 2022 ?

      news.movim.eu / Numerama · Friday, 5 August, 2022 - 16:45

    manchots animal

    La direction interministérielle du numérique et Etalab actualisent la liste des logiciels libres recommandés par État. Il y en a 287. [Lire la suite]

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      Mautic – Gérer vos automatisation marketing comme un chef avec ce logiciel libre

      news.movim.eu / Korben · Thursday, 30 June, 2022 - 07:15 · 7 minutes

    — Article rédigé en partenariat avec WebAnyOne

    Mautic c’est quoi ?

    Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter un logiciel libre dont on parle trop peu à mon goût : Mautic .

    Alors Mautic c’est quoi ?

    Et bien il s’agit d’un logiciel libre et gratuit permettant de faire ce qui s’appelle du « marketing automation » (automatisation marketing). L’automatisation marketing permet d’automatiser les tâches répétitives telles que le marketing par e-mail, la publication sur les médias sociaux et parfois les campagnes publicitaires. L’objectif est de gagner du temps et d’être plus efficace.

    C’est très utilisé par les grosses sociétés, mais un peu moins par les indépendantes et plus petites structures. Ça permet de dépenser moins d’énergie et de temps dans les opérations de communication et dans le suivi de clientèle. Ça permet également d’éviter les erreurs et de gagner en efficacité sur un panel très varié de tâches liées au marketing via différents canaux de diffusion (emails, réseaux sociaux, site web…etc.)

    Et ça permet également d’avoir des métriques sur toutes les opérations engagées.

    Bref pour en revenir à Mautic, cet outil une fois installé va vous permettre d’établir un suivi précis et détaillé de vos contacts, d’organiser vos campagnes marketing, mais également d’automatiser le processus de recherche et conversion de vos prospects en clients.

    Cela se fera au travers de pages web de renvoi et de formulaires (tunnels…etc.), par l’envoi d’emails automatisé, mais également de SMS voire de notifications web. Mautic peut également assurer le suivi des médias sociaux et s’intègre parfaitement avec votre CRM ou vos outils. De plus une API est également dispo, ce qui vous permettra de réaliser des développements spécifiques à Mautic si vous en avez le besoin.

    Comment installer Mautic ?

    Si Mautic vous intéresse, vous avez 2 façons d’en profiter :

    • La première c’est de l’installer sur votre propre serveur ! Bonne nouvelle, je vous ai fait un tutoriel juste en dessous.
    • La seconde c’est de passer par WebAnyOne, une plateforme SaaS qui gère pour vous toute l’infrastructure liée à Mautic.

    WebAnyOne est une société qui propose d’installer et d’héberger Mautic à votre place. Ainsi, vous profiterez de ce super logiciel libre d’automatisation marketing, clé en main. Ce sera donc un gain de temps pour vous, mais également une tranquillité d’esprit à la fois sur la maintenance technique, les mises à jour et surtout la sécurité de vos données.

    Cette société basée en France dispose d’une expertise pointue en marketing et vous fournira du support et répondra à toutes vos questions concernant la technique, le marketing ou les usages liés à Mautic.

    Même si c’est une solution Saas, vous resterez évidemment propriétaire des données (c’est dans le contrat), et vous pourrez disposer d’un export du code et de la base de données si besoin. Et cela va de soi, WebAnyOne respecte le RGPD et toutes les données sont hébergées sur le sol français.

    L’offre de service de WebAnyOne est sans engagement, et début à partir de 100 € HT / mois jusqu’à 10 000 clients, ce qui en fait une solution bien moins chère que ses concurrents Hubspot ou Plezi.

    Cliquer ici pour une démo gratuite de MAUTIC

    Pour terminer, quelques fun facts sur Mautic :

    • C’est le seul logiciel de marketing automation open source (sur les 7500 logiciels actifs en 2022)
    • Mautic c’est 1 million d’installations à travers le monde
    • L’outil est traduit en 35 langues
    • C’est 350 000 lignes de codes en PHP/Symfony
    • Evidemment, une communauté hyper active :
      • +50 développeurs actifs
      • 276 contributeurs sur Github
    • Et de nombreux logiciels interconnectables (WordPress, Hubspot, PipeDrive, Zapier, etc.)

    Je vous propose maintenant qu’on passe au tuto d’install de Mautic sur votre propre serveur.

    Le tutoriel d’installation de Mautic

    Avant de commencer, voici ce dont vous aurez besoin :

    • D’un serveur correctement configuré chez un hébergeur sérieux. Vous pouvez également fonctionner en local en l’hébergeant sur une machine à vous.
    • D’un service spécialisé dans l’emailing (ex : Amazon SES) permettant d’envoyer des messages au travers d’une API ou en SMTP.

    Histoire de gagner du temps, je vous propose qu’on installer Mautic à l’aide de Docker. Si vous ne voulez pas passer par Docker, un autre tutoriel d’installation directe est disponible sur le site de WebAnyOne .

    Je vais partir du principe que vous utilisez une distribution Linux basée sur Debian (comme Ubuntu-server par exemple).

    Première étape, mettre à jour le système.

    sudo apt update
    sudo apt upgrade

    Ensuite, on va installer Docker compose comme ceci :

    sudo apt-get install docker-compose

    Cela installera Docker, Docker-Compose et toutes leurs dépendances.

    On va ensuite créer un fichier docker-compose.yml dans lequel nous spécifierons la composition de notre environnement.

    On commence donc par spécifier 2 services :

    • « database » qui sera une base de données MySQL utilisant l’image percona recommandé pour Mautic.
    • « mautic » qui sera le script mautic utilisant l’image officielle v4 de Mautic accompagnée d’Apache

    Si vous désirez d’autres versions de Mautic, je vous invite à jeter un œil à sa page Docker .

    Le login pour la base de données sera root et le mot de passe spécifié via la variable MYSQL_ROOT_PASSWORD sera « mypassword ». Je vous invite à mettre un vrai mot de passe à la place. Pensez bien sûr à modifier les variables MAUTIC_DB_* en fonction de vos modifications de nom, de login, de mot de passe ou de port.

    Au niveau du mapping des ports, Mautic sera accessible sur le port 8880. Les volumes créés utiliseront l’espace local et un réseau virtuel nommé mauticnet sera créé.

    Bref, copiez-collez ce qui se trouve ci-dessous dans un fichier docker-compose.yml.

    version: "2"
    
    services:
      database:
        image: powertic/percona-docker
        container_name: database
        environment:
          MYSQL_ROOT_PASSWORD: mypassword
        ports:
          - "3306:3306"
        volumes:
          - mysql_data:/var/lib/mysql
        restart: always
        networks:
          - mauticnet
        command: --character-set-server=utf8mb4 --collation-server=utf8mb4_general_ci --sql-mode=""
    
      mautic:
        container_name: mautic
        image: mautic/mautic:v4-apache
        volumes:
          - mautic_data:/var/www/html
        environment:
          - MAUTIC_DB_HOST=database
          - MAUTIC_DB_USER=root
          - MAUTIC_DB_PASSWORD=mypassword
          - MAUTIC_DB_NAME=mautic4
        restart: always
        networks:
          - mauticnet
        ports:
          - "8880:80"
    
    volumes:
      mysql_data:
        driver: local
      mautic_data:
        driver: local
    networks:
      mauticnet:
        driver: bridge

    Une fois que c’est fait, nous allons lancer docker compose pour nous assurer que tout se passe bien. Placez-vous dans le répertoire contenant le fichier docker-compose.yml et entrez la commande suivante :

    sudo docker-compose up -d

    Les images des logiciels se téléchargeront et l’ensemble de l’infrastructure sera démarrée.

    Une fois que c’est OK et qu’aucune erreur n’a eu lieu, testez l’IP de votre serveur suivi du port 8880.

    https://server:8880

    Si tout s’est correctement déroulé, vous devriez alors voir la page de config de Mautic.

    Sur la page de configuration de la base de données, remettez bien le même mot de passe que celui du root que vous avez spécifié dans votre fichier docker-compose.yml. Le mien c’est « mypassword ».

    Configurez ensuite l’administrateur de votre installation Mautic :

    Puis terminez avec la configuration d’un serveur SMTP ou d’un service comme Sendgrid…etc., ce qui va vous permettre d’envoyer vos emails depuis Mautic.

    Et voilà, une fois l’installation terminée, vous pourrez explorer les nombreuses possibilités de Mautic. Mon travail s’achève là, mais je vous invite à consulter cet article pour en savoir plus.

    N’oubliez pas de configurer les tâches CRON pour que vos messages partent bien le moment venu. Sur votre serveur, lancez la commande :

    crontab -e

    Puis ajoutez les lignes suivantes à votre fichier. Vous pouvez évidemment changer les fréquences d’exécution si besoin.

    40 1 * * * cd ~/www/ && php bin/console mautic:maintenance:cleanup --days-old=180 --no-interaction
    6,16,26,36,46,56 * * * * cd ~/www/ && php bin/console mautic:segments:update
    8,28,48 * * * * cd ~/www/ && php bin/console mautic:campaigns:update
    9,29,49 * * * * cd ~/www/ && php bin/console mautic:campaigns:trigger
    10,30,50 * * * * cd ~/www/ && php bin/console mautic:messages:send
    19,39,59 * * * * cd ~/www/ && php bin/console mautic:broadcasts:send
    20 * * * * cd ~/www/ && php bin/console mautic:import

    Je vous invite à lire cet article pour plus d’information .

    Et n’oubliez pas !

    Si installer et maintenir Mautic ne vous dit rien, car vous manquez de temps, sachez que WebAnyOne propose une installation complète et hébergée du service pour que vous puissiez l’utiliser sans vous soucier de la technique.

    Les offres SaaS de WebAnyOne concernant Mautic débutent à partir de 100 € HT / mois.

    Cliquer ici pour une démo gratuite de MAUTIC

    Amusez-vous bien !

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      Au fait, pourquoi Red Hat s’appelle Red Hat ?

      news.movim.eu / Numerama · Sunday, 19 June, 2022 - 18:28

    Red Hat

    C'est une distribution Linux qui figure parmi les plus connues. Sa maison-mère a été rachetée par IBM pour des dizaines de milliards de dollars. Il s'agit de Red Hat. Et le nom de l'entreprise a une histoire. [Lire la suite]

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      Google lance une petite équipe spécialisée dans la mise à jour du logiciel libre critique

      news.movim.eu / Numerama · Monday, 16 May, 2022 - 14:42

    Open source logiciel

    Google annonce la mise en place en interne d'une équipe rassemblant des ingénieurs, dont la mission sera de donner un coup de main pour maintenir correctement des logiciels libres jugés critiques. [Lire la suite]

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      Pour la culture ouverte, l’éducation ouverte et la santé ouverte

      Auteur invité · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 5 April, 2020 - 03:20 · 7 minutes

    culture

    Par Lionel Maurel 1 , Silvère Mercier 2 et Julien Dorra 3 .
    Un article de Framablog

    Crise ou pas crise, nous avons tout le temps besoin d’un savoir ouvert. La crise sanitaire du coronavirus nous oblige à réévaluer ce qui est fondamental pour nos sociétés. Les personnes essentielles sont bien souvent celles qui sont invisibilisées et même peu valorisées socialement en temps normal. Tous les modes de production sont réorganisés, ainsi que nos formes d’interaction sociale, bouleversées par le confinement.

    Dans ce moment de crise, nous redécouvrons de manière aiguë l’importance de l’accès au savoir et à la culture. Et nous constatons, avec encore plus d’évidence, les grandes inégalités qui existent parmi la population dans l’accès à la connaissance. Internet, qui semble parfois ne plus être qu’un outil de distraction et de surveillance de masse, retrouve une fonction de source de connaissance active et vivante. Une mediathèque universelle, où le partage et la création collective du savoir se font dans un même mouvement.

    Face à cette situation exceptionnelle des institutions culturelles ou de recherche, rejointes parfois par des entreprises privées, font le choix d’ouvrir plus largement leurs contenus. On a pu ainsi voir des éditeurs donner un accès direct en ligne à une partie des livres de leur catalogue.

    En France, plusieurs associations de bibliothèques et d’institutions de recherche ont demandé aux éditeurs scientifiques de libérer l’intégralité des revues qu’ils diffusent pour favoriser au maximum la circulation des savoirs et la recherche.

    Aux États-Unis, l’ONG Internet Archive a annoncé le lancement d’une National Emergency Library libérée de toutes les limitations habituelles, qui met à disposition pour du prêt numérique 1,4 million d’ouvrages numérisés.

    « Personne ne doit être privé d’accès au savoir en ces temps de crise » , entend-on. « Abaissons les barrières au maximum » . L’accès libre et ouvert au savoir, en continu, la collaboration scientifique et sociale qu’il favorise, ne sont plus seulement un enjeu abstrait mais une ardente nécessité et une évidence immédiate, avec des conséquences vitales à la clé.

    Il aura fallu attendre cette crise historique pour que cette prise de conscience s’opère de manière aussi large. Cet épisode aura aussi, hélas, révélé certaines aberrations criantes du système actuel.

    Ainsi, le portail FUN a décidé de réouvrir l’accès aux nombreux MOOC (Massive Online Open Courses) qui avaient été fermés après leur période d’activité. Ces MOOC « à la française » n’avaient donc, dès le départ, qu’une simple étiquette d’ouverture et vivent selon le bon vouloir de leurs propriétaires.

    Pire encore, le Centre National d’Enseignement à Distance (CNED) s’est opposé à la diffusion de ses contenus en dehors de son propre site au nom de la « propriété intellectuelle ». L’institution nationale a envoyé des courriers de menaces à ceux qui donnaient accès à ses contenus, alors que ses serveurs étaient inaccessibles faute de soutenir l’affluence des visiteurs. Voilà donc mise en lumière l’absurdité de ne pas diffuser sous licence libre ces contenus pourtant produits avec de l’argent public.

    Quelques semaines avant le développement de cette crise, le syndicat CGT-Culture publiait une tribune… contre la libre diffusion des œuvres numérisées par la Réunion des Musées Nationaux. On voit au contraire à la lumière de cette crise toute l’importance de l’accès libre au patrimoine culturel ! Il faut que notre patrimoine et nos savoirs circulent et ne soient pas sous la dépendance d’un acteur ou d’un autre !

    Ces exemples montrent, qu’au minimum, une équation simple devrait être inscrite en dur dans notre droit sans possibilité de dérogation :

    Ce qui est financé par l’argent public doit être diffusé en accès libre, immédiat, irréversible, sans barrière technique ou tarifaire et avec une liberté complète de réutilisation.

    Cela devrait, déjà, s’appliquer aux données publiques : l’ouverture par défaut est une obligation en France, depuis 2016 et la Loi République Numérique. Cette obligation est hélas largement ignorée par les administrations , qui privent ainsi des moyens nécessaires ceux qui doivent la mettre en œuvre dans les institutions publiques.

    Mais toutes les productions sont concernées : les logiciels, les contenus, les créations, les ressources pédagogiques, les résultats, données et publications issues de la recherche et plus généralement tout ce que les agents publics produisent dans le cadre de l’accomplissement de leurs missions de service public.

    Le domaine de la santé pourrait lui aussi grandement bénéficier de cette démarche d’ouverture. Le manque actuel de respirateurs aurait pu être amoindri si les techniques de fabrications professionnelles et des plans librement réutilisables avaient été diffusés depuis longtemps, et non pas en plein milieu de la crise, par un seul fabricant pour le moment, pour un seul modèle.

    Cela n’est pas un fantasme, et nous en avons un exemple immédiat : en 2006, le docteur suisse Didier Pittet est catastrophé par le coût des gels hydro-alcooliques aux formules propriétaires, qui limite leurs diffusions dans les milieux hospitaliers qui en ont le plus besoin.

    Il développe pour l’Organisation Mondiale de la Santé une formule de gel hydro-alcoolique libre de tout brevet, qui a été associée à un guide de production locale complet pour favoriser sa libre diffusion. Le résultat est qu’aujourd’hui, des dizaines de lieux de production de gel hydro-alcoolique ont pu démarrer en quelques semaines, sans autorisations préalables et sans longues négociations.

    Beaucoup des barrières encore imposées à la libre diffusion des contenus publics ont pour origine des modèles économiques aberrants et inefficaces imposés à des institutions publiques, forcées de s’auto-financer en commercialisant des informations et des connaissances qui devraient être librement diffusées.

    Beaucoup d’obstacles viennent aussi d’une interprétation maximaliste de la propriété intellectuelle, qui fait l’impasse sur sa raison d’être : favoriser le bien social en offrant un monopole temporaire . Se focaliser sur le moyen – le monopole – en oubliant l’objectif – le bien social – paralyse trop souvent les initiatives pour des motifs purement idéologiques.

    La défense des monopoles et le propriétarisme paraissent aujourd’hui bien dérisoires à la lumière de cette crise. Mais il y a un grand risque de retour aux vieilles habitudes de fermeture une fois que nous serons sortis de la phase la plus aiguë et que le confinement sera levé.

    Quand l’apogée de cette crise sera passée en France, devrons-nous revenir en arrière et oublier l’importance de l’accès libre et ouvert au savoir ? Aux données de la recherche ? Aux enseignements et aux manuels ? Aux collections numérisées des musées et des bibliothèques ?

    Il y a toujours une crise quelque part, toujours une jeune chercheuse au Kazakhstan qui ne peut pas payer pour accéder aux articles nécessaires pour sa thèse, un médecin qui n’a pas accès aux revues sous abonnement, un pays touché par une catastrophe où l’accès aux lieux physiques de diffusion du savoir s’interrompt brusquement.

    Si l’accès au savoir sans restriction est essentiel, ici et maintenant, il le sera encore plus demain, quand il nous faudra réactiver l’apprentissage, le soutien aux autres, l’activité humaine et les échanges de biens et services. Il ne s’agit pas seulement de réagir dans l’urgence, mais aussi de préparer l’avenir, car cette crise ne sera pas la dernière qui secouera le monde et nous entrons dans un temps de grandes menaces qui nécessite de pouvoir anticiper au maximum, en mobilisant constamment toutes les connaissances disponibles.

    Accepterons-nous alors le rétablissement des paywalls qui sont tombés ? Ou exigerons nous que ce qui a été ouvert ne soit jamais refermé et que l’on systématise la démarche d’ouverture aujourd’hui initiée ?

    Pour avancer concrètement vers une société de l’accès libre au savoir, nous faisons la proposition suivante :

    Dans le champ académique, l’État a mis en place depuis 2018 un Plan National Pour la Science Ouverte , qui a déjà commencé à produire des effets concrets pour favoriser le libre accès aux résultats de la recherche.

    Nous proposons que la même démarche soit engagée par l’État dans d’autres champs, avec un Plan National pour la Culture Ouverte, un Plan National pour l’Éducation Ouverte, un Plan National pour la Santé Ouverte, portés par le ministère de la Culture, le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Santé.

    N’attendons pas de nouvelles crises pour faire de la connaissance un bien commun.

    Sur le web

    1. Directeur Adjoint Scientifique, InSHS-CNRS
    2. Engagé pour la transformation de l’action publique.
    3. Cofondateur de Museomix.
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      Améliorer l'univers informatique

      motius · pubsub.gugod.fr / hashtagueule · Sunday, 11 October, 2015 - 22:00 · 10 minutes

    Bonjour à tous ! Ce post au titre ambitieux va traiter de quelques problèmes fréquents que vous avez pu rencontrer, et de leurs solutions par les gentils du net. Les thèmes abordés seront le "logiciel libre" dans l'éducation, les "télécom" en tant qu'infrastructure, et "l'informatique" pour le commu...

    Bonjour à tous !

    Ce post au titre ambitieux va traiter de quelques problèmes fréquents que vous avez pu rencontrer, et de leurs solutions par les gentils du net.

    Les thèmes abordés seront le "logiciel libre" dans l'éducation, les "télécom" en tant qu'infrastructure, et "l'informatique" pour le commun des mortels (tout le monde sait qu'un pseudo UNIX est immortel ;) ).

    Les idées de l'article sont indépendantes, puisqu'il s'agit-là d'une compilation de problèmes.

    Le logiciel libre et l'éducation

    Ce premier paragraphe vient faire écho à cet article (traduit) de Richard Stallman (rms). Dans la lignée du scandale Volkswagen qui invite à l'utilisation des logiciels libre, rms explique l'intérêt de la préférence du libre dans les écoles.

    Je n'ai pas le niveau pour me comparer à rms (ni à l'excellent Eben Moglen), mais les idées développées par la fsf - quoique fondamentalement utiles pour le progrès du monde libre, et l'accessibilité de l'informatique à tous - sont généralement ou blanches ou noires.

    Les deux différences entre "l'open-source" et "le libre", sont la philosophie qu'il y a derrière, et la licence.

    • La philosophie du libre impose le partage. Si vous utilisez du logiciel libre que vous améliorez, il faut qu'il y ait des retours pour la communauté du libre. Le libre est un bien commun, en somme, une base sur laquelle on peut bâtir son petit bout de code.
    • La licence -- la GPL par exemple -- qui va avec est donc différente d'une licence BSD. On peut fermer une branche de code sous BSD et s'approprier tout ce qu'on a construit dessus, la GPL dit qu non, et qu'il vaut mieux contribuer, puisqu'on a eu de l'intérêt pour du code ouvert que parce qu'il est de bonne qualité, à jour, compétitif industriellement parlant.

    C'est pourquoi les licences ouvertes (libre ou open-source) sont a privilégier en termes d'éducation :

    • l'ouverture incite à l'apprentissage et/ou la bidouille ;
    • l'ouverture diminue les barrières à l'entrée ;
    • les applications ouvertes sont l'exemple de ce qui se fait dans l'industrie (même Microsoft utilise Ubuntu !) ;
    • l'école n'a pas à se soucier de licences ou droits d'auteurs qui :
      • coûtent des sous ;
      • posent des problèmes de compatibilité (pour C# disponible sur windows®), d'utilisation (pour les droits d'auteur), etc.

    L'utilisation de solutions non-ouvertes posent plusieurs problèmes supplémentaires :

    • dépendance des élèves à une plateforme ;
    • dépendance des enseignants à un outil.
    • risque de ne pas être assez général dans le domaine et ne parler que de l'outil propriétaire étudié (parler uniquement de Microsoft Access en cours de bases de données alors que MySQL de Oracle, et PostgreSQL ont une part de marché plus importante).

    C'est pourquoi il devrait y avoir (sinon une exclusivité par trop utopique) une préférence marquée pour l'univers ouvert (libre ou open-source).

    TL;DR : L'ouverture apportée par les logiciels libres (ou open-source) est bonne pour l'apprentissage, pour les élèves, pour les enseignants, pour donner une perspective et ne pas être enfermé dans un outils propriétaire, et partant, devrait être encouragée fortement.

    Les réseaux : une infrastructure d'État

    Vers la fin du XIXème siècle, la construction de l'infrastructure de réseau de chemin de fer a mobilisé jusqu'à 1/3 de l'épargne des français. Il s'est agit d'une entreprise complexe où cohabitèrent les directives de l'État, ses ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, les entreprises privées -- chargées de la construction, du respect des normes et du tracé -- et enfin des capitaux actions des Français.

    Le numérique est une révolution du même type, mais d'un ordre supérieur. Du même type, il s'agit entre autres d'une infrastructure réseau (fibre optique, réseau cuivre, antennes GPRS, EDGE, 2G, 3G, 4G, faisceaux hertziens...). D'un ordre supérieur, le numrique permet l'acheminement d'informations plus vite que la poste combinée au train et à l'avion. Mais le numérique n'est pas limité à l'infrastructure réseau, il implique aussi d'immenses espaces de stockages (bases de données, datacentres, fichiers de boîtes mails, etc.) et une intelligence au bout, l'ordinateur.

    Le réseau de transport (ferré, routier, aérien...) n'a pas changé la nature de ce que l'on voulait changer : biens, personnes, objets à vendre ou vendus, etc. Le numérique si. Le numérique s'oppose à ce qui est analogique. Ce qui est numérique n'existe que sous forme de 0 et de 1. L'enjeu de la transformation entraîné par le numérique est donc beaucoup plus grand.

    • Les gens font des albums photos, mais ils ne tiennent pas un serveur de photos en ligne avec une liste de permissions afin qu'untel puisse y accéder, mais qu'un autre se voie refuser cette possibilité. Ils utilisent facebook.
    • Les films montrent la manière dont nos ancêtres (ça y est j'ai l'impression d'être vieux) géraient leur conversations épistolaires. Ils regroupaient les lettres par conversations et les rangeaient. Ça fait même l'objet de drames lorsqu'il y a du contenu compromettant dans l'une d'entre elles. Mais nous ne tenons pas de serveurs de mails. On utilise le webmail de son FAI, ou de Google, de Microsoft, de Yahoo...

    Les exemples comme ceci sont légion. Mais le numérique a fait plus que cela. Avant le numérique, le coût d'une photo était bien plus grand. Une fois la photo prise avec son Kodak, il en restait une de moins sur la pellicule, que celle-ci fût réussie ou pas. On peut désormais les effacer. De plus les disques durs ont rendu le stockage bon marché.

    Tout ça pour dire qu'il y a un changement de paradigme du fait du numérique, mais que certaines habitudes d'avant l'ère numérique n'ont pas subsisté. Parfois c'est une bonne chose, et parfois non. Et que d'autres habitudes on subsisté. Qui parfois sont utiles, parfois nuisibles dans ce "nouveau monde". (J'y reviendrais dans un prochain article, d'ailleurs).

    Voyons où se situe le problème à l'aide de ces analogies (dont on a bien précisé qu'elles sont approximatives). Si la poste avait eu un service de bijoux concurrent de Baccarat, ou s'était associé à un concurrent de Baccarat, et qu'elle ralentissait de plusieurs mois l'acheminement des produits Baccarat, on trouverait cela intolérable, et cette pratique serait taxée de déloyale et non-concurrentielle. Sur un autre registre, si demain La Poste égare ou délaye l'envoi de tracts du PS, mais accélère celui du RPR (pardon de l'UMP) ce serait un scandale. L'existence même du CSA sert à garantir une forme d'équilibre du temps de parole à la TV des politiques, ce qui n'est rien d'autre qu'une égalité des chances de parler aux citoyens, étant donné que le nombre de chaînes hertziennes de TV est limité.

    Eh bien dans le monde numérique -- notre monde, le nôtre à tous, sans peut-être que vous vous en soyez rendu compte -- La Poste, ce sont nos FAIs (Orange, Bouygues, SFR, Numéricâble, Free...), et le concurrent de Baccarat ce sont les grands hébergeurs du web. Google, Facebook, Microsoft, Apple, Twitter, Amazon. Le fait qu'un FAI privilégie le trafic vers un hébergeur plutôt qu'un autre pose le même problème qu'avant. Problèmes de censure, d'accès à l'information, de pratique déloyale et non-concurrentielle.

    Empêcher cela porte un non : La neutralité du net. La neutralité du net préserve l'accès à l'information. Préserve la concurrence.

    Vous pouvez souffler un peu, on a déjà fait un gros bout, mais la neutralité du net n'est même pas l'objet de cet article, même s'il est essentiel d'en comprendre les enjeux pour la suite.

    J'en reviens au tout début de cette seconde partie : l'infrastructure qu'est un réseau de communication. Si ce sont des entreprises qui vendent du contenu qui créent les infrastructures qui délivrent le produit, ça pose problème. Imaginez que le premier marché de La Poste fût la vente de bijoux et non pas d'être un réseau de transport. Du jour ou La Poste devient un moyen de transport d'objet et est le seul moyen de véhiculer les objets, Baccarat a un problème. ce problème existe maintenant, il prend deux formes :

    • l'association de certains opérateurs avec des boîtes pour leur garantir, moyennant finance, une priorité dans leur réseau ;
    • le fait que des distributeurs de contenus se lancent dans le réseau informatique. Je pense bien évidemment à Google Fiber, pour l'occident, et aux drones de Facebook pour leur projet internet.org (qui vient d'être renommé), et aux ballons stratosphériques de Google. Ces deux derniers projets permettent à des pays en voie de développement d'accéder à l'internet, ce qui est une bonne chose, tant que l'on légifère dessus. Pour chaque pays.

    Vous le voyez, le passsage au numérique est un sujet complexe, mais il existe des moyens pour s'en sortir bien. En ce qui concerne cette partie, les solutions (à choisir dans une gamme de solutions) ressemblent à pas mal de neutralité du net, plus une pincée de législation sur l'investissement pour les infrastructures réseau. Que Google et Facebook s'enrichissent en proposant un service d'hébergement et un service de FAI, pas de problème. Tant qu'il y a des garanties apportées. Elles sont synonymes d'une très grande transparence. À l'inverse, un État informé pourrait faire un choix plus souverainiste. Mon but étant toujours un choix informé.

    TL;DR : Entre opérateurs réseaux et fournisseurs de contenu, il y a un grand enjeu pouvoir de distribution de l'information et de concurrence. L'un des aspects importants est la neutralité du net, l'autre la nécessité d'une loi par État régissant leurs rapports, et l'évolution de l'infrastructure.

    La responsabilité sociale de l'univers informatique

    Les gens ne gèrent plus leurs mails ? Très bien. C'est dommage, mais c'est ainsi. Les gens ne gèrent pas d'albums photo en ligne ? Très bien. C'est vraiment dommage, mais c'est ainsi.

    De nombreux acteurs sont nés du numérique, et ce domaine s'est complexifié -- on a vu tout à l'heure que le numérique pris largement regroupe le réseau, le stockage, le logiciel, l'informatique... De cette complexité et cette richesse provient l'ignorance relative du vulgus pecum en matière de numérique. Plus qu'aucune autre discipline spécialisée, un contrat social est nécessaire entre les utilisateurs et "les adminsys" (plutôt les décideurs des grandes plateformes du web).

    Les parallèles, c'est bien, ça fixe les idées. Allons-y.

    Si je me fais arnaquer par mon banquier (ou si vous criez à la tautologie), la confiance que je vais accorder dans les métiers liés à la finance, etc. va baisser.

    De même, si les personnes qualifiées (ou douées) dans des domaines IT sont les seules à pourvoir échapper à certains abus que l'on rencontre sur le web, la confiance générale diminuera.

    On peut voir ceci de deux manières :

    • soit sous forme d'un équilibre, les gens se font avoir, puis commencent à se méfier, et continuent à utiliser l'outil, mais moins. De même, les non-banquiers se font roulers, les agents immobiliers festoient comme des vautours sur les non-initiés, etc. et chaque profession pratique son propre corporatisme.
    • Soit on essaie d'établir une sorte de renouveau de contrat social, où chacun se voit attribuer un traitement équivalent.

    À mon avis, tout ceci tient toujours de l'équilibre. Mais on peut faire plus ou moins d'effort dans la transparence.

    La raison pour laquelle ce contrat social est si important pour le domaine informatique est qu'il touche littéralement toutes les professions, en plus de tous les gens.

    TL;DR : notion de responsabilité d'une profession envers les non-initiés, au moins a minima. afin de préserver un équilibre, un certain contrat social et éviter un corporatisme des professions.

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, long article qui m'a pris pas mal de temps. Des bouts de cette réflexion se retrouveront dans un prochain article, n'en doutez pas ;). N'hésitez pas à commenter l'article, les idées à rajouter des exemples qui vous paraîtraient pertinents. Bonne journée !

    Motius

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      Améliorer l'univers informatique

      motius · pubsub.gugod.fr / atomtest · Sunday, 11 October, 2015 - 22:00 · 10 minutes

    Bonjour à tous ! Ce post au titre ambitieux va traiter de quelques problèmes fréquents que vous avez pu rencontrer, et de leurs solutions par les gentils du net. Les thèmes abordés seront le "logiciel libre" dans l'éducation, les "télécom" en tant qu'infrastructure, et "l'informatique" pour le commu...

    Bonjour à tous !

    Ce post au titre ambitieux va traiter de quelques problèmes fréquents que vous avez pu rencontrer, et de leurs solutions par les gentils du net.

    Les thèmes abordés seront le "logiciel libre" dans l'éducation, les "télécom" en tant qu'infrastructure, et "l'informatique" pour le commun des mortels (tout le monde sait qu'un pseudo UNIX est immortel ;) ).

    Les idées de l'article sont indépendantes, puisqu'il s'agit-là d'une compilation de problèmes.

    Le logiciel libre et l'éducation

    Ce premier paragraphe vient faire écho à cet article (traduit) de Richard Stallman (rms). Dans la lignée du scandale Volkswagen qui invite à l'utilisation des logiciels libre, rms explique l'intérêt de la préférence du libre dans les écoles.

    Je n'ai pas le niveau pour me comparer à rms (ni à l'excellent Eben Moglen), mais les idées développées par la fsf - quoique fondamentalement utiles pour le progrès du monde libre, et l'accessibilité de l'informatique à tous - sont généralement ou blanches ou noires.

    Les deux différences entre "l'open-source" et "le libre", sont la philosophie qu'il y a derrière, et la licence.

    • La philosophie du libre impose le partage. Si vous utilisez du logiciel libre que vous améliorez, il faut qu'il y ait des retours pour la communauté du libre. Le libre est un bien commun, en somme, une base sur laquelle on peut bâtir son petit bout de code.
    • La licence -- la GPL par exemple -- qui va avec est donc différente d'une licence BSD. On peut fermer une branche de code sous BSD et s'approprier tout ce qu'on a construit dessus, la GPL dit qu non, et qu'il vaut mieux contribuer, puisqu'on a eu de l'intérêt pour du code ouvert que parce qu'il est de bonne qualité, à jour, compétitif industriellement parlant.

    C'est pourquoi les licences ouvertes (libre ou open-source) sont a privilégier en termes d'éducation :

    • l'ouverture incite à l'apprentissage et/ou la bidouille ;
    • l'ouverture diminue les barrières à l'entrée ;
    • les applications ouvertes sont l'exemple de ce qui se fait dans l'industrie (même Microsoft utilise Ubuntu !) ;
    • l'école n'a pas à se soucier de licences ou droits d'auteurs qui :
      • coûtent des sous ;
      • posent des problèmes de compatibilité (pour C# disponible sur windows®), d'utilisation (pour les droits d'auteur), etc.

    L'utilisation de solutions non-ouvertes posent plusieurs problèmes supplémentaires :

    • dépendance des élèves à une plateforme ;
    • dépendance des enseignants à un outil.
    • risque de ne pas être assez général dans le domaine et ne parler que de l'outil propriétaire étudié (parler uniquement de Microsoft Access en cours de bases de données alors que MySQL de Oracle, et PostgreSQL ont une part de marché plus importante).

    C'est pourquoi il devrait y avoir (sinon une exclusivité par trop utopique) une préférence marquée pour l'univers ouvert (libre ou open-source).

    TL;DR : L'ouverture apportée par les logiciels libres (ou open-source) est bonne pour l'apprentissage, pour les élèves, pour les enseignants, pour donner une perspective et ne pas être enfermé dans un outils propriétaire, et partant, devrait être encouragée fortement.

    Les réseaux : une infrastructure d'État

    Vers la fin du XIXème siècle, la construction de l'infrastructure de réseau de chemin de fer a mobilisé jusqu'à 1/3 de l'épargne des français. Il s'est agit d'une entreprise complexe où cohabitèrent les directives de l'État, ses ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, les entreprises privées -- chargées de la construction, du respect des normes et du tracé -- et enfin des capitaux actions des Français.

    Le numérique est une révolution du même type, mais d'un ordre supérieur. Du même type, il s'agit entre autres d'une infrastructure réseau (fibre optique, réseau cuivre, antennes GPRS, EDGE, 2G, 3G, 4G, faisceaux hertziens...). D'un ordre supérieur, le numrique permet l'acheminement d'informations plus vite que la poste combinée au train et à l'avion. Mais le numérique n'est pas limité à l'infrastructure réseau, il implique aussi d'immenses espaces de stockages (bases de données, datacentres, fichiers de boîtes mails, etc.) et une intelligence au bout, l'ordinateur.

    Le réseau de transport (ferré, routier, aérien...) n'a pas changé la nature de ce que l'on voulait changer : biens, personnes, objets à vendre ou vendus, etc. Le numérique si. Le numérique s'oppose à ce qui est analogique. Ce qui est numérique n'existe que sous forme de 0 et de 1. L'enjeu de la transformation entraîné par le numérique est donc beaucoup plus grand.

    • Les gens font des albums photos, mais ils ne tiennent pas un serveur de photos en ligne avec une liste de permissions afin qu'untel puisse y accéder, mais qu'un autre se voie refuser cette possibilité. Ils utilisent facebook.
    • Les films montrent la manière dont nos ancêtres (ça y est j'ai l'impression d'être vieux) géraient leur conversations épistolaires. Ils regroupaient les lettres par conversations et les rangeaient. Ça fait même l'objet de drames lorsqu'il y a du contenu compromettant dans l'une d'entre elles. Mais nous ne tenons pas de serveurs de mails. On utilise le webmail de son FAI, ou de Google, de Microsoft, de Yahoo...

    Les exemples comme ceci sont légion. Mais le numérique a fait plus que cela. Avant le numérique, le coût d'une photo était bien plus grand. Une fois la photo prise avec son Kodak, il en restait une de moins sur la pellicule, que celle-ci fût réussie ou pas. On peut désormais les effacer. De plus les disques durs ont rendu le stockage bon marché.

    Tout ça pour dire qu'il y a un changement de paradigme du fait du numérique, mais que certaines habitudes d'avant l'ère numérique n'ont pas subsisté. Parfois c'est une bonne chose, et parfois non. Et que d'autres habitudes on subsisté. Qui parfois sont utiles, parfois nuisibles dans ce "nouveau monde". (J'y reviendrais dans un prochain article, d'ailleurs).

    Voyons où se situe le problème à l'aide de ces analogies (dont on a bien précisé qu'elles sont approximatives). Si la poste avait eu un service de bijoux concurrent de Baccarat, ou s'était associé à un concurrent de Baccarat, et qu'elle ralentissait de plusieurs mois l'acheminement des produits Baccarat, on trouverait cela intolérable, et cette pratique serait taxée de déloyale et non-concurrentielle. Sur un autre registre, si demain La Poste égare ou délaye l'envoi de tracts du PS, mais accélère celui du RPR (pardon de l'UMP) ce serait un scandale. L'existence même du CSA sert à garantir une forme d'équilibre du temps de parole à la TV des politiques, ce qui n'est rien d'autre qu'une égalité des chances de parler aux citoyens, étant donné que le nombre de chaînes hertziennes de TV est limité.

    Eh bien dans le monde numérique -- notre monde, le nôtre à tous, sans peut-être que vous vous en soyez rendu compte -- La Poste, ce sont nos FAIs (Orange, Bouygues, SFR, Numéricâble, Free...), et le concurrent de Baccarat ce sont les grands hébergeurs du web. Google, Facebook, Microsoft, Apple, Twitter, Amazon. Le fait qu'un FAI privilégie le trafic vers un hébergeur plutôt qu'un autre pose le même problème qu'avant. Problèmes de censure, d'accès à l'information, de pratique déloyale et non-concurrentielle.

    Empêcher cela porte un non : La neutralité du net. La neutralité du net préserve l'accès à l'information. Préserve la concurrence.

    Vous pouvez souffler un peu, on a déjà fait un gros bout, mais la neutralité du net n'est même pas l'objet de cet article, même s'il est essentiel d'en comprendre les enjeux pour la suite.

    J'en reviens au tout début de cette seconde partie : l'infrastructure qu'est un réseau de communication. Si ce sont des entreprises qui vendent du contenu qui créent les infrastructures qui délivrent le produit, ça pose problème. Imaginez que le premier marché de La Poste fût la vente de bijoux et non pas d'être un réseau de transport. Du jour ou La Poste devient un moyen de transport d'objet et est le seul moyen de véhiculer les objets, Baccarat a un problème. ce problème existe maintenant, il prend deux formes :

    • l'association de certains opérateurs avec des boîtes pour leur garantir, moyennant finance, une priorité dans leur réseau ;
    • le fait que des distributeurs de contenus se lancent dans le réseau informatique. Je pense bien évidemment à Google Fiber, pour l'occident, et aux drones de Facebook pour leur projet internet.org (qui vient d'être renommé), et aux ballons stratosphériques de Google. Ces deux derniers projets permettent à des pays en voie de développement d'accéder à l'internet, ce qui est une bonne chose, tant que l'on légifère dessus. Pour chaque pays.

    Vous le voyez, le passsage au numérique est un sujet complexe, mais il existe des moyens pour s'en sortir bien. En ce qui concerne cette partie, les solutions (à choisir dans une gamme de solutions) ressemblent à pas mal de neutralité du net, plus une pincée de législation sur l'investissement pour les infrastructures réseau. Que Google et Facebook s'enrichissent en proposant un service d'hébergement et un service de FAI, pas de problème. Tant qu'il y a des garanties apportées. Elles sont synonymes d'une très grande transparence. À l'inverse, un État informé pourrait faire un choix plus souverainiste. Mon but étant toujours un choix informé.

    TL;DR : Entre opérateurs réseaux et fournisseurs de contenu, il y a un grand enjeu pouvoir de distribution de l'information et de concurrence. L'un des aspects importants est la neutralité du net, l'autre la nécessité d'une loi par État régissant leurs rapports, et l'évolution de l'infrastructure.

    La responsabilité sociale de l'univers informatique

    Les gens ne gèrent plus leurs mails ? Très bien. C'est dommage, mais c'est ainsi. Les gens ne gèrent pas d'albums photo en ligne ? Très bien. C'est vraiment dommage, mais c'est ainsi.

    De nombreux acteurs sont nés du numérique, et ce domaine s'est complexifié -- on a vu tout à l'heure que le numérique pris largement regroupe le réseau, le stockage, le logiciel, l'informatique... De cette complexité et cette richesse provient l'ignorance relative du vulgus pecum en matière de numérique. Plus qu'aucune autre discipline spécialisée, un contrat social est nécessaire entre les utilisateurs et "les adminsys" (plutôt les décideurs des grandes plateformes du web).

    Les parallèles, c'est bien, ça fixe les idées. Allons-y.

    Si je me fais arnaquer par mon banquier (ou si vous criez à la tautologie), la confiance que je vais accorder dans les métiers liés à la finance, etc. va baisser.

    De même, si les personnes qualifiées (ou douées) dans des domaines IT sont les seules à pourvoir échapper à certains abus que l'on rencontre sur le web, la confiance générale diminuera.

    On peut voir ceci de deux manières :

    • soit sous forme d'un équilibre, les gens se font avoir, puis commencent à se méfier, et continuent à utiliser l'outil, mais moins. De même, les non-banquiers se font roulers, les agents immobiliers festoient comme des vautours sur les non-initiés, etc. et chaque profession pratique son propre corporatisme.
    • Soit on essaie d'établir une sorte de renouveau de contrat social, où chacun se voit attribuer un traitement équivalent.

    À mon avis, tout ceci tient toujours de l'équilibre. Mais on peut faire plus ou moins d'effort dans la transparence.

    La raison pour laquelle ce contrat social est si important pour le domaine informatique est qu'il touche littéralement toutes les professions, en plus de tous les gens.

    TL;DR : notion de responsabilité d'une profession envers les non-initiés, au moins a minima. afin de préserver un équilibre, un certain contrat social et éviter un corporatisme des professions.

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, long article qui m'a pris pas mal de temps. Des bouts de cette réflexion se retrouveront dans un prochain article, n'en doutez pas ;). N'hésitez pas à commenter l'article, les idées à rajouter des exemples qui vous paraîtraient pertinents. Bonne journée !

    Motius

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      motius · pubsub.gugod.fr / hashtagueule · Tuesday, 8 September, 2015 - 22:00 · 2 minutes

    Bonjour à tous ! À hashtagueule, on aime les projets innovants qui en plus permettent la décentralisation, le respect de la vie privée. Eh bien bonne nouvelle en provenance de Own-Mailbox : ils ont des bonnes idées, et un projet solide ! Des beaux projets de décentralisation du mail, on en a vu quel...

    Bonjour à tous !

    À hashtagueule, on aime les projets innovants qui en plus permettent la décentralisation, le respect de la vie privée. Eh bien bonne nouvelle en provenance de Own-Mailbox : ils ont des bonnes idées, et un projet solide !

    Des beaux projets de décentralisation du mail, on en a vu quelques uns :

    Eh bien celui là a de nouvelles idées ! Même s'il ne propose pas une solution complète d'autohébergement comme les projets ci-dessus, Own-Mailbox est novateur.

    Own-Mailbox, c'est un projet Kickstarter sous la forme d'un petit boîtier que vous branchez derrière votre box, et qui s'occupe de tout. De tout, vous dis-je. Les fonctionnalités incluent :

    • chiffrement GPG (PGP possibilité de gérer ses clefs manuellement) ;
    • chiffrement TLS pour ceux n'ayant pas GPG (grande innovation, selon moi) ;
    • autohébergement du mail ;
    • utilisation IPv4/IPv6 ;
    • coutournement du blocage par certains FAIs du port 25 (mail).

    Selon moi la grande nouveauté, c'est l'utilisation d'une seconde méthode de chiffrement pour ceux n'ayant pas GPG. Il s'agit de la fonctionnalité dite PLM (pour Private Link Message). Simplement :

    • si le(s) correspondant(s) possède(nt) une clef GPG, ownmailbox utilise GPG pour chiffrer ;
    • sinon le contenu du mail reste dans le serveur ownmailbox, et dans le mail est envoyé un lien HTTPS vers le serveur. Ce lien est configurable pour éviter - si besoin est - les robots, être disponible pendant un certain temps, être cliquable une seule fois, demander une authentification mot de passe, etc...

    Cette méthode vous permet de discuter de manière chiffrée avec tout le monde sans prise de tête, même lorsque votre correspondant ne sais pas/veut pas se préoccuper de chiffrement.

    Pour finir, quelques points de détail :

    • Les logiciels utilisés sont libres/open source (celui qu'ils développent utilise la GPLv3, ceux qu'ils utilisent/améliorent conservent leur licence) ;
    • le matériel est open hardware ;
    • le boîtier possède un port USB :
      • pour exporter/importer les clefs GPG ;
      • pour augmenter la capacité de stockage ;
    • l'équipe pense pouvoir vendre ses premiers modèles dès juin 2016, en fonction du résultat de la campagne Kickstarter ;
    • la box fera tourner un OS basé sur Debian (Ubuntu et Linux Mint sont debian-based, pour mémoire) ;
    • possibilité de mise à jour en un clic.

    En fin de compte un projet ambitieux et qui vend du rêve !

    Passer d'un monde centralisé (autour des GAFAM) à un monde décentralisé va être difficile, et même si l'autohébergement reste l'utopie, ce sont des projets comme celui-là et CaliOpen qui font avancer les choses dans le bon sens.

    Bonne journée à tous !

    Motius