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      Tout le monde devrait voir le film She Said, une leçon de journalisme

      news.movim.eu / Numerama · Sunday, 7 May, 2023 - 13:25

    Le film She Said (2022) est une adaptation réussie du livre du même nom. Il n'est pas seulement utile à tous les aspirants journalistes ; il donne à voir une profession complexe et des destins meurtris, tout en gardant une approche douce et lente. [Lire la suite]

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      Audience record en France pour la Premier League avec Manchester City-Arsenal

      sport.movim.eu / LEquipe · Thursday, 27 April, 2023 - 09:00


    Mercredi soir, Manchester City-Arsenal (4-1) a réalisé la meilleure audience depuis plus de douze ans pour un match de Premier League diffusé en France. (S. Stacpoole/Offside) Diffusée mercredi soir sur Canal+, l'affiche Manchester City-Arsenal (4-1) a réalisé un record d'audience depuis plus de 12 ans pour un match de Premier League retransmis en France.
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      ChatGPT va-t-il remplacer Numerama ?

      news.movim.eu / Numerama · Tuesday, 25 April, 2023 - 07:28

    Un internaute a créé un réseau de sites entièrement générés par l’intelligence artificielle, dont un média sur la technologie. L'IA est-elle déjà une menace pour les sites d'actualité ? [Lire la suite]

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      Cette présentatrice météo n’existe pas

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 20 April, 2023 - 11:15

    La chaîne télé suisse M Le Média utilise une présentatrice générée par intelligence artificielle pour présenter le bulletin météo matinal depuis le début du mois. Ce n'est pas la première fois que des médias font appel à ce genre de technologie, mais la pratique soulève toujours autant de questions. [Lire la suite]

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      « L'Équipe » signataire de la charte pour davantage d'égalité femmes-hommes dans les rédactions sportives

      sport.movim.eu / LEquipe · Wednesday, 19 April, 2023 - 15:36


    « L'Équipe » a signé ce mercredi la charte rédigée par l'association Femmes Journalistes de Sport (FJS) pour davantage d'égalité femmes-hommes dans les rédactions sportives. (S. Boué/L'Équipe) « L'Équipe » a signé ce mercredi la charte rédigée par l'association Femmes Journalistes de Sport (FJS) pour davantage d'égalité femmes-hommes dans les rédactions sportives.
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      Les Championnats du monde de judo diffusés sur le site et la chaîne L'Équipe

      sport.movim.eu / LEquipe · Wednesday, 19 April, 2023 - 11:10


    Les Mondiaux de judo 2023 seront diffusés sur L'Équipe Live et la chaîne L'Équipe. (V. Joly /L'Équipe) Le groupe L'Équipe a décroché les droits de diffusion des Championnats du monde de judo, organisés à Doha du 7 au 14 mai, et les proposera sur L'Équipe Live et la chaîne L'Équipe.
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      Popularité politique : qui gagne et qui perd sur Twitter ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 19 April, 2023 - 02:50 · 9 minutes

    Un an après le premier tour des présidentielles, nous mettons à jour notre étude de popularité à travers l’analyse toute simple de la progression des abonnés sur Twitter des principaux femmes et hommes politiques français déjà présents sur le devant de la scène en 2022.

    Les fondements de l’approche

    Twitter est décrié. Pourtant, même si l’on constate une forte baisse de l’engagement lorsqu’on est un utilisateur lambda, il n’en demeure pas moins que le média social repris par Elon Musk a en quelque sorte remplacé l’AFP ! Chaque personnalité y développe son propre canal de communication quasiment indispensable pour diffuser ses annonces, ses communiqués, son actualité.

    Personnalités politiques #abonnés au 03/04/2022 #abonnés au 09/04/2023 Croissance des abonnés Progression en nombre
    Bardella 145 920 287 791 97,2 % 141 871
    Rousseau 75 442 118 286 56,8 % 42 844
    Di Visio 194 231 278 127 43,2 % 83 896
    Ruffin 295 728 398 183 34,6 % 102 455
    Lisnard 83 097 109 750 32,1 % 26 653
    Corbière 128 814 165 433 28,4 % 36 619
    Darmanin 313 207 397 100 26,8 % 83 893
    Dupont-Aignan 308 455 390 892 26,7 % 82 437
    Villiers 157 278 193 518 23,0 % 36 240
    Retailleau 90 624 106 342 17,3 % 15 718
    Piolle 63 845 74 799 17,2 % 10 954
    Ciotti 224 463 262 134 16,8 % 37 671
    Macron 8 060 453 9 314 657 15,6 % 1 254 204
    M. Onfray TV 99 351 113 493 14,2 % 14 142
    Maréchal 468 888 533 697 13,8 % 64 809
    Le Maire 620 734 687 346 10,7 % 66 612
    Philippot 341 194 375 544 10,1 % 34 350
    Mélenchon 2 436 344 2 671 934 9,7 % 235 590
    Jadot 103 810 112 247 8,1 % 8 437
    Le Pen (Marine) 2 715 124 2 909 534 7,2 % 194 410
    Zemmour 384 492 405 323 5,4 % 20 831
    Lagarde (BCE) 727 362 764 085 5,0 % 36 723
    Philippe 900 833 945 009 4,9 % 44 176
    Wauquiez 361 185 376 537 4,3 % 15 352
    Pécresse 450 538 467 806 3,8 % 17 268
    Bertrand 206 086 209 868 1,8 % 3 782
    Hidalgo 1 546 338 1 555 734 0,6 % 9 396
    Montebourg 441 264 437 803 -0,8 % -3 461
    Taubira 833 058 824 399 -1,0 % -8 659
    Barnier 230 058 225 252 -2,1 % -4 806

    Il y aurait près de 13 millions d’utilisateurs français actifs chaque mois sur Twitter. Certes, les seniors y sont sous-représentés mais ces chiffres en millions font de Twitter un média social populaire.

    À titre d’illustration, Kylian Mbappé voit son audience progresser en un an de plus de 4,6 millions de followers ! Nul doute que les 12,2 millions de Français et étrangers qui le suivent appartiennent à toutes les catégories de la population, à toutes les tranches d’âge !

    Étudier les audiences des candidats à l’émission de télé crochet « The Voice » permet de déterminer les gagnants avec pas mal de chances de succès (puisque c’est le vote du public qui prime). Alors plutôt que de lire des sondages plus ou moins orientés, faisons un tour d’horizon des progressions et nombre d’abonnés sur Twitter des principaux hommes politiques. Nous commencerons par les « portés disparus », par la « big league » puis balayerons le champ politique de la gauche à la droite et terminerons sur un coup de zoom sur le seul libéral référencé, David Lisnard.

    Les portés disparus

    Montebourg, Taubira, Barnier… autant de personnalités qui sont rangées des voitures.

    Sans surprise, ils perdent chacun quelques milliers de followers . Hidalgo progresse mais de façon minime… Ces résultats cohérents confirment le bon sens de l’approche que nous avons utilisée.

    Big league : Mélenchon n’a pas dit son dernier mot…

    Dans le club très fermé des plus de deux millions de followers (où l’on retrouve Sarkozy avec 2,36 millions de followers et Hollande avec 2,32 millios) Mélenchon progresse finalement davantage que Le Pen (9,2 % contre 7,8 %).

    Marine Le Pen reste la personnalité politique la plus suivie derrière Macron. Emmanuel Macron bénéficie quant à lui de son statut présidentiel et très probablement de l’élan de l’élection de 2022. Sa progression de 15,6 % lui fait gagner 1,25 million de followers. À noter que cette progression ne se concentre certainement pas sur des followers uniquement français étant donné sa stature internationale.

    … comme l’extrême gauche

    Sandrine Rousseau , la révélation politique de l’année 2022, poursuit sa progression. Deuxième du classement en progression, elle se rapproche des 120 000 abonnés. François Ruffin fait également fort. Avec 34,6 % de progression (quatrième plus forte progression), le dauphin de Mélenchon tutoie désormais les 400 000 followers.

    Alexis Corbière continue son chemin et progresse d’un honorable taux de 28,4 % (165 433 followers ). Citons aussi la députée Mathilde Panot, qui n’était pas dans le panel l’an dernier. Elle a déjà 179 500 abonnés. Le plus jeune député de France, Louis Boyard , bénéficie déjà de 194 800 followers.

    L’agit-prop et les propos musclés semblent donc fonctionner. Les éléctions législatives de 2022 et la séquence de la réforme des retraites expliquent en partie ces bons scores. Si les présidentielles avaient lieu aujourd’hui, il faudrait bien compter sur la gauche dure.

    Où est passée la PS compagnie ?

    Les poids lourds du PS sont des poids plume sur Twitter.

    L’éphémère Premier ministre Bernard Cazeneuve détient 232 745 followers . Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, culmine à 127 785 followers . Avec 23 099, son concurrent malheureux Nicolas Mayer-Rossignol a encore énormément de chemin à parcourir… Bref, le PS est cliniquement mort sur Twitter.

    Majorité présidentielle : Édouard Philippe proche du haut du panier

    Pas de quoi pavoiser sur la progression de l’ancien Premier ministre (4,9 %). Cependant, telle la tortue, Philippe n’est plus qu’à 55 000 de la barre du million de followers. La marque Édouard Philippe est connue. Son alopécie (maladie auto-immune) le rend touchant. Il s’impose bien comme un produit de grande consommation électorale.

    Les récents sondages (Ifop-Fiducial Le Figaro Magazine du 7/04/23) confirment que Bruno Le Maire est le ministre le plus « bankable » du gouvernement. Avec 18 % d’intentions de vote au premier tour, il fait moins bien qu’Édouard Philippe (26 %) mais beaucoup mieux que Darmanin (11 %). On retrouve cette tendance dans notre baromètre. Le Maire fait une progression de plus de 10 % et franchira très prochainement le cap des 700 000 followers . Il devance désormais le vieux routier François Bayrou, avec ses 681127 followers .

    Gérald Darmanin passe pour un adepte de son maître Sarkozy avec des coups médiatiques et du mouvement. Sa progression de 26,8 % est honorable et lui permet de tutoyer la barre des 400 000.

    Et les autres ministres ?

    Ces ministres n’étaient pas suivis dans les baromètres précédents. Le statut de porte-parole et d’ex ministre de la Santé en période d’épidémie profite à Olivier Véran (487 364 followers ).

    Dupond-Moretti bénéficie de son statut de star grande gueule (244 690). Gabriel Attal, pourtant très médiatique, reste relativement peu suivi (147 354). Serait-il trop lisse ? Très médiatique pendant la séquence réforme des retraites, Olivier Dussault n’atteint modestement que 59 443.

    Les Républicains version brasse coulée

    L’accession d’ Éric Ciotti à la présidence de LR laissait envisager une jolie progression. Certes, il ne fait pas du surplace avec ses 16,8 % mais il reste en ligue 2 avec à peine 263 000 followers. On peut même anticiper qu’il aborde une phase de faux plat vu le manque de lisibililté de ses positions sur la réforme des retraites.

    Laurent Wauquiez a choisi de prendre de la distance. Campant sur ses positions régionales, il joue au futur homme providentiel qui, loin des projecteurs, va à la rencontre de la France profonde ou fait des déplacements ciblés à l’étranger. Tout cela est savamment orchestré et mis en image pour être diffusé sur les médias sociaux. Résultat ? Raté ! Une progression insignifiante de 4,3 %. Il lui manque encore plus de 120 000 followers pour être dans le club des plus de 500 000. De quoi s’inquiéter sur son positionnement ? Qui ne se frotte pas à des coups d’éclat, à l’actualité ou aux grands médias, n’existe pas.

    Notons que Valérie Pécresse ne disparaît pas totalement des radars. Son statut de présidente de région lui permet de gagner quelques followers avec une progression modeste mais réelle de 3,8 %. Le solide sénateur Bruno Retailleau conserve un fort déficit de notoriété. Certes il progresse de 17,3 % mais avec seulement 106 342, il reste mal classé.

    Xavier Bertrand ne se remet pas de son échec aux Primaires. C’est l’encéphalogramme plat (+1,8 %).

    À droite toute : Bardella grand gagnant du baromètre

    Nous l’avions montré dans notre précédent baromètre, le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine avait marqué un coup d’arrêt à la progression spectaculaire opérée par l’ancien journaliste depuis l’été 2021. Manifestement Éric Zemmour n’imprime toujours pas. Nous verrons dans les prochains mois si grâce à son dernier livre son retour sous les projecteurs produit des effets. Mais ce n’est pas le cas pour le moment. Sa progression se limite à 5,4 % et il reste en deuxième division, à peine au dessus de la barre des 400 000.

    Son adjointe Marion Maréchal s’en sort mieux avec une progression de 13,8 % et 533 697 followers. Des arguments qui pourraient pencher en sa faveur pour prendre la tête de liste de Reconquête aux élections européennes.

    Notons que Dupont-Aignan , pourtant discret, progresse de 26,7 % à 390 892 followers. L’anti pass Di Vizio, toujours très offensif reste très visible sur Twitter (sur le podium des progressions à 43,2 % ce qui lui permet d’atteindre 278 127 followers ) même si le covid n’est plus d’actualité. Dans une moindre mesure, Philippot fait aussi un score honorable (+10,1 %).

    Et le vainqueur toute catégorie en termes de dynamique est… Jordan Bardella qui a quasiment doublé son nombre d’abonnés et enregistre ainsi la plus forte progression de ce classement. Son accession à la présidence de parti lui réussit mieux qu’à Ciotti. S’il continue sur ce rythme, Bardella va s’installer progressivement dans la catégorie des poids lourds du paysage politique français.

    Lisnard, la route encore longue vers la staritude

    Cela réjouira les libéraux, David Lisnard est en dynamique. Il se place dans le top 5 des progressions en pourcentage (32,6 %). Le résultat d’un parcours sérieux, d’une médiatisation croissante. Mais avec seulement 109 750 followers il reste très très loin des têtes de série.

    Que lui conseiller s’il veut passer le cap des 500 000 puis tutoyer les sommets à l’horizon 2027 ? Santé, système éducatif, délivrance de papiers d’identité, police & justice… C’est « merde in France » pour reprendre le titre d’une chanson de Jacques Dutronc datant de 1984. Sur ces sujets, David Lisnard doit certes continuer à labourer le terrain intellectuel : tribunes et pourquoi pas publication d’essais, mais il doit délivrer des interventions musclées, repérables et compréhensibles par un très large public (ce qu’il avait fait lors de l’agression d’une femme âgée par un mineur à Cannes en septembre dernier).

    Choisir les thèmes pour lesquels des solutions simples et libérales existent. Être disgressif dans sa communication en cherchant à frapper les esprits sur des médias populaires (TPMP en particulier). Faire des capsules vidéo courtes pour rediffuser ensuite sur les médias sociaux les moments les plus frappants de ses interventions. Certes, l’ambitieux président de l’association des Maires de France attend probablement son heure et évite de trop s’exposer pour le moment. Mais au delà du cercle des « early adopters » une notoriété « mass market » met du temps à se construire. Il faut lâcher les coups sur la durée, la prudence n’est pas de mise.

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      Le RN et les médias – Je t’aime, moi non plus

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 18 April, 2023 - 03:30 · 6 minutes

    Quelle mouche a bien pu piquer l’animateur Christophe Dechavanne ? Depuis plusieurs mois, le désormais chroniqueur dans la nouvelle émission de Laurent Ruquier fait son coming out politique, revendiquant fièrement ses idées de gauche.

    Lorsqu’on évoque son rapport à la politique, il est difficile de ne pas penser au sulfureux numéro de « Ciel mon Mardi » du 6 février 1990, 56 ans après les manifestations d’extrême droite de 1934 à l’origine de la chute du second gouvernement Daladier. L’ambiance est électrique. Pour cause : le thème de la soirée n’est autre que le nazisme, avec à la clef une bagarre puis une émeute sur le plateau et une nuit de violence aux abords du studio. Une séquence culte à laquelle l’animateur n’hésite pas, trois décennies plus tard, à rattacher le 21 avril 2002 et le traitement médiatique du Front national.

    La semaine dernière, ce sont Samuel Étienne et Jean Massiet qui ont évoqué sur France 5 leur refus de traiter le Rassemblement national comme les autres partis.

    Le rapport du Rassemblement national aux médias est un authentique sujet de thèse.

    Depuis plus d’un demi-siècle, plusieurs centaines de travaux lui ont été consacrés. Parmi eux, on peut citer celui de Safia Dahani, aujourd’hui maître de conférences à Science Po Toulouse, qui a soutenu l’an dernier une thèse sur l’institutionnalisation du parti lepeniste. Avant cela, la docteure en science politique a écrit sur la médiatisation du Front national , fondée sur des relations complexes.

    Une hostilité contreproductive

    L’hostilité du milieu envers le parti d’extrême droite n’est pas un secret. Plusieurs sondages rappellent régulièrement l’orientation d’une presse française subventionnée jusqu’au gavage. L’exemple le plus parlant est le sondage fait auprès des salariés de Libération quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2017 : Benoît Hamon obtenait 47 % d’intentions de vote , alors qu’un salarié sur 5 du journal s’apprêtait à voter pour Jean-Luc Mélenchon.

    Cette hostilité est réciproque et l’histoire des rapports des médias au parti lepéniste en est truffée d’illustrations.

    Et ces illustrations débutent dès 1985, un an après la naissance médiatique du Front national lors de l’émission « L’Heure de vérité ». Cette année signe l’interdiction de Jean-Marie Le Pen de l’antenne d’Europe 1 après que le premier a attaqué nommément plusieurs journalistes sur fond de sous-entendus dont le président du Front national était déjà accoutumé lors de la traditionnelle fête BBR du Bourget. Il faudra attendre 1988 pour qu’André Dumas le réinvite sur la station à l’occasion de ce que Jean-Pierre Elkabbach qualifie désormais de « fessée ».

    Vingt-deux ans plus tard, la prise de présidence du parti par Marine Le Pen a créé un effet de nouveauté rendant le Front national « bankable » , au point qu’en 2016, la candidate du parti devient l’invitée de Karine Le Marchand dans une émission de variétés. Cette invitation fera dire au journal belge Le Soir que « des verrous ont sauté ».

    L’année suivante, une trentaine de médias signent une pétition contre la décision du Front national de « choisir les médias autorisés à suivre Marine Le Pen ».

    En 2018, l’idéologue de la campagne victorieuse de Donald Trump, Steve Bannon, fera siffler les médias lors du congrès du Front national.

    Un questionnement en deux temps

    Ces quelques faits illustrent une problématique que les médias se posent depuis maintenant 40 ans : les journalistes doivent-ils couvrir le Front national comme ils couvrent les autres partis ?

    Ce débat a connu deux phases : la première, dans les années 1980, venait de la nouveauté de l’émergence du parti dans le paysage électoral, de Dreux en 1983 aux 35 députés élus en 1986 avec pour point d’orgue l’affaire du « détail » ; la seconde phase, à partir de 2010, tira son objet du lissage et de la crédibilisation du discours du parti sous l’ère mariniste.

    En vérité, comme le rapportait Slate en 2015, la question semble davantage être portée par une opposition entre un journalisme militant et un journalisme professionnel , citant par exemple les difficultés rencontrées par Marine Turchi, Thomas Legrand, Abel Mestre et David Doucet dans leur mission face à l’incompréhension ou la défiance de certains confrères.

    Un rapport dont nous observons aujourd’hui les conséquences car toutes ces gesticulations n’empêchent pas le parti d’extrême droite d’exploser le plafond de verre et de tutoyer le pouvoir.

    Un parti aseptisé et anticapitaliste

    Cette question est largement liée à la nature idéologique du Rassemblement national.

    Or, cette nature a fortement évolué et ce y compris sur les fondamentaux du parti, qu’il s’agisse de l’immigration ou de l’Europe, où le parti est passé d’un arrêt total à de simples questions de soldes migratoires et de l’européisme au souverainisme dans les années 1980, en passant par la soumission à référendum des sujets les plus polémiques.

    Mais le point le plus évident de ce changement programmatique reste l’économie. Profondément anticommuniste, le Front national s’était démarqué entre 1980 et 2007 par un programme économique de droite classique.

    L’accession de Marine Le Pen à la tête du parti, nourri par les succès de celui-ci auprès d’un électorat ouvrier, l’a rapidement amené à promouvoir des politiques interventionnistes de redistribution.

    Un républicanisme presque acquis

    Un point particulier n’a jamais été sujet à évolution : la question institutionnelle.

    Point rare pour un parti d’extrême droite, le Front national a toujours été dans une posture pro-parlementaire, sans doute électoralement justifiée.

    Cette posture participe du rapport du parti à la question républicaine. Il y a quelques jours, j’évoquais dans ces mêmes colonnes le front républicain anti-NUPES qui émerge aujourd’hui en France. Un front républicain basé sur la question de l’égalité des citoyens mais également des acquis républicains et notamment le bloc de constitutionnalité, servant de référence idéologique aux républicains d’aujourd’hui. Or, fort d’un soutien à la légalité républicaine depuis 30 ans et d’autant plus depuis cette année, le parti mariniste ne remet en cause qu’à la marge certains textes de ce bloc.

    Au final, débordé à sa droite par un mouvement zemmourien, le Rassemblement national n’est aujourd’hui qu’une France insoumise légaliste et nationaliste, soit quelque chose d’assez proche de ce que les journalistes de Libération doivent mettre dans l’urne les dimanches de votes.

    Cette évolution pose enfin la question des dangers d’une liberté d’expression hémiplégique.

    Les dangers d’une liberté à géométrie variable

    Louis Antoine de Saint-Just était un révolutionnaire fanatique, soutien de Robespierre et de la Terreur. Il sera l’inspirateur de la très constructiviste déclaration des droits de l’Homme de 1793 et initiera notamment la loi des suspects permettant d’arrêter n’importe quel individu soupçonné de ne pas être suffisamment révolutionnaire. Un joyeux personnage qui estimait qu’il ne pouvait y avoir « de libertés pour les ennemis de la liberté ». Cet éphémère président de la Convention nationale finira guillotiné par le monstre qu’il a contribué à créer.

    Voilà de quoi nous mettre suffisamment en garde sur la tentation d’une liberté à géométrie variable. Un petit calcul d’autant plus dangereux lorsqu’il touche une liberté aussi centrale dans notre société que celle de l’information.

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      « Média financé par un gouvernement » : la BBC s’indigne de sa catégorisation par le Twitter d’Elon Musk

      news.movim.eu / Numerama · Monday, 10 April, 2023 - 11:26

    Le Twitter d'Elon Musk appose désormais la mention « financé par un gouvernement » au compte officiel de la BBC, le média de service public britannique. La BBC a demandé au réseau social de revenir « aussi vite que possible » sur cette dénomination. [Lire la suite]

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